"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici I can't control it. Do you hear my heart beat ? (Andrew) - Page 2 2979874845 I can't control it. Do you hear my heart beat ? (Andrew) - Page 2 1973890357
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I can't control it. Do you hear my heart beat ? (Andrew)

 :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
Anonymous
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() message posté Mer 18 Nov 2015 - 5:29 par Invité
Miroir à mon amusement et à ce que provoque mes taquineries, un sourire s'étire sur mes lèvres. Je le vois, son blocage. Sa bouche entrouverte que je fixe suffisamment pour lui faire comprendre que ce simple geste souligne la manche que je viens de remporter. Ce manque de mot qui ne fait qu'accroître mon sourire, alors que mes yeux ne le quittent pas. Ce jeu n'a peut-être pas la même signification qu'avant, le même enjeu, mais bon dieu, qu'est-ce qu'il fait du bien. Il me permet de me détendre de plus en plus, de ne plus penser à ce qu'il va se produire ce soir. A ce que l'on va devoir se dire, à ce que l'on va devoir réfléchir. J'aimerais tellement que ce moment s'allonge, qu'il dure éternellement... Et en même temps, je sais que ce n'est pas possible. Que je me dois, de toute manière, de mettre enfin tout au clair. Autant pour lui et moi, que pour moi personnellement. Pour mes sentiments, ma situation actuelle. Pour faire le point, arrêter de me complaire dans un brouillard qui ne fait que m'oppresser. Mais, au moins pour l'instant, je n'ai pas à m'en faire. Je n'ai pas à y réfléchir déjà, à me torturer l'esprit avec tout ça. Je n'ai qu'à laisser faire le temps, laisser faire ce que l'on installe une nouvelle fois entre nous. Sur le moment, j'avoue que je songe déjà à ma victoire qui se fera écrasante. Comme toujours, par ailleurs. Je suis bien habitué à le provoquer jusqu'à épuisement de ses remparts, jusqu'à ce qu'il craque. Et, alors que je me dis qu'en ce jour de retrouvailles le jeu n'a pas duré bien longtemps, je le vois se pencher à son tour vers moi. L'espace d'une seconde, je fixe ses lèvres en pensant qu'il allait les joindre aux miennes... Avant qu'une mine un peu déçue ne fasse son apparition sur mon visage lorsqu'il s'arrête en si bon chemin. « Ha oui… ? » Mais je le sens, dans sa voix. Je sens que l'absence a été bien trop dure pour que l'on ne joue les prolongations sur cette partie-là. Mes dents viennent attaquer ma lèvre inférieure à cette pensée, oubliant une nouvelle fois que nous ne sommes pas seul. Mes yeux dans les siens, j'y plonge sans même hésiter, cherchant tout ce qu'il pourrait m'avouer en silence. N'importe quoi. Que je lui ai bel et bien manqué, qu'il ne me raconte pas d'histoires... Que tout ceci n'est pas qu'un rêve. Au fond, même s'il s'agit d'un rêve... Hé bien, au diable la réalité, je ne veux plus jamais me réveiller. Je ne veux plus me retrouver dans ce lit d'hôtel à l'autre bout du pays, seul comme un chien parce que j'ai eut l'idée totalement idiote de l'être. Je ne veux plus me réveiller de ce genre de rêves doux que je caressais du bout des doigts en étant là-bas, lors de mes courtes heures de véritable sommeil. Je ne veux plus avoir cette sensation horrible de tomber dans un puits sans fond, de ne jamais en voir le bout. De me retrouver plongé dans des ténèbres inconnus. J'avais toujours l'impression de suffoquer, comme si je me retrouvais soudainement au milieu d'une foule beaucoup trop dense. Je n'avais pas mis longtemps à comprendre qu'il s'agissait du manque qui m'assaillait, de la tristesse de ne pas le voir à mes côtés. De ne plus le voir tout court. J'avais tant de fois espéré le revoir, même en compagnie de Blake, que mes convictions s'étaient bien vite effondrées. Quelle connerie que de fuir. C'était bien plus dur que d'être ici. Et j'en prends encore plus conscience dans ce taxi, si proche de lui que je peux sentir son souffle contre le mien. Ses joues rouges et ses pupilles légèrement dilatées me donnent l'impression de n'avoir fait qu'espérer retrouver tout cela. Son regard, ses manies, son léger malaise alors que je le provoque un peu trop. Lui, tout simplement. « J’ai chaud oui… Je suis surpris que toi non, il fait toujours trop chaud dans ces voitures. » Et sa mauvaise foi. Un sourire moqueur se dessine sur mes lèvres, bien que je ne mette aucune distance supplémentaire entre lui et moi. Son regard a beau se diriger ailleurs, je veux qu'il sente ma présence. Mon corps proche du sien, mes mains effleurant presque son genou contre les sièges de la voiture. Mon souffle s'échouant près de sa nuque, mes yeux rivés sur lui. Mes épaules se lèvent innocemment, alors que je prends plaisir à délier très lentement ma langue, la faisant doucement claquer dans ma bouche. « Tu n'as qu'à retirer ta veste. » Répondis-je simplement d'une voix presque neutre, et pourtant si provocante. Comme si, en une simple phrase, je venais de lui dire vas-y, montre moi que je gagne encore à ce jeu-là. Ce qui n'est pas tout à fait faux, à dire vrai.

Et ce même s'il plante à nouveau ses yeux dans les miens, ne s'avouant pas vaincu pour autant. Bientôt. « Mais évidemment… Evidemment il faut un temps de réadaptation. Après tout, les températures ici sont rudes, n’est-ce pas ? Tu n’es plus habitué… » Je hoche doucement la tête, écoutant à peine ce qu'il vient de me dire. La seule chose à laquelle j'arrive à penser, c'est combien de temps. Combien de temps va-t-il mettre avant de craquer une nouvelle fois, avant de me prouver que je suis un peu trop doué à ça. De me prouver que je lui fais toujours autant d'effet, aussi... Et j'avoue que sur le moment, j'ai presque peur d'avoir tort. De me faire des films, de le gêner uniquement. Un bref malaise m'envahit, avant qu'il ne continue. « Je m’en voudrais de te faire attraper une maladie en t’exposant trop vite à une… Trop grande chaleur, tu comprends ? » J'aurais pu continuer à croire qu'en réalité, s'il n'avait encore rien fait, cela signifiait que je ne lui faisais plus rien. Qu'il avait... Repris ses esprits, me concernant. Mais l'air qu'il affiche, tout proche de mon visage, balaie ces pensées douloureuses. Je le connais, cet air plein de défi. Je connais ce regard, ne me donnant que plus envie de briser cette distance entre nous tellement il m'a manqué. Inspirant doucement, je retiens ma moue pleine de déception en ne le voyant pas le faire de lui-même, me redressant alors sans pour autant m'éloigner. L'un de mes sourcils se hausse et mon sourire purement arrogant refait surface. « Tu n'oses tout simplement pas avouer que tu meurs d'envie de vérifier toi-même si j'ai froid ou non. » Ma langue passe sur mes lèvres, ne me souciant aucunement des quelques klaxonnes au-dehors et de la luminosité de plus en plus faiblarde. D'ailleurs, je crois que c'est à cet instant que le conducteur a décidé de rabattre la vitre teintée entre les sièges arrières et le sien. Tant mieux. « Pourtant ce serait si simple... » Repris-je à voix basse, me rapprochant un peu plus encore vers lui. « Après tout, j'ai vraiment très froid. Puis, je suis sûr que j'ai déjà de la fièvre... Andrew. » Je m'amuse alors à prononcer son nom, d'une voix si faible et d'un ton si éloquent que j'en souris moi-même. Mes doigts viennent, sans pouvoir s'en empêcher, se poser sur son genou qu'ils effleurent depuis trop longtemps. J'arque à nouveau un sourcil, lui demandant silencieusement ce qu'il compte faire désormais pour me résister. Allez Andrew, juste un baiser pour me remémorer à quel point tes lèvres sont addictives. Et après, je te laisse tranquille. Ou non...
