"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici millenium (ivana & chandler) 2979874845 millenium (ivana & chandler) 1973890357
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() message posté Mar 22 Sep 2015 - 10:52 par Invité
Il était passé midi quand ça se fut déclaré. J'appréhendais ce moment depuis plusieurs jours déjà, attendant impatiemment que ça arrive et à présent que c'était le cas, je devais être le plus calme possible. Évidement, mon cœur battait à cent à l'heure dans ma poitrine, tellement fort que j'avais l'impression que tout Londres pouvait l'entendre. J'étais nerveux et tout de même paniqué, mais je prenais grandement sur moi pour ne pas céder. Dans le taxi, je respirai grandement alors que nous nous dirigions vers l’hôpital. En fait, c'était comme si ce jour était un rêve qui me préparait à ce qui allait m'arriver... sauf que là, ça n'était plus un rêve mais bel et bien la réalité. A côté d'Ivana, je restais prêt d'elle en essayant de ne pas être trop envahissant mais tout de même présent. J'ignorais encore à quelle échelle était la douleur qu'elle ressentait, si c'était pas "si terrible que ça" ou bien si elle avait vraiment très mal. Toutefois, mon empathie me faisait éviter de poser la moindre question, même un "ça va?" qui se voulait rassurant mais idiot, étant donné les circonstances.

Dans quelques minutes, peut être quelques heures, "elle" sera là. Lorsque nous arrivâmes enfin à l'hôpital et que je payais rapidement le chauffeur (j'avais pris soin de préparer la monnaie avant), je ne tardais pas à guider Ivana jusqu'à l'accueil où nous fûmes pris en charge immédiatement. On prépara un lit pour Ivana et on me fit patienter quelques instants le temps de la prendre en charge. Je profitais de cet instant pour passer un appel à Chandler, afin de lui avertir que... c'était le moment.

"Chandler? C'est moi Kaspar! Je... ça y est, c'est le jour!"

J'étais certain qu'elle comprendrait là où je voulais en venir. Depuis un moment déjà, j'étais tétanisé au point de l'appeler le soir afin de pouvoir apaiser mes angoisses. A l'avoir au bout du fil, il m'était difficile de ne pas masquer ma panique et ma nervosité mais je parvins à être le plus calme possible. D'ailleurs, j'ignorais moi même si j'avais été enthousiaste ou non lorsque je lui avais annoncé.
Chandler allait arriver. Pendant ce temps là, une infirmière qui s'était aperçue de mon état me prit en charge, enfin, façon de parler. Elle me fit asseoir sur un fauteuil et me fit des exercices de respirations, qui, je devais l'admettre, me furent bien utiles. Elle me demanda si je me sentais capable de soutenir ma copine durant l'accouchement et je lui répondis que, très honnêtement, je le savais pas. Une part de moi mourrait d'envie de la rejoindre pour lui serrer la main, une autre me disait que c'était peut être plus judicieux d'attendre derrière la porte car je pourrais empirer les choses. Je me demandais seulement si Chandler arriverait à temps avant que ça ne se termine. On m'avait dit que ça pouvait prendre beaucoup de temps, comme très peu et cela dépendait vraiment des gens. Néanmoins, je me déterminai à entrer dans la même pièce qu'Ivana. On m'équipa de gants et d'une charlotte sur la tête au cas où et je m'approchai d'elle. Serrant ma main dans la sienne, je me forçai un sourire.

"Hey! Ça va, tu tiens le coup?"

