"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici J'irai où tu iras - Ian&Vanina 2979874845 J'irai où tu iras - Ian&Vanina 1973890357
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J'irai où tu iras - Ian&Vanina

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() message posté Jeu 5 Nov 2015 - 17:54 par Invité
Ian & Vanina

J'irai où tu iras
Pour une fois, un homme avait fait preuve de franchise avec Vanina. Elle qui avait souvent été la proie des plus habiles baratineurs, prêts à lui faire miroiter un avenir magnifique juste pour l'avoir quelques heures dans leurs lits. Mais l'homme qui venait de raccrocher au téléphone était sûrement paradoxalement le plus franc et le plus imprévisible de ceux qu'elle avait rencontré jusque là. Et cet homme n'était autre que Ian Kavanaugh, son propre patron. Elle n'avait été engagée que quelques jours auparavant et manifestait pourtant déjà son grand besoin de la demoiselle, pour ne pas dire vital. Ils enchaînaient les appels téléphoniques et elle ne cessait de lui rendre service. Il se demandait même comment il avait réussi à s'en sortir sans elle jusque là. Mais elle s'y était attendu, puisqu'il lui avait certifié dès leur première rencontre qu'elle cherchait quelqu'un de disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Elle s'était attendue à voir ses habitudes chamboulées, à devoir se déplacer constamment, passer son temps au téléphone à gérer l'agenda de Ian. Elle s'était attendue à passer plus de temps à son bureau, étonnement confortable d'ailleurs pour un bureau d'assistante, que dans son appartement encore en désordre.
Cependant, elle ne s'était pas attendue à devoir se rendre à l'autre bout du monde dès sa première semaine de travail. Elle avait encore du mal à croire qu'elle devait faire ses valises dès maintenant pour partir dès le lendemain pour la Chine. Ian avait obtenu un rendez-vous exceptionnelle pour une collaboration avec un grande agence chinoise. Et là encore, son patron brillait par sa franchise. Il avait réclamé une assistante dévouée, prête à le suivre n'importe où n'importe quand, elle avait simplement naïvement pensé, comme d'habitude, qu'il lui laisserait un petit temps d'adaptation. En même temps, cela montrait bien à quel point elle lui était devenue indispensable, s'il ne pouvait se passer d'elle pour un voyage si important c'est qu'elle devait être elle aussi important à ses yeux.
Elle passa une nuit agitée. La Chine. Voilà bien un pays où elle n'avait jamais été. Elle se souvenait des chinois qu'elle avait rencontré lors de ses compétitions. Loin de lui ressembler, ils prenaient les choses tellement au sérieux que cela l'effrayait un peu. Il étaient loin d'être les être les plus chaleureux du monde. Elle devait avouer qu'elle aurait préféré une autre destination, n'importe laquelle pour un premier voyage professionnel avec Mr Kavanaugh à qui elle avait encore tout à prouver. Malgré la courte nuit qu'elle passa, elle ne se dégonfla pas et monta dès la première heure dans la voiture mise à sa disposition, chauffeur inclus. Elle avait cru que Ian se trouverait aussi à bord de la voiture mais son absence lui indiqua qu'elle le retrouverait directement à l'aéroport. Du moins l'espérait-elle. L'idée folle qu'il était parti plus tôt et donc sans elle lui traversa l'esprit, nourrissant sa crainte de l'inconnu qui allait bientôt l'accueillir à bras ouverts. Elle ne se voyait pas faire 15 heures de vol totalement seule et avait bien besoin de la compagnie rassurante de son supérieur. Malgré l'intensité du travail qu'il lui demandait de fournir, ils avaient eu le temps d'échanger quelques mots, quelques sourires, quelques regards. Vanina devait avoir qu'elle l'appréciait, tant en tant que patron qu'en tant qu'homme. Il était toujours de bonne humeur, très sympathique et attentif, et il fallait l'avouer, avec un physique à tomber.
Elle secoua la tête pour s'enlever ces idées fort peu appropriées de l'esprit. Le trajet jusqu'à l'aéroport lui parut court et à son plus grand soulagement Ian l'attendait dans le salon qui leur était réservé, à l'écart de la zone d'embarquement. Etant détenteurs de billets d'avion de la classe affaire, ils avaient le droit à quelques privilèges. Elle lui offrit, comme à son habitude, une main tendue accompagnée d'une grand sourire.
-Bonjour Mr Kavanaugh, j'espère que vous avez bien dormi.
Elle espérait en tout cas qu'il avait mieux dormi qu'elle. A cette heure fort matinale l'aéroport était bien loin d'être bondé mais leur salon accueillait pas mal d'hommes d'affaires prêt, tout comme eux à entamer des négociations à l'autre bout du monde. L'embarquement ne tarda pas à être lancé. Ils se retrouvèrent côte à côte sur d'imposants sièges confortables. Vanina avaient quelque fois voyagé dans ces conditions, pour les plus grandes compétitions. Une situation qui faisait donc remonter quelques souvenirs. Pas de quoi la rassurer. Elle espérait simplement que Ian ne remarque pas son angoisse vis à vis des événements à venir. Elle ne voulait absolument pas passer pour une femme effrayée à la moindre difficulté.
acidbrain
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() message posté Ven 6 Nov 2015 - 21:22 par Invité


❝Can we pretend that airplanes like shooting stars?❞
Vanina & Ian
Je fusillai mon affreuse mine à travers le miroir. Quelle nuit épouvantable j'avais passé là et pour cause, Karen s'était encore manifestée au mauvais moment. J'avais passé ma soirée - ma nuit - accroché au téléphone avec elle, à débattre une solution pour notre fils. Tout ça, parce que Madame avait un voyage d'affaire et que Madame n'avait personne pour garder son petit garçon durant son absence. Du coup, fini les insultes et autres menaces, Madame avait besoin de moi. Seulement, moi aussi je voyageais et j'avais beau aimé mon fils de tout mon cœur, je ne pouvais guère l'accueillir dans ce fouillis qu'était mon appartement, bien qu'il était suffisamment grand pour nous deux. Cependant, mes cartons gisaient encore sur le sol et je passais le plus claire de mon temps enfermé dans mon bureau. Il fallait pourtant que je trouve une solution avant mon retour de Chine. Trois jours, je n'avais que trois malheureux petits jours et Karen n'arrangeait pas les choses en harcelant du matin ou soir. Bref, je devais laisser cette histoire de côté et me préparer pour rejoindre l'aéroport. J'avais envoyé le chauffeur de Vanina la chercher à son domicile. Je dissimulai mes traits tirés par la fatigue, derrière mes larges lunettes noires et attrapai ma valise, avant de sortir de l'appartement et de gagner le taxi qui m'attendait depuis déjà plusieurs minutes. Le point positif était que la Chine n'était pas la porte à côté et que quinze heures de vol seraient, sans doute, largement suffisantes pour rattraper mon sommeil. Sans compter, que j'avais une sainte horreur de prendre l'avion et que je préférais dormir plutôt que de prier Dieu de nous faire atterrir sans encombres. Les crashs s'avéraient rares de nos jours et pourtant, je les appréhendais à chaque fois que je foutais les pieds dans ces maudits engins volants. Nous arrivâmes à l'aéroport dans les temps. Je m'empressai de rejoindre le salon d'embarquement. Mademoiselle Gemini n'allait pas tarder à faire son apparition et il fallait que tout soit prêt. Je devais avouer que sa présence me rassurer quelques peu. Elle avait l'habitude de voyager mais j’espérais qu'elle n'était pas aussi superstitieuse que moi sur les accidents aériens. Je m'assis et  respirai profondément afin de dissiper toutes angoisses. Vanina fit son entrée, resplendissante et très pro comme toujours. Je me redressai pour l'accueillir, retirant mes lunettes quand elle se planta devant moi. Elle me tendis sa main pour me saluer et je agrippai sans tarder, esquissant à mon tour, un joli sourire. " Bonjour Mademoiselle Gemini ! " lançai-je enthousiaste. A croire que ma bonne humeur accompagnée les moindres mouvements de la jeune femme. Cette dernière me demanda si j'avais bien dormi. Je relâchai sa main et fronçai légèrement les sourcils, affichant une petite grimace avant de répondre " Oui.. enfin non, j'ai eu quelques petits soucis d'ordre personnel et je vous avoue que je n'ai pas fermé l’œil de la nuit.. mais ça va aller. Et vous, vous êtes-vous reposée ? "  Je retrouvai mon sourire afin de ne pas refroidir l'atmosphère. Ma main se posa sur le dos de la jeune femme en vue de la guider." Nous allons embarquer, c'est par ici ! "  L'embarquement fut rapide. Nous fûmes installés confortablement. Le siège et celui de Vanina demeuraient côte à côte. L'engin était remplit de peu de monde, ce qui annonçait un voyage agréable et reposant. Du moins, tant que mon inquiétude se faisait discrète. L’hôtesse de l'air, nous apporta deux coupes de champagnes et nous proposa de prendre notre repas de midi. J’acquiesçai, je ne comptais pas laisser mon assistante mourir de faim. Je me retournai vers Vanina, en levant ma coupe " Et si nous trinquions à votre nouvel emploi ? "  suggérai-je, amusé ! " Ou plutôt veuillez accepter mes excuses ! " rectifiai-je, en affichant un air de chien battu.


