"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici I'm so drunk in love - TANRAZ 2979874845 I'm so drunk in love - TANRAZ 1973890357
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() message posté Mer 27 Jan 2016 - 20:44 par Invité


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J'appelle un taxi, chose que je n'ai pas faite depuis des lustres déjà, de mon petit patelin de notting hill. Le chauffeur me toise d'un bref regard puis se concentre sur sa conduite. J'ai une bouteille de Jack à la main, j'entends  ce dernier me hurler de ne pas boire qu'il pourrait se faire pincer mais je fais mine de ne rien entendre. Je me fiche du monde entier aujourd'hui. Le monde se foutait bien de ma gueule de toute façon. Le trajet prenait un temps fou,  et je râlais au chauffeur d'appuyer sur l'accélérateur. Ce dernier ne m'écouta pas, et me grommela que si je continuais de lui parler de la sorte, qu'il allait me foutre sur le bord de la rue. Je me tus un bref instant jusqu'à ce que je vis son immeuble. Je lançai des billets sur le chauffeur d'un air désinvolte et puis je tentai tant bien que mal à trouver mon chemin vers ce dernier, chancelant , tanguant à gauche à droite. Je voyais flou. Je bus une autre gorgée, sentant le liquide enflammer mes cordes vocales, puis ma trachée. Je poussai un profond soupir. La rage me tenait par les entrailles, elle me tenait tant que j'envoyai valser ma bouteille de whiskey sur le trottoir. On pouvait entendre la bouteille se briser en de millier de morceaux de verre. J'éclatai de rire... je ne devais pas abdiquer, je ne devais pas abandonner. Une personne sortit de l'immeuble et j'en profitai pour me hisser à l'intérieur de celui-ci. Je cognai plusieurs coups, violents, à la porte de son appartement. Je gueulais comme un demeuré « Max je sais que t'es là , ouvre bordel de merde » Puis je m'appuyai contre la porte pour porter mon corps qui était devenu subitement très lourd. Un bruit sourd fusa, c'était la poignée de porte qui tournait. Je me retrouvai à genou sur le plancher.

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Maxime S. Monroe
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() message posté Mer 27 Jan 2016 - 22:02 par Maxime S. Monroe
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Shiraz & Tancredi

Je fermais les yeux et me laissais porter par le vinyle qui tournait sur le tourne disque. La chanson Bulletproof de La Roux m'emportait et je souriais, presque heureuse. Presque car, depuis ma rencontre avec Tancredi, je ne cessais de penser à lui. J'avais constamment cette boule dans mon estomac, lorsque je pensais à son regard, à sa voix, à son accent, à ses lèvres. Mais je tentais d'oublier, de penser à autre chose. Pieds nus et habillée d'un bas de survêtement et d'un soutien gorge, je dansais, la clope au bec dans mon grand appartement de Soho. De temps à autre, je me mettais à chanter. J'allais bien. Plus ou moins bien lorsque j'avais la musique pour m'emporter, pour me soigner. Pour panser mes blessures. J'avais passé la journée à relire Leaving Berenice, le magnifique livre de Julian. Je lui avais envoyé un message, pour commenter chaque passage merveilleux de son roman. J'admirais cet homme, et j'étais particulièrement fière de le compter parmi mes amis. J'espérai de tout coeur qu'il parvienne à le faire adapter, afin que je puisse jouer Berenice. Je souriais et passais une main dans mes cheveux. Je me laissais alors tomber dans le canapé et continuais du fumer ma cigarette et en gigotant sur le canapé. Je fermais les yeux, et repensais à Matia. Un sourire se dessina sur mes lèvres. Je devais le revoir, il me manquait. Mais je ne voulais rien de plus, je ne voulais pas que l'amour se mêle à notre amitié. Ce serait bien trop compliqué. J'aimais encore Tancredi, profondémment, et je ne voulais pas semer le trouble dans nos coeurs. Pourtant, c'était déjà trop tard. J'avais vu le regard de Basile changer. J'avais vu l'envie dans les yeux de mon meilleur ami. Plus rien n'était pareil. Je soupirais et me relevais. Mon masque tomba. Et bientôt, la musique me sembla de trop. Je me levais, me dirigeais mes vinyles et en sortis le trente-trois tours de Beirut. Je laissais Nantes envahir mon appartement, se glisser dans mon coeur comme une terrible vérité. Nantes c'était Cape Town. C'était ce que nous avions vécu, Tancredi et moi. J'écrasais ma cigarette et un bruit sourd me fit me retourner brusquement. Stitch venait de sauter de son panier et s'était prit un meuble en courant. Quel bouffon ce chien. Néanmoins, je fronçais les sourcils après avoir lâché un petit rire. Il ne faisait jamais ça. Rarement en vérité. Seulement quand il sentait le danger. Après avoir secoué ses babines, il se rendit dans le couloir et je l'entendis gratter sur la porte. Il se mit à aboyer.
Je baissais le son de la musique et me dirigeais vers ma chambre. J'enfilais un long tee-shirt aux motifs africains et me dirigeais vers la porte d'entrée. Le coeur battant, je collais mon oreille sur la porte et caressais la tête de mon chiot pour qu'il se calme. Je le pris dans mes bras et reculais alors brusquement lorsque j'entendis une voix s'élever. Sa voix. Mon coeur se mit à battre à toute vitesse et je posais le chien au sol. Tancredi était là, et au son de sa voix, je pouvais comprendre l'inquiétude de mon bouledogue français. Je pris une longue inspiration, et posais ma main sur la poignée. J'ouvris la porte et je regardais Tancredi s'écrouler à genoux, à mes pieds. Inquiète, je me jetais sur lui et le relevais. Il empestait l'alcool. Je l'attirais à l'intérieur et refermais la porte derrière nous. « Tu pues l'alcool Tan! Qu'est-ce que tu as foutu?» Demandais-je en hurlant presque. J'étais inquiète, très inquiète de le voir comme ça. Je ne lui laissais pas le temps de répondre et l'attirais tant bien que mal sur la canapé. Je me dirigeais vers la cuisine, passais mes maisn sous l'eau et retournais auprès de lui. Je déposais mes mains fraîches sur son visage. Il était brûlant. Je n'aimais pas ça. Je n'étais pas sûre que cela lui fasse du bien, mais je savais que parfois, cela me soulageait. Je le regardais, angoissée. Que s'était-il passé pour qu'il se bourre la gueule ainsi? Je m'asseyais sur un tabouret de la table basse et le regardais. J'attendais qu'il parle. Mais je n'étais pas sûre d'avoir envie qu'il me dise ce qui n'allait pas. Je sentais que cela concernait Mat. Je sentais qu'il savait. Le regard qu'il posait sur moi était plein de rage, de haine. Son amour s'en était allé. Je détournais les yeux et croisais les bras, soudainement mal à l'aise. Non. Il ne pouvait pas savoir. Non. Je n'étais pas prête à en parler. Pourquoi fallait-il toujours que le destin force les choses?
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() message posté Mer 27 Jan 2016 - 22:42 par Invité


