she's a nightmare, honestly. (rilas)

✻ SOMETHING ALWAYS BRINGS ME BACK TO YOU. Cette soirée est banale, un brin ennuyante et déconcertante. Tomas revient tout juste d'un tournoi à Madrid, un tournoi qu'il dû écourter pour retrouver une amie blessée dans le braquage qu'il y avait eu à Londres. On ne parlait plus que de ça et lui, ça le rendait malade d'avoir été absent à ce moment-là. Il n'a pas de pulsion suicidaire, au contraire il s'est trouvé chanceux d'avoir évité le pire, mais il aurait pu perdre beaucoup en étant aussi loin. C'est pourquoi il n'a pas passé la soirée avec Remy parce qu'elle devait se reposer bien qu'elle en dise le contraire. Il est en train de parler à une fille qu'il a repéré dès qu'il est entré dans le bar, une blonde, élancée et russe. Tomas ne comprend pas tout ce qu'elle lui raconte, mais il l'a trouve mignonne et ça lui suffit. Il voyait en elle, le meilleur moyen d'agacer sa colocataire. Tomas doit se montrer plus subtile, c'est une proie un peu trop facile et surtout le motif était ridicule. Tout ça, pour embêter Riley. « Je suis gay. Je pensais que ça me passerait, mais visiblement non. » dit-il en haussant les épaules tel un con en puissance. Il donne le coup de grâce en lui montrant une photo de lui et de Rhys. Elle fronce les sourcils comprenant enfin où il voulait en venir et d'instinct elle lui balance son verre à la figure. La russe un, Tomas zéro. Il va dans les toilettes essuyer les frasques de son humour débile et ensuite, il part s'installer au comptoir du bar et commande un verre pour digérer sa rupture éphémère et précipitée. Le faux air désespéré que prend le brun fait rire la serveuse et il voit en elle, une nouvelle distraction. Les femmes ne sont pas des objets pour lui, mais il aime bien faire de nouvelles rencontres surtout lorsqu'elles sont du sexe opposée. « Les russes se défendent plutôt bien surtout lorsqu'on leur brise le coeur, vous méritiez certainement votre châtiment. » dit-elle avec un sourire mesquin en coin. Elle avait observé toute la scène et n'hésitait pas à se moquer de lui ouvertement. Tomas ne fait pas le fier, mais il devait avouer qu'il avait fait le con sur ce coup-là. « Disons que nous n'étions pas sur la même longueur d'ondes, l'humour anglais ne doit pas bien se traduire en russe. » Un clin d'oeil et le tour était joué. Il a su capter son attention et même si elle pense que c'est un crétin comme tous les hommes qui ont envahit ce bar, il sent que quelque chose est en train de se passer entre eux.

Il a attendu sagement que son service soit terminé, en fait il n'a pas eu le choix puisqu'il avait bu pas mal de verres et qu'il se voyait mal rentrer seul. Ils s'embrassent dans la rue, dans l’ascenseur, contre le mur qui est juste à côté de la porte de son appartement. Une nuit de folie les attends, il en est certain. Encore accroché à ses lèvres, il essaie de trouver les clés de son appartement. Tomas fouille partout dans ses poches dont il a vite fait le tour et il se rend compte qu'il les as oublié. Il se détache de sa serveuse et prend une moue agacée. Il espère seulement que Riley est là pour lui ouvrir la porte. En ne prenant pas le soin de savoir si elle dort ou non, Tomas frappe à la porte. Pas fortement, mais assez pour l'a réveiller si elle s'est assoupie sur le canapé. « Rileeeeeeey, rends-moi les clés que tu m'as volées. » dit-il en chuchotant et en prenant un ton accusateur, comme si elle n'avait que ça à faire de lui voler ses clés. Il est certain que oui, qu'il est sa meilleure distraction et qu'elle doit jubiler. Il chuchote, mais c'est comme s'il parlait à voix haute. « Allez déconne pas, ouvre-moi steuplaaait. » Gentiment, il lui donne un ordre, si ça se trouve il ne parle à personne, si ça se trouve rien que pour le faire chier elle est sortie avec ses amies. Peut-être qu'elle lui en veut aussi pour ce qu'il lui a fait ce matin. L'alcool lui étant monté au cerveau, les souvenirs restent encore flous. Tomas a voulu lui faire comprendre qu'il était revenu et qu'il avait envie de rattraper cette semaine qu'ils avaient perdu. Surtout, il ne voulait pas qu'elle s'habitue à ses absences, qu'elle pense vivre la belle vie sans lui. Le problème c'est qu'il fait tellement de conneries que parfois il a du mal à se souvenir de ses dernières prouesses. Il voit que sa serveuse n'est plus aussi euphorique et emballée à l'idée de passer sa nuit avec le sportif. Il saisit son portable et  lève les yeux au ciel lorsqu'il voit le fond d'écran qu'elle a choisit pour elle, une nana à moitié dénudée déguisée en mère noël. Elle savait comment s'y prendre pour faire foirer ses plans et il espère avoir assez bien caché l'écran pour que la jeune femme ne voit pas cet acte puéril. Une, deux, trois, dix sonneries et il tombe sur son répondeur. Il comprend que soit elle est vraiment sortie, soit elle doit vraiment lui en vouloir. Il se retourne, s'approche de la porte et colle son oreille pendant quelques secondes. Pour voir s'il doit abandonner, renoncer à sa serveuse. Soudain il entend un bruit, comme si un objet était tombé, et dit : « Rileeeeey je sais que tu es là. » Un sourire se dessine sur ses lèvres même si rien n'était joué.

