"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Que de grâce et de misère. Une consultation de plus. ( Thomas Knickerbadger) 2979874845 Que de grâce et de misère. Une consultation de plus. ( Thomas Knickerbadger) 1973890357
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Que de grâce et de misère. Une consultation de plus. ( Thomas Knickerbadger)

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() message posté Dim 19 Juil 2015 - 0:38 par Invité
Je venais de rentrée sur mon chiffre de travail. Tout était en bordel sur l’étage. J’étais une des plus anciennes sur le département. On manquait également de titulaires, car plusieurs prenaient leurs vacances à ces temps-ci de l’année. Les internes eux, étaient partis à une convention d’information. Il y avait une pile de papiers prioritaires et de consultations en attente. Je rentrai donc dans le secrétariat et j’y vis mon collègue. Je venais tout juste de terminer mon premier café. J’étais en train de replacer ma chemise ainsi que mon Paget lorsque que mon collègue en question m’adressa la parole.

-Bonjour Dre Lenz,

-Bonjour Dre Munger,

-Nous avons une évaluation dans 5 minutes. Je vous assisterai à l’aveugle.

-Oh d’accord, fis-je. À toute suite.

-À votre bureau! Ne soyez pas en retard,
me fit-il en me souriant poliment.

Je n’aimais pas particulièrement travailler avec lui. Je préférais travailler avec mon superviseur de thèse. Je n’avais pas la même approches que plusieurs au département dont Dr Munger. Je préférais travailler et rencontrer mes patients avec un membre de leur entourage proche d’eux. Afin que le suivi et les consultations soient plus effectives dans leur milieu, en dehors de la thérapie. Je pris donc le dossier qui avait été laissé sur le bureau afin que je le consulte.

J’y lis : Thomas Knickerbadger. Ce nom me disait quelque chose… Il n’y avait pas de spécifications quant aux raisons de l’avoir référé ici. Un historique médical peu détaillée. Cela devait être le travail d’une interne. Je m’en voulais de juger de cette façon, mais bon. J’aurais de cette façon à faire un tour d’horizon sur son historique médicale et personnelle en peu de temps.

Nous avions 30 minutes à l’aveugle et j’avais 30 minutes seul avec le patient. Je soupirais déjà. J’avais hâte que les 30 minutes soient passées. Je n’aimais pas le travail du Dr Munger, il ne m’aimait pas non plus. Nous étions certes, les deux seuls sur l’aile aujourd’hui, à cette heure.

Je me dirigeai alors vers le bureau, tâchant de rester impénétrable. Je pris une grande inspiration avant d’ouvrir la porte. Mon collègue était déjà installer dans la salle-miroir d’à côté.

Le patient était déjà installer face au bureau de consultation. Un homme dans la trentaine à première vue.

De cette façon, je m’avançais et tendis ma main au patient afin de la lui serrer. Je sourie délicatement et poliment.

Bonjour, je suis le Dre Lenz. Emelie-Ann. Désolée de vous avoir fait attendre. Fis-je.
Puis je pris place sur mon siège face au jeune homme.

Vous êtes bien Mr. Thomas Knickerbadger, fis-je en prenant soin de regarder dans les yeux le patient.

puis je rajoutai:

Qu'est-ce que je peux faire pour vous?

Habituellement, j'avais un bon contact avec les patients, seulement, je ne savais pas à quoi m'attendre et j'étais nerveuse dans ce cas-ci.
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() message posté Sam 15 Aoû 2015 - 13:12 par Invité
Je pianotai nerveusement des doigts sur le bureau. Cette salle m’ennuyait. J’avais envie d’en sortir. Je ne pouvais plus supporter l’hôpital et sa blancheur. Le manque de nicotine était constant, ingérable, rendant ma voix et mes gestes amères, encore plus que d’habitude, si cela avait un jour été possible. Et puis il y avait la morphine. Cette foutue morphine que j’attendais presque chaque jour, tout en sachant que je détestais lorsque l’on me forçait à dormir. Je serrai les dents. Je n’avais pas besoin d’une addiction en plus, mais dormir, c’était s’échapper. Même si, sous morphine, je ne pouvais pas vraiment parler de sommeil. Simplement un noir complet dans lequel je m’agitais sans me préoccuper de rien d’autre que de moi-même. Un temps d’oubli, simplement. Comme si je m’évanouissais pendant quelques heures. Comme si je mourais pendant quelques heures. Rien de plus, rien de moins : le calme fragile d’un vide noir et infini. Et c’était ce sur quoi je lorgnais le plus à ce jour. J’étais réellement devenu un homme lamentable. Je levai les yeux vers l’horloge, accrochée avec un soin particulier sur le mur me faisant face, seule source de bruit dans la pièce, la pâleur du cadran me donnant mal aux yeux. J’attendis, encore, agacé. Je ne me sentais même pas coupable lorsque je faisais attendre mes étudiants pendant de longues minutes pour une raison quelconque – parfois simplement parce que je voulais profiter de ma cigarette. Mais là, assis sur cette chaise inconfortable, les os grinçant à chaque fois que je daignais esquisser le moindre mouvement, je ne pouvais m’empêcher de ressentir simplement un profond agacement injustifié. C’est pas de leur faute, Tom. T’es pas mourant non plus. J’eus un haussement de sourcil dédaigneux envers le corps médical avant de m’accouder au bureau, le regard sombre et méprisant.

