"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici the silence isn't so bad ☆ ft. emelie-ann 2979874845 the silence isn't so bad ☆ ft. emelie-ann 1973890357
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the silence isn't so bad ☆ ft. emelie-ann

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() message posté Mer 24 Juin 2015 - 20:06 par Invité
the silence isn't so bad
finnegan & emelie-ann
the british library
may 2015
10:23

Douze ans. Douze petites années qu'il habitait ici, et jamais Finn n'avait mit les pieds dans la bibliothèque nationale. De temps en temps, il lui arrivait de passer devant le bâtiment, mais il ne s'y était jamais arrêté et n'y était jamais entré. Durant toutes ces années, sa sœur et lui avaient préféré occuper les bibliothèques de leur collège, de leur lycée et, désormais, celle de leur université, sans chercher à savoir s'ils pouvaient trouver mieux ailleurs. Seulement, aujourd'hui, pour une raison que le cadet Stanford n'avait pas même tenté de comprendre, Victoria avait décidé de changer leur lieu de travail habituel et de migrer vers la bibliothèque nationale afin d'entamer leur dernier devoir universitaire de l'année.

C'est ainsi que, la sœur traînant son frère par le bras comme à leur habitude, les Stanford entrèrent pour la première fois dans la bibliothèque de leur ville. Ils parcoururent les allées, elle, faisant nerveusement claquer ses talons hauts sur le sol ciré, lui, admirant l'architecture majestueuse du bâtiment, à la fois impressionné et intimidé par la hauteur du plafond et la vastitude de l'édifice. Finalement, les deux blonds finirent par s'asseoir à l'une des nombreuses tables de travail, et y déposèrent leurs affaires. Satisfaite, Victoria commença à énumérer ses idées, exposant ses plans à son frère, mais le garçon, encore abasourdi par les lieux qu'il ne cessait de contempler, ne l'écoutait que d'une oreille distraite.

« Finn ! Tu m'écoutes ?
Mh. »

Comme pour appuyer ses propos -ou, plus précisément, son onomatopée étourdie-, il secoua légèrement la tête, se tourna vers sa sœur, posa sa tête entre ses mains, coudes sur les tables, et lui fit signe de continuer ses explications. Bien que sceptique, la jolie blonde ne se fit pas prier et, pour être sûre que son frère ait bien saisit toutes ses explications, reprit depuis le début tout en sortant un premier livre de son sac. Il tenta de l'écouter avec attention, son hyperactivité l'entraînant néanmoins à jouer distraitement avec un stylo, puis, une fois le monologue de sa sœur terminé, il lança, non sans une petite hésitation.

« Y'a beaucoup de livres, on devrait peut-être se séparer pour chercher, et diviser le travail en deux...
Je vais aller chercher un dictionnaire. Avec ce livre, on peut déjà commencer à rédiger l'introduction. Pour la mise en page, tu crois qu'on devrait faire un document sur ordinateur ou écrire à la main sur une grande affiche ?
Tu as une belle écriture...
Je sais. On va le faire sur une affiche ! »

Finn leva légèrement les yeux au ciel et attrapa le livre que sa sœur venait de poser sur la table. Un petit livre, simple, avec peu de pages, mais qui contenait les informations suffisantes afin de commencer à rédiger l'introduction de leur devoir. Les jumeaux Stanford étaient plutôt bons, en cours, mais loin d'être excellents. Ils apprenaient sagement leurs leçons qu'ils récitaient bêtement lors des tests, mais ils n'avaient aucun talent particulier en science ou en littérature, et leur hyperactivité les empêchait de rester assez concentrés pour suivre un cours d'Histoire sans se mettre à gigoter au bout de dix minutes. Mais ils étaient brillants dans le domaine artistiques, et ce don les avaient souvent sauvés. Ils savaient gratter des points là où on leur demandait de l'originalité.

Visiblement enthousiaste, Victoria se leva avec entrain, faisant sursauter son frère par la même occasion, puis les Stanford ramassèrent prudemment leurs affaires et se dirigèrent vers les étalages. La demoiselle devant et le frère à ses trousses, comme à son habitude, tentant tant bien que mal de suivre le pas pressé de celle qui était à la fois sa sœur et son amie.

« On devrait diviser le travail en deux et chercher les livres chacun de notre côté, non ?
C'est ce que je disa-...
D'autant plus que, avec ton mètre soixante-dix, c'est pas toi qui va m'aider à attraper les livres sur les étagères du haut... On se retrouve à cette table ! »

Une bourrasque de cheveux blonds comme le blé gifla le visage du garçon, l'arrêta dans son élan. La douceur et la sympathie fraternelle... Gêné, il frotta ses yeux un instant et, lorsqu'il rouvrit ses prunelles d'azur afin de retrouver sa sœur, il l'aperçut déjà bien trop loin de lui pour l'interpeller, dans ce lieu où le silence est roi. Un demi-sourire au coin des lèvres, il soupira. Il connaissait sa sœur, elle n'avait jamais réussi à assimiler l'esprit d'équipe, et ce même s'ils avaient toujours formé un duo, depuis leur naissance et sept mois avant. Indépendante, répartir les tâches lui était difficile, et elle finissait toujours par tout faire seule. Confiant, c'est en se promenant du côté des romans que le garçon mit la main sur un livre de Stephen King qu'il n'avait encore jamais lu. Le blond s'empressa alors de s'installer pour commencer sa lecture.  
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() message posté Mer 24 Juin 2015 - 21:06 par Invité
J’étais à la bibliothèque. Je venais de terminer ma semaine de garde de nuit. J’avais eu une semaine de fou! Cela faisait 7 jours que je devais remplir des rapports pour faire intégrer des patients dans des centres de transitions et assurer la supervision ajointe dans l’aile psychiatrique.  Depuis des semaines, on avait été obligé d’attendre de pouvoir les transférés, même-si nous manquions de personnels. Il y avait eu plusieurs problèmes administratifs et le temps manquait également. Par conséquent, à la première occasion, soit cette semaine, je devais mettre le bouchées-double pour y parvenir. Plusieurs étaient partis en congé maternité ou autre. J’assurais donc la relève plus qu’à l’habitude au  département de psychiatrie. Mon stage en pédopsychiatrie en était d’ailleurs négligé. Toutefois, j’avais une entente avec mon superviseur qui était le chef du département à ce qu’il n’y ait pas de problème lors de circonstances pareilles. Je ne serais alors pas réprimander.

