"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Coffee Enthusiast ▬ ft. Janis - Page 4 2979874845 Coffee Enthusiast ▬ ft. Janis - Page 4 1973890357


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() message posté Ven 18 Déc 2015 - 6:27 par Invité

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Cecil & Janis



Il hocha la tête. Étonnement, il n’y avait rien qui n’allait pas, dans l’ensemble, au point de le faire pleurer. Cecil était juste le genre de type à qui on montrait une image triste sur internet et qui se mettait à pleurer de chaudes larmes. Une fleur bleue, une vraie.  D’une délicatesse surprenante, Cecil prit les mouchoirs que Janis lui tendit. Quelques secondes silencieuses passèrent pendant qu’il essuya les larmes sur son visage. Il n’aimait pas lorsqu’elles y sèchent, il avait l’impression d’être collant du visage à chaque fois.  « Non, non, non, pas du tout ! T’excuses pas ! » Cecil agita ses mains, il ne voulait pas qu’elle se sente mal pour ça. «  J'suis juste super sensible, c’est tout. » Il y avait des gens qui piquaient des crises de colères, d’autres qui avaient des crises de joies, lui il pleurait et ce n’était pas plus pire. Il fallait de tout pour faire un monde original. Imaginez un peu si tout le monde n’avait que l’option « crise de colère », ça serait insupportable.

L’amour envers les parents… Cecil inspira et pinça les lèvres, haussant les sourcils et hochant la tête. C’était sa façon non-verbale – surtout puisqu’il n’avait pas spécialement envie de s’étaler sur le sujet – de laisser comprendre qu’il était déplorable que tout le monde, sans exception, puisse aimer ses parents ; certains parents ne méritaient même pas le titre de parents. Cecil remarqua l’air triste de Janis  et quand il vit qu’elle ne se laissait pas aller à cette possible tristesse, il l’admira. Il ne savait pas si c’était bien, mais il pensait qu’avoir un certain contrôle sur ses sentiments était signe d’une quelconque maturité. Il enviait ses gens qui étaient encore des gens et non des marionnettes au service des ressentis. Il secoua la tête. « Je suis sûr que ça va, t’inquiètes. » Son propos fut appuyé par un énorme sourire quand elle mentionna le théâtre. Salomon était sur le point de répondre, mais Janis lui fit signe avant de se lever et de quitter pour le comptoir. Cecil attendit patiemment, profitant de la courte absence pour regarder autour. Il n’avait pas pris la peine de le faire comme il le fallait tout à l’heure. Il remarqua une espèce de guirlande avec des écureuils en papier qui le fit rire un peu. Le damoiseau entendit sa compagnonne revenir à la table ; il se retourna. Son  regard se posa sur les cookies qu’elle tenait. La joie se dessina sur son visage. Cette fois, contrairement au brownie, il n’allait pas dire non : à chaque fois qu’il pleurait, il avait envie de manger. Il le prit à deux mains, battant des cils. «  T’es super gentille, Janis ! » Cecil posa son regard émerveillé sur son nouveau précieux. C’était qu’il était énorme, ce cookie! Le secrétaire et sa logique de patate croyaient qu’il était plus raisonnable de manger six petits cookies qu’un énorme biscuit, alors que ce n’était souvent pas le cas. Pressé, il en cassa un petit morceau et l’enfoui dans sa bouche. C’était moelleux : il avait l’impression de manger un nuage chocolaté. Après un petit instant, il jugea que le moment était idéal pour parler de théâtre. «  Je suis dans une troupe de théâtre amateur, en fait ! » Il mordit dans son cookie, incapable de le laisser tranquille trop longtemps. «  Je dis amateur, mais c’est relatif. C’est surtout parce que personne s’engage dans le milieu professionnel. Par exemple, on a accumulé assez d’heures de cours hors-école et de formations pour être considérés autodidactes et participer aux auditions de repérage et même à des auditions professionnelles. » Il parlait très sérieusement, mais le voir picorer ainsi dans son biscuit devait lui relever quand même pas mal de points de sérieux. «  Quand j’étais encore secrétaire à temps partiel, y’a quand même longtemps, je prenais beaucoup de cours pour approfondir mon jeu. J’ai eu un cours de commedia dell’arte et un de jeu devant la caméra, pour en nommer que deux.  L’été passé, j’ai suivi un genre de stage en doublage et un autre en maquillage de scène. C’était pas mal. » Salomon tapota ses doigts sur la table, comme s’il tentait de canaliser un certain enthousiasme ou une quelconque hyperactivité.  Il se rappela qu’il devrait commencer à chercher quelque chose pour cet été. Il détestait rester trop longtemps à rien faire, c’était probablement pour ça qu’il cumulait les activités et les cours : pour calmer une énergie qui pouvait devenir embêtante sinon. Qui plus est, il n’avait pas assez d’argent pour voyager tout l’été, non plus. «  J’aimerais bien faire du doublage, par exemple, mais c’est trop à risque pour pouvoir s’y lancer comme ça. Faudrait que je commence par trouver un poste de secrétaire à temps partiel histoire d’avoir un minimum pour survivre, parce qu’en travaillant de 9h à 15h30 j’ai pas le temps du tout. Le seul gros temps libre que j’ai, c’est l’été,  quand l’école est «  fermée » de mi-juin à mi-août. »  Le jeune homme devait avoir l’air un peu étrange à manger son biscuit petit morceau par petit morceau, comme pour le faire durer le plus longtemps possible.

