(✰) message posté Mar 20 Oct 2015 - 14:37 par Invité
Je n’arrivais pas à croire que tout cela s’était bel et bien produit : que l’on s’était disputé, et qu’à présent, je traînais ma vie dans les rues de Londres. Je ne savais même pas où me rendre, je n’avais aucun point de chute ici et pas de potes à qui rendre visite en cas de grosse galère et je n’allais évidemment pas me rendre n’importe où. Je m’arrêtais alors dans un parc et prit place sur un banc durant quelques minutes. J’avais besoin de ce petit moment de calme, d’être tranquille pour remettre de l’ordre dans mes pensées, mais à chaque fois que je pensais à notre dispute, j’avais envie de détruire quelque chose. Je me remis alors en route en balançant ma clope terminée et après quelques minutes de marche supplémentaires, je pris la décision de me mettre minable dans un bar du coin – au moins, l’alcool me donnerait un peu de répit. Du moins, c’est ce que je pensais…
Au final, je me retrouvais à raconter ma vie à un parfait inconnu qui en avait probablement rien à foutre de mes problèmes. Mais l’alcool aidant, je balançais absolument tout et les tournées s’enchainaient à une vitesse dingue. Je mélangeais les alcools, avec toujours l’envie de me foutre la tête à l’envers, et toujours l’espoir que cela me retire Mackenzie de la tête, mais ça, c’était complètement impossible. Je l’aimais beaucoup trop pour que mes pensées la noient sous des litres de vodka et de whisky. Elle me tournait toujours dans un coin de la tête, mais les mots revenaient aussi sans cesse et cette situation commençait à me rendre fou. J’en avais marre. L’addition réglée, je quittai les lieux et la fraicheur de la nuit me frappa brusquement, mais aucune importance. D’autres bars étaient encore ouverts, il fallait que j’en profite.
Je me retrouvai donc auprès d’un autre ivrogne ou d’un autre crétin qui, comme moi, noyait toute son existence dans quelques breuvages alcoolisés. Mon discours n’avait plus rien de cohérant, le sien non plus, et après quelques verres, j’abandonnai toute idée de dire quoique ce soit. Boire me suffisait amplement. Et je crois même que ma conscience s’était endormie quelque part parce que je n’entendais plus cette petite voix me dire de rentrer à la maison et arranger les choses. Qu’elle se la ferme définitivement, c’était bien mieux pour tout le monde. De toute manière, que pourrais-je faire une fois au loft ? Lui dire que je suis désolé, que je ne pensais pas un mot de tout cela ? Ce serait un gros mensonge. Je reste contre l’idée qu’elle fasse un mioche avec son meilleur pote et je n’accepterai jamais cette idée. Alors qu’est-ce qu’on pourrait faire franchement ? Est-ce qu’on n’allait pas juste droit dans le mur ? N’étions-nous pas en train de tout fiche par terre ? Aucune idée… Et dans le fond, si cela se produisait, ce serait sans doute un peu (beaucoup) de ma faute. Il me fallait donc trouver une solution, mais laquelle ? Ce n’est sans doute pas Jack Daniels qui m’aidera dans cette recherche…
(…) Le petit matin se lève, les bars ont fermés et je rentre enfin chez moi. J’en avais pas franchement envie à la base, et puis, je me suis dis qu’il n’était pas nécessaire qu’on se fuit durant des jours entiers. D’autant que j’avais envie de prendre une bonne douche et me mettre au lit sans attendre, mais c’était sans compter la présence de Mackenzie. À peine la porte ouverte, elle se trouvait là, dans l’entrée, et je ne savais pas franchement quoi lui dire. Sa réaction aurait pu me faire sourire, mais je ne m’en sentais même pas capable. On se regardait sans rien dire, et cette situation paraissait complètement surréaliste. La question arriva malgré tout : est-ce que je vais bien ? Tout en retirant ma veste que j’essayai d’accrocher (en vain), je lui répondis simplement « non », en regardant ma veste tombée au sol, et ma foi, elle ne tombera pas plus bas.