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Je ferme les yeux alors que je suis encore à genoux. Je ne vois ni l'expresion de Shiraz, ni son regard inquiet à mon égard. Je me sentais pas bien. J'avais la tête légère, peut-être que j'avais trop bu. J'arrivais même plus à parler, putain. J'essayais pourtant d'ouvrir ma grande gueule mais les mots ne sortaient pas. Shiraz essayait de me traîner jusque dans son grand salon. Elle et moi étions d'un monde différent désormais, encore plus depuis que cette guillotine monstrueuse m'avait tombé sur la tête. non non non... Il fallait que je me contrôle. Il fallait que je réussisse à lui faire ravaler son inquiétude. Je la haïssais. Je la haïssais à cette instant tout comme je l'aimais. Mon regard s'embua légèrement. Putain de whiskey, il était en train de m'achever. Il fallait que je trouve la force de me rebeller. De le lui dire, de le lui crier. « Ouais, Jack Daniel  et moi on s'aime beeeeeeeeeeaucoup » soufflais-je complètement ivre en la voyant s'assoir sur un tabouret juste en face. J'étais venu ici dans l'idée de lui faire une scène digne d'un grand film mais je m'étais pris les pieds et je m'étais retrouvé à genoux, le coeur écorché à vif. Au fond, elle savait , elle savait pourquoi j'étais venu ici. Basile, sa très chère soeur, devait lui avoir envoyer un texto tout de suite après notre rencontre. Basile, petite chipie. Il ne fallait pas. Je fermai les yeux, j'essayais de me rappeler ce qui s'était passé, l'esprit tortionnaire. J'avais retrouvé Basile dans un café, vers l'heure du déjeuner, et on parlait de tout et de rien. Elle semblait déprimée alors je lui avais demandé de me rendre des comptes, évidemment et c'est là qu'elle me parla de max et de mat. Au début, je n'avais pas vraiment voulu y croire, je lui avais même fait répéter pour être sûr que je ne souffrais pas d'une soudaine surdité. Je me rappelle avoir faire fait valser la table , plein d'agressivité. J'étais rentré chez moi sans dire aurevoir et j'avais pris cette bouteille de délicieux whisky, Je me noyais, je me noyais dans le chagrin. Je me sentais.. Trahi. Ils avaient fait cela dans mon dos.

Dans mon dos , bordel!!C'est donc pour lui que son coeur battait désormais. Elle m'avait délaissé après ce que je lui avais fait, elle avait tiré un trait sur nous, un trait définitif.Putain. Je n'avais pas compris. Non je n'avais pas compris. Comment avaient-ils pu franchir cette limite, cette petite ligne invisible qui séparait l'amitié de l'amour. Je les croyais meilleurs amis, et non amants. Cette annonce eut l'effet d'une véritable gifle. Pire encore, d'un coup de poignard qui me transperçait. J'avais déjà souffert de notre précédente rencontre, de notre précédent échange et voilà qu'elle me blessait à nouveau. J'ouvris mes yeux, mais ne la regardai pas. Elle ne méritait pas que je lui accorde un regard. Elle ne méritait rien. Mes lèvres dessinèrent un rictus et je me mis à rire, à éclater d'un rire sinistre. C'était l'alcool qui coulait dans mes veines, elle me rendait tout autre, voilait la lumière de mon âme, souillait ma bouche de sombres mots ,c'était l'alcool qui m'avait fait tourné mon regard vers sa personne. Je la vis les bras croisés, elle cherchait un refuge ailleurs que dans mes yeux. Je sifflai un " pff " sonore. « Comment c'est de se taper mon frère? » avais-je craché avec animosité. Bien sûr que je savais, Max... Tu pensais quoi? Que tu pourrais me cacher ça toute l'éternité? Tu pensais vraiment pouvoir me poignarder sans que je ne m'en rende compte. PUTAIN. t'es trop innocente, t'es trop naïve, trop naïve de croire que tu peux vivre dans ce monde où tu trahis celui que t'aimes sans conséquences. J'ai chaud, j'ai froid, je me sens tellement pas bien. Tout ça est de ta faute, regarde comme je suis une épave... regarde comme je suis une épave sans toi, regarde comme je le suis même avec toi...