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() message posté Ven 18 Déc 2015 - 14:25 par Invité
Janis était alors rassurée. Il lui en fallait peu, généralement lorsqu'une personne lui disait qu'elle allait bien, soit elle était sincère, soit elle n'avait pas envie de parler de ce qui pouvait la tracasser, dans les deux cas il était inutile de poursuivre la conversation. Concernant Cecil, Janis était certaine qu'il allait effectivement bien. Il était juste très, très sensible et il était même peu probable qu'elle rencontra quelqu'un comme lui de sitôt. Il devait aussi être le genre de personne qui pleure pour un rien au cinéma. Si un jour ils devaient voir un film ensemble, Janis devrait se rappeler de ce détail et choisir un film comique. Voir les gens pleurer la faisait pleurer elle aussi, et les deux auraient fait une sacrée paire au milieu de la salle à verser en silence des torrents de larmes devant une scène qui n'en valait probablement pas la peine. Un peu comme l'histoire de Bambi.

Gentille ... Elle sourit. Oui elle l'était, un peu trop parfois. Elle était contente de lui faire plaisir. Comme toujours, elle l'écoutait avec attention. Le théâtre. Elle n'y avait jamais vraiment pensé mais cette activité lui aurait certainement plu, néanmoins elle n'en avait pas la capacité. Elle avait du mal à mentir, alors jouer la comédie ... Surtout si elle devait se glisser dans la peau d'un personnage avec une personnalité éloignée de la sienne. Non, elle ne pourrait probablement pas être crédible dans ce genre de situation. « Ce doit être quelque chose qui te passionne vraiment alors, pour avoir le courage de prendre autant de cours. Du coup tu dois être sacrément doué ! Il y a une chose que je trouve admirable chez les acteurs, déjà le fait d'entrer complètement dans un rôle, mais surtout arriver à retenir des pages et des pages de texte ! Ça doit prendre un temps fou, non ? » Elle se souvenait du temps où, à l'école, elle devait retenir des paragraphes de leçons afin de pouvoir les ressortir pendant ses évaluations. Déjà toute une page de cahier, écrite avec de grosses lettres et contenant de nombreux sauts de ligne lui paraissait être la mer à boire. Pas étonnant qu'elle ait toujours eu de mauvaises notes en histoire et géographie, même si elle avait eu un certain intérêt pour ces matières elle avait toujours été incapable de retenir autant d'informations pourtant nécessaires aux rédactions et autres commentaires composés. « Qu'est-ce qui te plait le plus dans le théâtre en fait, le fait de jouer un rôle ou le public ? Si c'est le premier, tu n'as jamais pensé au cinéma ? Je sais que c'est quasiment irréalisable mais après tout, peut être que tu peux trouver des petits rôles par-ci par-là et partir de là ? Il y a pas mal d'auditions ici à Londres. » Janis savait bien à quel point il était difficile de pénétrer dans le domaine du cinéma, mais elle était toujours optimiste. Tout était réalisable, à moins de vraiment le vouloir. « J'te verrais bien doubler des personnages de dessin-animés. Peut être pas les grands méchants mais les gentils oui ! » Il avait tout le profil et la voix pour ! Entre temps Janis avait, bien malgré elle, englouti entièrement son cookie. Elle en achetait peu mais ils étaient si bons ici et tellement meilleurs que ceux qu'elle pouvait trouver dans le commerce ! Peut être un peu moins abordables aussi mais il était important parfois de savoir lever le pied et se faire plaisir. Le bien être avant tout, n'est-ce pas ?
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() message posté Sam 19 Déc 2015 - 16:56 par Invité

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Cecil & Janis



« Doué… C’est relatif. » Cecil secoua modestement la tête. Enfin, il aurait pu se vanter – il savait très bien qu’il était, du moins, un peu doué – mais il n’en avait pas la foi et ce genre d’attitude demandait de la motivation sinon elle ne portait aucun charme. Il posa ses mains sur ses genoux – pour une raison étrange qu’on nommera « mes mains démangent et le tissu de mon pantalon est le seul grattoir qui ne me chatouille pas – et frotta un peu, comme quelqu’un qui tentait de se réchauffer les mains. «  Tu serais surprise, mais c’est pas tant compliqué d’apprendre un texte par cœur. C’est difficile quand tu le fais seul et que t’as aucun repère concret concernant quand dire tes répliques, mais dès que tu le fais en groupe, en italienne ou en tentative de mise en place, c’est presque automatique. Ton cerveau associe le texte à une action, souvent. » Il marqua un temps. « C’est long, je peux pas dire le contraire. Y’a plusieurs exercices pour s’aider à entrer dans la peau d’un personnage.  Mais c’est de la pratique, beaucoup de pratique, comme pour n’importe quoi, en fait. »

