nous séparer? ils ont jamais été cap d'y arriver! (neviley)

riley & nevaeh — iIf you have good friends, no matter how much life is sucking , they can make you laugh. ✻ ✻ ✻ Je regardai le paysage de Londres défilait devant moi et je soufflai d’exaspération. J’en avais marre de la lenteur des bus de la ville, certes la ville était magnifique et était bien différente de ma belle ville de Toronto mais le trafic y était tout simplement insupportable. Mon téléphone dans une main et un grand café à la crème dans l’autre main, je comptais les arrêts qu’il me restait avant d’arriver au restaurant, je sautillai d’une jambe à l’autre. C’était l’effet de la caféine ou mon énervement grandissant qui me donnait cet effet là, je ne saurai dire. Voilà, j’étais tellement mieux sur mon vélo, à l’air libre. Libre d’accélérer et de prendre les raccourcis qui me plaisait pour arriver plus rapidement à mon travail. Mais depuis que Robin avait roulé sur Taylor (oui mon vélo a un nom, c’est normal) sur le parking de l’hôpital, je n’avais pas eu le temps de le faire réparer et je n’avais pas l’argent nécessaire pour en racheter un neuf. Et mine de rien, j’étais très attaché à mon ancien vélo, cadeau de mes parents avant mon départ pour Londres il y a quelques années maintenant. J’envoyai quelques messages à Riley, un autre serveuse avec qui j’étais devenue bonne amie au fil des mois. Elle était drôle et attentionnée, une bouffée d’air lorsque le travail devenu trop long et éreintant. En plus n’être serveuse qu’à mi-temps c’était pas le meilleur job du monde. Autant pimenter un peu les choses t’en qu’on le peut. Et Riley l’avait bien compris aussi. Taquine comme moi, nous nous plaisions à se défier sur tout et n’importe quoi. La semaine passée c’était sur celle qui ramènerait le plus de pourboires en étant la plus cruche possible, j’avais gagné à croire que mon air enfantin aidait beaucoup. La semaine encore d’avant c’était à celle qui servirait le plus vite pendant le service du samedi, reconnu pour avoir les personnes les plus énervantes du monde. Riley avait gagnée cette fois-ci faisant preuve de plus de patience que moi. On comptant bien nos différentes manches, nous étions maintenant à égalité et il était grand temps de faire un nouveau pari. Et un  nouveau barman au restaurant était le sujet idéal. Connaissant notre patronne, il serait sûrement à croquer.. Et Riley venait d’arriver avant moi, signifiant qu’elle allait mettre ses pattes sur lui avant moi. Le bus marqua un arrête brutal, me sortant de mes pensées. Stupide bus. Je soupirai de nouveau d’exaspération, et réarrangeait un de mes mèches brunes qui me tombait sur le visage. Il me restait que quelques arrêts et Riley ne cessait de me railler sur le fait que j’allais être en retard et qu’elle aurait tout le loisir de draguer le barman et de l’avoir pour elle seule.

Descendant du bus avec hâte, je marchai d’un pas décidé vers le restaurant. J’avais mon sac de rechange avec moi, certes nous n’avions pas d’uniformes pour nos services mais une tenue correcte exigée. J’avais donc une jupe au-dessus du genou et un chemisier un peu cintrée, histoire de donner le change face à mes tenues habituelles qui n’était pas du tout du goût de la patronne. Je passais devant le restaurant, le contourna et passai par la porte de service, celle réservée aux employés. Je me hâtai de rejoindre les vestiaires afin de poser mon sac et refaire un semblant de queue de cheval haute. Si la manager me voyait presque en retard ça allait barder pour moi. Depuis deux semaines, elle était d’une humeur plus que massacrante et il ne fallait rien laisser au hasard. Nous étions tous sur le fil de rasoir, peu importe la dose de travail qu’on fournissait. Je passai dans la salle de restaurant, complètement vide à cette heure là. Le shift du midi n’avait encore commencé, c’était le calme avant la tempête. Je jetai un regard assidu vers le bar pour apercevoir le nouveau barman, objet de notre future convoitise à Riley et mais en vain. Je fronça les sourcils, boudeuse. Je vis mon amie, de dos, entrain de pliait des serviettes. « Salut Riley ! » dis-je en arrivant dans son dos. Je lui fis une bise rapide sur le joue et me mis en face d’elle pour installer les couverts sur les tables d’à côté. « Alors ce barman ?… déjà passé par tes draps ou j’ai encore ma chance ? » demandais-je en plaçant les couverts symétriquement tout le long de la table. A en croire le planning, nous étions seules avec le barman et la patronne avant l’arrivée des autres serveurs pour le service du midi. Je riais doucement. « Je prendrai ma chance quand même de toute façon. Chacune son tour.. » j’avais renchéris doucement (toujours un sourire un jusqu’aux oreilles) pour ne pas nous faire entendre de la patronne qui rodait comme un lion prêt à passer à l’attaque sur ses proies. Le dit-barman refis surface et prit sa place derrière le grand bar, et il n’y avait pas photo. Il était très séduisant, grand, et on devinait qu’il n’était pas un gringalet au vu des muscles qui transparait de sa chemise. Oh oui, ça allait être une vraie partie de plaisir.