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Maxime S. Monroe
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() message posté Mer 27 Jan 2016 - 23:31 par Maxime S. Monroe
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Shiraz & Tancredi

Je ne reconnaissais plus l'homme dont j'étais tombée amoureuse. Celui qui avait chamboulé ma vie, celui qui s'était emparé de mon coeur. C'était lui, c'était son visage, c'était sa voix. Mais il n'était pas là. Le Tancredi ténébreux et plein d'assurance n'était plus là. Il avait disparu. Avait cédé sa place à une vulgaire copie, dont le cerveau était désormais ravagé par l'alcool d'une bouteille de Whisky. Je le regardais et mon coeur se brisait. Que s'était-il passé pour qu'il se mette dans un état pareil? J'étais là, mal à l'aise, à m'imaginer le pire. J'aurai voulu l'engueuler, lui dire de ne plus jamais se mettre dans un état pareil. Mais je n'en connaissais pas la cause, et à vrai dire, je ne voulais pas savoir. Je voulais qu'il se calme, qu'il reprenne ses esprits et qu'il laisse mon coeur brisé en paix. Il ne me regardait pas, fuyait mes yeux, fuyait mon corps misérable. Je me grattais la gorge et l'écoutais sortir son absurdité. Il était fait comme un rat. Je soupirais et tournais la tête. C'était devenu une habitude, de ne plus le regarder. Je sentis alors son regard sombre se poser sur moi, et je ne relevais pas les yeux. Il soupira bruyamment et me cracha ces quelques mots au visage. Il savait. Putain, il savait. Je relevais brusquement mes pupilles claires sur lui et fronçais les sourcils. Les larmes venaient, je les retins. J'ouvrais la bouche, mais rien ne vint. Merde Max. Reprends toi, dis quelque chose. Il savait. Putain. Il savait. Et je voyais dans son regard qu'il se sentait trahit, qu'il était blessé. Qu'il me détestait. Je le regardais et répondais, d'une voix faible : « Il... Il ne s'est rien passé... » Et c'était la vérité. Mat et moi ne nous étions pas embrassés. Les sentiments étaient là, et on luttait contre eux, on tentait de passer outre, de faire comme s'ils n'existaient pas, de rester meilleurs amis. Mais ça ne fonctionnait pas. Nos sentiments avaient changé, et malgré tous nos efforts, nous ne parvenions pas à les faire disparaître. Je cherchais son regard et ajoutais : « Je... Je suis désolée... » Que pouvais-je dire de plus? Rien. Les choses étaient ainsi, et je n'avais malheureusement pas le pouvoir de les changer. Mais cet amour n'était pas pure, j'aimais Mat parce qu'il me rappelait son frère. Je ne l'aimais pas seulement pour ce qu'il était lui. C'était malsain. Je le savais. Et pourtant, je ne parvenais pas à faire autrement.
Je me levais, à bout de nerfs et me dirigeais vers ma cuisine. Je suffoquais, à nouveau. Ces putains de crise de panique ne me lâchaient plus. Je passais à nouveau les mains sous l'eau froide, mais cette fois, pour moi. Je les passais sur mon visage et dans mes cheveux. Je tentais de me calmer, mais je n'y parvenais pas. Je me dirigeais vers le frigidaire et en sortais une bouteille de jus multifruit. Je pris deux verres et d'une main tremblante, les remplis. Je revins près de Tan et posais le sien sur la table basse. Je restais debout, mon verre à la main. Je ressentais le besoin de m'expliquer, de me justifier. Pourtant, les mots ne vinrent pas. Je ne savais pas quoi dire. Je... J'étais perdue. A nouveau. « Je... Je ne voulais pas te faire de mal... C'est arrivé comme ça et... Pardonnes-moi Tan... Pardonnes-moi... Je ne veux pas de cette histoire, de ces sentiments. Je ne veux pas de tout ça... Je... Je... » Les mots restèrent bloqués dans ma gorge et je vis ses yeux se poser sur moi. Il attendait la suite. Mais je ne parvenais pas à lui avouer. Je ne parvenais pas à lui dire. « Je... Je te veux toi... Et le seul moyen de te retrouver rien qu'un peu, c'est à travers lui... Je suis désolée... Pardonnes-moi... » Je m'écoulaise en pleurs et posais le verre sur la table. Je posais ma tête sur ses genoux et je me mis à pleurer à gros sanglots. J'attrapais sa main, la serrais dans la mienne. Si tu savais comme je m'en veux. Si tu savais comme je t'aime...
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() message posté Jeu 28 Jan 2016 - 6:38 par Invité


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Le rideau venait de tomber. Je m'étais mis à table, le coeur ensanglanté. Comment avait-elle osé ?  De tous les hommes sur terre qui pouvaient lui apporter bonheur et tendresse, elle avait choisi mon putain de frère pour adoucir son coeur en peine. Ça me dégoûtait ça me dépassait. Normalement j'aurais sauté d'un bond et je lui aurais envoyé ma colère à la pleine figure mais l'alcool avait engourdi mes membres et mes réflexes, je ne pouvais même plus me lever.Je ne pouvais même plus l'affronter. Ma désolation fit rage, elle avait un pressentiment. L'atmosphère était tendue. Quand je lui avais demandé si c'était le pied de se taper Matià, j'avais eu envie de déguerpir, de m'en aller loin, très loin d'ici. « Ta soeur aime mon frère, elle m'aurait pas menti » grommelais-je entre mes dents, avec difficulté. Basile était une amie et en ce moment, je lui faisais plus confiance que sa frangine qui m'avait douloureusement trahie. Alors , je voulais bien la croire, je voulais bien croire qu'il ne s'était rien passé mais je méritais des explications. Quand elle se dit désolée, j'éclatai de rire. C'était absurde. « Désolée de quoi? On était plus ensemble... c'est pas comme si tu m'avais trompé hein » avais-je dis en mâchant mes mots d'une lenteur déconcertante. Puis ce fut à cet instant que mon ancien amour partit dans la cuisine me laissant dès lors seul avec mes démons intérieurs. Je la maudissais tellement. Elle me pourrissait la vie, me pourrissait jusqu'à la moelle. Je me promis intérieurement de la renier, de la rayer de ma vie pour ne plus jamais entendre parler d'elle mais je savais que je ne pourrais pas m'y résoudre, même si je m'y efforcerais. J'aimais ce bout de femme, plus que tout au monde, ça me  tuait, à petit feu , de l'aimer avec autant d'ardeur. J'avais largement le temps de maugréer contre elle, autant j'étais fâché contre elle autant je croyais mériter ce qui m'arrivait. C'était difficile de se retrouver, difficile de comprendre surtout après toute cette alcool qui coulait allègrement dans mes veines et m'engourdissait les esprits.

