"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici the saddest word in the whole wide world is the word almost. / peter 2979874845 the saddest word in the whole wide world is the word almost. / peter 1973890357
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() message posté Mar 28 Juil 2015 - 21:35 par Invité

Peter & olivia — the saddest word in the whole wide world is the word almost. he was almost in love. she was almost good for him. they almost made it. ✻ ✻ ✻ « Comment va ton petit frère ? »  Une boule s’était installée au fond de mon estomac depuis une dizaine de minutes, déjà. J’étais bien incapable de déglutir correctement. Avec application, je refermais le Tupperware que j’avais préparé pour le déjeuner d’Isaac, demain, et me retournai pour le placer dans le réfrigérateur. Mes yeux papillonnèrent entre les différentes étagères pour m’assurer qu’il ne manquerait de rien, puis je refermai la porte. « Lequel ? »  demandai-je alors, entendant presque ma mère s’impatienter à l’autre bout du fil. Je rangeai toute la vaisselle sale au lave-vaisselle, l’intégralité de mon corps répondant à des gestes mécaniques. Je ne réfléchissais pas. Du moins, pas réellement. J’avais passé les quinze dernières minutes à préparer à manger à mon mari, comme pour combler le temps libre qu’il me restait, comme pour m’occuper du mieux que je pouvais. « Bleizian. Clarence est assez grand pour se débrouiller tout seul, »  répondit ma mère. J’esquissai un léger sourire. Je n’en étais pas réellement sûre. Si l’on comparait mes deux petits frères, Bleizian semblait, de très loin, être le plus serein. « Oh, il va bien. Je l’ai emmené une ou deux fois à l’hôpital avec moi. »  Je sortis de la cuisine pour me diriger tout droit vers ma chambre à coucher, récupérant mon sac à main et mon portefeuille qui trainait sur ma table de nuit. Je jetai un vague coup d’oeil à mon reflet dans le miroir, avant de tourner les talons. Je sentis mon coeur raté plusieurs battements, comme s’il continuait d’appréhender ce qui allait se passer, comme s’il ne savait plus comment gérer son anxiété. C’était le cas, au fond. Il ne parvenait pas à gérer. Il ne parvenait pas à mettre de l’ordre dans ses idées. A se dire que tout irait bien. A se détacher, se détacher de ça. « C’est bien, il faut le sortir un peu, »  répondit ma mère. J’esquissai un sourire avant de traverser le salon à grandes enjambées et m’arrêter devant les portes de l’ascenseur privatif. J’enfonçai le bouton d’appel, et presque instantanément, j’entendis les rouages ronronner. « Je ne suis pas de garde ce week-end, je l’emmènerai faire un petit tour dans Londres, »  repris-je d’une voix douce. « Il devrait faire beau, en plus. Je pourrais entrainer les autres avec nous. »  J’entendis presque ma mère sourire au combiné et je pénétrai à l’intérieur de la cage d’ascenseur. Je pressai le bouton du rez-de-chaussée, et les portes se fermèrent devant moi. « Ca serait merveilleux. J’aimerais pouvoir être avec vous, ça me fait vide, ici. Tu pourras prendre des photos ? »  Je sortis de l’ascenseur à l’instant même où il s’ouvrit dans le hall de mon immeuble. J’adressai un signe de tête au concierge, avant de sortir dans les rues de Londres. Ma mère ne se rendait pas compte, non. Elle ne se rendait pas compte qu’elle était sans doute mieux là-bas, à la Nouvelle Orléans. Elle ne se rendait pas compte que ses enfants étaient peut-être tous ensemble mais qu’ils étaient malheureux et incroyablement seuls. Je le voyais dans le regard de mes frères et soeurs. Je sentais leurs auras tristes et fatiguées. Nous n’étions plus que les fantômes de nous-mêmes. « Oui, oui, bien sûr, »  répondis-je cependant en décrétant de rejoindre mon lieu de rendez-vous à pieds. « Et Isaac ? » Sa question ne me surprit pas. Je savais qu’elle lui brûlait la langue depuis l’instant même où elle avait décidé de m’appeler ; j’étais presque étonnée qu’elle ait attendu tant de temps avant de finalement l’énoncer à voix haute. Le passage piéton devant lequel j’attendais passa au vert et je traversai la route. « Il progresse, » répondis-je évasivement. « Il a encore énormément de mal avec certaines choses mais je pense que nous sommes sur la bonne voie. »  C’était ce que je répétais sans cesse. C’était ce que je clamais à chaque fois. Au fond, je ne savais même plus si cela était vrai. Je constatais simplement que nous n’avancions pas à reculons. Peut-être était-ce une victoire, au fond. « Et toi, ma chérie ? Comment tu te sens dans tout ça ? »  Ma gorge se serra un peu plus. Si seulement elle savait. Elle se doutait d’une centaine de choses, j’en avais conscience, mais j’étais presque sûre que tout cela ne serait jamais à la hauteur des faits. « Je m’en sors, » répondis-je. J’avais l’impression de ne pas mentir, de cette manière. De dire la vérité, presque. Je m’en sortais, oui. Je m’en sortais toujours. Je ne me donnais pas le choix. « Maman, je vais te laisser, j’ai rendez-vous. »  J’attendis qu’elle me dise au revoir avant de raccrocher, glissant mon téléphone portable dans mon sac à main. C’était faux, au fond. J’avais encore deux rues à remonter avant d’arriver au petit café où Peter m’attendait. Mais je n’avais pas réussi à continuer la conversation. Je n’avais pas réussi à faire comme si tout allait bien.
J’étais presque sûre que la plupart des choses allaient bien, désormais. Plus ou moins. A leur manière. Mais, en cet instant, je pensais bien trop aux explications que j’allais fournir à Peter pour me sentir tout à fait sereine. Parce que, la vérité, c’était que je n’en avais pas. Je n’avais absolument aucune explication logique, compréhensible. Rien. Du vide. Des sentiments. Du néant. Des craintes et des peurs, des coups de panique.