Ce pourquoi, dans mes congés, je venais à la bibliothèque pour travailler sur mes recherches et ma thèse plutôt que de le faire au travail. J’avais beaucoup trop de consultations, de surveillance et de paperasses à remplir pour en plus faire mes recherches.  J’avais alors confié les soins de la maison à ma colocataire et j’avais engagé une personne pour faire mes tâches que je ne pouvais pas assurer depuis quelques semaines. Pour ce qui était de mon chien et de mon cheval, je les avais confiés à une bonne amie. Puis, mon frère était toujours dans le coma depuis son accident et je passais le plus clair de mon temps libre à sa chambre. Je dormais même dans le fauteuil tout prêt de lui. Le moral était un peu bas, enfin, je n’osais pas le dire ainsi, mais il était dans ses plus bas… Depuis que j’étais en sécurité, libre et à Londres je n’avais pas ressenti de frayeur aussi grande. Mon frère était ma seule famille et je commençais tout juste à faire confiance aux autres. Je ne voulais pas me voir vivre maintenant une déception de plus de par la vie… La vie!!!

                    Il devait rester en vie. Je ne cessais de me répéter dans ma tête cette phrase que je m’étais dite lorsque je patientais lors de l’opération suite à son accident. « Je refuse de me montrer si vulnérable à la face du monde s’il arrive qu’il meurt! Je serai seule contre le monde et si impuissante!!»… Cette phrase voguait dans la tête sans que je ne sache comment la faire taire ni me calmer. Misère!

J’étais dans les rangés. Je pensais à une patiente qui avait été enlevée et séquestrer par son agresseur et j’étais désemparée. Elle avait maintenant 20 ans et cela faisait 12 ans qu’elle avait été kidnappée. Elle me faisait penser à moi, car elle était méfiante à retrouver ses parents qui étaient somme toute de bonnes personnes et qui l’avait perdu de vue depuis tout ce temps, sans nouvelles. La petite s’était éprise de son agresseur avec les années et avait appris à se prendre d’affection pour lui, en quelque sorte. C’était typique de toute façon. Elle s’accrochait à ce qu’elle jugeait de mieux et de plus probable… Celle de toute évidence être prise au piège de toute façon et d’être dans une meilleure posture à la condition d’apprendre à apprécier son agresseur…

Un peu comme moi, qui s’était accrochée à ma sécurité et à celle de mon frère et à rien d’autres, sans voir les autres possibilités, les autres personnes, car j’avais appris à me contenter de peu et du plus probable. Le plus probable étant de ne pas pouvoir se fier aux autres sans risquer ma vie. Sans toutefois réaliser que le danger était encore là, à ne compter et me prévenir de notre unique sécurité loin de notre père et de l’orphelinat. J’avais oublié que le monde extérieur était dangereux et qu’elle pouvait l’être pour mon frère et j’avais oublié de le protéger plus que nécessaire. Pour ma part, j’avais oublié de me protéger qu’aimer autant quelqu’un pouvait nous rapprocher de la mort, s’il lui arrivait quelque chose… Ce qui était arrivé.

J’étais sur le bord des larmes et je me sentais paniquée. Seulement, je devais avancer ma recherche. Ainsi, j’allai déposer les quelques livres à étudier sur une table de travail. Puis, afin de trouver refuge dans le but de calmer mes émotions et mes larmes, je décidai d’aller me chercher un livre d’Alice Miller, dans la section suspense et science-fiction.

Je trouvai le livre et puis je m’accroupie sur le sol, le dos accoté sur les tablettes. J’ouvris le livre et débuta ma lecture. Laissant tomber les quelques larmes que je retenais depuis quelques temps déjà. N’étant pas concentré sur ma lecture, lisant que par automatisme. Je pleurais sans bruit, sans m’en rendre compte, continuant d’essayé de lire dans pareil cas.
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() message posté Mer 24 Juin 2015 - 22:34 par Invité
the silence isn't so bad
finnegan & emelie-ann
Affalé sur un des sièges de la bibliothèque, Finn était plongé dans sa lecture, comme hypnotisé par les lettres, les mots, les phrases que l'auteur maniait à la perfection et, de figure de style en figure de style, il s'enfonçait plus profondément dans sa lecture. Finnegan n'avait jamais vraiment été un grand littéraire. Plutôt bon en orthographe, il était néanmoins fâché avec la grammaire depuis tout petit, avait du mal à relever une figure de style et ne voyait pas l'intérêt de gaspiller son temps à essayer de savoir ce que l'auteur voulait dire au delà de ce qu'il écrivait. Mais il avait toujours aimé lire, des comics de son enfance aux grands classiques, et il savait apprécier les mots et les histoires avec simplicité. Des frissons lui parcouraient les bras tandis qu'il dévorait à une vitesse folle les pages déjà bien entamées de son livre.