C'était peut être bête comme question, mais là, pour le coup, il fallait que ça sorte. Il fallait que je lui parle, que je sache aussi si elle allait quand même bien ou non.
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() message posté Mar 22 Sep 2015 - 21:57 par Invité
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Kaspar & Ivana & Chandler
Elle squattait l'appartement de Fred depuis le début de journée, ne trouvant pas le courage d'aller en cours: il y avait tant de chose intéressante à faire en dehors de cette maudite université, tant de choses à vivre, tant de temps à rattraper. Chandler avait fini par mettre de côté sa culpabilité à l'égard de son exil volontaire: son départ précipité et lâche avait été pardonné par la plupart de ses amis et quelques uns s'amusaient encore à le lui rappeler lorsqu'elle arrivait quelques part en compagnie de Fred, ou que leurs mains se rejoignaient sous une table. S'ils étaient officiellement ensemble -enfin- les choses se faisaient petit à petit, poussé par un désir commun de ne pas brûler trop d'étape et surtout, de ne plus garder les choses pour soi. La blonde avait retrouvé appartement et colocataire peu après être rentré à Londres mais n'en oubliait pas les deux "hommes de sa vie" comme elle aimait les appeler, quittant régulièrement sa nouvelle colocataire pour rejoindre Kaspar autour d'un smoothie ou Fred pour une séance de câlinage devant un film. C'était justement le cas ce jour ci. Au courant que son petit ami ne travaillait pas, elle s'était improvisé squatteuse, le détournant de ce qu'il devait faire pour l'inciter à la rejoindre sur le canapé avec un énorme pot de glace qu'ils se partageaient tout en se chamaillant gentiment. La vie reprenait son cours et le poids d'un éventuel départ - pour cause de visa - était désormais écarté: Chandler avait l'impression d'avoir retrouvé sa place parmi les siens, sa place aus sein de sa nouvelle famille. Letty l'avait lâché, en larme, à l'aéroport, lui promettant de trouver un truc sur Londres pour venir la rejoindre rapidement et Hiro lui avait souhaiter tout le bonheur du monde avec tout ce beau monde ayant traversé l'Atlantique pour la rejoindre. Elle soupira de bien-être, collée contre l'épaule de Fred, à cette simple constatation. Rien ne saurait être plus parfait, elle en était sure. Plus le temps passait, moins elle voyait sa vie sans eux, moins elle se voyait rentrer aux Etats-Unis et, même si ça l'attristait de se dire qu'elle ne verrait plus ses parents aussi souvent, l'idée d'être avec Kaspar, Fred, April, Fay et tous les autres compensait bien ce petit vide en elle qui pouvait facilement être combler par Skype. Elle sourit en se disant que c'était sans doute ça, grandir: elle prenait une réelle indépendance, faisait ses propres choix et en assumait enfin les conséquences. Le futur qui se profilait brillait de milles feux et la jeune femme échangea un regard tendre avec son compagnon: sa présence était l'une des nombreuses preuves de sa volonté de devenir adulte, finis les soirées, les aventures sans lendemains ou les coups foireux, avec Fred, elle voulait que ça marche. Avec Fred, elle voulait être sérieuse. Ce dernier lui lança un regard surprit, sans doute parce qu'elle souriait comme une idiote depuis dix minutes mais elle ne pouvait s'en empêcher. Cette rentrée allait être mémorable ! Elle songea avec nostalgie qu'il était bien loin, le temps où elle s'amusait à tirer les cheveux de Kaspar, ou à se battre avec lui parce qu'il se moquait de son prénom ... Lui aussi grandissait, d'une manière certainement plus radicale, songea-t-elle. C'était alors qu'elle pensait à son ami d'enfance que le téléphone qu'elle avait posé sur la table basse vibra, agressant ses oreilles d'un bruit sourd et répété. Un appel de Kaspar. En pleine journée ? Alors qu'elle était censée être en cours ? Un certain stress s'empara d'elle: s'il appelait, c'est que ça devait être urgent. Elle se redressa soudainement, causant un nouveau sursaut chez le brun qui ne comprenait pas ce qu'il se passait. Il lui mima un bref "c'est qui ?" auquel elle répondit par un signe de la main. « Ici Chandler, déesse de vos jours et de vos nuits ... » Elle ricanait déjà face à cette habitude qu'elle avait prit avec sa petite bande et, face au regard assassin de Fred, son amusement se décupla.« Chandler ? C'est moi Kaspar! Je... ça y est, c'est le jour ! » Son sourire disparut et elle sauta des genoux de Fred pour rassembler ses affaires à la va-vite.