C'est plus fort que lui, plus fort que tout, Tomas il est incapable de laisser Riley tranquille. Telle une pulsion qui sommeille en lui constamment et qu'il n'arrive pas à contrôler. Il aurait pu lui donner un moment de répit, se montrer gentil à son égard et lui offrir  un cadeau de son voyage en Espagne - en plus de la carte postale dont il a l'habitude de lui ramener. Madrid c'est une jolie ville, le genre qui plaît aux filles, il n'avait que l'embarra du choix. Malheureusement pour elle, le brun à une façon bien à lui d'exprimer en d'autres termes " salut Riley, tu m'as manqué, j'espère que moi aussi, je t'ai manqué". Bien qu'il en dise le contraire à Rhys, il s'est attaché à sa colocataire et même si les moments où ils ne se prennent pas la tête sont rares, il ne l'échangerait pour rien au monde. Le revers de la médaille. Tomas comptait passer la nuit en charmante compagnie, s'éprendre de celle qu'il venait de rencontrer sans se poser de question. Le contact, entre lui et sa serveuse, était passionnel, plein de promesse jusqu'à ce qu'ils se retrouvent devant la porte de l'appartement. Ils sont saouls, lui un peu plus qu'elle. Le sportif ne s'attendait pas à ce que ses clés soient à l'intérieur de l'appartement plutôt que dans la poche de sa veste. Définitivement, il n'est pas fait pour les relations d'un soir ou alors, c'est cet appartement qui lui porte la poisse. Ne songeant même pas au fait qu'il puisse déranger Riley, il frappe à la porte, lui demande de lui ouvrir persuadé qu'elle se trouve à l'intérieur. Il ne comprend pas pourquoi elle met autant de temps à lui ouvrir, elle le fait languir et avec son impatience, cet instant de silence intense lui avait paru une éternité. Il essaya de l'appeler sur son portable, mais au bout de la troisième fois, il compris que soit elle le filtrait, soit elle était occupée. Après tout, même s'il pense le contraire, elle n'est pas à sa disposition. La jeune femme qu'il avait ramené avec lui s'ennuie de cette situation, Tomas ne veut pas le reconnaître, mais sa soirée est fichue. A cause de sa négligence ou peut-être à cause de ses conneries. Ce matin il est certainement repartit aussi vite qu'il est arrivé pour une bonne raison. Il essaie de se souvenir ce qu'il a pu faire à sa colocataire pour qu'elle l'ignore. S'il envoyait un message à Neal, il saurait surement lui expliquer sa propre bêtise. Liés comme les deux doigts de la main, ils se racontent tout et surtout, son jumeau est friand de ses histoires avec la jeune femme. Avant de proposer à la serveuse de la raccompagner chez elle, il tenta d'écouter au travers de la porte le moindre bruit. Restant ainsi contre la porte pendant plusieurs secondes, Tomas est têtu et ce trait de caractère chez lui a toujours été le plus agaçant. Le sportif a eu raison de persévérer parce que Riley a fait une erreur, le bruit d'un objet heurtant le sol retentit et n'ayant pas de chat ou de chien pour animal de compagnie, il espère l'avoir grillée en train de l'ignorer. Il lui dit qu'il sait qu'elle est là et ne bouge pas de sa place. Il entend des pas se rapprocher du seuil de la porte et soudain la porte s'ouvre brutalement, il perd l'équilibre et manque de tomber contre sa colocataire.  « Le respect, tu connais, abruti ? » s'exclame t-elle grognon. Un sourire d'imbécile s'affiche sur ses lèvres. Elle le déteste, il en a conscience, enfin c'est ce qu'il pense. En l'a voyant apparaître, en l'observant de ses yeux émeraudes, le sportif se souvient. « Seulement la définition. Je peux te la réciter si tu veux. »  dit-il bêtement avec son arrogance légendaire. En règle générale, il se trouve très respectueux puisqu'il estime que les règles de vie, au sein d'une colocation, changent la nuit. Tomas se souvient de ce qu'il a infligé aux cheveux de Riley. Il s'est trouvé tellement drôle d'avoir imaginé un enchaînement aussi minutieux, aussi calculé. En partant de la brosse à cheveux qu'il a badigeonné d'huile, à la douche qui proposait uniquement l'option eau froide jusqu'au shampooing trafiqué. En s'attardant sur sa chevelure, il était évident qu'elle avait suivi parfaitement le parcours qu’il avait mis au point, sans faille.  