Un éternuement familier le fit soudain sursauter, le sortant de sa lecture. A quelques mètres, calmement assise, une pile de documentaires sur les genoux, sa sœur s'enrhumait. Sortant un paquet de mouchoirs de sa poche, Finnegan se leva de son siège et se dirigea vers la blonde, lorsqu'une jeune femme accroupie sur le sol le fit s'arrêter net. Elle semblait lire, quoi de plus normal dans une bibliothèque, mais le cadet Stanford aurait continué sa route sans même la regarder s'il n'avait pas remarquer les quelques perles de larmes qui roulaient sur les joues de la belle. Hésitant d'abord, il finit par s'approcher avec douceur, comme à son habitude.

« Hum... Vous allez mouiller le livre. »

Finnegan n'avait jamais été très doué pour réconforter les autres. Il aimait être choyé, chéri et pouponné, mais il n'avait jamais apprit à s'occuper de quelqu'un d'autre que de sa sœur, qui accaparait déjà une grande partie de son temps. Il était, à l'époque, le genre d'enfant qui continue de jouer innocemment alors que son camarade vient de se casser une jambe, puis le genre d'adolescent presque insensible face au décès d'un parent d'un de ses amis. Bien qu'il tente maladroitement de se corriger, il est et sera toujours un jeune adulte égoïste et manquant cruellement d'empathie à l'égard des autres. Il faisait néanmoins de gros efforts pour se faire pardonner. Conscient de sa maladresse, le blond tenta de rectifier le tir.

« J'veux dire... Ça va aller ? J'peux vous aider ? Vous voulez un café ? Il y a un distributeur...pas loin. »

Trop de questions. Il se tut avant de dire une bêtise. Un léger tic nerveux agita la commissure de ses lèvres l'espace d'un court instant, puis il désigna vaguement un endroit derrière lui d'un petit geste du menton. Bien que, ayant toujours été entouré de femmes et pouponné comme une fille depuis son plus jeune âge, Finn sache s'y prendre avec elles, il avait tout de même beaucoup de mal lorsqu'elles pleuraient. Plus globalement, qu'une personne soit femme ou homme, il avait du mal à calmer des pleurs. Se sentant légèrement trop haut par rapport à la demoiselle, l'enfant Stanford s'accroupit afin d'être à son niveau et de faciliter l'échange.

« Vous devriez pas rester par terre, y'a plein de poussière dans ce genre d'endroits. Ça irrite les yeux, ça donne des allergies... C'est pas très bon. »

Le blond esquissa un petit sourire timide, ne sachant pas vraiment où se mettre. Gentleman, il voulait apporter son aide comme le bon garçon bien élevé qu'il était, mais il était plutôt distant de nature et ne voulait pas attirer l'attention. Pensant qu'elle serait gênée si des regards venaient à se tourner vers eux -de la même façon qu'il serait gêné s'il montrait malencontreusement ses larmes en public- il s'efforçait de rester discret. Il posa délicatement son livre sur le sol, à côté de la jeune femme, après avoir retenu le numéro de sa page, puis il extirpa un mouchoir du paquet qu'il avait sortit de sa poche pour sa sœur, et le tendit à la demoiselle. Le début de rhume de Victoria pouvait attendre un peu... 
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() message posté Jeu 25 Juin 2015 - 7:09 par Invité
J’étais au beau milieu d’une bibliothèque, l’esprit complètement ailleurs et je ne savais pas quoi faire d’autres de ma vie. Était-ce pathétique? Enfin, personnes en me voyant à l’habitude pouvait penser que j’étais triste ni même en me connaissant. Ma vie semblait aller pour le mieux. Cependant, elle était seulement en ordre et stable. Je cherchais sans plus, le bonheur, simplement la paix. Certes, je n’étais pas en paix aujourd’hui et j’avais le cœur gros. Je n’avais pas même pris le temps de faire une sieste ou dormi après ma nuit de travail qui était le fruit d’une semaine de travail de la sorte. J’avais tout juste pris une douche et sécher mes cheveux avant de partir. Je m’étais tout de même changer. Je ne portais pas de blouse blanche et aucune trace qui pouvait laisser présager l’hôpital qui était l’effigie de mon habitat à présent naturel.  

« Hum... Vous allez mouiller le livre. » QUOI, me dis-je dans ma tête que se passe-t-il? J’étais décidément confuse.

À cet instant, quelques temps seulement après m’être accroupie, je levai les yeux en l’air afin de regarder un, voire mon interlocuteur à partir de ce moment. Je tentai alors de revenir à moi ou voir dans le moment présent en ces lieux, soit la bibliothèque. Je restai toutefois silencieuse encore un moment. Je continuai à l’écouter. C’était une personne, forcément et un jeune homme à ma plus grande constatation. Il m’apparaissait être plus jeune que moi. Je ne le connaissais d’ailleurs pas selon mes souvenirs. Enfin, j’en étais presque sure… Pourquoi me parlait-il? Me connaissait-il? Je restai là sans broncher et muette, les yeux ronds et surprise. Les dents quelques peu serrées, la mâchoire crispée.

« J'veux dire... Ça va aller ? J'peux vous aider ? Vous voulez un café ? Il y a un distributeur...pas loin. » me répondit-il. Était-ce vraiment une question me demandais-je? Enfin, n’étais-je pas en train de pleurer? Oui, à ma plus grande surprise. J’avais dû me laisser emporter et être imprudente à pleurer ainsi dans un lieu public. J’espérais avoir été discrète. Un café? Il est vrai que ça m’aurait plu. Ça m’aurait probablement dégourdie. Je ne savais pas trop comment me comporter. J’étais plutôt du genre farouche et méfiante. Devais-je le remercier? Accepter? Dans tous les cas, j’étais assez mature pour être polie et commode. C’est bien ce que mon frère ne cessait de me répéter pour me supplier de faire des efforts avec les autres….

« Vous devriez pas rester par terre, y'a plein de poussière dans ce genre d'endroits. Ça irrite les yeux, ça donne des allergies... C'est pas très bon. » Finalement, suite à ce propos, je me mis à sourire et à lâcher un léger petit soupir de soulageant et quelque peu rieur.