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() message posté Ven 6 Nov 2015 - 23:26 par Invité
Ian & Vanina

J'irai où tu iras
Vanina était animée de sensations contradictoires. Elle était loin d'avoir hâte d'atterrir en Chine. Elle ne se sentait pas encore prête à se trouver dans de telles situations. Elle avait fait quelques recherches, autant qu'elle avait pu sur la société dont ils allaient rencontrer les hommes de tête. Elle s'était appliquée à préparer tous les documents qui seraient nécessaires à son patron, elle y avait mis d'ailleurs plus d'attention qu'au remplissage de sa valise, elle craignait de se rendre compte qu'elle avait oublié quelque chose. Elle avait elle-même réservé les billets d'avion selon les instructions qui lui avaient été fournies. Elle était presque sûre d'avoir pensé à tout. Mais voilà, il y avait ce presque qui entachait son bel horizon. Elle se souvenait avoir signé ce contrat, sûre d'elle, persuadée qu'elle était capable de satisfaire Ian, certaine que ce travail était fait pour elle. Elle pensait simplement qu'elle aurait eu droit à quelques tâches plus conventionnelle avant d'être directement jetée dans le grand bain, sans bouée ni radeau. Mais elle faisait son possible pour garder le moral, pour ne rien laisser transparaître sur son joli visage, ce même visage que Ian allait avoir sous les yeux pendant 15 heures, il était hors de question qu'il se rende compte de l'état d'angoisse dans lequel elle se trouvait.
A l'opposé, elle avait hâte de décoller. Elle avait l'habitude des voyages en avion et loin de l'angoisser elle les appréciait. Elle aimait voyager au dessus des nuages, loin de tout, loin des soucis de la terre ferme. Une guerre pouvait se déclarer au sol qu'ils ne le sauraient pas. Elle ignorait si Ian ressentait la même chose vis à vis des voyages en altitude mais il ne semblait pas en grande forme.
Il avait les traits tirés, sa question concernant la nuit qu'il avait passé était inutile mais néanmoins polie. Des soucis d'ordre personnel ? Elle se retint de marquer son étonnement. Cet homme qui semblait accorder si peu d'importance à la vie personnelle semblait pourtant en avoir une, et visiblement plutôt envahissante parfois. Il avait tellement mis l'accent sur le fait qu'il refusait que la vie personnelle de la jeune fille ne l'empêche de bien faire son travail qu'elle n'avait même pas imaginé qu'il puisse vivre en dehors de son travail. Ce qui était évidemment ridicule. Il avait beau être complètement dévoué à son travail, il n'en était pas moins quelqu'un de discret probablement capable de concilier vie personnelle et vie professionnelle. Elle se demandait qui pouvait bien partager sa vie. Il ne portait pas d'alliance mais cela voulait seulement dire qu'il n'était pas marié. Une petite amie ? Une fiancée peut-être ? Dans ce cas il avait eu la chance de trouver une femme qui acceptait que son homme soit si peu présent. Un enfant ? Elle finirait sûrement par apprendre tous ces détails au cours de leur collaboration.
A peine installés, Ian demanda une bouteille de champagne, bel élixir français qu'elle avait appris à apprécier. Décidément il avait vraiment envie de la faire voyager. Il servit deux coupes et le crépitement des fines bulles s'éleva dans l'air. Il lui proposa de trinquer à son nouvel emploi, une délicate attention qui lui fit esquisser un sourire. Il rectifia le tir en présentant cette coupe de champagne comme un cadeau d'excuse. Un peu décontenancée elle se demanda pourquoi il se sentait soudain redevable. Peut-être s'en voulait-il un peu de l'avoir soudain prise au dépourvu de cette façon, mettant à l'épreuve toutes ses qualités de professionnelle.
- Oh et bien... Ce n'est pas la peine de vous excuser, vous ne m'avez pas engagée pour faire des colliers de perles.
Ce regard qu'il lui lançait, un peu larmoyant mais emprunt d'humour... Il avait le don de de la déstabiliser.
- Mais pour être réellement sincère j'ai, tout comme vous, passé une nuit affreuse. Je ne m'attendais pas à tant de responsabilité aussi vite. C'était peut-être naïf de ma part, et il faut dire que ma naïveté m'a souvent joué des tours, mais je pensais avoir l'occasion de gagner en expérience avant d'être jetée dans un avion ayant l'autre bout du monde pour destination.
La franchise avait joué en sa faveur lors de son entretien d'embauche. Elle avait pris la décision de continuer sur cette lancée. Il avait sûrement de très bons conseils à lui prodiguer pour faire fuir la petite angoisse qui l'habitait depuis qu'elle avait appris son départ.
-Évidemment ce ne sont pas des reproches ! C'est plutôt à moi que je devrais en faire d'ailleurs. Vous avez été d'une incroyable franchise lors de mon entretien, c'est moi qui n'ait simplement pas imaginé que tout irait si vite.
Une voix dans les haut-parleurs annonça le décollage imminent et prévint les passagers d'éventuelles turbulences tout à fait normales qui pourraient secouer l'appareil durant le vol. La météo n'étant pas idéale il était fort probable que ce dernier traverse quelque trous d'air. Vanina tenta de détendre l'atmosphère qu'elle venait de refroidir de façon non intentionnelle.
- J'espère que vous n'avez pas peur en avion, le voyage s'annonce mouvementé.
Elle esquissa un doux sourire, souhaitant montrer que comme elle venait de l'indiquer, elle n'avait aucune rancune envers son patron. Elle leva sa coupe sans quitter Ian des yeux et bu une gorgée.
acidbrain
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() message posté Sam 7 Nov 2015 - 20:37 par Invité