Le brun en est certain, sa vengeance allait être terrible, il allait manger chaud pendant plusieurs semaines. « Désolée, tu peux pas entrer, on est en train de faire nettoyer l’appartement à cause des champignons que monsieur a sous la ceinture. » En commençant par l'évincement de sa conquête de la soirée. Riley faisait toujours ça. Dégouter les filles de Tomas. Leur raconter des conneries sur lui, inventant même des mensonges le concernant juste pour qu'elles repartent aussi vite qu'elles sont arrivées. Rares ont été les filles qui sont restées après la bataille parce qu'il doit le reconnaître, sa colocataire est très forte à ce jeu-là. Son imagination finira par le nuire. « Alors un conseil, oublie-le. Ça vaut mieux. » Le brun sait qu'elle avait commencé son deuil de lui dès qu'il a lancé l'appel à témoin concernant la perte de ses clés. « Ah-ah-ah très drôle Riley, on est mort de rire. » dit-il ironiquement. Il se dirige vers la jeune femme qui est sur le départ.  « Je crois que je vais vous laisser. » « Ne l'écoute pas, elle raconte que des conneries. Elle est jalouse parce que justement elle n'a jamais eu la chance de voir ce qu'il avait sous la ceinture, si tu vois ce que je veux dire. » dit-il en lui adressant un clin d'oeil, Tomas avait clairement perdu tout son charme. Il essaie de rattraper le coup, désespérément. Elle hésite. Un court instant, elle hésite à l'écouter. Ce qui lui redonne un peu d'espoir.  « Tomas c'était chouette ce soir, on se revoit plus tard quand tu... Enfin tu sais. » Elle lui adresse un bref sourire et colle un baiser contre sa joue avant de s'en aller rapidement. Il a perdu et même si son envie de remporter cette manche est plus forte que tout, Riley reste la plus forte à ce jeu-là. En plus de ça, il est trop bourré pour tenter quoi que ce soit pour la retenir. « Tu devrais leur avouer que tu es clairement amoureuse de moi parce que je suis génial, plutôt que de raconter ces trucs dégueulasses, j'ai une réputation à tenir.  » dit-il en s'approchant de sa colocataire qui est restée sur le seuil de l'appartement. Elle ne bouge pas d'un seul pouce, apparemment bien décidée à ne pas le laisser entrer à l'intérieur. Il empeste l'alcool, il le voit à son drôle d'air qu'elle a pris lorsqu'il s'est approché d'elle. « Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a encore ? T'es pas contente que Madame Sullivan soit partie ?  »

Depuis qu'ils habitent ensemble, ils ne savent jamais à quoi s'attendre. Il ouvre les hostilités et elle lui rend la pareille. Ils se renvoient la balle avec une puissance différente à chaque fois. Toujours le même combat sauf qu'il n'y a aucun vainqueur. Quand l'un pense avoir l'avantage, l'autre se fait avoir et perd instantanément cette sensation de victoire. Tomas rit jaune actuellement. Perché sur une autre planète à cause de l'alcool qu'il a ingurgité, il a réussit à oublier ses prouesses matinales et la nouvelle couleur des cheveux de sa colocataire. En l'a voyant apparaître dans cet état, celui dans lequel il l'avait mise et subtilement piégée, Tomas il se sentait génial. Pour ne pas changer les habitudes, elle commence par se venger doucement et subtilement. Première victime, la conquête du sportif. Un motif simple pour l'a repousser, celui des champignons qu'il avait dans son caleçon et qui auraient envahit l'appartement. Une image dégoutante et le tour est joué. Après l'oublie des clés, c'est le coup de grâce pour lui donner une raison de s'enfuir sans que ça paraisse louche. Tomas évidemment il essaie de la retenir tant bien que mal, sous les yeux épuisés de Riley qui le trouvait pathétiquement niais. La serveuse a été plus forte que lui, ses cheveux colorés ne lui ont pas ôté son côté maléfique. Il s'approche d'elle et lui explique qu'elle n'a pas besoin de raconter n'importe quoi pour lui faire comprendre qu'elle est dingue de lui. Entre autre, il se passerait bien des rumeurs qui pourraient circuler par la suite dans les journaux, surtout si elles arrivent jusqu'aux oreilles de son meilleur ami Rhys. Ce dernier se ferait un malin plaisir pour trouver un mensonge, des plus crédibles, qui colle avec cette histoire dégoûtante. « Ne prends pas trop tes rêves pour la réalité Sullivan, la chute n’en sera que plus douloureuse. » Contrairement aux filles qu'il fréquente ces derniers temps, Riley est la seule à le remettre à sa place constamment. Le pire, c'est qu'elle fait ça toujours bien et lui ça l'agace de reconnaître qu'elle est une adversaire de taille. Le genre " haut niveau  ".  « Sauf si tu me rattrapes. » dit-il en faisant le malin. Actuellement, à ce moment précis, il s'adore. Surement les effets de l'alcool qui font accroître l'amour naturel qu'il porte envers sa personne. Elle ne veut pas le laisser rentrer chez lui, chez elle, chez eux et il pense que c'est lié à a de la jalousie. Ce qu'il comprendrait. Ce qu'il ne comprend pas, c'est qu'elle doive utiliser des mensonges bidons pour lui prouver le contraire. « Non, j’suis déçue, j’pensais qu’on allait faire un ménage à trois. » L'alcool lui donne d'étranges pensées. Voilà qu'elle lui balance l'idée d'un ménage à trois. Elle est maléfiquement maligne. Tomas ne sait pas s'il doit en rire ou s'il doit la prendre au sérieux. Riley prend un air détaché, elle balance cette option, comme une bouteille que l'on balance dans l'océan. Tomas la bouteille, ses incertitudes, l'océan. « En fait, c’était pas mon genre de fille alors j’ai préféré la virer. Tu choisiras mieux la prochaine fois. » Il se met à sourire. Le genre de sourire dont elle se passerait, un sourire intéressé et intrigué. Elle entre dans son jeu sans vraiment y rentrer, elle cherche à semer le doute dans sa tête. Riley est incorrigible. « C'est coquin ça Lancaster. Un peu trop dans mon état. » Il se laisse succomber à des pensées salaces, le genre qu'il n'avait jamais eu à son égard. Le tennisman aimerait réfléchir sérieusement au fait qu'elle le balade, se joue subtilement de lui, mais il a ses neurones qui s'entrecroisent tellement qu'il préfère choisir la facilité : Riley est une fille bien plus ouverte qu'il ne l'imaginait. « Et quel genre de fille j'aurais du choisir ? Eclaire-moi. » demande t-il avec curiosité. Il pose une main contre le mur et plante ses yeux grisâtres dans les siens.   « D'ailleurs, tu les préfères blondes ou brunes ? Je te préviens, j'ai une préférence pour les blondes. » Classique. « Tu sais que ce côté Schtroumpfette sauvage te va bien riz au lait ? » Les jeux de mots sur son prénom font partit de ses passe-temps favoris, même si son inspiration se limite au riz, au lait et tout ce qui va avec ces deux aliments. La conséquence d'un pseudo balancé sans réflexion qui donne lieu à de bons souvenirs, qui les a réuni dans cet appartement, pour le meilleur et pour le pire.  « Oh allez, fait pas la gueule, t'es moins jolie quand tu boudes. » Il reconnaît à demi-mot qu'elle est jolie sans même se rendre compte de ce qu'il raconte. Le problème lorsqu'il a bu - hormis le fait que sa veut dire qu'il revient d'une soirée palpitante, arrosée dignement, ou encore qu'il est passé faire un coucou à la nouvelle serveuse de son bar favoris - c'est qu'il parle trop. Un vrai moulin à parole. Mais pas que. « Si tu me laisses entrer, tu pourras faire ce que tu veux de moi. Même choisir une brune pour notre plan à trois. C'est dire à quel point je suis désespéré. Je pourrais aussi te décolorer les cheveux. » Tomas lui fait des yeux de chiots. Il l'a supplie du regard pour qu'elle craque. Même s'il a été l'évènement perturbateur de sa soirée, même s'il a été le con qui a bousillé sa journée. Elle résiste, campe sur ses positions. Le problème c'est que lorsqu'il est impatient, il peut faire des choses stupides. Comme décider de soulever sa colocataire, en croyant qu'il possède la force d'un Captain America qui a trop bu lors d'une soirée sympa entre superhéros, et de tomber parce qu'il a beau être fort, il n'a pas tout son équilibre. C'est ainsi qu'ils s'écrasent instantanément sur contre le sol. Le premier point positif, c'est que son corps se trouve sur le parquet à l'intérieur - et non à l'extérieur - de l'appartement et le second est que, Riley lui est retombée dessus. Il se serait voulu de l'abimer, déjà qu'il avait ruiné ses cheveux, sa journée et même pollué son esprit.

