I really need your help - Noam

Les dix derniers jours étaient passés à une vitesse éclaire. Deux nouveaux contrats pour des traductions m’avaient été offerts en plus des deux romans sur lesquels je travaillais déjà ces dernières semaines. Les délais durant lesquels je devais avoir fini toutes ces traductions se juxtaposaient mais je ne pouvais pas refuser les contrats qui m’étaient offerts sachant que mes rentrées d’argent en dépendaient et que si je me retrouvais sans contrats pour une certaines périodes je devais pouvoir vivre sur mes économies. Cela voulait simplement dire que cela faisait plus d’une semaine que je restais enfermée chez moi devant mon ordinateur à passer d’un ouvrage à l’autre pour avancer dans mes traductions. J’avais fais l’effort de sortir pendant trente minutes de sortir pour prendre un peu d’air frais et me balader un peu. Le reste de la journée je le passais devant l’ordinateur et la tête dans le travail.

Je venais de passer la journée à écrire, alternant entre les différents livres dont  j’avais le contrat, quand je relevais la tête et voyait qu’il était presque vingt et une heure. Je n’avais pas réalisé qu’il était aussi tard et que la journée était déjà finie. Je n’avais pas relevé les yeux depuis que j’avais fais une pause pour déjeuner en milieu de journée et me rendait compte que j’étais morte de faim. J’éteignais l’ordinateur avant de me diriger vers la cuisine. J’ouvrais le frigo pour trouver de quoi manger, c’est en voyant qu’il était vide que je me rappelais que j’étais censé faire quelques courses. Je refermais la porte avant d’ouvrir le placard pour en sortir un paquet de pâtes qui allait devenir mon  repas du soir. J’inscrivais en grand sur le tableau que j’avais accroché dans la cuisine qu’il fallait que j’aille au supermarché. Je sortais finalement une casserole du placard avant de me diriger vers le robinet pour la remplir d’eau. C’est à ce moment-là que ma soirée se transforma en cauchemar.

Alors que j’ouvrais le robinet, le bouton me resta dans la main envoyant de l’eau partout. J’attrapais un torchon que je roulais en boule avant de l’appuyer sur le robinet qui envoyait un énorme jet d’eau. J’attrapais mon téléphone dans la poche arrière de mon jean et essayait d’appeler quelques amis qui pouvaient m’aider mais aucun d’eux n’étaient libre ce soir-là. Il me restait un numéro que je pouvais appeler pour espérer avoir de l’aide sans que cela ne me coute un bras: Noam. Je ne l’avais pas vu depuis la nuit qu’il avait passé ici et je ne lui avais pas parlé non plus. Il était la dernière personne que j’avais envie d’appeler pour m’aider mais à cette heure-ci il était mon dernier espoir. Après quelques minutes de réflexion de plus je composais finalement son numéro. Je lui expliquais rapidement la situation  et poussais un soupire de soulagement quand il accepta de venir m’aider.

Vingt minutes plus tard je lâchais un moment le torchon pour aller ouvrir au jeune homme. Je le laissais entrer avant de retourner dans la cuisine. ” Merci d’être venu. Le robinet a lâché quand je l’ai ouvert.” J’étais soulagée qu’il soit là pour m’aider en espérant qu’il allait pouvoir m’aider. Mais pour le moment je voulais aller changer les vêtements trempés que je portais. ” Je reviens, je vais juste passer des vêtements secs.” Je sortais de la pièce pour aller mettre quelque chose de confortable avant de venir retrouver Noam dans la cuisine. Le temps que je revienne il était allongé en dessous de l’évier. ” Tout vas bien là-dessous?”

