"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici these scars are wide open ( tanraz ) 2979874845 these scars are wide open ( tanraz ) 1973890357
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 :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
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() message posté Sam 16 Jan 2016 - 20:55 par Invité


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Je déambulais dans cette rue de Notting Hill, c'était mon quartier, mon repère. Je me trouvais à cinq minutes tout au plus de mon appartement. Je promenais mon chien, il avait besoin de se dégourdir lui aussi. J'en avais marre de voir les quatre murs  de mon espace. Il me fallait de l'oxygène vite. Bronco, mon bull terrier, semblait apprécier tout autant que moi l'air frais hivernal qui régnait dans les rues de Londres. J'essayais de chasser les idées sombres de mes pensées comme entre autres, de songer à comment je pourrais payer le loyer puisque je n'avais plus de contrats ces derniers temps. Je soupirai profondément, puis m'allumai une clope. Je tirai une bouffée de celle-ci en expirant lentement. Je me sens zen. Je regardai Bronco un sourire aux lèvres tout en secouant la tête. Ah ce Bronco, sans lui, je serais sans doute encore plus amoché que je ne le suis déjà. Il y a un an, quand je l'ai vu dans ce refuge pour animaux, j'ai craqué pour ses yeux piteux et son air casse-pied, je n'ai jamais regretté mon choix , bien qu'il soit une vraie larve et parfois une vraie plaie. Mais il me permettait d'oublier un peu les douleurs du passé, vous voyez? Je pouvais lui parler, faire de longs monologues, sans me sentir idiot, rejeté ou qu'importe le terme. Il m'écoutait, je le savais. Il était une éponge, mon éponge. Alors que je continuais ma route, je vis ce vieux disquaire, où j'avais l'habitude d'aller plus jeune. C'était d'ailleurs là -bas que je dénichais mes plus bons disques. J'avais encore ce vieux gramophone, qui venait de notre grand père De Conti, je l'avais fait venir d'Italie parce que j'y tenais. C'était peut-être la seule chose de ma famille que je souhaitais conserver. J'attachai donc Bronco solidement à un vieil arbre centenaire et puis je la vis. Elle. Mon coeur fit un raté, j'en étais presque certain. Je fus pris d'un profond malaise et  je baissai mes yeux au sol , fourrant maladroitement les mains dans les poches de mon jeans troué. Je continuai de tirer quelques bouffées sur ma cigarette. Il fallait que je m'en aille d'ici où j'allais encore me  faire du mal. SOMBRE IDIOT. J'étais incapable de bouger les pieds, j'étais figé. M'avait-elle remarqué? Que faisait-elle ici je la croyais partie à tout jamais, à voyager un peu partout dans le monde à poursuivre sa vie sans moi à ses côtés. Max. Je murmurai son surnom intérieurement. « Allez viens Bronco, on rentre » avais-je trouvé le courage de dire, évitant son regard comme s'il allait me consumer sur place. Je m'apprêtai à détacher mon chien et à m'enfuir, s'il le fallait. J'avais déjà tout fait pour la reconquérir, vous savez.

© TITANIA
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Maxime S. Monroe
Maxime S. Monroe
J'aurai tout fait jusqu'à m'en étouffer.
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() message posté Sam 16 Jan 2016 - 22:36 par Maxime S. Monroe
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Tancredi De Conti ✧ Shiraz M. Monroe
Stitch était là, à aboyer, à gratter la porte et à renverser tout ce qu'il trouvait. En soupirant, je me levais et me dirigeais vers ma chambre. Je choisissais une robe et l'enfilais avant de glisser mes pieds dans des bottes. J'enfilais mon long manteau et quittais l'appartement avec un chapeau noir sur la tête. Le bouledogue français n'arrêtait pas de courir dans tous les sens et je devais à chaque fois tirer sur la laisse pour qu'il s'arrête. Je montais dans le premier taxi et indiquais Notting Hill. C'était le bon moment pour faire les boutiques. J'attrapais mon casque qui se trouvait autour de mon cou et le posais sur mes oreilles. J'appuyais sur play et une chanson de Beirut vint résonner dans mes oreilles. Je caressais mon chien avec douceur tout en regardant à l'extérieur. Je fus bientôt à Notting Hill. Mon coeur se serra. J'avais tant de souvenirs ici, mais je ne pouvais me résoudre à éviter le quartier. Je payais le chauffeur et quittais la voiture. J'avançais vers une boutique de vinyles. J'aimais par dessus tout commencer mes achats dans ce genre de boutiques. Alors, je commençais à fouiner parmi les nombreux trente trois tour. Ma musique sur les oreilles, je n'entendais absolument rien de ce qui se passait à l'extérieur. C'est alors que Stitch tira sur la laisse et je fus contrainte de lâcher le vinyle que je tenais dans mes mains pour suivre mon chien. Je criais son prénom et il s'arrêta brusquement. il venait de s'arrêter près d'un bull terrier. Je soupirais et levais les yeux. Mon coeur s'arrêta de battre. Un instant. Et je ne le sentis pas repartir. Il se trouvait là. Devant moi. En chair et en os. Je fronçais les sourcils et commençais à reculer, tremblante. Ma respiration se fit rare. Coupée, je ne parvenais plus à respirer. Crise de panique. Je m'éloignais, je tentais de m'éloigner, mais nous nous étions vus. L'un en face de l'autre. C'était trop tard. Beaucoup trop tard. La main sur le coeur, je tentais de reprendre mes esprits. Je restais là, quelques instants, tremblante. Il s'avança vers moi et essaya de m'aider. Je lui lançais alors, le souffle coupé :  « Ne me touche pas! » Les gens autour de nous se retournèrent et je baissais la tête. "La célèbre actrice Shiraz Monroe en pleine dispute à Notting Hill". Je ne voulais pas rajouter ce gros titre à ma collection. Je lui tournais dos, tirais sur la laisse pour que mon chien me suive. Allez, suis moi s'il te plaît.
Je courais presque jusqu'à une ruelle et m'appuyais sur le mur. Tancredi m'avait suivit. Je savais qu'il le ferait, même si j'espérai qu'il ne le fasse pas. Je parvins enfin à reprendre mes esprits et m'allumais une cigarette. Je passais une main tremblante dans mes cheveux et levais la tête vers lui :  « Je vais bien. Tu peux partir... » Je plongeais mon regard dans le sien et le regardais durement. Je ne voulais pas lui parler, je ne voulais pas le regarder. Ses lèvres... Ses yeux... Le contact de sa peau contre la mienne. Je chassais ces idées de mon esprit et détournais le regard, impatiente. Il ne partait pas. Restes, restes près de moi. Prends moi dans tes bras. Faisons comme si rien ne s'était passé. Faisons comme si j'allais bien. Comme si nous allions bien. Je levais brusquement les yeux. Non. Non. Non. Je ne pouvais pas penser ainsi, je ne pouvais pas m'abandonner dans les bras de cet homme qui m'avait volé la chose en laquelle je croyais le plus. Il l'avait volé, certes, sans savoir que c'était un vol. Mais il l'avait fait, il l'avait fait alors que j'allais mal, alors que je n'avais pas besoin de ça. Soudainement apeurée, je croisais les bras autour de moi et tentais de me cacher dans mon manteau. Je savais qu'il ne me ferait pas de mal, je savais qu'il n'était pas mauvais. Mais j'avais peur, j'avais tout de même peur. Il restait des séquelles de ce fameux soir. Il était à la fois mon plus beau rêve et mon pire cauchemar. Ses gémissements, son corps sur le mien. Ces images me revenaient constamment en mémoire, me déchirait le coeur. J'avais mal. Terriblement mal, et rien ne semblait pouvoir soigner cette douleur. Je baissais les yeux, impuissantes, sans force. Je n'avais pas revu son visage depuis Cape Town. Je ne lui avais pas parlé depuis Cape Town. Depuis ces quelques mots. Je ne veux plus te revoir. Je ne m'étais pas préparée à cette confrontation et j'avais espérée ne jamais avoir à le faire. J'avais esperé ne jamais le revoir. Pourquoi fallait-il rouvrir les plaies du passé? Des larmes vinrent perler au bord de mes cils. C'était trop dûr de me retrouver là, en face de lui, près de lui. Si proche et pourtant à des kilomètres l'un de l'autre. J'étais restée à Cape Town, à Paris, à New York. J'avais éparpillée dans le monde entier des morceaux de moi, sans le vouloir, mais c'était arrivé. Je n'étais plus que l'ombre de moi-même. De la Max joyeuse et malicieuse d'autre fois. Celle qui riait, jouait, s'amusait en toute innocence avec cette éternelle peur de grandir. Désormais, j'avais peur de tout. J'avais peur de l'homme qui avait été mon premier amour. Mon bonheur. L'homme à qui j'avais fait promettre d'attendre jusqu'au mariage, parce qu'au fond, j'y croyais en cet unique amour. Je nous voyais ensembles pour l'éternité. Je nous voyais heureux pour toujours. Et le destin avait frappé. Avait tout brisé. M'avait emporté avec lui et n'avait laissé qu'un corps dont l'âme tentait encore aujourd'hui de retrouver sa place. Je baissais les yeux vers nos chiens. Eux n'avaient aucun de mal à se tourner autour, alors que nous, nous... Nous, nous étions là, et nous n'arrivions pas à parler, à nous séparer, comme à tout oublier. Je n'arrivais pas à oublier. Je n'arrivais pas à avancer. J'étais restée dans le passé, et je ne voulais pas vivre au présent. Je ne voulais pas me dire que tout cela était réellement arrivé. C'était trop douloureux. Insupportable.