Je passai la porte du café, repérant Peter assis à une table. Je pris une inspiration avant de me diriger vers lui, un sourire installé aux lèvres. « Je suis en retard ? »  demandai-je avant de jeter un regard à ma montre. Il était quatre heures et sept minutes. Je relevai les yeux vers lui, avant d’hausser les épaules. « Désolée, j’ai préféré éviter le métro. »  Je m’assis en face de lui, posant mon sac à main à mes pieds. Je ne savais pas réellement comment me comporter, avec lui. A un moment de nos vies, tout m’avait paru plus facile, jusqu’à ce que finalement ses lèvres trouvent les miennes, jusqu’à ce que finalement je me rende compte que mon coeur n’était pas forcément indifférent. A un moment de nos vies, tout m’avait paru plus facile, mais la réalité nous avait rattrapé. Et continuait encore de le faire.
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() message posté Mer 29 Juil 2015 - 17:46 par Olivia Andrews

The most frightening sound in the world is your own heart beating. No one likes to talk about that, but it is true. In the midst of deep fear, it’s a secret beast pounding a giant fist on some inner door, demanding to get in. ✻✻✻ Une longueur. Deux longueurs. Trois longueurs. Et bientôt, il ne compte plus. Il laisse simplement son corps se détendre, ses bras frapper l’eau à chaque mouvement. L’eau chlorée glisse sur son corps. Il a toujours adoré cette sensation. C’est l’une des raisons qui l’ont poussé à continuer la natation, à aller de plus en plus vite. Tantôt crawl, tantôt dos crawlé. Ç’avait toujours été les nages qu’il préférait. Ça n’avait pas changé. Il ne va plus aussi vite qu’avant, parce qu’il ne s’entraîne plus autant. Il essaye d’aller à la piscine au moins une fois par semaine mais ça n’est pas toujours facile. Entre son travail, Beth, les réunions aux alcooliques anonymes et le reste de sa vie, il n’a pas souvent de temps. Malgré tout, il continue de venir, parce que ça lui fait toujours un bien fou. Il a l’impression d’échapper au reste du monde lorsqu’il nage. Il est seul dans sa ligne d’eau, il connait les horaires où il y a peu de monde et s’arrange toujours pour y venir dans ses horaires-là. Ainsi, il n’est pas gêné. Même si, en règle générale, les autres nageurs amateurs évitent de venir dans sa ligne d’eau quand ils voient la vitesse à laquelle il va.
Il faut une demi-heure avant que son épaule commence à le lancer légèrement. Sa vieille blessure ne s’est jamais totalement effacée, malheureusement. Il continue tout de même, ralentissant au fur et à mesure. Jusqu’à s’arrêter totalement quand il fatigue trop. Il observe l’heure sur l’écran numérique et réalise qu’il était temps qu’il s’arrête en effet. Il sort alors de la piscine, se change rapidement et se retrouve dans la rue, son sac sur l’épaule. Il lui faut quelques secondes pour se souvenir de la direction qu’il doit prendre, il n’a pas l’habitude de faire le trajet dans ce sens. Finalement, il avance d’un pas rapide dans les rues de Londres et rejoint vite le café où il doit retrouver Olivia. Lorsqu’il entre, il scrute les lieux, sans succès. Elle n’est pas encore arrivée. Alors il s’assied à une table et commande un café à la serveuse qui passe. Après tant de sport, il en a bien besoin.
Il ne sait pas vraiment ce qu’il doit attendre de cette rencontre. Il n’avait pas pensé revoir Olivia, encore moins dans de telles circonstances. Et finalement, elle l’avait recontacté, alors que lui, hésitait toujours. Ils ne s’étaient pas revus depuis des mois. La fin de l’année dernière en fait. Et tout ça parait tellement étrange. Il est en train de faire tourner la cuillère dans son café lorsqu’Olivia entre dans la pièce. Il lui retourne son sourire. Un sourire incertain mais sincère. Malgré les circonstances, il est heureux de la revoir. Malgré la façon dont les choses s’étaient terminées entre eux – si elles avaient seulement commencées – ils étaient amis avant tout. « Je suis en retard ? » Il secoue la tête. Peut-être est-elle en retard, il n’en a aucune idée en vérité. Et même si elle l’est, son retard n’est pas important. « Désolée, j’ai préféré éviter le métro. » Elle s’assied en face de lui et il pose sa cuillère à côté de la tasse avant de la regarder à nouveau.
Sur son visage, il lit le même air triste qu’elle arborait toujours avant. Cet air triste qu’on ne remarque pas si on ne le connait pas. Si on n’a pas le même. C’était cette douleur silencieuse qui les avait rapprochés. Qui avait fait qu’ils s’étaient compris à une époque où ils ne l’étaient par personne. Cette douleur sourde. Cette douleur invasive et incontrôlable. « Ne t’inquiète pas, je viens d’arriver aussi. » La rassure-t-il doucement. « Tu veux boire quelque chose peut-être ? » S’ils se sont donné rendez-vous dans un café, c’est bien pour ça, n’est-ce pas ? Peter lève le bras pour faire signe à la serveuse qui, à son tour, lui fait signe qu’elle arrive bientôt. Il reporte alors son attention sur Olivia. Elle n’a pas l’air si changée. Et pourtant, ce qu’il avait appris l’autre soir, au restaurant où il travaille, semblait avoir tout changé. « Alors, comment tu vas ? » Une question aussi simple que bonjour. Une façon comme une autre d’engager la conversation. Elle va bien devoir parler de ce qu’il a appris il y a plus d’une semaine. C’est bien pour ça qu’elle a proposé qu’ils se voient non ?
Elle va bien devoir parler de ce mari qu’il avait découvert, un peu par hasard. De ce mari qu’il connait, qui plus est. Finalement, il saisit à nouveau la cuillère pour la plonger dans le café. Non pas que ça soit encore nécessaire. Ça le détend, tout simplement. Il a beau tourner la question dans tous les sens, il ne comprend pas comment elle peut avoir un mari. Elle était veuve quand il l’avait rencontrée. Elle était veuve quand ils s’étaient quittés. La seule solution possible, c’est qu’elle se soit remariée depuis. Et assez rapidement, qui plus est. C’est cette partie qui l’étonne de la part d’Olivia. Il avait retrouvé chez elle la même retenue qu’il avait à vivre quelque chose de nouveau. Il avait mis sa fuite sur le compte de la peur. Peut-être s’était-il trompé. Il ne peut pas en être certain. Tout ce qu’il peut faire, c’est attendre qu’Olivia s’explique.