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() message posté Sam 28 Nov 2015 - 22:48 par Invité
Il avait oublié… Non, il avait presque oublié à quel point le plus jeune était un vrai démon, quand il le voulait. Presque parce que malgré tout, il se souvenait encore avec une acuité effarante de ces moments entre eux deux, ces moments où il le cherchait, où il le provoquait, ces moments où il savait très bien quel bouton appuyer pour le faire céder, le pousser juste un peu plus encore vers lui, vers ses limites, sa limite derrière laquelle il le narguait avec tant d’insolence. Avait-il, avaient-ils conscience d’à quel point cela avait joué dans leur relation ? D’à quel point ça les avait encore plus accroché l’un à l’autre, emprisonné qu’ils étaient dans ce jeu sans fin.. ? Pour être honnête, Andrew n’en n’avait peut-être même pas conscience actuellement, il était bien trop concentré sur son partenaire pour ça. Bien trop fixé sur lui, ses gestes, sa voix, son visage et cette tentation vivante qu’il représentait à cet instant, tentation nonchalamment installée dans le siège arrière de ce taxi, près de lui. Aurait-il pu réfléchir un peu plus clairement qu’il se serait moqué de lui-même. Même pas quelques minutes qu’ils s’étaient retrouvés et voilà qu’il retombait dans ses filets, dans leurs vieilles habitudes, dans ce mécanisme si curieusement bien huilé entre eux. En même temps, il est vrai que ça n’était pas non plus comme s’il avait cherché à échapper à tout ça. Bien au contraire. Il retrouvait avec un plaisir trouble toutes les sensations qui le traversaient il y avait seulement quelques semaines, cette tension qui ; il le savait ; au fur et à mesure qu’elle s’épaissirait, ne ferait que le pousser à lui céder, cette sensation d’interdit, à peine atténuée par les récents évènements de la vie du plus âgé puisqu’au fond, cette interdiction venait surtout de ses principes, de son éducation. De ce qu’il pensait de ça. Tout ça, c’était étourdissant et le poussait un peu plus encore à continuer cet échange de provocation, même s’il ne se faisait aucune illusion quant à son issue. Dans son moment d’absence, il perçu vaguement qu’il se mordillait la lèvre mais même s’il avait vraiment envie de les fixer et de poser les siennes dessus, il ne pouvait pas se résoudre à quitter du regard ces yeux qui lui avaient tant manqué, qui lui racontaient tant et tant de choses. Combien de fois les avaient-ils rêvés exactement ? Bien trop souvent, et même s’il pouvait se cacher derrière l’illusion qu’il s’agissait du regard de Blake, il savait que c’était faux. Ils étaient bien trop différent, ils exprimaient des choses tellement éloignées qu’il savait pertinemment qu’il ne pouvait pas se tromper, pas se mentir à lui-même. Pas réellement. Il était celui qui le hantait même durant ses quelques heures de sommeil. Dieu qu’il lui avait manqué, dieu qu’il pouvait lui en vouloir d’être parti et lui être en même temps reconnaissant d’être là, devant lui à présent. Presque contre lui. Dieu qu’il était compliqué de tenir, de ne pas craquer alors qu’au fond, c’était bien tout ce qu’il souhaitait.
Mais il voulait tout de même lui montrer que ça ne serait pas aussi facile que ça. Que lui aussi pouvait résister, un peu. Qu’il pouvait le faire languir, lui faire souhaiter de craquer le premier. Le faire le désirer. Un peu plus. Un peu plus que maintenant, parce que même s’il se doutait que son propre regard devait en dire beaucoup sur son désir, celui de Clarence n’était pas en reste pour autant. Et ça l’aidait à continuer. Juste quelques instants encore. Il se mordit la lèvre au sourire moqueur qu’il devina sur les lèvres bien trop proches des siennes et eu lui-même un léger sourire, incapable de le retenir. Oui, il poussait, oui il pouvait être le roi de la mauvaise foi quand il le voulait. Et puis il détourna le regard, sachant pertinemment que s’il le fixait trop longtemps, ce petit sourire aurait raison de lui et de ses résolutions. La simple présence du jeune homme les mettait déjà à rude épreuve, parce que même s’il ne le regardait plus, il ne pouvait ignorer qu’il était si proche de lui qu’il n’avait qu’à s’avancer légèrement pour le toucher, enfin. Il ne pouvait ignorer son souffle sur sa peau qui le rendait un peu plus fébrile encore. Il ne pouvait l’ignorer lui, tout simplement. Et pourtant, il essayait très fort. Le claquement de langue le fit se crisper de manière infime alors qu’il se préparait déjà instinctivement à ce qu’il pourrait encore lui sortir. « Tu n’as qu’à retirer ta veste. » Il pinça doucement les lèvres, son regard le frôlant puis s’éloignant à nouveau, sa main volant presque par réflexe sur l’un des boutons de la veste en question. Elle se figea contre le premier, hésita, commença même à retomber puis finalement accrocha le bouton, le défi et enchaina avec les autres, les défaisant un à un, lentement, presque tranquillement. Il écarta les pans, desserra un peu et par réflexe sa cravate puis d’un mouvement à moitié absent, à moitié provoquant, il retira la veste sans le regarder pour autant. A moitié défiant, à moitié fuyant. A moitié sûr de lui, à moitié tout l’inverse. « Tu as raison, oui, c’est beaucoup mieux ainsi. » Lâcha-t-il simplement, et ce fut seulement à cet instant que son regard accepta de retomber dans le sien, tenant tant bien que mal de dissimuler son léger malaise, cette inquiétude en lui qui naissait dès qu’il commençait à sortir de ses chemins si droit habituellement, pour s’engager dans ceux, plus sinueux et pleins de bosses que son cadet aimer lui faire emprunter. Et il enchaina, s’accrochant à sa détermination pour continuer à lui donner la réplique sans jamais faire ce qu’il attendait de lui, du moins, ce qu’Andrew espérait qu’il attendait de lui. Il lé défiait du regard et ce même si toute son attitude hurlait qu’il avait plus qu’envie de céder. Alors qu’il inspirait, lui-même expira un air un peu trop longtemps retenu, son regard se plissant légèrement face au sourire arrogant qu’il lui servit alors. Un sourire typiquement lui, typiquement signé Clarence. « Tu n’oses tout simplement pas avouer que tu meurs d’envie de vérifier toi-même si j’ai froid ou non. » Il fit la moue mais ne nia pas. A quoi bon nier quand la vérité s’inscrivait si visiblement sur tous ses traits, tous son corps ? Quand il exsudait presque de tous les pores de sa peau, maintenant.