Insurmontable.
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() message posté Dim 17 Jan 2016 - 1:14 par Invité


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Ne pas la toucher? Voilà ce qu'elle me disait en regardant autour d'elle comme une petite souris effarée. Elle ne voulait pas que les gens se tournent.. Elle ne voulait pas qu'on la voit se disputer en public, elle ne voulait pas faire la une des manchettes. Mais moi, je m'en fichais de ce qu'elle voulait. Si j'avais envie de lui faire une scène digne d'un long métrage de renom, je le ferais nom de dieu. Je lâchai un long soupir agacé : Shiraz Monroe devait bien paraître après tout, madame l'actrice, madame perfection , madame vertue J'essayais d'éprouver de la haine pour sa sombre personne, j'essayais vraiment très fort mais ça ne fonctionnait pas. Tout me revenait , bon comme mauvais souvenirs, comme des vestiges du passé, ça me revenait en pleine figure ouais je m'en prenais plein la gueule.Elle s'adressait à moi comme si j'étais la pire des ordures, comme si j'étais.. un monstre. Putain. Un monstre? Moi? Mais j'étais l'antithèse de la monstruosité. Pourquoi elle me regardait comme ça, les yeux écarquillés comme si j'étais la pire des abominations de cette planète et pourquoi elle semblait prise de panique, à deux doigts de claquer d'une crise cardiaque? Pourquoi elle reculait ? Étais-je devenu si toxique pour elle ? Qu'en était-il de nous , de cet amour plus fort que tout? Je m'étais avancé vers elle pour l'aider comme j'aurais aider n'importe quel passant en détresse , à ses paroles je levai mes deux mains de chaque côté de ma personne, clamant, implorant  mon innocence.« Je n'avais pas l'intention de te toucher »  J'aimerais tant la haïr, lui faire regretter de m'avoir abandonné comme ça, sans explications. Mais je n'y parvenais pas. Je capitulais. Mon coeur capitulait. Mon corps capitulait. J'ouvris la bouche, parce que j'avais envie de lui dire que je ne lui ferais pas de mal , je voulais la calmer, la prendre dans mes bras, retrouver son odeur..Je voulais lui demander pardon, pour ce que j'avais fait, même si je n'en savais rien, que je me serais battue pour retrouver son amour, pour retrouver ce que nous avions été. Mais je me ravisai, je fermai aussitôt ma mâchoire, ma grande gueule. . La belle profita de ce moment pour s'éclipser avec son chien. Je détachai Bronco en vitesse en lui ordonnant de me suivre. Le clébard me suivit sans trop broncher. Max courrait presque vers une ruelle peut-être pensait-elle me semer, l'espoir faisait vivre après tout. Oh, j'aurais pu très bien rester figer pendant un siècle entier... Mais vous savez elle a été l'amour de ma vie, je ne pouvais la laisser filer entre mes doigts à nouveau.

Elle allait bien. Ouais, c'est ça.Elle plongeait son regard dans le mien, durement. Comment je pouvais réagir à ça? « C'est drôle, je ne te crois pas. Ton corps te trahit, Max » avais-je dis en sifflant tel un serpent. Je scrutais ses prunelles, un peu pour la défier. Pour la déstabiliser. Je la vis s'impatienter parce que je ne partais pas. Mais comment partir Max, comment partir dis- moi, quand tout ce que j'ai en tête c'est ton doux visage, nos souvenirs féeriques , notre vie ensemble ? J'étais tout bonnement incapable de lui tourner le dos, en tous les cas , pas pour l'instant. Après deux longues années de silence radio, je retrouvais celle qui avait causé ce trou béant dans mon coeur, celle qui avait marqué ma vie d'un fer rouge,  celle qui hantait encore mes nuits. Après deux années, étais-je censé mettre un trait sur notre histoire? « Je te connais Max.. » disais-je en laissant en suspend le reste de mes paroles. « Tu ne peux rien me cacher. » Je haussai les épaules en lui adressant un demi-sourire, un sourire à double-sens. Pas du tout le genre de sourire qui réchauffait un coeur meurtri, non. Il s'agissait plutôt d'un rictus, ou quelque chose qui s'en approchait. Je tournai les talons pour aller en direction opposée puis me tournai vers mon ex petite amie, mon ancien amour et e lui montrai clairement, en pointant du doigt ,  la rue  adjacente à la ruelle dans laquelle elle avait bifurquée, dans laquelle je l'avais piégée « Mais si  tu désires partir, ne te gêne surtout pas, c'est pas comme si je n'étais pas habitué que tu m'ignores.. ou me fuis » Voilà qui était lancé avec très peu de tact. Mais je m'en fichais. Elle était partie et avait tout foutu en l'air. Moi aussi je pourrais lui en vouloir. Moi aussi je pourrais la regarder durement, mais il n'en était rien. Et puis, ironiquement, je regardai nos chiens qui n'avaient aucun mal à fraterniser et maudissais intérieurement la race humaine qui compliquait toujours tout. Pourquoi était-ce si complexe de pardonner, de se retrouver et même de s'aimer? J'aurais tellement voulu lui dire d'autres mots, beaucoup plus flatteurs, beaucoup plus sentis, encenseurs, doucereux. J'aurais voulu crié ce que mon coeur murmurait tout bas. Mais voilà tout cela me dépassait. C'était insupportable autant pour elle que pour moi de se retrouver face à l'autre, totalement insupportable. Mais ce qui l'était encore plus, c'est de devoir résister. Résister d'aller vers elle et de la prendre doucement dans mes bras de fer. De l'embrasser sur le front et de se dire que ces deux ans n'étaient qu'une passade, qu'un moment d'égarement. J'avais envie qu'elle me pardonne pour ce que je lui ai fait, peu importe ce dont il s'agit, j'avais envie de m'agenouiller de lui dire que je ne l'avais pas oublié. Mais c'était tout bonnement impossible. « T'es toujours aussi belle » avais-je soufflé, comme ça, sans me filtrer. Comme si ces stupides paroles allaient renverser la situation. Je baissai mon regard au sol. Bronco continuait de renifler Stitch. Ils avaient l'air de bien s'aimer ces deux-là. Je laissai aller mon chien , détachant sa laisse. Obéissant, je n'avais aucun crainte le concernant. En revanche, j'avais un noeud dans l'estomac rien qu'à savoir qu'elle se trouvait là, en chair et en os devant moi. J'avais peur, peur du rejet, peur de la revoir. J'aurais aimé être insouciant comme Bronco. Mais l'humain était complexe surtout en ce qui attrait aux sentiments.