Lorsque l'hôpital entra dans son champ de vision, Chandler se mit à courir. Heureusement qu'elle n'était pas à la fac ! Fred avait proposé de l'accompagner, mais la jeune femme avait décliné gentiment, se contentant de lui promettre de le tenir au courant de l'avancé "des évènements" avant de déguerpir au pas de course non sans lui laisser un baiser. Kaspar avait besoin d'elle. Il avait toujours eut besoin d'elle, c'était juste qu'il ne le savait pas ! Et, au regard de leur dernière conversation, elle préférait attendre qu'il fasse lui même les invitations à lui rendre visite. Elle ne l'avait pas beaucoup vu depuis leur retour et préférait ne pas imposer la présence de son petit ami, alors que son frère de coeur avait besoin de soutient. Certes, moins que la future maman, se dit-elle en réprimant un frisson alors que l'image d'une Ivana furieuse réapparaissait dans son esprit et sa foulée augmenta. Lorsqu'elle poussa la porte, elle eut l'impression d'être transposée dans un autre monde. Chandler Daniels, Vingt-deux ans et demi, perdu au milieu d'un hôpital plein à craquer, sans aucune indication. Elle envoya une série de message rapide à Kaspar pour lui demander où il était, en vain. Une dame l'aiguilla vers l'accueil où, bafouillant, elle demanda son chemin. Elle rougit encore plus, mal-à-l'aise, alors que la vieille dame lui expliquait qu'elle ne pourrait pas entrer dans la salle d'accouchement et tenta tant bien que mal de dire que ce n'était pas son souhait. Lorsqu'enfin, la réceptionniste lui laissa placer un mot, Chandler était plus qu'agacée et, d'un ton sec, demanda où se trouvait la salle d'attente où elle pourrait voir le futur papa. Les yeux de la femme ne laissait aucun doute sur ce qu'elle pensait mais la blonde se voyait mal expliquer qu'elle n'était pas l'éventuelle maitresse venue rejoindre un petit copain infidèle et culotté: sa relation avec Kaspar était purement amicale et n'avait pas à être jugée par quiconque bien que, elle devait l'avouer, se présenter seule et de la manière dont elle l'avait fait, pouvait porter à confusion. Elle finit par trouver un siège dans la salle d'attente, sortant son téléphone pour envoyer un message à Fred afin de déverser sa frustration. Message qui eut pour réponse, une petite moquerie de l'homme qu'elle aimait. Traitre. La salle était silencieuse et l'absence de Kaspar l'angoissait un peu: peut être avait-il crut qu'elle ne viendrait pas ? Allait-elle devoir attendre x heures toute seule ici ? Ressortant son téléphone de la poche où elle l'avait rangé, elle commença à chercher des infos qui l'aiguillerait sur combien de temps tout cela allait durer ... Et perdit ses couleurs à mesure qu'elle lisait des forums de discussion sur le sujet ... Ivana était une guerrière ! Elle en était persuadée.
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() message posté Jeu 1 Oct 2015 - 10:31 par Invité
La nervosité commençait à s’agrandir. Je fis l’erreur de me retourner et aperçut les médecins autour. Je fermai un moment les yeux en essayant de ne plus penser à rien mais le bruit assourdissant de ce qu’il se passait autour de moi eut vite raison de ma personne. J’inspirais, expirais… mais le calme ne me revenait pas.
J’ouvris les yeux et regardai Ivana. La panique me trahissait et se lisait dans mon visage. J’avais l’impression que ce jour n’existait pas. Que ce que j’étais en train de vivre était un rêve ou alors une hallucination inventée par mon esprit, un peu comme vivre dans la Matrix. J’essayai de me détendre par ce biais, mais je n’y arrivais pas.
Alors je me penchai pour embrasser le front de ma copine. J’étais prêt à craquer et il me fallait de l’air. Je ressentais déjà mon empathie faire son apparition, et avoir moi-même mal au ventre, comme elle devait l’avoir, en beaucoup plus fort sans doute.

« Je reviens » lui soufflai-je à l’oreille, serrant sa main dans la mienne, la redressant pour déposer un petit baiser dessus avant de me détacher d’elle. Avant de sortir de la pièce, je la regardai une dernière fois puis ouvrit la porte. Immédiatement après, je pris une grande bouffée d’air, même s’il me paraissait toujours pas aussi frai que j’aurais aimé. Peut être devrai-je sortir à l’extérieur ? Ouais, c’était une bonne idée.