A cet instant le chuintement de la vitre teintée qui se refermer fit sursauter Andrew, son regard vacillant vers l’avant alors qu’il prenait soudainement conscience du fait qu’ils n’étaient définitivement pas seuls. Par réflexe, il entama un léger mouvement de recul, un nœud se formant dans son estomac, loin d’être plaisant celui-ci, mais l’autre homme reprit à ce moment-là, le figeant dans son mouvement de fuite instinctif, ramenant son attention là où elle n’aurait dû se retirer. « Pourtant ça serait si simple… » Sa voix était plus basse, et il se rapprocha de lui, comblant les centimètres que lui venait juste d’installer et en grignotant même un peu plus. Le plus vieux déglutit, son regard vacillant encore un peu avant de définitivement s’ancrer sur son vis-à-vis. « Après tout, j’ai vraiment très froid. Puis, je suis sûr que j’ai déjà de la fièvre… Andrew. » Son prénom prononcé ainsi assombri un peu plus son regard et ses lèvres s’entrouvrirent sur une inspiration un peu plus brusque qu’auparavant. Quand des doigts aventureux entrèrent plus franchement en contact avec son genou, il se raidit légèrement, ses pensées volant brièvement vers le chauffeur avant de finalement l’envoyer balader dans un coin. Pour une fois, il avait envie de s’en moquer. Pour une seule fois, peut-être, mais il ne voulait pas penser à l’image qu’ils renvoyaient là tout de suite, sur cette banquette arrière, il ne voulait pas penser à ce que l’homme pouvait se dire, s’imaginer en les voyant dans son rétroviseur.  Ca n’était pas le plus important. Le plus important, c’était Clarence bien trop proche de lui et pourtant pas encore assez, et sa main sur lui. Sa propre main glissa sur celle du plus jeune et ses doigts se refermèrent dessus sans qu’il puisse s’en empêcher, juste pour un peu plus de contact et finalement, il se pencha vers lui. Son regard ne quitta le sien qu’à l’instant où il dévia juste assez pour effleurer sa joue de ses lèvres, inspirer son odeur, profondément. Il ferma brièvement les yeux et murmura à son oreille, sa main se resserrant inconsciemment autour de la sienne, «  Mon dieu tu m’as tellement manqué… » Sa voix s’étrangla légèrement, mais cette fois ces mots s’étaient échappés avec toute son approbation, parce qu’il le voulait, parce qu’il avait besoin de le répéter et qu’il sentait encore la douleur de ce manque au fond de lui. Il se redressa un peu, sa bouche l’effleurant encore jusqu’à se retrouver face à face avec lui, leurs lèvres si proche qu’il inspirait l’air que l’autre expirait. «  Je crois que même moi, j’arrive pas à mesurer à quel point c’était le cas. » Souffla-t-il. Et il s’avança, ses yeux se fermant, ses lèvres capturant celles dont il rêvait depuis trop longtemps, sa main libre glissant sur sa nuque, comme s’il espérait le retenir au cas où il reculerait, au cas où il essaierait de s’éloigner. Il avait cédé, et son démon avait gagné, mais il n’y avait pas de défaites plus douce à cet instant que celle-ci.
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() message posté Dim 29 Nov 2015 - 20:22 par Invité
Je sais qu'il va retirer sa veste. Qu'il va m'écouter, simplement pour ne pas céder. Provoquer pour mieux riposter. Je le savais même déjà parfaitement avant de le prononcer, de formuler cette presque demande un peu trop remplie de connotations indiscrètes. Et pourtant, mes yeux ne cessent de fixer ces doigts qu'il a figé sur le premier bouton de son vêtement, comme pour être sûr qu'il va vraiment me suivre dans cette pente glissante. M'emboîter le pas, s'engouffrer à son tour dans cette nouvelle tentation que nous mettons en place, alors que la situation n'est pas censée s'y apprêter. Alors que son regard n'ose néanmoins pas enflammer les choses, le mien ne s'en prive aucunement. Il le détaille, l'observe avec une certaine fascination. Je ne perds pas une miette de ses gestes, de ses réactions. De sa légère nervosité à sa douce implication dans ce balai incongrue de provocations nouvelles. Plus les minutes passent, plus je me sens comme pousser des ailes, à nouveau à ma place. A nouveau moi, ce moi face à lui qu ne peut s'empêcher de transformer ses attributs angéliques en de parfaites cornes démoniaques à peine dissimuler. Je n'y peux rien, un simple regard de lui suffit à me tenter. Je me suis pris à mon propre jeu dès le début de notre relation chaotique et le problème, c'est que je ne veux jamais me défaire de ce piège. J'ai bêtement cru pouvoir contrôler les choses, manipuler ce que je créais, sans savoir que j'avais ouvert une porte défendue, franchit une limite où l'on ne peut plus revenir en arrière. Il est bien trop tard pour moi, désormais. Il est bien trop tard pour nous. Et au fond de ce taxi à l'odeur presque désagréable si le parfum d'Andrew ne caressait pas mes narines, je m'en contre fiche. Je remercierais presque ce qui nous a obligé à ne pas pouvoir faire machine arrière, à ne pas pouvoir oublier. Chacun des boutons qu'il défait de sa veste me semble soudainement être semblable à un souvenir que l'on ravive. La première soirée où j'ai appris à le connaître, les discussions sérieuses, les rires, les échanges complices aucunement forcés. La moitié des boutons ont déjà sautés. Puis il y a eut cette fameuse soirée, où je n'ai pas pu m'empêcher de l'embrasser. La dispute, les mots blessants, la fuite. Mon coeur se serre autant que mon estomac bondit. S'en est suivit une longue période d'attente à essayer d'exister à ses yeux, avant de me rendre compte que, finalement... J'existais déjà. Dans un état presque second, je relève enfin mon regard pour le poser sur sa cravate qu'il desserre quelque peu. Je ne sais même pas comment il peut porter ce genre de serre-cou, mais ce n'est pas l'angoisse habituelle à l'idée de porter ce genre de chose qui m'assaille cette fois-ci. Il s'agit de toute autre chose, d'une chose que j'ai presque cru perdue. Une bouffée de chaleur m'envahit lorsqu'il enlève complètement sa veste, et bien que cela me semble même à moi totalement ridicule, ce simple geste me suffit à imaginer la suite. Comme une adolescente de seize ans à son premier rendez-vous, aussi nerveuse qu'impatiente. Sur le moment, je m'amuse à m'imaginer en tant que simple élève, face à l'allure classe et mystérieuse que dégage Andrew. Il pourrait presque s'apparenter au beau professeur sur lequel on fantasme lors des cours ennuyeux. Amusé, je me mords doucement la lèvre alors que je tente de capter son regard fuyant. « Tu as raison, oui, c’est beaucoup mieux ainsi. » Enfin, ses yeux reviennent dans les miens. J'étire un faible sourire à cette constatation, aussi sincère que mesquin. Un doux contraste moqueur se reflète sur mes lèvres, l'un de ceux qui signifie je te connais trop bien. Je sais qu'il est mal à l'aise, autant qu'il est suffisamment sûr de lui pour attaquer à son tour, pour engager le combat. Il sait qu'il va perdre, je le sens, ça en est presque palpable - j'ai, de toute manière, la grande habitude de gagner à ce jeu-là - mais sa détermination m'amuse et ne fait qu'être plus intéressante encore. Au fil de notre... Relation, si l'on peut employer ce terme, j'ai découvert un Andrew droit et carré qui, pourtant, sortait toujours au moins un peu de ses habitudes pour se plier aux miennes si provocantes et non conventionnelles. Je ne m'en aperçois que maintenant, je ne fais la liaison qu'à ce moment précis, dans ce taxi londonnien. Et ça me donne envie de craquer en premier pour une fois, d'affaiblir cette distance entre nous pour qu'il me prenne au moins dans ses bras. Est-il comme ça avec elle ? Ou bien découvre-t-il un autre lui simplement en ma présence, autant qu'il m'arrive à moi d'apprendre à connaître cette partie enfouie de mon être ? Celle que j'ai si souvent haït, que j'apprends à supporter seulement sous son regard lorsqu'il la voit lui aussi ?