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Maxime S. Monroe
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() message posté Dim 17 Jan 2016 - 15:09 par Maxime S. Monroe
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Tancredi De Conti ✧ Shiraz M. Monroe
Je ne m'attendais pas à le voir maintenant. Je ne m'attendais pas à le croiser maintenant. A être confronté à lui. A cette douleur d'être près de lui, mais de ne pouvoir le toucher comme auparavant. De ne pouvoir le tenir dans mes bras, l'embrasser, de ne pouvoir être la Shiraz que j'étais avant tout ça. Avant cet évènement. Je baissais les yeux vers mon chien, et tentais de ne pas m'écrouler, de ne pas fléchir. Il n'avait pas l'intention de me toucher. Pourtant, il l'avait fait. En posant son regard clair-obscur sur mon corps frêle, il m'avait touché, au plus profond de mon être. Je tentais de réprimer les larmes qui perlaient au bord de mes cils. Si tu savais comme tu me manques Tancredi... Si tu savais. Je restais là, figée, quelques instants. Puis mon instinct de survie, de protection m'entraîna dans une ruelle. Je ne voulais pas que ma vie soit étalée au grand jour. Je n'avais pour habitude de dire ce que je ressentais réellement, ce n'était pas pour que mes soucis personnels soient connus de tous. Et je ne voulais pas entraîner des problèmes à Tancredi. Je lui en voulais certes pour avoir été aveugle à Cape Town, mais je l'aimais bien trop pour l'entraîner dans les mauvais côtés de la célébrité. Je passais une main tremblante derrière mon oreille. Il m'avait suivit. Je savais qu'il le ferait, mais je ne voulais pas. Je ne voulais pas le regarder. Je ne voulais pas souffrir plus que je ne souffrais déjà. Je détournais le regard. Tentais de penser à autre chose. Je n'aurai pas dû. Je pensais à Mat. A cet étrange lien qui nous unissait désormais. Je ressentais ces choses pour lien, bien moins fortes que pour Tancredi. Mais je les ressentais tout de même. Je n'avais pas eut le temps de voir mon meilleur ami de cette manière là, tout simplement parce que mes yeux s'étaient posés bien assez vite sur Tancredi, et je n'avais eut d'yeux que pour lui. Je n'avais jamais été attirée par quelqu'un d'autre, parce que je l'avais lui. Mais quelque part, désormais, je voyais en Mat le reflet de mon ex, de l'amour que j'aimerai sûrement jusqu'à la fin de mes jours et dont je m'étais éloigné. Il était lui, il était Mat, mais je voyais Tan en lui. De temps à autre. Et j'avais besoin de le voir, de temps à autre, de rester proche de mes souvenirs. Je baissais à nouveau les yeux et secouais la tête lorsque j'entendis ses mots. « Je n'ai pas besoin qu'on s'occupe de moi... » Je tentais de me calmer, de calmer mon corps qui ne cessait de trembler. J'avais calmé la crise de panique, je pouvais calmer les tremblements. Je pouvais.
Mais ses mots me brisèrent un peu plus et je levais des yeux durs vers lui. Il me connaissait? Et je ne pouvais rien lui cacher? Pourtant, lorsqu'il aurait du voir quelque chose, lorsqu'il aurait du lire en moi, il ne l'avait pas fait. Il ne l'avait pas fait et m'avait brisé. Je détournais le regard, je n'avais pas la force de parler, je n'avais pas la force de lui dire ce que je pensais véritablement. Ce que je ressentais vraiment. J'amenais ma cigarette à mes lèvres et tentais de reprendre mes esprits. Mais c'est si difficile. C'est si difficile de savoir où je me trouve alors qu'il se trouve en face de moi. Je ferme les yeux. Je ne suis plus à Paris. Je ne suis plus à New York. Je ne peux plus me mentir, je ne peux plus faire comme si j'étais ailleurs dans ce monde réel. Je ne peux plus me mentir. Parce qu'il est là. Parce que nous sommes là. Ses mots me réveillent, il désigne le bout de la ruelle et je tourne la tête. Je peux partir. Oui, je peux partir et le laisser là. Je peux partir et m'enfermer dans le mensonge, je peux faire comme si je ne l'avais jamais revu. Je peux faire comme si cet instant ne s'était jamais passé. Mais au fond de moi, je ne veux pas, je ne veux pas l'ignorer, je ne veux plus. Je ne veux plus lui tourner le dos, je l'ai trop fait. Deux ans se sont écoulés. J'ai le pouvoir de faire en sorte que les deux prochaines années soient différentes. Je quittais le mur et tirais doucement sur la laisse avant de commencer à marcher doucement, tête basse. « Ne restons pas ici... » Je ne voulais pas m'étendre sur mes sentiments. Je ne voulais pas lui dévoiler le fond de ma pensée dès maintenant. J'avais trop de choses sur le coeur, et peut-être avions nous besoin de parler pour avancer. J'entendis alors sa voix s'élever dans mon dos et je me figeais. Je me tournais vers lui et le regardais, avec douceur. Je lui accordais un léger sourire, comme pour le remercier; mais je ne répondis rien. Je ne pouvais pas le remercier de vive voix, ou lui retourner le compliment. Si je l'avouais, s'en était la fin. Je ne pouvais pas. Alors, silencieuse, je rejoignis les rues fréquentées de Notting Hill et m'arrêtais devant une terrasse. Je tournais la tête vers l'homme de ma vie, celui que j'avais décidé de repousser. « Tu veux... Tu veux parler ici? Ou ailleurs... Dis-moi... » Je baissais le regard. Je n'arrivais pas à le regarder dans les yeux. Franchement. Je n'y arrivais pas, c'était trop dûr; et j'étais trop faible.