C’était bien ma veine d’avoir le robinet qui me lâche entre les mains, comme si j’avais besoin de ça en ce moment. Il n’y avait qu’à moi que cela pouvait arriver alors que presque tout était fermé et qu’appeler un plombier en urgence allait probablement me couter un bras. J’avais donc décidé d’appeler des amis pour voir si l’un d’eux pouvait m’aider mais apparemment tout le monde était occupé ce soir-là ou ne répondais pas au téléphone tout simplement. Il me restait donc deux solutions : soit je me résignais à appeler un plombier, soit j’appelais le dernier numéro dans mon répertoire qui avait la possibilité de m’aider : Noam. Je ne l’avais pas revu depuis qu’il avait passé la nuit ici il y a une dizaine de jours, et je ne lui avais pas parlé non plus. Je n’étais pas prête à le laisser rentrer à nouveau dans ma vie, tout ce qui s’était passé il y a neuf ans me revenait en mémoire dès qu’il se trouvait face à moi et même si je voulais croire qu’il menait vraiment une vie posée maintenant et n’avait pas reprit la vie qu’il menait quand je l’avais rencontré pour la première fois, je n’étais pas sûre de pouvoir lui faire confiance. Il avait cherché à s’excuser lors de notre première rencontre, mais tout ce que j’avais retenu était qu’il se cherchait des excuses pour justifier ce qu’il avait fait, et qu’il ne regrettait pas d’avoir aidé à gâcher des vies, ce qui ne me suffisait pas.

Mais pour le moment j’étais soulagée qu’il accepte de venir à mon secours après la façon dont s’était finie notre dernière rencontre. Il aurait très bien pu refuser et me laisser me débrouiller toute seule, mais ce n’avait pas été le cas. En attendant qu’il arrive je restais penchée sur l’évier avec un torchon afin d’éviter une inondation totale de l’appartement où je vivais avec Sharona. Cette dernière n’était pas là et n’avait donc pas pu m’aider non plus. Le temps que le jeune homme arrive j’étais trempée de la tête aux pieds mais au moins la cuisine ne s’était pas transformée en piscine géante. Je m’étais dépêchée d’aller lui ouvrir avant de revenir dans la cuisine avec le beau blond sur mes talons. Je le remerciais d’être venu en lui expliquant que le robinet avait décidé de rendre l’âme alors que je l’ouvrais. « De rien c'est avec plaisir … bien que je sois sans doute la roue de secours. »« Je ne vais pas te mentir en disant que tu es la dernière personne que j’ai appelé dans ma liste d’amis. Mais je ne t’en suis pas moins reconnaissante d’être venu m’aider, au contraire ! » Je pouvais sentir mes joues s’empourprée à sa remarque, mais je n’allais pas lui faire croire qu’il avait été la première personne que j’avais appelé pour lui faire plaisir. Après nos rencontres précédentes il ne pouvait pas ignorer ce que je ressentais à son encontre. La colère qui m’avait frappé à notre première rencontre se dissipait enfin, et depuis la nuit qu’il avait passé ici j’avais du mal à ne pas penser à lui de temps en temps et la relation que nous avions eu. Mais je me persuadais moi-même qu’il ne pouvait rien se passer entre nous et que de reprendre une relation était inenvisageable. Peut-être qu’avec un peu de temps nous pourrions être amis, mais je refusais quoique ce soit d’autre.

