(✰) message posté Dim 30 Aoû 2015 - 19:32 par Invité
Les plantes ont été soigneusement arrosées, le courrier récupéré et rien n'a été dérangé depuis son départ pour la Grèce. La maison est restée la même. Avec un filé de poussière en plus. Hazel prend tout juste le temps de déballer ses affaires alors qu'elle passe d'une pièce à une autre dans l'immense maison. Un torchon sur l'épaule pour nettoyer les poussière, elle tente tant bien que mal de tenir au creux de ses bras, une poignée de linges à mettre dans la machine à laver. Il fallait que tout rentre dans le tambour, parce qu'elle n'aurait certainement pas le courage de s'en occuper à son retour. Bientôt Jacob serait de retour et il réclamerait à nouveau toute son attention. Elle n'avait donc aucune envie de s'attarder dans des taches ménagères pour le reste de la journée. Ignorant ses doigts tremblants, elle actionne le bouton pour mettre en marche la machine, se laissant submerger par une nausée qui ne vient pas. Elle allait vomir. C'est ça, tout le temps, depuis trois longs jours. Des nausées le matin, des nausées l'après-midi, des nausées le soir. Des spasmes qui la secouent et l'épuisent. A un tel point que la veille, pendant deux longues heures, elle s'était posée devant une vidéo youtube prônant la relaxation et la zen-attitude pour les femmes enceintes. Elle avait espéré que ça fasse des miracles. Mais ça n'avait pas marché. Trop préoccupée par ce qu'elle doit annoncer à Robbie, rien ne réussit à la calmer. Le souvenir de leur séparation repasse en boucle dans sa tête comme pour la narguer, comme pour se moquer. Elle s'imagine alors qu'à l'instant même où il apprendra pour sa nouvelle grossesse, il réagira de la même façon qu'il y a sept ans. Elle s'invente les pires scénarios, croyant que la possibilité qu'il puisse s'en réjouir n'existe pas. Alors, face au miroir, elle commence la série d'exercices ridicules dont parlait la vidéo pour se détendre. Pour se relaxer. Pour le bien du bébé. A nouveau, ça ne marche pas. Alors elle finit toujours par suivre les conseils de Cole et là enfin, elle réussit à s'apaiser. Il n'est pas médecin mais il était nettement plus futé que youtube. Elle pose une main sur son ventre plat, comme si elle tentait de rassurer le bébé. Rajustant inutilement une mèche derrière son oreille, elle sort de la salle de bain, se retrouvant face à sa mère. Elle relève la tête pour observer l'horloge accrochée au mur et comprend qu'il temps pour elle de rejoindre Hammersmith. Elle aurait certainement quelques minutes de retard sur l'heure qu'elle avait donné à Robbie, mais il ne le remarquerait probablement pas. Et pour une fois, elle s'y rendrait en voiture. Parce que sa mère s'était proposée de l'y emmener. Le trajet est relativement court mais il lui paru interminable en écoutant sa mère lui rappeler qu'elle aurait pu s'occuper de son petit-fils tout le temps de sa croisière. Définitivement, elle n'acceptait pas que sa fille fasse à nouveau confiance à Robbie. L'ironie c'est qu'elle n'avait pas encore trouvé le courage de lui parler de sa nouvelle grossesse. A tous les coups, sa mère allait hurler. Devant l'appartement elle toque à la porte alors qu'une nouvelle nausée l'envahit. Ses deux mains se croisent sur son ventre, par-dessus sa robe et elle compte jusqu'à dix pour se détendre. A six, la porte s'ouvre pour laisser apparaître la carrure imposante de Robbie. Partagée entre le soulagement de le revoir et la panique face à ce qu'elle doit dire, elle reste muette quelques secondes. Pas longtemps mais assez pour que ça paraisse suspect. Elle finit par relève son regard marron vers le sien, et ses muscles se détendent aussitôt, chassant les mauvais souvenirs qui l'envahissent depuis son réveil. Pour autant, elle n'oublie pas qu'elle devra lui parler de ce futur bébé. Elle avait décidé que ça serait aujourd'hui. « Je suis pas en retard ? » Peut-être qu'il a prévu des choses pour le reste de sa journée, elle n'en sait rien. Elle sourit faiblement avant de repérer la petite silhouette de son fils qui joue plus loin dans l'appartement. Il met un moment avant de la remarquer, de l'appeler en hurlant, de venir jusque dans ses bras et de lui offrir un câlin. Et soudain, le monde semble s'éclairer, parce que son cœur se réchauffe, parce qu'il n'y a rien de plus innocent que cette étreinte. Parce que c'est exactement ce dont elle avait besoin. « Tu vas bien ? T'as encore grandi. » Accroupie pour être à la hauteur de son fils, elle repousse ses cheveux qui tombent devant ses yeux. Elle sourit à s'en bousiller la mâchoire, en oublie presque Robbie, tant elle est obnubilée par Jacob. Il s'agite, déjà agacé que sa mère touche à sa tignasse. Comme à chaque fois, il veut jouer au p'tit bonhomme. « Ouais. » Il hausse les épaules d'un air détaché, comme si les remarques de sa mère étaient débiles. « Viens voir ce qu'on a construit pour le chat avec Robbie. » Il lui prend la main pour la conduire jusqu'au canapé devant lequel, sur la table, trône un château fabriqué en lego. Il se met à raconter une histoire de chevaliers qu'elle a du mal à suivre mais dont elle écoute les aventures jusqu'au bout. Jusqu'à ce que le petit chaton offert par Solvie sorte de la construction. « Il veut jamais rester dedans. » Il explique ça avant de partir chercher le fuyard. Et Hazel, elle rigole. « Encore désolée pour le chat. On aurait dû le laisser chez ma mère. Il lui a trouvé un nom ? » Elle désigne l'animal qui trottine autour de la table. Il fallait qu'elle s'en excuse pour la millième fois. Parce que les neuf cent premières excuses n'étaient visiblement pas suffisantes. Jacob avait refusé que sa grand-mère s'en occupe et il voulait le montrer à Robbie. Elle s'en était voulue de lui imposer l'animal. Elle se relève enfin alors qu'elle meurt d'envie de s'écrouler sur le canapé pour se détendre. Toute son attention se retourne vers Robbie. « J'espère qu'il t'a pas posé de problème au moins. Le chat hein. Tout s'est bien passé avec Jacob ? »
Invité
Invité
(✰) message posté Mar 1 Sep 2015 - 12:18 par Invité
