(✰) message posté Sam 23 Jan 2016 - 17:03 par Invité
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Je ne savais pas à quoi m'attendre. À quoi me résoudre. Est-ce que je devais encore me rattacher à ce qui nous unissait ou est-ce que je devais la laisser aller, maintenant que nous avions éclaircis les choses qui nous tenaient par les entrailles. Je ne pouvais pas rester son ami, même si je le ferais rien que pour passer du temps avec elle mais je ne pouvais pas redevenir son amoureux, il y avait trop de choses qui s'étaient passées entre nous, trop de chagrin de colère de non-dit. Mais contrairement à elle, j'aurais foncé à pieds joints dans cette nouvelle aventure si elle me laissait revenir dans sa vie.Elle n'avait qu'à m'y accueillir et j'accourais. Je me sentais faible en sa présence. J'étais encore éperdument amoureux d'elle après tout. C'était sans aucun doute pour cela que je parlais trop, que je commettais des fautes, que je ne savais tenir ma langue, que je ne savais fermer ma belle grande gueule.Première erreur : lui parler de la bague que je lui aurais offert si tout ne s'était pas terminé entre nous. Mais quelle erreur avais-je commis! Pourquoi? Pourquoi est-ce que je lui avais dis cela ? Pourquoi? Je voyais pourtant le chagrin dans ses yeux. Et j'en rajoutais, encore et encore, jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus en prendre , jusqu'à ce qu'elle détourne le regard, préférant de loin regarder le sol plutôt mes yeux doux, mes yeux inquiets, mes yeux fatigués.Elle voulait que je vende la bague, elle me crachait cela sans le penser vraiment, allez Max. J'ouvris la bouche, me ravisai, pour l'ouvrir à nouveau, hésitant « Non... Je ne veux pas la vendre... même si tu me le demandes, Max.. Je suis désolé de t'en avoir parlé. Désolée de laisser parler mon coeur, j'avais ressenti le besoin de te le dire... » Je marquai une pause, en soutenant son regard même si elle n'avait pas le cran de me regarder.« J'ai jamais voulu retourner le fer dans la plaie, tu sais... Hum. » Je me frottai le menton d'un air perplexe. Je marchais en équilibre sur un mince fil, aisément cassable.. mais je n'étais pas funambule, je risquais de trébucher , je risquais gros. Je tanguais, à gauche à droite, j'essayais de maintenir cet équilibre mais je n'y parvenais pas. J'ajoutais toujours des paroles qui la faisaient suer. Je pouvais voir son visage se rougir sous le coup de la colère. Je me tapai le front d'une main. MERDE, j'avais encore merdé. Décidément ça devenait une habitude. Je ne savais plus comment faire pour me faire pardonner, je ne savais plus que dire pour me faire comprendre sans risquer gros.
Mais ce ne fut rien, tellement rien comparativement à ce qui allait se tramer. Je m'étais fait trop impatient, et cela l'avait usé. Mais j'avais voulu savoir. Je me sentais concerné par notre avenir, n'avais-je donc pas le droit? J'aurais peut-être dû lui dire que je n'avais pas souffert ? Que j'avais été heureux pendant ces deux longues années? Non mais merde? Que devais-je faire? Sa colère était angoissante. Elle se leva d'un bond pour me rejoindre. Elle posa une douce main sur mon torse, en me poussant légèrement.. elle était enragée, dans une colère monstre. Surpris, je reculai alors qu'elle continuait de me pousser, qu'elle me crachait son venin telle une vipère...Cela venait me chercher à un tel point. Elle me fit signe de me barrer, je n'en fis rien .« Ouais, j'ai souffert moi aussi, grande nouvelle, non? » avais-je dis plein d'arrogance. Je levai les yeux au ciel. Elle se croyait seule au monde ou quoi? La suite de ses paroles me firent l'effet d'une gifle, comment elle osait me parler.. « Dis moi en quoi je me fous de ta gueule? On dirait plutôt que toi tu te fous de la mienne... Merde, je t'ai pas oublié moi.. Il y a pas un putain de jour où j'ai pas pensé à toi, à nous. Tu débarques, tu me sors tes grandes révélations, tu dis que j'ai commis un acte impardonnable , puis tu rejettes la faute sur toi et puis sur moi et ainsi de suite jusqu'à ce que tu m'embrouilles... et juste quand je m'impatiente, de savoir où l'on va et bien tu me gueules dessus... Mais ouais, c'est vrai je me fous de de ta gueule » disais-je tout juste avant qu'elle ne tourne les talons et tente de s'en aller, de me fuir. Oh non, ça n'allait pas finir comme ça. Pas comme il y a deux ans, je n'allais pas la laisser la faire. Je pris la laisse de Bronco et je courus derrière elle, mon clébard me suivit sans problème. Je l'avais vite rattrapée et je me plaçai devant elle, un regard froid et doux tout à la fois. Je fronçai les sourcils « Fais chier Max ... » Je me mordis les lèvres « Pourquoi tu me fais ça. Je t'aime putain, je t'aime tellement.. Je t'ai pas oublié... JE.. je ne veux pas t'oublier , je veux pas que tu partes, je veux pas que tu sois en colère contre moi. » Je passai une main nerveuse dans mes cheveux et continuai de tirer des bouffées de ma cigarette, un épais voile de fumée dansait autour de nous. Pas l'ombre d'un sourire se dessinait sur mes lèvres. Je lui avais hurlé dessus, je lui avais dis ce que mon coeur avait murmuré tout bas pendant tout ce temps. Je voulais m'enfoncer six pied sous terre et ne plus jamais en ressortir. Je fuyais son regard comme la peste, j'avais tellement peur qu'elle réagisse mal à mes confidences, j'avais tellement peur du rejet. Mais je devais être en paix avec mes paroles, avec moi-même. Au moins je lui avais dis... Je chassai les larmes qui montèrent dans mes yeux, elle l'avait si bien dit : j'étais un De Conti.. je devais être fort, me montrer infaillible. Cela ne m'atteignait pas, cela ne m'atteignait pas je ne cessais de répéter ses mots dans ma tête.
