(✰) message posté Dim 31 Mai 2015 - 19:48 par Invité
Now I'm breaking down your door to try and save your swollen face, though I don't like you anymore, you lying, trying waste of space ☇ "Partie en viré avec ta voiture, reviens vite, t'inquiète pas. -Jules. Jules pouffa de rire en entendant la voix de Saphyr sur son répondeur lire le petit mot qu'il lui avait laissé à l'emplacement de ses clés de voiture ce matin. Non mais tu te fous de ma gueule Jules ? J'te préviens t'as intérêt à me ramener ma voiture ce soir sinon... Jules raccrocha avant d'avoir écouté la fin du message vocal. Saphyr survivrait en métro un jour ou deux. Lui le faisait bien tous les jours.
D'ailleurs le feu était passé au vert. Il redémarra tout en enclenchant ses essuie-glaces, car évidemment, il pleuvait et tourna sur sa droite. C'était bizarre de revoir ces rues, celles d'Oxford. Il passa même devant un bar, l'un des premiers dans lequel il avait chanté en public. Et puis non loin il y avait le salon de tatouages où il avait rencontré Jezabel. A quelques rues il se souvenait de cet espèce de diner où lui et elle étaient allés manger, comme une sorte de rencard. Dans le parc non loin il avait passé des heures, à boire et à de défoncer une nuit, il avait appelé Angèle cette nuit-là. Pas pour lui parler, non, il avait même prié qu'elle ne réponde pas. Mais il voulait simplement écouter sa voix sur son répondeur, pour être sûr de ne pas l'oublier, sa petite voix d'enfant. Ah et s'il tournait à droite il y avait l'hôpital, celui où il s'était rendu pour faire le test de compatibilité pour la greffe de foie de son père. Il se souvenait parfaitement du désespoir de Saphyr quand elle avait compris que personne ne voudrait sauver Noah. Et puis Jules se souvenait du jour où son père était mort, qu'il était allé voir son corps sur ce lit d'hôpital, inerte. Il se souvenait avoir attendu l'électrochoc, la prise de conscience, il s'était demandé si ça lui ferait de la peine. Finalement non, rien. Il s'était senti vide d'un coup. Soulagé. La peur l'avait quitté. Ca semblait loin maintenant.
Rapidement cela dit, Jules ne reconnaissait plus les rues. Il arrivait dans les quartiers chics, ceux qu'il n'avait pas eu l'habitude de fréquenter. Il jeta un œil à son portable où il avait noté l'adresse exacte. Il tourna encore à droite. C'était la bonne rue. Il se gara quelques maisons plus loin de sa destination finale, comme une merde à moitié sur le trottoir. Bah oui Jules ne savait pas vraiment conduire pour être honnête. Il n'avait tout simplement pas son permis et se contentait de voler la voiture de son aînée quand il en avait besoin. Restant sur le siège de droite, les mains sur le volant il regarda la maison du numéro 13. Elle était là pas loin, trop près. Le cœur du toxicomane s'emballa. Si bien qu'il fouilla dans la poche intérieure de sa veste pour en sortir une petite boîte métallique. Dedans quelques joints roulés en prévision. Il se l'alluma. Elle était là, il allait la revoir. Ne portant pour l'occasion qu'un foutu t-shirt d’un groupe des années quatre-vingts et une veste en jean accompagné d'un jean pourri qu'il avait depuis ses 17 ans environ Jules eut ce réflexe horrible incroyablement stupide de se regarder dans le rétroviseur. Putain, la tête. Il se passa une main dans ses cheveux pour essayer de les aplatir sur son crâne. Avait-il toujours eut des épis monstrueux et ne s'en rendait-il compte qu'aujourd'hui ? Il soupira vivement et tourna à l'opposé le rétroviseur se trouvant débile. On s'en fou ! Peut-être qu'au fond il voulait juste retarder le moment fatidique. Peut-être qu'il n'était pas encore prêt pour ça.