❝Can we pretend that airplanes like shooting stars?❞
Vanina & Ian
Le tintement de nos coupes de champagnes, résonna dans notre compartiment. Vanina comprit très vite la raison de mes excuses, celle de l'avoir prise au dépourvu pour ce voyage à l'autre bout du monde, alors qu'elle venait à peine d'être engager dans mon agence. C'était malvenu de ma part, je souhaitais m'en excusé, cela dit, je ne pouvais me passer d'elle pour cette expédition. Cependant, la demoiselle trouvait qu'il n'était pas nécessaire de lui présenté des excuses pour cette requête et insista sur le fait qu'elle n'était pas payer à "enfiler des perles". Très jolie expression. Je souris à l'entente de ses paroles. Quelle femme bienveillante. J'apportai la coupe au bord de mes lèvres, laissant le breuvage mousseux, envahir ma bouche de sa douce saveur. Tandis que Vanina se confessait. Elle avait, également passé une mauvaise nuit. Et pour cause, ce voyage précipité l'avait apparemment déstabilisé. Tout cela était arrivé si vite, me dit-elle. Vanina pensait s’approprier le terrain avant de s'y aventurer. Je restai silencieux, écoutant chaque parole de la jeune femme avec attention. Au fond, je comprenais son appréhension et finalement, je me sentis un peu coupable de l'avoir embarqué dans ce périple. Cela dit, Vanina continua sur sa lancée, en m'affirmant qu'aucun reproche ne m’était fait et que c'était plutôt elle qui était à blâmer. Je failli avaler la gorgée de travers en entendant de telles choses. A moi de la rassurer. Posant ma main sur la sienne, le temps d'une phrase. " Non, ne pensez pas ça ! Certes, je me suis montré très direct lors de notre entretien.. mais c'est ma nature de dire les choses telles qu'elles sont. Et je tiens à ce que mes employés s'appuient sur moi si besoin. " lançai-je d'une voix douce. Je retirai ma main de celle de Vanina, sans lâcher cette dernière du regard. " Votre réaction est tout à fait normal parce que vous venez à peine de commencer dans notre entreprise. C'est moi qui me suis montré pressant envers vous, tout simplement, parce que j'estime que vous avez les capacités suffisantes pour vous adapter à ce genre de situation et aussi, parce que j'ai besoin de vous !! " Insistai-je, sincère. Je continuai, sans laisser la jeune femme me couper. " N'oubliez pas que je suis là pour vous, Vanina ! Et aussi longtemps que vous ferez partie de notre agence ! " ajoutai-je, d'une voix grave ! Je venais de me rendre compte, que c'était la première fois que j'appelais la jeune femme par son prénom et aussi, que cette liberté allait peut-être lui déplaire. " Navré, pour ma familiarité Mademoiselle Gemini.. mais je vous demande de ne pas douter de mes paroles, ni de ma sincérité. " m'excusai-je, légèrement gêné. Je déviai mon regard, m'apercevant que mon rythme cardiaque avait fortement augmenté. Sans doute, l'angoisse qui me submergeait de nouveau.  Du calme Ian, cet avion ne va pas s'écraser, tout va bien se passer. A cet instant, une voix retentit dans les hauts-parleur, annonçant le décollage imminent de l'appareil. Parfait, la panique m'envahit mais je ne la fis pas paraitre. Ma mâchoire se serra à l'entente du mot turbulence et l'envie de descendre de cette machine volante, me traversa l'esprit comme un flash. Puis le doux accent de Vanina parvint à me détourner de toutes visions néfastes. La jeune femme s'assura que je n'avais aucune appréhension pour prendre l'avion. Elle devait me sentir légèrement tendu pour me poser une telle question. Je jetai un coup d’œil vers elle. Un sourire se dessina sur son jolie minois. Pour ma part, je ne pus qu'afficher qu'un ridicule petit rictus. " A dire vrai.. " commençai-je, avant de marquer une pause de plusieurs secondes. " Je suis mort de trouille ! " continuai-je, en levant ma coupe à mon tour, avant de la boire d'une seule traite. Je fouillai alors au fond de ma poche de pantalon et en sortis un petit flacon orange, remplit de comprimés. J’ôtai le capuchon et versai le contenu au creux de ma main. Deux comprimés tombèrent sur ma paume et je les engloutis rapidement. Ainsi, je pouvais me détendre et respirer. Oui, je voulais juste respirer.       


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() message posté Dim 8 Nov 2015 - 0:24 par Invité
Ian & Vanina

J'irai où tu iras
A la réaction de Ian, elle sut qu'elle s'était trompée sur toute la ligne. Elle s'était confiée à lui, avouant sans crainte que la situation dans laquelle elle était l'effrayait un peu car totalement inconnue à ses yeux. Il avait quelque chose de rassurant qui l'avait poussée dans ces quelques confidences, sans être familier il mettait à l'aise et se comportait avec elle comme si elle était son égale. Elle n'avait pas peur de s'attirer ses foudres, elle le sentait compréhensif et à l'écoute. De nombreuses qualités qu'elle appréciait chez lui non seulement en tant que patron mais également en tant qu'homme. S'il était en couple, la demoiselle en question avait sûrement plus de chance que lui en fin de compte. Il avait manqué de s'étouffer avec son champagne, et avait pris un air légèrement outré avant de poser sa main sur celle de la jeune fille. Contact bref mais électrisant qui lui réchauffa le cœur. Il confirma qu'il avait beau être franc, il n'en restait pas moins un patron attentif, à l'écoute de ses employés en cas de soucis. Elle savait qu'elle avait eu une chance incroyable de croiser son chemin, on ne pouvait rêver mieux comme employeur. Elle sourit à l'idée que peut-être le hasard avait été aidé du destin et que leur rencontre n'était pas obligatoirement le fruit d'une incroyable coïncidence entre l'arrivée à Londres de la demoiselle et l'apparition de cette recherche d'assistante dans les journaux locaux.
Il avait besoin d'elle. Il était là pour elle. Des mots forts qu'on lui avait trop rarement adressé. Elle se souvenait que Mino les lui avaient dit, jusqu'au jour où il s'était mis à être là pour une autre. Ces souvenirs avaient tendance à souvent, et douloureusement remonter à la surface en ce moment. Elle chassa ces pensées néfastes, Ian n'avait rien à voir avec son ex qui l'avait lâchement laissée tomber, prenant une part non négligeable dans la fin de sa carrière sportive. Dans tous les cas, ces mots lui faisaient toujours chaud au cœur. Il s'autorisa même à prononcer son nom pour la première fois s'en excusant tout de suite après.
- Ne vous excusez pas, que vous m'appeliez par mon prénom ne me pose aucun problème.
Loin de lui poser problème, cela l'amusait même. Les anglais avaient une façon de le prononcer différente de celle des italiens mais elle aimait ça. Dans ce pays elle voulait une vie différente, elle voulait être différente.
- Dans tout les cas, vos mots me font plaisir. Je ne suis pas dans votre agence depuis longtemps mais je m'y sens à ma place et respectée. J'espère sincèrement ne pas vous décevoir et progresser à la hauteur de vos attentes.
Confidences pour confidences, Ian lui avoua quelques minutes plus tard, suite à sa remarque, qu'il avait une peur bleue des voyages en avion. Elle écarquilla les yeux en entendant cette révélation. Jamais elle n'aurait cru qu'il puisse être effrayé par un voyage. Certes elle l'avait trouvé légèrement sur les nerfs, mais elle avait pensé que c'était du à la fatigue et à l'importance des événements qui se dérouleront dès l'atterrissage. Mais au fond elle ignorait s'il avait souvent voyagé, puisqu'elle ignorait tout de son parcourt professionnel antérieur. La pub le passionnait-il depuis longtemps ou était-il, comme elle, un reconverti ?
-C'est drôle, je ne vous imaginais pas avoir peur de l'avion, surtout vu votre métier, ce n'est pas un moyen de transport que vous pouvez facilement esquiver ! C'est donc à moi d'être là pour vous, pour vous rassurer même si je ne sais trop quoi vous dire pour cela. En tout cas, je ne vous dirai d'ailleurs pas que c'est le moyen de transport le plus sûr, beaucoup ont déjà du s'en charger avant moi.
Elle passa une main dans ses cheveux lâchés, faisant sautiller un instant ses boucles brunes. Le beau brun n'était donc pas infaillible. Il s'empara d'ailleurs d'un flacon de comprimés blancs. Il en avala deux juste après avoir terminé sa coupe d'une traite. Elle fronça les sourcils.
- Je n'ai pas envie d'être rabat-joie mais mélanger alcool et médicaments n'est peut-être pas une bonne idée. Pardonnez-moi si vous trouvez ma remarque déplacée mais il y a des mélanges comme ça qui font des ravages et je ne voudrai pas qu'ils détruisent une personne comme vous.
Elle avait eu l'occasion de le constater lorsque sous la pression, de grands amis sportifs avaient littéralement craqué et s'étaient bousillé la santé en prenant tout simplement de mauvaises décisions comme celles-ci.
- Je peux vous masser les épaules, les paumes des mains, tout ce que vous voulez mais plus jamais vous ne refaites ça. Vous savez j'ai une grande expérience en matière de gestion du stress, je vous serai certainement plus utile que ces saloperies.
Elle décida de se taire, de peur que son ton ne devienne trop autoritaire. Ce n'était pas le moment pour se croire tout permis, pas juste après avoir mis en avant ses faiblesses en vue de ce voyage. L'avion commença à avancer. Pour être plus à l'aise elle enleva sa veste de tailleur crème, dévoilant un haut noir décontracté. Elle en profita pour tirer sur sa jupe qui avait tendance à remonter d'elle même quand elle était assise. Elle avait sorti ses plus beaux vêtements, chics, simple et efficaces. Elle savait que son nouvel univers professionnel était très axé sur les apparences, elle devait donc se montrer irréprochable. Alors que l'avion entamait son ascension elle décida de reprendre la conversation, histoire de détourner l'attention de Ian, détourner son angoisse.
- Je me demandais, depuis combien de temps êtes vous dans le secteur de la publicité ? Vous avez rencontré beaucoup de personnes avant de m'engager ?
acidbrain
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() message posté Dim 8 Nov 2015 - 21:53 par Invité