Je l’avais finalement abandonné le temps d’aller me changer dans la chambre et de passer des vêtements secs et confortable pour le reste de la soirée. J’en profitais pour mettre les vêtements mouillés dans la machine et la faire tourner avant qu’ils n’aient le temps de sécher roulés en boule et sentir l’humidité voir pire si je ne m’en occupais pas directement. Dix minutes plus tard je retournais dans la cuisine pour trouver le jeune homme allongé à même le sol sous l’évier à s’occuper du problème de plomberie pour lequel je l’avais appelé. Je lui demandais simplement si tout allait bien. « Tu peux m'emmener un saut si t'as s'il te plaît. » « Je vais voir si je trouve ça. » Je réfléchissais un moment afin de savoir si c’était quelque chose que nous avions, malheureusement je n’en avais jamais vu depuis que nous avions emménagé dans la dépendance avec ma nouvelle colocataire. Mais je savais que nous avions une bassine dans le meuble de la salle de bain, ce qui allait devoir faire l’affaire. J’allais la récupérer avant de revenir et de m’accroupir prêt du beau blond. « Tiens, c’est tout ce que j’ai trouvé désolée. » Je me relevais et m’appuyait contre le meuble de cuisine qui se trouvait au milieu de la pièce. Je me surpris à observer le jeune homme travailler, mes yeux s’attardant sur ses muscles abdominaux que l’ont voyait sous sont tee-shirt qui avait prit l’eau quand il avait commencé à travailler. Je me forçais à regarder par la fenêtre en essayant de me sortir cette vision de la tête. « Je peux faire quelque chose d’autre pour t’aider ? »

Depuis le retour de Noam dans ma vie tout se mélangeait dans ma tête. Je ne savais plus quoi penser. Ma première réaction avait été celle de la colère car tout ce qui était arrivé il y a neuf ans m’était revenu en mémoire d’un seul coup, et malgré le temps qui s’était écoulé c’était encore frais dans ma mémoire. Je ne comprenais pas ses raisons pour avoir choisi ce mode de vie, oui il voulait pouvoir offrir à sa sœur ce qui leur avait été enlevé à la mort de leurs parents mais il y avait d’autres moyens de le faire. Il aurait ou se trouver un travil normal, ou du moins légal et faire comme tout le monde. On avait pas tous besoins de tous gadgets ou vêtements de marque à la mode, il y avait plus important dans la vie. Mais je n’avais pas réussi à faire entrer ça dans la tête du jeune homme. Peut-être qu’un jour il s’en rendrait compte par lui-même, mais pour le moment je n’étais pas sûre de pouvoir entretenir une quelconque relation avec quelqu’un qui se trouvait des excuses pour être tombé dans le trafic de drogue. J’avais pu voir comment ces merdes dévastaient des vies même si je ne connaissais personne personnellement. Mais après la nuit qu’il avait passé ici il y a dix jours je n’étais plus sûre de rien. Est-ce que mon attitude alors que j’étais bourrée essayait de me montrer ce que je voulais vraiment ou aurais-je eu la même avec n’importe quel jeune homme qui m’aurait montré un peu d’empathie ce soir-là?

Je n’avais pas cherché à le contacter depuis ce jour-là, ayant besoin de prendre du recul et à faire le tri dans mes pensées. Je n’avais pas avancé beaucoup, mais j’étais sûre d’une chose, je n’étais pas prête à me lancer dans une relation, du moins avec quelqu’un qui m’avait déjà mentit et qui se trouvait des excuses pour ce qu’il avait fait sans avoir l’air d’avoir un seul remords à ce propos. Mais quand mon robinet avait lâché, il n’y avait que lui de disponible pour venir à mon secours, sinon j’étais bonne pour appeler les plombiers hors heures de travail et payer plus pour le déplacement et la main d’oeuvre que le travail en lui-même. Ce n’était pas de gaieté de cœur mais j’avais décidé de faire le maximum pour que cela se passe calmement. Je le sais mais t’inquiète je comprends. Maintenant que j’suis là j’vais tout faire pour arranger la catastrophe. Merci! Je souris sincèrement au jeune homme. Malgré ce qui avait pu se passer entre nous je lui étais reconnaissante d’avoir fait le déplacement pour m’aider alors qu’il savait très bien qu’il était la roue de secours parce que je n’avais personne d’autre pour m’aider. J’avais profité du fait qu’il s’installe sous l’évier pour aller dans ma chambre et me changer avec des vêtements secs et confortable, je ne comptais pas faire d’efforts alors que je restais chez moi et je n’avais aucune intention que le