Vous avez bien raison, mais maintenant que vous y êtes aussi, pourquoi se lever à présent?, fis-je en lui souriant et en fermant mon livre.  Je pris alors délicatement et précieusement le mouchoir qui m’était tendu. Je le remerciai gentiment d’un sourire et puis je tentai d’essuyer mes larmes.

Dites, étais-je indiscrète ou bien vous vous êtes perdu dans ce rayon suspense à la recherche d’un livre? Lui demandais-je doucement afin de me rassurer ou pas….

Après avoir reprise une respiration normale, je continuai…

Au fait, je m’appelle Emelie-Ann et vous? Tentais-je curieusement et socialement, autant était-ce hors de mon habitude. Cependant, je me surprenais parfois et ça ne pouvait pas être pire dans tous les cas. Je n’avais alors aucune raison de me méfier ou d’être désagréable. J’avais eu une semaine de fou et j’avais été découverte par un pur inconnu, en train de pleurer comme une étourdie. Enfin, je travaillais avec des gens qu’on pouvait qualifier de la sorte, il était alors probable qu’il en soit ainsi. Bon, toujours est-il que cela restait que des plaisanteries, mais ma vie ne tournait pas rond en effet et j’en étais la preuve immédiate à ce moment précis. Quelle chance au valeureux qui m’adressait la parole. Il devait ne pas craindre les autres pour avoir autant de tact et d’initiative. Quoiqu’il semblait gêné, peut-être maladroit ne serait-ce qu’un peu seulement, il avait toutefois du charme et semblait délicat. C’était bien…
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() message posté Jeu 25 Juin 2015 - 13:54 par Invité
the silence isn't so bad
finnegan & emelie-ann
Le blond poussa un léger soupir de soulagement lorsque la jeune femme devant lui sembla reprendre ses esprits et calmer ses larmes. Il était bien plus simple de faire la conversation à quelqu'un qui ne pleurait pas, quand bien même elle en avait envie. D'ordinaire, un bon livre était suffisant pour se changer les idées, l'esprit artistique de Finnegan lui permettant de rêver éveillé et de se déconnecter de la réalité assez aisément, en se plongeant dans une oeuvre ou dans ses propres pensées. Ce n'était pas le cas de tout le monde. Ainsi, il pensa que, peut-être, papoter de tout et de rien avec quelqu'un pouvait aider une personne à penser à autre chose que ce qui la fait actuellement pleurer.

A vrai dire, il avait rarement le moral dans les chaussettes, sa sœur accaparant tout son temps, il n'en avait pas assez pour se morfondre sur les quelques petits problèmes qui parsemaient sa vie et rythmaient son quotidien. Finn avait la chance de pouvoir faire ce dont il rêvait, ne manquait de rien et partageait son sang et sa vie avec la plus jolie petite blonde d'Angleterre. Il aimait la vie, sa vie, et n'avait eu une baisse de morale que l'année de ses vingt-et-un ans. Ça ne dura cependant pas bien longtemps. Le sourire de la demoiselle qui lui faisait face le rassura quelque peu. Lorsqu'elle suggéra de se lever, le blond reprit son livre posé à terre et s'exécuta lentement.

« Dites, étais-je indiscrète ou bien vous vous êtes perdu dans ce rayon suspense à la recherche d’un livre?
Vous étiez indiscrète. Mais j'ai un sens de l'observation développé, ça aide...un peu. »

Plutôt cru dans ses propos, et assez peu rassurant, Finnegan savait faire preuve de tact...mais uniquement lorsqu'on lui demandait de faire des efforts. La faculté de manier les mots pour convaincre, voire manipuler, était une caractéristique des Stanford. Hélas, s'ils savaient peser leurs mots afin de persuader leur entourage, il avaient beaucoup de mal à user de cette faculté afin d'éviter de brusquer leurs proches. Ils savaient être beaux-parleurs, manipulateurs et convaincants, mais ils étaient rarement doux dans leurs propos, lorsqu'on leur demandait leur avis. Ils ne cherchaient jamais à dissimuler la vérité. Elle se présenta sous le nom d'Emelie-Ann. C'était plutôt joli.

« Stanford. »

Puis, se rappelant que la demoiselle lui avait directement donné son prénom, brisant la distance instaurée entre eux s'ils ne s'étaient donné que leurs noms, il rectifia, un peu maladroitement.

« Finnegan Stanford. Enchanté. »

Voyant que son interlocutrice commençait déjà à chasser la tristesse de son esprit, le blond se fit un peu plus confiant. Un demi-sourire sur les lèvres, comme à son habitude, de plus en plus calme et serein, le silence de la bibliothèque l'apaisait un peu, lui qui était pourtant si remuant d'habitude. Il sentait néanmoins de désagréables fourmillements dans ses jambes, qu'il tenta d'ignorer. Trop longtemps immobile ou assis, il lui fallait trouver une excuse pour bouger un peu...

« Je prendrais bien un cappuccino... Je vous offre quelque chose ? »

Sa main droite tenant encore son livre, il rangea le paquet de mouchoirs dans sa poche et en sortit quelques pièces de monnaie, qu'il compta rapidement tout en faisant quelques pas vers les distributeurs. Une petite soif lui irritait la gorge, et il n'y avait rien de mieux qu'un café pour attiser encore un peu son hyperactivité maladive. D'ordinaire, la théine et la caféine leur était déconseillé, à sa sœur et lui, mais il se le permettait de temps en temps...voire un peu trop souvent. 
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() message posté Jeu 25 Juin 2015 - 20:22 par Invité

Vous étiez indiscrète. Mais j'ai un sens de l'observation développé, ça aide...un peu. »