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Vanina & Ian
Ma familiarité, ne choqua en rien la jeune femme, au contraire, elle m'autorisa à l'appeler par son joli prénom. Vanina, un prénom auquel je donnais une petite touche British, ce qui semblait amuser la demoiselle. Pour ma part, aucun de mes employés n'avaient osé m'appeler Ian.. sans doute, que nos liens demeuraient encore trop rigides. Aucun n'avait prit cette liberté et peut-être que tous tenaient à cette distance entre eux et moi. Cependant, Vanina ne pensait pas comme eux. Moi, non plus d'ailleurs, cependant je devais respecter le libre arbitre de chacun. Je fus soulagé que voir que mon impertinence n'avait causé aucune confusion entre Vanina et moi. J'affichai un grand sourire. " D'accord, je vous appellerais Vanina, uniquement si vous m'appelez Ian ! " annonçai-je, d'un ton sûr. Après tout, pourquoi cela n'irait que dans un seul sens. Si je me donnais le droit d'appeler la jeune femme par son prénom, pourquoi n'en ferait-elle pas de même ? La question ne se posait même pas. Par la suite, Vanina me confessa que même si cela faisait peu de temps qu'elle avait intégré l'entreprise, elle s'y sentait bien. J'avais réussi avec quelques phrases, à la réconforter et j'en était heureux. Bien que ses hantises de me satisfaire professionnellement la tourmentaient encore mais je ne doutais aucunement de ses compétences, bien que je ne l'avais pas encore vu à l’œuvre. " Je suis sûr que vous ne me décevrez pas, j'ai confiance en vous ! " lançai-je d'une voix douce. Puis, nous étions sur le point de décoller et il était temps pour moi d'assumer mes peurs. Je les révélais à la jeune femme. D'ailleurs, cette dernière fut surprise d'un tel aveu de ma part. Étrange pour un homme d'affaire, devait-elle se dire. Oui, c'était étrange, malheureusement, impossible pour moi de contrôler ce genre d'émotion. C'était, sans doute, la seule chose dans ma vie, sur laquelle je n'avais aucune maîtrise et je trouvais ça, totalement ridicule et insensé. Vanina, elle, trouvait cette situation plutôt risible. Et comme elle le disait, dans notre filière, l'avion était un moyen de transport, difficile à esquiver. A mon grand regret mais je n'avais pas le choix et ce n'était qu'un mauvais moment à passer. Si toutefois, nous arrivions indemnes. Vanina tenta de me rassurer mais sans succès, ses paroles ne suffisaient guère à atténuer mon angoisse. L'envie de la remercier pour sa gentillesse, me brûla les lèvres mais je préférais prendre quelques relaxant pour me détendre. Cela serait sans aucun doute, plus radicale. Cependant, ce n'était pas au goût de la jeune femme, qui ne manqua pas de me le faire remarquer. Apparemment, son sermon sentait le vécu. Il était vrai, que mon idée, n'était pas des meilleurs. L'alcool et les médicaments faisaient rarement bon ménage et c'était quelques peu irresponsable. La vulnérabilité m'amenait à prendre ces comprimés, c'était pour moi, une solution pour retrouver le contrôle sur moi-même et gérer mes psychoses. Vanina s'inquiétait pour moi, c'était charmant et touchant. Personne, jusqu'à présent, n'avait pensé à mon bien-être. Qui se préoccupe du confort de son patron ? Vanina était la seule, à démontrer une telle quiétude. Je fus surpris et à la fois sensible à son intention. Je tentai de défendre mes actes, même si au fond, j'avais tort. " Vous savez, je ne suis pas un adepte de l'automédication, ni accro à ces comprimés et je ne compte pas en reprendre de tout le vol.. c'était uniquement pour le décollage, je vous jure de ne plus y toucher. " promettais-je, un peu honteux. Je tendis alors, le flacon à la jeune femme. " Tenez, confisquez-les, je vais essayer de prendre sur moi durant les heures à venir ! " ajoutai-je, esquissant un léger sourire. Vanina avait raison, je n'avais pas besoin de ces saloperies de médicaments.. du moins, j'essayais de m'en convaincre. La demoiselle proposa alors de me masser pour faire descendre la tension qui m'avait envahi. Je ne répondis pas et me montrai un peu hésitant devant cette surprenante invitation. Je détournai le regard de la jeune femme, puis finalement, je posai ma main sur la sienne. Elle était chaude. Je resserrai un peu mon emprise sur cette main, que la mienne recouvrait entièrement. Finalement, c'était agréable de sentir la peau chaleureuse de la demoiselle. Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu ce genre de contact humain et je désirais en profiter un maximum. Je rendis compte que la présence de Vanina m'était bien plus précieuse que je ne l'espérais. Qu'aurais-je fait sans elle ? Je me serais sans doute, bourré de cachets pour dormir. Mais c'était bien mieux ainsi. Ma gorge se dénoua et je retrouvai un peu de sérénité. Le silence s'était installé, seul, le bruit sourd de l'avion bourdonnait dans nos oreilles. La jeune femme se mit à gesticuler, je jetai un coup d’œil vers elle. Elle semblait avoir quelques difficultés avec sa jupe, qui ne cessait de remonter et dévoiler un peu plus ses magnifiques jambes. Cette scène me fit sourire et je ne pus m'empêcher de la complimenter. " Cette tenue vous va à ravir mais vous êtes toujours élégante ! " annonçai-je, spontanément. Oui, élégante et belle, alors que je n'avais fait aucun effort vestimentaire pour aujourd'hui. Je portai une simple chemise bleu turquoise, sans cravate, un pantalon de costume noir et mes habituelles chaussures vernis. Un piètre homme d'affaire. Rien qu'un homme angoissé. Vanina reprit la conversation sur un tout autre sujet et me demanda depuis combien de temps je fréquentais le monde de la pub et également, combien de personnes j'avais rencontré avant de l'engager. Je réfléchis quelques instants, réalisant que le temps passait à une vitesse folle. " Cela fait douze ans que j'exerce dans ce métier.. Douze ans. Et j'ai du passer une dizaine d'entretien avant de tomber sur vous ! Et croyez moi, j'en ai vu de toutes les couleurs.. mais aucun n'avait le profil que je recherchais et sans doute, aucun n'aurait su me réconforter comme vous venez de le faire. Je vous en remercie, Vanina. " confessai-je, gardant ma main éprise de la sienne et le regard blottit dans le sien. " Vous avez énormément de cran et ça ne fera que vous pousser vers le haut ! " ajoutai-je, des paroles digne d'un patron ! " Quinze heures à vos côtés, quelle bénédiction et chance ai-je là !! Mais parlons un peu de vous. Pourquoi avoir quitté l'Italie ? Il y avait sans doute pas mal d'emploi dans la pub à décrocher dans votre joli pays ? "  Demandai-je, aussi curieux, qu'indiscret.        