Shiraz arriva avec deux verres à la main. Elle en déposa un sur la table à côté de moi. Même si j'en aurais voulu je n'aurais même pas eu la force d'aller le chercher. Elle bredouillait des paroles que j'eus du mal à comprendre, ou du moins je croyais avoir compris l'essentiel. « Tu aimerais que je te dise quoi? Que... que je te pardonne? c'est ça? Mais il n'y a rien à pardonner, tu n'étais plus avec moi...c'est juste que »  je marquai une pause en la pointant d'un doigt accusateur  « De tous les hommes , tu as choisi le seul qu'il ne fallait pas aimer. »  Elle en rajouta une couche, en disant qu'elle me voulait moi et seulement moi . Qu'elle voyait le reflet de mon âme en Matià était une chose et bien que l'alcool m'empêchait d'avoir de pleines facultés, ces révélations firent un effet choc. Je ne m'attendais pas à ça. Tout ce temps elle avait cherché à me retrouver... sans vraiment le faire pour vrai, sans m'appeler ou sans me donner de nouvelles.. Elle avait pansé  ses blessures avec mon frère. Je comprenais, mais je me sentais toujours aussi trahi. Je ne savais pas la repousser de toute façon.La voir ainsi, ça me faisait trembler de partout. Je n'aimais pas la voir triste. Je n'aimais pas voir ces larmes salées ruisseler nonchalamment sur ses joues, je voulais les chasser avec mes pouces mais je n'avais pas la force. La belle déposa dabord son verre sur la table basse et puis appuya sa tête sur mes genoux, en sanglotant. Oh non non non Max ne pleure pas. Ne me fais pas ça. Tu sais que je t'aime, tu sais bien que je ne peux t'en vouloir pour l'éternité...J'essayai de me lever pour rejoindre son visage et le relever de mes doigts, ou tout au moins de m’asseoir sur son canapé mais je calculai plutôt mal mes gestes et me retrouvai nez à nez avec le sol, mes réflexes affaiblis. « MERDE ! » Je me retournai sur le dos et j'éclatai d'un franc rire, complètement hilare. C'était tellement drôle que je me pris le ventre à deux mains en pivotant à gauche et à droite. J'étais incontrôlable « Désolé de gâcher ce moment dramatique » puis mon rire cristallin fusa dans la pièce. J'entendis Shiraz rire doucement. Elle devait me trouver idiot et elle n'avait pas tord. J'étais tellement maladroit et cela empirait quand je buvais trop.

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() message posté Ven 29 Jan 2016 - 19:27 par Maxime S. Monroe
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Je n'étais pas prête pour cette conversation. A vrai dire, je fuyais les problèmes depuis maintenant deux ans, je tentais de ne pas m'y confronter. Pour tenir, pour ne pas m'effondrer en cours de route. C'était mon moyen de survivre, de m'en sortir. J'avançais, tête haute, sans regarder derrière. Je laissais derrière moi tous mes problèmes, et j'essayais de passer outre, d'être plus forte que tout ça. Mais le destin me rattrapait, m'emprisonnait dans ces moments de confrontation. J'avais des choses à dire. A Basile. A Tancredi. A Matia. Mais je gardais ce sourire aux lèvres, comme si tout allait bien, pour ne pas aborder ce qui fait mal. Mais pas devant Tancredi. Devant lui, j'étais démunie. Sans aucun échappatoire, sans aucun moyen de m'en sortir indemne. Il était là, devant moi, complètement bourré. Et le regard qu'il posait sur moi me brisait le coeur. Tant de dégoût. Tant de haine. Et je le comprenais. S'il s'était rapproché de Basile, j'aurai ressenti la même chose. Je me serai sentie trahie. J'avais terriblement honte de moi. Ainsi, c'était Basile. Basile qui avait craché le morceau. Elle était décidemment la source de nos soucis. Celle qui parlait trop, sans le vouloir. J'aurai dû lui en vouloir, pourtant, mes sentiments à son égard ne changèrent pas. J'étais fautive, elle était ma soeur et souffrait de mes actes, de mes sentiments. Elle était concernée dans cette histoire. Elle avait souffert de l'explosion de notre groupe de quatre, elle avait vu le regard de mon meilleur ami sur moi. Celui qu'elle aurait aimé avoir sur elle. Je baissais les yeux et répondis en grattant nerveusement la paume de ma main : « Elle ne t'a pas menti... Mais, il ne s'est jamais rien passé... » Certes, mes sentiments pour Mat avaient changé, mais nous ne nous étions pas embrassés. Des sous-entendus traînaient entre nous, nous séparait, brisait cette amitié que nous pensions indestructibles. En réalité, l'amour me brisait. Aimer me brisait. Je détournais le regard, et d'une main tremblante, passais une main sur mon visage. Je m'excusais, tentais de me faire pardonner platement pour la personne que j'étais. Mais il éclata de rire et je levais des yeux apeurés vers lui. Pourquoi riait-il? Je passais une main dans mes cheveux et mon coeur se brisa. Non. Nous ne sommes plus ensembles. Pourtant... Pourtant mon coeur t'appartient toujours, il t'a toujours appartenu. Ce sera toujours le tien. C'est comme si je t'avais trompé. C'est comme si... Mon amour... « C'est tout comme Tancredi... C'est... C'est ton frère... » J'explosais en pleurs et cachais mon visage dans mes mains. Je le laissais quelques instants, tentais de reprendre mes esprits et nous servis deux verres de jus de fruit.
Mais lorsque je revins, les pleurs redoublèrent. Oui, je le voulais lui. Seulement lui. Je voulais retrouver ses bras, ses baisers, sa douceur. Je voulais m'endormir chaque nuit à ses côtés et contempler son magnifique visage endormi au lever du soleil. Je le voulais lui. Pas Mat. Il me brisa un peu plus et je le regardais, sourcils froncés. Je secouais la tête, me pris la tête entre les mains et répondis : « C'est impardonnable Tancredi... ». Je baissais les yeux, m'agenouillais devant lui, posais ma tête sur lui. Je n'en pouvais plus, j'avais besoin d'être près de lui, de le sentir contre moi. Mais je le sentis bouger, et s'étaler face contre terre. Il jura et je me précipitai vers lui, soudainement inquiète. Et il se mit à rire. Soulagée, je ris aussi et m'agenouillais près de lui. Je posais mes mains sur son torse et le regardais alors qu'il s'excusait. Sans le vouloir, il était parvenu à chasser mes larmes. Mais mon sourire s'effaca assez rapidement et mes yeux retrouvèrent leur éternelle tristesse. Je passais doucement ma main sur sa joue et m'asseyais en tailleur. Le bouledogue français vint alors nous rejoindre et s'asseya à côté de moi. Je soupirais. « J'aurai aimé te le dire moi-même... Mais... Je n'attends rien de cette histoire, je ne veux pas être avec Mat. Il n'y aura jamais qu'un seul De Conti dans mon coeur... Je... Je ferai n'importe quoi pour que tu me pardonnes... Pour que tu ne me détestes pas... » Ma voix s'était faite douce, calme. Nous étions adultes, assez matures pour parler calmement, à coeur ouvert. Je l'aimais, et même si nous devions rester loin l'un de l'autre pour notre bien, je ne voulais pas qu'il me haïsse.
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() message posté Sam 30 Jan 2016 - 4:06 par Invité


