"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Stretch it like it's a birth squeeze and the love for what you hide - Louis 2979874845 Stretch it like it's a birth squeeze and the love for what you hide - Louis 1973890357
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Kenzo A. Armanskij
Kenzo A. Armanskij
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() message posté Mer 20 Jan 2016 - 0:50 par Kenzo A. Armanskij
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Louis & Kenzo

J'avais si peur. Si peur de ce qui pourrait arriver. Si peur qu'il ne veuille pas me suivre. J'étais là, à marcher dans les rues de Londres, l'estomac retourné. Le coeur battant à tout rompre. Je m'étais arrêté chez un marchand de jouet, et lui avouais acheté un petit dinosaure. Je le revoyais, dans ce parc pour enfant, à montrer son jouet à ses copains. Je souriais. Comment allait-il réagir? Je pris une longue inspiration et m'allumais une cigarette. Je ne devais pas fumer devant lui, lui montrer le mauvais exemple, ni même risquer que cela le rende malade. J'allais connaître mon fils. Je tenais fermement dans mon sac, dans lequel se trouvait une autorisation pour passer du temps avec lui. Pour apprendre à le connaître avant de lui avouer la vérité. Zola n'avait pas pu venir, il n'avait pas eut l'autorisation. C'était moi, la mère. C'était moi qui avais engagé ce procès et je regrettais amèrement que le père de notre fils ne puisse pas être là. Néanmoins, j'y étais allée. J'aurai aimé que quelqu'un soit là, à mes côtés. Pour m'épauler, pour me dire comment faire, comment agir avec cet enfant qui était le mien, mais que je ne connaissais pas. J'arrivais devant le foyer et jetais ma cigarette consumée. Il se trouvait là, tout proche, à portée de main. Je pris une longue inspiration et poussais la porte. Je me dirigeais vers l'accueil et sortais mon papier. La dame, derrière le guichet, me regarda vers le mauvais oeil, mais appela Louis. Appela mon enfant. Mon coeur battait à la chamade. Mes mains étaient moites. Je ne savais par où commencer. Comment me présenter. Ni même s'il se souvenait de moi. J'étais apeurée, tétanisée. Mais je devais faire face. Je devais me montrer forte et prendre mon rôle de mère dès maintenant. Ce n'était que l'entraînement, seulement la première étape. J'avais tant de choses à lui apprendre. Je baissais les yeux vers le sol, attristée. J'avais loupé tant de choses. Ses premiers pas, son premier mot, sa première rentrée des classes. J'avais loupé tellement de choses. Comment pouvais-je estimer être sa mère après tout ce temps? Car mon sang coulait dans ses veines? Car ses cheveux étaient de la même couleur que les miens? Tout d'un coup, je perdais confiance. Je n'étais plus sûre de moi, je n'étais plus sûre de vouloir le faire. Mais lorsqu'il apparut, un large sourire étira mon visage. Je ne doutais plus. Je voulais connaître ce magnifique petit bonhomme. Il s'approcha de moi et je m'agenouillais. Je lui tendais ma main et laissais apparaître un sourire doux et rassurant. Pour lui, comme pour moi. « Bonjour Louis. Je m'appelle Kenzo. Tu as le droit de sortir aujourd'hui, avec moi. Ca te dit... Qu'on aille s'amuser ensembles? Je sais que tu ne me connais pas, mais... Je suis là pour m'occuper de toi. Tu es resté bien trop longtemps dans cet endroit... » Je le regardais, pleine d'espoir. Il avait le droit de dire non, il avait le droit de refuser. Il était là, timide, à me regarder avec ses grands yeux bleus. Les miens. Mes yeux.
Contre toute attente, il hocha la tête. Je me relevais et fronçais les sourcils. Il paraissait si content de sortir, de quitter cet endroit. Mon coeur se serra. Etait-il heureux ici? D'un air méfiant, je toisais les personnes qui se trouvaient autour de moi et portais mon attention sur un petit garçon, un peu plus vieux que Louis, qu'il venait de regarder et de saluer. Le garçon me sourit. Je fis de même. J'arrangeais mon sac sur mon épaule et quittais l'endroit. Mon fils glissa sa petite main dans la mienne et je sursautais légèrement. Je lui tenais la main. Celle de mon fils. Celle de l'enfant que j'avais porté pendant huit mois. Comment avais-je le haïr? Désirer ne jamais l'avoir. Je levais les yeux vers le ciel. J'avais été si stupide. Je regardais autour de nous et m'agenouillais à nouveau. Je fouillais dans mon sac et en sortis le fameux dinosaure. Je lui tendis en souriant. « On m'a dit que tu les aimais. » Il l'attrapa et le serra contre lui. Je me relevais à nouveau et récupérais sa main en douceur avant de l'emmener vers le centre de Soho. Je regardais autour de nous. De nouveau angoissée. Je tentais de me rappeler ce que j'aimais faire autrefois, ce que j'attendais toute la semaine. Le parc. Le bon fast food. Le cinéma. Tant de choses, il y avait tant de choses que j'aimais. On s'arrêta devant un passage piéton, et je baissais la tête vers lui. « Qu'est-ce que tu aimes? Qu'est-ce que tu as envie de faire? C'est toi qui décide aujourd'hui. » Il posa un doigt sur sa bouche pour réfléchir. La bouche de Zola. Je fermais les yeux. J'étais si bien avec lui. J'avais beau avoir peur, être anxieuse, je me sentais complète, entière. J'allais rendre cet enfant heureux, j'allais être une bonne mère. J'en étais persuadée.
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() message posté Dim 24 Jan 2016 - 19:14 par Invité


