(Léolyah & Sage) We can dance until we die

we can dance until we die + Sage & Léolyah

Samedi soir. Le ciel est encore éclaircit par le soleil ayant frappé Londres aujourd’hui. Léolyah n’est pas de garde ce soir aux urgences du Great Ormond Street hospital. C’était son premier samedi soir de libre depuis presque un mois, c’était donc hors de question pour elle de rester seule ce soir chez elle, en tête à tête avec son chien et la télé. Elle se lève de son canapé difficilement après son dernier joint qui l’a un peu endormi avant de se diriger vers la salle de bain. Comme toutes femmes qui se respectent, elle en ressort une heure plus tard, vêtue d’une robe noire fluide accompagnée d’une ceinture et d’escarpins bleus électrique, les cheveux tressée sur le côté. Passant devant le miroir, elle se rend compte que même le maquillage n’est pas assez efficace pour dissimuler les marques laissé par les joints qu’elle a fumés aujourd’hui. Tant pis se dit-elle avant de quitter la salle de bain. Sa tête tourne, comme tous les jours après avoir fumé depuis presque deux semaines. Elle devrait peut être demandé l’avis d’un médecin pensa-t-elle avant de dégringoler dans les escaliers. « Aie ! » cria-t-elle en se relevant difficilement. Son poignet la fait souffrir mais même ça, ce n’est pas suffisant pour la faire changer d’avis et lui donner envie de rester chez elle. Après avoir passé un peu de pommade anti-inflammatoire sur l’endroit où le choc a eu lieu, elle monte dans sa voiture et roule en direction en Soho. Etant une femme, elle n’eut pas beaucoup de difficulté à entrer dans la boîte de nuit. Seulement cinq minutes d’attente, juste le temps pour une cigarette, et elle était à l’intérieur. Donnant sa veste, elle récupère ensuite sa carte bleue après avoir payé le vestiaire et prend la direction du bar. « Un mojito s’il vous plait. » Demande-t-elle au barman, lui adressant son plus beau sourire. Un verre en entraînant un autre, elle n’eut pas besoin d’attendre plusieurs heures mais seulement un peu plus d’une heure pour se retrouver totalement saoul, sur la piste de danse, à se déhancher au rythme de la musique. Passant d’un homme à l’autre, elle relâche la pression de toutes ces dernières semaines où elle ne pouvait pas sortir pour oublier. Au bout d’un moment, elle se retrouve à danser seule, comme lorsqu’elle avait seize ans et qu’elle dansait avec Jayden dans sa chambre pour oublier les coups de son père. Elle ferme les yeux, savoure ce moment, dansant comme une gamine, sans faire attention aux personnes qui l’entourent. Seulement, ça ne dure qu'un moment. Elle ouvre les yeux, parcoure la salle du regard rapidement avant que ses yeux ne se posent sur une rouquine se trouvant seule, au niveau du bar. Un sourire aux lèvres, elle va à sa rencontre avant de la prendre par la main. « Moi c'est Léolyah. Viens danser. » Dit-elle en l'attirant vers elle pour l'emmener vers la piste de danse.

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La danse, c’est une des choses qui avaient permis à Léolyah de tenir et de ne pas succomber aux coups de son père. C’était une des rares choses qui lui permettait de se sentir vivante, libre et surtout, d’avoir l’impression de quitter – même juste un court instant – cette maison où elle avait vécue l’horreur. Évidemment, son père ne lui laissait pas la chance de quitter la maison après l’école pour se rendre à des cours. Alors elle apprenait elle-même, la plupart du temps accompagnée de Jayden, dans sa chambre, les écouteurs sur les oreilles pour ne pas déranger son paternel. Elle n’entendait plus rien, ne faisait plus attention à rien et se laissait alors. Exactement comme elle le faisait ce soir, au milieu de la foule, pour évacuer la pression de l’hôpital. Elle ne se rend même pas compte que les personnes autour d’elle se sont légèrement écartées pour lui laisser la place de danser comme elle le souhaitait, l’observant certainement d’un regard étrange. Elle, cette fille qui se permettait de bousculer les personnes autour d’elle sans même s’excuser. Léo se met à sourire toute seule en imaginant le faciès des personnes qui l’entouraient. Au bout de quelques minutes, elle ne souhaitait plus danser seule. Ce n’était pas dans son habitude. Mais elle ne souhaitait pas ramener un homme à la maison ce soir alors c’est tout naturellement qu’elle fit son choix parmi les femmes seules présentes ce soir, se dirigeant rapidement – tel une lionne chassant sa proie – vers une petite rousse. Sans lui laisser le temps de dire non, elle l’emmène sur la piste.