Dans tous les cas, j’en concluais que je n’avais surement pas dérangé l’ordre public et le calme serein et réconfortant de la bibliothèque. C’était déjà cela. Toutefois j’avais interrompu un jeune homme dans ses projets. J’aurais à l’habitude envie de me dire que cela était pour des caprices, je pleurais... Certes, j’étais à bout de nerfs et j’étais épuisée. J'étais épuisée également de me blâmer et d'essayé d'être droite et dans l'ombre de tout. Me changer les idées étaient difficiles et me raisonner presque impossible. Le manque de sommeil y contribuait largement. Je le savais non seulement d’expérience, mais aussi parce que évidement, j’étais médecin. J’aurais dû d’ailleurs y faire plus attention n’ayant aucune bonne excuse. Je n’avais aucune bonne excuse. Mon sommeil n’était plus agité depuis un bon nombre d’années. J’avais peut-être un sommeil perturbé, mais une hygiène de vie bonne. Je travaillais, je m’accomplissais,  je faisais du sport et me nourrissait bien, quoique j’avais une vie sociale restreint à mes animaux et ma colocataire et à présent mon frère, certes, cela pouvait convenir. Quelques larmes versées m’aideraient peut-être à mieux tolérer l’émotion.

« Stanford. »

J’acquiesçai par la suite d’un sourire tendre. Je n’avais jamais compris la tendance des gens de Londres à se présenter par leur nom de famille. Peut-être était-ce du fait que je  venais d’Irlande et que lorsque je  me présentait selon son nom de famille, c’était au boulot, en tant que Médecin.

« Finnegan Stanford. Enchanté. »

Enchantée, dis-je en le regardant et en tenant fermement mon livre, ce précieux livre, en quelques sortes que j’avais relu et relu à maintes reprises.

« Je prendrais bien un cappuccino... Je vous offre quelque chose ? »

Je me sentais mal-à-l’aise d’accepter l’invitation, puisque je ne savais pas en quel moyen se trouvait mon interlocuteur. Pour ma part, j’étais très aisée et je gagnais ma vie. Toutefois, on m’avait appris à ne pas interpréter et prendre ce qu’on m’offrait sans décliner par politesse. Alors je répondis.

Avec plaisir, merci beaucoup. Agréablement surprise encore.

De cette façon, je marchais à côté de mon interlocuteur. Je pris la peine de sécher quelque peu encore mes larmes afin de m’assurer de ne pas avoir l’air d’avoir pleuré à la face publique du monde puisque nous sortions de «l’ombre de la rangée de livres» afin de nous rendre au distributeur.
Je tâchai ainsi de poser ma question sans avoir l’air indiscrète et malpolie.

Comme ça, que faites-vous à la bibliothèque ? Si je peux me permettre, curieuse comme je suis.
Vous devez être étudiant, si je ne m’abuse?


En fait, il était presque sur qu’il était étudiante. Il avait le visage d’un jeune homme. Aussi jeune que mes internes. Dans tous les cas, il était plus probable à priori  qu’il soit étudiant qu’autre chose puisqu'il était à la bibliothèque. En plus, la plupart des jeunes gens que je connaissais en dehors de la drogue ( de par l’époque d’auparavant) ou bien en dehors du travail, était soit serveur (ou un truc connexe) dans un bar ou dans un restaurant ou bien ils étaient étudiants… Londres était en quelques sorte prospère dans le domaine de la restauration et du divertissement… Peut-être était-je trop cynique ou absolue dans mes à priori ou jugement, mais j’en étais là seulement.
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() message posté Ven 26 Juin 2015 - 10:44 par Invité
the silence isn't so bad
finnegan & emelie-ann
Bien que le blond ait d'abord proposé un café à la jeune femme afin de l'aider à sécher ses larmes, il venait d'avoir une subite envie de caféine et avait surtout réitéré sa proposition par politesse plus que par tentative de réconfort, la demoiselle semblant commencer à se consoler. Les enfants Stanford étaient bien élevés, leur mère leur répétait toujours qu'il ne fallait pas manger quelque chose devant les autres lorsque l'on ne pouvait pas en offrir à tout le monde. Et, si l'égoïsme ne Finnegan l'empêchait de prendre soin des autres, il n'était pas spécialement matérialiste et, contrairement à sa sœur, il avait apprit à partager ses biens.

« Comme ça, que faites-vous à la bibliothèque ? Si je peux me permettre, curieuse comme je suis. Vous devez être étudiant, si je ne m’abuse?
C'est ça, j'étudie à la Guildhall School. »

Fit-il modestement. C'était plus subtil que de lancer directement qu'il était comédien. Si la demoiselle connaissait la Guildhall -ce qui était fort probable, si elle était de Londres-, elle devinerait plus ou moins le genre d'études qu'il faisait. Dans le cas contraire, elle penserait sûrement que ce n'est qu'une université polyvalente parmi tant d'autres. Contrairement à sa sœur, Finnegan avait plus de mal à se vanter de ses talents, de la richesse de ses parents et des nombreux prix qu'il a pu remporter, avec Victoria. Bien qu'il n'ait aucun complexe, pas même sa petite taille, et qu'il n'ait jamais aucune réticence à monter sur scène, il était conscient que, pour la gente masculine, danser, chanter et porter du rose à paillettes était assez mal vu. Ainsi, plus discret, il évitait de s'en vanter comme le faisait perpétuellement sa très chère sœur.

« J'ai un devoir à faire, avec ma sœur. Le dernier devoir de l'année. Mais elle a du mal à travailler en équipe, je vais pas m'en plaindre... »

D'un petit geste du menton, il désigna la petite blonde qui travaillait dur, sur les tables de travail, un peu plus loin. Le cadet Stanford culpabilisait un peu de laisser sa sœur faire tout le travail, mais il savait qu'elle l'enverrait plus ou moins balader s'il lui proposait son aide. Les seuls moments où elle arrivait à travailler avec lui étaient lorsqu'il fallait composer une chorégraphie ou arranger un morceau pour leurs spectacles. Le reste du temps, que ce soit en sport ou dans les études, Victoria avait beaucoup de mal à confier une partie de son travail à ses coéquipiers. Depuis toujours, elle travaillait seule et imposait à son frère les parties de son travail qu'il devait apprendre et présenter. Elle avait toujours eu l'habitude de tout dominer, et de tout contrôler.