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J'aurais pu certainement en vouloir à Matià, vous savez. Notre relation en tenait qu'à un fil ces derniers temps, j'avais toujours ressenti de la profonde jalousie envers lui. Mat était le préféré de mon père, il le préférait à moi. Toute notre vie, je n'avais pas été à la hauteur d'un vrai De Conti.J'avais refusé de me lancer dans les affaires, pour suivre ma propre voie, j'avais refusé de devenir un mafioso.J'voulais juste être moi-même, vivre de ma passion, vivre une vie paisible. Mais ce n'était pas suffisant, pas pour mon père. Et même si mère lui en voulait beaucoup de me laisser de côté comme il l'a toujours fait, elle ne pouvait rien y faire. J'ai donc grandi en me sentant mis à l'écart et en voyant Mat se faire accorder les bonnes grâces par mon paternel. Et aujourd'hui encore, il me piquait la seule chose à laquelle je tenais : Max. Mais je ne lui en tenais pas rigueur, non. Mat était ami avec elle depuis ainsi dire toujours, et lorsque je ne faisais plus parti du décor, les souris dansaient. C'était à elle que j'en voulais en fait. Elle devait bien savoir qu'un bon jour cela lui retomberait sur le nez, que je finirais par en avoir vent après tout, il était mon frère et les choses s'ébruitaient plutôt rapidement chez les De Conti.   Elle devait bien savoir aussi à quel point ça me ferait mal de la savoir dans ses bras, de la savoir amoureuse d'un autre, même si nous deux c'était fini. « Tu ne m'as jamais menti Shiraz, je te crois..  N'empêche que.. » je ne pus finir ma phrase je me grattai nerveusement la tête. Je me sentais tellement trahi bordel. Je ne lui aurais jamais fait ça avec Shiraz, jamais. C'était la limite à ne pas franchir, même si nous deux était de l'histoire ancienne, ça ne se faisait pas non, c'était presque impardonnable. J'avais tellement envie de tout fracasser, et d'oublier, oublier que ça faisait tellement mal l'amour. Putain , putain comme je l'aimais cette femme. C'est à ce moment que j'avais éclaté de rire. Pourquoi? Je ne sais pas trop.. j'étais à bout de nerf, ivre et  plutôt confus et la situation me fit éclater de rire. Mais ça n'avait tellement rien de drôle, j'en avais bien conscience. « Ouais.. c'est mon frère, tu fais bien de me le faire remarquer, au cas où ta trahison ne serait pas assez grande.. Quand tu décides de faire les choses tu les fais jamais à moitié hein... » Puis elle était partie vers la cuisine, sans doute pour s'aérer un peu l'esprit. Ce qui me permit de focaliser sur mes propres pensées... Que devais-je ressentir face à tout cela? Ma tête et mon coeur entrait en contradiction, chacune portant à l'autre de solides arguments. D'un côté , je ne pouvais me résoudre à lui en vouloir, parce que je rêvais de ce moment depuis déjà deux ans. Je n'oserais jamais lui dire mais le fait qu'elle me recherche en mon frère était venu me chercher à un point tel que ça m'avait troublé. Elle m'aimait donc encore, et aussi profondément qu'au premier jour, ça m'avait déboussolé, même dans cet état d'ivresse, ça m'avait chamboulé.  Et puis d'une autre part, je voulais tellement, tellement lui en vouloir. Lui dire que tout ça était impardonnable et que je ne voulais plus la revoir mais ce serait un puissant mensonge. Je n'avais qu'à poser mes yeux sur elle et je devenais un autre homme. Elle était ma plus grande force mais aussi ma plus grande faiblesse.

