"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici call up to listen to the voice of reason, and got the answering machine (lexie + julian) - Page 2 2979874845 call up to listen to the voice of reason, and got the answering machine (lexie + julian) - Page 2 1973890357
Le Deal du moment : -38%
Enceinte colonne – Focal Chorus 726 – Noir ...
Voir le deal
245 €


call up to listen to the voice of reason, and got the answering machine (lexie + julian)

 :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Ven 14 Oct 2016 - 23:48 par Invité

“There are darknesses in life and there are lights, and you are one of the lights, the light of all lights.” Les os coulaient sur la pierre. Tout à coup, je me sentais vaciller vers le mur. La surface lisse du béton, de la peinture, des choses réelles. Mon corps se perdait dans la sensation physique. La courbe raide. La froideur qui occultait la pensée. Je voulais m’évader loin de cet hôpital, prendre Alexandra par la main et la guider sur les pavés de Londres. Le parc était sublimé par les rayons du soleil. Il était trop tôt pour respirer. Trop tard pour dormir. Je pinçai les lèvres en fixant la rambarde. Le lit était fixé sur le sol. Il prenait la direction du ciel, invitant les cœurs malades à se rejoindre sur l’horizon. Je ne cillais pas. Je n’écoutais plus. Le silence s’infiltrait entre les craquelures de ma peau. Il s’amenuisait dans ma poitrine, porté par les oscillations effrénées de mon thorax. Et si je devais m’arrêter ? S’il m’était possible de raisonner avec maturité ? Je ne serais pas là. Je ne serais pas venu jusqu’ici. Je tournais en rond, le souffle alourdi par la colère – par le don d’une parole injurieuse. J’avais perdu ma seule chance. La médication ne servait à rien. Parce que je refusais son effet. Je refusais la guérison et la quiétude de mes longues journées de réflexion. L’inspiration était vivante. Elle se battait, elle luttait contre l’accalmie. Je serrais les poings autour de mes poches. Je défiais la silhouette longiligne de Thomas et son flegme trop assuré.Tu mens. Il miroitait une aisance qui ne lui appartenait plus. Parce que nous étions tous fragiles. On s’effondrait entre les plis des draps, sous les injections de sédatifs et de morphine. Elle était la première. Mais nous étions les derniers. Je le savais. Ma folie me conduirait vers l’échafaud. Quant à lui, c’était son despotisme. Les fragments de son âme solitaire. Il n’était pas un aigle. Parce que je ne voyais pas ses plumes. Et si elles étaient là, ce n’était que des reflets de goudron. Des arabesques séchées qui ne volaient nulle part. On ne pouvait pas le toucher. Ni le contraindre. Mais il ployait sous sa propre volonté. Il choisissait, sciemment, l’échec. Son existence le blasait. Et la mienne, était ennuyante. Il parait. Je souris en haussant les épaules. Les souvenirs s’élevaient au-dessus de la vase. Sa rivière avait roulé vers le petit lagon qui entourait ma maison. J’avais trempé mes pieds dans l’eau auparavant. Je connaissais la sensation. Je savais me noyer aussi. Ma bouche se crispa dans une grimace douloureuse. Je n’étais pas assez fort pour contredire. Mais je résistais aux coups. J’avais résisté pendant des années. L’odeur du sang avait fermenté mes désirs, et c’était la rage qui m’avait ramené à la vie. C’était la rage que je vénérais, la nuit, lorsque mes mains se tordaient sur la croix. Ma religion. Mon église. Le Dieu hypothétique. Je les étreignais du bout des doigts. Je priais dans l’habitude, parce que nous avions besoin de garder une mesure de foi. Sans optimisme poussé. Sans louanges adressées aux ancêtres. Seulement, dans au fond du trou, dans l’entassement d’un cœur esseulé.