Je fis un pas en avant et me retint au mur pour ne pas perdre complètement l’équilibre. Bordel, je ne m’étais pas mit aussi minable depuis bien longtemps. « J’ai cru que ça fonctionnerait… toi et moi… comme ça… j’ai cru que ça irait. » Déclarai-je en m’adossant contre le mur. Attention, je ne remettais absolument pas en cause notre histoire, ni notre relation, mais l’alcool me montait encore à la tête, et j’en sais rien, les mots sortaient tout seuls. « Qu’on pourrait vivre à deux tout le temps et qu’ça poserait pas de problème. » Ouais, égoïstement, j’ai cru qu’elle renoncerait à jamais à ses envies d’être mère, et qu’elle n’aurait jamais une idée de ce genre. « Mais tu avais raison : je suis égoïste. » Je fis une petite pause. « Je ne peux pas t’empêcher de fonder une famille juste parce que je suis mort de trouille. »Non mais tu peux pas jute te la fermer et te coucher tranquillement ? Tiens, ma conscience se réveillait de son coma éthylique, mais peu importe, il fallait que ça sorte. Et si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais. « Mais contrairement à c’que tu crois, j’n’ai pas peur des enfants Mack… J’ai peur de moi. » Je fis de nouveau quelques pas dans l’entrée pour rejoindre l’entrée. Je tenais assez bien debout, tant que je me tenais au mur, ça allait plutôt bien.
« Je… Si… » Non, moi-même je ne sais pas ce que j’essayais de dire là. « Putain, j’ai passé ma nuit à discuter avec des ivrognes, et c’est seulement à ce moment qu’j’ai compris l’essentiel : j’ai peur de reproduire un schéma que j’ai connu. » Avouai-je finalement, le souffle court. Mackenzie connaît mon histoire depuis le début de notre relation, et sait tout ce que j’ai traversé durant mon enfance et mon adolescence. Mais je n’avais jamais évoqué mes propres blessures psychologies, mes propres craintes et mon incapacité à me projeter dans le futur à cause de cela. « Avant, quand je pensais à mon avenir je n’y voyais rien parce que je n’étais pas capable de le faire… puis t’es entrée dans ma vie et là, je voyais des choses, j’ai eu envie de faire des projets… notre emménagement, notre relation, un mariage… mais dès que je pensais à l’éventualité d’une famille, quelque chose me mettait un stop direct. » Et aujourd’hui, je sais que c’était mon inconscient ; c’était le petit Samuel qui se cachait parfois dans sa chambre sans faire de bruit pour que son père ne le trouve pas. « Et si c’était dans mes gênes hein ? » Demandai-je en me tournant vers elle. « L’idée d’te faire du mal à toi ou à une partie de toi, ça m’rend malade. » Je respirai un grand coup. L’alcool m’aidait beaucoup présentement. Sans ça, je crois que je me serai muré dans le silence.
« Et pourtant, l’idée qu’tu puisses aider à un autre couple à devenir parents, ça me rend tout aussi fou… ou fou de jalousie, j’en sais rien. » Sans doute un peu des deux. « Parce que s’il existe quelque part une petite Mackie ou une version de Mack en petit gars, je ne voudrais pas qu’il soit ailleurs qu’avec nous. » Mais c’était sans doute à cause de ma possessivité légendaire. Je voulais tout d’elle, absolument tout. Malgré tout, je savais que tout cela sonnait bizarrement. J’étais à la fois effrayé d’être un mauvais père, et en même temps, j’accepterai l’idée de l’être si cela devait se produire. Et je prendrai sur moi pour être parfait, pour ne pas commettre les mêmes erreurs, et j’accepterai même de faire une thérapie, peu importe. « J’veux pas te perdre à cause de cette histoire… T’es la seule femme que j’ai jamais aimée… Peut-être que je devrais te le montrer plus souvent, je sais pas… » Les démonstrations affectives n’ont jamais été mon fort, mais n’ai-je pas dit que j’étais prêt à tout pour elle ? Même à me livrer de la sorte, en passant d’un sujet à un autre, en mélangeant absolument tout, mais quelle importance ? Il fallait qu’elle sache.