✻✻✻
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() message posté Mer 5 Aoû 2015 - 18:04 par Invité

Peter & olivia — the saddest word in the whole wide world is the word almost. he was almost in love. she was almost good for him. they almost made it. ✻ ✻ ✻ Je ne savais pas réellement par où commencer. Je ne savais même pas si je devais le faire, à vrai dire. Si je devais lui expliquer. Si je devais rester. Si j’avais le droit de lui donner des explications, des explications qu’il ne voudrait sans doute jamais entendre, jamais comprendre. Je ne savais pas, non. Pourtant j’étais là. Pourtant je ne bougeais pas. J’observai Peter dans les yeux mais je mourrais d’envie de détourner le regard ; je ne supportais pas de croiser ses prunelles aussi hantées que les miennes, tout aussi marquées par la perte, également. Nous nous étions compris, à un moment de nos existences. Nous avions fait partie de la même orbite, de cette même gravité de détresse qui avait ponctué nos vies depuis la perte de notre être cher respectif. Il m’avait compris comme personne ne m’avait encore jamais compris depuis le décès d’Isaac. Il avait su appréhender ce qui m’habitait sans l’ombre d’une hésitation, sans l’ombre d’un soucis, sans jamais faire demi-tour. Cela avait été comme si nous avions été deux dans nos maux, deux dans notre retenue.
Nous avions eu cette aura, autour de nous. Cette aura de douleur. Cette aura qu’apportait le deuil avec lui. Cette aura que nous avions partagée mais qui m’était doucement devenue étrangère pour laisser place à une douleur plus singulière encore ; une tristesse qui ne devrait pas avoir lieu mais qui était pourtant là, enfouie dans mon coeur.
Mon mari n’était pas mort. Mon mari n’était pas mort et, pourtant, je continuais d’être sa veuve sans le vouloir. Il continuait de me manquer en étant à mes côtés. Si Peter avait un jour partagé le même voile de douleur que moi, désormais, il me paraissait à mille et un lieux de ce que j’expérimentais. Si loin et pourtant si proche.
Je déglutis en l’observant brièvement. Il avait déjà eu le temps de commander un café, qu’il s’était appliqué à remuer en attendant mon arrivée ; il paraissait presque serein, comme si me revoir ne le dérangeait pas plus que cela, comme s’il n’avait pas une centaine de questions à me poser à propos de nos retrouvailles imparfaites. Cela me détendit, quelque part. Cela me détendit parce qu’il me rendrait sans doute les choses plus faciles. Je me redressai sur ma chaise, retirant le gilet léger que je portais sur les épaules. Je passais une main dans mes mèches blondes pour les remettre imperceptiblement en place. Je ne parvenais pas à me débarrasser de la nervosité et mes maigres tentatives ne changeaient rien. « Ne t’inquiète pas, je viens d’arriver aussi, » me dit-il. Je me doutai presque qu’il disait cela pour me rassurer ; qu’il voulait m’épargner la peine supplémentaire d’être arrivée en retard. J’esquissai un sourire pour le remercier. « Tu veux boire quelque chose peut-être ? » Il n’attendit aucune réponse de ma part ; il leva le bras pour faire signer à la serveuse, et mon regard suivi le sien jusqu’à une jeune femme occupée à prendre commande à une autre table. « Oui, merci, »  lui répondis-je doucement. Je posai mes mains sur la table, me tournant de nouveau vers lui. J’observai ses traits. Son visage. Cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas vus, si nous ne comptions pas cette brève fois en compagnie d’Isaac, tout à fait par hasard ; cependant, j’avais encore l’impression de le connaître. Il me paraissait encore incroyablement familier. « Alors, comment tu vas ? » me demanda-t-il alors. Il reprit sa cuillère entre ses doigts pour mélanger son café, comme si ce mouvement répétitif lui permettait de patienter.
Je demeurai silencieuse.
Je n’aimais pas cette question, au fond. J’avais l’impression d’être prise au piège à chaque fois que l’on pouvait bien me la poser. J’avais l’impression d’être contrainte de mentir pour ne pas inquiéter mon interlocuteur. Mes lèvres s’étirèrent en un sourire quand je finis par me décider à répondre. « Ca va, »  finis-je par répondre. « Et toi ? Et la petite ? »  La plupart des personnes ne s’intéressait pas à la réponse, quand ils demandaient à l’autre comment il allait. Ils passaient rapidement à autre chose. Peut-être même ne se donnaient-ils même pas la peine d’écouter ce qu’on leur disait. Ce n’était pas mon cas. Peut-être était-ce mon problème, au fond. Je me souciais beaucoup trop des autres pour faire attention à moi. Je m’intéressais beaucoup trop aux autres pour me donner la peine d’écouter ce que mon coeur avait à dire.
La serveuse finit par revenir à notre hauteur et je levai la tête vers elle. « Un Cappuccino, s’il vous plait, »  commandai-je et elle hocha la tête avant de tourner les talons. Je repoussai l’échéance, je le savais. Je repoussais l’échéance et j’en avais conscience. Je m’appliquais à ignorer l’évidence, l’angoisse grandissante, l’angoisse prenant possession de tout mon coeur. « A propos de l’autre soir, »  repris-je finalement. Ma gorge se serra une nouvelle fois. Je l’avais déjà appris tant de fois, cette nouvelle. Je l’avais déjà énoncé à voix haute encore et encore. Et, pourtant, ce n’était pas encore terminé. Et, pourtant, je n’étais pas encore immunisé à cette vérité. « Isaac est mon mari. Il… »  Toutes les informations se bousculaient dans mon esprit. Tout était dispersé, tout était mélangé. Je peinais presque à m’y retrouver. M’y retrouver moi-même. « Je te l’avais déjà raconté. Il a été soldat pour l’armée, nous étions en Afghanistan quand sa troupe a été prise en embuscade. Je le croyais mort. Nous l’avons tous cru mort. »  Je revoyais encore son cercueil descendre sous terre, recouvert du drapeau américain, cette patrie pour laquelle il avait perdu la vie. Je revoyais encore toutes ces personnes m’adresser leurs condoléances. Je revoyais encore notre maison, cette maison que nous n’avions jamais eu le temps d’habiter, vide. Vide de sa présence. Vide de nous. Vide de tout nouveaux souvenirs.