Cette question me taraude l'espace d'une seconde, avant que son intérêt pour les armes à sa disposition dans ce combat sans merci ne m'interpelle. Il lui est souvent arrivé d'essayer de me devancer, d'être plus provocant que moi je ne pourrais l'être après lui... Et cela a toujours été voué à l'échec. J'aurais pu en rire bien des fois, mais le voir soutenir mon regard, retourner mes provocations à sa manière, est une chose que j'apprécie bien trop pour ça. Il est si... Si attachant. C'est un mot qui ne m'est jamais arrivé de penser au sujet de quelqu'un, mais je sais que c'est lui qui correspond le mieux à cette situation. Il me fait toujours rire, et à chaque fois mon coeur s'emballe. Comme si rentrer dans mon jeu était la preuve que j'attendais, la réponse à toutes les questions que je pouvais me poser à chaque fois que nous étions tous les deux. Je n'ai même pas prêté attention à son sursaut, ni même à son envie de s'éloigner de moi lorsque je réponds à sa nouvelle attaque, m'armant de tout ce que je sais être fatal. Une voix basse et grave, son prénom roulant sur mes lèvres, ma main venant effleurer son genou. Tout est à la fois dans le trop et le trop peu pour qu'il ne puisse que craquer, rendre les armes. S'incliner, comme toujours. Après tout, si je tiens aussi bien face à lui, ce n'est que dans ce but-là, dans l'espoir qu'il cède rapidement. Sa main rejoint doucement la mienne et sur le moment, ça me perd un peu. Je garde bonne figure, je ne tique même pas, mais mon ventre devient aussi chaud que mon coeur bat vite. Lorsqu'il se penche en ma direction, d'une lenteur un peu trop habituelle, je m'humidifie brièvement les lèvres. Enfin. Je n'ai pensé qu'à ça depuis que nous sommes dans ce taxi. Non, c'est faux. En réalité, j'y pense depuis que je suis parti de Londres. C'est une chose à laquelle j'étais devenu accroc avant de fuir tout ça: ses lèvres. Sauf que, joueur et tendre à la fois, ses lèvres viennent plutôt effleurer ma joue et je ferme les yeux, les sentant brûler atrocement. Que l'on soit bien clair, je n'ai aucunement l'habitude de rougir - ce serait le comble pour moi - mais une délicatesse aussi grande et une tendresse aussi importante... M'ont tout simplement pris de court. Je suis de ceux qui n'ont peur de rien, qui mettent les pieds dans le plat s'il le faut, qui provoque, qui cherche. Qui n'ont pas peur de s'assumer dans ce domaine-ci, mais qui ont une fragilité trop grande à tout ce qui est doux et qu'ils ont toujours rejetés. Après tout, avant Andrew, je n'ai jamais vraiment connu ce genre de gestes affectueux. Je n'ai jamais cherché à en avoir et je n'ai jamais cherché à en faire, alors c'était tout naturel de ne pas connaître ce genre d'addiction à la tendresse. Mais à peine m'a-t-il effleuré, son souffle venant s'échouer sur mon oreille et ses narines s'imprégnant de toute mon odeur, que j'en deviens déjà accroc. Je l'entends, je le sens me sentir comme si mon absence avait été la plus horrible des choses au monde. Et je ne sais plus quoi dire, à ce moment-là. Bien heureusement, c'est lui qui ouvre le bal. «  Mon dieu tu m’as tellement manqué… » Ma gorge se serre, elle est si nouée qu'aucun son ne sort de mes lèvres entrouvertes. Mes yeux s'ouvrent à nouveau, fixent sa jugulaire. Je manque presque d'oxygène, alors que je n'ai qu'une envie, lui retourner ses mots. Mais je n'y arrive pas. J'ai déjà eut tellement de mal à le faire une première fois... Que ça me semble tout simplement impossible. Et cette douleur que j'entends dans sa voix lorsqu'il prononce cette phrase si lourde de sens... Mes yeux se ferment à nouveau. Seigneur, je n'aurais jamais cru vivre un ascenseur émotionnel aussi intense. Et y survivre, également. Il se redresse, ses lèvres m'effleurent à nouveau. Mes joues me piquent, ça en est dérangeant à force. Face à moi, mes yeux n'osent même pas regarder ailleurs, se plantant dans les siens malgré le léger malaise qui refait surface au fond de moi. «  Je crois que même moi, j’arrive pas à mesurer à quel point c’était le cas. » Quand étais-ce, la dernière fois où j'ai pu vivre un moment pareil ? Ah, oui. Jamais. Je n'ai jamais eut de relation sérieuse - du moins hormis une, qui a très mal tournée - jamais eut ce genre de... De moment aussi romantique qu'une comédie à l'eau de rose. Je me serais cru capable de le bousculer un peu, d'en rire et de lui dire d'arrêter ces stupidités de midinette. Mais le problème, c'est que je les veux moi, ces stupidités de midinette. Lorsqu'il s'avance, cette fois, je sais qu'il ne va pas dévier. Gardant mes lèvres entrouvertes, je suis le parcours des siennes avant de refermer les yeux, d'apprécier le contact qui m'a tant manqué de sa bouche contre la mienne. Son goût me revient, je suis surpris de ne pas l'avoir oublié ou que mes souvenirs l'ait altéré. Il est exactement comme je l'imaginais encore, presque sucré. Au goût de l'interdit.
