(✰) message posté Jeu 11 Juin 2015 - 14:43 par Invité
Jo Beauchamp
Elle était différente. Semblable à une rose en plein hiver.
Ta beauté n'égale que ma folie.
Zane recracha la fumée de sa cigarette, la portant une nouvelle fois à ses lèvres. Il coinça le bâtonnet de drogue entre ses dents et regarda autour de lui, passant une main dans ses cheveux bleus. Il était dans le quartier Nord de Londres, en train de flâner sans aucun but en particulier. Les gens vaquaient à leurs occupations, à leur vie monotone. Ils vivaient aux dépens de la société, injuste et cruelle. Cette société remplie d'idéologies, qui les contrôlaient sans qu'ils le sachent. Voilà pourquoi Zane détestait la société : elle ne cessait de mentir, et ne réalisait jamais ses promesses. Pouvait-on dire que le monde était une sacrée merde ? Sûrement.
Il prit la cigarette entre ses doigts longs et fins et continua sa marche. Sa main gauche alla triturer le bas de son T-shirt noir des Rolling Stones et se glissa dans la poche de son jean, tandis qu'il reportait la drogue à ses lèvres. Zane inspira puis recracha la fumée. La fumée, cette brume que l'on ne pouvait attraper. Le jeune homme se souvenait de sa sœur, Violette, qui croyait pouvoir enfermer l'air dans un bocal. À cette époque, elle n'avait que six ou sept ans. Il resta de marbre en repensant à sa famille, qu'il avait quitté. Son père, Aiden Smith, souhaitait le voir reprendre le flambeau. Travailler à l'entreprise familiale. Zane avait refusé ; il préférait être balayeur dans un fast-food plutôt que d'être à la tête d'une grande entreprise. Au final, il est devenu serveur à Londres, et ça lui plaît. Tant qu'il peut se débrouiller sans l'aide de son père, tout lui plaît.
Zane soupira un bon coup, rejetant la tête en arrière. Le soleil réchauffait son visage. Quel jour étions-nous ? Oh, allez savoir. Pour tout dire, Zane s'en foutait. Il coinça de nouveau la cigarette entre ses lèvres, et l'index droit de Zane fut parcouru d'un spasme. Ses sourcils blonds se froncèrent légèrement, alors que les différentes odeurs envahissaient ses narines. L'odeur de la fumée, du café ou encore du parfum. Toutes ces odeurs devraient le dégoûter, mais non ; à croire qu'il s'y était habitué, avec le temps.
« Tu vas finir par tousser. », pensa Zane. À peine quelques secondes plus tard, après une énième bouffée de sa chère drogue, il se mit à tousser comme un charretier. Il plaqua sa main gauche contre sa bouche et se plia en deux, continuant de tousser. Oh, il n'avait pas fumé depuis longtemps, mais de là à tousser... C'était ridicule, non ? Il passa au moins cinq bonnes minutes à tousser, mais ne jeta pas sa cigarette, bien décidé à se détruire de l'intérieur. La nicotine lui faisait du bien, le détendait. Il n'était pas encore accro, mais il fumait à chaque fois que quelque chose le tracassait. Que se passait-il ? Oh, rien d'important. Juste cette société qui ne cessait de les inonder avec sa « bienveillance ». Les gens étaient stupides.
Zane avait le regard fixé sur ses bottes, mais il releva rapidement les yeux. Son regard s'arrêta sur une personne en particulier. Une jeune fille rousse, assez mignonne. Un fin sourire s'afficha sur son visage, alors qu'il avançait vers la demoiselle. Une fois assez proche, il l'appela :
« Salut ! » Un grand sourire se peignit sur son visage, alors qu'il montrait ses dents droites et blanches. Le jeune homme fit tourner sa cigarette entre ses doigts, ne sachant que dire de plus. Il avait juste envie d'aller parler à cette fille. De toutes les personnes présentes en ce lieu, c'est elle qu'il avait choisi. Elle était différente. Semblable à une rose en plein hiver.
(✰) message posté Lun 15 Juin 2015 - 19:36 par Invité
[à coder]
Pfff… Enfin, cette maudite journée était terminée. Bientôt, elle en aurait terminé avec ces examens de lycée à la noix. Clairement, la jeune fille se demandait à quoi ça pouvait bien lui servir. Tout ce à quoi elle s’accrochait, c’était au fait que, à la rentrée, elle serait en fac de lettre pour devenir éditrice. C’était là son souhait le plus cher. Mais où ? Là était la question. Serait-elle de retour à Paris, ou pourrait-elle rester à Londres ? D’une certaine façon, elle savait qu’elle n’avait pas choisi le meilleur moment. Elle était là pour travailler son anglais, certes, mais aussi pour faire la connaissance de son frère ainé. Et depuis un mois et demi qu’elle était là, ses recherches n’avaient pas beaucoup avancé. Bientôt, elle le savait, ses parents voudraient qu’elle rentre en France. Si elle voulait rester en Angleterre, il fallait qu’elle ait son diplôme et qu’elle trouve rapidement une université. Et c’était ce qu’elle avait prévu de faire dès sa sortie de ses épreuves de la journée. D’autant que, maintenant, elle était tout de même plus à l’aise en anglais. Mine de rien, sa rencontre avec Sharona l’avait bien décoincée. Elle avait compris qu’elle ne pouvait continuer longtemps à se raccrocher aux jupons des personnes qu’elle pouvait croiser sur sa route. Grâce à Maja et à Rika, également, elle avait progressé en espagnol, d’autant que la jeune femme lui permettait de parler français pour expliquer les notions qu’elle ne comprenait pas. Ca aidait. Beaucoup. Maintenant, si elle avait toujours son accent à couper au couteau, si elle butait encore sur des mots, des expressions, si elle parlait lentement, au moins parvenait-elle à suivre une conversation et à y participer, surtout. Son professeur d’anglais à Paris aurait été fier d’elle, à n’en pas douter. Bientôt, je serai une vraie londonienne songea-t-elle en souriant.
Son intention première, en sortant de son épreuve du jour, donc, avant été de se rendre dans une des facs de Londres, pour demander un dossier d’admission, mais, avant toute chose, elle comptait bien faire son détour obligé par un starbucks pour y prendre son mocha blanc habituel. Ce n’est qu’en sortant du store qu’elle remarqua un jeune homme aux cheveux bleus s’avançant vers elle. Au départ, elle fit mine de ne pas le calculer, imaginant sans doute que si elle ne le remarquait pas, il passerait son chemin. Mais il s’arrêta devant elle, l’empêchant de passer sans se décaler et lui adressa la parole. Un simple « salut », certes, mais qui décontenança la jolie rousse. Sans doute était-ce dû au sourire qui accompagnait les paroles du garçon.
Les préjugés ayant la vie dure, à voir sa façon de marcher, sa couleur de cheveux, ses vêtements et sa cigarette, elle s’était attendue à voir quelqu’un avec des dents de travers, jaunes, voire avec quelques dents en moins et en tout cas, particulièrement sales, mais il n’en était rien. Le garçon lui offrait un sourire parfait, comme on en voyait dans les magazines. Jo en resta littéralement bouche bée. Ferme la bouche, tu dois avoir l’air ridicule. Et parle, aussi… s’enjoignit-elle.
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