beau blond se mette l’idée en tête que je cherchais à le séduire si je m’habillais plus soigneusement. Je n’allais pas lui faire ce plaisir et préférait de toute façon de loin être à l’aise plutôt que de me pomponner pendant trois heures. J’avais fini par retourner dans la cuisine pour m’assurer que tout allait bien avant d’être renvoyée à la recherche d’un seau. Malheureusement ce n’était pas quelque chose que nous avions l’air d’avoir sous la main pour le moment, mais je fini par trouver une bassine ce qui ferait tout aussi bien l’affaire, du moins d’après moi. Je retournais dans la pièce où se trouvait le jeune homme et le lui tendit espérant que cela lui conviendrait pour ce dont il avait besoin. Il n’avait pas perdu de temps pour le prendre et se repositionner sous l’évier. Quelques instants plus tard j’entendis un Putin précédé par un bruit sourd. Je n’avais pas vu ce qui s’était passé me trouvant de l’autre côté du comptoir de la cuisine sur lequel j’étais accoudée, mais je pouvais aisément deviner. Tu vas bien? Il fini par se relever avant de se pencher à nouveau sur l’évier alors que je lui demandais si il y avait quelque chose que je pouvais faire pour l’aider. Tu peux aller vider ça et voilà ton évier devrait refonctionner. Je prit la bassine des mains du beau blond, non sans faire une grimace à la vue de ce qui s’yntrouvait avant d’aller en vider le contenu dans les toilettes de la dépendance dans laquelle nous vivions avec Sharona. Il ne me fallu pas plus de deux minutes pour faire tout ça avant de le rejoindre à nouveau dans la pièce où l’on se trouvait. Et voilà tout est fonctionnel. J’étais soulagée de savoir qu’il avait réussi à régler le problème aussi rapidement. [color=#cc3366]Merci beaucoup! Je ne sais pas ce que j’aurais fais sans toi. J’essayais de me concentrer pour regarder le jeune homme dans les yeux et pas son torse qu’il n’avait pas encore recouvert. Tu veux boire quelque chose? C’était la moindre des choses que je pouvais faire alors qu’il venait de me sauver la vie et m’éviter une grosse somme de dépensée en plombier. Je venais de me retourner vers lui pour lui poser la question quand je remarquais la coupure qu’il s’était faite sur le front, probablement quand il s’était cogné la tête en se relevant. On pouvait y voir un peu de sang même si ça ne coulait pas à flot. Hey mais tu saignes ! Attends. J’attrapais un torchon avant de m’approcher pour l’essuyer doucement. J’essayais d’être aussi douce que possible pour ne pas lui faire mal. Je pouvais sentir ma respiration changer de rythme à me trouver aussi prêt du beau blond, j’essayais de le contrôler espérant qu’il n’allait pas remarquer que malgré le fait que j’essayais de mettre de la distance entre nous il me faisait toujours de l’effet. Arrêter de te tortiller comme ça, t’es pire qu’un gamin !

Ces dernières semaines je m’étais plongée à fond dans mes traductions, les dates limites approchaient rapidement et je ne pouvais pas me permettre de les manquer. Si je ne les rendais pas à temps j’étais pénalisée sur le paiement de mon contrat, de plus je risquais de ne pas avoir de nouveaux contrats à la suite. J’étais plutôt contente de mon avancée, j’avais presque fini un des romans et les autres ne devraient pas trop tarder à suivre. L’autre raison pour laquelle je me concentrais sur le boulot était que cela m’évitait d’avoir à penser à ce qui s’était passé avec Noam lors de notre dernière rencontre et d’analyser les raisons qui avait provoqué mon comportement cette nuit-là, si c’était simplement parce que j’étais trop imbibée d’alcool pour voir les choses clairement ou si l’alcool avait laissé s’exprimer ce que je souhaitais vraiment. Je ne pouvais nier qu’il était toujours aussi séduisant qu’avant et que si notre passé n’était pas ce qu’il avait été peut-être que j’aurais pu considérer lui donner une chance, mais on ne pouvait pas changer ce qui s’était passé et pour le moment je ne pouvais pas considérer arriver à lui refaire confiance un jour. Si cela devait arriver j’allais avoir besoin de temps pour que cela puisse arriver, et malheureusement je n’avais pas de recette à lui donner pour réussir à me faire comprendre qu’il avait vraiment changé. On disait souvent que les actions avaient plus de sens que les mots, dans notre cas peut-être que c’était ce dont j’avais besoin si il devait se passer quelque chose à nouveau.