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() message posté Mer 11 Nov 2015 - 19:08 par Invité
Ian & Vanina

J'irai où tu iras
Vanina avait sentit que son ton avait dépassé les limites qu'imposait sa relation professionnelle avec son patron. Ian avait beau garder une certaine familiarité avec elle, l'autorisant même à employer son prénom, la couvrir de compliments et lui accorder des sourires à faire fondre n'importe quelle femme, il n'en restait pas moins son supérieur, un supérieur qui pouvait la virer à n'importe quel moment. Mais bizarrement, malgré ce ton plutôt agressif, elle avait pris sur elle. Ce genre de comportement pouvait la mettre hors d'elle. Elle n'avait vu que trop de ses amis tomber dans le piège de ces petites boîtes oranges. Dopage, dépendance, elle avait flirté avec ces dangers en essayant de ne jamais y succomber. Suite à sa douloureuse blessures elle s'était vu prescrire des anti-douleurs et même quand la douleur la réveillait en pleine nuit, elle avait réussi à résister à l'envie de dépasser les doses inscrites sur son ordonnance.
Elle pouvait comprendre Ian qui ne semblait ne vraiment pas être dans son assiette. Elle pouvait comprendre qu'il avait besoin de ces comprimés pour se détendre. Elle le croyait quand il disait qu'il ne comptait pas en prendre d'autre, qu'il n'était pas accroc. Il n'avait pas l'air de quelqu'un de dépendant à une quelconque substance. Elle ne comprenait simplement pas qu'on puisse être aussi inconscient. Sachant qu'il allait prendre quelques comprimés, ils aurait du se priver d'alcool. Mais vu sa surprise, elle devina qu'il n'y avait même pas pensé, l'idée que son comportement pouvait être dangereux semblait ne même pas lui avoir traversé l'esprit. Chose rassurante. Tout comme le fait qu'il ne la blâma pas pour avoir osé l'engueuler comme un gamin qu'on aurait surpris à voler un bonbon dans le placard de la cuisine. Elle avait cette tendance naturelle à prendre soin de son entourage. Malgré le fait qu'elle connaisse Ian depuis peu de temps, il l'attendrissait, elle l'appréciait, au point d'avoir envie de le protéger, de faire attention à lui. Il avait réussi en peu de temps à s’immiscer en elle, à déclencher ce comportement maternel et attentionné qu'elle avait avec les personnes qui lui étaient chères. C'était donc tout naturellement qu'elle avait proposé de prendre soin de lui au travers de quelques massages relaxants, à son goût parfois bien plus efficace qu'un comprimé chimique. Sur le coup elle s'était bien rendu compte que ce n'était pas le genre de services qu'une assistance proposait à son patron mais elle s'était dit qu'il prendrait cela avec humour et non avec sérieux.
Comme pour prouver sa bonne volonté, il lui tendit le flacon qu'elle prit avec un sourire pour le ranger hors de portée. Puis après un court moment de silence, elle sentit un contact chaud sur le dos de sa main. Surprise de constater qu'il s'agissait de celle de son voisin, elle le fut encore plus en comprenant qu'il avait probablement pris sa proposition de massage au sérieux. Il devait être vraiment angoissé pour demander un contact familier. Ce doux contact se resserra doucement, comme s'il cherchait à s'accrocher à elle. Elle sentit son cœur s'emballer légèrement alors qu'elle tentait de se persuader qu'elle se faisait des films. Un massage, c'est tout ce qu'il demandait, il ne cherchait certainement pas à s'accrocher à elle comme si elle était la seule personne qui comptait à cet instant. Alors elle prit la main de Ian dans la sienne et s'appliqua à faire de lents mouvements circulaires avec son pouce, appuyant plus fort sur la paume.
Elle le sentit se décontracter mais sa jupe brisa la petite bulle de détente qui s'était formée. Elle du la remettre en place avant que celle-ci ne décide d'en montrer un peu trop sur ce que Vanina avait bien l'intention de laisser secret, surtout dans un avion prêt à décoller, et à côté de son patron. Sa délicate manœuvre ne passa pas inaperçue et Ian en profita pour la complimenter pour ce choix élégant. Il avait lui opté pour plus de simplicité mais étrangement, tout lui allait et sur lui, même la simplicité avait quelque chose de chic. Décidément, à part cette toute petite histoire de médicaments qui était désormais derrière eux, elle n'avait absolument rien à lui reprocher, aucun défaut ne venait gâcher sa personnalité.
Ian confessa, qu'avant Vanina, il avait rencontré beaucoup de personnes qui ne lui avaient visiblement pas autant convenu qu'elle. Elle en fut ravie. En tout cas, elle aimait la façon dont il avait formulé les choses. Il ne l'avait pas choisie parce qu'elle avait été la moins pire, mais parce qu'elle avait été la meilleure. C'était agréable d'entendre cela, surtout de la part de quelqu'un qui avait douze ans de métier derrière lui. Douze ans, c'était plutôt impressionnant. C'était à peu près équivalent au nombre d'années qu'elle avait passé sur la glace. Elle se rendait une fois de plus compte de la chance qu'elle avait eu de tomber sur lui. Elle n'avait pas vécu une fin de carrière sportive idéale et avait perdu un peu de la confiance qu'elle avait placé en elle-même. Mais Ian trouvait qu'elle avait du cran, et loin d'être un défaut, cela la pousserait à gravir les échelons. Elle sentait qu'elle y arriverait si elle l'avait à ses côtés. Gênée par cette nouvelle avalanche de compliments, elle baissa les yeux vers sa main qui avait retrouvé sa place dans celle de Ian sans même qu'elle ne s'en rende compte.
- Pourquoi j'ai quitté l'Italie ? C'est compliqué. Surtout que vous avez raison, ce pays regorge de grandes marques qui ne jurent que par les nombreuses agences de pub. De ce côté là, je n'aurais eu aucun problème. Mais j'avais besoin de m'éloigner. J'ai toujours eu mes parents sur le dos, ma mère en particulier. Elle s'est toujours beaucoup impliquée dans mon activité de patineuse et ne me laissait aucun répit. Quand j'ai décidé de m'arrêter de reprendre mes études, elle a littéralement hurlé.
Vanina frémit à l'évocation de ces souvenirs. Elle se souvenait bien de la crise que sa mère avait piqué quand elle lui avait annoncé que le patinage c'était terminé, qu'elle ne retournerait plus sur la glace, en tout cas pas pour y défendre son talent. Sa mère avait longtemps cru que sa rupture avec Mino y était pour quelque chose. Vanina s'était évertuée à lui dire que non, mais au fond, elle avait en partie raison. Mino avait été le meilleur partenaire qu'elle n'avait jamais eu. Elle s'était blessée suite à ce changement de partenaire et même si la douleur était apparue bien avant, elle ne pouvait s'empêcher de blâmer le jeune homme. La blessure avait signé la fin de ses ambitions.
- Elle ne m'a pas vraiment soutenue pendant mes études, elle n comprenait pas. Je me souviens du regard de reproche qu'elle me lançait sans arrêt. Quand j'ai eu mon diplôme elle m'a félicité le plus sincèrement qu'elle a pu mais je sais qu'elle m'en veut toujours d'avoir gâché mon véritable talent, comme elle le dit. Je suis partie parce que je ne pouvais plus supporter ce regard. Ensuite, j'ai choisi l'Angleterre parce qu'évidemment je maîtrise la langue, mais aussi parce que j'y suis déjà venue à plusieurs reprise, et j'aime beaucoup ce pays. Je trouve que Londres est une très belle ville et les gens sont d'une politesse incroyable.
Vanina reprit possession de son sourire. Comme toujours elle se livrait sans pudeur. Mais maintenant Ian devait commencer à avoir l'habitude. Inutile de faire de grands mystères pour rien, elle n'avait rien à cacher et c'est ce qu'elle voulait lui faire ressentir.
- Et vous, avez-vous toujours vécu en Angleterre ? Pourquoi avait-vous choisi de travailler dans la publicité ?
A son tour de jouer la carte de l'indiscrétion.
acidbrain
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() message posté Dim 15 Nov 2015 - 20:06 par Invité