» Schizophrénie : solal (m. mcmillan) & bodevan (g. hedlund)
(✰) message posté Lun 25 Jan 2016 - 20:09 par Maxime S. Monroe
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Tancredi De Conti ✧ Shiraz M. Monroe
On faisait tout de travers. On essayait de parler, de s'avouer l'impossible, d'être honnête. Après deux ans de silence, après deux ans d'ombre, d'obscurité. Nous étions restés trop longtemps dans l'inconnu, sans savoir ce qui s'était réellement passé. Parce qu'au fond, moi non plus, je ne savais pas ce qui s'était passé, pourquoi à cet instant là, il avait rompu sa promesse pour se laisser aller par le vice. Je détournais le regard, comme je ne le laissais le faire. Je sentais cette pression, je sentais nos coeurs affaiblies, cette envie irrésistible de s'écrouler en pleurs, de lâcher prise. Il y avait tant de choses qui parcouraient mon esprit, tant de choses à éclaircir, et pourtant, je ne savais par où continuer, je ne savais que dire, et comment le dire. J'étais perdue dans un océan de pensées, dans une un torrent de sentiments. Je ne parvenais pas à lui dire ce que je ressentais au fond de moi. Ce sentiment de trahison, et aussi, d'avoir été abandonnée. Car il avait préféré assouvir ses pulsions sexuelles que d'essayer de me comprendre, que de rester fidèle à ce que je lui avais offert. Je lui avais offert mon coeur, j'avais partagé mes pensées, mes sentiments. Mon bonheur, comme ma tristesse. Et il n'avait rien dit. Parce que j'étais convaincu qu'il lui manquait quelque chose à l'époque, pour qu'il brise la promesse, il devait lui manquer quelque chose. Mais il n'avait rien dit, s'était terré dans le silence, avait préféré la frustration à l'honnêteté. Jusqu'à ce que tout éclate. Il avait acheté cette bague. Et au fond de moi, je ne savais plus quoi en penser. L'avait-il acheté par pur amour pour moi, ou parce qu'il savait que seule cette bague au doigt lui donnerait le droit de m'explorer comme il ne l'avait jamais fait. Je ne savais pas. Je ne savais plus. A vrai dire, toutes mes convictions s'en étaient allées lorsque j'avais vu son visage changer, lorsque la colère avait enbrumé son regard sombre, lorsqu'il avait passé nerveusement la main sur ses lèvres humides. Tout s'en était allé, cette colère, cette haine pour l'homme qu'il avait été deux ans auparavant. Désormais, je le détestais, je lui en voulais, mais en vérité, je ne désirais qu'une chose c'est d'être dans ses bras. J'éprouvais toutes ces choses, parce que justement, c'était trop dûr de l'aimer et de se sentir ainsi impuissante. Il aurait dû me comprendre. Il devrait essayer de me comprendre. De savoir que ce n'est pas simple de pardonner après une telle chose, que ce sera toujours difficile de ne pas repenser à ce soir là. Car malgré la drogue, je n'ai rien oublié. Je ressens encore ses doux coups de reins, brisant un peu plus la jeune femme pure que j'étais à l'époque. Ma main se pose instantanément sur mon ventre. Comme si ma pureté se trouvait autrefois là, à cet endroit. Je lève les yeux vers lui. Il continue de s'excuser. Arrêtes de t'excuser bordel! Fais quelque chose pour une fois, prends des initiatives! J'en ai assez d'être celle qui réfléchit, celle qui cherche des solutions. Celle qui a le pouvoir de tout arrêter. Ou de continuer. Je détourne le regard, je serre la mâchoire. J'ai le coeur si lourd. Il pèse dans ma poitrine. J'aimerai plonger ma main dans ma poitrine, l'arracher et le jeter au loin. Me débarasser de tous ces sentiments. Oui, pour une fois, j'aimerai ne pas ressentir. Je pose à nouveau mes yeux sur lui. Mais c'est trop dûr. Trop dûr. J'aimerai te frapper, comme t'embrasser. Mais j'ai ce dégoût, il me refroidit, m'empêche de me hisser sur la pointe des pieds et de t'embrasser. Comme autrefois, comme quand tout allait bien. Je baisse le regard. J'en ai assez, je dois me