Robbie n'avait absolument rien prévu pour ses vacances, si ce n'est profité de son appartement en l'absence de sa coloc insupportable, de plus il devait aller jeter un œil sur sa mère malade et n'avait pas voulu quitter la ville. Ce n'est pas comme s'il roulait sur l'or pour partir faire un voyage autour du monde de toute façon. Alors, quand Hazel lui avait proposé de s'occuper de Jacob pendant deux semaines, il avait sauté sur l'occasion, trop content d'avoir la chance de passer du temps avec son fils et qu'Hazel commence à le laisser peu à peu rentrer dans sa vie. Les premiers jours avaient été les plus compliqués, car le petit garçon n'arrêtait pas de poser des questions incessantes au pompier pour lui demander pourquoi c'était lui qui le garder. Robbie avait eu le plus grand mal à ne pas lui révéler la vérité, plus le temps passé, plus il avait l'impression de lui mentir et que Jacob ne lui pardonnerait jamais. Le début des vacances avait été sportif le pompier, pas habitué à s'occuper d'un enfant (et d'un chat) à plein temps, il n'était pas rare qu'il s'endorme comme une masse sur le canapé, cinq minutes après que son fils ait été se coucher. Après ça, il avait fini par prendre son rythme de croisière, entre les différentes activités qu'il avait trouvées et les après midis à jouer au foot au parc. Robbie ne s'était presque pas attendu à ce que les choses se passent aussi bien, certes par moment Jacob réclamait sa maman, mais il avait plutôt bien géré la situation dans l'ensemble. Bon il avait un peu tendance à tout céder à Jacob sans beaucoup lutter, c'est comme ça qu'il s'était retrouvé à passer une journée complète dans un parc d'attraction des alentours de Londres. Le petit avait été inépuisable, le trainant dans absolument toutes les attractions à sensations fortes, Robbie conserverait des souvenirs indélébiles de ces deux semaines avec son fils. Des soirées à mater le football dans le canapé avec les petits plats que Robbie avait préparé, en seulement deux semaines, il commençait à connaître quasiment tous les joueurs du club préféré de son fils. Jacob semblait être une source inépuisable d'informations sur son sport préféré. Si on lui demandait, les vacances étaient passées beaucoup trop vite à son goût, quand Hazel lui avait annoncé à quelle heure elle viendrait le chercher. Robbie s'était mis en marche pour ranger l'appartement de fond en comble, ils étaient beaucoup trop occupés le reste du temps et l'appartement était devenu un vrai champ de bataille sans qu'il ne s'en rende compte. Même Jacob s'était montré coopératif pour l'aider à ranger, bien que Robbie le soupçonnait de vouloir seulement s'assurer qu'il n'oubliait aucun des jeux que Robbie avait pu lui offrir. Après avoir bien travaillé, père et fils s'occupent tranquillement en construisant une "maison" pour le chat. Quand on tape à la porte, Jacob ne bouge pas d'un centimètre et c'est Robbie qui doit se lever pour aller l'ouvrir. Il découvre Hazel, resplendissante comme jamais, sauf que son attitude le met un peu à mal à l'aise, la façon qu'elle a de le regarder sans rien dire. Surtout qu'il ne sait toujours pas comment se comporter avec elle, ils n'avaient pas vraiment eu l'occasion de parler d'eux et il ignorait où ils en étaient. S'il devait la prendre dans ses bras, lui faire la bise ou la complimenter sur son bronzage, même si elle était toujours magnifique à ses yeux, après quelques secondes à l'observer, il pouvait dire qu'elle n'était pas au top de sa forme, mais il mettait ça sur le compte de l'absence de Jacob. Le petit avait dû affreusement lui manquer. « Je suis pas en retard ? ». Robbie secoue tout de suite la tête. « Non, non du tout. ». Pas le temps d'en dire plus que Jacob remarque la présence de sa mère et fonce littéralement sur elle. Instinctivement le pompier s'écarte un peu, reculant dans l'appartement, pour les laisser avoir leurs retrouvailles mère-fils tranquillement. Malgré tout, il les observe discrètement incapable de regarder ailleurs. Comme à chaque fois qu'il pose les yeux sur eux et la relation fusionnelle qu'ils entretiennent, le coeur de Robbie se serre, mais il ne peut s'empêcher de sourire en voyant Jacob si heureux. Pour une fois, il n'avait pas l'air d'avoir trop merdé la situation. Lorsqu'il la traine jusqu'au canapé où se trouve le chat, Robbie en profite pour fermer la porte derrière eux et rester toujours en retrait. « Encore désolée pour le chat. On aurait dû le laisser chez ma mère. Il lui a trouvé un nom ? ». Il lui faut quelques secondes pour comprendre qu'elle s'adresse à lui et que Jacob a quitté la proximité du canapé pour partir à la poursuite du chaton, qui va probablement allait se fourrer dans la chambre de sa coloc où il semblait avoir établi domicile. Robbie fait un signe de main, il n'avait eu aucun problème avec le chat, c'était loin d'être aussi contraignant qu'un chien de toute façon. « J'espère qu'il t'a pas posé de problème au moins. Le chat hein. Tout s'est bien passé avec Jacob ? ». Robbie se met un peu à rigoler en se remémorant toutes les soirées où Jacob s'écroulait dans son grand lit et que le chat venait le rejoindre pour dormir à ses côtés. S'il lui expliquait tous les détails de ses aventures avec le chat et Jacob, ils risquaient d'y passer la soirée. Robbie se rapproche un peu d'Hazel de façon à discuter sans être entendu. « Il s'appelle Croquette, j'y suis dans rien là dedans, il a choisi tout seul. C'est assez perturbant quand tu lui donnes ses croquettes d'ailleurs. Croquettes Croquette... ». Un sourire affectueux se glisse sur son visage, bien que le nom qu'il avait choisi pour son chat était un peu stupide selon lui, il n'avait pas cherché à faire changer d'avis le petit garçon et avait joué le jeu. « En tout cas moi je suis fan, il a fait ses besoins dans le lit de ma coloc, c'est un peu mon héros maintenant. Croquette hein pas Jacob. ». Robbie ne sait pas trop comment évoquer la question de Jacob, il aimerait expliquer à quel point les choses se sont bien passées entre eux, qu'il aimerait pouvoir lui dire qui il est, mais il n'a pas envie de brusquer les choses avec Hazel. De peur qu'elle se braque à nouveau, certes elle lui avait pardonné certaines choses, mais la situation n'était toujours pas très claire entre eux, du rôle qu'il pouvait espérer avoir dans cette famille. Robbie voulait la famille entière, pas seulement Jacob. Sauf qu'entamait cette conversation avec Hazel était beaucoup trop effrayante. « Tout s'est bien passé, bon il va peut-être se plaindre que je lui ai fait manger trop de légumes, mais il a quand même dit que j'avais des super-pouvoirs, que j'arrivais à rendre des trucs dégueulasses, bons. Donc ça doit être bon signe ». Jacob avait fait un scandale monstre en découvrant des épinards dans son assiette un jour, mais il avait vite changé d'avis lorsque Robbie l'avait forcé à gouter un peu. Il avait tellement d'anecdotes à raconter. De comment Jacob avait battu tous les records de sa coloc sur la wii, de la fille qu'il avait croisée au parc plusieurs fois et que Jacob semblait apprécier, de Jacob qui l'avait forcé à faire le tri sélectif et d'autres encore. « Et toi tes vacances de rêve ? ». Bien qu'il n'aurait échangé ses vacances avec les siennes pour rien au monde, Robbie savait qu'Hazel avait eu besoin de vacances, sa réapparition avait été loin d'être facile pour elle ces derniers mois.