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() message posté Dim 17 Jan 2016 - 19:38 par Invité


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Mais vas-y Max, va t-en...  Qu'est-ce que t'attends? Tu me regardes avec ses yeux.. j'te jure ça fait mal, comme si j'étais toxique. Comme si j'étais le plus dangereux des poisons terrestre. Allez, je te retiens pas, je préfère te voir disparaître que d'apercevoir cette obscurité tes prunelles, comme si je te dégoûtais, comme si je te faisais peur... Putain Max! Regarde-nous, on s'évite alors qu'on devrait pas, on devait s'aimer jusqu'à la fin de nos jours, se marier et même peut-être avoir des gosses ensemble et puis du jour au lendemain, tu as emporté avec toi cette lumière qui planait sur notre vie, cette lumière qui me réchauffait le coeur qui me faisait tenir bon, malgré les embûches, malgré les mauvais jours. Mais t'es partie avec ma joie de vivre, t'es partie avec mon coeur, et désormais plus rien ne me semblait aussi beau. Peut-être que c'était exagéré, Max, peut-être que je me suis trop investi dans cette relation, dans nous, peut-être même que j'y ai laissé une partie de mon âme. Je n'ai cependant jamais regretté de t'avoir connue. jamais... mais quand je te vois me haïr pour quelque chose qui m'échappait encore, même après tout ce temps, je sais pas Max, je sais pas... Ça me déroute, ça me fait mal. Ne vois-tu pas dans mes yeux toute la tristesse qui m'habite? Ne vois-tu pas mon besoin criant d'obtenir des réponses... Je te vois trembler, tâchant de te calmer. J'aurais tout donné, Max, pour te prendre dans mes bras et te rassurer mais je sais que je suis l'essence même  de tes craintes. Je donnerais tout  pour revenir deux ans en arrière et tout recommencer, un nouveau départ, un second souffle. Douces illusions, cela ne se réalisait que dans mes rêves les plus secrets. Il y avait un cyclone dans mes pensées. Elles me tourmentaient, me revenaient en boucle, me donnant mal au crâne, j'haletais,non j'étouffais. « Je sais Max... Je sais. » m'étais-je contenté de souffler, dans un bref murmure lorsqu'elle mentionna qu'elle n'avait pas besoin de mon aide. Oui, je savais. Je savais déjà tout ça. Elle ne voulait pas de moi dans sa vie, elle avait été plutôt claire il y a deux années de cela. Elle n'avait pas besoin d'en rajouter une couche, j'étais parfaitement conscient qu'il ne fallait pas que je m'approche. Mais quand je l'ai vu partir, je sentis au fond de mes tripes qu'il ne fallait pas la laisser me filer entre les doigts. Je l'avais donc suivi dans cette ruelle , risquant d'être à nouveau heurter par ma sensibilité nouvelle. Je.. J'étais encore accroché à elle. Nos échanges silencieux commençaient à se faire très lourds, mais je résistais, restais avec elle jusqu'à ce qu'elle ne m'ordonne de partir, de la quitter, de ne plus jamais la revoir. Parce que c'était ce que je faisais le mieux, l'écouter, la respecter.Je ne savais rien, je ne savais rien du tout. Je puais l'innocence. Mais si j'avais su ce que je lui avais fait cette nuit-là, si j'avais su qu'il ne s'agissait pas seulement d'avoir rompu notre promesse, si j'avais su qu'elle ne voulait pas de moi en elle cette nuit-là, est-ce que je serais là à lui parler, à essayer de comprendre? Sans doute pas. Je n'étais pas un monstre.  J'étais quelqu'un de bien, du moins, je crois. Et de savoir que je lui avais fait cela, je ne saurais me pardonner.

Ses yeux me lancèrent des éclairs à mes paroles, me laissant croire que j'avais tout faux. Mais je n'avais pas cette impression. Je croyais, au contraire, avoir raison. Trois années avaient suffi à me faire miroiter toutes les facettes de sa personnalité des plus exaltantes aux plus chiantes Je l'aimais en des millions d'exemplaire. J'aimais ses mauvais côtés comme ses bons. Je n'avais jamais rien ressenti de telle pour une femme de toute ma vie. Et puis elle était partie, comme ça, et puis la suite vous  la connaissez probablement tous. Elle ne voulait pas rester ici. Elle voulait partir. Je lui emboîtai le pas, un peu surpris qu'elle m'accorde enfin un peu d'attention après toutes ces années. Je poussai un long soupir de soulagement, ainsi donc elle voulait parler.  Putain mes épaules s'étaient affaissées quand je vis son sourire. Elle me souriait. Je ne pouvais pas y croire. Et puis son regard, il me parut plus doux, est-ce que je rêvais? Dites moi que non, mio dio, par pitié... Je l'aurais suivi jusqu'au bout du monde s'il l'aurait fallut, vous savez, mais j'étais plus content que nous soyons tombés sur cette terrasse. Elle me demanda si on pouvait se poser ici pour parler.  Putain Max, regarde-moi dans les yeux, ça ne te tuera pas Il était hors question d'attendre plus longtemps pour avoir une conversation des plus sérieuses avec elle. « Non c'est très bien ici. » Je me dirigeai vers la table en question et tirai sur la chaise pour qu'elle s'y assoit. Je n'avais pas perdu mes manières même si j'avais l'air d'un sale paumé. Puis je m'assied à mon tour, je la voyais baisser son regard, encore et encore « Max, pour parler il faut dabord que tu me regardes... » avais-je dis dans un murmure.
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Tancredi De Conti ✧ Shiraz M. Monroe
On ne s'était jamais expliqué. J'avais refusé de lui ouvrir la porte lorsqu'il était venu s'expliquer. J'avais entendu ses pleurs, ses excuses de l'autre côté de l'épaisse porte en bois. J'avais tout entendu, et j'étais restée silencieuse. A l'époque, la plaie était encore trop récente pour que je trouve la force de l'affronter. Pour que je trouve la force de le regarder. Lui, dont un seul regard avait suffit à changer ma vie. Mais j'étais consciente de mes erreurs, et je savais ce que je devais faire, ce que je devais faire si je l'aimais vraiment. Je lui devais des explications. Cape Town était devenu un sujet tabou pour tous. Basile et moi n'en parlions pas, Mat et moi non plus. Tancredi et moi... Encore fallait-il que l'on se voit. Je soupirais, baissais les yeux vers mon chien et jetais ma cigarette consumée. Je lui lançais ne pas avoir besoin d'aide. C'était évidemment faux, mais je refusais qu'on me prenne en pitié, je refusais qu'on m'aide à gérer mes propres soucis. Et je ne voulais plus de Tancredi dans ma vie. Je ne voulais plus éprouver cette haine et cet amour à son égard. Je voulais oublier, tout recommencer. Mais c'était malheureusement impossible et je devais faire avec. Il savait. Il savait que je n'avais pas besoin d'aide. J'avais beau faire semblant, j'avais beau jouer l'actrice, il me connaissait par coeur. Il pouvait voir mes émotions, il pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert. Et je n'aimais pas ça. Je n'avais jamais aimé ça. Je m'étais toujours sentie faible, mise à nue sous la pression de ses pupilles assombries. Je m'étais toujours sentie frêle et fragile dans ses bras. Mais je m'étais sentie protégée. Et désormais, je ne ressentais plus cette impression. Il fallait que l'on parle, il fallait que l'on mette au clair ces non dits qui continuaient de nous détruire, même après deux ans. Je soupirais, et entraînais mon chien, et mon ex petit ami dans un endroit plus fréquenté. Finalement, je désignais une table. Elle n'était pas trop reculée, mais il était possible que je passe inaperçue. Tancredi était d'accord pour qu'on s'installe ici. Il tira ma chaise, et maladroite. Je m'y asseyais. J'enroulais la laisse de Stitch autour de mon poignet et le laissais vaquer à ses occupations. Je sortais alors ma petite boite magique et en sortais un joint. Je l'allumais et regardais autour de moi. Il n'y avait presque personne aux alentours, et surtout pas de paparazzis. Je soupirais, passais une main dans mes cheveux, tout en fixant la table, mes mains, le sol, quelque chose sauf lui.
Je devais le regarder pour le regarder. Je le savais. Je n'y parvenais pas. Encore une fois, il avait raison. Je détournais le regard, tirais une nouvelle taffe sur mon joint et posais finalement les yeux sur lui. Mon coeur se brisa. Je fronçais légèrement les sourcils et le fixais, quelques instants, le regard doux. Mon coeur battait à cent à l'heure. Je me raclais la gorge difficilement et demandais d'une voix douce :  « Comment tu vas...? ». Je ne faisais pas semblant, je n'essayais pas de gagner du temps avant de parler des choses sérieuses. J'avais vraiment envie de savoir comment il allait. De prendre le temps de prendre de ses nouvelles. Je tirais une nouvelle latte sur le joint et lui tendais. Je commençais à être étendue. A pouvoir le regarder dans les yeux. Je fumais régulièrement, mais je restais capable de ne pas fumer pendant plusieurs jours. J'entendis Stitch couiner et le pris sur mes genoux. Je caressais sa tête et regardais timidement Tancredi avant de lui dire :  « Ce n'est qu'un bébé. Il a sept mois... » Je lui souriais et une serveuse vint vers nous. Je commendais un Mojito et laissais Tancredi commander à son tour. Je regardais autour de nous. Notre histoire me manquait, nos sorties, nos soirées, notre vie à deux. J'avais envie de tout retrouver. J'avais envie de tout reprendre là où tout s'était arrêté.