« Sage. Très jolie prénom. Qui ne m’irait pas du tout. » se dit-elle intérieurement. Elle se met une nouvelle fois à danser mais cette fois ci, accompagnée de la dite Sage. Même si la rouquine ne semblait pas très à l’aise au début, elle prend rapidement le rythme et se laisse aller au fil de la musique. Un sourire satisfait s’affiche sur les lèvres de la brunette. Les gens s’écartent pour laisser les deux jeunes femmes danser. Elles dansèrent trente minutes, peut être une heure comme ça. Léo avait totalement perdu la notion du temps. Mais au bout d’un certain temps, l’infirmière ressent une douleur musculaire dans les jambes et décide de s’arrêter de danser – ou du moins, pour le moment. « C’est mon anniversaire ce soir. Viens, je te paye un verre. » Crie-t-elle, plus fort que la musique, à sa compagne de danse de la soirée avant de l’attirer vers le bar – endroit où la musique était un peu moins forte. « Deux mojitos Jake s’il te plait. » dit-elle au barman. Jake ? Elle ne savait même pas si le barman s’appelait Jake. En réalité, elle avait oublié son nom mais il avait une tête à s’appeler Jake alors … Le barman eut la gentillesse de ne pas lui faire remarquer qu’il ne s’appelait pas de cette manière – ou alors, elle était devin et avait vu juste ! A ce moment, Léo sent que l’alcool lui ait vraiment monté à la tête et se met à rire toute seule, comme en réponse à une blague connue d’elle seule. « Un mojito ça te va j’espère ? » reprit-elle en retrouvant son calme, en se tournant vers Sage. Après tout, elle ne lui avait même pas demandé ce qu’elle souhaitait boire. Et puis bon, tout le monde aime les mojitos, non ? Elle s’installe sur un tabouret libre et invite Sage à faire de même.  « Bon alors, qu’est-ce qu’une aussi jolie demoiselle faisait seule dans ce nightclub ce soir ? »

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Le bar se trouvait suffisamment loin de la piste pour pouvoir discuter un peu plus tranquillement. Et puis, à vrai dire, c’était surtout pour pouvoir s’assoir et boire un peu qu’elle avait proposé de lui payer un verre. Elle était à deux doigts de la déshydratation, c’était dangereux quand même. Elle avait vu des gens venir consulter aux urgences pour beaucoup moins de ça. « Merci et bon anniversaire! » Léo se mit à sourire, sincèrement. Après avoir commandé et s’être mit à rire sans raison apparente, elle sentit le regard de la brune se déposer sur elle. Ce n’était pas la première fois de sa vie que les gens ne comprenait pas réellement pourquoi Léo agissait de cette façon alors ça ne la dérangeait pas spécialement. « Oui ça va parfaitement. Ça doit être l’alcool qui me monte à la tête. » Dit-elle avant de se remettre à rire légèrement. Elle n’allait quand même pas lui avouer la raison de son rire. Sage allait certainement la prendre pour une folle et prendre ses jambes à son cou dans la minute suivant. A première vue, Sage ne semblait pas être le genre de personne que Léolyah fréquentait. Lorsqu’elle l’avait vu seule au niveau du bar, la rousse lui avait donné l’impression d’être une jeune femme qui ne savait pas s’amuser. C’est pour cette raison qu’elle l’avait choisi pour danser avec elle. Elle avait pensé qu’elle allait devoir la forcer pour qu’elle bouge un minimum au rythme de la musique. Au lieu de ça, elle avait suivi Léolyah naturellement. Finalement, elle devait de plus en plus agréable pour la brunette et elle lui ressemblait peut être plus qu’elle ne l’aurait pensé. Elle accepta le mojito sans soucis.

