Noah Avery- “Je mets au défi la vie"

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Le crépuscule émerge créant des couleurs orangées et rosées. Londres s'éveille petit à petit sous ces faisceaux de lumière... Bientôt le soleil ne tarda pas à se faire plus éblouissant venant atteindre les chambres des habitants londoniens encore endormis. La chaleur vient alors chatouiller les corps et les draps immaculés. Les souffles sont réguliers annonçant un sommeil profond.


Allongée sur le vente, ses cheveux s'étalent gracieusement le long de son dos atteignant le début de ses reins. Elle affichait un visage serein, il affichait un sourire faible empli de promesse; elle était magnifique. Noah écoutait attentivement sa respiration. À ce moment là, il se cru plongé dans une insouciance passée.
Les doigts de l’anglais attrapèrent discrètement une mèche de ses cheveux blonds. Ses yeux s'attardèrent sur les jeux d'ombre qui prenaient place le long de sa colonne...

«  Que ressentez vous à ce moment précis » , cette voix austère et froide le fit sortir de ses songes. Noah, assis dans un fauteuil capitonné en cuir, leva le regard vers son interlocutrice. Il haussa simplement les épaules ne désirant pas expliciter ses émotions et partager ce moment simple.
«  Lui avez-vous déjà parlé de votre mère? » , cette question le fit grincer des dents. La réponse semblait évidente... Pinçant les lèvres, il secoua la tête et répondit un « Non ».
La psychologue se contenta de prendre des notes. Le silence se fit pesant comme rempli de sous entendus- d'ailleurs elle ne tarda pas à afficher une mine contrite.
« Quoi? » s'interrogea le jeune homme sourcils froncés.  
« Toute relation amoureuse doit se baser sur la confiance. Cela l'est d'autant plus pour vous, ce n'est pas... » reprit-elle.
Le Londonien ne tarda pas à lui couper  la parole.
« Sain? Sage?  » Un rictus prit place sur ses lèves, il cherchait le regard du médecin. « J'en ai conscience. Vous me le répétez assez. »  Il se leva de manière nonchalante, déclarant que la séance était finie.  La porte de la pièce claqua à sa sortie.

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«  Salut maman ». Noah appuyé contre le chambranle de la porte regardait sa mère s’exercer au violon. Cette dernière s’arrêta instantanément de jouer offrant un sourire merveilleux et empli de joie à son fils. « Noah! », elle se précipita vers son ce dernier qu’elle prit dans les bras.
Le jeune homme brusqué se laissa emporté, plongeant sa tête dans les cheveux de Kathleen et humant son odeur.
La femme se recula, regardant son garçon avec fierté. «  La représentation approche, il faut que je m’entraine »
Le jeune Avery hocha la tête, sourire faible aux lèvres. Sa génitrice retourna à son exercice.
Une demi-heure s’était écoulée. Noah était assis sagement sur une des chaises de la pièce, la regardant exécuter un Nocturne de Chopin parfait… Il n’osait même pas l’arrêter. Ses traits avaient durcis avec la maladie. Néanmoins quand elle jouait, ses humeurs étaient calmes, elle trouvait une sorte d’équilibre.
Soudain, ses doigts flanchèrent et la corde cassa sous le mauvais accord.
« Ce n’est pas parfait … » dit-elle mâchoires serrées.
« Maman, tu t’acharnes », « Tais-toi! » cria-t-elle presque. Elle lança le violon au sol avec violence.
« La représentation » répétait-elle alors sans cesse en se levant de sa chaise, triturant ses doigts. Le jeune homme se dirigea vers cette dernière posant sa main sur son épaule. Kathleen se retourna. Il posa une attention particulière à ses mains: ses doigts étaient en sang dû à son acharnement. Il aurait dû le vérifier dès son arrivée.
« Laisse ça » rétorqua-t-elle en retirant vivement ses mains. La chaleur de leur rencontre avait disparue. Un soupir traversa ses lèvres, «  J’y vais »
« Je te l’interdit! » hurla-t-elle. «  Tu ressembles bien à ton salopard de père! Toujours à t’échapper », son ton était venimeux.
Noah resta planter devant la porte, muet, le regard dans le vide. Kathleen s’approcha vicieusement de son fils , se postant alors devant lui. Sa main droit lui frappa la joue « Sale bâtard »

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Adossé au mur extérieur de la clinique, l'agent artistique savourait sa cigarette.
« Un jour sans n’est-ce pas? » demanda le médecin. « Il sont nombreux ces temps-ci » répondit Noah.
Le médecin acquiesça à contre coeur.
«  Elle m’a parlé d’une représentation. La dernière où elle devait jouer du Chopin remontait à… » , « 10ans » coupa le psychiatre. « La bipolarité peut entraîner de nombreux troubles du comportement. Votre mère perd la notion du temps… » continua-t-il.
«  Alzheimer? » demanda le londonien.
«  Elle a parfois des pertes de mémoires. » Le jeune Avery ferma les yeux et passa une main sur son front; la situation devenait de plus en plus ingérable.

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L'Iphone vibra contre le comptoir de la cuisine; Noah jeta un rapide coup d'oeil. «  Qui est-ce? » demanda une voix féminine.
Le jeune homme baissa le gaz et déposa la cuillère qu'il utilisait plus tôt pour tourner les gésiers. Il se tourna vers l'individu; elle était à un mètre. «  Personne. » affirma le londonien avant de lui déposer un baiser sur les lèvres. Il attrapa son téléphone et s'écarta de la cuisine.
« Au sujet du dîner...  »reprit-elle. Le jeune Avery se crispa et laissa échapper un juron.
Il lui fit de nouveau face. «  J'ai un rendez-vous professionnel ce soir là »
La jeune femme soupira, leva les yeux au ciel murmurant un «  Je vois » puis elle prit ses clés ainsi que son sac à main.
«  Où vas-tu? », elle ne répondit pas à sa question, se contentant de lui lancer un regard froid, puis elle claqua la porte de leur appartement.

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