Je n’avais pas prévu de le revoir, du moins pas tant que les choses dans ma tête n’était pas un peu plus en ordre mais quand j’étais arrivé au dilemme entre appeler un plombier ou le beau blond je n’avais pas hésité un moment pour composer son numéro de téléphone à la rescousse. Il n’avait pas mis longtemps à arriver et s’était mis au travail directement en arrivant alors que je me changeais et lui trouvait une bassine en guise de seau comme il me l’avait demandé. Je venais de revenir quand il se cogna la tête contre le meuble en se relevant, m’inquiétant directement de savoir si il allait bien. « oui oui c'est rien . » Je ne répondis rien contente de savoir qu’il n’avait pas l’air de s’être fait très mal et le laissant finir ce qu’il avait à faire. Finalement il avait fini et après avoir vidé le contenu de la bassine à l’endroit que je jugeais le plus convenable je revenais et lui proposais quelque chose à boire. Même si je n’étais pas sûre de vouloir de contact avec lui, je ne pouvais simplement pas le renvoyer chez lui sans un minimum de politesse. Je lui devais bien ça alors qu’il avait volé à ma rescousse tel un super-héro. « je veux bien, si tu as un soda ou quelques choses comme ça. » J’ouvrais le frigo pour en sortir une cannette de coca que je lui tendais après m’être rapproché de lui. C’est à ce moment-là que je remarquais que du sang coulais légèrement sur son front, probablement de quand il s’était cogné la tête. J’attrapais un torchon que je mouillais légèrement (j’ai oublié de préciser dans le poste précédent lol) avant de me poster tout prêt de lui pour lui nettoyer la blessure afin de voir si il avait besoin de plus qu’un pansement. Il n’y avait pas assez de sang pour avoir besoin de points de suture, mais on ne pouvait jamais savoir tant que l’on avait pas nettoyé. C’était sans compter sur le jeune homme qui ne faisait que se tortiller alors que j’essayais de le soigner. Ce qui n’était déjà pas facile quand je me trouvais aussi proche de lui et que je pouvais sentir mon souffle se bloquer dans ma cage thoracique alors que j’étais presque assez proche pour que nos corps se touchent. « j'aimerais t'y voir … tu viens de me défigurer. » « Je t’ai défiguré rien du tout, t’avais qu’à faire attention en te relevant. J’ai bientôt fini si tu arrives à rester immobile soixante secondes. » J’arrivais finalement à finir de nettoyer la blessure et comme je m’en doutais il n’allait pas avoir besoin de plus qu’un pansement pour éviter que le sang continu de couler pendant que cela cicatrisait. Je venais d’ouvrir un tiroir pour sortir ce qu’il fallait quand le jeune homme reprit la parole. « au fait je suis désolé pour l'autre fois … et il faut que je t'avoue qu'il ne sait rien passé entre nous cette fameuse nuit mais devant ton air horrifié j'ai voulu te le faire croire. » J’étais surprise de l’aveu du beau blond, mais après une seconde où apprendre qu’il m’avait laissé croire que nous avions eu une relation sexuelle il y a dix ans n’était en fait qu’un mensonge je réalisais que si il m’avait dit la vérité le matin suivant je ne l’aurais pas cru pensant qu’il me disait ça simplement pour me réconforter. C’était peut-être toujours le cas, mais quelque chose me faisait penser qu’il disait la vérité, et malgré ce que je pouvais penser du jeune homme depuis notre rencontre dans le parc il y a quelques semaines je décidais de faire confiance à mon instinct. « Je devrais t’en vouloir de ne pas m’avoir dit la vérité tout de suite, mais à vrai dire je crois que je ne t’aurais pas cru si tu m’avais dis que rien ne s’était passé à ce moment-là. Mais merci pour ton honnêteté. » Pourquoi est-ce que j’étais presque déçu d’apprendre que nous n’avions rien fait alors que je devrais être soulagée à la place ? J’étais de plus en plus perdue face à l’attitude et au comportement du beau blond, et de ce que je voulais. Est-ce que lui laisser une chance était une option ? Ou est-ce que je devais écouter ma tête qui me disait que ce n’était pas une bonne idée et que j’allais simplement souffrir une nouvelle fois ?

