Immature : a word boring people use to describe fun people. ~ Lip

Il fait chaud. Il fait chaud ! IL FAIT BEAUCOUP TROP CHAUD ! Il devrait pas être permis de faire aussi chaud. Ils ont cru quoi là haut ? On ressemble pas à des poulets prêt à être rôtis, faudrait songer à baiser la température. Si ça continue je vais finir complètement déshydraté. C'est l'enfer sur terre. Et le pire ? On est que le 26 juin, je vois pas comment on espère me voir survivre à l'été dans ses conditions. Je devrais porter réclamation tiens. Séjour à la mer obligatoire dès que la température dépasse les 28 degré. Ça devrait même être écrit dans la charte des droits de l'enfant, pour notre bien être à tous. « Phillip, tes cousines sont arrivées ! » La voix de ma mère me parvient du fin fond de la maison et je me laisse tomber mollement à bas du hamac qui supportait ma pauvre carcasse au fond du jardin. D'habitude je mets un peu plus d'énergie à rejoindre les filles quand elle viennent me voir à la maison mais là... pas la force, je transpire déjà bien assez sans avoir couru, je préfère ne pas prendre le risque de voir les dernières gouttes d'eau de mon corps s'envoler en fumer. Le pas traînant je me dirige vers l'entré de la maison où m'attendent MJ et Elliot. Quelqu'un peut m'expliquer pourquoi elles ont l'air toute fraîche et pimpante elles, alors que moi je semble au bout de ma vie ? Y a pas de justice dans ce bas monde. Elles m'aperçoivent avant que je les atteigne et se précipitent vers moi, débordante bien trop d'énergie à mon goût. « Vous savez ce qu’il manque fondamentalement à nos vies ? » Non je ne prends pas le temps de dire les formalités d'usage, bonjour, comment ça va, tout ça, tout ça. Pas le temps de ce genre de connerie entre nous. « L’air conditionné. Je suis entrains de fondre. Genre vraiment. Comme si j’étais un glaçon qu’on avait oublié au soleil. Faudrait qu’on se trouve un congélateur géant pour pouvoir se refroidir. Une chambre froide ! Ça existe ça non ? Ben faudrait qu’on s’en trouve une et qu’on l’installe dans le jardin. Et là on pourrait enfin survivre à l’été. Parce que c’est pas gagné moi je vous le dis ! Je tiendrais jamais trois mois sous ce cagnard. Ou sinon à la place d’une chambre froide, il nous faudrait au moins une piscine. Ouais une grande, belle… piscine… » Attends c’est pas si con que ça ce que je viens de dire. Une piscine ! Roooh comment je suis trop un génie ! « Lip ? » Les gens ne reconnaissent pas mon intellect à sa juste valeur moi je vous le dis !! Et pourtant c’est pas faute d’avoir des idées fantastiques à longueur de journée. Ils doivent être jaloux. Pour ça qu’ils veulent pas reconnaître mon talent. « Lip ?! » la main de MJ s’abat avec violence sur l’arrière de mon crâne.« AÏE ! » Je me frotte la tête, la regardant sans comprendre. « Mais ça va pas la tête ?! » Les deux filles se regardent entre elles comme elles le font parfois. Un regard qui semble vouloir dire " il est con ou il est con lui ? " ou un truc du genre. Et puis après elles finissent toujours par m'expliquer en quoi j'en encore merdé.  « T’étais en train de parler et t’as bugué… Va vraiment falloir que t’apprenne à rester concentrer plus de dix secondes d’affilées tu sais ? » « De une : j’ai pas bugué, je réfléchissais. De deux : Je viens d’avoir une idée de génie… » 