Ces souvenirs. Ces simples souvenirs qui m’étaient restés de lui. « Mais ce n’était pas le cas. Il a été séquestré là-bas pendant un peu moins de cinq ans. Il a été rapatrié au début de l’année. »  Il avait été séquestré là-bas et je n’avais même pas été au courant. Il avait été séquestré là-bas et j’avais passé des mois, des années, à faire le deuil de mon mari. Mon visage était lisse, calme. J’observai Peter dans les yeux sans faillir. Parce que, la vérité, c’était que de cette manière j’avais l’impression de m’en sortir.
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() message posté Mar 18 Aoû 2015 - 9:09 par Olivia Andrews

The most frightening sound in the world is your own heart beating. No one likes to talk about that, but it is true. In the midst of deep fear, it’s a secret beast pounding a giant fist on some inner door, demanding to get in. ✻✻✻ C’est comme s’il avait une personne tout à fait inconnue face à lui. Il retrouve la même détresse dans son regard. Cette détresse qu’on ne remarque pas au premier abord. Qu’on ne voit que si on sait qu’elle est présente. Qu’on ne voit que si on partage cette même détresse. Il voit cette tristesse mais il a l’impression que tout est différent. Parce qu’elle, elle a apparemment retrouvé le bonheur. Alors que lui, est toujours coincé dans le trou qu’il s’est creusé. Quand il était avec elle, il s’était senti moins seul. Comme si leurs deux trous étaient reliés par un tunnel étroit. Un tunnel qui ne leur permettait que de passer la main pour tenir celle de l’autre. Mais c’était assez. Ç’avait été assez pendant un temps. Et puis le tunnel s’était élargi.
Trop élargi. Et tout s’était écroulé. Elle était remontée à la surface alors que lui, ne bougeait pas.
Etait-il plus malheureux il y a un peu moins d’un an ? Il ne saurait le dire. Il a toujours l’impression de porter son chagrin avec lui, où qu’il aille. Il n’a pas l’impression d’aller mieux. Ni d’aller pire. Toujours au même point, retenu par un poids qu’il refuse de laisser s’envoler. C’est comme si, savoir que le chagrin était toujours là, ça avait quelque chose de rassurant. Il ne saurait l’expliquer. Et personne ne saurait comprendre. Peut-être qu’on finit par s’habituer à la tristesse. Qu’elle fait tant partie de nos vies qu’on ne fait plus attention à sa présence.
Le silence pourrait être pesant. Il le serait avec n’importe qui d’autre. Mais entre Olivia et Peter, il y a toujours eu un tas de silences. Ils savaient tous les deux quand il n’y avait plus rien à ajouter. Quand leur simple présence l’un à côté de l’autre était suffisante. « Ca va, Et toi ? Et la petite ? » Il sourit à l’évocation de sa fille. Beth, c’est le bout de soleil qui vient éclairer sa détresse. Celle qui lui permet de vouloir s’en sortir. Parfois, il se demande où il en serait s’il ne l’avait pas eue. Sans doute toujours au fond d’une bouteille d’alcool. Il chasse cette pensée de son esprit. « On va bien, elle a commencé à marcher il y a quelques mois. C’est beaucoup plus compliqué de la suivre maintenant. » Il énonce les faits avec un sourire. S’occuper d’un enfant qui ne peut pas se déplacer tout seul, c’est tellement plus simple. On sait toujours où il est, ou presque.
Même s’il ne la presse pas, Peter est impatient d’apprendre ce qui s’est passé pour elle. Lui, ces quelques mois de séparation n’ont presque pas existé. Rien n’a changé dans sa vie. Il le sait. Il le fait volontairement. Olivia passe commande auprès de la serveuse et regarde Peter à nouveau. Elle semble presque gênée. Comme si elle sentait, elle aussi, ce fossé qui s’était creusé. Qui était apparu aussitôt qu’il avait appris qu’elle était mariée. « A propos de l’autre soir, » Elle cherche ses mots. Comme s’il y avait une meilleure façon qu’une autre. Il la regarde, ayant finalement lâché sa cuillère. « Isaac est mon mari. Il… » C’était étrange. De se dire qu’il connaissait son mari. Qu’il lui avait parlé sans savoir de qui il s’agissait. « Je te l’avais déjà raconté. Il a été soldat pour l’armée, nous étions en Afghanistan quand sa troupe a été prise en embuscade. Je le croyais mort. Nous l’avons tous cru mort. » Oh. Peter ouvre de grands yeux surpris. Elle ne s’est pas remariée. C’est son mari qui est revenu. Son mari qu’elle pensait mort.
Comment est-ce possible ? Comment peut-on penser que quelqu’un est mort quand ce n’est pas le cas ? Pendant des années, elle a cru avoir perdu son mari et finalement, il était vivant ? Il l’observe, étonné de cette révélation. Il ne s’attendait pas à ça. « Mais ce n’était pas le cas. Il a été séquestré là-bas pendant un peu moins de cinq ans. Il a été rapatrié au début de l’année. » Tout cette histoire paraît presque impossible. Et pourtant, il sait qu’Olivia ne ment pas. Elle ne mentirait pas à ce sujet. Parce qu’ils ont longtemps ressenti la même chose. Il finit par regarder sa tasse de café encore intacte. Il reste silencieux, pas sûr de ce qu’il peut dire. Et finalement, il relève la tête et regarde Olivia avec un sourire. « Tu as de la chance. » Elle a retrouvé l’homme qu’elle avait perdu. L’homme qui lui avait tant manqué. Il sait ce qu’elle avait ressenti sans qu’elle ait besoin de l’exprimer à haute voix. Cette peine, ils la partageaient.