« Ouff! Ça fait du bien une petite pause! » « Oh oui, j’allais perdre l’usage de mes jambes si je continuais à danser. » Répondit-elle à la remarque de la jeune femme en riant légèrement. « Je suis venue avec des collègues de travail, mais visiblement, ils m'ont laissé tomber. Mais ce n'est pas grave! Ça me permet de discuter avec toi! » Léolyah arqua malgré-elle un sourcil. C’était rare qu’on l’apprécie au premier contact. Habituellement, surtout quand elle était saoul, elle était appréciée par les hommes – parce qu’ils savaient qu’elle finirait dans leur lit. « Tu es venue seule, toi? » Reprit-elle tandis que Léolyah était toujours dans ses pensées. L’infirmière avait une sacrée mauvaise impression d’elle-même. En même temps, la manière dont son paternel l’avait traité n’avait pas permis de lui donner confiance en elle. « Oui, j’avais besoin de sortir et je … » Sans finir sa phrase, elle baissa le regard tout en jouant avec ses cheveux. Que pouvait-elle bien lui dire ? Qu’elle était tellement seule à Londres qu’elle n’était même pas capable de trouver quelqu’un pour l’accompagner dans un nightclub un samedi soir ? Qu’elle était tellement accroc à l’alcool qu’elle préférait sortir seule plutôt qu’avec quelqu’un qui l’empêcherait de boire ce qu’elle veut ? « D'ailleurs, je n'ai pas fait attention au quartier dans lequel on se trouve... Je ne viens pas de Londres et je ne voudrais pas me perdre en revenant chez moi ce soir! » L’infirmière sort de ses pensées en écoulant la rousse. « Je n’habite pas très loin si tu veux, enfin, pour ce soir. Je ne suis pas en capacité de te conduire jusqu’à chez toi de toute façon. » Dit-elle en riant légèrement. Ce n’était pas son premier mojito de la soirée et ce ne serait certainement pas le dernier. Et puis de toute façon, elle n’avait pas pris sa voiture, sachant pertinemment qu’elle ne serait pas en capacité de la prendre pour rentrer. « Sage aussi, c’est très jolie. Je me suis fait la réflexion tout à l’heure mais je ne voulais pas te faire flipper. » Un rire s’échappa de nouveau du fond de sa gorge. C’était plus fort qu’elle. Lorsqu’elle était sous les effets de l’alcool, elle n’arrivait plus du tout à gérer son comportement. Elle avait envie de rire, elle riait. Elle avait envie de dire quelque chose, elle le disait. Elle avait envie de faire quelque chose, elle le faisait.

D’ailleurs, elle eut envie, à cet instant de s’amuser un peu, de tester un peu plus ses limites. « Cul sec ? » Dit-elle, un magnifique sourire plaqué sur le visage avant d’entrechoquer son verre avec celui de la jeune femme et de finir le sien d’une seule traite. Le rhum lui brûle la gorge et tout le long de son œsophage, jusqu’à l’estomac elle peut ressentir cette sensation. Fermant les yeux, elle essaye de la calmer en vain. Claquant son verre sur le bar, elle fit signe au barman – le fameux Jake – de lui servir un autre verre. Elle se tourne vers la jeune femme qui l’accompagne désormais. « Ça va ? » Dit-elle en souriant en voyant la moue de Sage. Apparemment, ce n’était pas une si bonne idée que ça de faire un cul sec. Même si elle adorait le gout du Rhum et du mojito, il y avait beaucoup trop d’alcool dans un verre pour le boire d’un seul coup. C’était beaucoup trop pour l’organisme. Léolyah fut par la suite distraite par la musique. Habituellement, la musique de ce nightclub était plutôt bonne. Bon, il y avait toujours des musiques qu’elle aimait moins que d’autre mais en général, ça lui plaisait. Mais à cet instant, il passait – pour l’enterrement de vie de jeune fille d’une demoiselle d’après ce qu’elle avait comprit – une musique totalement mauvaise. Ça lui piquait presque les oreilles. « C’est une véritable cacophonie ce truc … » Dit-elle totalement outrée par le fait qu’un club aussi branché diffuse une musique aussi … Difficile à écouter !

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L’alcool coulait à flot depuis le début de la soirée. Ce n’était donc pas étonnant que Léolyah soit désormais totalement saoul. Même si elle n’avait jamais été timide en général, ce n’était pas du tout son genre d’aller chercher quelqu’un, au milieu de la foule, pour l’emmener danser avec elle. Mais ce soir, elle avait bien décidé de ne pas s’amuser toute seule. En plus, par pure hasard, la jeune femme que la brune avait accostée semblait être quelqu’un de très agréable. Elles ne seraient probablement pas meilleures amies à la fin de la soirée, Léo ne savait même pas si elle la reverrait un jour. Pour le moment, elle essayait juste de faire en sorte qu’elles s’amusent autant l’une que l’autre. « Haha! Ce n'était pas grave du tout! » Léo lui rend son sourire. Ah, c’était rafraichissant de rencontrer quelqu’un qui ne la jugeait pas et qui n’avait aucune arrière-pensée en sa présence. Ca ne la gênait pas en général mais elle savait très bien que, avec sa façon d’agir lorsqu’elle était en soirée, la plupart des personnes présentes la prenaient soit pour une folle, soit pour une allumeuse.