La vérité, c'est que sans Riley, il s'ennuierait. Lorsqu'il a quitté la coloc avec Remy, il était déprimé. D'une part, parce qu'il s'était habitué à leur train-train quotidien complètement dingue et d'une autre, parce qu'il s'en voulait d'avoir été aussi con. Bien qu'ils soient restés en bon termes, qu'ils s'appellent et se voient souvent. La présence de Riley a été comme une thérapie. Une thérapie joyeuse qui lui a permis d'aller de l'avant, de ne plus se prendre la tête. Jamais au grand jamais, il ne lui dira toutes ces belles choses à voix haute. Par principe. Il ne voudrait pas qu'elle s'imagine quoi que ce soit et surtout il est bien trop fière pour lui faire plaisir. Tomas il aime bien avoir le mauvais rôle, celui du méchant colocataire qui l'embête constamment. Il ne faut pas croire qu'il est le seul fautif dans toute cette histoire, elle aussi elle sait comment le remettre à sa place, assez pour l'agacer, assez pour faire d'elle une adversaire de taille. Alors oui, si elle n'était pas là pour l'embêter autant qu'il en est capable, il s'ennuierait de son absence. Dans son état, Tomas n'arrive pas à savoir si elle se joue de lui lorsqu'elle fait allusion à un plan à trois. Les deux colocataires ne se connaissant pas depuis très longtemps, il ne connait pas encore ses délires de ce côté-là. Sur le moment, le sportif ne l'a sous-estime pas. En plus, il est certain que s'il montre qu'il est intéressé, elle se poserait des questions. Il sait qu'il n'y a rien de pire que devoir démêler le vrai du faux. Il s'imagine alors ce que ça donnerait, un moment d'égarement qu'il ne prend pas la peine de justifier et lui fait part à voix haute que lui balancer une idée comme celle-ci était un peu trop " coquine " dans son état. La serveuse a réussi à intriguer l'américain. Il se demande ce que pouvait être son genre de fille puisque sa conquête, bien qu'elle soit canon, ne lui avait fait aucun effet. « Et pourquoi pas une rousse ? Ou bien une fille aux cheveux bleus? » Il ne reste pas fermé à sa proposition, même si le roux lui rappelle une relation assez foireuse qu'il a vécu il n'y a pas si longtemps que ça. « Tu vois que tu commences à t'y faire à ta couleur de tes cheveux. J'ai envie de le renommer le " blueley ". » Il fait allusion bien-sur au mélange de son prénom et de sa nouvelle couleur de cheveux. Le blueley, voilà qu'il tente d'apposer sa marque de fabrique sur sa bêtise. Tomas avait fait fort en s'attaquant à ses cheveux, c'est le genre de connerie qui lui a souvent traversé l'esprit. Il ne savait pas dans quelles circonstances il allait mettre cela en place et surtout, comment. En revanche, il savait parfaitement quelle couleur il choisirait s'il arrivait à ses fins. Le bleu faisant partie de ses couleurs favorites. Les mains croisées sur sa poitrine, elle se montre fermée au fait qu'il puisse un jour réintégrer son appartement. « Beurk, tu me dégoûtes Tomas. » Il se met à sourire, un sourire provocateur, affichant clairement sa tête de petit con en puissance. Une tête d'imbécile. Sa passion favorite, au-delà du tennis, est sa capacité à pouvoir lui faire traverser un tas d'émotions. Pas les meilleures, certes, mais rien que voir sa grimace ça lui suffit pour le satisfaire.  « On peut arrêter la conversation là, je vois que je te fais trop fantasmer. » Il essaie de sauver les meubles. Même s'il n'écarte aucune éventualité, il ne veut pas rendre leur relation bizarre. Le sportif n'aurait pas dû boire autant. Il avoue à demi-mot que sa colocataire est jolie. C'est vrai, certes. Sauf que ses yeux ne veulent pas voir la réalité. Ils ne veulent pas non plus qu'elle lise dans son regard qu'il l'a trouve ainsi. Tant pis pour lui surtout qu'il ne s'en souviendra surement pas le lendemain, autant qu'elle profite de ces rares moments où il se montre un temps soit peu gentil. En plus, c'est vrai qu'elle est moins jolie quand elle boude. « Et quoi ? T’as peur d’être impuissant du coup ? » « Impuissant, moi ? Tu rigoles. » s'exclame t-il aussitôt, comme si ça lui paraissait être inconcevable et inimaginable. Il soutient son regard et compte bien se défendre pour cesser de telles pensées dans son esprit tordu. « Riley, le jour où je prendrais des pilules schtroumpf n'est pas encore arrivé. Je veux juste préserver ton front des futurs rides qui pourraient s'y installer à force de froncer les sourcils. Tu sais, en