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(✰) message posté Mer 11 Nov 2015 - 22:00 par Invité
J’aurai très bien noyé cette merde dans l’alcool moi aussi, j’aurai très bien pu vider notre mini bar où les bouteilles étaient encore à moitié pleines, ou même n’en vider qu’une… retomber dans mes vieilles habitudes quand j’avais découvert les douces joies des excès en tout genre même si ce n’était pour qu’une seule et unique nuit. Mais non. Le manque de sommeil, les larmes, la confusion, l’angoisse, ce mal de chien… j’aurai probablement fini dans les vapes sur le plancher et loupé le retour de Sam, et ça je ne le voulais pas même si j’ignorais tout bonnement s’il allait rentrer ou non. J’aurai pu rester là pendant des jours et des jours à attendre s’il l’avait fallu mais son absence ne dura que quelques heures, une bonne partie de la nuit, qui me parurent être une éternité. Et l’éternité sans Sam… ça va au-delà de l’enfer et du purgatoire réunis. Lui, par contre, avait bu et à son apparence, sa démarche, les marques sur son visage et j’en passe j’en déduisais qu’il ne s’était pas contenté de quelques shoters. Même si j’aurai du m’en douter le connaissant sur le bout des doigts, je ne pu qu’être horrifiée. Horrifiée de réaliser que je l’avais limite poussé à faire ça, à se mettre minable, à noyer les merdes que je lui créais dans l’alcool. Et croyez-moi je n’en n’étais pas fière, pas du tout, je me sentis nulle, minable, honteuse et tout autre adjectif qualificatif similaire. Je lui demandais comment il allait, non pas à ce que je m’attende à ce qu’il saute de joie après notre engueulade de la veille, mais qu’il me dise au moins qu’il était rentré sain et sauf de cette nuit alcoolisée… je n’avais que de mauvais souvenirs de ces expériences nocturnes d’où il revenait avec des blessures de guerre et les poings serrés. Non. Un simple et glacial non. Je me décomposais sur place n’osant pas dire un mot de plus pour le moment appréhendant la suite. Un non c’est comme un train, il peut en cacher un autre. Non j’ai pas envie que tu donnes tes ovules à ton poto, non si tu le fais je me tire, non je ne veux pas de gosse avec toi, non nous ça ne marche pas, et toutes autres hypothèses aussi flippantes les unes que les autres.
Bah tiens qu’est-ce que je disais… En une phrase, une simple et unique phrase il venait de me mettre à terre. Il croyait que ça aurait pu marcher, il le croyait… ça veut bien dire que… « … » que rien. Je ne pu émettre aucun son, j’avais une boule dans la gorge. La suite fut pire encore. J’avais envie de lui dire de se taire, de se la fermer, que je ne voulais pas l’entendre dire ces choses, que je ne voulais pas l’entendre dire la phrase fatale. Je voulais juste me rouler en boule dans un coin de l’appartement en me bouchant les oreilles. Voilà, c’est tout. Oui, c’était tout, car j’étais dans l’incapacité totale de parler à nouveau. Ces quelques mots me faisaient tout perdre, me faisaient m’écrouler, brisaient mes espoirs et mon petit cœur en mille morceaux. Ces maux-là étaient indescriptibles tellement la douleur était intense. Sur une échelle de dix, je lui donnais onze… et encore cela ne serait pas assez.