Après avoir rejoint le bar, elles s’installèrent, sirotant leurs mojitos que Léolyah avait commandés sans même lui avoir demandé son avis. La rousse lui expliqua qu’elle avait perdu ses collègues avec qui elle était venue et qu’elle ne savait pas trop dans quel quartier elle se trouvait. Ce qui, une fois de plus, fit sourire Léolyah. Non pas parce qu’elle se moquait d’elle mais parce qu’elle se souvenait de son arrivée à Londres, après avoir fui l’Australie. Elle ne connaissait personne. Elle se perdait dans les rues à chaque fois qu’elle mettait un pied dehors. C’était une véritable catastrophe. Le GPS présent sur son iPhone l’avait sauvé à plusieurs reprises. « Oh je ne disais pas cela pour ça! Je ne voudrais pas m'imposer.... » Léo arque un sourcil en observant la réaction de la jeune femme. Elle ne comprenait pas vraiment mais bon … « Comme tu veux. Saches que ça ne me dérange absolument pas si tu changes d’avis. » Dit-elle simplement en souriant avec sincérité. Les deux jeunes femmes se complimentèrent à tour de rôle sur leurs prénoms respectifs. Sage et Léolyah, c’était deux prénoms assez originaux qu’on ne rencontrait pas souvent. « Au moins, vous les anglais, vous prononcez bien mon prénom. En Français, ce n'est pas du tout pareil... Ça sonne étrange.... » commenta la jeune femme qui l’accompagnait en lui révélant qu’elle était interprète par la suite. Léo affiche un sourire. « A vrai dire, je ne suis pas anglaise mais australienne. » Corrigea-t-elle-même si en réalité, ce n’était qu’un détail sans importance. Elle aurait certainement préféré naître dans une autre famille ici, au Royaume Uni. Malgré son histoire, sa vie passée, elle ne regrettait absolument pas d’être née au pays des Kangourou – comme on lui avait déjà dit à son arrivée ici. C’est vrai qu’on voyait beaucoup plus de Kangourou là-bas qu’à Londres même si ce n’était pas le genre d’animal qu’on voyait courir dans les rues, même en Australie.

Léolyah fut à l’initiative de l’idée un peu idiote de boire leurs mojitos cul-sec. En fait, c’était le genre de défi que ce donnait la jeune femme lorsqu’elle ne savait pas quoi faire et qu’elle avait un verre à la main. Seulement là, après avoir fini son verre, elle se demanda si c’était réellement une bonne idée. Elle en avait l’habitude mais elle ne savait pas si Sage le faisait également souvent. Se souvenant de son premier défi de ce genre, à l’âge de seize ans, avec Jayden. A peine avait-elle finit son verre qu’elle s’était rendu en courant dans les toilettes pour tout vomir. Et elle ne voulait pas que ça arrive à Sage. « Oui, ça va même super bien! Encore! » L’infirmière fut alors rassurée. Bon, elle se promit de ne pas retenter ce genre d’expérience une autre fois. Elle avait à peine eu le temps de se plaindre de la musique que Sage disparu en lui demandant de l’attendre. La suivant du regard, inquiète, elle fut rassurée en la voyant se diriger vers le DJ et non vers les toilettes. « Deux autres mojitos s’il te plait. » Dit-elle au barman en attendant sa compagne de soirée. Sa tête tournait, de plus en plus. Posant celle-ci dans sa main, elle se met à bailler bruyamment avant d’entendre les deux verres glisser devant elle. La fatigue la rattrapait plus vite qu’elle ne l’espérait, même si elle n’était pas encore prête à quitter cette soirée.