Ils arrivèrent finalement aux distributeurs. D'ici, Finnegan ne pouvait plus jeter un œil l'énergumène qui lui servait de sœur afin de vérifier que tout allait bien, mais il ne se faisait pas réellement de soucis. C'était une adulte, et elle avait toujours été plus débrouillarde que lui. Seulement, son fort caractère la poussait souvent à s'attirer des ennuis avec le personnel des établissement dans lesquels elle séjournait et, en restant une journée ici, Finn était sûr que cette tigresse allait inévitablement agacer l'un -ou plusieurs- des employés de la bibliothèque. Comptant machinalement ses pièces une nouvelle fois, le blond lança à la demoiselle.

« Qu'est-ce qui vous fait envie ? »

Il leva lentement les yeux vers le distributeur afin d'y lire les différents choix de café qu'il proposait. Il y en avait un peu moins qu'aux États-Unis, les anglais étant culturellement plus attirés par le thé que part le café, mais il y avait néanmoins un certain panel de choix.  
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() message posté Sam 27 Juin 2015 - 6:45 par Invité
Décidément, ce jeune homme était gentil. Il était certain que je le trouvais ainsi puisqu’il m’avait en quelque sorte consolé. Dans tous les cas, je devais le remercier. Il s’agisait d’en glisser mot quelque part. J’affichais toujours un petit sourire léger et timide. J’avais des cernes sous les yeux, alors j’avais intérêt à sourire quelque peu pour ne pas faire peur à quiconque. Puis, je l’écoutai attentivement. J’étais ce genre de personne. J’avais un bon sens de l’observation et de l’analyse. Je savais deviner les gens. Certes, en ce moment je manquais un peu de bonne posture pour le faire, mais je commençais vraiment à me remettre sur pied.

« Comme ça, que faites-vous à la bibliothèque ? Si je peux me permettre, curieuse comme je suis. Vous devez être étudiant, si je ne m’abuse?
– C'est ça, j'étudie à la Guildhall School. »

Oh !

fis-je d’abord impressionnée. Je n’étais pas de Londres, mais je connaissais cette école reputée. Je lui demandai alors pleine d’entrain me rappelant les souvenirs de lorsque j’étais une jeune étudiante toute emballée par mon choix d’études et par ce que j’entrevoyais de l’avenir grâce à mon choix et ma vision professionnel. Il en avait été de même pour mon choix de spécialité. Certes, en tant qu’étudiante, encore, je savais de par le moment présent, mais aussi par ma veine expérience passée que les travaux et les cours rendaient tout de même perplexe et ambivalent. Cela restait des travaux... du boulot à faire, du temps à prendre et de l’énergie.

Vous faites de la musique ou bien du théâtre? Ça m’interesse dis-je pleine d’enthousiasme. Depuis combien de temps vous y êtes? Sans vouloir être indiscrète...


C’était quelque peu différent d’Oxford. Ou j’avais été diplômée et référée avec quelques honneurs pour mes travaux extérieurs et mon vifs « talents mystérieux », comme certains profs s’amusaient à me le dire et à le mentionner dans mes lettres de références. Ah le bon vieux temps, cela me manquait. Maintenant, j’enseignais par moment à des internes et j’entâmais une deuxième spécialité, avec les enfants, après avoir terminé psychiatrie. Normalement cela faisait peur aux gens, lorsque j’annonçais mon travail. Certes, pour poursuivre la conversation. Je poursuivie en me dégênant.

Pour ma part, je suis pédopsychiatrie, rien à voir avec les arts certes.

« J'ai un devoir à faire, avec ma sœur. Le dernier devoir de l'année. Mais elle a du mal à travailler en équipe, je vais pas m'en plaindre... »

me dit-il...

Umm je vois, alors pendant ce temps vous êtes au prise à faire ma rencontre, c’est assez différent de ce qui doit être rendu comme travail, je suppose. Dis-je pour détendre l’atmosphère et tenter de faire connaissance avec Finnegan.

J’apperçu ainsi en portant mon regard dans la direction qui m’était indiqué. Cette jeune femme me semblait pleine de vie à la vigueur de ces mouvements. Elle semblait toute mignonne également. Je me contentai d’acquiesser poliement et de demander :

Umm oui je vois, quel est son prénom fis-je? Par politesse, mais aussi pour sympathiser.
Je ne cherchai pas à en savoir d’avantage. À écouter ce jeune homme, je voyais bien qu’ils étaient proches. Ils avaient à peu près le même âge d’après mon observation. Cependant, nous étions assez loin pour ne pas en être sure et vouloir le demander pour m’en résoudre.

J’ai un frère cadet en ce qui me concerne, poursuivis-je.

Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à lui ayant effleurer le sujet dans mon esprit par le biais de mon camarade de bibliothèque et y ayant penser quelques minutes auparavant, d’ou la raison de mes larmes. En fait, il était mon centre d’attention depuis enfant, mais encore plus depuis qu’on avait repris contact et qu’il était revenu de la guerre. Il y était pilote et à cause d’une blessure, il ne pouvait plus pratiquer. Il avait donc décidé de venir refaire sa vie ici à Londres. Je l’hébergeais chez moi depuis jusqu’au jour ou je travaillais à l’hopital, entre autre, on m’avait convocqué aux urgences. Mon frère avait fait un AVC et il avait eu besoin de soin neurochirurgique. Cela faisait maintenant 2 semaines qu’il était dans le coma.