Toutefois, à peine me tournai que je vis Chandler, ma sœur. Elle était arrivée et la voir là me fit automatiquement sourire. J’étais rassuré de la voir ici, parce que, d’une certaine manière, je me disais que je n’allais pas affronter « seul » ce qui s’apprêtait à arriver, seul avec Ivana. La présence de ma sœur me donnait une force en plus et je ne la remercierais jamais assez d’être venue.

« Chandler, tu es là ! » échappai-je en m’approchant rapidement d’elle, les bras ouvert. Je la pris dans mes bras et la serrai aussi fort que je pus en essayant tout de même de ne pas l’étouffer. La sentir contre moi me fit tout aussi du bien, grand tactile que j’étais. Et puis, c’était Chandler. Elle avait un grand pouvoir sur moi, et de manière positive. Je n’osais pas penser à ce qu’il se serait passé si elle était restée en Amérique et qu’on ne se serait pas retrouvé. Je m’en voulais toujours d’ailleurs, même s’il fallait cesser d’avoir des regrets et que c’était du passé. Mais je me rendais compte à quel point le fait qu’elle soit là m’étais bénéfique.

« Je suis tellement content… merci, merci, merci infiniment ! »
soufflai-je à son oreille, prêt à fondre en larmes. Des larmes « positives » comme le dirait grand-mère, des larmes d’émotion dans un sens plus général.
Je m’écartai de ma sœur et retirai mes gant ainsi que la charlotte que j’avais sur la tête. Comme je n’étais plus dans la salle, je n’en avais plus besoin pour le moment.

« J’arrive pas… à rester.. » lui fis-je part. « C’est assez dur. En fait, je… j’ai encore du mal à réaliser tu vois. Même là, j’ai l’impression que c’est pas réel. Que toi et moi on est là mais qu’on est pas là. J’ai peur aussi… j’ai dit au médecin de m’appeler si urgence il y a mais… dans quelques minutes.. ‘elle’ sera là. Et.. ça me fait peur ça aussi. J’ai hâte mais j’appréhende. »

Je baissai le regard, me sentant coupable de ressentir de telles choses. En tant que futur père, je ne devrais pas dire de tels mots.
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() message posté Mar 13 Oct 2015 - 11:16 par Invité
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Kaspar & Ivana & Chandler
Ce fut une Chandler très pâle qui fit face à un Kaspar souriant bien que nerveux, elle en était persuadée. Elle s'était dit que voir Kaspar appaiserait peut être les images horribles qui venaient de lui hanter l'esprit - elle se maudissait encore d'avoir été chercher plus d'info sur internet - et fut effondrée de voir que ce n'était pas le cas. Alors qu'elle se promettait de ne jamais avoir d'enfant, elle se leva, décidant d'aller enlacer le futur papa dans un câlin des plus mérités ! «Chandler, tu es là ! » Les bras de la grande asperge qu'il était se refermèrent autour d'elle et la blonde serra les siens autour de la taille de son frère de coeur. Elle était à la fois heureuse et inquiète pour lui: comment aurait-il pu en être autrement ? Kaspar était tout pour elle et la jeune femme ne se lassait jamais de lui répéter qu'elle serait la pour eux quand ils en auraient besoin, et peut importait l'heure. Elle était la seule famille de Kaspar désormais, elle tâcherait de s'en montrer à la hauteur. « Et te laisser tout seul ici ? Tu me sous-estime mon grand ! » Elle tenta de détendre l'atmosphère en vain: elle même n'y croyait pas vraiment et elle en était sure, tous n'avait qu'une hâte, que le bébé soit enfin là. Elle s'écarta légèrement de lui, laissant ses mains glisser le long des bras de son meilleur ami pour venir agripper ses doigts. « Je suis tellement content… merci, merci, merci infiniment ! »  L'américaine se contenta de sourire, resserrant sa prise sur la main de Kaspar alors que celui ci semblait sur le point de fondre en larme. Jetant un oeil au couloir qui menait au hall de la maternité, Chandler s'assura que sa proximité avec Kaspar ne soit pas mal interprété par la commère qui servait de secrétaire et le dirigea vers les sièges où elle s'était installée un peu plus tôt. Bougeant son sac et sa veste, elle l'invita à s'assoir, reprenant elle même place à l'endroit où elle s'était assise. «  J’arrive pas… à rester..  C’est assez dur. En fait, je… j’ai encore du mal à réaliser tu vois. Même là, j’ai l’impression que c’est pas réel. Que toi et moi on est là mais qu’on est pas là. J’ai peur aussi… j’ai dit au médecin de m’appeler si urgence il y a mais… dans quelques minutes.. ‘elle’ sera là. Et.. ça me fait peur ça aussi. J’ai hâte mais j’appréhende. » Chandler blêmit de nouveau alors que les images de son téléphone lui revenait en mémoire. Elle secoua la tête et se tourna de nouveau vers le brun, reprenant sa main dans la sienne. « Tu sais ... Y a pas de mal à ça. Vous êtes jeune, ce n'était pas prévu au programme et ... Certains ne sont pas fait pour assister à ce genre de spectacle. » Elle mourrait d'envie d'ajouter qu'elle même serait incapable d'être dans cette pièce mais se retint, ce n'était de toute évidence, pas le bon moment.