bon colocataire que je suis. » Il lui adresse un clin d'oeil. Mensonges. Toujours et encore. Comme s'il se souciait de son apparence physique. Évidemment si un jour elle avait besoin de conseils, il serait là pour l'a mettre sur le droit  chemin quand bien même ça ne serait pas nécessaire. Juste par pure fierté. Tomas il s'impatiente, il veut rentrer à l'intérieur. Avec ou sans l'accord de la serveuse. Tout d'abord il lui fait une sorte de "proposition" ambigüe, lui offre une sorte de faveur. Le brun prend le risque de lui donner l'avantage et surtout, il se montre gentil. Il sait qu'elle serait capable de le faire dormir dans le couloir et le problème, c'est que Rhys n'habite plus l'appartement d'en face. Alors il préfère être sympathique, surtout qu'elle a ruiné sa nuit de folie, plutôt que de passer une mauvaise nuit. Malheureusement pour lui, Riley ne bouge pas, elle ne cligne même pas des yeux. L’américain décide de prendre les choses en main et l'a soulève. Elle est toute légère, aussi légère qu'une plume. Le problème c'est la gravité. Le fait que tout ce qui l'entoure se met à bouger. Tomas ne tient pas plus de deux pas et s'écrase contre le sol. Il a légèrement mal à son dos, mais l'alcool dissipe vite cette mauvaise sensation. Quand à Riley, elle s'écarte de lui et s'assoie à ses côtés. Un air amusé s'affiche sur son visage tandis que le tennisman n'exprime rien. « En fait, t’as vraiment aucune force. » Touché. Il se sent diminué, limite honteux d'être tombé si facilement. Évidemment Riley ça l'amuse, il vient de lui offrir l'occasion de se moquer de lui. La jeune femme se relève et pousse les pieds du " sportif " , afin de pouvoir refermer la porte. « J’suis désolée mais le manque de force chez un homme, c’est vraiment un tue l’amour. » Il aimerait se redresser sur ses deux jambes pour lui faire une démonstration histoire de lui fermer son clapet et surtout d'éviter que tout le quartier soit au courant de ce petit moment de faiblesse. S'il pouvait faire cesser cet effet de décor tournant dans son esprit, il l'a soulèverait et traverserait la pièce si rapidement, qu'elle le supplierait de l'a faire redescendre sur le sol. « Moque-toi riz au lait, moque-toi pendant que tu as encore des dents. » dit-il sur un ton amusé. Malgré qu'elle l'agace, elle arrive à l'amuser avec son histoire de tue-l'amour. Il sait qu'il rétablira l'ordre des choses et qu'il a déjà usé son cota de connerie pour la semaine, ce n'est que partie remise. « Du coup, ça va pas le faire pour le plan à trois, j’ai plus qu’à trouver un homme plus fort. » Plus fort que lui ? Il demande à voir cela. Certes Tomas n'a pas un corps digne de celui de Vin Diesel par exemple, mais il s'entretient assez pour prétendre avoir quelques biscotos en réserve. Son orgueil en prend un coup, elle a réussi à le faire se sentir impuissant. Pas sur le plan " sexuel " évidemment. « Je veux pas te décourager, mais ça va être difficile. Si tu crois que ça court les rues, tu te trompes. » dit-il en tentant de se relever tant bien que mal et se maintient sur ses coudes. Il l'observe et lui fait une mine déçu. Plus de plan à trois, plus de blueley. En quelques minutes, il avait tout perdu. Le sportif est dégouté. « Si je te décolore les cheveux, tu me devras une faveur. Du genre m'aider à me relever, nettoyer ma chambre, ne pas faire fuir ma prochaine copine... Tu comprends je vais devoir détruire le blueley, mon chef d'oeuvre.  » Dans ses propositions, il reste correct. Évidemment il profite de la situation alors qu'elle ne lui doit rien, ça a toujours été dans la nature de Tomas de ne pas offrir ses services gratuitement quand bien même il est l'auteur du crime. Si elle choisit de l'aider à se relever maintenant elle devra faire face à toutes les éventualités, pour ce qui est de nettoyer sa chambre elle risque de péter clairement un câble et la troisième option, il se doute qu'elle ne serait pas capable de se contenir de dire une énième bêtise à son sujet.  « Surprends-moi. » reprenant ce même air provocateur qu'il avait quelques minutes plus tôt, il l'a défie. Après-tout, elle peut lui proposer ce qu'elle veut, il essaiera pour une fois de se montrer compréhensif avant de frapper fort une nouvelle fois, avec une nouvelle idée farfelue. « On peut se faire un bras de fer si tu veux. » lance t-il sur de lui et avec cette assurance remplit d'arrogance.