Cecil retourna  à son biscuit. On pouvait s’étonner de la lenteur avec laquelle il le mangeait – bien que Janis n’avait pas l’air de l’avoir terminé non plus. Il prit le temps pour le goûter comme il le fallait. Cecil était culinairement très compliqué à satisfaire et dès lors qu’il l’était, satisfait, il n’était pas question qu’il n’en profite pas. « Je préfère honnêtement jouer un rôle. Un acteur qui préfère le public est un mauvais acteur. Je sais pas si t’as lu La formation de l’acteur de Stanislavski ? Y’a un chapitre qui parle du contact : il y explique qu’un acteur qui préfère le public est égoïste puisqu’il arrive pas à établir un contact avec les autres acteurs et qu’il reçoit pas leurs tentatives de contacts à eux, vu qu’il est trop occupé à se pavaner. » Puisque toutes bonnes choses avaient une fin, Cecil termina son biscuit. Il se frotta les mains ensemble comme pour se débarrasser d’un reste de miettes de cookie. Suite à quoi il s’essuya les pattes avec l’essuie-main restant – pas qu’un biscuit  soit particulièrement salissant, plutôt Salomon qui était maniaque sur les bords. « Je jetterai un œil ! J’ai que vingt-huit ans, j’ai encore la vie devant moi. » Il rit un peu, pas tout à fait convaincu par ses propos.  Il se passa une main dans les cheveux et vint s’accouder à la table.  Il fut surpris lorsqu’elle mentionna qu’elle le verrait bien doubler des dessins animés, ce qui le fit sourire un peu trop radieusement «  Tu crois ? J’aimerais beaucoup, pour être honnête ! C’est drôle, mais j’aime ces genres de trucs qui font très enfantins. Ça met de la joie et de la couleur dans la vie de tout le monde… J’aime pas le monde triste et gris des adultes , alors si je peux semer un peu de joie en doublant des dessins animés, ça me rendrait plus heureux ! » Il coinça ses joues entre ses mains, regardant un peu autour par simple curiosité ; il n’aimait pas se concentrer sur une seule « bulle visuelle. » « Quand j’étais adolescent, j’étais animateur dans un camp d’arts, pendant l’été. Je m’occupais du groupe de théâtre. C’était marrant. J’ai pas refait ça depuis, mais j’ai déjà été dans une troupe ambulante de théâtre jeunesse  un été y’a pas longtemps. En fait, je travaille pas l’été vu que l’école est plus « en service », donc je devrais peut-être tenter de recommencer… » Il recentra son attention sur son interlocutrice, l’air un peu sérieux. Bien qu’il soit d’un naturel jovial et enfantin, il savait garder l’air sérieux lorsqu’il parlait de choses qu’il jugeait importantes.


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() message posté Sam 19 Déc 2015 - 22:45 par Invité
En groupe, en italienne ou en tentative de mise en place. Janis n'avait aucune idée de ce que ces deux derniers éléments voulaient dire mais elle hocha la tête, comme si elle saisissait absolument tout ce que Cecil lui disait. « C'est peut être plus facile d'associer les mots aux gestes, sûrement, mais pour les monologues, quand t'es debout tout seul devant le public et que tu parles pendant des minutes et des minutes, tu ne peux te raccrocher à rien. » L'idée même l'angoissait. Janis aurait trop peur d'oublier un paragraphe ou d'être distraite par un mouvement dans le public et perdre le fil de son discours. Elle chassa cette idée de son esprit. Elle n'avait jamais été doué pour les discours en public. « Mais je suppose que tout est question d'habitude. En tout cas cela ne m'empêche pas de vous trouver vraiment très forts, vous acteurs, vous avez beaucoup de mérite. Ça t'es déjà arrivé de jouer un personnage super éloigné de toi, dans son caractère ou ses valeurs ? »

Janis n'avait pas entendu parler du livre qu'il mentionnait et culpabilisa presque d'avoir une si faible culture générale. « C'est très intéressant comme point de vue. Avoir un contact avec le public reste important je trouve. L'acteur joue pour lui, il est complice avec lui, il accorde son jeu par rapport à lui ... Enfin tu sais mieux que moi, mais en tant que spectatrice je pense que je préférerais un acteur qui joue avec le public, par le regard ou par des petites répliques dirigées spécifiquement vers lui par exemple, plutôt que quelqu'un trop concentré sur son jeu et sur les autres acteurs. » Janis n'était jamais allée au théâtre mais elle avait eu l'occasion de voir quelques pièces à la télévision, néanmoins aucune ne l'avait assez intéressée pour qu'elle y reste devant du début jusqu'à la fin. Elle se garda bien de dire à Cecil qu'elle n'avait jamais vu une pièce en entier de sa vie. « Tu me diras quand tu feras une représentation un jour, je viendrai te voir ! » Elle aurait une bonne raison pour y aller, au moins. Janis Kipling au théâtre, voilà quelque chose auquel elle n'aurait jamais pensé.