Invité
Invité
(✰) message posté Jeu 3 Sep 2015 - 13:05 par Invité
Elle avait appris à vivre sans lui, elle avait appris à avancer, à grandir, à élever un enfant. Toutes ces années, elle avait tenté de l'oublier. Et ça n'avait pas marché. Pas une seule fois. Pas même en rencontrant Clarke qu'elle avait instantanément comparé au pompier. C'était ça le plus triste, finalement, qu'elle n'ait jamais réussi à tourner la page et qu'elle soit toujours autant attachée à lui, à sa présence. Pire, qu'elle en ressente encore le besoin, la nécessité de le voir ou de le toucher, comme l'envie de l'avoir près d'elle. Pas simplement pour une nuit. Et pas juste pour Jacob ou le futur bébé. Sauf qu'ils ne parlent jamais d'eux. Pas même de cette nuit qu'ils ont partagé au début de l'été. Et elle sait que Robbie n'en parlera pas non plus. Pas le premier en tout cas. Alors il fallait qu'elle demande, parce qu'il fallait qu'elle sache si elle pouvait espérer plus, si elle avait encore le droit de le vouloir à ses côtés ou si elle s'imaginait simplement n'importe quoi. Peut-être est-ce le cas, peut-être qu'elle se berce de jolis rêves mais elle n'en sait rien, parce qu'ils ne se disent rien. Et c'est frustrant, pour elle, de ne pas savoir, ni de comprendre. Pour le moment, elle essaierait de se concentrer sur ses retrouvailles avec son fils, sur son retour de vacances et sur les anecdotes que Robbie acceptera de lui offrir. Et c'est étrange de voir Robbie être celui qui a des souvenirs sur Jacob à confier. Pour une fois, c'est lui qui a des choses à raconter, c'est lui qui a partagé des moments drôles ou non avec le garçon et c'est Hazel qui veut savoir. Elle n'est pas dérangée comme elle aurait pu l'être quelques semaines plus tôt. Aujourd'hui, elle accepte. Pas complètement. C'est juste plus facile. « Il s'appelle Croquette, j'y suis dans rien là dedans, il a choisi tout seul. C'est assez perturbant quand tu lui donnes ses croquettes d'ailleurs. Croquettes Croquette... » Il parle du chat, et elle écoute. Elle rit, un peu, trouvant le nom du félin aussi mignon que ridicule. « Croquette ? Je pensais qu'il lui donnerait un nom de joueur de foot. » Petit haussement d'épaules. Ça ne l'aurait pas étonné, parce qu'elle connait l'amour inépuisable de son fils pour le football. Elle l'avait vu tomber amoureux de ce sport le jour où il avait reçu son premier ballon. Il était aussi haut que trois pommes mais il courrait comme un fou derrière le ballon et Hazel se prêtait au jeu assez facilement pour jouer avec lui, elle se souvient. Comme elle se souvient des premiers temps où il a commencé à supporter une équipe, puis à en connaître des détails, des anecdotes, le nom des joueurs et leur carrière. Et ça n'a pas changé. Il n'a pas beaucoup grandi et il court toujours comme un fou. Elle n'est pas certaine que sa passion puisse un jour s'affaiblir, ça fait parti de lui. Alors, donner un nom de joueur de foot au chaton, ça aurait été presque normal. « En tout cas moi je suis fan, il a fait ses besoins dans le lit de ma coloc, c'est un peu mon héros maintenant. Croquette hein pas Jacob. » Cette fois-ci, elle éclate de rire alors qu'elle aurait voulu camoufler ce rire stupide qu'elle a à chaque fois qu'elle se lâche réellement. Puis, en vérité, elle avait fini par l'oublier, cette fille. Cette colocataire qui porte du 37 en escarpins. Elle avait fini par effacer cette information qui l'avait dérangé la première fois. Robbie vit avec une autre femme. « Tout s'est bien passé, bon il va peut-être se plaindre que je lui ai fait manger trop de légumes, mais il a quand même dit que j'avais des super-pouvoirs, que j'arrivais à rendre des trucs dégueulasses, bons. Donc ça doit être bon signe » Elle relève les yeux vers les siens alors que son sourire s'élargit. D'habitude, c'est Cole qui détient les meilleurs arguments pour que Jacob accepte de manger des légumes. Ça ne marche pas toujours mais il sait l'encourager à goûter. Et Hazel prenait instinctivement le parti de Cole dans cette lute. « Et toi tes vacances de rêve ? » Des vacances de rêves, elle ne sait pas. Mais des jolies vacances en tout cas. Elle esquisse un nouveau sourire avant de prendre place sur le canapé sans même le lui demander. Ses jambes ne la tiendraient plus très longtemps. Au moins, sa nausée a fini par disparaitre. « C'était beau. Pleins d'escales, j'aurais voulu tout visiter. Et Solvie et Cole ont semblé heureux. C'est le plus important. » Elle a encore du mal à tenir la conversation, après tout, la seule chose à laquelle elle pense, c'est la façon dont elle va lui dire pour le bébé. Elle hésite à parler encore de Jacob, impatiente qu'il lui en raconte plus sur leurs vacances ou rentrer au cœur du sujet qui la tourmente depuis des semaines. Jacob revient, se plaignant que le chat ne veut pas être attrapé. Il pose son doudou sur les jambes de sa mère avant de repartir dans une pièce. « J'espère que ça n'a pas trop dérangé ta colocataire qu'il soit-là ? » Entre le chat et Jacob, elle a soudainement l'impression d'avoir empiété dans son espace sans avoir pris le temps de voir si ça pouvait poser problème. A lui ou à cette fille. Mais Robbie avait eu l'air heureux lorsqu'elle le lui avait demandé, comme si il n'attendait que ça finalement. « Tu peux t'assoir ? Je voudrais te parler d'une chose importante. » Elle sourit tellement elle s'attend à ce que le garçon surgisse d'un coup pour les accaparer et réclamer leur présence pour jouer ou parler. Alors, sans réfléchir, sa main se pose déjà sur son poignet pour l'encourager à venir s'installer près d'elle. Sauf qu'elle retire aussitôt ses doigts, en se disant qu'elle devrait peut-être préparer le terrain, au moins s'assurer que Jacob n'entende rien. Elle la prend la peluche posée sur ses jambes entre ses mains. Elle esquisse un autre sourire nerveux en voyant l'une des tentacules manque de tomber du reste du corps de la pieuvre. « Il a encore déchiré une tentacule. » Jouant nerveusement avec la peluche, elle se demande si elle doit prendre le temps de s'excuser avant de parler. « Je suis enceinte. » Précipitamment, elle ajoute, alors qu'elle affiche un regard désolé. « J'te demande pardon. »
