olila ❝ i could do this for ever ❞

Si on m'avait dit que je rencontrerais quelqu'un en allant me promener avec Noam ce matin, je n'y aurais pas cru. Pourquoi ? Tout simplement parce que les bébés faisaient fuir les jeunes de mon âge. Aucune fille n'avait envie de se retrouver avec une copine qui avait des obligations avec un môme et Noam, bien que super mignon, ne s'entendait pas des masses avec les jeunes de mon âge. En même temps, qui voudrait s'enquiquiner avec un gosse. J'adorais mon neveu mais des fois, je me demandais comment faisait mon frère. Je ne voudrais pas de sa vie pour rien au monde. Pourquoi ? Tout simplement parce que je ne pourrais pas m'occuper d'un enfant à temps plein. Je voulais vivre ma vie avant de me retrouver avec un tel poids sur les épaules. Une fois qu'on est père ou mère, plus de sortie jusqu'à plus d'heures, plus d'inconscience ni de bêtises. Sans compter qu'on était exclue de toute activité sociale pendant les six mois de grossesse qui se voyait et puis après. À mes yeux, c'était un suicide social que je n'étais pas prête de faire. C'était peut être pour cela que je restais loin des hommes et ne cherchais pas chaussures à mon pied comme le faisait ma sœur. J'avais trop peur d'un dérapage et d'être coincée tout le reste de ma vie. Un large frisson parcourut mon échine et je préféra parler de mes ambitions, envies et la réaction d'Oliver me fit plaisir, vraiment. Je ris légèrement. « Oui, quand on me voit, on ne se doute pas que j'ai envie de faire un métier si physique.. et dangereux. C'est pour ça le théâtre à côté ça me semble mou et... trop calme ! » Depuis toujours, c'est l'adrénaline qui me fait vivre, qui me donne envie d'avancer. J'adore les sensations fortes, ne pas savoir où on met le pied la seconde suivante et tout ce qui va avec. Ce n'est pas tous les jours drôles parce que, du coup, je m'ennuie d'un rien mais je fais avec. Un jour, je ferais ce que je veux et je pourrais enfin m'éclater. Je savais que rien n'allait être facile, que j'allais me retrouver dans des milieux purement masculins mais j'étais prête à tout. Rien ne me faisait peur. Même pas Oliver qui m'emmenait dans des ruelles sombres. Bon, je n'étais pas très rassurée non plus – je ne pouvais pas mentir – mais je n'avais pas réellement peur. Il n'allait rien me faire et je savais me défendre. C'était peut être ça qui me donnait une telle confiance en moi. Alors que la serveuse lui tend sa boisson, je l'écoute me dire qu'il m'en devrait un et, au cas où, je devrais frapper chez lui. Je souris légèrement, me cachant derrière mon verre. J'aime bien l'idée de frapper chez lui pour boire un café, pour discuter ou autre. Le courant passe bien entre nous deux et je n'arrive pas à dire pourquoi. Après tout, avec tout ce que m'a dit mon frère sur lui, je devrais l'avoir dans le viseur, je devrais le détester, en quelque sorte. Je ne renchéris pas là dessus avant de faire une connerie et préfère me concentrer sur ce qu'il fait dans la vie. Je n'y connais rien en musique anglaise. Pour tout dire, je ne fais pas partie de ces jeuens qui passent des heures sur le net pour trouver un nouvel artiste comme a été découverte cette Christina Grimmie qui a fini par faire The Voice. Je suis plutôt du style à écouter la radio et donc à écouter des groupes conçus pour être médiatisés et tout ce qui va avec. Je suis sûre, par contre, que si je demande à mon père qui sont D.A.R.K. Paradise, il me ferait un récit sur leur histoire de leur création jusqu'au jour d'aujourd'hui. Je n'ai définitivement pas hérité du gène musical. Mais j'aime la bonne musique, c'est déjà ça. « Sans faute. J'irai écouter ça » Je souris et me retiens de lui dire que le seul 'dark paradise ' que j'ai entendu dans ma vie est la chanson de Lana Del Rey. Dans tous les cas, je n'oublierais pas d'écouter quelques uns de ses sons. Pour voir si ça me plait mais aussi pour avoir une excuse pour le revoir. Le café c'est bien mignon mais ça se prend très tôt le matin, enfin pour moi. Et je ne me vois pas le réveiller à sept heures du matin s'il a passé la moitié de la nuit à répéter ou je ne sais quoi. Sans compter que si je suis prise à l'académie, je devrais quitter l'appartement aux alentours de six heures trente pour aller jusqu'à la caserne. J'écoute le jeune homme et souris légèrement. Je comprends très bien ce qu'il veut dire. Cela doit faire dix sept ans que mon père me répète que dans la musique, tout est affaire d'une rencontre, d'un bon feeling pour sortir de l'ombre. Thalia l'avait bien compris, elle qui veut bosser dans ce milieu. « Je vois ce que tu veux dire. Mon père est musicien et il ne fait que de me répéter que tout se fait avec un bon feeling, que c'est une rencontre qui peut tout changer. Ma sœur l'a bien assimilé, elle ne