Il se surprend à la jalouser. A jalouser la chance qu’elle a eue en retrouvant son mari après tant de temps. « Je donnerais tout pour revoir Kirsten, juste un instant. » Prononcer son prénom, ça lui serre le cœur. Un nœud dans sa poitrine qu’il ne parvient pas à défaire. Qu’il n’essaye même pas de défaire. Imaginer un monde où elle serait tellement vivante, ça serait tellement parfait. Comme il l’avait toujours voulu. Mais ça n’est pas le cas. Et il n’y a aucune chance que ça se produise. Il le sait. Et c’est ce constat qui est terrible. Qui fait le plus souffrir. « Je suis content pour toi. » Et alors que les mots quittent ses lèvres, il réalise qu’il ne les pense pas totalement. Bien sûr, c’est bien pour elle. Elle a retrouvé l’homme qu’elle aimait. Mais Peter, lui, il n’a toujours rien. Et il a même perdu cette connexion qu’il pensait spéciale. Unique. Il a perdu ce soutien qui lui avait fait tant de bien. Et même s’il ne l’avait plus vue depuis des mois, c’était différent. Maintenant, tout avait changé. « Alors tout se passe bien avec Isaac ? » Demande-t-il par politesse. A vrai dire, il n’a aucune envie qu’elle lui parle de son bonheur.
Egoïstement, il ne veut pas entendre le bonheur des autres. Pas quand le sien est hors de portée. Pas quand il est toujours au fond de son trou.

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() message posté Dim 13 Sep 2015 - 17:56 par Invité

Peter & olivia — the saddest word in the whole wide world is the word almost. he was almost in love. she was almost good for him. they almost made it. ✻ ✻ ✻ J’avais l’impression que c’était injuste. Injuste pour lui. Injuste pour moi. J’avais l’impression que le monde se fichait de nous, se fichait de lui, se fichait de moi. Ma gorge était serrée alors que je tentais de conserver un air serein en l’observant. Je savais que je me devais de lui dire mais admettre la vérité de but en blanc ne me paraissait pas être la meilleure solution. La meilleure alternative. Mais, la vérité, c’était qu’il n’existait pas de meilleur moyen. Pas de guide pour permettre que cela passe mieux, pour aider à présenter la nouvelle. Rien. Rien parce que ce n’était pas une situation normale. Dans tous les cas, cela allait provoquer de l’incompréhension. Dans tous les cas, il allait m’envier. Dans tous les cas, il allait fatalement transposer mon histoire à la sienne et se demander pourquoi sa femme à lui n’était pas revenue d’entre les morts, pourquoi ce n’était pas lui à ma place, pourquoi il n’avait pas eu autant de chance que moi.
Parce que c’était ce à quoi cela ressemblait. De la chance. Une chance inouïe, une chance incroyable, une chance au-delà de l’entendement, une chance qui ne correspondait même pas aux schémas ordinaires du monde et de la nature humaine. Une chance que tous les veufs et veuves de ce monde jalousaient, une chance que j’aurais aimé avoir, si je n’avais pas été celle dans cette position. Si ça n’avait pas été moi à cette place.
Oui, cela ressemblait à de la chance. Mais, la vérité, c’était que j’avais l’impression que cette chance avait également des allures de cadeau empoisonné, de fléau doucement venu piétiner mon existence. Après tout, les morts n’étaient pas censés revenir à la vie. Les morts étaient des souvenirs. Les morts faisaient partie du passé.
Les morts étaient morts.
C’était fini, en théorie. Fini pour eux.
J’évoquais sa fille, trouvant un petit tant de répit dans ce sujet qui nous convenait à tous les deux. Le simple fait que je parle d’elle anima une lueur dans le regard de Peter et je sentis mon coeur se réchauffer. Je savais à quel point il tenait à elle malgré ce qu’il s’était passé avec sa femme. Je savais qu’elle était son monde tout entier. Sa raison de vivre. Sa motivation pour se lever le matin. « On va bien, elle a commencé à marcher il y a quelques mois. C’est beaucoup plus compliqué de la suivre maintenant, » me répondit-il et je ris doucement, imaginant facilement à quoi ses journées devaient ressembler, maintenant qu’il était occupé à lui courir après. « Elle doit être adorable, » notai-je avec douceur avant de commander un café auprès de la serveuse. Mon sourire ne quitta mes lèvres qu’une fois que je me décidai à lui admettre la vérité.
Qu’une fois que je me décidai à lui dire ce qu’il se passait réellement.
Il m’écouta, principalement, accusant la nouvelle avec discrétion. La surprise prit possession de ses traits mais je ne m’arrêtai pas, sachant pertinemment que, si je le faisais, je ne parviendrais pas à terminer. J’étais si profondément désolée de lui infliger cela. Si profondément désolée de lui donner une bonne excuse pour m’en vouloir encore un peu plus. Je me tue, laissant le silence nous envahir. J’avais peur de ce que je pouvais entrapercevoir dans son regard mais je gardais la tête levée et les yeux rivés vers lui. Je restai courageuse. Plus courageuse que je ne l’étais, sans doute. « Tu as de la chance, » finit-il par dire. J’ouvris la bouche pour lui répondre, avant de ne la refermer. Cette chance. Elle était partout. Elle était partout mais personne ne se rendait compte de ce que cela impliquait réellement. « Je donnerais tout pour revoir Kirsten, juste un instant. » Je penchai la tête sur le côté, l’observant avec une profonde tristesse. Mon coeur battait douloureusement dans ma poitrine alors que je l’obligeai presque à se souvenir de faits qu’il aurait sans doute préféré ne plus se rappeler.