Un silence s'imposa pendant quelques minutes et, pour Chandler, chaque son semblait dupliqué. Le tapotement ferme du clavier de la pièce voisine, la fond musical trop bas pour être identifié, trop haut pour être ignoré ... L'écho des battements de son propre coeur et même les pages d'un magazine se tournant non loin d'eux. Non décidément, le calme ne lui convenait pas ! Elle brisa le silence dans une question posé à une vitesse qui l'obligea à se répéter dans la seconde. « Pardon ! Je demandais si Ivana allait bien ? » Après tout, il se trouvait dans la salle avant de la rejoindre. « On t'a dit pour combien temps il y en aurait a peu près ? » Elle avait lu qu'un premier accouchement pouvaient durer de très longues heures et elle doutait que la salle reste aussi calme quand leurs amis apprendraient la nouvelle: elle même ne parviendrait pas à tenir Fred éloigné de la maternité s'ils n'avaient pas de nouvelles rapidement. « Fred m'a dit de te dire que si y avait besoin ... T'avais qu'à l'appeler ... » expliqua-t-elle, répétant le message que son petit ami lui avait demandé de faire passer. Elle eut brièvement l'image d'un Fred s'évanouissant devant les même détails qu'elle avait lu plutôt et faillit s'en amuser. Kaspar, lui, semblait bien plus calme et, l'espace d'un instant, Chandler se demanda si Fred serait pareil lorsqu'ils auraient un bébé. Elle rougit subitement et chassa cette idée saugrenue de son esprit.
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() message posté Mer 14 Oct 2015 - 8:48 par Invité
La tension avait été palpable. Dans la salle d’accouchement, j’étais plus nerveux qu’Ivana et mes nerfs étaient aussi tendu que les siens. Un peu plus et c’était moi qui allait accoucher et non pas elle. Les docteurs m’avaient vu pâlir et leur regard en avait dit long. Il valait mieux que je quitte la salle sinon j’allais empirer la situation et je ne le voulais pas. Je voulais laisser Ivana tranquille et éviter qu’elle se retrouve avec un (autre ?) boulet dans les pattes.
Par conséquent, j’étais sorti d’ici, en promettant de revenir plus tard. Il fallait que je prenne l’air, parce que j’étouffais. Mon corps était en sens dessus-dessous et j’étais crispé de partout. J’avais mal aux bras et aux jambes puisque c’était les muscles que j’avais le plus étirés de par ma nervosité. En sortant, j’avais l’impression de sortir d’une semaine intensive dans une salle de gym. J’étais soulagé d’être parti, et j’en avais profité pour souffler un bon coup. Pas pour longtemps, puisqu’une tête blonde familière avait fait son apparition dans mon champs de vision. Elle était venue !
Aussitôt, je l’avais rejointe et l’avait prise dans mes bras pour un gros câlin. J’essayais de ne pas l’étouffer, mais il fallait dire que j’avais tellement besoin de réconfort que je ne fis pas totalement attention pour le coup. J’avais chaud, et j’avais envie d’une douche tellement je me sentais fébrile et anxieux.