De la voir pleurer... Mon dieu, c'était si difficile. J'aurais voulu atteindre son visage et le caresser du bout des doigts. La prendre dans mes bras et l'enlacer pendant un long moment juste pour sentir la divine odeur de ses cheveux. Je voulais retirer toute cette souffrance et la faire disparaître à tout jamais. Peut-être apercevrait-elle, désormais, mon regard attristé, ému par ses larmes qui continuaient de couler. C'était une véritable torture.« Qui es-tu pour dire que c'est impardonnable? Es-tu dans ma tête, Max ? je suis dingue de toi... je pourrais tout te pardonner, ça me dégoûte... » avais-je dis en grimaçant douloureusement, comme pour appuyer mes mots. Il est vrai que j'aurais voulu la détester et la haïr longtemps mas Shiraz étant ce qu'elle avait toujours été, je capitulais. Surtout lorsque sa main vint effleurer doucement ma joue, ce contact tout simple me fit fermer les yeux et  je frissonnai. « J'ai beaucoup de mal à vous suivre miss Monroe » avais-je donc murmuré en glissant un doigt maladroit sur sa joue puis en laissant tombé mon bras comme s'il pesait des tonnes. Je mettrais sans aucun doute beaucoup de temps à décuver, et quelque part tout au fond de moi, derrière ce voile d'ivresse, se cachait un homme qui avait bien envie que les choses redeviennent comme avant, bien que ce ne soit pas possible, mais alors pas du tout. Doucement je laissai tomber ma tête sur son épaule, j'étais si proche d'elle que je pouvais sentir son souffle dans mes cheveux. Je pinçai les lèvres puis relevai la tête pour plonger mon regard dans le sien « J'essaie vraiment fort  de t'en vouloir peut-être est-ce le whisky, mais je n'en suis pas capable... si t'es heureuse avec lui c'est tout ce qui compte.. »  je vins poser mes lèvre sur son front en lui caressant les cheveux. C'était peut-être ça l'amour : accepter que l'autre soit heureux malgré toute la souffrance. « J'attendrai que tu me reviennes » avais-je déclaré doucement. Le vieux Tancredi était de retour, l'alcool me donnant beaucoup de courage. Je ne pus détachai mon regard du sien, je ne pouvais pas regarder ailleurs, j'étais obnubilée par elle, comme toujours.

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Maxime S. Monroe
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() message posté Dim 31 Jan 2016 - 22:36 par Maxime S. Monroe
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Shiraz & Tancredi

On manquait toujours de temps. On manquait toujours le temps pour faire certaines choses, pour dire les choses. Il nous glissait entre les doigts, et l'on se retrouvait bien trop vite à repenser au passé, nostalgique, mélancolique des années qui s'étaient écoulées sans que l'on s'en rende compte. Cela faisait deux ans que Tancredi et moi n'étions plus ensembles. J'avais été malheureuse sans lui, et je l'étais toujours. Mais je tentais de garder ce sourire. Tout va bien, pas de soucis à se faire. Oui, j'avais gardé bonne figure. Mais plus les jours passaient, plus je m'affaiblissais. J'avais besoin d'être près de lui. J'étais donc allée voir un psychologue, de mon plein gré. La séance m'avait apaisé, m'avait fait du bien. Et même si je ne connaissais pas la personne qui m'avait écouté, j'étais parvenue à me confier. Mais j'avais encore besoin d'aide, j'avais encore besoin de parler. De prendre le temps de dire, et d'accepter les choses. Et j'aurai aimé pouvoir arrêter le temps, fumer ma cigarette au balcon et prendre un moment pour réfléchir, pour décider quoi faire. Quoi répondre. Tancredi me croyait. Il me connaissait, et j'étais soulagée de ne pas avoir à me justifier, de ne pas avoir à lui donner des épreuves. Je ne lui mentais pas, il ne s'était rien passé. Mais les sentiments étaient là, et ça, je ne pouvais rien y faire. Je baissais les yeux. Sa voix était restée en suspend. Puis, un rire avait brisé le silence et ses mots eurent le don de m'anéantir. Il me crachait sa haine au visage, et je le comprenais. J'avais été odieuse, cruelle. Mais... Mais je n'y pouvais rien. Je me recroquevillais un peu plus sur mon frêle corps. J'aurai voulu disparaître. J'aurai voulu m'évaporer et ne plus jamais avoir à le confronter. A le briser. Je détournais le regard. « Ca ne se décide pas ce genre de choses... Ca te tombe dessus... » Il devait le savoir. Il devait savoir qu'on ne choisissait pas d'aimer. Je serrais la mâchoire, retenant des larmes qui roulaient d'ores et déjà sur mon visage.
Je revins dévastée, pleurnichant que j'étais impardonnable. Mais sa réponse me troubla. Un instant il me crachait dessus, le suivant il me disait être dingue de moi. Mon coeur eut un raté. Moi aussi Tancredi, je suis dingue de toi. Mais je ne voulais pas qu'il me pardonne, il ne pouvait pas tout me pardonner. Pourtant, il semblait démuni, bien trop faible. Je fronçais les sourcils, regardais le sol. Je ne savais quoi répondre. Je n'avais pas le droit de lui dire que moi aussi j'étais dingue de lui, je n'avais pas le droit de torturer son coeur déjà bien assez meurtri. Puis il tomba, rencontra le sol et m'arracha un rire franc. Ma main vint effleurer sa joue avec douceur. J'en avais tant envie. Et puis ce fut la sienne qui caressa la mienne et je fermais les yeux, profitant de cet instant. Il avait du mal à suivre. « J'ai du mal aussi... » Avouais-je d'une voix triste. Et c'était la réalité. J'étais impulsive, indécise. Je changeais d'avis comme de chemises en sa présence. J'avais envie d'être forte, mais ma faiblesse gagnait toujours, parvenait à prendre le dessus. J'étais incompréhensible. Et puis il laissa tomber sa tête sur mon épaule. Non. Nous étions trop proches, bien trop proches. Mon coeur se mit à battre à toute allure. J'avais envie de... Non. Je ne devais pas, et tentais de chasser mes pulsions de mon esprit troublé. Il vint embrasser mon front avec douceur et je me figeais. Il acceptait, il acceptait ce qui se passait. Mais il ne devait pas! J'étais la femme de sa vie! Je le regardais, perdue, troublée, presque énervée. Ce qu'il ajouta chassa néanmoins ma colère et je le regardais, à bout de force. Son visage était à quelques centimètres du mien. Je pouvais sentir son souffle. Je n'avais qu'à... Je n'avais qu'à avancer mes lèvres pour ressentir les siennes. Il ne fallait pas. Non... Il ne fallait pas. Je les fixais, quelques instants. Cela sembla bien trop longtemps. Puis, retrouvant une certaine force, je baissais la tête, me grattais la gorge et répondis d'une voix faible : « J'aurai beau faire, je t'appartiendrais toujours... » Je ne relevais pas les yeux. Mon coeur s'accélérait, tambourinait dans ma poitrine. J'avais chaud. Je ne me sentais pas bien et j'aurai voulu fermer les yeux pour oublier. Pour passer à autre chose, pour m'imaginer ailleurs. Mais c'était impossible.
✻✻✻
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() message posté Lun 1 Fév 2016 - 21:43 par Invité