Elle lui manquait. Elle lui manquait autant qu’Isaac n’avait bien pu me manquer avant qu’il ne revienne. Mais, ce qu’il ne savait pas, au fond, c’était qu’il me manquait encore. Même en étant présent. Même en étant là. Il me manquait parce que ce n’était pas mon mari que j’avais retrouvé mais une nouvelle version de lui-même. Mais, ça, Peter ne pouvait pas le comprendre. Et je ne pouvais pas le blâmer pour ça. « Je suis content pour toi, » finit-il par me dire mais ses paroles sonnaient incroyablement faux. La serveuse revint pour déposer ma tasse devant moi et je la remerciai silencieusement, des frissons parcourant mes bras. J’aurais aimé lui dire. Lui dire que ce n’était pas facile. Lui dire qu’il était mieux ainsi, qu’il valait mieux qu’elle lui manque en étant plus là qu’en étant à ses côtés. J’aurais voulu, oui. Mais je savais qu’il ne comprendrait pas. Je savais que, quoi que je puisse dire, il me verrait comme si je vivais un idéal hors de sa portée. « Alors tout se passe bien avec Isaac ? » me demanda-t-il et je pris une inspiration avant de lui adresser un sourire poli. Je savais qu’il faisait cela simplement pour respecter des règles de bienséances et qu’il aurait sans doute mieux valu que je me lève pour partir. « Les débuts ont été… Plutôt difficiles, »  finis-je par répondre. Je plongeai ma petite cuillère dans mon cappuccino, remuant inutilement le breuvage avec application. « Il est… Il n’est plus réellement le même. Il a été traumatisé par… Par tout ce qu’il a pu vivre, là-bas. Et par tout ce qu’on lui a fait subir. » Je ne pouvais pas me permettre de lui dire que j’avais récupéré l’épave de mon mari. Je ne pouvais pas lui dire que j’avais songé, plusieurs fois, à partir et le laisser, partir et me sauver.
Je ne pouvais pas, non. Je ne voulais pas me disputer avec lui. Je ne voulais pas sembler ingrate. Je ne voulais pas qu’il juge mes ressentiments, je ne voulais pas qu’il se braque. « Maintenant, j’imagine que ça va un peu mieux. Mais ça ne sera jamais plus pareil. »  Je faisais attention au moindre mot que je pouvais prononcer mais je n’avais pas l’impression que cela soit suffisant. Que, de toutes manières, il y aurait toujours des dommages collatéraux.
La situation était injuste, après tout.
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() message posté Lun 14 Sep 2015 - 16:37 par Olivia Andrews

The most frightening sound in the world is your own heart beating. No one likes to talk about that, but it is true. In the midst of deep fear, it’s a secret beast pounding a giant fist on some inner door, demanding to get in. ✻✻✻ C’est comme s’ils appartenaient à deux mondes différents. C’est le cas avec la plupart des gens. Chaque personne a son propre monde, ses propres problèmes. La plupart du temps, on ne peut pas comprendre pleinement les autres. Comprendre ce qui leur a fait du mal, comprendre pourquoi ils souffrent. Chaque peine est singulière. On ne peut pas comparer. Chaque personne réagit à sa façon, il n’y en a pas de bonne ou de mauvaise. Mais comprendre une personne pleinement, c’est rare. Peter avait compris Olivia quand ils traversaient la même chose. Et Olivia avait compris Peter. Leurs souffrances étaient semblables et ils avaient pu en parler. Se soutenir. Ils avaient vécu dans le même monde. Un monde terrible. Un monde de souffrances. Un monde dont ils auraient préféré ignorer l’existence. Mais un monde où ils étaient ensemble. Du moins, pendant un temps.
Le monde d’Olivia n’était plus le même désormais. Elle avait quitté ce monde rempli de peines. Elle avait eu la chance de retrouver la personne qui lui manquait le plus. La personne dont l’absence l’avait plongé dans la tristesse. Plus rien n’était pareil. « Elle doit être adorable, » Il hoche la tête avec un sourire. Il aurait pu parler encore plus de Beth. De ses progrès en marche. De ses premiers mots. Des dessins qu’elle fait. De tout ce qui fait qui elle est. De tout ce qui fait qu’elle est la raison de vivre de Peter. Il pourrait en parler pendant des heures et il sait que ça n’aurait pas dérangé Olivia. Mais ils ne sont pas là pour parler de sa fille. Ça serait plus simple pourtant. D’ignorer ce fossé qui les sépare désormais. De continuer comme si de rien n’était. Comme si rien n’avait changé.
Lorsqu’elle lui explique toute l’histoire, il ne peut s’empêcher d’être jaloux. Jaloux de son bonheur retrouvé. Jaloux de ce bonheur auquel il n’a plus droit. C’est le plus fort que lui. Il compare leurs deux situations. S’imagine à sa place. Et penser à Kirsten, au fait qu’il ne la reverra plus, ça lui fait du mal. Sans doute n’aurait-il pas dû venir. Sans doute aurait-il dû juste ignorer toute cette histoire. Continuer sa vie de son côté. Laisser Olivia faire de même. Il a beau essayer de s’en empêcher, il n’arrive pas à s’ôter cette image de la tête. Beth et lui retrouvant Kirsten. Formant la famille qu’ils auraient toujours dû former. Mais c’est impossible et il le sait. Elle est partie. Et contrairement au mari d’Olivia, elle ne reviendra pas. Elle ne peut pas être restée en vie, quelque part. Il n’y a aucun espoir. C’est sans doute ce qui est le plus dur à accepter.
Savoir que, quoi qu’il fasse, il ne retrouvera jamais ce qu’il a perdu. Jamais. Ce n’est pas sa faute, il le sait. Ce n’est la faute de personne. Mais Peter ne peut s’empêcher d’en vouloir au monde entier. D’en vouloir à tous les gens heureux. D’en vouloir à Olivia.
Il s’en veut. Ce n’est pas juste de lui en vouloir. D’envier son bonheur. Elle n’a pas choisi tout ça. Si elle l’avait pu, sans doute qu’elle aurait préféré ne pas perdre son mari au départ. Mais c’était tout de même ce qui s’était passé. Elle avait retrouvé son mari. Et Peter était toujours seul. Il ne devrait pas lui en vouloir mais c’est plus fort que lui. Il voudrait être à sa place, tout simplement. Alors qu’il sait que c’est impossible. Alors pour ne pas montrer tout ce qu’il ressent à ce moment précis, Peter se contente d’être poli. Il demande même comment vont les choses entre Olivia et Isaac. Alors qu’il n’a aucune envie de connaître la réponse. Il regrette ses paroles dès qu’elles quittent ses lèvres. Il regrette de ne pas être parti tout simplement. Ils n’appartiennent plus au même monde, ils n’ont plus rien à faire l’un avec l’autre. « Les débuts ont été… Plutôt difficiles, » Il relève doucement la tête pour la regarder. Elle s’affaire à mélanger son café, comme le faisait Peter. Comme pour s’occuper l’esprit pendant une conversation peu plaisante. Difficiles ? Comment ça ?