❝Can we pretend that airplanes like shooting stars?❞
Vanina & Ian
Après avoir posé ma main sur celle de Vanina, je me rendis compte à quelle point elle était petite comparée à la mienne, ses doigts étaient fins et sa peau si douce. Cette femme était-elle aussi fragile derrière cette image de working girl à la détermination démesurée. Qui sait ? Pour l'instant, c'était elle qui prenait soin de moi, son employeur. Quel drôle de tableau. Au regard des gens, nous devions passer pour un jeune couple très pudique. Cette pensée me décrocha un sourire. Je sentis alors la jeune femme s'emparer de ma main, qu'elle ramena vers elle pour la masser tendrement. J'observai en silence, profitant de chaque manœuvre qu'effectuait Vanina avec maîtrise. Mon dieu, cela faisait un bien fou. Je chuchotai un " Merci.. ". Puis, la discussion s’enchaîna naturellement. Je questionnai la demoiselle sur sa venue à Londres, pourquoi Londres plutôt que l'Italie ? Vanina baissa les yeux, tout en continuant de me malaxer la main. Apparemment, son histoire était compliquée et peut-être douloureuse à confesser. Je m'en voulais d'avoir finalement poser une question aussi indiscrète. Loin de moi l'idée de mettre la jeune femme dans l'embarras, cependant, Vanina me répondit sans complexe, en évoquant ses parents, qui l’étouffée. Ils refusaient catégoriquement le changement d'orientation professionnelle de leur fille, ce qui avait créé des tensions. Je déglutis durement à l'attente de cette histoire et me trouvai bien idiot d'avoir fait remonter tout ça à la surface, bien que je n'aurais pu deviner que la vie de Vanina dissimulait des épisodes aussi sombres. Je détournai le regard et fronçai les sourcils, misérable. Tandis que la demoiselle continuai de se confier, en disant que sa mère ne l'avait guère soutenue durant ses études et qu'elle ne la comprenait pas. Les parents sont parfois bien durs avec leur enfants. Moi, j’espérai que mon fils ferait une carrière dans un métier qu'il aimerait.. contrairement à moi, sa mère souhaiterait qu'il fasse carrière dans la mode, en tant que mannequin ou styliste. Pour elle, l'avenir de notre Jamie était déjà tout tracé. Ridicule et surréaliste. Je me demandais bien comment elle comptait le persuader de travailler avec elle. Surtout qu'aujourd'hui, Jamie n'avait que 3 ans. Comment peut-on penser à la futur vie professionnelle de son fils, alors que ce dernier n'a pas encore mis un pied à l'école ? Cela m'exaspérait au plus haut point. Bref, ce n'était pas le sujet du moment. Je revenais à Vanina qui continuait de m'expliquer qu'elle aimait beaucoup l'Angleterre et qu'elle avait choisi d'y habité parce qu'elle maîtrisait la langue. Pour elle, Londres était magnifique et les gens polis et agréable à vivre. " Merci, c'est vrai que j'ai été bien élevé ! " lançai-je avec humour, afin de redonner le sourire à la jeune femme. " Non, plus sérieusement.. Je suis navrée que vous et votre mère.. enfin que vos liens se soient autant détériorés, ce ne doit pas être facile à vivre pour vous et j'espère que tout s'arrangera. dis-je d'une voix chaleureuse. Je stoppai le massage de la jeune femme, en serrant sa petite main. Je captai son regard brillant et ajoutai " Votre carrière sera prometteuse et votre mère sera fière de vous ! Je vous en donne ma parole. " Je ne savais comment la jeune femme allait percevoir mes paroles quelques peu déplacées, mais je ne faisais jamais de promesses en l'air, je comptais bien l'amener vers le haut avec moi, parce qu'elle était motivée, brillante et elle apporterait, sans doute, beaucoup de choses à mon entreprise. Par la suite, Vanina retrouva son sourire radieux et m'interrogea à son tour sur le choix de ma carrière dans la publicité et si j'avais toujours vécu à Londres. Par quoi commençait ? " Je n'ai pas vraiment choisi de travailler dans la pub, j'ai juste écouté mon père et suivit ses traces. Mais finalement, ce métier s'est montré à la hauteur de mes ambitions et j'ai su mener à bien toutes les missions qui m'ont aidé à gravir les échelons. Aujourd'hui, j'ai ma propre agence et je suis entouré de gens formidables, qui font un excellent travail à mes côtés. Et après douze ans de carrière, je ne me vois pas dans une autre filière que la publicité et ça reste un métier passionnant, qui nous fait faire le tour du monde, qui nous ouvre d'autres horizons et c'est toujours jouissif de voyager, même avec la peur viscéral de prendre l'avion. " lançai-je amusé. Oui, même si je détestais prendre l'avion, ce n'était rien comparait à tout ce que ce travail m'apportait dans ma vie, la satisfaction. Je poursuivis "Sinon, je n'ai pas toujours vécu à Londres, en réalité, je suis revenu depuis peu de Manchester. Je suis en pleine procédure de divorce et ma futur ex-femme est l'objet de toutes mes préoccupations en ce moment. D'où ma mauvaise mine de ce matin. Elle me fait vivre un enfer et me harcèle sans cesse et je dois avouer que cela devient vraiment.. usant." avouai-je, sans retenu. Je n'aimais pas spécialement étaler ma vie privée. Cependant, elle était devenue inexistante depuis quelques temps. " J'ai un fils de trois ans.. il s'appelle Jamie. Sa mère, en a la garde exclusive mais elle souhaiterait bien plus.. vous vous rendez compte.. que peut-on vouloir de plus que la garde de son enfant ? Qu'est-ce que l'argent à côté du fait de voir son fils tous les jours.. " dis-je doucement, les yeux pétillants de tristesse. Bien sûr, je ne comptais pas pleurer. Je n'avais jamais pleurer l'absence de Jamie, bien que cela m'avait rongé de l'intérieur, j'avais appris à vivre avec le fait de ne pas le voir grandir. Bientôt, je serais un inconnu pour ce petit bonhomme et je m'en voulait d'être si loin de lui aujourd'hui. J’espérais, je souhaitais qu'il le comprenne plus tard et qu'il vienne me rendre visite à Londres afin de me filer une bonne correction pour ne pas mettre battu pour lui. Cependant, il avait besoin de sa mère et je n'étais pas aussi mesquin que Karen, pour le lui arracher. Je retrouvai mes esprit et passai la main dans mes cheveux. " Navré, je m’égare un peu..  ce n'est pas un sujet que j'ai l'habitude d'aborder ou seulement, en présence de mon avocat. " Le stresse était revenu et je m'agitai sur mon siège, ne savait plus trop où me mettre, sans vraiment le montrer. Je n'avais pas pour habitude de dévoiler mes émotions, ni mes sentiments mais je perdais pied quand il s'agissait de parler de mon fils. Il fallait que je fasse avec et attendre qu'il devienne un beau jeune homme, suffisamment grand pour prendre la route et rejoindre son père indigne. Je me raclai la gorge " Finalement, je suis un peu comme vous, j'ai quitté Manchester pour m'éloigner de mes soucis et trouver refuge à Londres. Je voulais prendre du recul sur ma vie sans négligé mon travail. " ajoutai-je, en retrouvant la prestance de l'homme d'affaire. " Le travail, c'est ce qui me tient la tête hors de l'eau.. et me donne l'impression d'être important et fort ! C'est un peu ma façon de survivre ! " lançai-je sur un ton grave. La discussion avait pris une tournure dramatique, tel était notre vie, cela dit, le repas ne se fit plus attendre et vint égayer notre voyage. L'hôtesse, nous apporta deux plateaux, que j'avais choisi avec goût. Je remerciai la dame et me retournai vers Vanina, ravi de pouvoir enfin nous ravitailler. J'affichai un large sourire. " J'espère que vous aimez la cuisine asiatique, ce plat et typiquement Chinois, cela nous mettra un peu dans le bain, bon appétit Vanina !!! " annonçai-je avec entrain. Je m'emparai des baguettes qui nous servaient de couverts, pour ma part, j'avais l'habitude de les manipuler. Et après quelques minutes de dégustation, je me retournai vers ma belle assistante pour avoir son avis. " Alors, est-ce que cela vous plait ? ".              