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Assis dans la salle de jeux du foyer les yeux perdus dans le vide on lui annonça qu'il allait avoir de la visite. Il pensa à sa mère, qui venait sans doute le récupérer, mais le surveillant ajouta que la visite ne concernait que lui. Juste lui, sans son frère.
« Tu vas peut-être être adopté. » lui dit le petit garçon à ses côtés. « Qu'est-ce que ça veut dire "adopté" ? » Louis ne connaissait ce mot ni d'Ève ni d'Adam. « C'est quand des gens sans enfant prennent des enfants sans parent chez eux, et après t'as des cadeaux, et puis t'as un chien. » Le brun fronça les sourcils, il n'aimait pas du tout ce mot. Lui, avait des parents, il n'était pas tout seul. Il regarda son ami d'un œil inquiet. Sa mère allait venir les chercher non . Lorsqu'elle irait mieux elle viendrait et il pourrait revoir sa chambre et son lit à côté de celui de son frère. Il voulait retourner chez lui, revoir sa maman, revoir cet appartement miteux de la banlieue londonienne et revoir ses copains d'école. Il voulait sa vie d'avant. Même si elle n'était pas parfaite. Même s'il se plaignait souvent de rester enfermé à la maison. Il voulait rentrer. Juste rentrer. Le garçon à côté de lui n'eut pas le temps de le rassurer davantage, un éducateur en T-shirt blanc et pantalon noir vint le chercher, et l'amena à l'accueil du foyer, où il reconnut la dame du parc. La dame à la cigarette et à la pâquerette. Il lui sourit, d'un sourire franc, mais timide. Que faisait-elle là ? Il ne le savait pas, et ne comprenait pas vraiment pourquoi elle venait le chercher, pourquoi, elle, et pas sa maman. Mais il s'approcha et écouta attentivement ses paroles. Il était question de sortir d'ici et de s'amuser. Il ne lui fallut pas plus de cinq secondes de réflexion, la réponse était évidente Il le voulait, et agita sa tête frénétiquement en guise d'approbation. Il était gonflé d'excitation et se retenait de sauter partout, par pudeur envers les autres enfants, qui eux, devaient rester là. Il se retourna une dernière fois avant de s'en aller. Son frère lui lança ce regard. Ce regard qu'il reconnaîtrait entre mille, celui qui lui disait que tout irait bien. Il n'avait pas à s'inquiéter. Louis s'apaisa. Il était prêt.

Il glissa timidement sa petite main dans celle de la dame qui l'accompagnait et la suivit, heureux de pouvoir sortir de ce lieu maudit. Heureux d'être accompagné de cette gentille dame du nom de Kenzo, comme le parfum de la pub, celui avec les fleurs rouges. Il se disait que ce parfum devait sentir bon, parce que la dame à côté de qui il se tenait était très belle. Il aimait marcher ainsi, main dans la main avec elle. Il se sentait apaisé loin de l'agitation et de la perversion du foyer. À côté de la dame à la pâquerette. Soudain, elle s'arrêta et lui tendit un dinosaure. Un tricératops, son préféré. Il l'attrapa et le colla contre son cœur. « C'est mon préféré » Il avait les yeux pleins d'étoiles, « Merci ! » dit-il d'un ton enjoué avant de repenser aux paroles de son ami du foyer. T'as des cadeaux, puis t'as un chien. Son cœur se resserra. Puis ils s'arrêtèrent au passage piéton, comme on lui avait appris, il regarda à droite, puis à gauche et encore à droite. Mais ils ne traversèrent pas. Non. La dame s'agenouilla une nouvelle fois devant lui. Que voulait-il faire ? Il était tellement habitué à ce qu'on lui dise quoi faire, parfois même à la minute près, que l'exaltation de la liberté s'effrita légèrement. Il ne savait pas quoi faire. Il se frotta la tête, mordit sa lèvre inférieure. « J'aime aller au parc. » lui dit-il. Il ne connaissait pas vraiment d'autres endroits pour s'amuser. Et il n'arrivait pas à réfléchir. Il ne pensait qu'à ce mot. Ce mot barbare qui tambourinait dans ses oreilles et qui lui paraissait bien plus horribles que tous les gros mots qu'il avait entendus à l'école. Adopter. Ce mot lui faisait peur. Il raisonnait dans sa petite tête, tandis qu'ils se mirent à marcher de nouveau. Une main dans celle de Kenzo, une tenant son nouveau jouet. « Kenzo ? » lui demanda-t-il d'une petite voix.