La porte s’ouvrit finalement et je tournai la tête sans afficher la moindre trace de sourire. Il s’agissait d’une femme vêtue d’une blouse blanche et propre, ses cheveux attachés soigneusement en une longue queue de cheval, un dossier dans les bras où je pus lire brièvement mon nom inscrit en lettres capitales, le regard un peu stressé, manquant d’assurance alors qu’elle s’avançait dans ma direction. Elle me tendit la main et je plissai des yeux : « Bonjour, je suis le Dre Lenz. Emelie-Ann. Désolée de vous avoir fait attendre. » Je haussai les épaules avec désinvolture, sans répondre, lui accordant cependant la poignée de mains qu’elle recherchait. Je plissai des yeux. « Vous êtes bien Mr. Thomas Knickerbadger ? » s’enquit-elle finalement en me fixant. « Ouaip. » lâchai-je avec nonchalance, presque agacé de constater que oui, c’était bien moi, c’était toujours moi, ce serait moi à jamais, jusqu’à ma mort. Il y avait des gens, comme ça, condamnés à être eux-mêmes. J’en faisais probablement partie, ça me plaisait de jouer les anti-héros rien qu’en existant sur cette terre.

« Qu’est-ce que je peux faire pour vous ? » conclut-elle finalement, et j’écarquillai les yeux en entendant sa question. Elle était à la fois si banale et si absurde. Tu m’as vu ou tu fais semblant d’être psy ? J’étais maigre, pâle, à moitié endormi, à moitié drogué, à moitié affamé s’il existait une troisième moitié dans ce corps malade, mais tout ce que je voulais, c’était retrouver mon appartement et son odeur de renfermé. Je m’y sentais mieux. Je m’y sentais en sécurité. Alors, ce fut ce que je lui dis, franchement, claquant l’air de ma voix rauque comme un véritable coup de fouet : « Je veux rentrer chez moi. » Je penchai la tête, conscient qu’elle n’allait jamais me dire que, ok, d’accord, la sortie est par ici, suivez-moi. Mais je voulais marquer la couleur de la conversation. Lui dire que je n’étais pas ici par envie, mais bien parce que j’y étais contraint et forcé. « Cependant j’imagine bien que ce n’est pas possible, alors si vous pouviez me trouver un paquet de cigarettes, je vous en serai éternellement reconnaissant. » Je déguisais ma voix avec cette fausse politesse qui avait autrefois fait tout mon charme mais qui aujourd’hui accentuait la nature de mon sarcasme : tu crois que je me fous de ta gueule ? Tu as probablement raison. Je me redressai sur mon siège et m’humectai les lèvres avant de reprendre. « Sauf que je me doute que c’est pas possible non plus. Dommage. Franchement, je sais pas comment vous faites pour travailler avec tant de limites. C’est presque inhumain. » Ironie, désinvolture. Je haussai les épaules à nouveau, fatigué. File-moi de la morphine, ça t’évitera de devoir me parler. Et je dis ça pour toi en vrai.
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() message posté Mer 16 Sep 2015 - 22:03 par Invité
Décidément cet homme aux premiers abords ne semblait pas très commode. Enfin, c’était généralement le cas de la plupart des personnes que je rencontrais dans ce bureau. Je les comprenais toutefois, et ce, surtout après avoir faites leur connaissance. Il me répondit : « Je veux rentrer chez moi. »

Je le regardai tout en restant de marbre. Je lui demandai seulement tout en hochant la tête : « Puis-je savoir pourquoi? ». J’aurais pu rajouter : Est-ce pour vous isoler, vous laisser mourir, mais je ne connaissais pas encore mon patient pas même que son tempérament ni son caractère. Je ne savais pas s’il fallait se montrer empathique ou au contraire le brusquer un peu pour gagner son estime et sa confiance. Je souhaitais vraiment l’aider.