Il sortie de la voiture, regardant à droite et à gauche avant de jeter son joint à moitié consumé sur le bitume. Le mégot faisait tache sur cette route si propre, Jules n'en avait pas foulé beaucoup, des routes comme ça. Il releva le col de sa veste en jean pour se protéger un maximum de la pluie et avança à grande enjambée vers la maison du numéro 13. Il sauta par-dessus la barrière et s’approcha rapidement du perron, grimpant d’une enjambée les trois marches. Combien de temps ça faisait ? Des semaines, peut-être même un mois. Non, en fait c’était certainement ça. Elle était partie comme ça, l’air de rien, comme si c’était normal. Elle avait disparu de la surface de la Terre comme Jules l’avait fait, quatre ans plus tôt. Et depuis, Jules ressentait ce même manque qu’il avait ressentit à ce moment-là. Parce que sans elle, bordel il n’y arrivait pas. Il ne tournait plus rond. Il était comme une espèce de barque à moitié pourrie qui prend l’eau de toute part. Angie avait été la seule à donner à Jules l’envie de vivre. L’ennui c’était qu’elle pouvait lui retirer cette envie à sa guise. Humiliant hein, stupide. Jules en avait conscience. Il n’avait pas envie d’être ici, de faire le premier pas, d’aller la retrouver. Ca avait simplement été plus fort que lui.
Toc, toc, toc.
Jules recula d’un pas et s’essuya le visage d’un revers de manche. Un bruit de poignée. Alfred. Si, je vous jure, c’était Alfred le majordome de Batman qui était juste devant lui. Jules arqua un sourcil. Salut. Je viens pour Angèle. Le majordome détailla Jules de haut en bas avec le plus grand de tous les mépris. Mademoiselle Angélique se repose. Jules eut une seconde de bug. Non mais il était sérieux lui ? C’est important, alors allez réveiller Mademoiselle Angélique. Alfred fit une petite moue dédaigneuse et acquiesça d’un signe de tête tout en demandant à Jules d’attendre sur le pas de la porte. Jules regarda vers le ciel, il pleuvait des cordes. Il soupira.
Son cœur battait à tout rompre. Il avait l’impression qu’il cognait contre sa cage thoracique et qu’à tout moment ses côtes allaient jaillirent de son torse et s’étaler sur le sol. Jules craqua ses doigts. Pourquoi était-elle partie ? Dans un sens, ça faisait du bien à Jules. Ca lui faisait du bien de se dire qu’après leur rupture elle s’était sentie si mal qu’elle avait dû quitter la ville pour faire le point. Non parce que le timing était parfait, c’était forcément lier à cela. Alors elle était partie, mettre de la distance entre eux semblait être le seul moyen de les séparer, de faire une coupure nette. Sauf qu’elle avait eut la mauvaise idée de confier son plan à Curtis. Et vous savez combien Curtis était con. Lui, dans un vaine espoir de se racheter auprès de son frère était allé lui répéter. Peut-être qu’elle l’avait fait exprès, peut-être qu’elle voulait être retrouvée. Peut-être qu’elle voulait revoir Jules. Quoi qu’il en soit, il était là. Parce que Londres sans Angèle, c’était nul. La vie sans Angèle en règle générale, c’était nul. Ils n’avaient pas le droit de se séparer, pas comme ça. Elle avait le droit de ne plus vouloir sortir avec lui, mais elle n’avait pas le droit de sortir de sa vie. Parce que sa vie à Jules, elle se résumait à Angèle en fin de compte. Elle se résumait à briller dans les yeux de sa belle, la faire sourire, la faire rire, la faire planer à quinze mille pied au-dessus des buildings.
Elle apparu. Et Jules prit une grande inspiration en le voyant. Oui, il respira profondément histoire de paraitre le plus naturel possible. Il l’observa. Elle n’était pas belle. Enfin si, mais pas vraiment. Elle avait l’air de n’avoir pas dormi depuis des jours, ses cheveux étaient différents, même si Jules ne savait pas vraiment pourquoi. C’était la couleur ou la coupe ? Elle sembla surprise. Ca faisait longtemps, n’empêche. La deuxième plus longue séparation entre eux. Bon, la première avait duré pendant quatre ans et celle-ci un peu plus d’un mois. Jules la regardait d’un air neutre. Enfin, il essayait en tout cas. Mais pouvait-il cacher son cœur qui s’était accéléré encore davantage ? Pouvait-il dissimuler sa gorge nouée ? Il plaqua ses cheveux mouillés en arrière, renifla. Il commençait à avoir froid sous cette pluie qui s’abattait de plus en plus fort. Silence. Jules aurait pu saluer Angie, au lieu de ça, il déclara d’un air égal : Si tu voulais vraiment me ressembler, fallait… j’sais pas… t’acheter des t-shirt de rock. Devant l’incompréhension d’Angèle Jules haussa les épaules, esquissa un sourire, et croisa les bras. Il s’appuya sur le côté contre l’encadrement de la porte et s’expliqua : … C’était pas la peine d’emménager à Oxford, comme moi. Bon c’était surtout parce que son père possédait une maison dans cette ville. D’ailleurs, Jules l’ignorait jusqu’à maintenant mais découvrait enfin pourquoi Saphyr et Noah avaient décidé de s’installer à Oxford il y a cinq ans, c’était tout simplement que la famille Powell avait de l’immobilier à leur louer là-bas. Bref. Jules ne savait en réalité pas comment aborder les choses, comme lui parler. Il se sentait mal à l’aise. Tu me laisses entrer ? Demanda-t-il alors, levant les yeux au ciel pour indiquer la pluie.