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Kenzo A. Armanskij
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() message posté Mer 27 Jan 2016 - 23:01 par Kenzo A. Armanskij
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Louis & Kenzo

Tout s'enchaînait. Tout allait bien trop vite et je n'étais pas capable de me préparer, de me sentir prête. Ce matin, j'avais quitté l'appartement la boule au ventre, avec la peur de ne pas réussir à rendre heureux mon fils, avec la peur qu'il me rejette, qu'il refuse de venir avec moi. Je n'étais pas habituée aux enfants. Je ne savais pas ce qu'ils désiraient, ce dont ils avaient envie. J'essayais de me rappeler ce qui m'avait manqué, autrefois, de me servir de ma vie pour combler celle de Louis. Je manquais d'amour, d'attention, de liberté dans un sens. Et je voulais qu'il se sente libre, qu'il ne se sente pas enfermé dans des règles, qu'il n'éttouffe pas. Je voulais être une bonne mère, je voulais le comprendre, et je voulais qu'il me comprenne. Je voulais qu'il m'aime, qu'il pense à moi même quand je ne suis pas là, qu'il n'oublie jamais cette première journée à mes côtés. Et son regard, lorsqu'il avait posé les yeux sur moi m'avait rassuré. Et réchauffé le coeur. Il m'avait reconnu. Je fus impressionnée qu'un garçon de cinq ans puisse avoir une telle mémoire, mais, en y réfléchissant, j'étais pareille que lui. Je souriais légèrement. Il nous ressemblait tellement, à Zola et moi. C'est notre amour Kenzo, notre amour. Zola avait eut raison. Ce gamin était le fruit de notre amour, un parfait mélange entre lui et moi. Je nous voyais dans son regard, dans ses gestes, dans son sourire. Il était nous deux, tout en étant lui. Ma main se posa doucement sur mon ventre. Je l'avais porté, là. Au creux de mon corps, pendant plusieurs mois. Le petit bonhomme qui se tenait devant moi avait un jour été assez petit pour tenir en moi, en ce corps faible et élancé. Bientôt, sa main se glissait dans la mienne et je la serrais doucement. a nouveau, il se retrouvait au creux de mon être, sa petite main dans la mienne. J'étais entière, avec lui.  Il ne semblait pas être effrayé et avoir peur de moi. Je sentais son regard sur moi, et j'aurai aimé pouvoir lire dans ses pensées. Arrivé dehors, je lui tendais son cadeau et il le serra contre son coeur. Je me sentis émue et chassais mes larmes en regardant ailleurs puis souriais. Je le regardais à nouveau. C'était son préféré. J'étais fière de moi. Ses yeux trahissaient son excitation. Il était si mignon. Il me remercia et je caressais sa joue avec douceur en le souriant. C'est normal mon ange, c'est normal.
Mais je vis ces étoiles disparaître dans son regard. Il réfléchissait. Je fronçais les sourcils et me relevais. J'étais inquiète. J'étais à nouveau angoissée. Je n'aimais pas le voir pensif, je n'aimais pas ne pas savoir ce qu'il pensait. J'avais besoin de le percer à jour, de comprendre chacune de ses émotions, de ses expressions. Je m'agenouillais à nouveau et lui demandais où il voulait aller. Je le regardais poser son doigt sur sa bouche. Autrefois, je faisais ça. Plus jeune. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres, mais il ne resta pas longtemps, il semblait trop soucieux. Le parc. Il voulait aller au parc. Je lui souriais et me redressais. « Ca tombe bien. Moi aussi! » Je lui tendais à nouveau la main et m'arrêtais devant le passage piéton. Il regarda à droite, puis à gauche, puis à droite. Il était prudent. Et je l'entraînais alors lorsque le feu fut vert. Non loin de là se trouvait un parc avec des airs de jeux pour enfants. Je n'avais aucune idée de comment jouer avec lui, mais quitte à paraître ridicule, j'essayerai. Ou lui demanderai de m'expliquer comment jouer à nouveau. Comment retrouver mon innocence. Mais je m'arrêtais brusquement lorsqu'il prononça mon prénom. Le coeur battant, et soudainement inquiète, je baissais les yeux vers lui et le regardais en souriant, maladroitement. « Oui? » Je fronçais les sourcils. Il était penaud et tripotait son dinosaure, timide. Le coeur battant, je caressais doucement la main et lui adressais un sourire qui se voulait rassurant. A vrai dire, je ne savais si c'était lui ou moi que je tentais de rassurer.
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() message posté Sam 6 Fév 2016 - 22:45 par Invité


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Qu'y a-t-il de pire qu'une peur enfantine ? Cette peur qui vous ronge, vous déchire les tripes et vous paralyse. Cette même peur qui vous hante et vous dévore jour après jour. Nuit après nuit. Cette chose anodine aux yeux d'un adulte, invisible, que seul un autre enfant peut comprendre. Ce monstre dans le placard, ce fantôme dans les murs ou ce mot qui tourne inlassablement dans une petite tête. Adopter. Il n'avait pas saisi toute la portée de ce mot. Mais les explications de Nicolas lui avaient suffi à comprendre que ça ne lui apporterait rien de bon. Il avait déjà une maman. Il avait déjà un papa. Et surtout, il avait un frère. Séparait-on les grands frères des petits frères quand on adoptait? Nicolas ne le lui avait pas dit. Il lui avait simplement parlé de cadeaux et d'un chien, mais pas de l'avenir d'une fratrie au cours d'une adoption. Louis ne voulait pas qu'on lui enlève son grand frère. Il était son héros. Son pilier. Que deviendrait-il sans lui ? Sans ce gamin de huit qui savait apaiser ses peurs et calmer ses pleurs ? Que ferait-il ?

