Appel de Loucas A. Love à Maksim Romanov

Je me suis mis sous les couvertures vers minuit. Je me suis endormie comme à mon habitude depuis ces cinq derniers mois avec la lumière de ma lampe de chevet ouverte et le chien Pepenuts à mes côtés. J'ai aussi fait une vérification des fenêtres et de la pote d'entrée de l'appartement. Je dors avec  un bas de jogging et un haut. J'ai fais aussi la vérification de la présence de mon arme dans le tiroir de ma table de chevet et il y a aussi dedans une boîte de sommnifères. Je me suis endormie un peu après minuit mais entre une heure et trois heures du matin il y a eu plusieurs réveils soudains à cause de cauchemars : tremblements, sueurs froides et un rythme cardiqaue assez important. J'ai fais à nouveau les vérification. Je prends vers trois heures trente mon téléphone portable. Je compose avec hésitation le numéro de Maksim. Ça sonne plusieurs fois et il me répond. « Maksim ? »  Je fais une légère pause. « C'est moi, Loucas. »

Maksim n'arrivait pas souvent à fermer l’œil la nuit. Il faisait souvent des insomnies. Il s'agissait là d'un gros problème, mais il n'arrivait pas à le régler. Souvent, il composait des chansons au piano, des écouteurs sur les oreilles pour ne pas déranger Leanne qui dormait paisiblement dans son lit. Cette nuit-là, il s'était cependant couché vers les deux ou trois heures du matin et avait mis ses écouteurs sur son téléphone, écoutant de la musique classique pour essayer de s'endormir. Il s'était assoupi depuis quelques instant seulement lorsque son cellulaire commença à sonner. Sursautant, il regarda le nom sur l'afficheur. Il fut surpris d'y voir Loucas y apparaître, lui qui pensait à un mauvais numéro. Ça lui prit même plusieurs sonneries avant de finalement répondre. « Maksim ? »  dit-il en faisant une pause. « C'est moi, Loucas. » ajouta-t-il. « Que se passe-t-il? Tout va bien? » lui demanda Maks, soudainement inquiet. Il n'était pas fâché qu'il l'appelle. Mais c'était si tard dans la nuit. Il chuchotait pour ne pas réveiller Leanne. Il décida de se lever et d'aller dans la salle de bain pour ne déranger personne.

Je grimace. « Pour être honnête, non. » Je grimace à nouveau. « Mais, ce n’est rien hein. » Je m’empresse de dire en plus afin qu’il ne s’inquiète pas des raisons d’un appel aussi tardif. « Je me suis juste dit que d’entendre ta voix même très peu de temps […] » Oui. Vu l’heure il n’est pas question d’être au téléphone trop longtemps déjà qu’il est trois heures trente du matin. « […] m’aiderait un peu plus que […] » Je ne peux pas dire « somnifères » comme dernière alternative à mon absence totale de sommeil « normal. » « […] qu’autre chose à trouver enfin un vrai sommeil. » Soit un sommeil sans qu’aucun cauchemars ne viennent m’en défaire.

Il n'allait pas bien. Maks l'avait deviné au ton de sa voix et il était évidemment de plus en plus inquiet pour son ami. Mais Loucas ne sembla pas vouloir lui expliquer la réelle raison de son appel, ce qui désola le jeune russe. Cependant, il l'écouta parler et lui dire ce dont il avait besoin. « Tu peux m'appeler quand tu veux, tu sais? » lui dit-il d'un ton rassurant. « Je peux te parler jusqu'à ce que tu t'endormes si tu veux.... ou te chanter quelque chose? » lui proposa-t-il. Mais il avait soudainement l'envie irrépressible d'être à ses côtés pour le rassurer physiquement. Il avait l'impression que Loucas lui cachait quelque chose qui en fait nuisait à sa propre santé. Et Maks avait peur pour lui. Et ce sentiment ne faisait qu'augmenter au fil de ses entretiens avec le jeune homme, comme s'il avait peur qu'il lui arrive quelque chose de grave.