Invité
Invité
(✰) message posté Ven 4 Sep 2015 - 16:07 par Invité
Pour une fois, il est ravie de voir la jeune femme rire et sourire à ce qu'il raconte, peut-être bien que les choses entre eux étaient à un meilleur stade qu'il ne l'avait imaginé. Parler de Jacob et de Croquette pendant plus longtemps ne l'aurait pas dérangé, mais il s'intéresse quand même à ses vacances pour la forme. Bizarrement, même s'il avait eu Jacob sous les yeux pendant autant de jours, il n'avait pas pu s'empêcher de penser à elle, de se demander ce qu'elle était en train de faire, où elle était, avec qui. C'était quasiment impossible de ne pas être submergé par des souvenirs de la jeune femme, quand une version miniature vous rappelle tellement sa mère dans certaines de ses attitudes ou mimiques. Comme sa façon de commencer à manger la pizza d'abord par la croute avant de s'attaquer au reste. Plus il passait du temps avec lui, plus Robbie tombait raide dingue de Jacob, par moment il était limite un peu gaga. D'ailleurs, Jacob l'avait plusieurs fois regardé un peu bizarrement en lui disant d'arrêter de le fixer tout le temps, c'était plus fort que lui, il avait du mal à le quitter des yeux. « C'était beau. Pleins d'escales, j'aurais voulu tout visiter. Et Solvie et Cole ont semblé heureux. C'est le plus important. ». Robbie sourit de ce qu'elle raconte, tentant de se familiariser petit à petit avec les personnes qui faisaient partie de sa vie, mais avec ces deux-là il n'avait aucun mal. Jacob avait passé son temps à parler d'eux à longueur de temps et Robbie était convaincu qu'ils avaient une influence plus que positive sur son fils, bien qu'il ressentait parfois un peu de jalousie en entendant certaines anecdotes. D'ailleurs, le petit refait son apparition pour repartir aussi vite à travers l'appartement. « J'espère que ça n'a pas trop dérangé ta colocataire qu'il soit-là ? ». C'était bien le dernier de ses soucis, il n'avait même pas pensé à lui demander la permission, après tout elle n'était pas là, ce qu'elle ne savait pas n'allait pas lui faire de mal. « Elle était en vacances. ». Il regrette presque de ne pas lui avoir imposé la présence de Jacob, rien que pour voir les réactions de l'australienne avec un enfant, la connaissant le résultat aurait pu être drôle à voir. Déjà qu'elle pensait que le pompier utilisait toute son énergie pour lui pourrir la vie, elle aurait été capable de lui reprocher d'avoir un enfant juste pour la faire chier. Avec un peu de chance, il aurait peut-être l'occasion de s'occuper de Jacob dans un futur proche. « Tu peux t'asseoir ? Je voudrais te parler d'une chose importante. ». Son sourire disparait aussitôt quand il entend ses mots, en général ils n'annoncent rien de bon. Il aimait moyennement rester assis en général surtout quand c'était pour lui parler de quelque chose d'important. Il préférait de loin qu'on lui annonce cash les choses plutôt que de tourner quinze autour du pot. Néanmoins, il prend place dans le canapé, simplement parce que c'est Hazel qui le demande et pas quelqu'un d'autre. Ses yeux se voilent de tristesse quand elle retire sa main de son poignet, comme si ce simple contact physique leur était interdit. Jusque-là il n'avait pas remarqué l'agitation de son ancien amour, mais sa façon de triturer le doudou de leur fils en est une évidence flagrante. Raide comme un piquet, il prend place à côté d'elle, attendant la sentence. Pour qu'elle hésite autant, cela ne doit vraiment rien augurer de bon pour lui. « Il a encore déchiré une tentacule. ». Il déteste ça, sa façon de ne pas entrer directement dans le vif du sujet. Malgré tout il s'apprête à s'excuser pour la peluche, que le chat avait un peu joué avec elle et que l'une des tentacules avait fini par céder. Elle traînait dans un coin de la cuisine d'ailleurs, il avait prévu de la recoudre, mais n'en avait pas encore eu l'occasion. Chez les Callaghans, tout le monde savaient coudre, c'était un talent qu'ils se transmettaient à tour de rôle, pour rafistoler les vêtements qu'ils n'avaient pas les moyens de remplacer ou tout simplement les doudous. « Je suis enceinte. ». Elle a prononcé ces mots tout doucement, mais Robbie a l'impression qu'ils résonnent dans la pièce à l'infini. Il a un peu le tournis et du mal à comprendre ce qu'il se passe. « J'te demande pardon. ». Robbie est pétrifié sur place. Ses pensées s'emmêlent dans sa tête et il n'arrive pas à réfléchir correctement. La pièce lui semble soudainement trop petite, quasiment irrespirable. Il a l'impression de revivre la même scène d'il y a plus de huit ans maintenant quand elle lui avait annoncé être enceinte de Jacob. La situation est différente certes, mais cette révélation est tout aussi bouleversante. « De moi ? ». La question lui échappe presque, il avait un peu de mal à y croire, ils n'avaient passé qu'une seule nuit ensemble. Il entendait déjà Danny ou Andy se foutre de sa gueule en lui proposant de lui apprendre à mettre une capote correctement ou le bassiner avec ses supers spermatozoïdes de compet. Tout est confus, sauf qu'aujourd'hui, il n'est plus ce jeune homme de vingt-deux ans qui devait nourrir et s'occuper d'une ribambelle de frères et sœurs. Il n'était plus aussi flippé de ce qui pouvait