cesse de provoquer le destin, en vain » lançais-je. Et aussitôt, je regrettais d'avoir mentionné Thalia. Il aurait sûrement plus d'atomes crochus avec elle qu'avec moi. Je n'en savais rien. Enfin, j'étais bien contente qu'il redirige la conversation vers moi, mon désir de devenir pompier même si j'avais envie d'en apprendre un peu plus sur son groupe. Enfin, maintenant que je connaissais le nom, je pourrais toujours faire mes recherches pendant que Noam dormirait. Je bois ma boisson tout en marchant et en l'écoutant. Je sens mes joues chauffer un petit peu et je regrette de ne pas avoir mis des tonnes de maquillage parce que si je rougis, ça va se voir ! Je rage intérieurement tout en l'écoutant. Il a raison, c'est plutôt classe de dire que t'es pompier et qu'il leur voue un culte me fait définitivement rougir. « Je préfèrerais être pompier, y a pas à dire. Mon parrain l'était, à New York, et ça m'a toujours fasciné. J'adorais aller à la caserne le voir, monter dans le camion et tout ce qui va avec. Du coup en déménageant, j'ai décidé de ne plus penser à ma famille et de me lancer. La police c'est le plan de secours » Et le théâtre, n'en parlons même pas... J'aimerais tellement lui en dire plus, sur ma famille qui a été dévastée quand mon parrain est mort sous les flammes new yorkaises, sur le fait que je ne l'ai dis à personne à part mon frère et lui maintenant. J'attends d'être sûre d'être prise avant d'inquiéter mon père et ma mère. « J'espère avoir des nouvelles rapidement mais on va dire qu'entre le fait que je sois une naine, que je n'ai pas la nationalité anglaise et que je sois une fille n'aide pas vraiment à faire retenir son dossier pour pouvoir passer les exmanes d'entrée à l'académie » J'avais le monde contre moi, qu'on le veuille ou non. Mais je n'étais pas défaitiste. Une rencontre, un bon feeling et tout pouvait changer. Je faisais plus de deux heures de sport par jour pour pallier ces petits inconvénients mais pour le moment, rien. J'attendais. Je n'avais que ça à faire à vrai dire. « Tout ce que je demande, c'est d'avoir des nouvelles avant la rentrée scolaire parce que sinon, c'est foutu » Mes parents ne voudront jamais que je quitte l'école en pleine année scolaire. Surtout vu le prix, bien que l'argent ne soit pas un problème pour nous, loin de là. « Et donc... Tu voues un culte aux pompiers ? » Demandais-je en me tournant vers lui. J'avais bien envie de savoir pourquoi. Était-ce le métier qui 'passionnait' ou les hommes du feu sous leur costume ? J'espérais que ce n'était pas les hommes qui l'attiraient en tout cas... Ce serait drôle mais me découragerait trop rapidement !

Depuis mon plus jeune âge on me répète sans cesse de ne pas faire confiance à qui que ce soit et de ne pas parler aux inconnus. Je devrais donc éviter Oliver comme la peste mais ce n'est pas le cas. Il ne me semble pas complètement fou à lier et dangereux. Je sais que ce sont ces personnes dont il faut le plus se méfier mais bon.. Au pire, j'ai de quoi me défendre. Une poussette, un bébé qui crie sur commande et de nombreuses années de sport. Rien à craindre, absolument rien à craindre. Je ne cesse de me le répéter en continuant notre marche. Je me confie sur moi, ma famille, chose qui ne me ressemble pas. Je suis plutôt renfermée sur ces sujets pour tout dire. Pourquoi ? Tout simplement parce que je n'aime pas m'exposer, parler de moi... C'est la porte ouverte aux souffrances et au stress à la moindre dispute. Enfin, je ne vois pas pourquoi Oliver irait balancer des choses sur moi ou ma famille, c'est lui qui est intéressant et sûrement pas le contraire. « Elle veut faire quoi ta soeur ? Elle est dans la musique ? » Je glisse les yeux sur le jeune homme et grimace légèrement. Je ne sais même pas précisément ce que veut faire ma sœur jumelle. On s'éloigne plus qu'autre chose ces derniers temps et ce n'est pas toujours facile à gérer. On était tellement proches à New York et là, plus rien. Ça me fait mal au cœur de temps en temps. Mais d'autres jours, je m'en fou pas mal. C'est la vie et je n'y peux rien, enfin pas grand chose. « Elle chante et danse à longueur de journée. Sa vie est plus ou moins une comédie musicale si tu vois ce que je veux dire » Je souris et tente de me raviser. « On va dire qu'elle a le côté artistique de mon père et moi le côté aventurier de ma mère » Aloysia est plus artiste et Elias aventurier. C'est comme ça. Quatre enfants et deux paires de mentalité bien différente. C'est ça qui fait que la tribu marche bien, mais passe ses journées à se chamailler aussi. Noam sera un aventurier vu les parents et grands parents qu'il a. Confier mes craintes à Oliver me fait du bien : j'ai l'impression de me libérer d'un poids. Je pourrais le faire avec ma famille mais ils ont un avis un