Sans attendre, je réponds à son baiser, aussi doucement que possible, comme si j'avais peur de briser ce moment où plus rien n'a d'importance. Sa main glissant dans ma nuque me fait frémir, et je soupire d'aise en me détendant contre lui. Je n'ai même pas eut conscience de m'être tendu. Je profite du fait qu'il me tienne pour me rapprocher un peu plus encore, pour le coller autant que nos ceintures nous le permettent. Mes lèvres retrouvent les siennes, s'amusent à les redécouvrir sans jamais vouloir les quitter. Ma main de libre vient s'accrocher à lui, le tire vers moi. J'entends même le bruit singulier d'une ceinture qui se détend lorsque l'on s'éloigne un peu trop de sa base. Quelle connerie de lui dire que j'ai froid, j'ai plus chaud que jamais maintenant. Tout mon corps semble être en ébullition, alors que mon coeur joue la balade des gens heureux. J'ai attendu ça tellement longtemps... Dire que je m'en suis privé. Finalement, je ne comprends même plus pourquoi je suis parti. Collant un peu plus mes lèvres aux siennes, je commence néanmoins à manquer d'air et me détache à contre coeur, sans pour autant m'éloigner. Je reprends mon souffle, observant ses lèvres doucement rosées par l'échange que l'on vient d'avoir. Par peur qu'il s'éloigne, contrairement à moi, ou bien qu'il me dise que nous ne devrions pas faire ça avant d'avoir au moins parlé, je viens à mon tour chercher ses lèvres avec un peu plus de frénésie. Sans hésiter, je colle ma bouche à la sienne dans un soupir presque suppliant de ne pas la quitter, serrant sa main avec la mienne avant de la remonter dans ses cheveux. Mais la ceinture commence à me serrer, et plus je veux me coller à lui, plus j'ai peur qu'elle m'empêche de respirer. Alors je lâche sa chemise de mon autre main et me détache, sans chercher à me dire que ce n'est peut-être pas la chose à faire - enfin après tout, nous sommes à Londres et à une heure de pointe, alors le taxi me semble rouler lentement de toute manière. Je la jette presque pour qu'elle retourne dans son habitacle, et me redresse suffisamment pour me coller à lui, posant un genou sur la banquette. Complètement penché sur lui pour ne pas me manger le plafond du taxi, j'en profite pour faire revenir mes mains sur sa chemise, les passant en-dessous sans même lui demander son avis - que je n'aurais de toute manière pas écouter. Plus les secondes passent, et plus son odeur m'enivre. J'ai envie de me perdre, cette fois-ci, de nous perdre même tous les deux. D'oublier l'espace d'un instant tout le reste pour ne vivre que le moment présent. Peut-être va-t-il encore me reprocher mon état fébrile trop avancé et mon empressement, mais je m'en fiche. J'ai vraiment trop besoin de le sentir contre moi, sous mes doigts, de le toucher pour être sûr qu'il est réel. De l'embrasser, encore et encore, jusqu'à ce que nos lèvres gonflent bêtement et que nos respirations ne sont que des vestiges oubliés. Pour être sûr qu'il est bel et bien à moi. Au moins pour ce soir, au moins pour maintenant...
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() message posté Lun 30 Nov 2015 - 15:22 par Invité
Il se sentait étrangement nu, sans sa veste. Même si bienheureusement, ça n’était qu’une sensation. L’impression qu’il avait une défense en moins, qu’il était désormais plus fragile sous le regard trop intense de Clarence, l’impression aussi qu’il avait un peu plus de mal à respirer. Peut-être la faute à ce taxi trop étroit, ou à cette tension entre eux, ou peut-être simplement qu’il ressentait beaucoup trop de chose en même temps pour pouvoir respirer calmement, sainement. Pourquoi est-ce qu’il avait accepté de jouer le jeu ? De retirer cette protection pour la plier soigneusement, sans même s’en rendre compte, restant en chemise-cravate légèrement desserrée devant lui. Pourquoi est-ce qu’à chaque fois, il répondait alors que ce jeu de provocation n’avait jamais fait partie de ses habitudes, bien au contraire ? Il n’était pas comme ça, normalement. Il était plus réservé, plus droit, plus calme. Gentil, amusant quand il le voulait. Peut-être un peu ennuyant ? Mais pas provoquant, il n’était pas du genre à enflammer l’ambiance dans un espace clôt simplement parce qu’il n’arrivait pas à se retenir, simplement parce que le manque était trop fort. Il n’était pas du genre à se laisser guider par quelqu’un, à suivre ce quelqu’un de son plein grès dans des méandres sinueux, inconnus. Et pourtant, il le faisait, là. Il sortait de ses habitudes si bien – trop bien – réglée pour lui, parce qu’il en avait envie, parce qu’il aimait comment ça le faisait se sentir. Parce qu’il aimait la lueur dans son regard quand il essayait de le provoquer à son tour, quand il y arrivait un peu. Il aimait le voir réagir, apprécier ses efforts, enchainer pour voir jusqu’où il oserait aller cette fois-ci. Il aimait ça, pour lui, avec lui. C’était ce qui l’avait fait continuer tout ce temps, jusqu’au dérapage de trop qu’il n’avait pas su assumer, accepter. C’était ce qui le faisait continuer maintenant qu’il était prêt à l’accepter, à recommencer même, à ne plus le lâcher, le laisser partir. C’était juste pour lui, il se disait, confusément, alors qu’il n’était plus capable de se retenir longtemps, plus capable de garder ses mains loin de lui. C’était juste pour lui, et il doutait franchement être capable de refaire ça pour quelqu’un d’autre. Il n’en n’avait pas la moindre envie, d’ailleurs.