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(✰) message posté Lun 8 Juin 2015 - 22:08 par Invité
Il était six heures et le réveil n’avait pas eu le temps de sonner, comme tous les matins depuis quelques semaines. J’avais pris l’habitude de me lever tôt, sans bonne raison, c’était simplement comme ça. Il me fallait cependant vingt minutes avant de pouvoir réellement me lever, je restais allongée dans le lit à fixer le plafond, comptant le nombre de poutres qui s’y trouvaient, c’était devenu un rituel stupide, comme le fait de poser le pied gauche en premier et de préférence sur le troisième carrelage en parant de la droite, près du mur. Cela faisait quelques semaines que j’accumulais ce genre d’espèces de TOC et tous les jours la liste grandissait à tel point que même Blake l’avait remarqué. J’avais troqué tous les meubles de ma chambre, absolument tous, contre du blanc, il n’y avait pas une seule autre couleur. Dans l’armoire en revanche, il n’y avait que du noir, même les sous-vêtements étaient tous noirs et j’avais jugé bon de teindre mes cheveux d’une couleur plus foncé que le beau châtain clair qui faisait ressortir mon iris. Tu portes le deuil de quoi Angélique ? il ne passait pas souvent à la maison, mais mon frère était assez malin pour se rendre compte que quelque chose clochait, je ne portais plus de couleur et mon visage s’était assombri, sans compter les kilos que j’avais perdu. Je portais certainement le deuil de l’ancienne Angèle, celle qui avait laissé son ancienne vie comme une merde derrière elle, laissant ses amis, son copain et tout le reste au fin fond d’un loft londonien, à croire que la vie ici était plus belle. Du moins, c’est ce que j’essayais de me faire croire, mais tout prouvait le contraire.
Je marchais dans les ruelles d’Oxford, parapluie au dessus de la tête, Stanislas, le major d’homme, m’avait posé à quelque mètres seulement de mon rendez-vous hebdomadaire, même heure, même endroit et il savait l’heure exacte à laquelle il devait venir me récupérer. Les deux cents mètres qui séparaient le parking du docteur Lehmann étaient une réelle torture pour moi. Il fallait que je veille à toujours marcher de façon totalement symétrique, que la pluie ne touche surtout pas le dessus de mes cheveux, sinon il aurait fallu que je retire le parapluie pour que la pluie mouille le reste des cheveux. Arrivée devant la porte du psychiatre, je me faufilais avec hâte dans le couloir. Peut-être que docteur Lehmann le savait, mais il faisait en sorte qu’il n’y ait personne en même temps que moi dans la salle d’attente, afin que mes angoisses ne soient pas plus graves. Je me retrouvais souvent à des consultations en fin de journée et j’étais toujours assise sur la même chaise au fond de la salle. « Toujours pas de couleur, Angélique ? » Il me connaissait depuis toute petite, il avait donc la permission de m’appeler par mon prénom, c’était lui qui avait diagnostiqué à l’époque mon hyperactivité et mon intellect précoce. Je fixais sa cravate comme à mon habitude, soulignant une nouvelle fois, l’élégance et le charme de cet homme d’une cinquantaine d’année qui soignait sa clientèle avec un professionnalisme sans faille, ce qui valait aux autres personnes qui désirait un rendez-vous, des attentes de plus de deux ans. « C’est un noir un peu plus … Clair. » Il gribouilla quelque chose dans son carnet et arqua un sourcil, il n’allait donc pas insister. C’était notre quatrième ou cinquième rendez-vous et je ne me sentais toujours pas en confiance avec cet homme, bien que je lui avais raconté absolument tous les secrets de ma vie passée à Londres. Il n’a jamais prit le temps de me juger, il m’écoutait, assis sur son grand siège en face de moi, jambes croisées, passant la majeur partie de son temps à m’interroger, me demandant de faire des dessins étranges, comme dessiner une horloge avec l’heure actuelle. « Très bien, tu te rappelles certainement de la conversation que nous avons eu à notre dernier rendez-vous. Est-ce que tu continues à faire attention où tu portes tes pieds sur le sol, à compter les poutres au plafond et interdire l’accès à ta chambre aux femmes de ménages ou quiconque d’autre ? » J’allais difficilement ma salive et je hochais