Naturellement, il s’interroge sans prononcer la question à haute voix. « Il est… Il n’est plus réellement le même. Il a été traumatisé par… Par tout ce qu’il a pu vivre, là-bas. Et par tout ce qu’on lui a fait subir. » Peter baisse à nouveau les yeux vers sa tasse. Comment pourrait-il imaginer ce qu’a vécu son mari ? Il a sûrement changé. Il a eu des années pour le faire. Des années difficiles apparemment. Olivia a changé aussi, sans doute. Avoir perdu l’être cher l’a changée. Qu’il soit revenu n’efface pas son absence. Si Kirsten revenait, ça n’effacerait pas tout ce que Peter a traversé. Ça n’effacerait pas toute sa peine. Mais ça l’aiderait. Ça lui suffirait pour être heureux. Du moins, c’est ce qu’il se plait à penser. Il n’y a aucune façon de vérifier cette théorie. « Maintenant, j’imagine que ça va un peu mieux. Mais ça ne sera jamais plus pareil. » Pourtant, elle doit l’aimer. Pour avoir été si dévastée quand il a disparu, elle devait forcément l’aimer. Ça devrait suffire. Suffire pour que tout s’arrange. Naïvement, il pense que ça ne peut qu’aller mieux, une fois qu’on a finalement ce qui nous manquait depuis si longtemps. Instinctivement, la main de Peter s’avance sur la table, avant de s’immobiliser, à quelques centimètres de celle d’Olivia. Leurs regards se croisent et il retire sa main pour boire une gorgée de café.
Tout ce qu’il parvient à voir, c’est ce fossé creusé entre eux. Tout ce qu’il voit, c’est tout ce qui les sépare désormais. « J’espère que ça s’arrangera alors. » Dit-il sans la regarder. Il n’est pas certain de penser ces paroles. Il sait qu’il ne devrait pas penser comme ça. Qu’il ne devrait pas comparer leurs situations. Qu’il devrait se réjouir pour son amie, la soutenir. Mais il n’y parvient pas. Parce que lui, il a trop souvent l’impression de ne plus rien avoir à espérer. L’impression qu’il avance sans savoir où il va. La seule chose dont il est sûr, c’est qu’il doit continuer d’aller vers l’avant. Pour Beth. « Il a l’air d’être très amoureux en tout cas. » Il le sait parce qu’Isaac lui avait parlé maintes fois de sa merveilleuse femme. Sans savoir qu’Olivia et Peter se connaissaient. Sans que Peter ne puisse faire ce lien. Jamais il n’aurait pu deviner une telle chose.
Peter, lui, n’a rien à raconter. Aucune avancée de ce côté-là. Il ne veut pas avancer. Il est bien là où il est. Il s’en contente. Et la vérité, c’est que la dernière personne dont il ait été proche sur ce plan, c’était Olivia. Et ils savent tous les deux comment ça s’était terminé. Il a l’impression de ne plus savoir comment lui parler. Elle reste Olivia. Elle reste celle qui l’a aidée pendant une période difficile. Mais elle paraît si différente maintenant. Si éloignée. Pour rompre le silence gênant qui s’est installé entre eux, il décide de faire un effort. « Je… ça a dû te faire bizarre, non ? » Après tout, elle avait fait son deuil. Elle l’avait pleuré. Elle avait accepté qu’il ne revienne pas. Et pourtant, il était revenu d’entre les morts. Revenu près d’elle. Mais Peter a beau y réfléchir, il n’imagine pas une situation où il ne serait pas heureux de retrouver sa femme. C’est tout ce qu’il a toujours voulu. Peu importe qu’il l’ait pleurée. Peu importe qu’il ait voulu noyer sa peine dans l’alcool. Tout ça n’aurait aucune importance. Rien de tout ça ne compterait, si elle lui revenait. S’il avait droit à la chance qu’Olivia a eu.

✻✻✻
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() message posté Mer 11 Nov 2015 - 20:45 par Invité

Peter & olivia — the saddest word in the whole wide world is the word almost. he was almost in love. she was almost good for him. they almost made it. ✻ ✻ ✻ Au fond, je le savais. Je savais que le retour d’Isaac était comme un cadeau empoissonné. On m’avait rendu l’ombre de mon mari, le fantôme de la personne qu’il avait un jour été. On m’avait rendu un corps brisé, une âme déchirée et je ne savais même pas si je pouvais encore espérer pouvoir l’aider. Je ne savais même pas si je pouvais espérer qu’il s’en sorte et qu’il se sente mieux dans son existence, tout simplement. Il n’était plus le même, non. Il n’était pas cette personne que j’avais un jour épousé, il n’était pas cette personne qui m’avait manqué. J’étais incapable de savoir si c’était son souvenir que je continuais d’aimer ou la personne qui se trouvait en face de moi quand je le regardais ; j’étais perdue dans mon propre esprit, perdue dans mes propres sentiments et je ne pouvais pas me permettre d’en parler autour de moi. Je ne pouvais pas me permettre de dire tout ce que je pouvais bien avoir sur le coeur parce que cela ne serait sans doute pas approprié, parce que les autres ne comprendraient sans doute pas pourquoi je ne me contentais pas simplement d’être heureuse qu’il me soit revenu.
J’aurais aimé que cela soit le cas. J’aurais aimé pouvoir me concentrer sur son retour, sur le simple concept qu’il soit de nouveau à mes côtés. Mais, la vérité, c’était qu’Isaac avait changé. Mais, la vérité, c’était que je ne le reconnaissais plus, parfois, malgré toute l’application que je pouvais mettre à tenter de le comprendre. Il me rejetait trop souvent pour que je ne me remette pas en cause. Il perdait pied trop souvent pour que je me borne à fermer les yeux. Mon coeur me faisait mal quand je me rendais compte que je n’étais pas à la hauteur.