Entendre son prénom rouler dans la gorge du plus jeune, sentir sa main contre lui, tout cela, c’était simplement les gouttes de trop dans un vase qui débordait déjà depuis longtemps, c’était juste ce qu’il fallait pour qu’il comprenne que le jeu était fini, qu’il avait perdu, mais qu’au fond… Ça n’était pas si grave. Qu’il attendait même cette fin avec une certaine impatience que même la présence du chauffeur, pour une fois, ne parvenait pas à refroidir. Mais même s’il cédait, il entendait le faire selon ses propres règles, parce qu’il était têtu lui aussi, parce qu’il ne pouvait s’empêcher de vouloir le faire languir une dernière fois. Parce qu’il avait besoin, aussi, de ce qu’il allait faire. Besoin de sentir sa main contre la sienne, dans un contact qui accélérait les battements de son cœur, qui le réchauffait mais pas de la même manière que toutes leurs petites provocations jusque-là. D’une manière plus douce, plus tendre. Comme un moyen pour lui de se rassurer aussi, à travers ce contact. De s’assurer qu’il était là et que, puisqu’il le tenait, puisque ses doigts caressaient doucement sa peau, alors il ne pourrait pas partir. Il avait besoin de cette tendresse d’une manière qu’il ne s’expliquait pas, mais qui lui était nécessaire à cet instant. Et même si son regard s’attarda brièvement sur sa langue humidifiant les lèvres qu’ils rêvaient d’apprendre à connaître à nouveau, ça ne l’empêcha pas de le faire patienter encore un peu. Juste un peu. Juste quelques dernières secondes. Un sourire doux, tellement tendre effleura ses propres lèvres quand il le vit rougir, quand sa proximité ne lui permit pas d’ignorer la teinte nouvelle que ses joues prenaient. Il avait l’idée de se reculer pour l’observer tout entier, pour le voir rougir pleinement, mais ça gâcherait le moment, et il n’en n’avait vraiment pas envie. A la place, ce furent des mots qu’il prononça soigneusement, des mots bien trop vrais, peut-être un peu niais, peut-être un peu fleur bleu, mais si vrai que tout ça n’entrait pas en compte. Il avait besoin, là encore, de les lui dire. Au calme, et pas soufflés d’un ton rapide et hésitant, au beau milieu d’une foule bruyante et pressée. Il se devait d’être sûr qu’il comprenait ce qu’il lui disait, qu’il l’enregistrait. Il avait besoin de ça, parce que ça donnait une nouvelle réalité à ce qu’il se passait. Parce que ça marquait comme un tournant. Parce qu’il lui avait manqué, mais que maintenant, il était là, il avait besoin de faire la distinction, et le lui redire… Ca l’aidait. Il en avait besoin autant que de s’imprégner à nouveau de son odeur, qu’il se rendit compte ne pas avoir oublié depuis tout ce temps. C’était à peine si elle était légèrement altérée par l’odeur du dehors, de la pollution, de la foule. Il l’a reconnaissait parfaitement et si l’envie d’enfouir sa tête contre son épaule et le serrer fort contre lui était puissante, le souvenir de ses lèvres contre les siennes qu’il devait encore raviver l’était encore plus.
Il n’attendait pas de réponse à ses mots. Il en avait déjà eu une, juste avant d’entrer dans le taxi, et cela lui suffisait largement, cela faisait encore bondir son cœur lorsqu’il y repensait. Il n’attendait rien de plus que ce qu’il avait déjà là tout de suite. Pour l’instant, en tout cas. Il était juste heureux de ne pas se voir repousser, de ne pas voir ses mots un peu moqués, même gentiment. Juste heureux de voir sa propre impatience se refléter dans le regard trouble de Clarence alors qu’il s’avançait enfin pour prendre ses lèvres. Et tout lui revint alors. La douceur de la bouche contre la sienne, son gout, la douceur des cheveux qui frôlaient sa main, posée sur sa nuque. Tout. Il se rendit compte à quel point il avait tellement, tellement tort de penser que son cœur ne pouvait pas battre plus vite, de penser qu’il ne pouvait se sentir encore plus fébrile qu’il l’avait été jusqu’à maintenant. Parce que maintenant qu’il l’embrassait enfin, maintenant qu’il comblait réellement ce manque de lui, il n’arrivait pas à s’imaginer arrêter. Il n’arrivait pas à vouloir le lâcher, pour qu’ils reprennent correctement leurs places jusqu’à l’arrivée au restaurant, et il y arriva encore moins quand il répondit à son baiser, quand ses lèvres bougèrent contre les siennes. Comme un écho de ses pensées, ses mains se resserrèrent légèrement sur lui, un soupir profond, mélange de bonheur et d’envie s’échappant de sa gorge. Son cœur rata un battement quand il le sentit se rapprocher un peu plus encore, et il bougea légèrement lui-même, frustré par la ceinture de sécurité, par le manque de place, mais s’en contentant faute de mieux. Il ne voulait pas s’arrêter, pas alors qu’il l’avait presqu’entièrement contre lui. La ceinture protesta d’ailleurs quand Clarence le tira un peu plus proche de lui, mais lui n’avait pas la moindre envie de protester, bien au contraire, et ses lèvres étaient de toute façon trop occupées à réapprendre chaque millimètre carré des siennes pour songer à faire autre chose. Il avait vaguement conscience que la température avait sensiblement augmentée entre eux, sans savoir si c’était celles de leur corps, ou simplement celle du taxi, réchauffé par leur activité. Sans vraiment s’y intéresser non plus. Un léger soupir de protestation lui échappa quand il le  sentit se détacher un peu de lui, et la main sur sa nuque raffermit un peu plus sa position, juste pas précaution. Ce fut seulement alors qu’il remarqua sa respiration un peu perturbée, précipitée mais il n’ouvrit pas les yeux, sa langue passant distraitement sur ses lèvres malmenées. Il avait peur qu’en les rouvrant, tout s’arrêterait – que ça fut de son fait parce qu’il se rendrait compte qu’ils n’étaient pas exactement dans un endroit approprié, ou bien de la volonté du plus jeune pour… Il ne savait pas quoi – alors il préférait encore ne faire que ressentir le souffle haché qui s’échouait sur lui plutôt que de voir de lui-même à quoi ressemblait Clarence à présent. Son ventre se tordit et se réchauffa un peu plus encore quand il revint vers lui de lui-même, plus empressé encore qu’avant, l’emportant avec lui dans sa frénésie sans qu’il ne chercha à résister le moins du monde. Son soupire trouva un écho en lui, et il chercha à se rapprocher sans vraiment y arriver, de plus en plus frustré par cette impression de ne pas pouvoir agir comme il le voulait, de ne pas pouvoir le serrer contre lui à sa guise. La pression sur sa main l’apaisa, et il la laissa partir avec une pointe de regret vite chassée quand il la sentit remonter dans ses cheveux, provoquant un frémissement tout le long de son dos. Sa propre main libérée rejoignit la première, s’accrochant à sa nuque, le tirant un peu plus près encore, cherchant plus de contact entre leurs lèvres. Ce fut d’abord sans comprendre ce qu’il se passait qu’il le sentit le lâcher, remuer un peu, et ce fut seulement quand la ceinture frôla un de ses bras qu’il comprit ce que son partenaire venait de faire. Une petite voix lui signala que ça n’était pas très intelligent, mais fut vite étouffée par une qui lui fit comprendre que comme ça, ils auraient plus de libertés. Il le sentit se redresser, bouger, se rapprocher et tout ça avec une satisfaction croissante, ses lèvres appuyant un peu plus le baiser, cherchant à l’approfondir, à profiter de leur nouvelle proximité. Il savait qu’il devrait arrêter. Il n’avait juste pas envie de le faire, pas envie d’obéir à son contrôle habituel. Il voulait simplement céder à ses envies et ses pulsions, qui tournaient toutes autour du corps qu’il tenait fermement contre lui. Il inspira fortement et dû retenir un murmure de surprise mêlé de plaisir, sans réussir à retenir par contre le frisson brusque qui le traversa quand des paumes brûlantes entrèrent en contact avec sa peau, sous sa chemise, et ça n’était clairement pas un frisson dû au froid. Bien au contraire. Sans qu’il puisse l’en empêcher, sans même chercher à protester contre l’envahissement progressif de son espace personnel, un sourire amusé effleura ses lèvres brièvement et il le tira plus proche, avec l’envie confuse que plus aucune distance ne les sépare, ses mains glissant pour agripper fermement son haut, dans son dos, y exerçant une légère pression. Le besoin de respirer correctement se faisant sentir à nouveau, il se détacha juste assez pour respirer, pas assez pour lui permettre de reculer, ses yeux se rouvrant cette fois pour le contempler, une lueur rieuse dansant au milieu du désir qui assombrissait ses pupilles. «  Tu as effectivement de la fièvre. » Souffla-t-il d'un ton plus rauque qu'il ne l'aurait pensé, ses lèvres effleurant les siennes à travers ses mots, tant ils étaient encore proche. «  Et je crois que tu m’as contaminé. » Sans doute que dans quelques instants, la raison lui reviendrait et le pousserait à mettre fin ça tout ça, à les faire reprendre pied, reprendre le cours normal de la soirée – un diner au restaurant avec une discussion plus qu’importante en premier lieu – mais pour l’instant, il voulait juste profiter, se rassurer, s’apaiser avec lui. Il voulait juste garder encore un peu cette sensation d'être seul au monde, en compagnie de la personne avec qui il souhaitait le plus être, au plus profond de lui.