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Et si on me demandait comment s'est passé les deux dernières années sans elle, je leur répondrais sans hésiter un seul instant que j'avais arrêté de vivre quand elle n'avait pas été là. C'était comme si bonheur s'était lui-même mis sur pause, comme si sans elle je n'étais pas parvenu à le définir. Je n'étais pas parvenu à me créer de nouveaux paramètres, je m'étais contenté de respirer l'air dehors, et puis c'est tout. Mes amis, mes proches, le voyaient bien qu'il y a eu un avant Shiraz et un après Shiraz. L'avant Shiraz s'apparentait  facilement à une île paradisiaque au milieu de la mer où il faisait bon d'y vivre. Sans soucis, sans tracas du monde extérieur, je menais ma petite vie sans me soucier de quiconque, je faisais ce que j'avais envie quand j'en avais envie et c'était parfait ainsi. Jusqu'au jour où je vis la meilleure amie de Matià, alors que j'étais venu le chercher au lycée. Vous savez, je n'avais pas vraiment tendance à essayer de gagner la sympathie des amies de Matià, lui et moi ne faisions point partis du même monde, après tout. Ses fréquentations quelques fois plus que douteuses, je les évitais au maximum. Mais elle, non, je n'avais pu l'éviter. Son sourire avait laissé une trace indélébile, à l'encre noir, dans ma mémoire. Et puis je lui avais ouvert mon coeur, je lui avais laissé prendre mon âme aussi. Et j'avais trouvé une nouvelle muse, elle avait été ma bouffée d'oxygène, la reine de ma vie. Elle m'avait appris ce qu'était le véritable amour, l'amour intense et insoutenable, elle m'avait appris la souffrance et la joie, le plaisir et l'obscurité. Et bien que j'essayais très fort de le nier, j'étais éternellement reconnaissant d'avoir été l'unique amour de ma vie. « Ouais je sais.. Tu m'as tombée dessus au moment où je ne m'y attendais pas » avais-je dis en soupirant,  en la voyant pleurer à chaudes larmes. Mon regard s'attrista également et elle put lire dans ce dernier, les effets de ses larmes salées se reflétaient dans mes iris.J'espère qu'elle savait que je ne pouvais me résoudre à la détester. Peut-être que ses larmes y étaient pour quelque chose, peut-être que je n'étais pas capable de voir la tristesse et la souffrance se lire sur son visage? Je ne cessais de repasser nos souvenirs en boucle dans ma tête et ça me faisait mal, comme si un poignard atteignait mon coeur d'ores et déjà meurtri. J'avais besoin de me rappeler de ce que nous étions avant, j'avais besoin de m'imaginer dans une autre vie. Celle d'avant ce fameux soir du moins...

Elle m'était revenue le visage embuée de larmes et cela avait touché mon coeur jadis engourdi par les effets indésirable de mon très cher ami Jack. Et alors qu'elle s'était approchée de moi reposant la tête sur mes genoux, je m'étais levé et j'avais piqué du nez. Hilare, j'avais même réussi à lui arracher un rire cristallin. Quel divin son, quel doux son... Ce son pouvait sembler insignifiant mais pour moi, c'en était tout autre. Il m'apparaissait comme une jolie mélodie. Il y avait si longtemps que je ne l'avais entendu rire que j'avais oublié ce à quoi il ressemblait. Un sourire immuable dessina la commissure de mes lèvres et il ne voulait plus s'effacer du moins, pour l'instant... Je lui caressais la joue, mon esprit ne se fermant point à son pardon. Non. Il ne fallait pas, mais je ne pouvais pas, pas après deux ans, je ne pouvais pas lui tourner le dos et partir. Je l'aimais beaucoup, beaucoup trop. J'aurais tout fait pour elle quitte à l'envoyer dans les bras de mon fraternel. Juste pour qu'elle transpire le bonheur, même si cela me dégoûtait, même si j'avais envie de gerber rien qu'à y penser. Puis je la regardai dans les yeux, et elle en fit de même. En me disant qu'elle aussi avait du mal, j'arquai les sourcils d'un air surpris. Mal à suivre qui? Moi? Elle? Tout le monde. L'alcool n'aidait en rien. Je n'avais pas mes pleines capacités intellectuelles. « Tu as du mal à quoi? » marmonnais-je en mettant un effort considérable pour détacher chacune de mes syllabes. Devais-je vous rappeler que j'étais complètement ivre et qu'il était déjà bien que j'avais une conversation avec elle. J'avais ensuite embrassé son front, et je lui avais caressé doucement les cheveux. J'étais si proche d'elle que je la vis, je la vis se retenir, je le vis dans ses yeux, j'étais loin d'être dupe. Mais, allez flanche Max,  ferme tes magnifiques yeux et colles tes lèvres sur les miennes, abandonne-toi, comme avant, comme quand il y avait un nous mon amour. Je clignai des yeux à maintes reprises, j'essayais de reprendre mes esprits, je pensais un peu trop à ses lèvres, surtout lorsqu'elle fixait les miennes avec ardeur. Je me les mordis d'ailleurs en soupirant bruyamment. C'était si difficile de se retenir en sa présence. J'étais un champ magnétique et je l'attirais inévitablement, comme deux aimants de signes contraires, nous nous attirions mutuellement, c'était déstabilisant. Elle baissa ensuite la tête pour murmurer doucement des paroles qui me coupa littéralement le souffle.. Elle... elle avait vraiment dit ce que je venais d'entendre? « Pardon, ai-je bien entendu? » Qu'elle m'appartiendrait toujours? Oh ma chérie, si tu savais , moi aussi je t'appartiendrais pour toujours. Je profitai du fait qu'elle se ferma les yeux pour m'avancer discrètement vers elle. Était-ce l'ivresse qui me faisait agir aussi impunément? Ou était-ce juste ce coeur, le mien, qui martelait dans ma poitrine et qui me dictait ma conduite .. Mais doucement, très doucement, je vins juste effleurer mes lèvres sur les siennes, sans  véritablement sceller un doux baiser, je la testais, j'avais peur de son rejet, de son abandon..