Arrivé au distributeur, mon interlocuteur me demanda ce que je voulais. Les Anglais avaient parfois une drôle de façon de s’exprimer. Cependant, cela me charmais plus qu’à l’habitude en ce moment-ci et même habituellement, finalement. Cela faisait mon enchantement pour Londres, quoique l’Irlande, me manquait.  Je lui répondis.

Je prendrais bien un Moka, svp. Fis-je en replaçant timidement quelques mêches rebelles de mon visage.

À condition qu’on jour je puisse vous rendre la pareille fis-je en lui souriant doucement. J’aimerais bien vous remercier de me changer les idées et de me tenir compagnie en pareil cas. Je vous retarde dans vos travaux. C’est indigne, fis-je en lui lançant un clin d’oeil.
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() message posté Sam 27 Juin 2015 - 11:10 par Invité
the silence isn't so bad
finnegan & emelie-ann
Visiblement, la jeune femme semblait connaître la Guildhall. Elle n'était pas aussi prestigieuse que la Juilliard School de New York, dans laquelle les jumeaux Stanford auraient sans doute tenté leur chance s'ils avaient encore habité aux États-Unis, mais elle avait tout de même une certaine notoriété et était plus ou moins connue pour avoir formé un certain nombre d'acteurs et de comédiens londoniens. Les Stanford eux-même, tout comme la plupart de leurs camarades à Guildhall, étaient bercés par des rêves de gloire, de popularité et de paillettes. Tous souhaitaient devenir des acteurs hollywoodiens, des musiciens de renom ou des stars de la pop, peu d'entre eux y arrivaient. Finnegan et sa sœur avaient, eux, l'avantage d'avoir déjà travaillé dans des films et participé à des concours. Ce monde d'hypocrisie et de paraître leur était familier et berçait leur quotidien.

« Vous faites de la musique ou bien du théâtre? Ça m’intéresse. Depuis combien de temps vous y êtes? Sans vouloir être indiscrète...
Du théâtre, principalement. Mais on fait aussi du chant, de la danse...et je me débrouille en piano. Il faut savoir être polyvalent dans le show-biz. »

C'était ce que sa sœur lui avait dit afin de le convaincre de se mettre au piano, il y a dix-sept ans, alors qu'ils n'avaient que six ans et qu'ils savaient tous deux à peine lire et écrire. Elle avait exigé de lui qu'il arrange et écrive des morceaux, et l'avait collé de force sur le piano du salon. Difficile de l'admettre, mais elle avait eu raison. Depuis cette époque, il ne se passait pas un seul jour sans que le petit blond ne chatouille les notes de son cher piano. Il n'était pas un virtuose, se débrouillait beaucoup mieux en chant, en danse et en comédie, mais jouer de cet instrument l'occupait et ne lui déplaisait pas.

Le cadet Stanford esquissa un petit sourire gêné lorsque la demoiselle lui parla de son métier. Il n'était pas vraiment très à l'aise avec les enfants, c'est pourquoi il admirait ceux qui avaient la patience de travailler avec ces petits démons baveux. Finn n'avait pas assez de maturité pour s'occuper d'un enfant, il avait tendance à les ignorer et fuyait lorsque l'un deux se mettait à faire un caprice. Si lui avait été un enfant sage et doux, bien qu'un peu pleurnicheur, il se souvenait du tempérament colérique, exigeant et capricieux de sa sœur...parce qu'elle n'avait pas vraiment changé. Leurs pauvres parents, en mettant au monde des jumeaux, avaient été contraints d'élever l'ange et le diable en personnes. Lorsqu'Emelie-Ann lui demanda le nom de sa sœur, le blond lui répondit poliment.

« Victoria. »

Le regard du garçon s'assombrit légèrement lorsque la demoiselle lui parla de son frère cadet. Il hésitait à lui parler de sa propre fratrie, n'ayant de commun avec son frère aîné que les liens du sang. Les deux garçons, désormais de jeunes hommes, ne s'étaient adressés la parole qu'une seule fois, alors qu'ils étaient plus jeunes, et Finnegan avait encore ce goût amer de rejet en travers de la gorge. Il préférait ne pas se souvenir de son frère aîné. Finn se radoucit cependant assez vite. Il avait, lui aussi, quelqu'un qu'il pouvait considérer comme un frère cadet : son cousin et frère adoptif. Mais il n'avait jamais été aussi proche de quelqu'un qu'il l'était avec Victoria. Il la connaissait par cœur.

« J’aimerais bien vous remercier de me changer les idées et de me tenir compagnie en pareil cas. Je vous retarde dans vos travaux. C’est indigne.
Vous n'êtes pas obligée. Ma sœur ne sait pas diviser les tâches en deux, que vous m’ayez retardé ou non n'aurait rien changé. La preuve : j'étais en train de lire un livre qui n'avait rien à voir avec ce que j'étais sensé faire. »

Le blond mit une pièce dans le distributeur, puis commanda un café Moka pour la jeune femme. Il n'allait pas décliner son offre, ç'aurait été incorrect de sa part, mais il ne voulait pas qu'elle se sente coupable de quoi que ce soit, ou qu'elle pense lui devoir une dette.  
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Anonymous
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() message posté Dim 28 Juin 2015 - 0:55 par Invité
« Vous faites de la musique ou bien du théâtre? Ça m’intéresse. Depuis combien de temps vous y êtes? Sans vouloir être indiscrète...
– Du théâtre, principalement. Mais on fait aussi du chant, de la danse...et je me débrouille en piano. Il faut savoir être polyvalent dans le show-biz. »

Ohh oui et vous aimez beaucoup ce que vous faites? voulais-je savoir. C'était bien le truc le plus important.