Le blueley. Tomas se sent tellement puissant à cet instant précis où il pense avoir créé le jeu de mot de l'année. Moins bien que riz au lait, mais tout aussi symbolique. Il croit avoir une nouvelle fois marqué un évènement dans leur histoire, dans cette amitié rythmée par leurs taquineries quotidiennes. Il fait le fière, lance un sourire victorieux. Comme s'il venait de gagner au scrabble ou mieux à des "chiffres et des lettres". Lorsqu'il racontera sa dernière bêtise à la coloc, l’américain il parlera du blueley. « C’est moche comme mot. » Forcément, dans un esprit de contradiction constante, Riley elle n'aime pas son nouveau surnom. Il doit surement lui rappeler ce mauvais souvenir lorsqu'elle s'est admirée dans le miroir avec ses cheveux colorés. Tomas n'a aucun remords, fidèle à lui-même. C'est mignon le blueley en plus, elle dit ça parce qu'elle est dans le déni. Limite, il aimerait qu'elle garde ses cheveux bleus. Cette connerie entre clairement dans le palmarès 2015, elle a toutes ses chances d'emporter la victoire avant qu'il ait une nouvelle idée toute aussi lumineuse. Déjà qu'il avait réveillé la lionne qui sommeille en elle, Tomas il continue de maintenir cette rage dont il est un des seuls capable à faire ressortir aussi tardivement dans la nuit. Il n'y a rien de plus épuisant qu'un Tomas égocentrique et surtout qui pense qu'on puisse être intéressé par lui. Il ne peut pas s'empêcher d'en faire des tonnes et Riley ça l'agace. Le sportif oublie qu'il est tout sauf attirant dans l'état dans lequel il se trouve. S'il avait su, il aurait omis de passer par la case bar et serait directement venu à la case départ. L'alcool c'est moche ça par contre. En temps normal, il s'imaginerait mal pouvoir plaire à la serveuse, actuellement, à ce moment précis, il n'essaie même pas de se concentrer sur ce qui est normal ou pas. Comme toujours, il préfère jouer, dire des conneries, alimenter le doute sur ses réelles intentions. Trouvant cela bien plus drôle, bien plus attrayant. Au moment où il croit avoir le dessus, Riley est toujours là pour le faire tomber de sa chaise. Elle l'attaque sur un sujet sensible pour les hommes, un sujet qu'ils n'aiment pas parler puisque c'est humiliant. La serveuse lui parle d'impuissance parce qu'il préfère stopper le jeu concernant cette possibilité de plan à trois. Immédiatement Tomas riposte. Hors de question pour lui qu'elle balance dans le futur une telle rumeur. Le jour où Tomas Sullivan sera impuissant n'est pas prêt d'arriver. Comme toujours, plutôt que de lui faire comprendre qu'il arrête de l'embêter parce qu'il va trop loin, il préfère lui dire quelque chose mi-gentil, mi-méchant, afin de masquer ses quelques efforts. L'américain lui faire croire qu'il pense à elle, qu'il agit comme un bon colocataire. Tomas est tout sauf un bon colocataire. Elle, le sait, il le sait, tout le monde le sait et pourtant, ils ne se lâchent pas. Elle ne le lâche pas. « Trop gentil. Mais tu ferais mieux de t’inquiéter pour ton entrejambe supposément infestée de champignons. » Le sportif avait presque oublié cette histoire, de ce qui était censé se passer dans son caleçon. Diaboliquement Riley. « J'ai fait un vendredi tout nu la semaine dernière, peut-être que ça se transmet plus facilement que tu ne le penses. » dit-il en sifflant. Elle l'a eu et il fera tout jusqu'au bout pour l'a déstabiliser. Il se met à rire en y repensant. Le pire, c'est qu'il a vraiment fait un vendredi tout nu. C'est un truc qu'il avait vu dans friends, Joey et ses jeudi tout nu. Après le sujet de l'impuissance, voilà qu'elle se lance sur celui de la force. Elle le pique, elle le touche et surtout c'est elle qui le déstabilise. Tomas il essaie de se défendre quitte a avoir la répartie d'un gosse de deux ans. Tous les moyens sont bons pour ne pas laisser la serveuse gagner, se sentant en compétition constante avec elle. Il aimerait qu'elle l'aide à se relever, mais plutôt crever que lui demander quoi que ce soit de façon "normale". Elle sous-entend que par son manque de force, il ne fera pas l'affaire pour l'histoire du plan à trois. Le sportif tente de l'a décourager, si elle croit que c'est facile de trouver un homme aussi musclé que lui, elle se trompe. Tomas il s'entretient et évidemment, il y a d'autres hommes qui sont plus musclés, plus forts que lui, mais il doute que ce soit le genre de Riley. D'ailleurs, il ne sait même pas ce qu'est son type d'homme. En y réfléchissant, il ne pense pas avoir déjà croisé un de ses petits amis à l'appartement. Il s'est toujours dit qu'elle