AUSTIN&ELEANOR. 1, 2, 3, 1, 2, 3, drink. throw 'em back 'til i lose count.

Alors que j’étais en pleine déprime, l’appel de l’alcool était devenu trop fort. Et quoi de mieux pour moi qu’un texto de la part d’Eleanore pour aller faire la fête ? April et moi avions cette relation un peu tendue en ce moment, probablement suite au fait que mon père m’ait coupé les vivres et que j’ai du mal à supporter de ne plus être le pilier de notre petite famille. C’est vrai que ça peut paraître un peu vieux jeu, mais j’aimais être celui qui pouvait ramener l’argent à la maison. Loin de moi l’idée d’avoir une femme bien gentille qui m’attend à la maison avec un bon dîner, mais je partais tout de même du principe que c’était le rôle d’un homme de pouvoir entretenir sa famille, ce que je n’avais plus l’impression de faire depuis qu’on m’avait coupé les vivres. J’avais du me résoudre à sous-louer mon appartement pour économiser et je vivais maintenant en colocation avec April et sa copine ce qui devenait pour moi infernal. Savoir que quelqu’un vivait chez moi me rendait dingue et April ne comprenait pas que j’y attache autant d’importance, elle devait surement penser que c’était un caprice de plus, mais c’était bien plus que ça. Mon duplex était sans doute la première chose qui m’avait rattaché à Londres, a cette ville à laquelle j’avais eu tant de mal à me faire au début, loin du soleil, du surf et des plages à perte de vue. Et maintenant que je l’avais perdu, je me sentais comme nu, comme démuni de mon identité. Heureusement qu’il me restait April, et mon futur petit garçon. Ils étaient sans doute les seules raisons qui m’empêchaient de tomber définitivement dans l’alcool, ça et mon boulot. Je m’étais appliqué à me noyer dans le travail pour oublier, ce qui n’était pas passé inaperçu auprès de mon patron et ami qui m’avait gracieusement offert à nouveau un poste où je voulais dans son entreprise. Seulement je savais qu’April ne voudrait jamais quitter Londres, que ce soit pour Paris ou Rome ou toute autre destination de rêve. C’est pourquoi je laissais maintenant les choses se faire, et profitait de l’instant présent, comme ce soir avec mon amie. Je ne l’avais pas vu depuis un moment mais ça faisait tellement plaisir de la voir sourire à nouveau. Evidemment elle pensait toujours à Théo, d’ailleurs il ne se passait pas un jour sans que moi aussi je ne pense à lui, chaque fois que j’étais torse nu et que je pouvais voir la cicatrice qui résultait de mon opération. Même si elle n’était presque plus visible maintenant, chaque fois je repensais à tous ces moments en dialyse où nous étions là à refaire le monde et à se charrier pour tout et n’importe quoi.

Après quelques verres au bar, nous nous étions dirigés vers la piste de danse pour nous défouler un peu. J’avais dit à April que je devais voir une amie qui avait des problèmes, ce qui était le cas. Tandis que nous dansions, je remarquais à quel point elle était pleine de vie, je l’avais rarement vu comme ça et j’étais plus que rassuré maintenant que je pouvais constater de mes yeux qu’elle commençait à aller un peu mieux. Elle m’entraîna à nouveau vers le bar pour commander à boire, je ne me fis pas prier. Tu sais c’est pas parce que maintenant je suis pauvre que je ne peux pas me payer mon propre alcool ! Mais j’accepte le geste. Dis-je en trinquant avec elle avant de boire mon whisky cul sec. J’en recommandais immédiatement un autre et me tournait vers elle en attendant. Je suis tellement content si tu savais de te voir t’éclater comme ça. Je ne pensais pas que tu savais si bien bouger ton corps, je crois que j’étais le seul mec à ne pas vouloir te sauter dessus là-bas. Oui il fallait bien préciser que je n’avais pas le droit ni de la regarder ou de la toucher de manière indécente dirons-nous. Même si elle restait une fille absolument magnifique, j’avais déjà la fille parfaite à la maison. Alors dis moi qu’est ce qu’il y a de neuf dans ta vie ? Elle allait surement être beaucoup plus surprise de savoir que de mon côté j’allais être père, car oui je n’avais jamais abordé ce sujet avec elle sachant à quel point elle aurait voulu avoir une famille elle aussi avec Théo. Mais ce soir était notre soirée, et nous étions assez proches pour qu’elle se réjouisse pour moi. [/font]