Il me répondit : « Cependant j’imagine bien que ce n’est pas possible, alors si vous pouviez me trouver un paquet de cigarettes, je vous en serai éternellement reconnaissant. »

Je voyais bien que le jeune homme était cynique et qu’il n’appréciait guère être ici et se faire questionnait sur ce qui n’allait pas pour lui. Probablement ne m'appréciait-il pas par la force des choses et le contexte.

Je l’écoutais attentivement. Sans trop chercher quoi lui répondre.
Il me dit finalement :

« Sauf que je me doute que c’est pas possible non plus. Dommage. Franchement, je sais pas comment vous faites pour travailler avec tant de limites. C’est presque inhumain. »

Je lui répondis, en prenant soin de le regarder dans les yeux à la moindre occasion où mon regard pouvait croiser le siens. Je déposai mon cahier de note sur le bureau d’à côté.

« Je peux peut-être m’arranger pour vos requêtes, fis-je. Je crois certes que votre situation, votre souffrance, si vous me permettez de dire cela ainsi, est presque inhumaine et insupportable si je me fie à mon instinct…»

Je pris une pause. Le regardai attentivement. Je n’avais pas une façon comme les autres de m’exprimer, je n’étais pas aussi froide. J’essayais plutôt de rester authentique. J’avais un vécu qui me permettait d’avoir de la compassion pour mes patients, même ceux au fond du gouffre. J’avais aussi des méthodes marginales de m’entretenir avec mes patients et on me laissait faire au département. Une de mes spécialités propres, était de suivre mes patients en consultations accompagné par l’un de leur proche pouvant les soutenir dans leur traitement et démarches.
Nous pouvons aller marcher dans les jardins intérieurs de l’hôpital plutôt que de parler ici. On peut également prendre vos cigarettes dans vos effets personnels.

Vous permettez, je vais faire signe à mon superviseur de nous laissé nous entretenir seul ici.
Je me tournai et fixai donc vers le miroir à notre droite et je montrai mes cinq doigt. C’était un signe que l’on avait entre nous, membre du personnel.

Je pourrai vous laisser partir lorsque j'en saurai d'avantage sur vous, fis-je en lui souriant délicatement.
Mais une chose à la fois, fis-je. Afin de ne pas trop lui mettre de pression.
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() message posté Mar 22 Sep 2015 - 23:25 par Invité
« Puis-je savoir pourquoi ? » Je me penchai en arrière, soulevant de quelques centimètres les pieds de ma chaise et haussant les épaules d’un air étonné. Je me demandai un instant si elle avait déjà entendu quelqu’un lui dire qu’il avait envie de rester entre ces murs blancs et propres qui sentaient les antibiotiques et le produit à vitres. Là, elle pourrait poser une question pareille, elle pourrait avoir une réponse bien plus pertinente que la mienne. J’ai envie de rentrer chez moi car je ne me suis jamais autant ennuyé de ma vie. Car je ne dors pas, pas même lorsque l’on me bourre de cachets pour calmer la douleur, je suis simplement en transition. Car parfois je crise et je me rends compte que je me sens terriblement seul ici. Que je ne suis pas fait pour rester enfermé. Je finis par me dire que j’étais trop sévère. Elle n’avait rien fait, c’était le protocole : la parole comme exutoire psychologique, voilà. Elle était jeune, figée, obligée de rester là et d’écouter mon discours morne et sans intérêt. Elle le  voyait bien, que je n’avais pas envie de rester ici. Que quoiqu’ils fassent, j’allais de plus en plus mal car j’étais de mauvaise volonté avec les médecins. C’était inscrit dans mon code génétique. Mon corps rejetait la guérison. Je rejetais la vie comme s’il s’agissait d’une mode banale que je ne voulais pas suivre. J’étais contre une culture si humaine que j’en devenais trop marginal pour l’être encore. Et ces nuits passées à attendre de m’endormir ou de me réveiller m’avaient fait réfléchir : ne me transformaient-ils pas en quelque chose d’autre ? Quelque chose de terrifiant ?