Elle se retrouvait parfaitement dans les propos de Cecil concernant sa volonté de mettre de la couleur dans la vie des gens. C'était tout à fait elle, elle était contente qu'ils aient ce trait de caractère en commun. « Fonce alors ! Si ça te plait autant, lance-toi, essaie de voir comment tu pourrais faire pour y parvenir. Je suis persuadée que, quoi qu'on dise, si on a vraiment la volonté de faire quelque chose, on peut le faire. Pourquoi se mettre des barrières soi-même, si tu veux essayer, essaye, tu n'as rien à perdre ! Je suis sûre que tu pourrais trouver plus d'infos sur internet, s'il le faut il y a même des studios de doublage à Londres. Enfin quand même, c'est Londres quoi. » Il était important de garder les pieds sur la terre, Janis le savait, mais croire en ses rêves l'était tout autant. Janis aimait pousser les autres à se lancer dans ce qui les passionnait et leur donner du courage, mais avait-elle des rêves, elle ? En réalité elle n'y avait jamais vraiment pensé, elle avait beaucoup de centres d'intérêts mais pas une grande ambition qu'elle voudrait absolument accomplir. Elle se plaisait à vivre au jour le jour. Entre temps Janis avait machinalement posé un pied sur sa chaise et entourait son genou de ses deux mains. Elle venait seulement de s'en rendre compte et, finalement, ne modifia pas sa position. Elle connaissait Cecil depuis bien assez de temps maintenant pour qu'elle puisse se permettre de prendre ses aises, d'autant qu'elle n'avait jamais été à cheval sur les bonnes manières. Loin de là.
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() message posté Dim 20 Déc 2015 - 8:54 par Invité

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Cecil & Janis



« Je peux pas te contredire sur ça. Surtout que le monologue, c’est pas quelque chose de propre à la réalité, personne parle vraiment comme ça. Peut-être une minorité, maximum. » Il secoua la tête, l’air incrédule. Si quelqu’un connaissait une personne qui se parlait à elle-même dans le but d’exprimer ses ressentis et ce qui venait de se passer, veuillez-lui présenter : il aurait quelques questions à lui poser. Cecil dégagea pendant un instant la même impression qu’un paon en train de déployer ses plumes. Se faire dire qu’il avait du mérite – lui et tous les autres acteurs – flattait son égo déjà assez massif comme ça. «  J’ai déjà joué Don Juan du Festin de pierre de Molière. Ce type est terrible. J’ai pas du tout les mêmes valeurs ni les mêmes habitudes, mais c’est ce qui rend le rôle intéressant à jouer. Quand le personnage est trop proche de toi, c’est plus dur de plus être toi sur scène. Mais c’est sûr que pour les besoins du casting, on met pas n’importe qui dans n’importe quoi. Par exemple, si j’ai joué Hamlet plutôt que Claudius, c’est parce comparé à un autre, je dégageais pas une aura de Claudius du tout. » Cecil se pencha sur la table, par-dessus ses bras croisés. «  Par contre, ça veut pas dire que les rôles qui te ressemblent sont pas fun à jouer. J’ai adoré interpréter Benvolio, par exemple. » Parler de tout ça le rendit radieux. En fait, c’était que chaque rôle apportait avec lui son lot de d’émotions et de souvenirs. Lorsqu’ils étaient liés aux rôles en tant que tels, ils n’étaient pas toujours heureux, mais lorsqu’on les affiliait à la troupe, au processus qui avait mené au résultat, ils étaient, plus souvent qu’autrement, merveilleux. Salomon avait ce petit regard rêveur. C’était probablement pour ça qu’il avait choisi de ne pas devenir acteur professionnel : la pression reliée au métier l’aurait sûrement épuisé et tué à petit feu. « Ouais, je dis pas le contraire. Ce que je voulais dire, en fait, c’est que l’acteur «  qui joue pour le public » dans le but d’impressionner, surtout, fini par oublier que le public est là pour regarder une pièce et non pour le voir se pavaner ! » Le jeune homme joua un peu avec ses doigts. Les pliant et, surtout, les craquants. Il y avait des moments où il ne se sentait pas à l’aise à l’idée d’avoir des doigts – enfin, le sentiment était bizarre à expliquer, mais imaginez si vos doigts devenaient soudainement un corps étranger et que vous deviez les tripoter pour vous les rapproprier. « On présente une pièce la semaine après Noël. Le vingt-sept, le vingt-huit et le vingt-neuf. J’te donnerai l’adresse et les heures. » Juste mentionner ce futur événement le rendit un peu nerveux. Le genre d’angoisse positive, mais qui stressait quand même. Il gigota un peu trop des pieds et des jambes, les croisant-les décroisant,  se sentant coincé  dans ce petit espace.

Il tapa vivement ses mains sur la table – avec un certain contrôle, quand même, pour éviter de déranger les gens autour. «  Je vais foncer, d’abord ! » Il avait ce ton qu’avaient les recrues d’équipe de football américain dans les films pour adolescent – en beaucoup moins sauvage, par contre. «  C’est clair que si on essaie pas, on a jamais rien. J'veux dire, ça me coûte rien de juste aller passer une audition. C’est pas comme si j’avais déjà utilisé tous mes congés de maladie payés non plus. » Qu’il lança, les lèvres pincées et les cils battants comme quelqu’un qui savait amplement que ce qu’il faisait n’était pas tout à fait correct et responsable, mais qui essayait tout de même d’avoir l’air d’un ange pour la bonne cause. «  Et puis, si je réussi, tant mieux ? » Le jeune homme remarqua la position qu’avait prise la jeune femme. Ça le rassura, puisque depuis tantôt il s’entêtait à rester assis le plus droit possible. À son tour, il prit ses aises, s’assoyant en tailleur sur sa chaise, vu qu’elle était assez large pour le lui permettre – un des avantages d’être plutôt fin, c’est que ça  rendait la posture plus facile. Il posa ses coudes sur ses genoux et son menton dans ses mains. « J’me disais, t’as l’air d’une personne super créative, en fait, avec tes cheveux colorés et tout, tu dois probablement faire des arts plastiques ou un truc du genre ? » C’était un stéréotype, oui. Dans sa tête, il avait tendance à associer ce genre de couleurs de cheveux aux artistes visuels ou bien aux designers actuels et avant-gardistes….