la tête de haut en bas et cependant je ne le regardais toujours pas dans les yeux, j’avais les yeux rivé sur sa cravate et c’est bien quelque chose qui ne changerait pas, je n’osais plus regarder les gens dans les yeux depuis longtemps. Ma voix avait aussi prit un ton bien plus fatigué ces dernières semaines, pourtant je ne lui mentais pas, il n’y avait aucun intérêt à ça. « Parfois j’ai envie de crier et de pleurer, alors je m’allonge sur mon lit et j’arrête de respirer durant onze secondes, pas une de plus, sinon je dois recommencer à zéro. » Je me passais la langue sur les lèvres, afin d’humecter celles-ci, comme à chaque fin de phrase, continuant à ne pas le regarder dans les yeux, un sourire fou en coin. « Je crois que … J’apprends à aimer Blake et Igor un peu plus chaque jour et je ne pense plus à … à tout ces gens de Londres et à toutes ces choses que je faisais. » Il se permit de me couper la parole, me demandant de le regarder, ce que je fis. « Mais à quel prix ? » Deux longues heures de consultations s’était conclues sur un mot, un espèce de diagnostique, un je ne sais quoi qui me caractérisait autrement à présent névrose obsessionnel était sorti de la bouche du psychiatre, c’est donc ce que j’étais devenue, une névrosée avec des TOC, pire qu’un cancer, cette maladie n’avait pas de cure médicamenteuse, j’étais le seule médicament à mon propre mal.
Dans le voiture, le chemin m’avait paru bien long, bien que dix minutes de voiture séparaient la maison du centre d’Oxford, j’avais l’impression d’être dans le véhicule depuis des heures, Stanislas avait tenté une approche, il était le seul à qui j’adressais la parole en dehors de mon père et de mon frère. Mais je n’avais pas répondu, je ne répondrais plus avant longtemps, c’était toujours comme ça après une rendez-vous avec docteur Lehmann, je ne parlais plus durant deux jours.
Allongée dans mon lit, les onze secondes étaient passées et je pris mon ordinateur portable à défaut d’avoir un téléphone, pour rechercher exactement ce que le maux qui me caractérisait à présent était vraiment, mais je n’eus pas le temps de faire plus de recherche, le major d’homme frappait à ma porte. « Quelqu’un désire vous voir, il dit que c’est important. » Je ne dis rien, acquiesçant de la tête, qui pouvait bien venir me rendre visite ? Etait-ce peut-être une erreur ? Comme il était difficile pour moi de parler avec qui que ce soit, je ne demandais pas plus de détails à Stanislas, le laissant me guider jusqu’à la porte d’entrée. Arrivée à quelques mètres de celle-ci, je me stoppais net, avant de continuer mon chemin, sans comprendre vraiment pourquoi mes jambes continuaient à s’approcher de l’entrée. « Y’a t’il un problème mademoiselle ? » Je regardais Stanislas, lui faisant un signe négatif de la tête, il s’en alla donc, me laissant avec mon invité. Alors que le problème en fait était en face de moi, mais pour ne pas alarmer toute la demeure et les petites mains qui bossaient pour le grand Igor, je niais le problème. Problème qui soit-dit en passant, avait fait des kilomètres pour venir me trouver. « Si tu voulais vraiment me ressembler, fallait… j’sais pas… t’acheter des t-shirt de rock. » En moins de quelques secondes il avait remarqué que je n’étais plus que l’ombre de moi-même. Cependant ça blague à deux francs ne me fit pas rigoler, je continuait à le fixer de façon stoïque, pourquoi fallait-il que nos vieux démons viennent toujours frapper à notre porte ? Il continuait à parler, mais la seule chose que je ne pouvais pas m’empêcher de regarder c’était le collier qu’il portait autour de son cou, et le tatouage qui trônait derrière son oreille. La seule chose des deux que je n’avais pas réussi à retirer de mon corps c’était le tatouage, le collier était enfermé dans la boite blanche au deuxième étage de la bibliothèque dans ma chambre et je dois avouer que c’est Blake qui m’a un peu forcé la main. « Je me suis demandé combien de temps Curtis tiendrait le secret. » Je descendis mes yeux vers le creux de ses coudes, à croire que porter des t-shirt et avoir le creux des coudes violacé ne lui posait aucun problème, ça allait avec son image de bad boy, plus les semaines avaient passées et plus ça devenait foncé, non ?