Il continuait de marcher, sa petite main serrée dans celle de Kenzo. Il n'avait pas six ans, mais ses réflexions semblaient parfois plus abouties qu'un gamin de cet âge. Les liens se tissaient comme une toile d'araignée dans son esprit en fusion. Elle lui avait offert un cadeau. Même plusieurs si on y regardait de plus près. Un jour loin du foyer, une journée entière loin du regard inquisiteur et des doigts baladeurs de ses surveillants. Un dinosaure, de surcroît un tricératops, et elle l'amenait maintenant au parc. Il avait appris à compter avec son frère avant même de le faire à l'école, et il savait que cela faisait trois cadeaux. Trois.
Un. Deux. Trois.
Son cœur devint glace. Kenzo... Ces cinq lettres raisonnèrent tandis qu'il tripotait le jouet qu'il tenait dans ses bras. Il répéta son nom une nouvelle fois, plus pour lui que pour elle, comme pour se donner un peu de courage, un peu de force pour mettre en mot ses tourments. Elle caressa sa main,  elle voulait le rassurer, lui montrer qu'il n'avait rien à craindre, mais Louis savait qu'on ne pouvait pas toujours faire confiance aux adultes. Il n'avait pas six ans, mais c'était une chose dont il était certain. Il ne se rendait pas toujours compte de la gravité de leurs actes, non, il était bien trop petit pour ça, mais il savait quand il n'aimait pas quelque chose. Et ces trucs, ces choses qu'ils lui faisaient parfois, il ne les trouvait pas agréables. Pas du tout. Mais il se souvint. Il se rappela le regard rassurant de son frère. Son sourire, qui lui disait qu'il pouvait avoir confiance en elle. Et son frère ne se trompait jamais sur ces choses-là. Il avait ce don, cette sorte d'instinct pour déceler le bon chez les gens. Alors il prit son courage à deux mains et une grande inspiration et se lança. « T'as un chien? » qu'il demanda de cette voix à la fois inquiète et pleine d'innocence. Il posa cette question qui pouvait sembler sortir de nulle part, mais qui dans on esprit faisait sens et dont il attendait beaucoup.