Elle planta finalement son regard dans le mien : celui-ci n’était pas particulièrement curieux, mais il se révélait très concentré. Bien plus que ces clichés de psys qui ne s’amusaient à vaguement hocher la tête lorsque l’on semblait avoir terminé une phrase. « Je peux peut-être m’arranger pour vos requêtes. Je crois certes que votre situation, votre souffrance, si vous me permettez de dire cela ainsi, est presque inhumaine et insupportable si je me fie à mon instinct … » Je me mordis la lèvre pour dissimuler un sourire amusé. Fie-toi donc à ton instinct, songeai-je. Elle était différente, peut-être un peu hésitante dans ses mots. Elle les choisissait avec un soin propre aux plus jeunes recrues qui voulaient tout bien faire. Peut-être était-elle l’un des vétérans de l’hôpital. J’étais trop fatigué pour tenter de deviner son âge. Mais c’était l’impression que j’avais en la regardant : j’étais un test, une sorte d’expérience. Cela aurait pu me mettre mal à l’aise si j’avais encore été capable d’en avoir quelque chose à foutre. « C’est bien. Je me sens aimé en ces lieux. » Elle fit une pause pleine de réflexion. Son ton n’était pas froid mais pas conciliant non plus. Il était professionnellement détaché. « J’attends vraiment le moment où on va débarquer dans ma chambre pour m’annoncer une bonne nouvelle, parce que cet endroit en manque cruellement. » Je fis la moue. Ce n’était pas comme si j’étais le plus joyeux de tous les hommes. Peut-être que j’allais m’y faire, finalement, et vouloir rester jusqu’aux fêtes de Noël pour profiter de l’ambiance.

« Vous permettez, je vais faire signe à mon superviseur de nous laisser nous entretenir seul ici. » Je haussai machinalement les épaules comme pour lui signifier un fais ce que tu veux désinvolte, mais je me rendis compte ensuite qu’elle mentionnait un superviseur. Elle se tourna vers le miroir et leva la main dans cette direction. Elle était en exercice. J’étais réellement son exercice et cela me crispa. Je serrai les dents alors qu’elle rabattait son regard plissé et interrogateur vers le mien. « Je pourrai vous laisser partie lorsque j’en saurai d’avantage sur vous. » s’enquit-elle et j’écartai les bras avec nonchalance. « Je suis un livre ouvert. » grommelai-je avec ironie, et peut-être même l’ébauche d’un sourire. « Mais une chose à la fois. » commença-t-elle. Sa voix restait calme et mesurée. Elle ne craignait rien, ou bien ne laissait rien paraître. Je penchai la tête, presque intrigué. « Oui ? » Je l’incitais inutilement à poursuivre. « Vous savez, vous perdez votre temps. Il n’y a pas grand-chose à savoir. » Mon ton à moi était insipide. Dénué de toute vitalité, comme si n’importe quelle phrase sortant de ma bouche devait la dissuader de tenter quoi que ce soit. Mais elle était bien obligée. J’étais son exercice. J’étais peut-être sa promotion, même. C’était une fierté que j’acceptais de bon cœur.
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() message posté Lun 12 Oct 2015 - 21:48 par Invité
Je le regardais attentivement. Je ne savais quoi penser et que dire personnellement. Toujours était-il que j’étais au travail et que je devais composer avec mon patient. Il n’était pas mon premier ni le dernier cas désespéré. C’était décidément quelqu’un de taciturne, je ne devais certes pas le juger. J’étais sommes toute pareille. Je refusais l’aide des gens qui voulaient m’aider à l’époque où je me prostituais et prenait de la drogue. Cette époque à laquelle je pensais me faisait frissonner. J’en avais la chair de poule qu’à m’imaginer « l’Emelie » que j’étais autrefois. J’en faisais encore des cauchemars, des éternels cauchemars qui tournaient en rond et qui ne voulaient rien dire de plus que les regrets et la peur que je retirais de cette période froide de ma vie. Je ne voulais jamais plus approcher le gouffre cette façon. Même-si cela consistait à écouter des discours cyniques de patients qui souffraient, cela me rappelait de ne pas replonger. J’avais cette crainte de retourner dans les abîmes de mes plus mauvaises habitudes et dépendances. Je ne consommais plus, mais je serais toujours une personne à risque de développer des dépendances à nouveau.

-« Je peux peut-être m’arranger pour vos requêtes. Je crois certes que votre situation, votre souffrance, si vous me permettez de dire cela ainsi, est presque inhumaine et insupportable si je me fie à mon instinct … » avais-je dis.

Il me dit : -« C’est bien. Je me sens aimé en ces lieux. »
….
-« J’attends vraiment le moment où on va débarquer dans ma chambre pour m’annoncer une bonne nouvelle, parce que cet endroit en manque cruellement. » me dit-il. Il avait un drôle d’air.

« Vous permettez, je vais faire signe à mon superviseur de nous laisser nous entretenir seul ici. » lui avais-je dis, il semblait indifférent ou faire comme si, tout comme…

Du coin de l’œil je vis le jeune homme bouger, avait-il la mâchoire serrer? Pourquoi donc. Je ne savais pas et j’étais trop incertaine.

-« Je pourrai vous laisser partir lorsque j’en saurai d’avantage sur vous. » avais-je dis.