S’il me soufflait dessus il pouvait très facilement me casser, j’étais devenue aussi instable psychologiquement que physiquement, mais qu’est-ce que ça coutait d’aimer Blake et Igor ? Certainement pas celui de la souffre que j’endurais dans ce lieu, mais il fallait que je m’accroche à la seule idée que me faisait encore me nourrir tous les jour pour continuer à porter mon corps : La fierté d’Igor et Blake envers ma personne. Mais en avais-je oublié mon amour propre ? Parce que même si j’étais la plus grande droguée de tout Londres il y a encore quelques semaines, j’étais une femme heureuse et amoureuse. Je secouais la tête, après m’être perdue dans mes pensées. « Très bien, rentres. » Je voyais bien que Stanislas regardait d’un mauvais œil l’invitation que j’avais faite à Jules, mais je savais bien que Igor et Blake étaient en Suisse en ce moment même, à Genève pour être exact, ils signaient des contrat par dizaines, alors ce soir la maison m’appartiendrait. Une fois arrivée devant la porte de ma chambre, après avoir monté les vingt-huit marches de la maison (oui, je les ai aussi comptées celles-ci), je restais bloquée devant le verrou de alors que la clé était dans la serrure, il me suffisait de la tourner pour y entrer. Je me retournais vers Jules, soufflant fort, comme si j’étais angoissée, me mordillant la joue. Laisser entre quelqu’un dans ma chambre était impensable. « Pour …. Pourquoi t’es là ? J’ai rendue toutes tes affaires à Curtis, il ne reste plus rien. » J’avalais difficilement ma salive et je ne le regardait pas, je ne l’avais pas regardé dans les yeux une seule fois depuis son arrivée à vrai dire, je préférais lui parler en regarder le creux de ses coudes, terriblement impolie, je vous l’accorde.
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(✰) message posté Mar 30 Juin 2015 - 22:04 par Invité
Now I'm breaking down your door to try and save your swollen face, though I don't like you anymore, you lying, trying waste of space ☇ Y a quelque chose qui ne collait pas, Jules n'arrivait tout simplement pas à mettre le doigt dessus pour le moment. Mais depuis qu'il l'avait vu arriver, si propre sur elle et en même temps si faible il sentait que quelque chose avait changé. Enfin, oui, bien sûr, plein de choses avaient changé. De la couleur de ses cheveux, aux fringues qu'elle portait, elle semblait également avoir perdu entre cinq et dix kilos et elle avait un regard vraiment très bizarre. Mais là, tout au fond, autre chose n'était pas normal. Angie avait cessé d'être sa Angie depuis longtemps, ça ne l'empêchait pas de rester la même. En moins gamine, en moins admirative et en plus salope parfois, mais toujours Angie. Là... Jules avait presque l'impression de parler à une autre personne. Enfin, légèrement crispé il attendit sa réaction. Et il attendit encore, car elle ne vint pas. Elle n'avait pas cillé, s'était contentée d'un blocage d'une demi seconde. Puis elle l'avait détaillé. De haut en bas, en large et en travers. Elle avait regardé ses coudes, encore marqués, toujours plus d'ailleurs depuis qu'elle l'avait fait tombé dedans. Elle avait bien compris la signification de ses hématomes qui tâchait les bras maigres d'Abberline. Bah oui, Angie, voilà ce que t'as fait. Oh, il n'a pas l'air malheureux, ni même plus mal en point que d'habitude. Mais tu as injecté un poison dont il ne se débarrassera jamais. Même Jules avait arrêté de trouvé sa mal. Et c'était le pire dans tout ça, arrêter de culpabiliser, arrêter de faire