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() message posté Lun 15 Fév 2016 - 20:53 par Kenzo A. Armanskij
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Impossible. Irréel. Ces mots ne cessaient de s'entrechoquer dans mon esprit. Comme pour me rappeller la chance que j'avais eut, de pouvoir le retrouver. Mon enfant. Mon fils. Je tenais sa main dans la mienne, mais ce n'était pas suffisant. J'aurai aimé retourner presque six ans en arrière, j'aurai aimé poser ma main sur mon ventre arrondit et sentir son cou. J'aurai aimé pouvoir fermer les yeux et l'imaginer. Imaginer la couleur de ses yeux, la couleur de ses cheveux, le visage qu'il aura. J'aimerai ressentir les contractions, perdre les eaux, broyer la main de Zola sous la douleur et l'hystérie. J'aurai aimé hurler, transpirer, tout donner pour le mettre au monde. Par la voie normale. Avec tout mon amour. J'aurai aimé pouvoir lui donner la vie. Prendre sur la mienne pour lui donner un peu de force. J'aurai aimé pouvoir tendre mes bras et tenir mon bébé dans mes bras pour la toute première fois. Embrasser ses yeux clos, caresser chacun de ses minuscules doigt, le serrer doucement contre moi, calmer ses pleurs, regarder son minuscule buste se lever et s'abaisser dans un rythme régulier. L'admirer. Comme un mère émerveillée face au visage angélique de son plus bel achèvement. Je voulais tout reprendre avec lui, je voulais effacer ces larmes qui avaient coulé sur nos visages à Zola et moi. Je voulais tout reprendre. Je voulais voir des larmes, mais des larmes de bonheur, des larmes de joie. J'aurai aimé, pouvoir faire tout cela. Remonter le temps. Mais je ne pouvais pas, alors je me contentais de ce qu'on m'offrait. Du peu que j'avais. Du peu qui était un tout. Je regardais Eliott, il était si heureux d'avoir ce triceraptops. Il nous ressemblait tellement, à Zola et moi. Il nous ressemblait énormément. A chaque fois que je posais mon regard sur lui, je me sentais émue. J'avais envie de laisser rouler les joues qui auraient dû couler ce 11 Février 2010. J'avais envie de faire partie de sa vie, du début, jusqu'à la fin. Je marchais doucement, le tenant près de moi. C'était la première fois que nous étions réunis, depuis sa naissance. C'était la première fois que j'avais la chance, l'occasion de m'occuper de mon petit garçon. De mon fils. Mon enfant. Mon bébé. Ce petit être qui avait grandi en moi pendant plusieurs mois. Qui m'avaient causé tant de malheur, et arraché tant de bonheur en me quittant. Je baissais les yeux vers le sol.
Et puis il prononça mon prénom, attirant mon attention. Il semblait préoccupé, et je n'aimais pas ça. Ne penses à rien mon chéri, tout va bien. Maman est là. Tout va bien. Je me baissais, à son niveau et le regardais, curieuse de sa question. Mais en même temps inquiète. Et s'il se doutait de ce qui allait arriver? Il me posa alors une question à laquelle je ne m'étais pas préparée. Un chien? Autrefois, j'en avais une. Un bouledogue français adorable. Zola me l'avait offerte pour mon anniversaire. Mais elle nous avait quitté, lorsque Zola et moi ne cessions de nous disputer. Elle ne l'avait pas supporté. Elle était partie rejoindre le bébé que nous pensions mort. Jusqu'ici, je n'avais pas éprouvé l'envie d'en avoir un autre. J'avais trop peur de perdre encore quelqu'un. Je ne voulais plus supporter ce genre de choses, pourtant j'allais y être confrontée, un jour ou l'autre. Je fronçais les sourcils et caressais sa joue avec douceur avant de lui sourire : « Non. J'en avais un avant, mais elle est partie dans les étoiles, et elle me manque beaucoup... C'est dûr d'oublier quelqu'un comme ça... Pourquoi cette question? » Ma réponse était à double sens. Je ne voulais pas qu'il m'en veuille, de l'arracher ainsi à sa famille. Mais je l'aimais, depuis bien trop longtemps maintenant pour l'oublier, pour le laisser derrière moi. Il n'était pas que mon passé, mais surtout ma vie entière. J'étais prête à lui dédier tout mon amour. Il était ma chair, mon sang, mais aussi celle de Zola. Zola, l'amour de ma vie.
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() message posté Mar 1 Mar 2016 - 17:41 par Invité


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Bout d'chou d'même pas six ans, et déjà des pensés d'grands. Tu regardas le ciel du haut de tes 1 mètre 10, c'était donc là que les gens disparus se rendaient. Dans le ciel, parmi les étoiles. Peut-être était-ce pour ça que ta maman était si longue, peut-être avait-elle fait un voyage dans les étoiles... C'était loin les étoiles, sans doute plus loin que Manchester, il fallait surement beaucoup de temps pour en revenir. Ton papa mettait déjà beaucoup de jours à revenir de Manchester, alors si c'était encore plus loin... Tu resserras ton dinosaure, tu attendais déjà depuis si longtemps... Tu poussas un tout petit soupire, quasi inaudible et posa à nouveau ton regard dans celui de Kenzo. Elle n'avait pas de chien, ou du moins pas pour l'instant, puisqu'il était parti à la conquête de l'espace. Est-ce que ça comptait un voyage dans l'espace dans l'adoption ? Encore une chose que Nicolas ne t'avait pas dit. Tu te mordis la lèvre à nouveau, perplexe. « Parce que. » que tu répondis, en haussant les épaules, avant de reprendre la parole. « Faut pas que tu l'oublies Kenzo, il va revenir, tu sais, c'est très très loin les étoiles. » Tu lui souris « Peut-être qu'elle rentrera en même temps que ma maman ! », mais ton sourire s'effaça à ces mots. La formulation à haute voix leur faisaient prendre bien plus d'ampleur qu'ils n'en avaient dans ta tête. T'avalas doucement ta salive, serrant ton tricératops encore plus fort et tu te tourna vers l'entrée du parc, faisant comprendre à Kenzo que tu voulais avancer.

Tu serras sa main un peu plus fort, de peur qu'elle aille trop vite, un peu intimidé par ce monde autour de toi. Autrefois attiré par les endroits remplit de monde, ces parcs grouillant de papas et de mamans accompagnés de leur marmaille, aujourd'hui c'était loin d'être le cas. Ton regard passe de cet homme qui te frôle d'un peu trop près, à celui qui tient son fils dans ses bras, à cette maman poussant avec douceur une poussette. Tu les examines tous, inquiet. Toi petit gamin face à ce monde si hostile. Ce monde que tu n'as jamais affronté sans ton grand frère. Lui qui s'était toujours tenu à la place de Kenzo, te rassurant comme elle le faisait. Tu repensas à ta maman. Aux étoiles. Au chien, et tu lâchas la main de Kenzo pour te blottir contre sa jambe, enroulant tes petits bras autour de sa cuisse de toutes tes forces.