Le jeune homme me faisant face faisait donc du théâtre. Je n’étais pas surprise. Enfin, il avait de la classe et il était charmant. Je n’avais jamais pensé faire du théâtre. J’étais une personne plutôt timide et je n’y voyais pas l’intérêt. Bien entendu, j’en avais déjà fait. En parascolaire ou à l’orphelinat, pour récolter des fonds... Seulement, j’avais détesté mon expérience, car je n’étais pas le genre de personne qu’on mettait et qu’on voulait mettre à l’avant-scène. Je n’avais pas cette joie de vivre ou ce talent pour faire ressentir les émotions.  J’avais plutôt le don d’être un ou CE réceptacle d’émotion. Je ne projetais pas les émotions, je les refoulais, je les comprenais, je les ressentais. Ça me rendait parfois nerveuse, mais j’avais l’habitude maintenant, j’avais un bon sang-froid depuis déjà plusieurs années, étant forcée enfant. Maintenant, ma carrière me forçait à mieux intégrer ce qui en était à ce propos.
Certes, j’étais quelqu’un de froide, de renfermée et de maladroite. À ce qu’on me répétait depuis toujours. Cela était moins pire maintenant, mais plus jeune, j’étais totalement en marge des autres. En fait, je ne savais pas comment me débrouiller socialement et je n’avais pas confiance aux autres. Je me tenais toujours avec des plus vieux et je foirais la plus part du temps. De cette façon, je ne comprenais pas beaucoup les gens qui faisaient du théâtre. Je me demandais pourquoi? Pour se voiler la face, pour ne pas vivre leur vie, pour se prouver quelque chose, pour devenir polyvalent, se dissocier.  Comment faisait-il pour changer d’état d’esprit lorsqu’il n’était pas dans l’état que leur demandait leur rôle à jouer? Comment faisaient-ils pour s’adapter en toute circonstance? C’était un boulot non? À faire pour gagner sa vie, il fallait être efficace… En fait, j’étais de nature cynique quant à la façon que les gens vivaient leur vie et je l’étais encore plus avec mon parcours en psychiatrie et ma théorie à cet égard.  Je savais bien qu’il n’y avait pas de bonnes réponses à mes questions ni même qui puissent me satisfaire. Ce pourquoi, je les laissais tomber et n’en glissait point mots.

Pour ma part, j’aimais travailler à décortiquer et à écouter le malheur des autres. C’était probablement parce que j’aurais voulu être comme ma mère. Une Sainte avec une épaule et une écoute active si paisible et réconfortante. Elle me manquait cruellement et de plus en plus au fur et à mesure que je vieillissais. Je commençais à lui ressembler depuis un moment déjà. Elle était morte à ses 24 ans. À l’âge de mon frère cadet et à l’âge où j’avais été en résidence. Où j’avais commencé à pratiquer mon métier et à devoir être plus à l’écoute des autres. J’avais dû travailler fort pour y parvenir. J’avais su développer jeune un talent pour observer les autres et les deviner, mais pas pour avoir de l’intérêt ou de la sympathie pour eux. Je ne pensais qu’à ma survie. J’avais eu trop d’obstacles pour écarter de mon esprit et de mes préoccupations ma survie.

Pour ce qui était des enfants, je commençais souhaiter en avoir. J’étais remise sur pied depuis des années et je m’impatientais à fonder ma vie. Cependant, je n’avais pas d’autres occupations que mon travail et mes recherches. Je n’avais d’ailleurs jamais été capable d’être dans une relation sérieuse. J’avais trop peur de m’attacher. Je ne demandais que cela, pouvoir me raccrocher à la vie. Outre mon frère cadet, mon chien et mon cheval, je n’avais pas d’affection précise pour quiconque. J’avais bien sûr eu des histoires, des plus sérieuses aussi, mais pas suffisantes pour me voir engager émotionnellement à 100%. En attendant de pouvoir y parvenir et de me laisser convaincre par quiconque, enfin pas n’importe qui, j’avais décidé d’aller en pédopsychiatrie pour être en contact avec les enfants. C’était aussi parce que je croyais avoir un devoir à accomplir dans cette vie. Je voulais faire le bien, rectifier le tir pour des enfants dépourvus de ressources ou qui souffraient. Je voulais prévenir ou bien aussi les guérir de leurs déchirures que bien souvent, qui étaient imposées de par les proches ou parents qui faisaient du mal à leurs enfants. Volontairement ou pas. Enfin, c’était rarement volontaire. Souvent, le malheur, la souffrance et la maladresse se propageait de génération en génération dû à la circonstance ou au manque d’éducation et de soutient, sans oublier.

« Victoria. » me dit-il. C’était un joli prénom.
J’acquiesçai poliment.

Le jeune homme semblait toutefois un peu dans ses pensées lorsque je me mis à parler de mon frère. Peut-être avait interpellé quelque chose de sombre. Enfin, je restai polie.

« J’aimerais bien vous remercier de me changer les idées et de me tenir compagnie en pareil cas. Je vous retarde dans vos travaux. C’est indigne.
– Vous n'êtes pas obligée. Ma sœur ne sait pas diviser les tâches en deux, que vous m’ayez retardé ou non n'aurait rien changé. La preuve : j'étais en train de lire un livre qui n'avait rien à voir avec ce que j'étais sensé faire. »

Je regardai quelque peu le livre qu’il avait traîné avec lui et de lorsqu’il avait interrompu sa lecture. Stephen King. C’était un bon auteur.

Ummm oui, de toute façon comment résister à Stephen King. Je l’aime bien. Fis-je pour étayer la conversation de manière un peu plus générale.

Merci fis-je par la suite en prenant le café que le jeune homme avait pris soin de sélectionner.

J’en pris par la suite une gorgée et rajoutai au fil de notre conversation.
Si je peux me permettre, êtes-vous de Londres fis-je tout simplement.
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