ça de manière festive. Le faire pour passer le temps, le faire pour oublier, le faire par habitude. Ensuite, le regard éteint de la jolie brune s'était attardé sur le collier qui pendouillait éternellement autour du cou du jeune homme. Ce pendentif qu'ils s'étaient tellement de fois échangés, arrachés et puis rendus. Jules le portait encore. Ayant remarqué ce qu'elle regardait, le tatoué ne résista pas à jeter un coup d'oeil. Elle ne le portait plus. Les yeux d'Angèle glissèrent ensuite jusqu'au cou de son ancien amant pour détailler le tatouage calligraphique qui était planté sous son épiderme et qui dessinait harmonieusement son prénom. Angie. Par réflexe, Jules se passa la main dans le cou. Réflexe non réfléchit. Cela sortit tout de même la belle de ses pensées. Et elle répondit d'une voix calme : Je me suis demandé combien de temps Curtis tiendrait le secret. Jules roula des yeux et eu un regard amusé. Ah parce qu'elle pensait encore que Curtis était du genre à garder des secrets ? Ce type faisait toujours l'inverse de ce que l'on attendait de lui ! D'ailleurs, en parlant de ça, Jules ravala une remarque sur le fait que de toutes les personnes de son répertoire, Angèle avait choisit CURTIS. Une explication ? Non, et il n'en espérait même plus. En fait, mieux valait ne pas trop espérer. Tu le connais. fut la seule remarque qui sortit de la bouche légèrement décolorée du camé. Un ange passa. Après cela, Jules demanda l'asile, puisque personne ici présent - et certainement pas le majordome sortie de The Dark Night- ne semblait disposé à lui proposer l'hospitalité. C'est sur un ton très, très conventionnel qu'Angèle l'invita à entrer. Jules arqua un sourcil et pinça légèrement les lèvres mais ne se fit pas prier outre mesure. Dès qu'il passa le seuil de la porte, il eut un petit sourire narquois envers le majordome qui lui regardait avec insistante la maitresse de maison, très certainement choqué de ce qu'il voyait là. Ce fut encore pire lorsque Jules sortit son paquet de cigarette pour en coincer une entre ses lèvres, bien qu'il ne l'alluma pas tout de suite.
Vingt-huit. C'était le nombre de marches qui séparait le rez-de-chaussée du premier étage. Jules les compta, puisqu'il silence de mort planait. Il avait l'impression d'être convoqué dans le bureau de quelqu'un. Il se contentait juste de suivre Angèle dans cette demeure qu'il ne connaissait pas. Et puis, personne ne parlait, c'était oppressant. Il se revoyait parfaitement en train de suivre un surveillant, durant toute sa scolarité, le mener jusqu'au bureau du principal. Oui, c'était le même effet. Et ce n'était pas terrible comme sentiment alors qu'il était en présence d'Angèle. Bah oui, s'il y avait bien une fille qui n'inspirait ni la bonne conduite, ni la formalité c'était Angèle Powell. Alors, tout en grimpant ces vingt-huit marches, les entrailles de Jules se tordaient, se nouaient, s'emmêlaient. Il repensa alors à tous ces soirs, il se revoyait avec tellement de distinction qu'il avait l'impression que c'était hier et en même temps ça paraissait à des années lumières, oui il se revoyait, en train de grimper à la gouttière des Powell pour s'arrêter jusqu'à la fenêtre de gauche du deuxième étage, Angèle la laissait entrouverte dans le temps, il s'y glissait donc et atterrissait sur le parquet. Angèle avait veillé la moitié de la nuit en l'attendant et l'accueillait comme si elle ne l'avait pas vu pendant des années. Ouais, on était loin d'une telle joie. Là, maintenant. Stop !