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() message posté Lun 18 Jan 2016 - 7:17 par Invité


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J'avais encore du mal à assimiler qu'elle soit là, bien vivante devant moi. Non pas que j'aie douté un jour qu'elle soit partie dans l'au-delà, Mat me l'aurait probablement dit même si on ne se parle que pour se dire le nécessaire, c'est-à-dire rarement.Mais disons que j'étais surpris, surpris qu'elle se promenait ici en sachant que j'habitais le quartier. Peut-être se sentait-elle nostalgique, peut-être voulait-elle revivre ce que nous avions jadis vécu, peut-être voulait-elle revivre les vestiges de notre lourd passé. Il n'y avait pas beaucoup d'endroits vierges de nos péripéties. Chaque ruelle, chaque coin de rue témoignait de son passage ici, dans ma mémoire. Ça ne m'empêchait pas de vivre, certes , mais ça me faisait souffrir à chaque fois. Parce que ouais, j'avais souffert de son absence, et je ne m'en cachais pas. Tous mes proches le savaient. Même deux ans plus tard , il n'était pas rare que je parle de Shiraz, comme si elle faisait encore partie de ma vie. Le regard que me portaient certains venaient me confirmer que je fabulais, mais ça me faisait du bien, de parler d'elle j'entends. Ça la faisait vivre dans mon coeur. Et mon amour s'en retrouvait intact. J'étais certes écorché mais je m'en foutais. Je croyais avoir mérité son abandon.  Mais je n'avais jamais eu d'explications. Je ne pouvais faire le deuil de notre relation si je ne pouvais pas savoir pourquoi, c'était logique, tout à fait logique...Mais ça, elle ne l'avait pas compris. Elle ne m'avait dit qu'une seule phrase " je ne veux plus te revoir "  .. Comment pouvait-on passer à autre choses, dites-moi? C'était impossible. Et j'étais presque sûr qu'elle le savait. Sinon pourquoi demander à ce qu'on parle. Bronco me suivait de près. Je n'avais pas besoin de la laisse ce chien m'obéissait au doigt et à l'oeil et il valait mieux. Mais au cas où, je l'avais tout de même amené. Bronco était en pleine crise d'adolescence, il lui arrivait d'être tête-en-l'air. Tiens donc, il me faisait un peu penser à moi ce p'tit molosse. On s'était installés et j'avais ordonné à Bronco de se coucher à mes pieds, ce qu'il fit spontanément. Je reportai toute mon attention sur Max qui allumait un joint. Depuis Cape Town, je n'avais plus jamais fumé. Comme si ce qui s'y était passé m'avait passé l'envie de rester accro, comme si ça n'avait plus aucun sens puisqu'elle n'était plus avec moi. C'était avec elle que je me défonçais grave. Cocaïne, Hash , Herbe... Ces mots étaient comme des mélodies à nos oreilles, ils sonnaient l'hymne de notre quotidien. Mais c'était aussi à cause de la drogue que je l'avais perdu, alors j'avais tout arrêté.

Elle semblait tellement mal à l'aise que ça déteignait sur moi. Elle regardait autour d'elle ,pour s'assurer qu'aucun paparazzi ne la prendrait en photos. Elle tira une taffe et daigne me regarder. Mon coeur s'arrêta, littéralement. Elle me fixait, de ses iris magnifiques avec douceur. Ce regard là je le connaissais si bien. J'essayais de ne rien laisser paraître mais ça me chamboulait.Elle me demanda si j'allais bien. Je ne savais pas trop pourquoi mais ça me faisait plaisir d'entendre son ton sincère. « Je vais bien, je suis déménagé » en voyant son expression déconcertée, je laissai échapper un petit rire cristallin « Dans l'appartement d'en face, il est beaucoup plus spacieux » je marquai une petite pause juste le temps de reprendre un peu mon souffle.« Pour Bronco... » Puis je baissai les yeux sur mon chien pour revenir dans les siens « Et toi , comment ça va ? » Elle tira une bouffée sur son joint à nouveau laissant tout autour un nuage de fumée, mais ça m'importait peu. J'étais habitué à l'odeur. Elle m'en offrit  mais je refusai d'un bref signe de tête « Non j'ai arrêté » disais-je doucement, un petit sourire fier sur les lèvres. C'était bien la seule chose de bien que j'avais accomplie dans ma vie. Le petit chiot de mon ancienne amoureuse couina et la belle prit ce dernier sur ses genous en le caressant doucement, parlant du fait que son chien n'était encore qu'un petit bébé. Je ne pouvais pas la blâmer, elle semblait l'adorer et je trouvais ça attendrissant, bien plus que je ne l'estimais. Je haussai les épaules. « Et le mien est un adolescent boutonneux et hormonal » disais-je en riant un peu plus franchement. Voilà un an déjà que Bronco était dans ma vie, et comblait ma solitude. Quand je l'ai acheté , j'ai eu le coup de foudre pour lui. Vêtu d'une robe de poil blanc, il avait une tâche en forme de cible sur son oeil gauche, j'avais craqué dès le premier regard un peu comme je l'avais fait pour Max à une certaine époque. Je carburais au coup de coeur, ça avait toujours été ainsi. La serveuse vint ensuite prendre nos commandes et je pris une simple guiness bien froide. Je ne fus pas surpris de la voir se commander un cocktail, classique féminin. Je gardai cependant mes réflexions pour moi et me frottai le menton d'un air perplexe. J'attendais la suite des choses, la fabuleuse discussion sérieuse. Honnêtement, je n'avais pas envie d'y replonger.Mais il le fallait, tôt ou tard, il le fallait. Mais je lui laisserais le soin d'aborder la chose en douceur.
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Maxime S. Monroe
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J'aurai tout fait jusqu'à m'en étouffer.
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() message posté Lun 18 Jan 2016 - 19:40 par Maxime S. Monroe
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Tancredi De Conti ✧ Shiraz M. Monroe
Cet instant sonnait comme un écho. Un écho avec le passé, avec ce que nous avions vécu ensembles, autrefois. Je regardais autour de nous, laissais la drogue s'emparer de mon esprit et me détendre. Le silence pesait entre nous, et lorsque nos voix s'élevaient, on pouvait sentir notre malaise. Mes yeux vitreux se posèrent sur son visage. Mon coeur se mit à battre à toute vitesse. Son regard ténébreux m'avait tellement manqué. Ses lèvres. Mon dieu, ses lèvres. J'aurai aimé pouvoir les embrasser, comme auparavant. Ses pupilles claires se posèrent sur moi et je tournais le regard, gênée. Je pris une longue inspiration et regardais autour de nous. Je préférais regarder ailleurs que de faire souffrir mon coeur en posant mes yeux sur lui. Il avait déménagé. Je tournais la tête vers lui, surprise. Face à mon expression, il ajouta qu'en réalité, il avait emménagé dans l'appartement d'en face. Je lui adressais un sourire triste, même si son rire venait de réchauffer mon coeur. Je repensais à tout ces instants que nous avions passé dans son petit appartement. Il m'y avait embrassé, pour la première fois. Je tournais la tête, cherchais des yeux la rue où il se trouvait autrefois. Malheureusement, je ne pouvais pas la voir d'ici. Je baissais les yeux. J'aurai aimé y retourner dans cet apart. Il représentait tant de choses pour moi. Et j'aurai été capable de l'acheter. De l'acheter pour me sentir proche de mon passé. Or, je ne pouvais faire cela et risquer de le croiser chaque jour. De risquer de quitter cet appartement pour le rejoindre, pour dormir dans ses bras. Je ne pouvais pas. Je levais les yeux, laissais tomber la cendre dans le cendrier et répondais, avec un sourire nostalgique aux lèvres : « Trop petit? On a réussi à en faire des soirées pourtant. » J'apportais le joint à mes lèvres et levais les yeux vers lui. J'aurai voulu te parler des moments qu'on y a passé. J'aimerai qu'on puisse rappeler notre bonheur d'autrefois. Mais c'est trop tard. Bien trop tard. Je soupire légèrement et baisse les yeux sur mon chien lorsqu'il me demande comment je vais. Comment je vais... Moi-même, je ne savais pas. Ma vie professionnelle marchait sans que j'ai à passer des castings. Je n'avais désormais plus besoin de passer des castings. On me contactait. Puis plusieurs mois dans l'année étaient consacrés au tournage de People, série dans laquelle j'incarnais Emma depuis maintenant deux ans. Je vivais dans un appartement de 80m² à Soho, je continuais de vivre. Mais... Mais lui n'était plus là. Et je ne parvenais pas à oublier.