L’échange était biaisé. Je m’exprimais encore, la voix percée une fois de plus. Depuis que j’étais arrivé – la lune avait recouvert les stores. Et la chambre s’était ternie. La lumière me semblait trop loin. Je traquais l’ondoiement des astres à travers la vitre. Je me tournais à contre sens. Et mon cou se courbait dans la vérité. Alexandra m’avait quitté. Le teint ivoire, les joues creusées par l’insomnie. L’odeur des liquides physiologiques, des substances injectables. Je réalisais la tristesse de ma petite sœur. J’effleurais son désespoir derrière un sourire loquace. Quoi maintenant ? Je n’avais plus qu’à être d’accord. A respecter un choix différent. Une lassitude non partagée. Pourquoi ce déni ? Mes paupières se fermaient sur son expression. Je ne voyais plus sa condition. Seulement, les gerçures sur ses lèvres. L’éclat, tantôt vermeil, tantôt opale de ses yeux qui pétillaient. Elle était drôle et intelligente. Probablement, plus que moi. Puisque j’avais renié ses vrais sentiments. Je n’avais pas l’aptitude pour la sauver. Mais je l’avais poussé, comme les autres. Je l’avais contraint à mener une existence perdue d’avance. Pour nous. Pour Sam. Parce qu’une journée de plus, c’était une journée de bonheur. Un espoir illusoire. Je lui devais mes plus belles rencontres. Mes délires d’abrutis et mes jérémiades d’amoureux. Tu respires, on vit. Il ne s’agissait plus d’elle. Elle reposait en demi-teinte afin de perpétuer une promesse devenue fatigante. Toutes ces exclamations, ces réalités parsemées de vérités, d’ironie tranchante et de provocation. La langue était une larme. Elle gouttait sur le menton, formant une petite lucarne dans la pénombre. Une pointe métallique qui pouvait couper le monde. Je tendis les bras vers les épaules de Thomas. J’écrasais le poids de mes frustrations sur son squelette gris. Il était trop décharné pour me repousser. Sa colonne claquait contre le mur et je m’abaissais pour le rejoindre. Plus de violence. Plus d’emphase. Quelle différence ? Je ne voyais plus Lexie. J’oubliais son soupir derrière. Mon prénom s’évanouissait entre les fluctuations du vent. C’était sans elle que j’avançais. Elle avait menti aussi. C’était mon tour. Soyons la ruche épineuse des abeilles. La structure fermée qui collait dans le bois. Mon souffle s’écrasait sur le visage du professeur. Son savoir contre ma philosophie. J’étais le fils de l’ivrogne. Et il était l’enfant de quelqu’un. Je ne me souvenais plus. Je l’avais déjà frappé. Je m’étais dérobé à mon image, prenant peu à peu, les formes de George Fitzgerald, de sa vanité courroucée par le manque et le deuil d’une mère que j’avais détesté. Oui vas-y ! Elle servait à ça, ma colère. Donner de la bienveillance. Parce que je n’attendais plus. J’avais perdu mon impatience sous les jougs d’un sentiment mal contenu. Je ne voulais plus retenir nos mensonges. On pouvait tout s’avouer. J’étais détraqué. Je voulais l’agressivité, les mots qui ne venaient pas, m’avaient rendu acide. Lexie, si tu te réveilles pas tout de suite. Tu seras comme lui. Tu auras le visage noir et personne ne comprendra pas. Tu laisses voler ta lumière. Tu pries pour la tempête et je m’accroche à ton rein. Je supplie pour qu’il pompe plus vite. Ma gorge se serra sous ma prise. J’en avais rêvé. Et je le vivais. Mes ongles s’enfonçaient dans le vide. Ils tremblaient, indignés par la virulence d’un mouvement que j’avais juré de réprimer. Mais j’étais faible – j’avais peut-être besoin d’une perfusion. Tiens. On ferait mieux de se balader, perchés à l’intraveineuse. Ils méprisaient ma violence, le grain de folie qui perlait dans mes iris agacés. Ils jugeaient mon enfance, mes troubles de comportements. Mais ils ne pouvaient pas ressentir mon histoire. Ils n’avaient jamais été là – tous les deux. Ils n’étaient qu’une seule personne. Un oiseau virevoltant dans un nuage que j’avais soufflé du haut du balcon. Je savais voler aussi. J’avais atteint les sphères célestes, comme une proie, et maintenant comme un prédateur. Je reconnaissais la fausseté de mes logiques. J’assumais mes erreurs et ce tord en particulier. Et c’était là, la raison. J’avais lâché les os craquelés de l’homme pour laisser la vermine s’échouer. Il souriait, parce qu’il était inatteignable par l’esprit. Mais son corps était cassé. Son corps portait l’empreinte de ma main. Et bientôt je joindrais son âme au reste. Il pouvait tomber. La chute était inévitable. Hier, je me croyais heureux. J’étais le mari le plus comblé de la galaxie. J’avais embrassé la joue de mon amante. Mes doigts avaient roulés sur son ventre rebondi, puis sur l’arc indistinct de ses jambes paralysées. Etait-ce réel ? Depuis quand datait hier ? L’ombre d’un doute traversa ma tête. J’avais mal. Comme si la matraque avait percuté mon crâne. Comme si mon genou avait éclaté sur le bord de l’escalier. La voix de mon père résonnait. Elle nous réunissait encore. Je me redressai légèrement, pris entre les griffes de la dérision. Les paroles. La vergogne. Je pouvais encore utiliser ces armes. Mais cette victoire ne se suffisait plus. J’étais dérangé, assoiffé d’une douleur physique qui grondait dans mes entrailles. C’était l’obsession. La position de force dans le chaos. Ils détenaient