« Et te laisser tout seul ici ? Tu me sous-estime mon grand ! »
Un sourire rassuré et soulagé était apparu sur ma tête. Je continuai à fermer les yeux, me reposant sur son épaule, dans tous les sens du terme. Je la remerciais un nombre incalculable de fois pour être venue, tout en me dégageant d’elle non sans difficulté. La main de Chandler rejoignit la mienne et je soufflais à nouveau un bon coup. Je soufflerais sans doute de nombreuses fois désormais.
Nous nous assîmes sur les siège d’attente en face de la salle et je me confiai à elle quant au fait que j’avais du mal à réaliser ce qui était en train de se passer. Ce matin, je m’étais levé comme tous les jours (ou presque) et ce soir, je me recoucherais avec l’idée que ma fille était née. Si un an auparavant, on m’avait dit que j’allais être père, je ne l’aurais jamais cru. J’aurais ri au nez à cette personne et je serais parti. Et pourtant… les choses pouvaient changer d’un moment à un autre, en un claquement de doigt. Réellement. C’était à peine croyable.

« Tu sais ... Y a pas de mal à ça. Vous êtes jeune, ce n'était pas prévu au programme et ... Certains ne sont pas fait pour assister à ce genre de spectacle. »
Je hochai la tête. Chandler me rassurait et ça fonctionnait. En sens inverse, j’aurais dit le contraire, quoique, si c’était Chandler qui avait du accoucher, j’ignorais si j’aurais été capable d’être à côté d’elle. Quoique, ça n’aurait pas été mon enfant, alors peut être que ça serait différent. Toujours était-il que j’aurais le même état d’esprit qu’elle.

« Oui.. j’imagine en effet. Je… whooouh ! »
J’étais à cours de mot. C’était une telle ébullition dans mon cerveau que rien de très clair de pouvoir sortir pour le moment. Alors le silence s’installa. Un silence où je m’exerçai à observer un point fixe et à ne plus le lâcher du regard pour éviter de me concentrer sur autre chose. Puis :
« Pardon ! Je demandais si Ivana allait bien ? » intervint alors Chandler.
« Ivana ? Oh… elle est assez pâle et je pense qu’elle a mal, ce qui est normal. Mais… je… pense que ça va. Je ne saurais pas vraiment te dire en fait. C’est… la grosse panique pour nous deux. »
J’ignorais vraiment son état d’esprit pour l’instant. Déjà que le miens n’était pas très positif en soi… Pourtant, j’allais devoir improviser dans les heures à venir. J’allais devoir continuer ma vie avec ce que « le destin » avait voulu. Il fallait bien. Je l’avais demandé après tout.
« On t'a dit pour combien temps il y en aurait a peu près ? » demanda ma sœur. Je hochai la tête de droite à gauche en signe de négation.
« Non. Tout va dépendre de… comment ça se passe. J’espère qu’il n’y aura pas trop d’embêtement… »
J’étais inquiet que ça se passe mal. Qu’on ouvre les portes et qu’on m’apprenne que ça s’était mal déroulé, que l’enfant n’avait pas survécu. Même si au cours de la grossesse, le gynécologue s’était évertué à nous rassurer en disant que tout était niquel, il en demeurait pas moins que je pouvais pas m’empêcher d’envisager le pire.
« Fred m'a dit de te dire que si y avait besoin ... T'avais qu'à l'appeler ... » ajouta Chandler. Je levai mes yeux vers les siens et exécuta un nouveau sourire.
« C’est… gentil de sa part. » dis-je avec une profonde sincérité. Là, pour le moment, je voulais juste que Chandler soit là et personne d’autre. Pourtant, si jamais il devait se passer des choses, je ne serais pas contre à l’idée d’être un peu plus entouré.
« Je… on va attendre un peu de voir comment ça se passe. » suggérai dès lors. « Et toi, sinon… tu vas bien ? Avec Fred… ça se passe bien ? »
Autant se focaliser sur un sujet de conversation après tout. Cela aidera peut-être à faire passer le temps et à ne pas trop stresser.
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