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() message posté Jeu 3 Déc 2015 - 22:03 par Invité
Le sang qui palpite, le coeur qui s'affole, les lèvres qui chauffent. Ca y est, j'y suis. J'y suis dans ce monde où plus rien n'a d'importance. Celui où je n'ai même plus de prénom, où il pourrait se produire la pire des tragédies qu'elle serait immédiatement effacée par ce que l'on fait là maintenant. J'avais tellement peur en le croisant, alors que je n'attendais que ça, que je l'avais presque suivit pour que cela arrive. Tellement peur de ce qui allait suivre, du regard et des mots qu'il allait me porter. J'avais été brièvement rassuré en le voyant s'avancer imprudemment vers moi au lieu de me fuir, mais nos regards avaient tous les deux dit la même chose: il faut qu'on parle. Sauf que savoir qu'une discussion si sérieuse se profilait, une discussion où tout et rien à la fois pourrait se produire, avait considérablement augmenté mon stress, mon angoisse si nouvelle dans ce domaine-ci. Je sais, ou plutôt je savais, que la discussion pourrait mettre un terme à ce que j'ai cultivé malgré notre distance à travers des envies, des besoins, tout comme rendre tout ça enfin réel. Et j'avais peur. Mais maintenant... Du moins, depuis que l'on est dans ce taxi, que l'espace s'est resserré autour de nous, j'ai l'impression que le monde entier s'est éloigné. Que nous sommes à des mille lieux de ce qui nous attend ce soir. Et ma bouche contre la sienne, je suis plongé dans cet univers infini où plus rien n'a d'importance. Strictement rien. Le monde pourrait mourir demain que je n'en aurais rien à faire. La seule chose dont je me souviens, c'est de son prénom et de la chaleur qui consume mon corps tout entier, qui me pousse à autant vouloir me coller à lui pour rencontrer la sienne. Ses mains dans ma nuque me donnent stupidement l'impression de compléter mon visage. Mais plus les secondes passent - bien trop rapidement - plus j'ai ce manque de contact qui me gêne, cette ceinture qui me serre. Il ne me faut pas plus longtemps pour que je me défasse de ma geôlière et me redresse, m'appuyant sur l'un de mes genoux déposé sur la banquette pour me pencher contre lui. Les secondes passées à reprendre mon souffle me semblent étrangement plus longues, et je les passe à inspirer fortement, observant ses yeux toujours clos. Un bref sourire effleure mes lèvres à cet instant, avant que je ne retourne m'emparer des siennes dans une danse bien plus endiablée. Bien plus... Connotée de ce besoin que j'ai eut, tout ce temps, de l'avoir contre moi. De toutes ces nuits passées loin de lui, à penser constamment à lui et à ce que nous avions pu vivre tous les deux. De toutes ces journées à ruminer mon choix, à essayer de peser le pour et le contre sur mon retour ici. Je ne sais même pas comment j'ai fait pour hésiter, en réalité, maintenant qu'il est là. Qu'il est en face de moi, contre moi, sur mes lèvres, ses mains qui viennent accrocher mon dos pour me rapprocher encore plus. Les miennes ont déjà franchit la barrière de tissu et remontent le long de son torse, là où un frisson se fait sentir et m'arrache un demi-sourire en écho au sien. Il me tire un peu plus contre lui et je me rapproche ostensiblement, ne me faisant pas prier pour être encore plus proche. Puis, pour une fois qu'il ne me repousse pas, taquin et trop fier de réussir à me contenir ne serait-ce que pour quelques minutes... J'en profite.
Lorsqu'il s'éloigne pour retrouver à nouveau son souffle, j'essaie de reprendre un semblant du mien disparu depuis longtemps. En général, cette sensation m'angoisse, elle me donne l'impression de mourir sans rien pouvoir y faire. Mais dans cette situation... Hé bien, disons qu'il s'agit plutôt de l'inverse. Même si, évidemment, je n'en abuse jamais et ne préfère pas y penser ou même imaginer. A contre-coeur, je le laisse alors décoller ses lèvres des miennes et je soupire fortement l'air restant de mes poumons. Un mélange à la fois de satisfaction et de frustration. Les yeux clos un instant, je les ouvre lorsque je sens son souffle revenir contre le mien et tombe cette fois-ci sur ses prunelles qui ne me quittent pas. Par réflexe, l'une de mes mains s'agrippe à la chemise que j'ai certainement dû froisser à moitié, les laissant malgré tout en-dessous. Je me demande brusquement s'il ne va pas s'éloigner, ou plutôt me dire de le faire et nous ramener à la réalité. Et je n'en ai pas envie. Mes doigts se crispent un peu plus sur le tissu, mes yeux cherchant à fouiller dans les siens avec une pointe d'angoisse. Il a cette lueur, au fond du regard, une lueur qui devrait me rassurer. Et pourtant... Pourtant je ne peux pas m'empêcher d'être appeuré sur ce qui va suivre. S'il me fixe ainsi, nous laissant le temps de sentir le sang pulser dans nos lèvres et notre souffle revenir, c'est qu'il va forcément dire quelque chose. «  Tu as effectivement de la fièvre. » Mes sourcils s'en froncent, j'en ai presque oublié tout ce qui a été dit jusque-là. Ses lèvres frôlant les miennes me donnent envie d'y passer ma langue, mais je me retiens. Un peu. Pour l'instant... «  Et je crois que tu m’as contaminé. » Il y a quelques secondes de flottement, à cet instant, avant que je ne me mette à sourire à mon tour, baissant doucement la tête, rassuré. « Alors si... Si je t'ai contaminé, je crains qu'il soit trop tard pour faire machine arrière. » Cette phrase ne pouvait pas être plus lourde de sens. Je ne sais pas vraiment ce que je veux, en réalité - ce qui n'en a pas l'air, comme ça, mais c'est effectivement le cas - à part une seule chose: rester contre lui sans angoisser de la sorte. Me mordant la lèvre, j'y passe ma langue sans pouvoir m'en empêcher plus longtemps, effleurant tellement les siennes que l'on pourrait se demander quelle bouche je visais. Mon regard dérive à peine sur ses jambes que je me rapproche encore plus de lui, m'accrochant finalement à sa chemise en me redressant. Du moins, suffisamment pour pouvoir passer mes jambes de chaque côté des siennes, venant M'asseoir sur lui sans hésiter plus que ça. Peu rassuré sur sa façon d'y réagir, je l'observe un instant avant de venir l'embrasser à nouveau, cette fois d'une manière beaucoup moins assuré, beaucoup plus fragile. Comme une demande timide d'approbation. Comme si le moindre de ses gestes allait le briser en mille morceaux. Allait briser ce moment, et une infime partie de moi espérant de tout coeur pouvoir rester ainsi.