le secret inavoué. Et je m’étais lassé de décortiquer leurs caractères convergents. J’en avais assez de tenir au milieu, entre le feu et la glace. Ces éléments ne m’appartenaient pas. Mais le sang qui s’ecchymosait sous ma peau était à moi. Je regardais ses teintes et ses nuances. Je fléchissais si près de Lexie, pour qu’elle se tienne à mon équilibre. Mais c’était moi qui avais besoin de support. Elle vacillait entre mes cils. Et j’étais tenu pour coupable. J’étais l’unique responsable de ses efforts. Mon attaque était vaine. Autant que ses tentatives de m’arrêter. Parce que j’avais franchi cette barrière un million de fois. Et Ginny n’était pas là pour me ramener à l’accalmie. Thomas ployait contre le mur, son contact rugueux, pouvait-il le contenir dans mon aigreur ? Je m’étais éloigné, mais la rage était encore là. Elle s’épandait sur les couleurs de l’hôpital. Dans les tubes et les bouteilles de saccharose. Soyons clairs, je n’avais plus confiance. Je me battais pour un bout de vérité. Pour une prise de conscience que je n’avais pas imaginée avant de les rencontrer, ensemble, ici, trop intimes pour être un couple. Assez proches pour devenir un. Lexie me regardait de manière étrange. Elle voulait me réprimander mais elle ne faisait que me blesser. Parce qu’il n’y avait plus ce voile opaque derrière le masque. Je déglutis en la laissant s’allonger sur le matelas. Sa poitrine semblait si petite sous les draps. Elle était entièrement réduite en ces lieux. Ses bras vagabondaient sur le tissu, chétifs et engourdis. Je fermai les yeux une dernière fois. Je m’imprégnais de notre illusion. Puis je relevai la tête, les traits grimaçants. Elle adressa un regard à Thomas. Et il s’assit sur ma chaise. Son corps s’harmonisait avec la maladie. Il souffrait aussi – avec une moindre humanité. Mais il était aussi condamné. Il mourrait jeune. Mais il était déjà vieux. « Tu ne m’as pas menti. Tu sais donner des leçons aux gens qui les méritent.» Je pinçai les lèvres. Puis je laissai mon rire fuser dans la chambre. Je n’étais pas le seul. Il en avait rêvé aussi. Pouvait-il le confesser ? Il avait fantasmé sur notre querelle depuis le banc. Je savais qu’il se moquait de nos sentiments. Mais il était resté suspendu aux feuilles d’automne, durant un moment, dans l’attente d’un geste violent. Il voulait le sang. Sentir son odeur dans la nicotine qu’il absorbait par bouffées. Et ça, Lexie ne le comprenait pas. Elle aurait pu. Cela dit, je me gardais de lui montrer. La lumière reposait sur nos silences. Elle nous dévoilait, tous. «Ah bon. Personne ne mérite pourtant. » Je ne l’avais pas mérité. Je haussai les épaules en rangeant ma rancune. Mon poignet tremblait encore. Je m’avançais vers Thomas, la démarche claudicante. Mon cœur s’efforçait à garder le rythme. Mais j’avais perdu le fil. J’affichais une mine crispée, adressant un regard à Lexie, puis à son doublon. Comment avais-je pu l’abandonner ? Quand avait-elle choisi de tomber ? Je me devais de l’accepter. Je m’obligeais à respecter. « Mea cupla Julian. Je ne voulais pas vous déranger dans vos échanges, je sais que c’est une manie chez moi que de le faire. J’aurais dû appeler avant de venir. Mais l’hôpital était sur mon chemin.» J’arquai un sourcil en me glissant dans sa direction. Il m’intimait le calme, la sérénité ? Toute une liste de conneries ? Pour maintenir la civilité ? Une sorte de psychologie inversée ? Mais je m’en fichais. Il était mon échappatoire. Il était mon seul moyen pour évacuer. Je tapai sur son siège afin de le faire vaciller. Ce n’était pas fini. Mes démonstrations étaient longues. Et je ne survivais pas. Ma voix s’éternisait sur les balises rauques. La naissance de cette folie était un art. Une damnation. Putain, Lexie allait mourir. Et ce n’était pas normal. J’avais refusé de le voir. Je ne voulais pas le ressentir. Je ne pouvais pas. La pièce se figea tout à coup. Je lui en voulais pour cette fatalité. De la même manière que mon père, m’avait détesté pour Aïda. «Tu sais tout c’est ça ? Et ça te sert à quoi la science infuse ? Tu peux renverser le temps, nous donner juste un peu de temps ? T’arriverais à faire l’impossible. Ou tu veux juste sourire pour cacher que ta clavicule a pété entre mes doigts ? Si t’oublies une seconde que t’es qu’un pauvre con. Tu pourrais voir que c’est mal. C’est mal de traiter les gens qu’on aime comme ça. Et si elle part. Quand elle part …» Je m’arrêtai, brusquement. Je restai figé sur place. Elle voulait partir. Ça la fatiguait de résister. Je me tournai pour observer Lexie.
Je ne parlais plus.
Je m’éteignais.
Et je m’allongeais sur le sol aussi.
Je trouvais une place dans leur univers.
Quand elle part. Je dis à dieu. C’est tout.
Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
London Calling. :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
Aller à la page : Précédent  1, 2
» Madilynn L. Delfino ∞ Listen to my voice it's my disguise
» I find a reason for me to change I used to be and the reason is you-
» Fall, fall, fall so hard (+) Lexie & Julian
» milo - you call me an alcoholic, i just call it a damn good time.
» (fb) call it fate call it karma + elea with love ♥

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
-