J’avais raison ? Il était égoïste ? Habituellement j’aurai bien évidemment répondu que j’avais raison car c’était un peu comme ma règle d’or mais dans des moments pareils… au diable la règle d’or. Je m’en voulais même de l’avoir traité d’égoïste alors, hormis le détail des gamins, qu’il avait tout fait pour moi depuis deux ans et des brouettes. Tout. Même jusqu’à déménager de l’autre côté de l’Atlantique pour que je puisse poursuivre ma carrière. C’était égoïste ça ? Non, non et non ! Et il restait campé sur son idée de ne pas fonder de famille, le contraire m’aurait étonné cela dit, mais l’entendre dire qu’il ne pouvait pas m’en empêcher… autant dire que j’additionnais deux et deux dans ma caboche et que comptais seulement les secondes jusqu’au moment fatidique où il m’annoncerait que nous c’était fini. Que c’était fini à cause d’un hypothétique gamin et d’un ovule qui n’avait, pour le moment, pas bougé de mon utérus. Fuck. Voilà, fuck. Fuck pour tout ça et parce qu’une vague de sanglots incontrôlables s’abattit sur moi (comme quoi… je n’étais pas au bord de la déshydratation, du moins pas encore). J’ai peur de moi. Ces mots me firent relever la tête de mes mains où je l’avais enfouie, me donnant un minimum de courage pour le regarder alors qu’il se mouvait difficilement vers le salon. Ces mots m’intriguaient, me faisaient me poser des questions mais pour autant je n’avais pas encore la force de les formuler à voix haute. J’avais beau connaitre Sam par cœur, là je devais avouer que je ne comprenais pas. Comment ça peur de lui ? Peur de faire tomber un nouveau-né par terre ou je ne sais quoi ? Voilà que j’étais toujours muette… mais encore plus paumée. La situation empirait à vue d’œil.
Bon qu’on se le dise, il ne fallait pas être Einstein pour déduire que Sam avait passé sa nuit à faire la tournée des bars, c’était presque inutile de le préciser… je me sentais déjà assez coupable comme ça qu’il se mette dans un tel état par ma faute. Mais fallait croire que cela avait presque été bénéfique. Oui, oui, faire la tournée des bars et trouver le premier ivrogne à qui raconter sa life pouvait être bénéfique, bénéfique au point d’en venir au cœur du problème. L’enfance de Sam. Putain de merde. Qu’est-ce que j’étais con, j’aurai dû largement m’en douter, peut-être que ça aurait été le cas si j’avais continué mes études de psycho au lieu de laisser tomber au bout d’un an, ou peut-être qu’il cachait ça tellement enfoui au fond de lui que j’avais vraiment fini par croire dur comme fer que ces petites choses adorables et baveuses appelées enfants l’effrayaient vraiment. Mais même malgré ça… je me sentis con ayant eu moi-même le même problème durant des années à cause du décès de ma mère lors de ma naissance. C’est fou comme on peut se ressembler tous les deux, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure mais pourtant… j’étais passée à côté. Une nouvelle vague de culpabilité m’envahie. Je ne connaissais que trop bien le passé de Sam, son père horrible et ses coups, la façon écœurante dont il abusait de son emprise sur son gosse, et j’en passe… C’était juste là sous notre nez tout du long mais on avait fait l’autruche à fuir les problèmes au lieu de leur foncer dans le lard. C’était quand même triste que l’on doive en arriver là, à une telle engueulade, un tel extrême, pour comprendre nos actes et nos peurs.
L’avenir. C’est un bien grand mot l’avenir. Celui dont on ne sait pas de quoi il est fait, sauf peut-être… si nos craintes nous retiennent, mais dans ce cas-là à quoi bon vivre si l’on s’en empêche ? Il est tout bonnement impossible de le contrôler, c’était aussi simple que ça. Je ne parle même pas du fait que Sam ait évoqué un possible mariage, non parce que j’en rêvais depuis quelques mois déjà mais vu que le coco ne semblait pas y faire d’allusion… j’avais fini par me dire que peut-être il en avait peur, tout comme les gosses. Mais non. C’était rassurant. Surtout l’entendre parler de ça après notre terrible dispute, cela me confortait… il n’allait pas me quitter, du moins je ne pensais pas, je ne le pensais plus maintenant qu’il déballait son sac. Mais ne nous réjouissons pas trop vite, tout n’allait pas s’arranger comme d’un coup de baguette magique. Revenons sur l’affaire de la famille et des gosses car ce sont eux qui nous avaient conduit