« C'est gentil. » Je souris. « Je ferais tout de même attention la prochaine fois à ne pas t'appeler à une heure aussi tardive. » Même si c'est le plus souvent dès que la nuit tombe et qu'il n'a que ma personne ainsi que le berger allemand suisse dans l'appartement que les choses se compliquent. « Je ne dirais pas non. » J'aime l'entendre chanter une de ses compositions ou une chanson déjà existante. « Mais. Je me sens bête. Je ne veux pas te faire perdre ton temps. » Oui. Sans aucun doute entendre sa voix va faire l'effet « apaisant » voulu en me permettant de m'endormir mais il n'y a aucune conviction aucune sur l'effet à long terme.

« Ce n'est pas grave. Je ne dormais pas vraiment. Je fais souvent de l'insomnie... » lui avoua Maks lorsque son interlocuteur s'excusa de l'avoir appeler aussi tard. Ne pas dormir ou très peu ne le dérangeait plus. Le jeune russe y était malheureusement habitué depuis pas mal de temps. C'était sa réalité et il l'avait accepté depuis un bail.  « Je ne dirais pas non. » lui dit-il lorsque Maks lui proposa de parler ou de chanter jusqu'à ce qu'il s'endorme. Il eut un petit sourire malgré toute l'inquiétude qu'il pouvait ressentir. « Mais. Je me sens bête. Je ne veux pas te faire perdre ton temps. »  lui répondit-il finalement alors que Maks allait commencer à chanter. Il perdit son sourire, mais n'était pas fâché. « Je te jure, j'ai tout mon temps.... » lui dit-il pour le rassurer. « Tu ne me déranges jamais. Vraiment! Je te le jure! » ajouta-t-il. Il voulait lui faire comprendre qu'il tenait à lui et qu'il ne le laisserait pas tomber. Il pouvait l'appeler à tout heure du jour ou de la nuit s'il le voulait. Maks se mit alors à chanter, tout doucement, une douce mélodie, une ballade qu'il fredonnait déjà depuis quelques jours. Pendant ce temps, il était aller chercher son manteau et l'avait enfilé par dessus sa camisole. Il portait toujours ses joggings. Il était fin prêt à partir pour le rejoindre.

Je grimace. « Oh. » Je ne savais pas. Nous sommes deux dans ce cas. Je ne le dérange pas tant que ça. Sauf s’il avait réussi à trouver le sommeil avant / au moment où mon appel à fait retentir la sonnerie de son téléphone portable. « Dans ce cas. Je t’écoute avec plaisir. » Je capitule. S’il insiste. Je ne veux pas qu’il se sente mis dans la case « rejet sans explications. » Je m’allonge dans mon lit. Je me mets bien sous les couvertures. Je pose ma tête sur l’oreiller en caressant d’une main le chien et tenant le téléphone de l’autre. Je ferme les yeux en appréciant la voix de Maksim.

Alors que Maks essayait de ne pas trop faire de bruit en quittant l'appartement, il continuait de chanter. Il ignorait si l'homme à l'autre bout du fil appréciait. Il espérait que oui parce que son but était de faire en sorte qu'il se détente et qu'il dorme à poing fermé. Mais il sentait déjà sa respiration se calmer et c'était bon signe. Le jeune homme marcha durant plusieurs minutes dehors. Mais il commença à pleuvoir. Merde. Il sursauta même lorsque quelqu'un klaxonna à côté de lui. C'était pas la meilleure des idées. Loucas allait le savoir s'il allait chez lui. Ce n'était pas subtile. « Tu es toujours là? » murmura presque Maks.

Evidemment. J’aime entendre sa voix. Je me détends. Je ferme les yeux. Je pense qu’il m’en faudrait peu pour que le sommeil ne m’emporte encore une fois. J’ouvre les yeux en ne l’entendant plus chanter la douce mélodie qui parvenait à mes oreilles depuis quelques minutes. « Oui. Je suis là. » Je souris.  « C’est très joli. »  Je ne sais pas s’il s’arrête parce qu’il a fini ou s’il s’inquiète de ne pas m’entendre dire quelque chose ou encore si lui-même a envie d’éteindre son téléphone et de dormir à son tour.

Il était toujours là. Ça rassurait Maks. C'était égoïste de sa part de venir chez lui, mais il avait envie de le voir en personne. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait ce besoin d'être avec lui. Oh mais il ne fallait pas croire que ce n'était pas le cas il y a trois ans. C'était juste différent. « Je suis devant chez toi.... » dit-il. Il pleuvait dehors. « Je peux entrer? » demanda-t-il. Il avait la clé de chez lui, mais il ne voulait pas lui faire peur non plus.