Puis il me répondit : -« Je suis un livre ouvert. » d’un drôle de ton, un ton que je n’aimais pas, mais que je m’évertue à refroigner.

- « Mais une chose à la fois. » avais-je dis.

« Oui ? » fit-il.
....
« Vous savez, vous perdez votre temps. Il n’y a pas grand-chose à savoir. » Qu’il me dit.

Je le regardai perplexe, mais en laissai rien paraître.

Parfois j’avais envie d’énoncer mon vécu pour que mes patients me prennent au sérieux. Je savais qu’ils ne me croyaient souvent pas crédible. Seulement, c’était peu apprécié dans le département. J’en avais pas grand-chose à faire puisque maintenant mes recherches étaient financées, que j’avais des contacts, que j’avais ma fondations, mon poste et que j’entamais ma spécialisation.

Je décidai de jouer franc jeu :

Alors, nous sommes seuls. Je n’ai pas la moindre idée si cela vous confortera plus dans votre malheur ou au contraire, vous rassura. Fis-je en prenant soin d’être plus agressive et sérieuse, mais somme toute calme et délicate.

Puis, je croisai les jambes et les mains que je posai sur mes genoux. Je fixai mon regard dans les yeux de mon patient.

Je suis le Dre Emelie-Ann, je suis psychiatre titulaire adjoint chef au département. Je n’ai plus l’habitude de travailler avec les adultes, car je suis pédopsychiatre principalement cette année.

Et je dois vous avouer que j’ai plutôt du mal avec les formules indirectes pour les problèmes de consommation d’après mon expérience personnelle dans la vie. Je restai vague, mais serrai la mâchoire de sorte qu’on pouvait comprendre en les lignes.

Je pris une pause. Avalai ma salive et pris soin d’avoir l’espace et de ne pas échapper l’occasion de poursuivre mon intervention.

Il n’est pas d’usage d’adapter l’entrevue d’évaluation aux patients, mais je préfère faire cela pour ma part. Rien avoir avec de la gentillesse, je vous assure.

Fis-je pour marquer le ton plus sérieusement encore une fois professionnellement.

Je ne vous retiendrai pas à parler de force c’est certain, mais je sens bien que vous souffrez même-si vous êtes fermé à l’espoir de trouver de l’aide et de vous parler et évidement vous êtes ici, alors il n’y a pas de doute, seulement pas de solutions magiques sans partage et discussion.


! J’oubliais, je doute que vous souhaitiez retourner dans une chambre le temps que le temps passe et qu’on vous accorde un congé de sortie?

Je marquai une pause. Me raclai la gorge.

Enfin je ne voudrais pas être brusque, mais je crois comprendre que vous ne voudriez pas en venir à la prochaine étape…


Je veux dire, si je ne m’abuse… La prochaine fois, peut-être auront-ils à appeler la personne à contacter en cas d’urgence inscrite à votre dossier. Vu votre état, je doute que vous teniez le coup longtemps, je me trompe? Qu’en pensez-vous? Votre avis me serais utile rendu au point où nous en sommes.

Il semblait me tester et je ne voulais pas perdre mon temps et lui faire perdre son temps. S’il ne croyait pas en lui pas même qu’en la thérapie, la consultation et en plus qu’il doutait de moi, rien n’était dans la poche.

Je voudrais bien le faire changer d’idées, mais je ne pouvais pas lui tordre un bras.
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() message posté Ven 30 Oct 2015 - 19:40 par Invité
« Alors, nous sommes seuls. Je n’ai pas la moindre idée si cela vous confortera plus dans votre malheur ou au contraire, vous rassurera. » Je haussai les sourcils et me tournai vers la vitre pour y observer mon reflet. J’avais l’impression d’être en prison, mais ma réaction était peut-être trop extrême. Elle avait un peu élevé la voix mais elle gardait cette douceur compréhensive que les médecins s’acharnaient à posséder pour nous mettre, nous les patients, en confiance. Je clignai des paupières en rabattant mon regard sur celui de mon interlocutrice. « On m’a dit que j’étais insensible une fois. » Je fis la moue, résigné. « Je crois que je m’en fous. » Qu’un autre psychiatre soit derrière la vitre pour observer ce que l’on faisait ne me gênait pas. Cela me faisait ni chaud ni froid, puisque de toute évidence, au bout du compte le résultat était le même : j’avais envie de quitter cet endroit. Elle croisa les jambes et posa ses mains sur ses genoux avec cet air de professionnel passionné qui tombait sur un cas ennuyeux. Elle me fixa et je penchai légèrement la tête, une lueur de défi dans les iris. « Je suis le Dre Emelie-Ann, je suis psychiatre titulaire adjoint chef au département. Je n’ai plus l’habitude de travaille avec les adultes, car je suis pédopsychiatre principalement cette année. » Je la regardai, moqueur. C’était presque ridicule. C’était quoi, une stagiaire ? Je secouai la tête sans répondre. J’étais capable d’être méchant dans des situations pareilles. « Et je dois vous avouer que j’ai plutôt du mal avec les formules indirectes pour les problèmes de consommation d’après mon expérience personnelle dans la vie. » Je relevai le menton et me redressai sur ma chaise, amusé. « On parle de mon expérience personnelle, pas de la vôtre, si ? » rétorquai-je sur un ton narquois. Après tout, mieux valait ponctuer ses phrases plus dignement.  