riley & nevaeh — iIf you have good friends, no matter how much life is sucking, they can make you laugh. ✻ ✻ ✻ Aller travailler était une chose que j’aimais. Ce me permettait de payer mes frais de scolarité et de terminer de payer les frais médicaux de ma grand-mère que sa pension de retraite ne permettait pas de couvrir. Au fil de mes années à Londres, j’avais réussie à me trouver des petits boulots que j’aimais. Que ça soit serveuse ou intérimaire dans une garderie ou un supermarché. J’aimais le contact des personnes, la discussion, le fait d’échanger et d’en apprendre plus sur les coutumes et les manières d’être d’autrui. Ca m’avait fait un choc en arrivant du Canada, les habitudes n’étaient pas les même et j’avais mis quelque mois à prendre mes marques, m’habituer à la vie londonienne. Aujourd’hui, à part mon aversion pour le thé, on ne pouvait difficilement discernée le fait que je n’étais pas une londonienne pure souche. J’étais une employée du Portobello Star depuis plus six mois maintenant et ça se passait toujours aussi bien. La patronne était un peu pète-sec et il fallait toujours être tiré à quatre épingles mais j’aimais cet ordre et ce rythme dans le restaurant. Chacun à son poste et chaque chose à sa place. Je n’étais pas du genre à arriver en retard, j’étai plus le type de personne qui se pointait un quart d’heure en avance, et qui trépignai à l’idée de rencontre mes amis/rendez-vous. J’étais constamment paniquée à l’idée de ne pas être à l’heure, à l’idée qu’on ait quelque chose à me reprocher. Je crois qu’avoir eu un père strict qui n’avais jamais une seconde de retard avait déteint sur moi plus que je ne l’aurai crue.

Bon, fort heureusement, j’étais arrivée après Riley mais avant le début officiel de mon shift. J’avais sauvé les meubles. La salle était reluisante, comme d’habitude et mise à part quelques employés comme Riley et moi, désespérément vide. Le coup d’envoi aller se faire dans une petite heure. Ce qui allait nous donner pleinement le temps d’observer et de passer à l’attaque sur notre nouvelle proie : le barman.
Je gratifiai Riley d’un grand sourire alors qu’elle m’embrassa sur le joue en guise de bonjour. Nous avions  toujours eu une relation des plus amicales, malgré nos petites compétitions de gamines. Nous étions proches et on se soutenus quand la patronne nous tombait sur le dos pour des raisons saugrenues. Un soutien dans le monde hostile qu’était la restauration. C’était en parti grâce à elle que je restai à ce poste de serveuse et d’hôtesse, j’aurai depuis longtemps vagabondé et trouvé un autre travail dans un nouveau domaine. La faute à mon côté aventurière. « Tu me prends pour qui ? Je suis une fille respectable, moi, je ne passe pas sous les draps avant au moins trois rendez-vous. Ou peut-être deux. » J’éclata de rire, devant l’air sérieux de mon amie. Pensait-elle vraiment que j’allais la croire ? Non bien sur, que non. Riley était une fille mignonne et très attrayante. Elle n’avait aucun mal à trouver des conquêtes mais la prendre pour une sainte-nitouche serait se méprendre sur elle. Je cachai mon rire en portant ma main à ma bouche, la dernière chose que je voulais c’était nous faire remarquer et réprimander par la patronne qui paraissait particulièrement chiante aujourd’hui. « Oui enfin une fille respectable ne fait pas entre deux caisses de San Pellegrino. Tu te rappelle du serveur en intérim du mois dernier ?» répliquai-je roulant des épaules en riant, lui rappelant sa dernière escapade sexuel. Elle avait eu un coup de chance cette fois-ci. J’avais eu une grippe carabinée. Et qui dit grippe, dit capital sexy diminuait de moitié, Riley avait eu l’avantage, remettant ainsi les compteurs de nos petits défis à égalité. Bien sur, ce n’était pas chose courante. « T’en fais pas, je suis la seule au courant. Le reste du monde pense encore que tu es une fille respectable. » intimai-je faisant semblant de regarder autour de moi pour ne pas être épier.