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Louis était intelligent et semblait comprendre des choses que la plupart des enfants de son âge ne semblait même pas percevoir. J'étais fière d'avoir mit au monde un enfant aussi intelligent. Mais j'avais peur, peur de ce qu'il avait pu vivre, j'avais peur de ce qu'il pouvait comprendre. Mais je devais garder la tête haute et apprendre à y faire face, je devais garder la tête haute et me préparer à toutes ses questions. J'allais devoir lui apprendre la vie, lui apprendre ce qu'il n'était pas encore capable de comprendre seul. C'était à moi de faire ça. A moi, et à Zola. Je tenais doucement sa main dans la mienne, prête à l'emmener au parc. Mais il nous arrêta, me posant une question qui m'inquiéta, et me troubla. Il en avait, de drôles de questions pour un enfant de cinq ans et demi. Alors je lui parlais de mon chien, Flower. Elle était morte peu de temps après notre séparation/ Elle était morte de chagrin. Je baissais les yeux, et lui avouais la vérité. Puis je lui demandais pourquoi, pourquoi il en était venu à cette étrange question. Il me répondit "Parce que" et je riais doucement. Je posais mon pouce sur sa joue et lui fis une petite caresse avant de répondre : « Parce que, ce n'est pas une réponse jeune homme. » Je lui souriais et lui fis un clin d'oeil. Et puis il continua de parler, et mon coeur se brisa. Je baissais les yeux, attristée. Ta maman, Louis, c'est moi. Depuis toujours, et pour toujours. Je me grattais la gorge, mal à l'aise et répondais : « Je ne crois pas Louis... Lorsqu'on part pour les étoiles, on ne revient jamais. » Je marquais une pause et regardais le sol, pensive. Sa mère, pour qu'il la pense partie pour les étoiles, elle devait être partie depuis longtemps. Horrible femme. Je relevais le visage vers lui et demandais d'une voix douce : « Elle est partie depuis combien de temps ta... Ta... Maman. » Mon ton se fit amer sur le dernier mot. Elle n'était pas sa mère et ne l'avait jamais été. Elle s'était juste contentée de voler un enfant qui n'était pas le sien. Mon enfant. Je soupirais et me relevais. Je ne voulais pas qu'il soit triste, ou qu'il se mette à pleurer. Je voulais qu'il apprécie cette journée, avec moi. La femme qui l'avait porté en elle pendant huit mois et demi. Et puis il déglutit et serra son nouveau jouet dans ses bras. Petit coeur... Il l'était, triste. Et je devais changer cela. Tu seras heureux avec moi, mon ange. Avec nous. Tu auras enfin une famille. Tu seras enfin bien, et traité comme il se doit. Il se tourna alors vers le parc. Il voulait avancer, il voulait aller jouer. Alors, je t'entraînais doucement vers l'air de jeu. Tu serras ma main et je souris. Et puis je te sentis paniqué. Tu regardais autour de toi, les yeux grands ouverts. Tu reculais presque. Je baissais la tête vers toi, sans comprendre. Je fronçais les sourcils et m'apprêtais à te questionner lorsque tu lâchas brusquement ma main, et vint te blottir contre ma jambe. Louis avait peur. De tout ça, de ce monde. Je me baissais à sa hauteur et caressais doucement sa joue. Puis sans réfléchir, sans me demander si c'était bien ou mal, je le pris dans mes bras. Il avait le poids d'un enfant de six ans, mais il restait léger pour sa taille. J'avais tant supporté sur mes frêles épaules, j'étais capable de prendre mon fils dans mes bras. Je tins sa tête doucement contre mon épaule et fis quelques pas jusqu'au prochain banc. Je m'asseyais en douceur et le déposais sur mes genoux. Je caressais son visage avec douceur puis passais mes doigts dans ses cheveux bruns. Pendant un instant, je l'observais, avec émerveillement. Il était si beau. Et c'était si naturel d'être douce avec lui. D'être ainsi. Je le serrai contre moi, laissant son oreille se poser sur ma poitrine et demandais avec douceur : « Qu'est-ce qui ne va pas? Tu veux rentrer? » Non. Restes avec mon mon coeur, restes avec ta maman. Il cessa de trembler entre mes bras et je souriais. Je parvenais à calmer mon fils, c'était une victoire. J'étais fière. Fière de réussir ces premiers contacts. Je levais les yeux vers l'aire de jeu. Je baissais alors la tête, afin qu'il puisse voir mon visage et demandais : « Tout va bien Louis... Je suis là, et il ne t'arrivera jamais rien, pas avec moi... ». J'en disais peut-être trop, mais il devait savoir, il devait savoir que je prendrai soin de lui, que je le protégerai. Toute ma vie.
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() message posté Lun 21 Mar 2016 - 15:32 par Invité


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Il y pense encore à cet éducateur, celui qui lui répond toujours des parce que. Louis aussi il pensait comme Kenzo, que ce n'était pas une réponse. Non, ces mots n'étaient pas satisfaisants aux yeux du petit garçon de cinq ans et demi, mais il ne disait rien de plus. Il baissait les yeux et se murait dans le silence, parce que répondre était interdit. Demander pourquoi était indiscret. Demander pourquoi était mal poli. Il n'y avait que les crétins qui demandaient pourquoi, ceux qui n'avaient rien dans la tête. Et tu n'es pas l'un d'eux Mickey hein?  Non, il secouait doucement la tête, il n'était pas l'un d'eux, sa maîtresse le trouvait même en avance et doué pour son âge, il n'était pas un crétin. Et Kenzo non plus. Pourtant elle lui demandait pourquoi. Il lui sourit en retour, n'ajoutant pas pour autant un quelconque élément de réponse.