« Il n’est pas d’usage d’adapter l’entrevue d’évaluation aux patients, mais je préfère faire cela pour ma part. Rien à voir avec de la gentillesse, je vous assure. » Je ricanai sombrement et soupirai. « C’est vrai que vous êtes particulièrement méchante. » glissai-je avec ironie avant qu’elle ne reprenne. Elle le fit très vite cependant. « Je ne vous retiendrai pas à parler de force c’est certain, mais je sens bien que vous souffrez même si vous êtes fermé à l’espoir de trouver de l’aide et de vous parler et évidement vous êtes ici, alors il n’y a pas de doute, seulement pas de solutions magiques sans partage et discussion. » A nouveau, je fis la moue, en miment une approbation. Je préférais prendre son discours au second degré, car quitte à être enfermé là, mieux valait en rire. Je la laissai cette fois poursuivre sans l’interrompre néanmoins. « J’oubliais, je doute que vous souhaitiez retourner dans une chambre le temps que le temps passe et qu’on vous accorde un congé de sortie ? » Je haussai les épaules. « Ai-je vraiment le choix ? » m’enquis-je avec lassitude. Je préférai rentrer chez moi. D’habitude, je n’avais pas besoin de congé pour rentrer chez moi.

« Enfin je ne voudrais pas être brusque, mais je crois comprendre que vous ne voudriez pas en venir à la prochaine étape … » Je fronçai les sourcils, perplexe. Il fallait peut-être m’expliquer ce que c’était que cette prochaine étape avant de prétendre que je ne voulais pas y venir. Tant de résignation me blasait d’avance. « Je veux dire, si je ne m’abuse … La prochaine fois, peut-être auront-ils à appeler la personne à contacter en cas d’urgence inscrite à votre dossier. Vu votre état, je doute que vous teniez le coup longtemps, je me trompe ? Qu’en pensez-vous ? Votre avis me serait utile rendu au point où nous en sommes. » Elle marqua une pause et je ne pus m’empêcher de sourire avec ironie. J’avais presque envie d’éclater de rire, mais mes mâchoires se serrèrent pour m’en empêcher. Je fis tout de même apparaître mes dents derrière mes lèvres pâles. « Ce que j’en pense ? » dis-je en me penchant en avant pour venir m’accouder à la table. « Bah je sais pas. Je suis pas médecin. » J’étais surtout un petit con, oui. « Après il faudrait peut-être m’expliquer ce que c’est que cette prochaine étape avant de prétendre à ma place que je n’ai pas envie de tenter l’aventure. » Je haussai les épaules. « Mais je vous trouve bien défaitiste. A vous entendre, je vais mourir demain. » Je me grattai l’arrière de la nuque avec désinvolture. « Néanmoins vous avez raison, je ne fais pas très attention à moi. Je crois que j’ai oublié ma personne à contacter en cas de besoin. J’ai dû mettre un numéro au hasard. » C’est moi, Tom, et je me fous de tout. « Je pense que vous devriez faire ce que vous avez à faire histoire que je puisse rentrer chez moi au plus tôt, puis retourner à la pédopsychiatrie. Je me sens presque trahi par le corps médical de ne pas être en face d’une professionnelle. » raillai-je avec cynisme. C’était elle qui ne voudrait pas passer à la prochaine étape, en fin de compte.
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() message posté Dim 22 Nov 2015 - 21:24 par Invité

« Je crois que je m’en fous. » me dit-il.

Je lui répondis : D’accord... en laissant ma phrases en suspend.

Il secoua la tête. Je restai circonspecte, mais en gardant mon masque de marbre.

« On parle de mon expérience personnelle, pas de la vôtre, si ? » me dit-il.

C’est à vous de voir si on parle de votre expérience ou si on ne parle pas. Fis-je.;

« Il n’est pas d’usage d’adapter l’entrevue d’évaluation aux patients, mais je préfère

faire cela pour ma part. Rien à voir avec de la gentillesse, je vous assure. » avais-je dis.