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() message posté Sam 19 Déc 2015 - 13:21 par Invité
Il aurait pu ne rien dire, il aurait pu juste rester ainsi à l’observer, le souffle court et peinant à revenir à la normal. Il aurait pu, mais quelque part il se doutait que s’empêcher de retourner vers ses lèvres, de laisser la situation s’enflammer encore plus entre eux aurait été beaucoup trop dur sans quelque chose d’autre sur quoi se concentrer. S’enflammer plus qu’elle ne l’était déjà à cet instant en tout cas, plus qu’il ne l’avait provoqué en l’embrassant au lieu de résister encore, plus que Clarence ne l’avait fait lui-même en augmentant l’intensité de leur échange, en rapprochant de plus en plus, en laissant ses mains venir au contact de sa peau. Il avait besoin de cette pause, aussi courte allait-elle être pour remettre un minimum les pieds sur terre, pour ne pas se laisser emporter quelque part d’où il n’aurait absolument pas l’envie ni la volonté de revenir, alors que ça n’était clairement pas l’endroit pour. Et il avait besoin de respirer, aussi. Et sans qu’il ne veuille se l’avouer, il avait également besoin de se rendre réellement compte de ce qu’il se passait. Pas pour l’arrêter – pas encore, à vrai dire cette idée était encore très, très loin dans sa tête – mais plutôt pour être sûr que c’était réel et pas un énième fantasme de son esprit un peu trop en manque du plus jeune. Le soupire profond qu’il avait poussé au moment où ils s’étaient détachés n’avait fait qu’augmenter légèrement son amusement, même si au fond il ressentait la même frustration de ne pas pouvoir rester coller à lui, à l’embrasser, indéfiniment. Et il l’observa, la respiration courte et gênée pas une boule au fond de sa gorge, boule d’émotion face à tout ça, tout ce qu’il se passait entre eux. Tout ce qui passait entre eux. Il peinait à y croire, et pourtant Clarence était bien là, les joues et lèvres rougies par leur échange, sa respiration tout aussi anarchique que la sienne… Il était bien là, et les muscles d’Andrew, qu’il n’avait pas conscience d’avoir eu aussi tendu pendant un instant, se relâchèrent, ses mains réaffirmèrent leur présence sur le jeune homme. Il voulait tout ça lui aussi et quand il rouvrit les yeux pour plonger son regard dans le sien, et qu’il le senti resserrer sa prise sur sa chemise il comprit qu’il n’était pas le seul à s’inquiéter, à s’angoisser même vu la lueur qu’il perçu au fond de son regard. Il ne savait pas réellement comment le rassurer, comment stopper son inquiétude qu’il n’était pas sûr de situer, alors il se contenta de parler, murmurer quelques mots en rapport avec toutes les bêtises qu’ils avaient pu raconter avant. Les sourcils de son cadet se fronçant de perplexité le firent sourire un peu plus, amusé et cela le poussa à continuer et non pas à se fixer sur ses lèvres bien trop proches, bien trop tentantes. Il était important pour lui de chasser la lueur d’inquiétude qu’il voyait dans son regard, et qu’il n’aimait pas du tout.
Le sourire d’Andrew s’adoucit quand Clarence se détendit, quand il sourit à son tour, quand il le sentit peut-être moins crispé que juste avant. « Alors si... Si je t'ai contaminé, je crains qu'il soit trop tard pour faire machine arrière. » Son regard, sans quitter le sien, se plissa légèrement à cette phrase et il déglutit. Il n’y avait pas plus clair que ces quelques mots et si une petite voix lui signala dans un coin de sa tête qu’il était plus que temps de le repousser, elle ne fut absolument pas écoutée, complètement étouffée par celle, bien plus claire, qui acquiesçait complètement à ce que venait de dire Clarence. Elle disparu même totalement quand la langue du jeune homme effleura ses lèvres, distrayant le plus vieux de toutes pensées raisonnable et le fixant à nouveau sur ce qui le taquinait un peu trop à cet instant. Il n’eut pas réellement le temps de comprendre ce qui était en train de se passait que déjà son compagnon se rapprocha, se raccrocha à sa chemise puis se retrouva soudainement sur lui, et non plus à côté.  Perdu, et pas vraiment sûr de comment tout ça venait de se dérouler, il laissa ses mains venir se poser sur ses hanches, par réflexe, son souffle se perdant dans un murmure trop appréciateur. Il aimait clairement un peu trop l’avoir sur lui pour ce que la décence pouvait accepter dans un lieu plus ou moins public, et n’avait désormais plus aucune envie de faire cesser tout cela. Et il en eut encore moins envie quand il croisa son regard, quand il revint l’embrasser mais… Mais d’une manière bien différente que précédemment. Beaucoup moins assurée, beaucoup moins comme s’il était déjà en terrain conquis. C’était timide, c’était fragile. C’était quelque chose qui le fit craquer pour de bon et il lui répondit sans plus réfléchir, avec la même la douceur, essayant de le rassurer à nouveau. Essayant de l’apaiser, de lui montrer qu’il n’y avait pas de problème, que quelque soit ce qui l’inquiétait, ça n’avait pas lieu d’être. Pas ici, pas entre eux. Si une de ses mains se faufila sous son haut, effleurant la peau chaude avec une envie difficilement contenue, l’autre remonta, caressant doucement sa joue avant de s’y poser, son pouce brossant la peau dans un mouvement qu’il voulut le plus apaisant possible. Sa main restée plus bas glissa dans son dos, caressa du bout des doigts le creux de ses reins avant d’appuyer, le poussant à se rapprocher un peu plus, à se coller contre lui. Il n’y avait vraiment que Clarence qui, sous ses airs d’ange, parvenait à lui faire faire des choses qu’il n’aurait jamais pensé faire de toute sa vie. Et il n’arrivait pas à trouver ça mal, ou incorrect. Le plus important, c’était de le garder contre lui, entre ses bras, de le protéger de n’importe quoi, n’importe qui. De ne laisser personne abimer cette fragilité qu’il venait de lui montrer, qu’il lui avait déjà montré brièvement auparavant. Il n’y avait en réalité que Clarence capable de réveiller ce côté protecteur en seulement quelques courts instants.
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