C’est en me concentrant sur le travail que j’avais réussi à ne pas trop penser à ce qui était arrivé avec le beau blond il y a une dizaine de jours. Le soir j’étais tellement épuisée d’avoir passer la journée devant l’ordinateur que je me contentais d’un repas rapide avant d’aller me mettre au lit et de m’endormir rapidement. Je savais qu’il fallait que je fasse un tri dans les sentiments contradictoires qui essayaient de se battre entre ma tête et  ce que je pouvais ressentir. Et ce n’était pas en voyant le jeune homme venir à mon secours que cela allait aider quoique ce soit. J’étais reconnaissante qu’il ait accepté de m’aider mais je n’avais pas perdu une seconde pour m’isoler dans ma chambre ayant l’excuse de devoir me changer de mes vêtements trempés et ensuite de trouver une bassine pour qu’il puisse finir de nettoyer les tuyaux. J’essayais de me convaincre d’écouter mon cerveau et que recommencer quelque chose avec lui était une mauvaise idée, qu’il m’avait fait souffrir et m’avait mentit sur une grande partie de sa vie une première fois et que rien ne l’empêchait de recommencer encore une fois. Et l’histoire avait prouvé que j’étais assez naïve et crédule pour ne pas poser de questions et croire ce que l’on me racontait. La preuve, il y a neuf ans je n’avais jamais posé une seule question à Noam sur ce qu’il faisait de sa vie et comment il pouvait se permettre les cadeaux qu’il me faisait et que j’ai toujours dans une boite dans mon placard, et elle s’était répété en Australie où je croyais aux mensonges et excuses de Ryan pour expliquer que je ne pouvais pas passer du temps avec lui dans la ferme qu’il possédait. Alors que j’étais retournée dans la cuisine et qu’il avait enfin fini de réparer la partie du robinet qui m’était restée entre les mains je m’étais retrouvée à nettoyer la plaie qu’il s’était faite au front en se relevant. Me retrouver si proche du beau blond n’aidait pas dans mon conflit intérieur, je pouvais sentir mon cœur battre plus fort et ma respiration se raccourcir même si j’essayais de le cacher aussi bien que possible. Le beau blond ne rendait pas la tâche facile se tortillant sous le contact du torchon mouillé sur son front, ces hommes étaient vraiment pire que des bébés quand il en venait à ce genre de choses et on osait les qualifier de ‘’sexe fort’’, c’était vraiment des bobards quand on voyait leur réaction à une petite blessure ou quand ils avaient la grippe. « Si si c'est ta faute, ton meuble tout ça parce que tu n'es pas bricoleuse. » « Non mais qu’est ce qu’il faut pas entendre ! Je suis littéraire je te rappelle, pas manuelle pour un sou. » Tout ce qui était manuel ou artistique ne m’avait jamais attiré, de plus j’étais tellement maladroite que si je devais planter un clou je serais capable de faire un trou dans le mur en tapant le marteau directement dans le mur plutôt que sur le clou. Je n’avais aucune confiance en moi quand il s’agissait de ce genre de chose, il était plus intelligent de savoir demander de l’aide dans ces cas-là que d’empirer le problème en tentant de faire par soi-même. Le beau blond avait enfin réussi à se tenir tranquille assez longtemps pour que je puisse finir de nettoyer l’ouverture de son front et y déposer un pansement qui se trouvait dans un tiroir de la cuisine au cas où on en avait besoin. C’est ce moment-là qu’il décida d’avouer ce qui s’était passé entre nous il y a dix jours, ou plutôt ce qui ne s’était pas passé mais qu’il m’avait laissé croire. J’avais eu un moment où j’avais envie de laisser ma main rencontrer sa joue une nouvelle fois, mais très vite je réalisais que je n’aurais pas cru en la vérité si il me l’avait dit le matin suivant notre rencontre au bar où il travaillait. Au contraire j’aurais pensé qu’il cherchait à me rassurer et à me faire plaisir alors qu’avec le recul je n’avais aucun mal à croire en son honnêteté, il n’avait aucune raison de me mentir alors que nous n’avions eu aucun contact depuis ce matin-là. « tu m'aurais certainement pas cru étant donné ton état et le choc de m'avoir vu presque nu dans ton lit mais