arriver. Puis, il ne comptait pas commettre les mêmes erreurs deux fois. Hors de question qu'il la laisse lui échapper une deuxième fois, pas après tous les efforts qu'il avait fait pour réussir à se faire pardonner et faire partie de leur vie à nouveau. « Désolé, c'était con. ». Évidemment que c'était de lui, c'était écrit sur son visage. Leur histoire commune lui donnait toutes les raisons de ne pas être rassurée face à la réaction de Robbie. Il réalise soudainement qu'il ne peut pas la laisser mariner trop longtemps, que ce n'est pas juste pour elle, qu'il ne peut pas lui faire ça. Délicatement, il se saisit de sa main et entrecroise ses doigts avec les siens au-dessus de la peluche de leur fils, tel un symbole. « Je suis là, je vais nulle part, je te le promets. ». Pas besoin de lui poser la question, il savait déjà qu'elle voulait garder l'enfant, il ne lui ferait pas l'affront de lui reposer cette horrible question. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était lui répété sans cesse qu'il ne la quitterait pas cette fois. Il risquait de mourir intérieurement si elle décidait de ne pas le reprendre, qu'elle préférait qu'ils se contentent d'être simplement des parents pour leurs enfants et rien d'autre, mais il le ferait malgré tout. « Tu veux faire quoi pour nous ? ». Il ne voulait pas la faire fuir en s'imaginant des choses trop vites entre eux, mais il avait besoin d'être fixé sur leur relation avant de se lancer là-dedans. Tellement de choses semblaient encore à déterminer, que Robbie en avait mal à la tête, mais un sourire réjoui, épanoui et illuminé était présent sur son visage. « On va avoir un bébé ! ». Il avait simplement besoin de se le dire pour réaliser pleinement, comprenant enfin qu'il n'avait plus autant peur de l'avenir quand un bonheur nouveau semblait lui tendre les bras.
Invité
Invité
(✰) message posté Mer 23 Sep 2015 - 21:21 par Invité
Elle n'a jamais demandé tout ça. Elle n'a jamais souhaité revivre ça, jamais réclamé. Elle n'a jamais espérer se retrouver une nouvelle fois dans cette position si désagréable. Tout ce qu'elle voulait, c'était que les choses s'arrangent avec Robbie et qu'ils se retrouvent. Ils avaient déjà un mal fou à se parler mais voilà que le fossé entre eux allait s'agrandir. Il se creusait sans que personne ne tente de le refermer ou de passer par-dessus. Ni elle, ni Robbie. Pourtant il le fallait parce qu'elle le voulait. Elle ne fait même plus attention à ses doigts qui triturent le doudou de son fils, ni à la couture qui se craque. Tout ce qu'elle entend, c'est Robbie qui lui pose une question débile. Elle a l'impression qu'il s'écoule une éternité entre le moment où elle a parlé et celui où il se décide à prononcer ces quelques mots. De moi. Sa question est injuste. Comme un reproche, comme une accusation dont elle ne comprend pas les fondements. Elle ne répond pas, parce qu'il n'y a rien à répondre. Elle a du mal à le croire. Il lui demande vraiment ça, donnant l'illusion qu'une autre réponse peut exister, qu'un autre homme peut être le père de ce futur bébé. Clark peut-être. Ou un autre. Elle fronce les sourcils, laissant ses mains continuer leur manège avec la peluche. Elle se sent humiliée tout en réalisant qu'il a le droit de penser ça. Il a le droit de croire qu'elle voit un autre homme mais dans ce cas, il la connait mal. Trop mal. Pas du tout peut-être. Elle avait passé son temps à l'attendre. Elle avait passé sept ans de sa vie à pleurer son ancien amour, à l'attendre et à espérer son retour même quand c'était trop tard, même lorsque sa mère lui disait de tourner la page et de l'oublier. Même lorsqu'elle l'encourageait à rencontrer d'autres hommes. Même lorsque Clark lui tenait la main. Clark qui avait arrêté de l'aimer sans qu'elle ne le remarque, Clark qui l'avait abandonné pour des raisons idiotes. « Désolé, c'était con. » Elle hausse les épaules, comme pour lui signifier que ce n'est pas grave. Comme pour montrer qu'il pourrait dire tout ce qu'il veut, elle ne protestera pas. Elle se retient de pousser un soupir. Elle se retient de se lever, blesser dans son amour propre. Elle se retient même de lâcher un petit rire parce que, oui, c'est très con ce qu'il vient de dire. Elle avait toujours cru que son affection pour Robbie se lisait sur son visage encore des années après, que la flamme qu'elle nourrissait toujours pour lui était évidente et impressionnante. Mais apparemment, seul Cole a compris ça. Il prend sa main avec douceur, mêlant ses doigts aux siens sans qu'elle ne l'en empêche. Quelques semaines plus tôt, ce geste l'aurait mise mal à l'aise, ça lui aurait semblé déplacé et inapproprié qu'ils se touchent. Là, ça a quelque chose de rassurant. Mais ça reste bizarre. « Je suis là, je vais nulle part, je te le promets. » Elle s'autorise enfin à sourire, relâchant la pression de ses doigts autour de la peluche de Jacob. Il râlerait de voir que son doudou a été malmené. Par réflexe, elle regarde vers la pièce dans laquelle il est rentré pour voir s'il ne revient pas, s'il n'est pas là, à les écouter. Déjà qu'elle s'attendait presque toujours à ce qu'il lui dise savoir que Robbie est son père, elle paniquerait s'il apprenait de cette manière que la famille allait s'agrandir. « Tu veux faire quoi pour nous ? » Tout ce qu'elle sent, c'est son cœur qui s'emballe. Elle relève les yeux vers les siens et son sourire retombe, un peu étonnée qu'il aborde de lui-même ce sujet. Après tout, ils évitent soigneusement de parler d'eux depuis qu'ils se sont revus. Comme un sujet tabou. Parce que, implicitement, ils ne devaient se voir que pour Jacob et seulement pour lui. « On va avoir un bébé ! » Elle le fixe, pendant une fraction de seconde