« Tu veux dire qu'on est mort ? » c'était peut-être valable pour son chien, mais pas pour sa maman. Sa maman n'était pas morte. Elle, elle était jus- elle ava-, il ne savait pas vraiment, mais elle viendrait les chercher bientôt son frère et lui. Non ? Si. Elle viendrait. Il fronça les sourcils, essayant de compter sur ses doigts. Il y avait le jour où ils étaient arrivés. Et le jour où il avait était à l'école. Celui où... Il y avait beaucoup de jours. Beaucoup, beaucoup. « Je sais pas compter si loin » admit-il en baissant les yeux. « Est-ce que ça veut dire qu'elle est dans les étoiles? » Dis-moi que non Kenzo, dis-lui que non madame à la cigarette et à la pâquerette s'il te plait. Il ne veut pas que sa maman soit partie pour les étoiles. Il veut pas ça lui. Non, Louis, il veut rentrer à la maison. Même si il y reste enfermé, lui il veut rentrer, loin du monsieur du foyer, loin des visiteurs, il veut que ça redevienne comme avant. Juste comme avant.

Tout petit. Tout riquiqui. Tout te parait si fort. Si grand. Collé contre sa cuisse qu'il serre de toutes ses forces, il n'ose bouger, et se laisse faire quand elle le prend dans ses bras. Il se blottit contre sa poitrine, serrant toujours son jouet contre lui. Ces gens lui font peur. Être loin de son frère lui fait peur. Il colle son visage sur son épaule et se laisse aller, se sentant en sécurité dans les bras de Kenzo, cette dame qu'il ne connait que très peu au fond. Mais cette dame qu'il sait, en qui il peut avoir confiance. Parce que son frère le lui a dit, mais aussi parce qu'il se sent bien avec elle. Il secoua la tête d'un geste vif. Surtout pas. Il voulait rester dehors. Rester loin de ces murs, loin du foyer. Dans ses bras. Il y resta un moment, la tête collé contre Kenzo, apaisé par sa respiration, et ses petits mots. Puis il décolla son visage de sa poitrine « tu vas t'occuper de moi le temps que maman revienne ? »

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Kenzo A. Armanskij
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() message posté Mar 22 Mar 2016 - 23:59 par Kenzo A. Armanskij
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Il ne cessait de m'impressionner. Il comprenait facilement les choses. J'essayai de lui parler de la mort avec douceur, en essayant de ne pas le brusquer. Mais manifestement, il savait déjà ce que c'était. Les étoiles, ce genre de choses, il n'en avait pas besoin pour comprendre. Je fronçais les sourcils et soupirais doucement. Je hochais doucement la tête, puis déglutis. « C'est ça, Louis. je veux dire qu'on est mort... » Je baissais la tête, et lui souriais doucement. Il ne devait pas s'inquiéter, sa mère était bel et bien vivante, malgré moi. Si ça ne tenait qu'à nous, Zola et moi nous en serions déjà occupé. Je chassais ces idées sordides de mon esprit et l'emmenais jusqu'au parc. Mais ses mots me figèrent, et je baissais la tête vers lui, effarée. Je serrai la mâchoire. Cette femme n'avait pas seulement mis mon fils en foyer, elle l'avait abandonné. Après me l'avoir honteusement arraché. Je le regardais, et contrôlais ma colère. Il ne devait pas voir, il ne devait pas voir que parler de sa "maman" me mettait dans tous mes états. C'était moi, sa mère. Personne d'autre. Je secouais la tête, me grattais la gorge. L'envie me vint de m'allumer une cigarette, mais je ne le fis pas. Non. Je ne devais pas fumer devant lui. « Non, elle n'est pas dans les étoiles, ne t'inquiètes pas pour cela. » Je levais les yeux vers le parc. Je n'avais plus envie de parler de Madame Salinger. Je voulais tout simplement apprendre à connaître mon bébé. Ce bébé qui avait bien grandit et qui était désormais devenu un beau petit garçon. Alors, je le suivais vers le parc tandis qu'il m'y attirait. Mais son excitation s'en alla, et il se réfugia contre ma jambe. Je regardais autour de nous, surprise, et le pris dans mes bras. Comme une mère l'aurait fait avec son fils. Je m'asseyais sur un banc, le serrais contre moi. Je suis là mon chéri, je suis là mon ange. N'aies pas peur. Je caressais doucement ses cheveux, tentais de calmer ses démons. Je lui demandais s'il voulait rentrer, mais il secoua vivement la tête. Un léger sourire apparut sur mes lèvre. Moi aussi, je veux rester avec toi. Je tentais de le rassurer, et je sentais qu'il s'abandonnait. Il se calma. Il resta contre moi, et je le gardais dans mes bras. Je fermais les yeux quelques instants. Ce bébé que j'avais porté dans mon ventre, ce bébé que j'avais voulu vomir par peur d'être incapable de l'aimer, se trouvait là, blottie dans le creux de mon être. Je le protégeais, je le rassurais. Et je sentais que ce lien ne s'était jamais défait. Le lien d'une mère, à son fils. Du fils, et de sa mère. Il décolla néanmoins son visage de ma poitrine et le leva vers moi. Je baissais les yeux, et le regardais, attentive. Il me demandait si j'allais m'occuper de lui, le temps que Madame Salinger revienne. Je levais les yeux vers l'horizon, quelques instants, et retins un soupir. Ta maman est déjà là, tu es dans ses bras petit coeur. Je me retins. Je me retins de lui répondre ça, et caressais doucement sa joue avec un sourire chaleureux. « Oui, Louis. Je viendrai te voir autant que tu le veux. »Je lui souriais doucement et lui souriais. Puis, un sourire espiègle se dessina sur mes lèvres. Je ne voulais plus voir la tristesse dans ses yeux. Il passe ses petits bras autour de mon cou, et me fis un câlin auquel je répondis. Je collais un peu plus ma tête contre la sienne, et fermais les yeux. Puis, mes mains vinrent rencontrer sa petite taille, et je me mis à le chatouiller. Il se plia en deux, et j'entendis son rire s'élever dans l'air. Je me mis à rire moi aussi, et continuais. Il s'essouflait, alors, je le laissais reprendre sa respiration. Je le regardais, avec un air de défi et lançais : « Bon alors, tu sèches tes larmes, tu me lèves ce menton, et tu vas jouer, sinon... » Je levais mes doigts, en signe de menace. Les enfants aimaient les chatouilles. Un grand sourire s'était affiché sur mes lèvres, et je pouvais voir une étrange lueur d'excitation renaître dans ses yeux. C'était ça. C'était ça que je voulais voir en lui. A chaque instant.
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() message posté Dim 17 Avr 2016 - 9:25 par Invité