je ne t'en veux pas » « Il en faut plus que ça pour me choquer, c’est pas comme si je t’avais jamais vu avec moins qu’un caleçon sur toi. De te voir tout court oui. En même temps n’importe qui aurait cru qu’il se serait passé quelque chose cette nuit-là. » Si on se réveillait aux côtés de quelqu’un en petite tenue dans notre lit c’était généralement la première réaction que nous avions, surtout quand on ne se rappelait de rien ou presque de ce qui s’était passé la veille. Mais j’étais soulagée de savoir qu’il ne s’était rien passé en dehors de quelques baisers, si il devait se passer quelque chose entre nous à nouveau je voulais être consciente et me rappeler de ce qui s’était passé. « et merci de me croire … j'aimerais que tu n'es plus de doute à mon égard quand je te dis quelque chose mais un jour j'ai l'espoir que tu retrouveras confiance en moi et je ferais tout pour. » « J’aimerais que ce soit aussi facile, et que je puisse juste oublier ce qui s’est passé il y a neuf ans. Mais je ne peux pas juste effacer tout ça en claquant des doigts. J’aimerais pouvoir te dire que ce sera le cas un jour, mais je ne peux rien garantir, je suis désolée. » J’aurais aimé pouvoir dire qu’il y avait quelque chose qu’il pouvait faire pour que je réapprenne à le croire, à lui faire confiance, mais je ne savais pas moi-même ce qui y parviendrait. Peut-être qu’avec du temps, en essayant de devenir amis pour commencer. J’allais devoir faire confiance au temps pour guérir les blessures que je savais encore ouvertes en moi et pas seulement à cause du beau blond, principalement à cause de celui avec qui j’avais eu une relation pendant presque deux ans en Australie. J’avalais difficilement alors que le beau blond enlevait son tee-shirt, il avait changé en neuf ans, il avait clairement des muscles qu’il n’avait pas quand nous sortions ensemble à l’époque. Ce n’était pas avec une vision de ce genre que j’allais résoudre le conflit entre ma tête et mon corps. Je détournais le regard pour essayer de ne pas fixer son torse dénudé. J’allais dire quelque chose quand il reprit la parole. « Je sais que tu vas trouver ça ridicule mais tu accepterais pas forcément maintenant hein … de dîner avec moi. » Je relevais les yeux vers lui à sa question. Je ne savais pas quoi lui répondre, d’un côté je savais que c’était une mauvaise idée si je voulais rester éloignée de lui pendant quelques temps, mais de l’autre j’avais envie d’accepter et de passer du temps avec lui pour réapprendre à le connaitre. « Ce serait avec plaisir. » J’avais prit une minute avant de me décider mais pour une fois je décidais d’écouter mon cœur et de me laisser aller pour voir. Je m’attardais un moment sur le corps du jeune homme pour voir les cicatrices qui parcourait son corps, je les avais remarqué tout de suite mais je n’avais pas eu le temps de dire quoique ce soit. Je m’étais éloignée d’un pas après avoir fini de soigner sa cicatrice et je refaisait un pas en avant et posais doucement mon index sur l’une des cicatrices au niveau de ses pectoraux le laissant glisser en suivant la cicatrice. J’avais pu sentir comme un coup d’électricité au contact de la peau du beau blond sous mon doigt et retenait ma respiration quelques secondes avant de relever mon regard vers lui. « Qu’est ce qui t’es arrivé pour avoir autant de cicatrices ? Elles viennent toutes de ton temps en prison ? » Mon index avait continué son chemin sur les autres cicatrices qui se trouvaient sur son torse. Je savais que pour mon propre bien j’aurais du me reculer mais je ne pouvais pas m’en empêcher. J’aurais aimé pouvoir les effacer d’un coup de baguette magique même si je savais que ce n’était pas possible. J’essayais de me retenir, mais finalement je me blôtissais contre lui la tête contre son torse.  « Je suis désolée que tu ais eu à subir tout ça. » Je savais que je ne pouvais rien y faire et que ce n’était pas ma faute mais la vision de ce que sa vie avait du être derrière les barreaux me faisait mal au cœur et ma raison qui me disait que je devais m’éloigner de lui ne gagnait pas sur ce coup-là.