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() message posté Mer 25 Nov 2015 - 23:35 par Invité
Ian & Vanina

J'irai où tu iras
Au dessus des nuages, et alors que Vanina venait de s'adonner à quelques confidences, elles se laissa aller à un instant de réflexion. Elle repensa à sa mère, sujet sensible qu'elle se gardait bien d'évoquer d'ordinaire. Sa mère à qui elle manquait sans aucun doute puisque cette dernière s'efforçait de l'avoir au téléphone le plus souvent possible. Elle lui demandait toujours les mêmes choses, cherchait à savoir si tout se passait bien, si Vanina n'était pas déçue du voyage. La jeune fille avait essayé, sans succès, de déceler une once d'espoir dans sa voix lorsqu'elle posait ces questions, espoir que sa fille lui annonce qu'elle n'était pas heureuse et qu'elle rentrait à la maison. Mais comment Vanina ne pouvait-elle pas être heureuse ? Elle avait débarqué dans un pays pour lequel elle avait eu un coup de cœur de longues années auparavant pour y faire sa vie de femme. Elle avait, en quelques jours seulement, trouvé un appartement bien placé et suffisamment spacieux, un travail bien payé et avec un patron d'une gentillesse exemplaire. Gentil et qui plus est, bien élevé, détail que Ian ne manqua pas de soulever avec humour lorsqu'elle évoqua la politesse des anglais. Réaction qui la fit sourire, elle ne savait pas si elle se serait permis de le dire, mais elle était tout à fait d'accord. Il tenta ensuite de la rassurer à propos de sa mère, délicate attention qu'avaient déjà eu beaucoup de ses amis en Italie lorsqu'elle avait annoncé son départ, mais qui avait une portée particulière puisqu'elle venait d'un homme qu'elle connaissait à peine et dont le rôle n'était pas forcément de la réconforter.
- Merci pour ces belles paroles. Je ne doute pas qu'un jour elle se rendra compte qu'elle a eu tort de me mener la vie aussi dure. Il suffit simplement qu'elle se rende compte que j'ai d'autres talents et que ma vie n'est pas vouée au patinage.
Ian l'informa ensuite sur le fait qu'il s'était inspiré de son père dans le choix de son parcours professionnel. C'est fou l'influence que peuvent avoir les parents sur leur jeunes enfants. Que se soit pour leur ressembler ou leur faire plaisir, les enfants se laissaient facilement convaincre. Mais heureusement pour lui cette voie professionnelle semblait avoir suscité chez lui une grande passion. Vanina sentait dans sa voix que ce métier lui plaisait et qu'il n'était pas prêt à s'arrêter. C'était beau d'être capable de trouver du premier coup le domaine dans lequel on pouvait s'épanouir toute une vie.
La suite de la discussion prit une tournure plus personnelle. En effet, Ian se livra à quelques confidences. Il apprit à Vanina qu'il était presque divorcé, une annonce qui réveilla chez elle un sentiment étrange qu'elle n'avait pas ressenti depuis longtemps. Joie ? Soulagement ? Elle ne savait pas trop mais elle se trouva légèrement égoïste. C'était plutôt déplacé comme sentiment, pas du tout ce que doit ressentir quelqu'un dans cette situation. Il ne devait pas être en train de vivre des moments facile. Elle n'avait jamais suivi un divorce de prêt mais ce devait être pire qu'une simple rupture, plus long, plus compliqué, sujet à bien trop de désaccords. La preuve était qu'il était épuisé et que cette situation semblait en être la principale cause.
Son sentiment de culpabilité grandit lorsque Ian parla de son fils, un petit bout de chou qui n'était âgé que de quelques années et dont la mère semblait prête à tout pour tout prendre à son père. Elle crut pendant un instant qu'il allait pleurer tant ses yeux s'étaient mis à briller à cause de la tristesse. Il semblait avoir cédé la garde de son fils pour faire plaisir une dernière fois à cette femme qui n'avait visiblement aucune pitié. Vanina avait du mal à croire qu'une femme pouvait se comporter de la sorte, mais qui était-elle pour juger ? Elle n'avait connu qu'une véritable histoire d'amour, elle n'était pas prête de se marier et d'avoir des enfants. Elle ignorait ce qu'on pouvait ressentir quand le mariage dans lequel on s'était investi volait en éclat.
Ian s'excusa pour son emportement, passant une main gênée dans ses cheveux, brassant au passage l'air confiné de l'avion et amenant la délicate odeur de son parfum aux narines de Vanina.
- Je suis vraiment désolée d'apprendre ce que vous traversez en ce moment. Ça doit être tellement difficile de vouloir faire plaisir à tout le monde sans être récompensé. Vous faites un beau sacrifice en laissant votre fils à la garde de sa mère parce que je suppose que ça ne doit pas être une décision facile à prendre. Et quel magnifique refuge que la ville de Londres. En tout cas votre faites votre travail de façon admirable et ce malgré vos problèmes, vous êtes quelqu'un d'investi et je ne doute pas que les choses finiront par s'arranger vu votre détermination.
Voilà un moment déjà que le petits couple d'associés voyageait, le repas approchant, Ian avait prit l'initiative un peu plus tôt de commander à manger. Les plateaux finirent par arriver, dégageant d'entêtantes odeurs inhabituelles pour Vanina. Habituée à la cuisine purement italienne elle n'avait que rarement rencontré ces saveurs de l'autre bout du monde, quand à ces ustensiles que les gens appelaient baguettes, elle n'en comprenait pas vraiment le principe. Elle s'empressa de réclamer des couverts, trop peu habituée à utiliser les méthodes asiatiques. Pleine de bonne volonté, et remarquant qu'elle mourrait de faim et qu'elle n'avait pas envie que son plat refroidisse avant de le goûter, elle s'empara tout de même des deux baguettes. Elle souhaita un bon appétit à Ian et se concentra sur la position de ses doigts. Maladroite, elle se retenait de rire face à sa médiocrité, alors que Ian semblait être un pro du maniement des baguettes.
- Décidément tout vous réussi ! Je n'ai jamais su m'en servir et visiblement ce n'est pas aujourd'hui que j'y arriverai !
Elle lui lança un regard envieux. Elle parvint finalement à goûter le contenu de son assiette avant que des couverts ne lui soient apportés.
- Je trouve ça très bon. Je n'ai pas l'habitude de manger ce genre de choses. Le sucré-salé n'est pas aussi répandu en Italie qu'en Asie. Mais ça change des plats traditionnels que ma mère adore faire. Et comme c'est pour moi l'année du changement autant rester sur ma lancée !
Vanina reposa ses baguettes et s'empara de la fourchette avec laquelle elle était bien plus à l'aise. Elle se sentait un peu idiote. Elle était capable de choses incroyables sur la glace mais se trouvait désemparée face à une paire de baguettes chinoises.
- En tout cas j'admire et je jalouse de votre dextérité.
acidbrain
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() message posté Jeu 3 Déc 2015 - 21:00 par Invité