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« Comment tu sais ? » Hein Kenzo comment tu le sais toi ? Tu as vu sa maman pour affirmer une chose pareille ? Je l'espère. Lui, l'espère aussi, parce que sa maman lui manque, et il voudrait savoir pourquoi elle ne vient pas les voir son frère et lui. Kenzo tu le sais toi pourquoi elle ne vient pas ? Est-elle trop occupée ? Les aime-t-elle toujours ? Hein Kenzo dis-lui toi... La tête pleine de ses pensées il ne savait quoi dire, et resta un moment blotti dans ses bras. Protégé du monde extérieur. A l'abri du regard pesant des adultes qui dans ses yeux de petit garçon, le dévisageaient, le jugeaient.

Il se détacha quelques secondes des bras de Kenzo. Son regard plongé dans le sien, et se sentit rassuré par ses mots, ses sourires et sourit à son tour. « T'as le droit de venir ? » Il savait que les visites étaient assez contrôlées, et souvent médiatisées, avec la présence d'un éducateur, ou d'un psychologue, ce qui les rendait gênantes. Extrêmement étouffantes pour ces enfants qui n'osaient dire mot, en présence de cet adulte aux sourires condescendants et à l'allure faussement bienveillante. « Mon frère pourra venir ? » lui demanda-t-il d’un ton plein d’espoir. Il ne faisait jamais rien sans lui. Sans ce petit garçon de bientôt neuf ans, bien plus fort que super man et autre spider man. Louis était certain que Kenzo apprécierait Dan. Il en était sûr.  

Puis il se mit à rire, comme jamais depuis des mois. Rire à s'en faire mal au bidou, rire à gorge déployée, jusqu'à en manquer d'air. Il avait ce sentiment étrange de bonheur qui faisait battre son petit cœur à tout rompre. Ce sentiment d'un bonheur pas si mérité que ça, car son frère, lui, était toujours là-bas, entre les mains d'éducateurs pas si gentils qu'ils ne le laissaient paraitre. Mais, il essaya de mettre ça de côté, pour le moment du moins. Kenzo voulait le voir sourire. Elle voulait le voir jouer, alors il essaierait. Il ferait de son mieux, pour lui montrer qu’il était un bon petit garçon.
Son dinosaure toujours collé contre son torse, il l’attrapa du bout des doigts et le regarda avec la plus grande attention. Il avait laissé son doudou chez sa maman, alors peut-être que ce nouveau jouet pourrait faire office de remplaçant, le temps de retrouver le vrai. Un doudou qui serait là, pendant que l’autre ne l’était pas. Un peu comme Kenzo, qui était là quand maman n’y était pas. Ce dinosaure serait sa Kenzo. Présent quand les autres ne le sont pas. Là, quand maman ne l’est pas vraiment. La mine réfléchie, Louis posa sa petite main sur sa joue « Comment il s’appelle ? »

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