avant de détourner les yeux. Avec douceur elle vient poser son front contre son épaule pour ne plus avoir à le regarder et se trouver plus proche de lui aussi. Le geste paraît presque naturel, un contact simple comme sa main dans la sienne alors qu'ils évitent tout contact depuis cette nuit au début de l'été. Elle semblait ne pas avoir existé jusqu'à aujourd'hui. Il fallait qu'elle dise ou fasse quelque chose, mais elle n'en a plus la force. Tout ce à quoi elle pense c'est à Jacob. A son petit garçon qui finira par la détester pour les choix qu'elle veut prendre maintenant. Et elle ne voulait pas que ça arrive. Ni maintenant, ni plus tard. « T'es pas fâché ? T'as le droit de l'être. » Il aurait dû l'être, mais il ne l'est pas. Elle le sent sourire, lui qui aurait dû s'énerver. Il est heureux qu'elle soit enceinte. Et c'est bizarre. « Tu sais ce que je veux ? Être avec toi. Mais c'est égoïste de dire ça. » Elle bougonne contre son épaule. Ça ne traduit même pas un centième de ce qu'elle peut ressentir pour lui depuis qu'ils se sont revus. Depuis qu'ils se sont recroisés devant sa maison parce que le détecteur de fumée ne marchait plus. Elle le veut, mais elle voudrait encore plus. Sauf qu'elle n'a jamais été douée pour dire ce dont elle avait envie. Elle avait réussi, l'autre soir, simplement guider par l'envie la plus pressante de se retrouver dans les bras de Robbie. Ça avait été facile. Ça l'est beaucoup moins aujourd'hui. Parce qu'elle se trouve égoïste de penser à ses envies avant de penser aux autres et ce qu'ils désirent. De penser à elle avant de penser à son fils qui déteste un père absent sans savoir que c'est Robbie. Peut-être est-ce un problème, mais elle avait toujours vu les choses de cette manière. Les désirs des autres précéderaient toujours les siens. Et Jacob passerait toujours avant tout le monde, tout le reste. Alors elle relève enfin la tête, croisant les yeux tout gris de Robbie qu'elle a toujours aimé. Elle a un sourire triste en s'imaginant qu'il puisse lui dire ne pas vouloir la même chose, qu'il ne veuille plus d'elle de cette façon. Elle aurait aimé l'embrasser pour lui faire comprendre plus simplement ce qu'elle attendaient pour eux. Mais elle réfléchit encore à ce qu'elle doit faire ou dire. Elle réfléchit encore, encore et encore. Sa petite main se pose sur la jambe de Robbie, jouant avec un bout de son t-shirt mais ça ne suffit pas à cacher sa nervosité. Ça ne fait que montrer sa faiblesse. « J'ai pas envie de te voir uniquement pour qu'on discute des matchs de foot auxquels tu veux emmener Jacob. Et je voudrais que tu rentres à la maison avec nous, mais c'est égoïste aussi, non ? » Envahis par la panique, elle se lève, relâchant sa main et son t-shirt qu'elle tenait toujours. Elle laisse sa main droite venir sur son ventre dans un geste protecteur alors qu'elle se retourne pour observer Robbie. Elle allait devenir folle. « Si c'est pas réciproque ou que t'as une histoire avec ta coloc, dis-le maintenant. On peut se voir que pour Jacob, je suis stupide, c'est très bien comme ça. »
Si cela n'avait tenu qu'à lui, il l'aurait probablement prise dans ses bras pour ne plus jamais la lâcher. Sauf qu'il avait déjà été plus que flippé à l'idée de lui faire mal après sa blessure par balle, cela était la même chose avec cette grossesse, même si elle n'était encore qu'à un stade précoce. Il risquait fort de la traiter comme une petite chose fragile dans les mois à venir que ça lui plaise ou non. Pour l'instant, il se perd dans l'odeur d'Hazel, la même qui avait flotté dans sa chambre après leur nuit passait ensemble, le simple fait de la savoir à côté de lui aussi infime que soit le contact suffisait à le remplir d'une frénésie nouvelle. Cette impression de commencer enfin à vivre, que la simple présence d'Hazel et de Jacob lui offrait des perspectives infinies. Il ne savait pas encore comment cet enfant à naître allait s'intégrer à l'équation, mais cela ne lui fait plus peur. « T'es pas fâché ? T'as le droit de l'être. ». Il secoue silencieusement la tête, presque amusé qu'elle choisisse de lui demander ça en premier. Robbie ne se rappelait pas d'avoir été un jour fâché à cause d'elle, il avait été perdu et en colère lors de sa première grossesse, mais il n'avait jamais été fâché contre elle, pas réellement en tout cas. « Tu sais ce que je veux ? Être avec toi. Mais c'est égoïste de dire ça. ». Son cœur manque un battement, puis un second. Il regrette de ne pas pouvoir la regarder, pour être certain d'avoir bien entendu. C'était si soudain, il ne s'attendait pas à obtenir une réponse aussi directe. Tout ce que son cerveau retient c'est qu'il y a une chance d'être un nous à nouveau. Cette confession le laisse sans voix, incapable de formuler le moindre son, parce que ce qu'il vient de réaliser le surprend. Être avec elle était suffisant, c'était la seule chose qu'il voulait vraiment, pouvoir être un père pour Jacob et se réveiller à ses côtés chaque jour. Cette vie de famille idéalisée lui donnait l'impression de se sentir pousser des ailes. Comme si avec eux à ses côtés, il pouvait tout affronter, la maladie de sa mère, le retour d'Isaac, la découverte d'Ivana ou les péripéties de ses frères et sœurs. Il avait la conviction qu'il serait plus fort à leurs côtés. Il redescend vite de son petit nuage quand il aperçoit le regard triste d'Hazel et il est un petit peu décontenancé. « J'ai pas envie de te voir uniquement pour qu'on discute des matchs de foot auxquels tu veux emmener Jacob. Et je voudrais que tu rentres à la maison avec nous, mais c'est égoïste aussi, non ? ». La boule qui lui serre le ventre se dénoue légèrement en entendant ses paroles qu'il n'avait jamais espéré