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() message posté Dim 20 Déc 2015 - 23:18 par Invité
Janis resta songeuse. Elle espérait elle aussi que personne ne se faisait des monologues de la sorte à voix haute, surtout en présence d'autres personnes. Mais le monde était si vaste, il devait forcément y en avoir. « En tout cas on peut voir à ton visage à quel point ce domaine te passionne, je te souhaite vraiment de continuer à en faire autant que tu voudras. Et tu peux être sûr que je viendrai te voir ! » Elle ressortit de son sac le petit papier où il lui avait marqué son pseudo instagram afin qu'il y note également l'adresse du théâtre.

Il la lança ensuite sur le sujet des Arts Plastiques et un grand sourire illumina pour la énième fois son visage. « Oui c'est vrai que j'apprécie tout ce qui est artistique, que ce soit l'art ou la musique. On a formé un groupe avec mes frères et sœurs d'ailleurs, rien de sérieux mais le fait de jouer un instrument, n'importe lequel, et d'être en harmonie avec les autres est vraiment quelque chose qui me plaît. Quand on joue ensemble c'est notre moment à nous, on ne pense plus rien, on ressent la musique, on y plonge dedans, c'est incomparable comme sensation. » Elle se demanda si il jouait lui aussi d'un instrument mais garda cette question pour plus tard, à condition qu'elle s'en souvienne encore. « L'art en tant que peinture me plaît aussi, je n'ai pas souvent l'occasion d'aller dans des musées mais j'aime admirer les œuvres, chercher les petites détails. Il m'est arrivé de peindre aussi de mon coté mais ...» Janis se lançait dans un sujet périlleux, elle le savait. Elle ne voulait pas lui mentir mais elle s'était promis de ne jamais révéler son handicap à qui que ce soit autre qu'un membre de sa famille, ou quelqu'un de très proche. Elle ne voulait pas qu'on ait pitié d'elle ou qu'on la regarde d'une autre façon, l'achromatopsie était naturel pour elle, inutile d'être triste. Pourtant elle sentait qu'elle pouvait faire confiance à Cecil, elle eut même une demi-seconde d'hésitation qui heureusement se dissipa immédiatement. Si elle lui disait, elle le regretterait à coup sûr. « ... mais j'ai arrêté il y a quelques années, mes peintures n'avaient pas vraiment de succès. Ce n'est pas grave, disons juste que j'ai un rapport particulier avec les couleurs. » Comment être la plus sincère possible quand elle n'avait pas d'autre choix que lui dissimuler la vérité ? « J'en mets un peu trop par exemple et parfois sans prendre la peine de les estomper, du coup mes toiles deviennent trop vives, trop éclatantes et les contrastes entre les couleurs sont trop ... brutaux. L'art est subjectif, tu me diras. Donc je me suis mise au dessin, tout simplement, sans couleur, mais je n'ai pas de style particulier, mes dessins n'ont donc pas beaucoup d'intérêt. Je reproduis ce que je vois, en fait, c'est juste un passe-temps. » Ah comme Janis n'aimait pas se mettre en avant ! Elle n'avait pas de talent particulier, elle dessinait comme tout le monde, juste "comme ça" sans chercher à produire un chef-d’œuvre, pas la peine de s'étaler sur le sujet. Elle préféra donc laisser ses dessins de coté et parler d'autre chose avant de se sentir trop mal à l'aise. « Les autres formes d'art ne m'intéressent pas plus que ça en revanche, j'aime bien la littérature comme tu le sais mais les classiques m'ennuient un peu, et la sculpture me laisse indifférente même si c'est certainement l'un des domaines artistiques les plus difficiles. »
Allait-elle se lancer sur les couleurs de cheveux ? Une fois encore il s'agissait d'un sujet dangereux, Cecil pouvait lui poser toutes sortes de questions, sur comment elle choisissait ses couleurs par exemple, ou pire, sur celles qu'elle avait actuellement sur la tête. Elle n'en avait pas la moindre idée. En parler, ne pas en parler, elle hésita, hésita ... « Par contre j'adore colorer les cheveux, les miens surtout mais je fais aussi ceux de mon frère ou des amis volontaires. J'adore voir la réaction des gens dans la rue. En fait j'aime bien penser que les couleurs rendent les gens heureux. Que par exemple, ils me voient arriver avec un arc-en-ciel sur la tête et peu importe ce qui leur est arrivé dans la journée, ils vont se mettre à sourire. Je ne sais pas si c'est réellement le cas ? Mais c'est ce que j'aimerais, même si ça parait plutôt idéaliste. » Janis resta songeuse un instant. « Toi par exemple, quand tu m'as vue, qu'est-ce que tu as pensé ? "Tiens cette fille a l'air cool" ou, "oh comme elle est ridicule" ? » Si il l'avait vraiment trouvé ridicule, il ne l'aurait pas abordé comme il l'avait fait, mais après tout elle n'en savait rien. Janis se fichait assez de l'avis des autres, c'était sûr, mais elle se demandait quand même si ses cheveux étaient perçus positivement ou négativement par un étranger, histoire de savoir si elle se trompait sur toute la ligne ou si ses colorations toutes plus folles les unes que les autres avaient vraiment un bon effet sur les personnes qu'elle rencontrait.
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() message posté Mar 22 Déc 2015 - 8:33 par Invité