Je levais mes yeux verts sur lui et passais une main dans mes cheveux châtains tout en cherchant mes mots. Je pris une inspiration et répondais : « Ca va. Je tourne régulièrement... » En réalité, c'était tout ce que j'avais à lui dire. Je ne pouvais pas lui dire que j'étais malheureuse sans lui, que plus rien n'était pareil depuis que je l'avais quitté. J'aurai aimé tout oublier, lui dire que je voulais tout reprendre. Je le regardais. Et je me sentais faiblir. Je me sentais vulnérable. Je lui tendais le joint, mais il refusa et m'annonça qu'il avait arrêté. Un large sourire étira mes lèvres. J'étais heureuse pour lui, heureuse qu'il soit parvenu à tirer un trait sur tout cela. Pour ma part, j'avais arrêté les drogues dures, mais l'herbe, je n'y étais pas parvenue. Tout comme la cigarette, j'aimais bien trop cela pour arrêter. Je me rendais jour après jour de ce que j'avais perdu. De l'homme qu'il était, du bonheur qu'il m'avait donné et qu'il pourrait me donner. Jusqu'à la fin de mes jours. Des larmes vinrent se poser sur le bord de mes cils, mais je les chassais rapidement, en battant des cils. Ma vie me filait entre les doigts, je le sentais. J'avais voulu la contrôler un minimum, j'avais voulu prendre une décision importante sur ma vie sexuelle. Mais je n'avais rien contrôlé. Quelque part, Tancredi m'avait prit ce choix, me l'avait volé. Mais lorsque je posais mes yeux sur lui, je ne pouvais lui en vouloir. Il m'avait aimé. Et peut-être m'aimait-il encore. J'espérai que non, j'espérai qu'il soit parvenu à m'oublier après tout ce temps. Je ne pouvais pas lui en vouloir d'avoir voulu m'aimer un peu plus. A vrai dire, je lui en avais voulu de ne pas m'avoir compris. Lui qui disait savoir lire en moi. Comme son frère. Je soupirais légèrement. Oui, ma vie me filait entre les doigts. Je m'épanouissais dans mon travail, certes. Mais j'étais seule. Incroyablement seule. Même si les journalistes me suivaient, même si j'avais derrière moi des centaines voir des milliers de fan. J'étais seule. Et je savais que ce n'était pas suffisant pour être heureuse. J'aurai voulu redevenir enfant. A cette époque, tout était simple. Je caressais la tête de Stitch avec douceur, et le bouledogue français, heureux, produisait un son immonde de satisfaction. Drôle d'animal. Je laissais échapper un sourire et annonçais l'âge de mon chiot à mon ex petit ami. Sa réponse me fit alors exploser de rire et je passais une main dans mes cheveux, réellement amusée. Même après tant de temps, il parvenait encore à me faire sourire, à me faire rire. Cet homme était parfait, cet homme avait été le mien. Il pourrait le redevenir... Mais. Mais comment pourrais-je accepter qu'il me touche, accepter de le toucher, de faire l'amour avec lui après ce qu'il s'était passé? Je ne pouvais pas faire preuve d'abstinance toute ma vie, toute notre vie par peur que les démons ressurgissent. Je soupirais et répondais : « Ca nous arrive tous un jour ça. » Je lui souriais et écrasais mon joint dans le cendrier. La serveuse arriva alors avec notre commande et déposa mon Mojito devant moi. Je la remerciais d'un grand sourire et mélangeais mon coktail avant d'apporter ma paille à mes lèvres. J'aurai pu trinquer, mais à quoi? A notre séparation? Au fait que l'on se reparle après deux ans? Il n'avait pas changé après deux ans, il était toujours autant. Je l'aimais toujours, comme au premier jour. Non, rien n'avait changé, hormis le fait que nous deux n'existait plus. Je m'adossais alors contre ma chaise et posais mes doigts sur la table. En silence, je me mis à tapoter sur cette dernière. Mon coeur s'accéléra. Je fermais les yeux quelques secondes et lançais d'une voix douce : « Tan... On ne va pas faire semblant pendant des heures... Je sais qu'on doit parler de... De tout ça. Je ne suis pas prête à en parler. A vrai dire, j'aimerai qu'on oublie. Qu'on... J'aimerai qu'on tire un trait sur cette histoire et qu'on reprenne nos vies, sans penser au passé, sans s'emprisonner dans cette relation aujourd'hui terminée. J'aimerai qu'on avance, et je sais que tant qu'on en aura pas parlé, ce sera impossible. J'espère que tu as su m'oublier, j'espère que tu es passé à autre chose, et que tu n'attends rien de cette discussion. Je ne veux pas en parler pendant des heures, je ne veux pas que cette histoire devienne une affaire d'état. Je ne l'ai pas fuit pendant des deux pour qu'elle nous poursuive, d'accord? Quand je te quitterai tout à l'heure pour reprendre mes achats, tout sera fini. Le passé restera derrière nous. Si tu n'es pas prêt à ça, alors on continue de faire semblant, et on reprend notre discussion comme si de rien n'était... ». Je le fixais longuement, puis baissais le regard avant de me pincer les lèvres. C'était tellement dur pour moi de parler, de lui ouvrir mon coeur et de parler de ma plus profonde blessure. J'étais franche, je n'avais jamais aimé tourner autour du pot. Il fallait qu'on en parle, maintenant. Avant de se dégonfler. Finalement, je soupirais et ajoutais d'une voix faible :« Je suis désolée... Désolée pour... Pour t'avoir laissé dans l'incompréhension tout ce temps. Mais, c'était trop dur pour moi d'en parler Tancredi. » Je fronçais les sourcils, et laissais tomber mes cheveux devant mon visage. Trop faible pour affronter son regard.