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() message posté Mar 2 Fév 2016 - 0:19 par Maxime S. Monroe
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Shiraz & Tancredi

C'était devenu insoutenable. Insoutenable de se tenir là, devant lui, et de devoir se contrôler ainsi. J'avais envie de m'abandonner, de me laisser aller dans ses bras sans penser au passé. J'avais envie de l'embrasser, de fermer les yeux et de retrouver bonheur d'antan. J'avais envie de redevenir la Max autrefois. Amoureuse et heureuse dans sa relation. J'étais tombée amoureuse de lui sans même m'en rendre compte. Mat et Basile avaient directement perçu les choses à travers mon regard. Mais moi je n'avais rien vu. Je ne voyais jamais rien. Pourtant réaliste, j'étais au quotidien particulièrement aveugle. Je fonçais tête baissée sans imaginer les conséquences de mes actes. Je ne m'étais pas rendu compte de l'amour naissant pour Mat. Je ne m'étais pas rendu compte qu'aimer Tancredi me poursuivrait jusqu'à la fin de mes jours et me détruirait. J'étais aveugle. Et je ressentais tout. Absolument tout. Tancredi me répondit qu'il savait ce que cela faisait de tomber amoureux. Nous l'avions vécu, ensembles. Je posais mon regard sur lui. Je n'y avais pas cru au début, en son amour. Il avait fallu que je m'habitue. A être aimée, désirée. Il avait fallu que je m'habitue au fait de sortir avec le grand du lycée, le rebelle, celui qui avait tout plaqué pour vivre de sa passion et dont on continuait encore de parler deux ans après. Il avait fallu que je m'habitue à ces regards de jalousie et méprisants. Je soupirais doucement. C'était trop loin maintenant. Je ne devais plus y penser. Cela ne faisait qu'agrandir la plaie. Tancredi s'était présenté à moi, bourré. M'ouvrant son coeur, m'offrant sa douleur. Il me poussait un peu plus dans la culpabilité. Je l'avais détruit. Lui dont la vie était calme et tranquille avant ma rencontre. Lui pour qui tout allait bien. Je baissais les yeux, honteuse. Je ne supportais pas de le voir ainsi. Je sentais des parties de mon corps s'effriter et tomber petit à petit. Je n'en pouvais plus. Je suffoquais. J'agonisais. Par cet amour trop pur.
« Avec moi-même. » Soufflais-je pour répondre à sa question. Il avait du mal. Du mal à comprendre les choses. C'était l'alcool. Je soupirais, détournais la tête. Il était parvenu à me faire rire quelques secondes. Même dans les pires instants, il y parvenait toujours. Notre histoire me manquait. La flamme ne s'était jamais éteinte depuis le premier regard. Mon coeur avait continué à s'accélerer à chacun de ses baisers. Je l'avais aimé. Avec plus de passion. Plus d'ardeur. Et désormais il ne restait plus que les vestiges de cette histoire trop peu consummé et cet amour indestructible. Inexorable. J'étais fatiguée. Lasse. J'avais envie de fermer les yeux et de penser à autre chose. J'avais envie d'oublier. Mais les larmes coulaient. Mon coeur saignait. Mon âme s'ouvrait. Je me confiais, lui avouais que je resterai sienne pour toujours. J'avais cette envie insoutenable de l'embrasser, de le retrouver. Mais je me contrôler, je tentais de ne pas fléchir sous l'appelle charnel de ses lèvres. J'y parvenais presque et fermais les yeux en baissant la tête. Mais sans que je ne puisse rien y faire, je sentis ses lèvres rencontrer les miennes. Non. Pas ça. Non. Pourtant mon corps en redemandait. Mon être entier en voulait plus. Il n'avait fait que les frôler. Mais ce n'était pas suffisant. Je ne rouvrais pas les yeux et mon corps vint le chercher. Je m'avançais, à la recherche de sa bouche. Je la trouvais enfin et l'embrassais avec tendresse. Mon coeur s'affola. Je le sentis battre à tout rompre dans ma poitrine. Non. Ce n'est pas bien. Non. Mes mains vinrent se poser ses joues. C'était si délicieux. Mais c'était mal. Destructeur. J'aurai voulu continuer éternellement mais ma respiration se coupa. Et j'éttouffais. Je me relevais, la main sur le coeur et tentais de reprendre ma respiration. Je n'y parvenais pas. C'était pire qu'avant, pire que tout. Pas d'air. Aucun air. Non. J'allais mourir. Je m'éloignais de lui et m'enfermais dans la salle de bain. Je me collais à la porte et me forçais à respirer. Je toussais. J'inspirais profondémment. Après plusieurs essais, j'y parvins enfin. Ma tête me tournait. Mais j'arrivais à me calmer. J'y arrivais. J'y arriverais...
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