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Cecil & Janis



Cecil fut très touché lorsqu’elle lui souhaita de continuer à faire du théâtre et tout ça. Certes, il s’agissait d’une conformité : qui dirait à quelqu’un – qu’il connait à peine, précisons-le – qu’il lui souhaitait d’arrêter de faire ce qu’il aimait ? À moins d’être profondément méchant… Mais c’était une chose à laquelle il tenait tellement, de cœur et d’âme. Il récupéra le papier et y inscrivit l’adresse et les heures de représentations, prenant bien le temps de revérifier – de peur de l’avoir mal écrit. Il le rendit à sa propriétaire. Maintenant, c’était à son tour de l’écouter parler ; et il le fit religieusement. Il hocha la tête, le visage illuminé par la joie contagieuse de la jeune femme et l’image qu’il pouvait se faire d’une famille en harmonie. « Ça doit être génial de faire tout ça en famille. J’ai entendu, une fois, un reportage sur les groupes formés par des membres d’une même famille – les Jacksons 5 par exemple – , à la radio, et ils expliquaient que l’harmonie et les liens étaient plus forts que ceux d’un groupe formé par des gens qui ne sont pas liés par le sang ou, juste, la famille en général et, que du coup, ça se sent dans leur musique. Ça a quelque chose de magnifique, je pense. » Cecil pianota un peu sur ses genoux. Il aurait souhaité savoir jouer du piano, mais ça demandait beaucoup de concentration. Il était vraiment trop hyperactif et il était persuadé que s’il tentait, tous les compositeurs célèbres – et morts, au préalable – se retourneraient dans leur tombe à un point tel où ils ne cesseraient de tourner. Mais en soi, il pensa que la musique n’était pas tant différente du théâtre : le rythme, le contrôle et toutes ces choses y étaient très importants.

Salomon fronça les sourcils lorsqu’elle dit avoir arrêté la peinture. Il était un peu déçu, voire attristé. Lorsque quelqu’un disait arrêter par manque de succès, ça ne pouvait que nous frapper lorsque nous étions aussi artistes. Cecil posa la paume de ses mains sur ses cuisses et s’avança un peu – bien que ce ne soit guère confortable –, s’apprêtant à lancer ce qu’il considérait comme une « Vérité » avec un grand v. « Van Gogh a jamais été reconnu de son vivant. S’il pouvait voir jusqu’où a voyagé son œuvre, d’hier à aujourd’hui, je pense qu’il serait extrêmement fier. Le succès d’un tableau réside dans l’œil de celui qui le regarde. Peut-être que t’as juste pas trouvé les bons yeux.  Mais pour le noir et blanc, c’est pas mal non plus. Surtout en dessin ! » Salomon, bien entendu, devrait écouter les « dictons » qu’il envoyait aux autres, ça lui serait probablement de grand secours. S’il avait choisi de ne pas se lancer dans le théâtre professionnel, hormis l’énorme pression, c’était peut-être un peu puisqu’il doutait de sa capacité à être « professionnel comme il le fallait». En vrai, Cecil pensa que la description que Janis lui fit de son usage des couleurs représentait quelque chose de plutôt chaotique qui, dépendant du point de vue, pourrait être plutôt intéressant. Simplement, il n’en savait rien et il n’en saurait fort probablement jamais quoi que ce soit. Il haussa les épaules. « Tout le monde devrait s’adonner à une forme d’art, même si c’est qu’un passe-temps je pense. Ça permet d’extérioriser tellement de choses… J’te comprends pour la littérature classique. J’ai du mal à tenir jusqu’au bout, parfois, mais je fais un effort. J’avais un prof, à l’école secondaire, qui m’a dit que pour forger ses goûts, il fallait parfois s’adonner à des lectures, par exemple, que l’on n’aimait pas trop. »