avait peur que la comparaison soit trop violente. Entre lui et le petit ami bien-sur. Peut-être qu'elle est lesbienne d'ailleurs... Cette option lui parait un peu trop tiré sur les cheveux -bleus-. « Tu crois ça ? Il suffit que j’aille dans une salle de musculation, j’suis sûre que ça intéresserait beaucoup d’hommes. » Une salle de musculation. Classique. Tomas est déçu par ce manque d'originalité. « Ils ne te mériteraient pas blueley, que des machos là-dedans. » Surtout, il se sentirait obligé de faire davantage de sport pour être en mesure d'être le seul beau gosse de l'appartement. « Je te vois plus avec un aventurier ou un intellectuel. Pourquoi pas un aventurier intellectuel.  » dit-il songeur. Comme toujours, Tomas il se mêle de ce qui ne le regarde pas. Ils ne sont pas habitués à avoir ce type de conversation. Il aimerait que la terre cesse de tourner tout autour de lui, il n'a pas envie d'être malade. C'est pourquoi, il essaie de trouver une parade pour se retrouver debout sur ses deux jambes et également de l'intéresser. C'est-à-dire renoncer au blueley. Il essaie de proposer un deal qui leur permettrait d'obtenir quelque chose. Tous les deux. Lui, plus qu'elle. Dans ses propositions, il tente de l'endormir et de faire passer ce détail comme une lettre à la poste. Le sportif sait qu'elle est futée et qu'elle voit clair dans son jeu. Tomas il l'a provoque, parce qu'il ne sait faire que ça et surtout avec arrogance naturelle. Il balance l'idée d'un bras de fer pour les départager. L’américain n'est pas au top de sa forme, mais il est certain de l'emporter. Riley, c'est un petit oiseau et même plus, un petit oiseau fatigué. « Et comment tu comptes faire un bras de fer depuis le sol ? » Concernant l'organisation pour mettre en place ce combat de titan, Tomas il pensait effectivement le faire depuis le sol.  « Si tu peux te relever tout seul, je veux bien accepter. » Il est déçu. Cela élimine une de ses propositions. Il est éprit d'une flemme phénoménale, comme si elle lui demandait la lune. Le sportif essaie de faire mine que ça ne le dérange pas. Trop facile quoi.  « Et si je gagne, tu dois décolorer mes cheveux et faire les courses pendant deux semaines, deal ? » Faire les courses pendant deux semaines. Tomas déteste faire les courses. En fait, il déteste toutes les tâches ménagères que ce soit à l'intérieur de l'appartement ou à l'extérieur. Il ne sait jamais quoi prendre et lorsqu'il se fait violence, il achète que des conneries. Elle prend un risque et lui, il pense qu'il en prend aucun. Il vient de proposer un duel dont il est quasiment sur de ressortir gagnant. « Deal. » Tomas se concentre. Il essaie de se relever et déjà là, il a la nausée. Tenter de se retourner pour s'appuyer sur ses bras ça lui demande une extrême concentration. Riley gagne des points, il est dans le mal. Le sportif tente une fois, deux fois, retombe sur le sol et s'épuise. Il refuse de croire qu'il est affaiblit à cause de la fatigue et sa soirée au bar. « Je t'interdis de te moquer. » Il n'essaie même pas de le faire d'un seul coup. Tomas réussit finalement à se retourner, à s'aider de ses mains sans qu'elles ne glissent contre le sol et il se relève doucement. Une fois debout, tout lui semblait flou. Il se sent davantage épuisé, plus qu'il y a cinq minutes. Finalement, Tomas il aurait bien fait une sieste par terre. « Je te ferais ma liste de courses si tu veux. » dit-il accompagné d'un clin d'oeil. Il tente de faire le fier, de garder la tête haute. Il se dirige vers la table de la cuisine et essaie de ne pas tituber. Il s'installe sur une chaise, pas n'importe laquelle. Dans toujours dans un élan de provocation constante, il prend la place habituelle de Riley. N'empêche, l'américain il est heureux de se retrouver assis et surtout de voir ce qui l'entoure se stabiliser. Il pose son coude contre la table et attend que la serveuse le rejoigne. « Tu peux toujours abandonner si tu veux. » Trop gentil. Malheureusement pour lui, elle le rejoint. Il se sent tout mou, n'arrive pas à faire passer son coup de barre et essaie malgré tout de se motiver pour remporter cette victoire. Pour lui perdre contre Riley est inconcevable même en étant affaiblit, pas impuissant, mais affaiblit. Il lui lance un grand sourire, ce sourire qu'il veut déstabilisant, le genre de sourire qu'il affiche avant de commencer un match à son adversaire. Il fait le branleur, joue aux petits merdeux et ne met pas toute sa force. Il veut qu'elle y croit au moins un petit peu et peut-être qu'il va être pris à son propre jeu.