« Dis-moi, tu t’appelles comment ? » Questionna-t-elle le barman, se souvenant l’avoir appelé Jake un peu plus tôt, sans réellement savoir s’il se nommait ainsi. « Maxime. » Dit-il simplement, affichant un sourire narquois sur les lèvres. Visiblement, il se souvenait également qu’elle l’avait appelé par le mauvais prénom tout à l’heure. Elle se met à rire, légèrement charmée par le jeune homme lui faisant face. Son flirt prit fin avec le retour en force de Sage. « Désolée.... Faut croire que j'ai pas encore de connexion ici.... » Dit-elle avant de s’enquiller un shooter de téquila. Léolyah fut un peu déconcertée. Elle s’était vraiment trompée en imaginant que la jeune femme était quelqu’un de timide et qui ne savait pas s’amuser. Un sourire conspirateur se dessina sur ses lèvres lorsqu’elle fut prise d’une idée. « Tu veux t’amuser ce soir Sage ? » La questionna-t-elle, une idée derrière la tête, avant de terminer son second mojito cul sec. La brûlure le long de son système digestif supérieur était moins intense qu’un précédent verre. Elle était bien décidée à s’amuser jusqu’au bout de la nuit.

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Elle avait refusé ma proposition de dormir à mon domicile avec courtoisie. Mais bon, ça pouvait se comprendre. On ne se connaissait ni d’Eve, ni d’Adam, on s’était rencontrée il y a seulement une ou deux heures alors, elle voulait simplement être prudente. J’aurais peut-être fait la même chose si une folle en talon aiguille m’avait obligé à venir danser avec elle sur la piste. Je souris à cette réflexion sans pour autant que ça paraisse louche. Elle avait déjà dû me prendre pour une folle tout à l’heure …  « Je suis née également en Australie, en banlieue de Melbourne, plus précisément... » Arquant un sourcil, je n’arrivais pas du tout à croire ce qu’elle venait de me dire. Quelle était la probabilité pour que dans un nightclub à Londres, la demoiselle que je choisis au milieu de la foule pour venir danser avec moi vienne également d’Australie ? Je ne sais pas trop mais je pense qu’elle ne doit pas être très élevée. Pourtant, je n’ai absolument pas reconnu son accent. « Ça fait longtemps que je l'ai quitté par contre.... » Dit-elle, comme pour répondre à la question que je me posais intérieurement. Ah, c’était donc ça. « J’ai vécu à Bendigo jusqu’à mes dix-neuf ans. Ca fait six ans que je suis à Londres maintenant. Et toi ? » Dis-je la voix pleine de nostalgie. Repenser à l’Australie n’était pas forcément une bonne idée ce soir. Mon sourire s’estompa malgré moi au souvenir de cette nuit, celle qui m’avait poussé à quitter l’Australie et à ne plus jamais y remettre les pieds …

Pendant un instant, j’avais vraiment pensé perdre ma compagne de soirée lorsque celle-ci quitta sa place d’un pas déterminé. J’avais imaginé qu’il ne pouvait y avoir qu’une seule raison de ce déplacement dans la salle mais elle prit une autre direction à ma grande surprise. Elle revint, quelques minutes plus tard, s’excusant de ne pas avoir changé la chanson au DJ. Mais ma plus grande surprise fut lorsqu’elle termina un shooter de tequila qui trainait pas loin de notre place. En temps normal, je l’aurais certainement engueulé. J’étais pour qu’on teste ses limites mais là, c’était dangereux. Après tout, pouvait-elle dire avec certitude qu’il n’y avait pas de LSD dans ce verre ? Mais ce soir, rien n’était normal donc je ne fis aucun commentaire. Au lieu de ça, j’eus une idée. Pas des plus brillante mais ça pouvait être marrant. « Oui, tu as quoi en tête? » Son sourire fit écho au mien. Ah, enfin une jeune femme qui savait s’amuser. « Pour pimenter la soirée, on va se lancer des défis. N’importe quoi, tout ce qui nous passe par la tête. » Dis-je, tout en réfléchissant à celui que j’allais pouvoir lui donner. Tout était possible ici, il y avait tellement de possibilité. Mon regard fit le tour de la salle rapidement. Ah, j’ai trouvé. « Tu vois le couple là-bas ? » Dis-je en montrant du doigt une table à quelques mètres de nous. « Va les voir et inviter le mec à danser avec toi. Je m’occupe de la musique. » Sans même lui laisser le temps de donner son avis sur le défi que je lui demandais de réaliser, je me dirige vers le DJ. J’étais venu à plusieurs reprises ici, je devrais y arriver sans trop de difficulté normalement. « Salut. Maxime, le barman, m’a demandé de te dire qu’il fallait que tu passes du zouk pour une jeune femme qui fête son anniversaire au bar. » Je lève les épaules d’un air innocent avant de faire signe au barman qui répond contre toute attente à mon signe. Je me tourne vers le barman en souriant avant que celui-ci ne lance du zouk. Ah, j’ai réussis.

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