Il ria, semblant se narguer de moi.

« C’est vrai que vous êtes particulièrement méchante. » dit-il. Sarcastiquement devait-il être pensais-je...

« J’oubliais, je doute que vous souhaitiez retourner dans une chambre le temps que le temps passe et qu’on vous accorde un congé de sortie ? » avais-je dis.

« Ai-je vraiment le choix ? » dit-il...

« Enfin je ne voudrais pas être brusque, mais je crois comprendre que vous ne voudriez pas en venir à la prochaine étape … » avais-je continué.Il fronça les sourcils.

« Je veux dire, si je ne m’abuse … La prochaine fois, peut-être auront-ils à appeler la personne à contacter en cas d’urgence inscrite à votre dossier. Vu votre état, je doute que vous teniez le coup longtemps, je me trompe ? Qu’en pensez-vous ? Votre avis me serait utile rendu au point où nous en sommes. »

« Ce que j’en pense ? » me dit-il. J’avais l’impression que le ton montait de plus en plus...

« Bah je sais pas. Je suis pas médecin. »

« Après il faudrait peut-être m’expliquer ce que c’est que cette prochaine étape avant de prétendre à ma place que je n’ai pas envie de tenter l’aventure. » avait-il enchaîné un à un. « Mais je vous trouve bien défaitiste. A vous entendre, je vais mourir demain. » continua-t-il de dire.« Néanmoins vous avez raison, je ne fais pas très attention à moi. Je crois que j’ai oublié ma personne à contacter en cas de besoin. J’ai dû mettre un numéro au hasard. » marquait-il de dire.

« Je pense que vous devriez faire ce que vous avez à faire histoire que je puisse rentrer chez moi au plus tôt, puis retourner à la pédopsychiatrie. Je me sens presque trahi par le corps médical de ne pas être en face d’une professionnelle. » me dit-il. Pour en rajouté pensais-je... Il était exaspérant, mais il le savait et ce devait être sa façon de se venger ou de se protéger. À l'époque, j'aurais fait pareil.

Je restai circonspecte. Cet homme était difficile à cassé par confrontation. Je lui répondis.

Pour prendre congé suite à une overdose, après plusieurs fois, nous sommes forcé d’appeler une tierce personne pour venir la chercher lorsque cette personne est remise sur pied et qu’elle est jugé apte à ne plus être un danger pour elle-même ou pour les autres.


...

Je vous dis les grandes lignes. Toutefois, au rythme de votre consommation, il a été jugé inquiétant et vous approcher le cadre du protocole qui veut qu’on se réfère à une personne tierce pour vous laisser sortir. Il est dans votre intérêt de fournir un numéro valide, c’est toujours bon d’avoir des alliés dans la vie qui peuvent certifier de notre sécurité et de notre jugement.

Je pris une respiration.

Nous avons pas d’intérêt à vous garder contre votre gré, tout ce que l’on veut c’est s’assurer de votre sécurité, de votre santé. Dans les deux cas, en ce moment, ça semble compromis. Vous le dîtes vous-mêmes.

Si vous voulez également m’accuser de ne pas être professionnelle, faites comme bon vous semble, c'est moi qui est en charge de votre dossier.

... je marquai une pause, en le regardant droit dans les yeux. En m’efforçant d'être compatissante.

J’aimerais toutefois revenir sur ce que vous m’avez dis et je vous laisse la parole à présent. Nous allons laisser les éléments administratifs de côté.

Pour quelles raisons vous vous sentez trahi par le corps médical?
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() message posté Ven 25 Déc 2015 - 9:45 par Invité
Tout son jeu sur la perplexité me laissait de marbre. Je battais des cils avec autorité et n’affichais aucune expression, mise à part la profonde exaspération qui habillait toujours mes traits. Elle restait muette, prenant le soin de choisir les bons mots alors qu’il n’y en avait pas : tout me paraissait vain, elle en particulier. Je déglutis en haussant les sourcils d’un air hautain. Ce fut à cet instant qu’elle décida de reprendre : « Pour prendre congé suite à une overdose, après plusieurs fois, nous sommes forcés d’appeler une tierce personne pour venir la chercher lorsque cette personne est remise sur pied et qu’elle est jugés apte à ne plus être un danger pour elle-même ou pour les autres. » Je levai les yeux au ciel, agacé par son discours qu’elle semblait avoir appris par cœur depuis qu’elle avait mis les pieds ici. Je m’humectai les lèvres et m’accoudai à la table, les yeux cernés d’ennui. Oui, je sais. C’est bien pour ça que je me fous un peu de toi. Elle avait répondu de manière irritante. Pas tant dans son ton, puisqu’elle gardait à la fois son calme et sa modestie, mais simplement parce que ça n’avait aucun sens. Je lui disais que je m’en moquais éperdument et elle rappelait au bouffon cynique que j’étais les dangers de l’à peu près. Je soupirai. Suite à une overdose. C’était eux qui me bourraient de cachets à présent que j’étais ici. Ne voyait-elle donc pas l’absurdité de la situation ?