Jules s'arrêta en même temps que l'hôte de maison. Elle était soudain bloquée devant une porte. Sa main tremblait presque tout en allant vers la petite clé dans la serrure. Jules arqua un sourcil. Bon, ils allaient rester là ou quoi ? Elle était là, soudain paniquée, presque angoissée à l’idée même qu’ils puissent passer le seuil de cette porte. Jules ne comprenait pas vraiment pourquoi. Elle se retourna d’un coup vers lui, tout en prenant soin d’éviter son regard clair, comme elle le faisait depuis son arrivée. Jules ne cherchait pas vraiment à comprendre. D’un côté, ça lui faisait plaisir. La voir mal à l’aise, la voir essayer de paraitre naturel était pour lui le signe irréfutable qu’elle n’y arrivait pas. C’était rassurant de savoir qu’il n’était pas le seul. Enfin, soudain, elle lui dit d’une voix hésitante et tendue : Pour …. Pourquoi t’es là ? J’ai rendue toutes tes affaires à Curtis, il ne reste plus rien. Jules dégluti, lui-même n’était pas certain de le savoir. Et quand bien même, il n’était pas certain de vouloir partager cette information avec elle. Après tout, elle l’avait quitté, avait fendu son cœur, arraché son âme et piétiné sa fierté sur le sol. Non ? Ils avaient vécu un véritable drama de série B tous les deux. Ou bien, quelque chose qui s’en rapprochait. Parce qu’on n’a pas le droit d’être différent tous les deux, c’est comme ça. c’était ça qu’il avait envie de répondre. C’était sans doute ça la vraie raison, ça et le fait que sans elle, il ne tournait plus rond, ou bien si justement, il tournait en rond. C’était ce qu’elle lui avait dit pour lui injecter une dose d’héro dans les veines, c’était ce qui avait fait flancher Jules. Parce que c’était vrai. Ils ne pouvaient pas simplement prendre des routes opposés et faire leur vie tous les deux. S’ils n’étaient pas obligé d’être ensembles, ils ne pouvaient pas pour autant être séparés. Leurs vies étaient trop liées et mélangées pour être séparés. Celle de Jules l’étaient à celle d’Angèle en tout cas. Mais ça, comment lui dire ? Hein, comment lui dire sans avoir l’air d’une lavette ? Alors il garda simplement le silence une ou deux secondes et répondit d’un air entendu. A ton avis ? sur un ton entre l’insolence et le mépris. Ca, ca voulait tout dire. Elle comprendrait.
Et puisqu’elle ne bougeait toujours pas et qu’elle ne comptait pas le faire entrer dans sa chambre, Jules soupira un grand coup : Bon, c’est quoi le soucis ? Y a Knickertamère de planqué sous ton lit ? Bah oui, Jules cherchait les raisons qui poussaient Angèle à les laisser poireauté comme ça et puisqu’elle ne donnait pas de réponse, il prit les devant. Il poussa Angèle sur le côté avec l’épaule et se mit devant la porte. Bah il restera sous le pieu ! finit-il par conclure en tournant la clé dans la serrure. Il ouvrit la porte en grand. Ah ouais, quand même. On se serait cru dans la chambre d’un hosto tellement c’était sinistre là dedans. Et la propreté.. c’était trop, c’était clinique, chirurgical. Jules ne s’y sentait pas à l’aise du tout. Lui habitué à son ambiance underground et rock’n’roll… les seules fois où il avait vu des pièces comme celle-ci, c’était en cellule de dégrisement après ses quelques comas éthyliques. Sympa la déco. Ironisa Jules tout en allant s’asseoir sans la moindre gène sur le bout du lit d’Angèle. Là, toujours sans se préoccuper du visage décomposé de son hôte il alluma la cigarette qu’il gardait entre ses lèvres depuis le pallier et tira une longue taffe. Bon, tu la planques où ta dope ? Dit-il, d’un air le plus naturel du monde. Bah oui, parce qu’il n’y avait pas d’endroit évident dans son champ de vision, mais ça semblait tellement irréel qu’il n’y est rien pour se défoncer que la question paraissait évidente. Parce que c’était comme ça tout le temps entre Jules et Angèle. Tellement répétitif que ça en devenait déprimant. Ils se droguaient avant de faire quoi que se soit d’autres. Jules n’était même pas sûr d’avoir déjà eut une conversation avec Angèle sans être à six milles pieds au dessus du sol. En attendant la réponse Jules tira une autre taffe, faisant tomber les cendres par terre sans même s’en rendre compte. Bon, ils t’ont payé combien toi pour te faire déménager ici et nous faire un remake de « Ma Famille d’Abord » où tout le monde s’aime à Oxford ? Juste histoire de voir si les comptes sont équilibrés entre votre marché et celui qu’ils avaient passé avec Noah et Saph. Bah oui, si Angie était ici, ça ne pouvait être qu’une manipulation de la part d’Igor et Blake. Et c’était pour ça que Jules était ici, parce qu’il devait la sortir de là, pas question de laisser passer quatre années de plus.