Le jeune homme ne se sentait plus très confortable, les jambes en tailleurs sur une chaise qui malgré sa largeur restait plutôt étroite. Il en déplia donc une qu’il laissa pendouiller face à la chaise.  Il buvait ses paroles. Il admirait qu’elle puisse faire tout ça avec les cheveux des gens. Lui, il aurait peur de les abîmer  ou, pire, de les tuer. Rendre quelqu’un chauve aurait été sa plus grande peur s’il avait été coloriste. « Honnêtement, en te voyant, j’ai pensé que t’avais l’air sympa. C’est vrai que la couleur de tes cheveux m’a attiré : ils se démarquent tellement ! » Cecil hocha vivement la tête, en de grands mouvements. Tout ces gens aux cheveux de couleurs loufoques étaient, dans sa tête, des espèces de phares uniques et motivants auxquels pouvait s’accrocher l’humanité lorsqu’elle était en dérive. «   C’est un peu idéaliste, oui. La société dans laquelle on vit est tellement portée au jugement, c’est horrible. Mais même si tout le monde pense pas positivement en croisant quelqu’un avec une coloration comme la tienne, par exemple, ceux qui comptent sont ceux qui savent apprécier.  Personne, dans un monde aussi déprimant, peut ignorer un flot de couleurs comme ça. » Cecil tapota la table avec ses index, en alternance, comme s’il jouait d’un quelconque tambour. «  Je crois qu’en faisant ça, tu rends un peu service aux gens. C’est ce genre de détails, comme les cheveux colorés, qui permettent à un individu de se sortir de la masse et d’exprimer plus ouvertement sa personnalité. » Salomon semblait un peu dans sa bulle : il pensa à ses parents qui lui avaient toujours empêcher ce genre de choses, quand il était jeune, le forçant à une certaine conformité qu’il trouvait totalement aberrante et trop proche, il croyait, de la censure. « C’est quoi qui t’a amenée à faire ça, en fait, ce qui t’a poussée à colorer les cheveux plutôt que les ongles, admettons ? » Il rit délicatement. En effet, beaucoup auraient pu choisir l’option facile et simple qu’étaient les ongles.
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() message posté Mar 22 Déc 2015 - 21:40 par Invité
Janis acquiesça. En effet, elle n'était pas certaine de ressentir les mêmes sensations en jouant avec des personnes extérieures au cercle familial. Étonnament cette situation lui était rarement arrivée, elle avait toujours joué avec un membre Kipling, ou alors seule, mais presque jamais avec quelqu'un d'autre. « Je veux bien le croire. Je ne pense pas qu'il y ait quelque chose de plus puissant que le lien qui relie deux personnes d'une même famille. Je ne pourrais pas vivre sans eux, cela doit certainement se répercuter dans notre musique. Tu joues d'un instrument toi ? Ou tu chantes, peut être ? » Elle avait prononcé cette dernière question sur le ton de la plaisanterie mais qui sait, Cecil la surprendrait peut être.

«  Le succès d’un tableau réside dans l’œil de celui qui le regarde. Peut-être que t’as juste pas trouvé les bons yeux. » Cecil avait tout à fait raison par rapport aux yeux du public, pourtant Janis ne put s'empêcher de rire. « Non mais vraiment, dans mon cas ce n'est pas une question d'yeux, je crois que mes peintures sont vraiment trop colorées. » Elle insista sur le "trop", pourtant la question de l'intensité des couleurs n'était pas ce qui dérangeait le plus les quelques personnes qui avaient vu ses productions. C'était surtout le décalage avec la réalité qui frappait les gens. Combien de fois lui avait-on demandé pourquoi son ciel était rouge, ou pourquoi ses arbres étaient représentés en bleu, comme s'il y avait une forme de signification derrière ces choix étonnants. Toutes les couleurs étaient de simples nuances de gris pour elle, comment pouvait-elle savoir ? Alors elle se lançait dans de grands discours sur le sens caché de ses "œuvres" afin d'épater la galerie, elle prenait même plaisir à aller chercher loin, très loin le pourquoi du comment. Janis en avait conclu qu'il y avait deux types de personnages : ceux qui lui disaient clairement qu'ils ne comprenaient rien et ceux qui faisaient mine de tout saisir. Mais ce qu'elle aimait par dessus tout était d'entendre les théories des autres sur ses dessins. Elle aurait adoré, si elle avait eu plus de talent, exposer ses tableaux et écouter ce que racontaient les soi-disant critiques d'art. « Je suis d'accord avec ça, c'est important de savoir ce qu'on aime ou pas, connaître nos limites. Je suppose que c'est à ça que te sert ton cahier, extérioriser tes sentiments, tout en les gardant pour toi par exemple ? ».

« Personne, dans un monde aussi déprimant, peut ignorer un flot de couleurs comme ça. »  Cette remarque la fit sourire. Il avait raison, et en cela résidait la démarche de Janis, celle de colorer un monde qui semblait en avoir grand besoin. Lorsqu'il lui dit qu'elle rendait service aux gens, Janis fut si touchée qu'elle eut envie de se lever pour l'embrasser sur la joue. Elle était tellement contente de voir que quelqu'un qui était un parfait inconnu quelques heures plus tôt pouvait tenir pareil discours ! « Je crois que j'ai commencé à les colorer après ... Disons qu'il arriva un moment où ma mère ne fut plus en mesure de s'occuper de nous et on a traversé une période assez difficile et plutôt triste, et j'avais envie de remettre de la couleur et de la joie dans notre monde. Les ongles, personne ne remarque des ongles, par contre les cheveux oui, ça se voit immédiatement. Au départ je l'ai fait pour les autres, pour montrer que ce n'est pas parce qu'un malheur nous tombe dessus qu'on doit se laisser abattre et broyer du noir. » Montrer surtout que ce n'était pas parce qu'elle ne voyait pas les couleurs qu'elle devait forcément s'habiller en noir ou en blanc. Avec ses cheveux, Janis disait d'une certaine manière merde à  son achromatopsie. Pour elle c'était presque devenu une thérapie.  