« Je vous dis les grandes lignes. Toutefois, au rythme de votre consommation, il a été jugé inquiétant et vous approchez le cadre du protocole qui veut qu’on se réfère à une personne tierce pour vous laisser sortir. Il est dans votre intérêt de fournir un numéro valide, c’est toujours bon d’avoir des alliés dans la vie qui peuvent certifier de notre sécurité et de notre jugement. » Je haussai les sourcils, amusé, avant de laisser échapper un rire narquois. « Ma sécurité et mon jugement ? » Je secouai la tête en m’adossant de nouveau à la chaise et en tentant de calmer les répliques acides qui grondaient dans ma poitrine et qui faisait vibrer mes cordes vocales sans pour autant que je ne laisse échapper le moindre mot. Je penchai la tête d’un air navré : « Je suis un misanthrope. Je peux rentrer chez moi tout seul. Mais puisque ça m’a l’air compliqué, je resterai ici jusqu’à ce que vous, les médecins, en ayez marre. » Et cela allait arriver, car je pouvais être terriblement chiant à la longue, s’il s’agissait de gens que je ne connaissais pas et que je n’appréciais pas particulièrement. J’étais comme ça : un cran en-dessous niveau sociabilité. Je partais toujours du mauvais pied pour voir si mon interlocuteur avait la répartie nécessaire pour me faire changer d’avis sur son compte. Les médecins n’avaient aucune répartie : ils récitaient un discours et le docteur Lenz en était la preuve. « Nous avons pas d’intérêt à vous garder contre votre gré, tout ce que l’on veut c’est s’assurer de votre sécurité, de votre santé. Dans les deux cas, en ce moment, ça semble compromis. Vous le dites vous-même. » J’adoptai un air atterré en l’observant. Quelle perspicacité, bordel. J’étais probablement trop dur avec elle. Elle ne pouvait pas le savoir, que j’étais un pauvre con. « Si vous voulez également m’accuser de ne pas être professionnelle, faites comme bon vous semble, c’est moi qui suis en charge de votre dossier. » Je fronçai des sourcils, agacé par sa remarque. Elle en aurait vite marre, de ce dossier. « Vous êtes pro. Mais pour les gamins seulement. C’est ça qui m’emmerde, vous voyez ? » En vérité, je ne la critiquais pas elle. Je critiquais le système pour lequel elle travaillait. Le système duquel j’étais prisonnier. C’était un terrifiant système.

« J’aimerais toutefois revenir sur ce que vous m’avez dit et je vous laisse la parole à présent. Nous allons laisser les éléments administratifs de côté. » annonça-t-elle finalement et je soupirai, à la fois las et soulagé. « Pour quelles raisons vous vous sentez trahi par le corps médical ? » Je haussai les sourcils et regardai autour de moi d’un air ironique. Je savais que nous n’étions pas seuls. Je savais que mes paroles pouvaient toujours être retenues contre moi, mais j’en étais arrivé à un stade où je m’en moquais éperdument. « Parce que je n’aime pas les médecins. » Je m’humectai les lèvres, conscient de parler à l’un d’eux. Conscient de lui dire que je ne l’aimais pas, elle, alors qu’elle tentait de m’aider depuis notre rencontre. Mais je ne pouvais pas m’empêcher d’être agacé. « Parce que vous soutenez le fait d’être objectifs alors que c’est tout simplement impossible de l'être complètement. Vous êtes humains. Vous jugez, comme tout le monde. » Je me penchai en avant. « Vous êtes en train de me juger, docteure, et je n’aime pas ça. Parce que vous vous cachez derrière des discours administratifs et que vous prétendez vouloir m’aider. » Je haussai les épaules, désinvolte. « Ça ne vous est jamais venu à l’idée que certains d’entre nous n’ont pas envie d’être aidés ? D’être sauvés ? » Je n’aimais pas les médecins car ils étaient compatissants dans leur échec. Car ils s’acharnaient à s’occuper des mauvaises personnes. Qu’ils me relâchent aujourd’hui ou le mois prochain dans la nature, dans la jungle urbaine de Londres, tout cela ne faisait aucune différence : je restais le même, avec ou sans leurs jugements, avec ou sans leurs ordonnances.
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