à notre toute première engueulade hier soir. Il n’avait juste pas peur des enfants, il avait peur de leur faire subir ce qu’il avait subi aka l’enfance qu’il avait connu… ce que je pouvais pleinement comprendre. Cependant… je ne voyais pas Sam agir de la sorte le moins du monde, ça ne lui ressemblait pas, il n’était pas son père, il ne l’était en rien. Dans ces gênes ? Ce fut la phrase qui me réveilla de mon mutisme alors que je venais à sa hauteur « Eh, dis pas de conneries comme ça » dis-je à demi-mot. J’avais peut-être pas une licence ou un master de psycho mais je pouvais lui affirmer qu’être psychopathe ne se transmettait pas avec les gênes (sinon sérieux les gars… on serait grave dans la merde). Bref. Bullshit. Il n’avait pas intérêt à penser ça, ni même à l’idée de me faire mal à moi ou un futur mini McKelhann-Howard. « Sam… » à présent face à lui je posais mes mains délicatement sur ses joues « regarde-moi… je t’interdis de penser ça. Tu ne lui ressembles en rien. En rien. » J’insistais bien sur le rien. « Il n’est pas toi, tu n’es pas comme ça, jamais tu ne m’as mal et je suis intimement persuadée que tu ne le feras jamais. C’est peut-être tout ce que tu as connu étant enfant mais ton passé ne te définit pas… regarde qui tu es et où tu es aujourd’hui… » Effectivement en deux ans et des brouettes Sam n’avait jamais ô grand jamais levé la main sur moi, ni même n’avait tenté de le faire, et ce, même quand le poussait à bout comme ce soir. Je pouvais concevoir que l’idée le tracassait mais je ne pouvais pas concevoir qu’il laisse encore son père avoir une telle influence sur sa vie au point d’avoir les boules d’avancer. Ce que cet horrible personnage lui avait fait ne le définissait pas en tant que personne.
Du bout de mon pouce droit, je caressais doucement la joue de Sam en l’écoutant lui et son histoire de jalousie – entre guillemet. Que dire ? J’en savais rien. Je n’avais rien à répondre à ça. Depuis qu’il avait claqué la porte de l’appartement je n’avais plus tellement envie de partager mes ovules avec Romeo si c’était pour tout foutre en l’air avec Sam. En fait il avait raison, j’aurai dû le consulter dès le départ au lieu de faire mon égoïste et de décider de cela par moi-même. Et donc, surement pour l’une des premières fois de ma vie, je ravalais ma fierté « Je suis désolée Sam. Tellement désolée… Je ne voulais pas en arriver là et te pousser à bout… J’aurai dû t’en parler au lieu de foncer tête baissée et te laisser sur le carreau. Pardonne-moi. S’il te plait. » Vas-y que je me retenais de refondre en larmes à nouveau. J’étais allée trop loin, bien trop loin et je m’en rendais compte que bien trop tard. Et après tout ça, j’étais juste heureuse qu’il soit rentré à la maison, qu’il ait encore ce minimum de foi en moi pour le faire – bien que j’avais cru qu’il rompait avec moi il n’y a même pas dix minutes. Alors non, il n’avait pas besoin de me montrer plus souvent qu’il m’aimait. Je tournais donc la tête légèrement de gauche à droite « Le simple fait que tu sois rentré ce matin me suffit » dis-je avec un sourire et les yeux brillants face à sa déclaration, qui il faut le dire n’est pas habituellement dans ses habitudes. Je déposais un baiser sur ses lèvres avant d’encercler son buste de mes bras et de m’y blottir – oui, je m’en contre foutais qu’il puait l’alcool – avant d’ajouter à mon tour un « Je t’aime ». Je restais ainsi pendant de longues minutes, de longues minutes réconfortantes, où je réfléchis pour en arriver à la conclusion que je garderai mes ovules pour moi à l’avenir (mais qu’on se le dise, la réflexion ne fut pas si longue que ça). « Oublie toute cette histoire, d’accord ? Je ne veux rien d’autre qu’une tribu McKelhann-Howard, même si cela doit prendre du temps, qu’on doive régler les choses d’abord, que TU ais besoin de temps ou n’importe quoi d’autre. Je crois juste… » Je marquais une courte pause espérant qu’il n’allait pas mal interpréter ce qui allait suivre « que cette idée de donner mes ovules à Romeo était une tentative désespérée… Je m’en veux de ne pas avoir compris plus tôt que tu ne souffres pas d’une peur irrationnelle des enfants. Je suis tellement désolée de t’en avoir tellement demandé égoïstement. Excuse-moi… » Mes derniers mots furent étouffés alors que j’enfouissais mon visage dans son t-shirt.