Son téléphone se mit brusquement à sonner et ce fut à ce moment là qu'elle reprit vraiment conscience du temps. Il faisait nuit dehors, et même si elle parcourait inlassablement les rues de Londres tous les jours, elle ne se réjouissait pas à l'idée de devoir traverser à une heure tardive les ruelles sombres et désertes qui la mèneraient chez elle. Elle n'avait pas envie de lui dire au revoir pour autant. « Il commence à se faire tard ... Je pense que je ne vais pas trop tarder. » Elle le regarda droit dans les yeux. « Cecil, je suis enchantée d'avoir fait ta connaissance, j'aime discuter avec toi et j'espère vraiment que l'on se reverra. Tu sais où me trouver de toute façon, je travaille au cinéma toute la semaine, et moi je viendrai te voir au théâtre. Si tu entends quelqu'un applaudir plus fort que les autres, ce sera moi. Mais je ne te ferai pas honte, t'en fais pas ! » Elle fit glisser son téléphone vers lui pour qu'il y entre son numéro, et ajouta avec un sourire. « Amis ? »
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Anonymous
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() message posté Jeu 24 Déc 2015 - 19:09 par Invité

Coffee Enthusiast
Cecil & Janis



«J'ai pas du tout la patience pour jouer d'un instrument. Du tout. » Cecil secoua vivement la tête. Lui + un instrument = tout à fait terrible. Il se souvenu de la fois où il s'était ''accidentellement'' inscrit à l'option musique, au secondaire. Si sa professeure avait pu l'assommer à coups de flûte à bec, croyez-moi elle l'aurait fait. « Mais je chante. Je suis pas le meilleur, mais c'est mieux que rien. J'ai juste pas trouvé mon niveau idéal de voix, mais ça viendra.» Quoiqu'il n'avait pas beaucoup eu la chance de chanter ailleurs que dans des karaokés, ce qui était désolant. Instinctivement, il se mit à fredonner l'air d'une chanson qu'il avait en tête. C'était pas le truc du siècle, il fallait remercier les centres commerciaux et leurs chansons de Noël ringardes dès que sonnait décembre. Il se tut. De toutes les façons, le ton plaisantin qu'avait utilisé Janis était approprié. Voir les mimiques de Salomon lorsqu'ii chantait n'avait pas de prix. Enfin, Cecil s'était attaché au semblant de plaisanterie de la jeune femme : il croyait sincèrement qu'elle plaisantait lorsqu'elle disait que ses peintures étaient trop colorées. En effet, Cecil pensa que rien ne pouvait être ''trop'' coloré. Un air perplexe s'était emparé de son visage. Il voulu s'expliquer – ouvra même la bouche pour le faire, laissant échapper un léger ''mais'' – il sen empêcha considérant que des goûts et des couleurs on ne pouvait discuter. Le jeune homme fronça les sourcils lorsqu'elle parla de son cahier. Par pur réflexe, il le prit dans ses mains et le feuilleta un peu avant de le poser sur ses genoux. À vrai dire, il n'avait jamais songé à la signification que ce tas de feuilles reliées pouvait avoir. Pour lui, ce n'était rien de tant spécial.« À vrai dire, on peut dire ça comme ça, même si c'est pas son usage principal. Quand j'ai commencé à faire ce cahier, c'était que pour me rappeler des gens, de leur nom surtout, et de ce que je voyais d'intéressants. Mais je suppose qu'au fil du temps, il a mué !» Salomon rangea son cahier dans son sac, commençant à trouver qu'il occupait beaucoup trop d'espace. Il aurait dû le faire plus tôt, il n'aurait pas eu cette petite irritation de background.

Le secrétaire se redressa, tirant une moue désolée lorsqu'elle parla de sa mère. C'était triste, il pensait. «Je vois... Alors c'est pas qu'esthétique. C'est bien quand les chose ont de vraies significations !» Il sourit. Quand le téléphone de Janis sonna, il sursauta. Il en profita un instant pour regarder sa montre. Bordel, il allait manquer le nouvel épisode de sa série préférée. Les désavantages d'être trop sociable. « Ouais... Je pense que j'vais pas tarder à filer, non plus... J'ai encore pas mal de trucs à faire.» Ça l'inquiétait beaucoup. Il avait envie de dormir, ce soir, mais partie comme c'était, il rêvait en couleurs. Salomon soutenait le regard de la jeune femme. Il souriait. Il était content qu'elle ne le déteste pas et même qu'elle ait envie de le revoir. Il hocha la tête. « Je tendrai l'oreille, alors !» Le jeune homme enfila son manteau, qui jusqu'alors reposait sur le dossier de la chaise, mais son geste fut interrompu par Janis qui lui tendait son téléphone. Le damoiseau le prit et y inscrivit son numéro. Sagement, il lui rendit. Son regard pétillait. « Amis, sans aucun doute ! »Il fini d'enfiler son manteau, enroula son foulard autour de son cou. Il prit son sac et se leva  finalement, poussant comme il le fallait la chaise sous la table. Il alla payer le café qu'il s'était commandé en mi-soirée et il trottina vers la porte, envoyant un joyeux signe de la main à Janis en guise d'au revoir.
AVENGEDINCHAINS
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