entendre sortir de sa bouche. C'était trop beau pour être vrai non ? Il ne voulait rien de plus que de se réveiller tous les jours à côté d'elle, de préparer le petit-déjeuner pour toute la famille, d'emmener Jacob à l'école. Si c'était ce qu'elle voulait et lui aussi, il ne voyait pas ce qu'il y avait d'égoïste là-dedans ? C'est elle qui fuit le canapé, l'abandonnant avec cette sensation de solitude à la perte de contact physique entre eux. « Si c'est pas réciproque ou que t'as une histoire avec ta coloc, dis-le maintenant. On peut se voir que pour Jacob, je suis stupide, c'est très bien comme ça. ». Sa première réaction est de rire, parce que s'imaginer dans une relation avec Remy est la chose la plus stupide qu'il n'ait jamais entendu, mais elle laisse vite place à la peur. Peur de la perdre à nouveau, peur de laisser cette chance lui échapper. « Hazel... ». Il tente de capter son attention complètement tout en se mettant debout pour la rejoindre, ne supportant pas de voir le fausser entre eux s'agrandir. Les idées s'agitent dans sa tête, devant la force de ce qu'il ressent, il aimerait lui crier tout ce qu'il a sur le cœur, mais sa raison lui rappelle que les petites oreilles innocentes de Jacob ne sont qu'à quelques mètres d'eux. Anéantissant complètement la distance qui les sépare, Robbie se saisit du visage d'Hazel entre ses deux mains. « Tu n'es pas stupide. ». Son ton est ferme et définitif, ne laissant pas de place pour le débat sur cette question. « Je ne suis pas fâché et je veux être avec toi, avec vous tout le temps. Tellement que tu seras contente quand j'irais bosser. ». Il s'aventure à un sourire taquin. Si elle ressent la moitié de ce qu'il peut ressentir pour elle, il doute fortement qu'elle puisse en avoir marre de sa présence. Tout lui paraît absolument confus pour l'instant, cette conversation si soudaine qui lui tombe sur la tête. « Je sais pas comment les choses vont se passer, la seule chose dont je suis sûre c'est que je veux être avec vous pour le découvrir. ». Ses yeux quittent une seconde ceux d'Hazel pour s'attarder sur son ventre arrondi, synonyme de tellement de promesses pour eux. Quand il pense à ce qui les attend d'ici quelques mois, Robbie est submergé par les émotions. Incapable de soutenir son regard pour l'instant, se sentant trop vulnérable, il préfère poser ses lèvres sur les siennes pour l'embrasser, ce qu'il mourrait d'envie de faire depuis qu'elle lui avait annoncé sa grossesse et encore plus quand elle avait avoué vouloir être avec lui. Relâchant enfin son visage, il laisse sa main s'aventurer sur son ventre, là où grandit le fruit de leur amour. « Si ça tenait qu'à moi, je t'aurais pris aux mots et je serai déjà en train de préparer mes sacs. Mais je peux pas vivre dans le mensonge plus longtemps, faut qu'on lui dise la vérité avant d'envisager quoi que ce soit. ». Timidement, Robbie baisse le regard. Il vivait mal de devoir mentir à Jacob, mais également aux gens. Pendant ces deux semaines de vacances, on lui avait souvent demandé s'il s'agissait de son fils, il aurait aimé pouvoir crier au monde que oui Jacob Rose était bien son fils, sauf que la présence de ce dernier à ses côtés avait rendu cela impossible. Alors, s'ils devaient commencer une nouvelle histoire, former une famille, ils devaient commencer sur des bases solides en avouant la vérité à Jacob peut importe sa réaction.
Invité
Invité
(✰) message posté Dim 4 Oct 2015 - 19:01 par Invité
Il rigole et elle se stoppe net, reculant d'un pas face à cette attaque. Elle allait devenir folle, sombrer dans son coin sans que personne ne la remarque. Elle aurait pu rire avec lui si elle avait pu comprendre ce qui était drôle. Mais elle aurait voulu encore plus s'échapper avec son fils pour ne pas subir son rire moqueur. Elle se trouvait incroyablement stupide et le questionner sur ses vacances avec Jacob aurait été une meilleure alternative. Tout aurait été mieux que d'avouer ce qu'elle désirait, que d'avouer qu'elle le désirait lui. Elle s'était acharnée pour ne plus penser à lui de cette façon, pour le chasser de ses pensées, pour que leur relation soit courtoise et simple. Toute sa vie, elle s'était épuisée pour l'oublier mais voilà qu'elle gâchait tout. En entendant Robbie se mettre à rire, c'est tout ce qu'elle pourrait croire. C'est comme entendre les critiques de sa mère à l'infini. Cette voix qui fait encore écho dans sa tête. Sa mère avait toujours aimé juger sa relation avec le pompier, qu'elle qualifiait de simple amourette ou d'un béguin qu'elle oublierait un jour aux côtés d'un homme qui saurait être responsable. Sa mère désapprouvait toutes ses relations. Toutes, ou presque. Il y avait eu Andy, Robbie, maintenant Cole - et ça ne s'était pas arrangé en apprenant son arrestation -, puis Solveig et Clark. Sa mère les avait tous jugé, les uns après les autres et aujourd'hui encore, elle y allait de ses commentaires face au retour de Robbie dans sa vie. Son père était toujours plus discret, peut-être parce qu'il acceptait secrètement. Et malgré tout ça, elle le choisirait toujours. Elle choisirait Robbie contre n'importe qui. Maintenant. Tout le temps. Là, encore, c'est lui qu'elle choisit alors qu'il lui rit au visage sans qu'elle n'en comprenne la raison. Elle garde sa main posée sur son ventre, le laissant s'approcher parce qu'elle le veut. « Tu n'es pas stupide. » Un peu perdue, les lèvres pincées, elle n'en est pas si sûre. Après tout, il a rigolé. « Je ne suis pas fâché et je veux être avec toi, avec vous tout le temps. Tellement que tu seras contente quand j'irais bosser. » Il arbore un sourire amusé, lui qui semble toujours sur la défensive habituellement. Elle laisse ses mains venir encercler