Apogée d’un boxeur essoufflé

Né dans une famille moyenne du Tennessee, j’ai vécu mon enfance dans le microcosme du sud est américain. Là-bas tout était simple, ou peut-être était-ce l’époque qui voulait ça. Mais pour dire que ces années où mon enfance se déroulait, je n’avais encore pas conscience de ce que la vie pouvait nous offrir de plus brutal.

Habitué à de modestes moyens, je n’ai jamais envié les dispositions privilégiées du voisin, mais pour dire vrai, les voisins n’étaient pas beaucoup mieux lotis que nous. Chacun travaillait pour s’en sortir, les gens étaient souriant, accueillant et j’aimais vivre dans ce climat de confiance. Autant dire que j’étais encore un peu jeune, naïf peut être.

J’ai évoluer dans un cadre où chacun avait l’habitude d’aider son prochain, quand on n’a pas grand-chose, on connait la valeur de ce rien qui nous est chère. Je n’avais pas idée qu’un jour j’en viendrais aux poings pour gagner le respect des foules. A l’âge de 6 ans mes parents m’inscrivaient à la boxe pensant que ça me permettrait de m’épanouir.

Quand on m’a inscrit, j’étais contre, je trouvais ça tellement barbare, je n’ai jamais été un adepte de la violence, et pourtant quand on y goute, ça vous gagne à un point qu’on en redemande. Sur le ring j’avais le droit de laisser ma rage sortir, et je dois dire que j’en ai profiter, je n’imaginais même pas à quel point j’avais cette force à l’intérieur en moi qui ne demandait qu’à s’enfuir.

Je me suis battu sur les rings les dix années qui ont suivi, jusqu’à l’âge de 16 ans je me suis perfectionné jusqu’à devenir un des meilleurs espoirs juniors. Je me surprenais à apprécier ça, et finalement je me perfectionnais dans l’art du combat. C’est comme ça en gagnant le championnat junior que je me suis fait démarquer par un célèbre recruteur anglais.

Il cherchait de jeunes espoirs, et à l’écouter ça avait l’air vraiment avantageux pour moi. J’ai tout quitter, ma famille, ma ville, mes amis pour suivre un inconnu qui promettait de m’emmener vers la gloire. Je dois dire que le succès me montait un peu à la tête, et ce gars-là me faisait miroiter des rêves de grandeurs que je m’étais autoriser à caresser du doigt.

A 16 ans je devenais un garçon émancipé pour arriver à Londres et suivre ma carrière professionnelle. Pendant une dizaine d’année je décrochais médaille sur médaille, on m’appelait le Terminator. Un surnom un peu surfait, mais c’était son côté américain qui inspirait le public quand ils scandaient ce surnom.

J’aimais bien ça, pendant ces années glorieuses, c’est vrai j’ai pris la grosse tête, j’ai amassé un peu d’argent et je me suis peut-être un peu pris pour dieu. Rien ne me résistait, j’étais un conquérant et tout me tombait tout cuit dans le bec. J’adorais ma vie, mais je ne me rendais pas compte de la précarité de ma situation en tant que boxeur.

Pendant 10 ans j’étais le roi, et ces années passées un plus jeune, plus beau, plus fort surtout venait pour réclamer mon titre. J’étais destitué, et si durant 2, 3 ans, certains se souvenaient encore du Terminator … les années passèrent et je tombais vraiment dans l’oubli. Je pensais être plus malin que les autres, et ce que j’ai gagné durant ses années, je les perdu celles qui suivirent en pariant sur les mauvais chevaux.

Je pensais faire durer la chance, mais quand tout vous abandonne, il faut voir les choses en face et réapprendre à devenir humble. Je n’ai jamais osé retourner en Amérique, j’imagine que je serais la risée de tous là-bas. Je restais à Londre en me forgeant une nouvelle vie, de nouveau amis, un nouveau métier.

J’ouvrais une salle de sport avec le reste des fonds que je n’avais pas encore parié, c’est tout ce qu’il me restait, je l’investissais dans cette salle dont je devenais le gérant. A défaut d’être le boxeur dont tout le monde scande le nom, j’essayais de trouver le prochain qui ferait sensation. J’entrainais des jeunes boxeurs, mais la salle était ouverte à toute sorte de sport.

A Londres j’ai rencontré plusieurs filles, Elsa, et puis Eléonore, je n’imaginais pas que je m’éprendrais des deux de cette façon. La vérité c’est que l’une comme l’autre, je les apprécie vraiment et si demain on me demandait d’en choisir une, je serais juste totalement perdu. Alors je continue à les voir, chacune leur tour, leur offrant le meilleur de moi-même aux deux.

Je crois que j’aime bien ce que j’ai fait de ma vie, même si je ne suis plus un boxeur respecté, j’ai trouvé un certain équilibre avec la salle de sport. Les jeunes femmes que je fréquente m’apporte beaucoup et j’ai l’impression de leur apporter aussi. Après tout si je les rends heureuse les deux, ça fait de moi quelqu’un de deux fois meilleur que les autres, non ?