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() message posté Mar 19 Jan 2016 - 7:49 par Invité


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Doucement , je réalisais qu'elle était là et qu'elle me parlait. C'était irréel. Irréel mais parfait. Parfait car  j'avais rêvé de cela depuis des lustres, de revoir son visage si singulier, de revoir la grande Shiraz Monroe. Ne vous y méprenez point, je l'avais déjà aperçu . Oui, dans les journaux à scandale ou à la télé. Je n'avais jamais regardé la série People parce que j'avais pas envie de la voir interagir avec d'autres personnes, je n'avais pas envie de la voir tout court. Je préférais éviter ce genre de souffrance quand je le pouvais. J'avais fait ce choix et bien que je n'en ressentis pas le moindre once de bonheur, j'avais eu cependant une certaine quiétude. Cela n'avait durer qu'un temps, l'acceptation de cette rupture.Bien vite l'impression de manque m'avait rattrapé. Un peu comme l'oxygène, elle m'était vitale. J'aurais voulu dire que j'aurais pu en faire plus pour la retrouver, pour me réconcilier avec elle, pour tâcher de comprendre mais non, non ... J'avais tout mis en oeuvre pour que nos deux mondes fusionnent à nouveau mais elle avait ignoré mes appels, mes irruptions à son appartement, mes textos et mes messages sur les différents réseaux sociaux. J'avais tout donné, mon coeur, mon âme, mon esprit.. J'avais au moins essayé, mais mes efforts furent plutôt vains. Cela avait tailladé mon coeur, tel un poignard me transperçant de toute part.  Et pourtant, pourtant quand je la voyais devant moi, je lui pardonnais, aveuglément, comme si rien ne s'était passé. Je me sentais comme un prisonnier. Le prisonnier de son amour, de son amour qui m'écorchait. Dans mon ancien appartement, il  y avait trop de souvenirs, c'était trop difficile, trop difficile d'y rester... C'était là-bas que je l'avais embrassé pour toute la première fois, c'était aussi là-bas que je lui avais dis que je l'aimais , un soir de juillet alors que elle et moi s'étions engueulés comme des âmes égarées. Je me souvenais encore, comme si cela s'était déroulé hier. Je souris. Je l'avais plaqué contre le mur et j'y avais fait un trou, je me souvenais l'avoir pris dans mes bras avec férocité, plaquant mes lèvres contre les siennes passionnément. Je me souvenais le lui avoir dit, entre deux souffles, nos respirations haletantes.Je ne supportais donc plus de voir les quatre murs de cet appartement et celui d'en face avait été à louer. J'avais sauté sur l'occasion, m'achetant du coup un chien pour meubler le vide qui m'habitait. Je croyais, à tord, que cela m'apaiserait mais il n'en fut rien. C'était toujours aussi difficile. « Ouais, enfin, pour Bronco ça devenait problématique » j'aurais voulu lui dire la vérité mais je ne voulais pas paraître vulnérable. J'essayais de lui montrer que j'étais un homme, que j'étais fort que j'avais surmonté cette rupture, que j'avais tourné la page. Bien évidemment tout ceci n'était qu'un euphémisme. Mais elle n'était pas obligée de le savoir.

Shiraz était actrice, et moi j'aimais filmer. Nous formions le couple idéal à une époque. Ça m'attristait tellement d'avoir tout perdu en une nuit. Mais j'étais heureux, heureux de l'entendre me dire qu'elle vivait de sa passion, je lui souriais même pour le lui démontrer et c'était sincère, je me réjouissais de cette vie qu'elle avait appris à reconstruire sans moi à ses côtés « Ouais, je sais on te voit partout. » disais-je brièvement. Je n'avais pas plus envie qu'elle de m'étendre sur sa carrière et je crois qu'elle n'avait pas envie de parler de cela de toute façon. Ce genre de choses se ressentaient, vous savez. Lorsqu'elle me tendit son joint que je le refusai , je vis son sourire étirer ses lèvres rosées, j'étais fier, fier comme un paon d'être parvenu à arrêter malgré tout. Mais elle pouvait fumer comme elle le voulait, ça ne me faisait rien. Nous étions libres et non enchaînés, notre amour n'était plus. Et puis on en vint à parler de nos chiens respectifs, d'ailleurs à ce sujet ma réplique la fit bien rire.Son rire, son rire, il sonnait comme une mélodie dans mes oreilles aguerries. Ça me faisait tellement de bien que je sentis mon coeur bondir de ma poitrine. Mais cette sensation grisante finit bien vite par s'estomper. La belle sirotait doucement son cocktail, je la regardais brièvement.Je me redressais tendu. Ça y était, je pouvais le lire dans ses yeux. Elle voulait parler, parler de ce soir, parler de nous peut-être même donner les réponses que j'avais attendue depuis deux longues années? Et puis ses paroles vinrent me heurter, m’assénant de coups de toute part. Que croyait-elle? Pensait-elle vraiment que je pouvais tirer un trait sur elle après tout ce qu'on avait vécu ensemble? Le pensait-elle réellement? Quand elle eu finit de débiter tout ce qu'elle avait à dire, je restai sans voix quelques secondes tout au plus. « Je te promets qu'après cette discussion, on ne parlera plus du passé, ça te va » disais-je en levant les yeux au ciel. C'était si solennel. Puis ses excuses, elle pouvait se les garder. C'était cruel de faire ça à quelqu'un. « Dans l'incompréhension dis-tu? » je croisai mes bras sur la table ce qui me donna l'appui nécessaire pour avancer mon visage vers le sien. Cette proximité me donna l'assurance pour continuer. « Tu parles Max... T'es désolée de m'avoir abandonner sans m'avoir donner l'heure juste mais tu tournes encore autour du pot. » Puis je me reculai, pour lui laisser un peu d'espace « En fait, j'ai toujours su que c'était en lien avec ... » j'hésitais largement. Je passai une main sur mes lèvres, complètement nerveux. Ce sujet était sensible et si je me lançais, je n'étais pas sûr de pouvoir en accepter les conséquences cette fois.  C'était encore flou dans ma tête. Tout ce dont je me souvenais c'était qu'on avait fait l'amour et que par la suite elle s'était réfugiée dans la salle de bain, en pleurant. Je m'étais toujours demandé ce qui n'allait pas. Je m'étais même dit qu'elle avait peut-être eu trop mal pendant l'acte. Je ne sais pas. Je l'aimais. J'avais été aveuglé par cet amour. Et puis, nous étions très défoncés, beaucoup plus qu'à l'habitude. Pour ma part j'avais même oublié quelques moments clés, ce que j'avais regretté. J'aurais voulu me souvenir de notre première fois à nous deux.  Mais il n'en était rien. Je fermai les yeux, pour me donner un peu de courage et j'inspirai profondément « Je sais que c'est parce qu'on a fait l'amour ce soir-là. Je ne me rappelle pas vraiment  de ce qui s'est passé, je  veux dire, je sais qu'on l'aie fait mais ...Je ne me souviens de pratiquement pas grand chose. Je me souviens que tu t'es enfermée dans les toilettes et que tu ne parlais plus, t'étais comme dans une psychose... » Je marquai une courte pause « J'ai donc cru que je t'avais fait mal et que comme j'étais défoncé je ne l'avais pas vu..  et puis après, tu n'as plus jamais voulu me revoir alors, je n'ai jamais pu comprendre » disais-je tristement en ouvrant les yeux à nouveau.Je me sentais mal. Mais ce n'était encore rien en comparaison avec la triste vérité.



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Maxime S. Monroe
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J'aurai tout fait jusqu'à m'en étouffer.