« Mets plusieurs couches ! Il faut que t’appuies plus que ça sinon il y aura des trous ! » Elliot se retourne vers moi en poussant un soupir. Une main sur la hanche, elle me tend le rouleau de gros scotch gris qu’elle était en train d’utiliser.  « Tu veux le faire ? Non, bon ben arrête de critiquer. » Je lève les mains en l’air en signe de paix. « Tu sais, tu devrais apprendre à prendre en compte mes remarques. Tout le monde sait bien que de nous trois c’est moi le cerveau… » Le rouleau de scotch vole dans les airs et j’ai à peine le temps de me baisser pour l’éviter, qu'une brosse à dent en provenance du coin où se trouve M.J vient m'atterrir dans l'arcade.  Ses filles sont d’une violence ! « Tout doux femmes ! » et le rouleau repart dans l’autre sens pour atterrir directement dans la main d'Elliot  « Lip, continue de parler et c’est ta bouche que je vais scotcher au lieu de la porte… » Et voilà la violence de nouveau ! Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter tant de haine ?  « C’est bon vas-y tu peux ouvrir les vannes ! » « T’es sûr ? »  « Lip…. » « D’accord, d’accord, c’est bon, j’ai compris, je te fais confiance! »  « Je préfère ! » Et voilà c’est partie, plus qu’à croiser les doigts pour que ça marche. Lavabo, douche, baignoire, tous les robinets sont tourner à fond et M.J, Elliot et moi en maillot de bain, nous regardons l’eau s’écouler. Combien de temps il faut pour remplir une pièce d’eau ? 

« Phillip ? » Je regarde les filles. Les filles me regardent. On regarde la porte entourée de scotch et l’eau qui remplit la pièce atteignant maintenant le haut de nos chevilles. « Phillip tu es là ? » Je sais pas pourquoi mais ça n’annonce rien de bon… J’ai l’étrange sentiment que Papa ne va pas trouver l’idée de transformer la salle de bain en piscine aussi bonne que j’ai pu la trouver. Allez savoir pourquoi… « Euh… oui ? » « Ouvre la porte s’il te plait. » « Euh c’est-à-dire que… » « Les filles sont avec toi ? » Je les regarde. Pas la moindre idée de quelle est la meilleure réponse à donner. Et apparemment elles non plus parce qu’elles se gardent bien d’ouvrir la bouche. « Phillip est- ce que tes cousines sont là ? » Silence dans l’assemblé. « Phillip répond moi ! » « Euh… mouinon… Pourquoi tu demandes ? » Tâter le terrain avant de tomber dans un piège. « Phillip réponds seulement à la question ! Et ouvre cette porte ! » Ok. Terrain tâté. Meilleure option possible prendre la fuite ! Y a mon instinct de survie qui se réveille. Je me précipite vers la fenêtre en pataugeant dans l’eau. « Phillip c’est quoi ce bruit ? Qu’est-ce que tu fais là-dedans ? Chérie, je crois qu'ils  recommencent ! » « ENCORE ! » V’là la daronne qui se ramène. Alors on se sort les doigts du cul et on sauve ses fesses. J’ouvre la fenêtre et fait de grand signe aux filles pour qu’elles me rejoignent. Mon père commence à donner de grand coup dans la porte. Le temps est compté. « Vite, vite, vite » J’attrape la main d'M.J et l’aide à monter sur le rebord de la fenêtre, avant de faire de même avec Elliot juste au moment où la porte fini par céder. Nous tournons tous les trois la tête d’un même mouvement pour regarder mes parents qui eux regardent leur pieds sur lesquels des trombes d’eaux sont en train de se déverser. Lentement mon père relève les yeux vers moi. On se regarde quelques secondes puis. « VITE ! SAUTEZ ! » Les filles ne se le font pas dire deux fois et bondissent à bas de la fenêtre. Je me précipite déjà pour les rejoindre quand une main impétueuse s’abat sur mon col et me tire en arrière. Je tente de m’accrocher aux rebord mais rien à faire. De l’autre côté mes cousines me regardent l’air paniquées. C’est le moment d’être un homme Lip et d’agir avec honneur et grandeur. « Courez. Courez pour votre vie ! Mon sacrifice ne sera pas vain ! » Leurs yeux se plantent dans les miens, je suis presque sûr d’y voir des larme apparaître, elles m’offrent un dernier signe de la main et part en courant. Elles au moins survivront ! Dommage que je doive mourir si jeune ! Tout ça pour une piscine et un peu d’eau…