barrer. Mais il le fait, lui. A ma place. Et je reste quelques instants, là, à le regarder. Vas-y casses-toi, j'en peux plus de tes excuses. T'aurais du réfléchir avant d'agir, t'aurais du penser à moi. Pas seulement à mes jambes écartées, pas seulement à ce que mon corps de marbre pouvait te procurer. A moi. L'âme dans ce corps si frêle. Je gigote sur place. Non. Je ne peux pas rester là, je ne peux pas le laisser partir, le laisser sortir vainqueur de cette discussion. Non. Non! Je me lève, le rejoins, et je m'énerve. Et je vis sa colère s'emparer de son visage. Il fronçait les sourcils, serrait la machoire. Il me regardait, avec colère, mais je voyais sa douleur. Pourtant, cela ne me fit pas reculer. Il répondit avec arrogance qu'il avait souffert. Je m'en fous. Fermes-là et écoutes ce que j'ai à te dire. Mais sa réponse, c'était trop. Trop pour moi. J'en avais fini avec cette histoire, j'en avais fini avec lui. Je l'avais embrouillé. Embrouillé? Comme mon esprit était embrouillé? Comme mon coeur avait été anéanti à néant? Je partais, mais il me retint et je lui fis face, brusquement. J'avais envie de lui dire, de lui avouer pour Mat, de lui avouer, que, même si je ne l'avais jamais oublié, je retrouvais une partie de lui en son petit frère, que je rêvais secrètement de goûter à ses lèvres, de caresser sa joue avec douceur. De recommencer quelque chose. De tout aussi destructeur dans le fond. Mais pas pour mon coeur. Car mon coeur, lui, lui appartiendrait pour l'éternité. Oui, j'avais envie d'être aimée, de recommencer une histoire, avec quelqu'un d'autre. J'avais envie que les choses reprennent, que je puisse être heureuse, rien qu'un peu. Que je cesse de vivre à travers Emma, à travers mon personnage. Moi aussi je voulais ressentir quelque chose. Moi aussi je voulais me sentir vivante, humaine. Et si ce n'était pas possible avec Tancredi, peut-être l'était avec Matia. Quitte à ce qu'il me brise après. Quitte à ce que sa noirceur me piétine. Je me relèverai. Je saurai me relever, je saurai passer à autre chose. Si je parvenais à oublier un temps soit peu Tancredi, je pouvais oublier n'importe qui. N'importe qui. Je relevais les yeux vers lui. Je crus mourir. Il passait de la colère aux supplications. Laisse mon coeur tranquille putain! Laisse-moi tranquille! Il m'aimait toujours. Je détournais le regard. Non. Non. Non. T'as eut deux ans pour m'oublier, pour passer à autre chose. T'as fait aucun effort. T'aurais pu, au lieu de m'attendre éternellement. Il fumait avidement sur sa cigarette, passait les mains dans ses cheveux. Toi et ta belle gueule, ça devrait pas être compliqué de trouver quelqu'un d'autre. Je posais mes yeux sur lui. « Et tu proposes quoi Tan? Qu'on se remette ensembles, qu'on se marie? Je ne pense pas que je supporterai que quelqu'un pose à nouveau ses mains sur moi. Tu vas me promettre que ce n'est pas grave. Puis tu vas finir par rompre cette promesse. Parce qu'on aura pas de vie sexuelle, pas d'enfants, rien. Tu vas aller voir ailleurs. On souffrira encore plus. Ce... Ce n'est pas la peine. » Ma voix s'était adoucie au fil de mes mots. Je le regardais. J'aurai voulu pouvoir lire dans ses pensées. Je regardais un instant le sol, me mordais l'intérieur de la joue et soupirais doucement. Je me hissais sur la pointe des pieds et déposais un doux baiser sur sa joue. J'aurai voulu embrasser tes lèvres, mais je ne veux pas te faire souffrir encore plus. Te rappeler ce que c'était. Je le regarde quelques instants, et m'éloigne. « Au revoir, Tancredi. » Je ne me retourne pas. Je n'en ai pas la force. Non. Je n'en ai pas la force. Et si j'ose un regard, je vais m'écrouler. Je n'en ai pas la force. Je n'en ai pas la force... Je ravale mes larmes, mon visage se durcit. C'est trop dûr, les larmes roulent sur mes joues. Mais je ne me retourne pas. Je n'en ai pas la force...