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() message posté Mar 19 Jan 2016 - 14:49 par Maxime S. Monroe
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Tancredi De Conti ✧ Shiraz M. Monroe
Avec le temps, avec les années, il m'était devenu de plus en plus difficile de dire ce que je ressentais, ce que je pensais. Je m'étais enfermée dans une bulle, dans un monde que personne ne pouvait percevoir. Où je ne laissais personne entrer. Ce monde dévoilait mes faiblesses, mais me permettait de rester forte. Je n'avais rien contrôlé dans mon existence. J'étais parvenue à devenir actrice par ma simple sensiblité, par ma manière de ressentir les choses et de me projeter. Je n'avais jamais prit de cours de théâtre, m'étais contentée de fermer les yeux, de m'imaginer quitter mon corps, mon esprit, ma vie, pour devenir quelqu'un d'autre. Mon parcours était peut-être atypique. Il était ma seule fierté. Et aujourd'hui, je n'attendais plus rien de la vie. Je n'étais pas le genre de personne dépressive à envisager le suicide. Jamais. Je n'étais pas ainsi et ne le serai jamais. J'essayais de voir le bon côté des choses. Même si, je revenais toujours au même point. J'avais fait le tour du monde, j'avais connu l'amour, la déception, la colère, le succès, la perte d'un être cher. Qu'étais-je en mesure de découvrir désormais? Je baissais mes yeux vitreux sur ma main et écrasais le joint. Je préférais m'évader dans des bouquins tous plus exceptionnels les uns que les autres que d'affronter mes vrais soucis. Je préférais m'enfermer dans mon appartement et m'imaginer aux quatre coins du globe plutôt que de sortir de chez moi et affronter la vie. Je me terrais, je me cachais. J'étais lâche. La voix de Tancredi me ramena à la réalité. Je baissais le regard, attristée. A une certaine époque, habiter dans cet appartement était l'un de mes projets. Je voulais passer chaque moment de ma vie à ses côtés. Je l'aimais par dessus tout. Et cet homme, très certainement l'homme de ma vie, n'était plus qu'un souvenir. Presque un inconnu. Il avait emporté avec lui tous mes instants de bonheur, tous mes projets d'avenir. Aujourd'hui, et contrairement au passé, je laissais la vie me guider, me mener là où elle désirait que je m'aventure. Je l'avais laissé, et j'étais tombée sur lui. Je me sentais si faible, sur vulnérable. Et je savais que me blottir dans ses bras règlerait tous mes soucis. Mais je ne pouvais pas, c'était contre mes croyances, contre mes principes. Puis. Le viol c'était mal. Mon coeur se brisa. Il était loin de tous ces monstres qui sévissaient régulièrement au quatre coin du monde. Il était un mec bien. Plus pûr, meilleur que son petit frère. Mat. Je pensais à lui et mon coeur se serra. Je ma rapprochais de lui, dangereusement. Je m'étais mis à éprouver ces sentiments pour lui. Minimes par rapport à ce que je ressentais toujours pour Tancredi. S'il savait. S'il savait ce que je m'apprêtais à faire, il me détesterait. Je tournais le regard, soudainement paniquée. Ma respiration se coupa. Mais imperceptiblement, j'avais réussi à contrôler la chose. Le contrôle. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Quelle ironie. Comme si j'étais capable de contrôler quelque chose. Je ne voulais pas que Tancredi me déteste. Au fond, j'espérais qu'il continue de m'aimer, éternellement. Jusqu'à ce que je sois prête. Mais prête à quoi? A pardonner? Comment pourrais-je? J'étais si rancunière, c'était impossible. Impossible... Je fermais les yeux, et secouais discrètement la tête. On me voyait partout. Sauf à tes côtés mon ange... Je tournais la tête vers lui, et adressais un sourire désolé. Je n'aimais pas la célébrité, le fait d'être suivit constamment, épié. J'aimais jouer, j'aimais ressentir, mais les choses s'arrêtaient là. Mon ascension en tant qu'actrice, ça non plus, je ne l'avais pas contrôlé. J'étais promise à ça. Je soupirais, détournais la tête. Je ne voulais pas parler de ça. Je ne voulais pas parler de cette chose qui nous avait réunit. Je me souvenais de ces journées à me filmer, à capturer chacune de mes émotions. J'avais été sa muse. Je souriais, largement et passais une main derrière mes cheveux. Ca me manquait. Ces instants à ses côtés me manquaient. Je soupirais, attirais mon verre à mes lèvres et aspirais le doux liquide alcoolisé.
Et je me mis à parler. Je vis dans son regard qu'il ne renonçait pas à moi. Mon coeur se brisa, car je voulais qu'il refasse sa vie, mais... Mais j'aimais sa fidélité, son amour pour moi. Il y avait certes Matia. Mais Mat n'était pas lui. N'était pas mon Tancredi. Il finit tout de même par me promettre de ne plus jamais parler du passé. Je détournais la tête, quelques instants. Je n'étais pas sûre de vouloir entamer cette discussion, mais il le fallait bien un jour. On ne pouvait plus faire semblant. Son comportement changea alors. Je retrouvais l'homme que j'amais. Il s'ouvrait, parlait sincèrement. Il reprit mon mot. Incompréhension. Il déposa ses bras croisés sur la table et approcha son visage du mien. Je ne réagis pas tout de suite, plongeais mon regard doux dans le sien, puis fixais ses lèvres. Et ses mots coupèrent ma rêverie. Je fronçais les sourcils et posais un peu trop violemment les mains sur la table. « Putain Tan. Si tu ne veux pas croire ce que je dis, ce n'est pas la peine qu'on parle. » Je serrais la mâchoire et détournais le regard, soudainement agacée. Il se recula et je tournais brusquement la tête vers lui. Il y venait. Je m'écroulais. Mes épaules tombèrent brusquement. Mon visage contracté se détendit. Il croisa les bras, passa une main sur ses lèvres. Ce geste m'avait manqué. Il faisait toujours cela, lorsqu'il était nerveux. Ses mots s'élevèrent, me brisérèrent, me rappelèrent ce fameux soir. Je me mis à trembler, et apportais mes doigts à ma bouche, pour me ronger les ongles. Finalement, je les laissais tomber, hésitais quelques instants avant de sortir une nouvelle cigarette. Je le fis, j'allais exploser. J'observais son visage, ses yeux fermés, ses lèvres se mouvant délicieusement pour rappeler cet instant d'horreur. Il ne se doutait donc rien, il était loin de la vérité. Je tirais sur ma cigarette. Fermais les yeux. Tentais de me calmer. Mon corps tremblait, ma main tremblait, je tremblais de tout mon être. J'étais à deux doigts de m'écrouler, de m'éffondrer. Je ne voulais pas. Je ne voulais pas parler de ça. Je revoyais son regard, je revoyais cette lumière s'éteindre lorsque je lui avais prononcé ces quelques mots. Je revoyais son visage, j'entendais ses soupirs, je ressentais ses mains sur ma peau. Je revoyais son visage dévasté par la peur. Il n'avait rien compris. J'entendais à nouveau ses coups contre la porte, sa voix tremblante, ses pleurs derrière la porte de chez moi. Je revivais tout, silencieusement. Les larmes coulèrent. Je ne tentais même pas de les retenir. Lorsque je rouvris les yeux, il était toujours là, en attente de quelque chose. Je le regardais. J'étais tellement désemparée. Je pleurais silencieusement, et cachais mon visage de mes cheveux pour ne pas attirer l'attention des personnes alentours. Je secouais la tête, posais mes mains sur la table et pris ma tête entre mes mains. Je laissais l'émotion s'emparer de moi, les sanglots s'échapper. « Je venais de perdre ma mère Tancredi. Tu crois que j'avais envie de personne autre chose?! J'étais trop défoncée ce soir là pour te dire de ne pas... De ne pas... J'ai essayé, rien n'est sorti. Je faisais un bad trip, tu ne l'as même pas vu. Je ne voulais pas... Je... Je ne voulais pas. Tu as cru le contraire... Je ne voulais pas. Pourquoi t'as rien vu ce soir là, hein? Je croyais... Je croyais que tu m'attendrais jusqu'au mariage. Comment veux-tu que maintenant je t'embrasse, te prenne dans mes bras, sans repenser à ce soir là? A ce que tu m'as prit? Dis-le moi! » Je tapais violemment sur la table. Des regards se posèrent sur moi, et sans tact je leur adressais un regard noir. Mêlez-vous de ce qui vous regarde. Je suffoquais à nouveau. Mais ce n'était pas une crise de panique. C'était la panique, la colère, tout simplement. Je tirais avidement sur ma cigarette, puis buvais une grosse gorgée de Mojito. Je passais une main dans mes cheveux, sur mes lèvres. Et relevais la tête vers lui. D'une voix faible, j'ajoutais : « Je n'ai désiré à un aucun moment de le faire Tan... A aucun moment... » Je ne pouvais pas lui dire le mot. Je ne pouvais pas. Je détournais le regard, et fermais les yeux. J'aurai aimé être quelqu'un d'autre.
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