Ezra & Ariel Do you know what I'm thinking? When I'm not thinking 'bout you? RUNNING AROUND
L
es tensions s'étaient peut être apaisés pendant quelques instants, mais Ezra savait qu'il fallait des efforts surhumains pour maintenir cet apaisement, ça c'était une autre paire de manche. Ils avaient tellement des personnalités, des cultures et des modes de vie opposés, que c'était évident qu'ils ne pouvaient pas s'entendre, d'un autre côté on dit communément que les opposés s'attirent ... Et Ezra ne saurait expliquer pourquoi c'était en partie vrai. Il n'avait jamais fréquenté - que se soit personnellement ou professionnellement, puisqu'en vivant littéralement avec elle, ces deux notions étaient la réalité, Ezra et Ariel se fréquentaient personnellement et professionnellement - de femmes comme Ariel jusque là. Les starlettes qu'il entourait étaient des gamines d'à peine vingt ans, surexcitées, stupides, et complétement paumées parce que la réalité les dépassait rapidement, et Camilla, qu'il croyait être la femme de sa vie, était une personne tout ce qu'il y avait de plus simple, identique à lui, et malgré qu'ils aient été identiques, ça n'avait pas marché. Et les autres n'avaient pas comptés pour lui, il n'avait donc jamais analysé leur relation. Avec Ariel, il n'avait pas point de repère, et ne savait donc pas vraiment à quoi s'attendre, elle était certes simple et humble, mais elle évoluait dans un univers qui était tout sauf simple et humble, ce qui donnait forcément une autre facette de la simplicité et de l'humilité, une facette que Ezra ne connaissait pas. Et dans cet univers, Ezra n'était que le décors, alors que Ariel était le personnage principal. Alors au final, ce devait être parce qu'ils n'avaient rien en commun, qu'il était attiré par elle.
Je vais au bureau aujourd'hui. J'ai donc besoin de vous. lui avait-elle dit, et Ezra s'empêcha de grimacer, il n'aimait pas aller au siège de Huxley Bijouterie, ils étaient tous en train de courir partout, pressés par le temps et leur activité, alors que lui n'avait rien à faire, il devait s'asseoir dans la loge de sécurité, et regarder les vidéos de surveillance, et surtout rester en compagnie de ces gros lourds d'agent de sécurités, qui bavassaient et mataient tout ce qui passait au travers de leur écran, c'était pathétique. Ils se disaient professionnels, mais aucun n'avait de formation attitrée, et en cas de problème, il était certain qu'aucun ne saurait réagir comme il se devait. Il ne pouvait pas rester auprès d'Ariel dans ces locaux, puisque les activités étaient confidentiels et qu'il n'avait pas le droit de voir les nouvelles collections. A vrai dire ça ne l'attirait pas spécialement les montres et bijoux, et c'était tout aussi ennuyant. C'était comme ça qu'il avait compris qu'il était vraiment un homme de terrain, et être assis à longueur de journée, n'était vraiment pas fait pour lui. Ezra était bien loin des camps militaires, des entrainements quotidiens, et des missions stratégiques. Parfois le réel manque d'action lui manquait, et parmi tous les projets qu'il avait, peut être qu'il finirait par réintégrer l'armée, et surmonterait son angoisse. Il prenait souvent des nouvelles de ses anciens co-équipiers, la plupart avait arrêté leur carrière militaire tout comme lui, il se sentait beaucoup plus utile et avait plus d'estime de lui même. L'Irak avait été le grand drame de sa vie, et puis en Irak, il n'y avait pas Ariel, et ses crises de nerfs, et ses talons aiguilles, et ses sourires. Il acquiesça simplement et la suivit. En pleine semaine, le parc s'était nettement vidé, comparé à l'heure à laquelle ils étaient arrivé, il n'y avait maintenant plus que des nounous et des mères de famille avec leur bambin, l'ambiance était calme et apaisante, Ezra appréciait particulièrement.
L'agence on s'en fout, ce n'est pas avec eux que vous vivez 24/7 Ezra. Je comprends vous devez quand même être exemplaire à leur yeux. Mais ce qui se passe dans ma vie -outre le fait des menaces- ne me concerne que moi, et vous. Elle avait été tellement froide et sèche d'un coup, qu'elle lui avait cloué le bec, ne sachant quoi répondre à cette remarque, même si elle avait totalement raison alors qu'il était silencieux depuis de nombreuses minutes, il n'avait plus l'occasion de rajouter quoi que se soit. Le tout était maintenant de bien combiner ce qu'il se passerait par la suite, en même ils était tellement chiant dans cette agence avec leur rapport mensuel, à épier chacun de leur faits et gestes, il ne s'était pas douté une seconde qu'en signant avec eux ça serait aussi compliqué à vivre. Peut être qu'en faite, c'était eux qui rendait tout beaucoup trop compliqué entre Ariel et lui, bon peut être pas à 100% non plus ... Mais une bonne partie en tout cas. Désolée, je voulais pas être aussi froide. Mais Ezra, je vous le dis clairement, suivez-moi. Il sourit à à ses derniers mots, et acquiesça à nouveau; Je vous suis alors. Il lui sourit un peu plus franchement, c'était déjà ce qu'il faisait depuis plusieurs mois, sauf qu'il devait jongler entre elle et son boulot, maintenant ça serait peut être plus simple, parce qu'elle était son boulot. C'est juste que des fois je me dis que vous seriez mieux avec un autre dossier... C'était des fois ce qu'il se disait aussi, que peut être tout serait plus clair s'ils ne travaillaient plus ensemble, mais s'il s'occupait de l'encadrement d'une autre personne, ils ne pourraient plus se voir du tout, c'était spécifié dans son contrat de ne plus avoir aucun contact avec le client une fois terminé. Mais outre cette clause débile, en vivant avec une autre personne comme il le faisait actuellement, il n'aurait presque pas de temps pour lui, et il se pourrait même qu'il soit muté à l'autre bout du pays vu la tournure de leur situation. Vous n'êtes pas un dossier Ariel ... Et je suis pas aussi sûre que vous. Je n'ai pas envie de m'occuper de l'encadrement que quelqu'un d'autre pour le moment ... la voiture est en face du palais lui répondit-il en montrant du doigt le chemin à prendre