peu trop arrêté. Ils sont trop impliqués pour voir les choses de la façon dont il les voit : c'est cool d'être pompier. C'est un métier dangereux, certes, mais on peut très bien se faire tuer en sortant son chien le matin. Ce qu'il me dit me fait sourire – et presque rougir – et du bien. Mon père va plutôt me dire que je vais me faire écraser comme une fourmis. Ce qui peut être le cas, je vois bien l'avouer. Quand il me demande si je n'ai pas une mince idée de quand les résultats de l'étude des dossiers vont tomber, je le regarde et secoue brièvement la tête de droite à gauche. Je n'en ai aucune idée et ça me fait tellement peur... J'aimerai tellement pouvoir me dire ''c'est foutu'' plutôt que d'attendre comme une pauvre fille que mon téléphone sonne ou qu'une lettre arrive dans ma boite aux lettres. Je n'en peux plus mais je tente de me rassurer en me disant que c'est pour bientôt. Je saurais bientôt si je commence mon année scolaire en octobre ou si j'entre dans le futur monde de la vie active. J'ai hâte. Le jeune Calloway parle de lui et j'essaye d'en savoir plus. Pourquoi ? Parce que ça m'intéresse ! Et que je ne me vois pas consulter wikipédia ou je ne sais quel site pour en savoir plus sur lui. Autant aller recueillir les informations à la source. J'arque un sourcil quand il me dit que sans les pompiers, il serait sûrement mort. Malaise, accident ? Je n'ai aucune idée de ce qu'il veut parler et ça m'énerve. Je ne suis pas trop curieuse mais quand on me dit quelque chose comme ça, forcément, je change vite d'avis ! Je veux en savoir plus mais c'est à lui de voir s'il veut se confier ou pas. C'est peut être trop dur pour lui, trop lourd. Je n'en sais rien. Je ne dois ma survie qu'à moi même – et à mes parents – pour le moment. Je n'ai connu aucun événement important et dangereux. J'ai de la chance. « Je vais les voir de temps en temps juste pour leur dire bonjour. Même si tout ça m’a coûté une jambe, c’est pas cher payé pour être toujours en vie. » Je le regarde et ma bouche s'ouvre automatiquement en formant un O. Aucun son ne sort de ma bouche. Je me retiens de ne pas regarder sa jambe. Je ne pourrais même pas dire laquelle des deux a été touchée. Je ne demande pas à en savoir plus sur son accident et tout ce qui va avec. Ça m'intéresse mais je n'ai pas envie de l'importuner. Je préfère continuer à boire mon café tout en le laissant me guider dans la ville. Moi qui aime bien contrôler les choses, c'est cool de se laisser guider. Je souris à tout ce qu'il dit. Son invitation au selfie me tente fortement et cela se voit sur mon visage. J'ai un visage expressif et ce n'est pas toujours pour me servir. S'il glisse ses yeux sur moi, il verra clairement que ça ne me gène pas d'être considérée comme sa petite amie ou de prendre un selfie avec lui. Il y a quelques minutes j'étais sur une autre planète, presque paniquée de faire la une d'un journal people mais ce n'est rien. Tant qu'on ne m'embête pas. « Ce serait sympa ! Je pourrais me la jouer en disant que je connais une star ! » Enfin connaître... C'est un grand mot. Parce que je doute qu'Oliver se réduise à son accident et à son groupe. Il y a l'air d'y avoir plus sous ses traits fins mais quoi... « En sécurité, carrément. Tu tapperas au mur au moindre problème » Je ris légèrement avant de reprendre mon sérieux. Tapper au mur. Ouai, comme un gamin. J'ai vraiment la mentalité d'une gamine. Bon, je n'ai que dix neuf ans mais pour le coup, j'aurais mieux fait de me taire. « Arrêtons de parler de ça parce que ça va me porter la poisse. Pas que je sois supersticieuse mais bon... Si t'entends des pleurs, ce sera peut être pas Noam » lançais-je pour rire. Mon humour est d'un pitoyable... On tourne à droite et je vois notre appartement au loin, très au loin. J'ai presque envie de faire demi tour pour rester un peu plus longtemps avec le blondinet. On va avoir le temps de parler encore un peu mais tout de même... Je suis contente d'avoir pris la peine de gambader et d'en apprendre plus sur lui. Alors qu'on entame la longue rue de boutiques, je souris. Au loin, je vois l'Elephant Pub et je rêve d'aller y manger. Il faudrait vraiment que j'en parle à Elias. Ce serait toujours mieux que de manger pizza ou Burger King. « Dis voir, c'est bon ce qu'ils font à l'Elephant Pub ? » J'espère qu'il ne prend pas ça pour une invitation. Quoi que. Ce ne serait pas bien grave. Je souris tout en glissant mes yeux sur les diverses boutiques. Le pays de la coque iPhone ici ! Et ça me fait bien rire tout ça ! Il y en a des belles mais je ferais ma fille plus tard. J'ai d'autres occupations pour le moment.


(c'est de la merde, j'ai recommencé 6x depuis dimanche dernier.. on pourrait peut être bientôt le clôturer et partir sur un nouveau si tu as le temps & l'envie ! )