son visage, sans bouger, sans protester, presque en manque de ses mains sur sa peau. Elle avait même fini par s'habituer à ce manque dans sa vie. Là aussi, elle aurait voulu l'embrasser mais elle ne fait rien, ça lui paraît étrange, bizarre, comme si elle n'assimilait pas que Robbie voulait la même chose. Il veut mais elle reste inerte entre ses mains. Après avoir passé tant d'années à le désirer, à pleurer son départ et à rêver ses lèvres, son corps et sa présence, elle trouve ça presque insensé qu'il veuille être à ses côtés, lui aussi. Encore plus en sentant ses lèvres contre les siennes, elle s'abandonne dans leur baiser en voulant, égoïstement, toujours plus. Et même ses pensées qui se bousculent dans sa tête ne suffisent pas à l'arrêter. A son contact, elle perdait depuis toujours toute notion de lucidité, s'oubliant totalement et elle aurait aimé que ça ne s'arrête jamais. Pour la première fois depuis longtemps, elle ne réfléchit plus, elle ne pense plus, elle se laisse aller. Et ça lui réussit. Elle ouvre les yeux seulement parce qu'il retire ses mains de son visage pour venir toucher son ventre. Peut-être devrait-elle dire quelque chose, là, maintenant, mais elle reste muette, détaillant l'expression qui s'affiche sur le visage de Robbie. Ça parait si peu réel. « Si ça tenait qu'à moi, je t'aurais pris aux mots et je serai déjà en train de préparer mes sacs. Mais je peux pas vivre dans le mensonge plus longtemps, faut qu'on lui dise la vérité avant d'envisager quoi que ce soit. » Évidemment. Elle secoue la tête, repoussant sa main toujours posée sur son ventre. Alors il va rester ici. Il ne veut pas la suivre. Pas maintenant en tout cas. Elle hoche la tête avec tristesse tout en essayant de se convaincre que ce n'est pas si grave. Il lui rappelle qu'elle doit penser à Jacob en premier. Il lui rappelle que ses désirs sont secondaires et insignifiants. Elle ne refera plus cette erreur deux fois alors qu'elle se reconnaît égoïste pour l'avoir fait maintenant. « Tu as raison. Et si tu préfères garder ton appartement et rester ici, je comprendrais, tu sais. » Il ne la regarde même plus et elle préfère détourner le regard aussi, jouant à nouveau nerveusement avec ses doigts. Il parle de Jacob alors qu'elle sent son cœur bondir comme un fou dans sa poitrine. Son cœur qui ne supporterait pas de voir son fils être triste à nouveau. Pas comme ça. Pas maintenant. Il n'est pas obligé de la suivre ou de vivre avec eux. Il pourrait la blesser, ne plus l'aimer et la quitter. Il pourrait le faire encore et encore, mille fois de suite, elle le laisserait faire, elle le laisserait la blesser et elle continuerait à l'aimer de loin, à le désirer en secret. Elle savait vivre comme ça, elle savait vivre avec cette douleur, ce manque qu'il avait su créer. Mais voir son fils triste, elle n'y serait jamais préparée. Elle ne s'habituera pas à sa peine, ni à ses larmes. « Mais tu veux lui dire maintenant ? » Nouveau coup d'œil vers la porte et sa main revient sur son ventre. La situation semble le faire souffrir. Elle ne peut pas comprendre ce qu'il doit vivre mais elle a mal, pour lui. Elle a toujours eu la sensation d'absorber une partie des malheurs des gens à qui elle pouvait tenir. Ils ont mal, alors elle a mal. Aussi. Avec eux. Pour eux. « Je viens à peine de rentrer. » Elle bougonne. Elle s'agite, trouvant que, d'un coup, les choses vont trop vites, trop loin, sans moyen de ralentir. Avouer un échantillon de ce qu'elle ressent pour Robbie, c'est déjà beaucoup. Mais il n'y a aucun bon moment pour annoncer à Jacob qui est son père. Lui dire maintenant, dans une heure, un, deux ou trois jours, dans un mois ou plus tard, ça ne changera rien. Et elle n'a jamais réfléchi à comment le lui dire. Il n'y a pas de mode d'emploi pour ça. Juste un petit garçon de huit ans qui croit que son père ne l'aime pas et n'a jamais voulu de lui. C'était vrai, à un moment. A un infime moment. A l'époque, elle avait préféré taire les espoirs de son fils, elle avait préféré lui retirer son rêve d'enfant quand il réclamait lui aussi un papa. Elle se rappelle de ses grands yeux gris tout tristes et son air désintéressé avant sa sortie scolaire à la caserne des pompiers. Il avait grandi avec l'idée que son père ne voulait pas porter ce titre. Son père ne voulait pas être son père. Comme un robot, elle recule d'un pas, s'en allant vers la chambre dans laquelle Jacob est rentré. Elle n'a plus envie de parler. Elle reste sur le seuil, discrète et hésitante, le regard tourné vers Robbie. « Elle est sympa ta coloc ? » Elle se sent un peu idiote de demander ça après avoir supposé qu'il ait eu une aventure avec cette fille. « On rentre à la maison ? » Comme aimanté, son regard est déjà posé sur le petit garçon. Apparemment, il n'a pas réussi à rattraper le chat mais il tient son ballon de foot dans les bras. Sa petite main libre se glisse dans la sienne et elle sourit de retrouver le contact de son fils. « On a joué au foot avec Robbie. Il est plus fort que toi. » Il tire sur son bras pour se diriger vers la porte. Sauf qu'ils ne peuvent pas partir, pas maintenant, même si elle le voudrait. Même si elle crève d'envie de protéger son fils de ce qui va suivre. « Mais t'es forte aussi. » Elle rigole en le voyant essayer de la rassurer sur son talent inexistant en football. Et finalement, il relâche sa main, sans qu'elle ne comprenne pourquoi alors qu'il s'en va ouvrir sa valise pour en sortir un maillot. « Je vais être le meilleur et monsieur Walt va être trop fier. » Elle est obligée de lancer un regard désolé à Robbie pour s'excuser. De profiter de ses retrouvailles avec son fils, de ne rien lui dire maintenant. « Vous avez fait quoi d'autre ? »