Nous venions de terminer de plier les serviettes et je pris la suite de la mise en place des tables en allant chercher le chariot de verre un peu plus loin. On devait faire vite et bien, si on voulait avoir le temps de tâter du nouveau barman. Et chaque détail était important, c’était mon côté maniaque qui ressortait dans ce type de tâche. Je ne l’avais toujours pas aperçue mais il était rare qu’un homme plaise à Riley et me déplaise. C’était à la fin un atout et un désavantage. « Enfin ça commence très bien entre Matt et moi, tu pourras être invitée au mariage si tu veux. » Sa voix aigüe me fit m’esclaffait un peu. Un bruit derrière moi se fit entendre. Un tintement de verre, ah c’était mon signal. Je pivotai légèrement pour lui jeter un coup d’œil.
Yummy yum yum, pensais-je en l’observant de la tête au pied. Il était particulièrement appétissant, une chemise parfaitement moulé sous ses muscles. C’était un très bon garçon, on ne pouvait  pas le nier. Je jetai un regard entendu à Riley. Elle avait raison, c’était un canon. « Oh.. ne va pas trop vite en besogne. Tout est encore possible. » Riley lui fit signe de venir vers nous. Le pauvre avait l’air tout perdu, il ne savait pas dans quoi il mettait les pieds. Un petit chiot. Riley et moi allions n’en faire qu’une bouchée. « Matt, Nevaeh. Nevaeh, Matt. » « Enchantée, tu peux m’appeler Nevy. C’est plus simple. » Enchainais-je du tac au tac, passant une main dans mes cheveux. Technique de drague enclenchée. Il me tendit sa main par politesse, que je serrai doucement avant de m’approcher de lui pour lui faire la bise. C’était comme ça qu’on disait bonjour au Canada et je n’allais pas perdre une occasion pour physiquement me rapprocher de lui en douceur. « Enchanté aussi » dit-il un peu perdu entre nous deux. Nous étions deux tornades.

« Elle est serveuse aussi. Et elle attend avec impatience la demande en mariage de son copain ! » Je jetai un regard noir à Riley qui jubilait intérieur de son coup bas. Ah ouais ? On se la joue comme ça y est. Autant jouer le jeu, certains hommes n’étaient pas contre s’amuser avec une femme presque mariée et vice-versa. « On croise les doigts en attendant la demande ! Mais j’ai bien l’intention de bien m’amuser avant que ça arrive, on est jeunes qu’une fois, pas vrai ?! »  répliquais-je un ton un peu cruche. Si je devais jouer la carte de la fille éprise de son copain à la recherche d’un peu de fun avant de se marier autant continuer. Mais mon amie n’allait pas s’en tirer à si bon compte. Je préparais ma vengeance à vitesse de l’éclair, faisant tourner mon cerveau plus vite qu’à l’habituée. J’avais complètement laissée tomber la mise en place des tables, notre petit jeu était bien plus intéressant que de poser des fourchettes et des couteaux. « Alors, tu fais quoi dans… Euh tu viens d’où Matt ? » Oh c’est mignon… Elle bégayait la petite, c'était chou. J’allai la manger toute crue. Un regard espiègle vers Matt et Riley. Matt semblait ne plus savoir sur quel pied dansant entre nous deux. Faut dire que nous étions très différentes, simplement liées par notre amour de la compétition. « Je viens du Pays de Galles, je suis venu pour voir un peu de pays. Et toi… enfin vous ? » Je penchai la tête doucement. Mon cerveau réfléchissant toujours à plein régime. Et l’illumination. Je tenai ma revanche, mon coup bas envers Riley. « J’y suis allée plusieurs fois, j’ai adoré ! J’habitude à Nothing Hill avec ma famille, mais je compte avoir mon propre appartement bientôt. Et Riley est à l'abbaye de Westminster. Elle habite avec les bonnes sœurs, elle est très croyante. »  menti-je en regardant Riley doucement. Il fallait enfoncer le clou un peu plus. Je lui jettai un regard amusé, en m’exclament avec un demi-sourire. « Pas vrai ? » Et hop, une petite étiquette de prude pour elle. Pour un peu qu’il pense qu’elle soit vierge, je décrochai le jackpot. Je lui touchai le bras en signe de compassion. En bonne petite actrice. Je devrais peut-être changer de profession et me reconvertir dans la création de coups bas. « Alors tu te plais à Londres ? Tu t’habitues à la vie.. Si jamais tu as besoin qu’on te fasse visiter, hésites pas. »