❝Can we pretend that airplanes like shooting stars?❞
Vanina & Ian
On me disait souvent de tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler. J'avais cette mauvaise habitude de dire les choses, sans vraiment réfléchir à l'impact qu'auraient mes paroles envers la personne à qui je m'adressais. C'était dans ma nature et je n'avais jamais rectifié mon franc parler, bien qu'on me l'avait reproché mainte et mainte fois. Malgré tout, j'essayai d'avoir les mots justes, sans savoir si cette vérité allait blesser. Était-ce si mal que ça, de dire les choses telles qu'elles sont ? Et d'être vrai ? Contrairement aux autres, Vanina n'avait pas mal réagit quand je tentais de la réconforter. Je pensais même qu'elle fut touchée par mes belles paroles, bien que j'en pensé chaque mot. Je préférais le silence, au mensonge mais aux confessions de la jeune femme, je n'avais pas su me taire. Vanina me remercia. Je lui souris. Elle pensait que sa mère se rendrait compte qu'elle possédait bien d'autres talents que celui de virevolter sur la glace. Je n'en doutais pas, jusqu'à présent, la demoiselle s'était montrée à la hauteur de mes espérances et je ne doutais guère de sa réussite dans le monde de la publicité. De plus, je comptais bien lui démontrer avec ce voyage en Chine. Ce n'était pas pour rien que je lui avais demandé de m'accompagner. Sur ce contrat, Vanina pourra faire ses preuves et se prouver à elle-même, qu'elle est faite pour ce job et qu'elle ne pourra qu'évoluer avec le temps ! " J'en suis sûr ! " murmurai-je, afin de ne pas en faire trop. Par la suite, je l'informai sur mes choix d'orientations professionnels et sur les soucis que j'encourais en ce moment, à cause de mon ex-femme. Mon fils qui me manquait plus que tout et dont je n'avais ni la chance de m'occuper comme le ferait un vrai père, ni de voir tous les jours. En quelques instants, j'avais partagé toute ma peur et ma tristesse, avec une femme que je connaissais à peine mais qui m’inspirais une réelle confiance. Je n'étais pas le genre d'homme à être en colère mais plutôt un homme qui s'apitoyait sur son sort et qui noyait son chagrin à travers de centaines de piles dossiers et des voyages à l'autre bout du monde. Vanina se montra alors aussi compatissante que je l'avais été. La jeune femme trouvait mon sacrifice magnifique et cruel à la fois. Elle ajouta que Londres était, sans doute, le plus beau des refuges et elle n'avait pas tord. A part revenir dans ma vie natale, je n'aurais su où aller pour échapper à toutes ces mésaventures. Londres, il n'y avait que là où je pouvais me reconstruire et me sentir vivant.. important. J'avais perdu mon sourire, en écoutant la douce voix de Vanina, bien que ses paroles étaient aussi belles que son visage. Durant toutes ses années, je pensais que le monstre dans l'histoire, c'était moi. Le père qui abandonnait son enfant et qui fuyait la réalité. Je reportai mon attention sur Vanina: " Merci, j'espère que mon Jamie se montrera aussi compréhensif que vous, quand il sera en âge de comprendre la situation et qu'il me pardonnera mon absence.. " rétorquai-je gentiment, en priant de toutes mes forces. Vanina enchaîna, elle avouant qu'elle admirait ma façon de travailler et que j'arrivais à passer outre mes soucis personnels. Elle pensait qu'avec ma détermination, je parviendrais à venir à bout de mes problèmes, et que tout cela s'arrangera. Je l'espérais. Je retrouvais le sourire et attrapa la main de la demoiselle, que je portai à mes lèvres, tout en captant le regard de la jeune femme.  " Merci, vos paroles me font du bien et nous ferons de l'excellent travail, tous les deux ! "  Je déposai un doux baiser sur la main de Vanina, avant de la relâcher. Le repas arriva enfin ! Je sentais que mon ventre commençait à se tortiller dans tous les sens, tellement j'avais faim ! J'avais choisi une spécialité chinoise, en espérant qu'elle serait au goût de ma collègue. Les mets ne semblaient pas incommoder la jeune femme.. cependant, les couverts traditionnels chinois, paraissaient la mettre mal à l'aise. Peut-être n'était-elle pas familiarisée avec ce genre d’ustensile asiatique. Elle préféra utiliser une fourchette et un couteau, qu'elle quémanda auprès de notre hôtesse. Je ris devant cette scène, loin de moi, l'idée de me moquer de cette belle Italienne. Nous entamâmes notre repas. Je jetai un coup d’œil rapide à la jeune femme, qui semblait avoir du fil à retordre avec ses baguettes. Elle constata que j'étais bien plus doué qu'elle pour magner les deux bouts de bois. Je ris, manquant de m'étouffer avec un bout de poulet. Je déposai mes baguettes et attrapai le bras de la jeune femme. " Attendez, je vais vous montrer. C'est un coup de main à prendre. " Je positionnai, correctement, les doigts de la jeune femme, sur les baguettes. " Voilà, c'est mieux comme ça.. je pense que vous devriez vous débrouiller. C'est comme tenir un stylo mais qui sert de pince ! " Je me mis à rire " Désolé, c'est un peu idiot comme comparaison ! Mais je suis certain qu'au bout de notre séjour, vous maitriserez les baguettes à la perfection ! " Vanina parvint finalement à s'en sortir et goûter ce qu'il y avait dans son assiette. Elle semblait appréciée et ne manqua de me le faire savoir. Je fus soulagé d'entendre cela. Difficile de choisir un menu quand l'on ne connait guère les goûts de ses convives et bien évidemment, comme me le faisait remarquer Vanina, le sucré-salé n'était pas au goût de tout le monde. En Italie, la bouffe était différente. Pour ma part, je ne connaissais que très peu de plats italiens. J'étais plutôt attiré par la cuisine française mais j'étais ouvert à toute autre culture culinaire. " Vous cuisinez Vanina ? Je dois avouer que je suis un peu maladroit pour tenir une poêle et je suis habitué à déjeuner ou dîner au restaurant ou sur le pouce !  C'est sans doute de là que je tiens ma grande dextérité, comme vous dites mais.. il n'y a pas de quoi l'envier.. je préférais partager un repas avec quelqu'un plutôt que de manger seul dans mon coin. Malheureusement, boulot oblige et je n'ai guère le temps de lambiner devant une assiette ! " lançai-je sur le ton de la rigolade. Puis, je revins au sujet principal." D'ailleurs, avez-vous des questions en ce qui concerne le travail en Chine ! Il est vrai que je vous ai prévenu à la dernière minutes et je n'ai pas pris la peine de vous informer de comment allait se dérouler les choses à venir. Alors peut-être désirez-vous en parler ? " annonçai-je, entre deux bouchées. Sur ce départ précipité, nous n'avions pas pris la peine de discuter de l'essentiel mais peut-être que la demoiselle ne souhaitait guère évoquer le travail durant les dernières heures de vol.      


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