Et je me taisais. Je me taisais parce que personne ne pouvait comprendre ma position, je me taisais parce que j’étais sans doute celle qui serait la méchante de l’histoire si je venais à me plaindre. J’aurais aimé parler, pourtant. J’aurais aimé parler parce que j’avais fini par me rendre compte que la situation échappait de mon contrôle.
Et je me sentais seule, incroyablement seule.
Je ne pouvais pas me permettre de parler de tout cela avec Peter. Je ne désirais pas m’attirer ses foudres, je ne désirais pas qu’il m’en veuille encore un peu plus. Je ne voulais pas qu’il s’imagine que je manquais terriblement de reconnaissance dans une telle situation. Et puis, bien au-delà de ça, je ne pouvais pas me permettre de tenter de lui expliquer en lui présentant l’image de sa femme devenue une inconnue suite aux tortures. Je ne pouvais pas faire preuve d’un tel manque de respect envers cette défunte qu’il avait chéri de tout son coeur. « J’espère que ça s’arrangera alors, » me dit-il et, encore une fois, ses paroles sonnèrent étrangement faux. Je ne lui en voulais pas pour ses réactions. Je ne lui en voulais pas d’être amer, de m’en vouloir même si cela n’était pas réellement de ma faute. Il avait le droit d’avoir mal. Il avait le droit de ressentir toute l’injustice de la situation. Seulement, j’aurais aimé que cela soit différent. Que tout soit différent. « Il a l’air d’être très amoureux en tout cas. »  J’esquissai un sourire. Je ne doutais pas de la véracité de ses paroles, pas le moins du monde ; je savais qu’Isaac me portait encore dans son coeur malgré les épreuves, cependant de la même manière, je me demandais si ce n’était pas l’ancienne version de ma personne qu’il chérissait. Pas la nouvelle. Pas cette Olivia qui avait traversé le deuil et qui avait appris à vivre sans lui.
Aussi, d’une autre façon, il ne savait pas me montrer ses sentiments. Il continuait de parler de moi à qui voulait bien l’entendre ; il continuait de faire mon éloge à chaque fois qu’il en avait l’occasion. Mais, jamais, il ne me donnait l’impression d’être suffisante. D’être à la hauteur. « Très, »  répondis-je dans un murmure, cependant. « Ca fait un peu plus de vingt ans, maintenant. »  Plus de vingt ans que nous étions amoureux, plus de vingt ans que nous étions ensemble, sales morveux que nous avions été à ce moment-là. Mais nous avions changé. Nous avions tous les deux changé et je ne savais même pas si c’était en bien ou si c’était en mal. « Je… ça a dû te faire bizarre, non ? » Sa question me surprit. Je ne m’étais pas attendu à ce qu’il continue de parler ; j’avais songé qu’il se plongerait dans le silence et qu’il s’y tiendrait jusqu’à ce que nous finissions par repartir chacun de notre côté. Je déglutis avec difficulté avant d’hocher doucement la tête. « J’en ai voulu au monde entier, »  expliquai-je finalement. Je n’avais jamais eu l’habitude de lui cacher des choses ; il avait été cette personne à qui confier ma douleur avait été si facile, si aisé, simplement parce qu’il m’avait comprise mieux que personne. Désormais, ce n’était plus le cas. Et m’en rendre compte me faisait mal. « Je me suis rendue compte que ma douleur n’avait aucun sens, au fond. J’ai détesté l’armée de l’avoir laissé pour mort. J’ai détesté l’armée de m’avoir rendu un inconnu dans un cercueil en prétextant qu’il s’agissait de mon mari alors qu’il était encore là-bas à subir les horreurs de l’humanité. »  Ma voix n’était qu’un murmure mais j’étais amère, chargée de rancune. Ca m’avait fait bizarre, oui, ça m’avait fait étrange. Je n’avais pas su comment réagir, je n’avais pas su quelle était la marche à suivre. Mais, la vérité, c’était qu’il n’y en avait pas. Parce que personne ne pouvait se préparer à ce genre de choses.
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() message posté Jeu 24 Déc 2015 - 10:59 par Olivia Andrews

The most frightening sound in the world is your own heart beating. No one likes to talk about that, but it is true. In the midst of deep fear, it’s a secret beast pounding a giant fist on some inner door, demanding to get in. ✻✻✻ Honnêtement, Peter ne comprend pas pourquoi il est venu. Entendre les explications d’Olivia n’a rien changé à sa peine. Au contraire, il s’est retrouvé d’autant plus seul. Seul et jaloux maintenant. Il se souvient que parfois, ils parlaient de ce que serait leur vie si leur moitié ne leur avait pas été retirée bien trop tôt. Imaginer tout ça était extrêmement douloureux, parce qu’ils savaient que c’était impossible. Ça ne pourrait jamais arriver, parce que la vie – ou plutôt la mort – en avait décidé autrement. Et penser à cette possibilité, à ce qu’ils auraient pu avoir, c’est ce qu’il y a de pire. Pourtant, Peter le fait encore bien trop souvent. Il s’imagine Beth avec sa mère, eux trois formant une famille heureuse et comblée. Tout ça, il aurait dû l’avoir. C’était ce qui était prévu.
Olivia était comme lui, fut un temps. Elle aussi, on lui avait retiré le futur qu’elle avait projeté. Elle avait perdu son mari, avait dû l’enterrer, faire son deuil, essayer de continuer à vivre. Ils s’étaient retrouvés sur ces points. Ils s’étaient compris là où le reste du monde ne le pouvait pas. Tant qu’on n’a pas perdu l’être cher, on ne peut pas comprendre, pas vraiment. On nous dit qu’on finira par passer à autre chose mais ça ne semble jamais venir. Et Peter n’est même pas certain de vouloir le faire. Pas quand il rêve encore de ce qu’aurait dû être sa vie si Kirsten n’était pas morte. Pas quand il se sent toujours aussi coupable de poser les yeux sur une autre femme. C’était ce qui était arrivé avec Olivia. Il ne sait pas s’il a réellement eu des sentiments pour elle – sentiments qu’il aurait rapidement mis de côté – ou si c’était juste cette ressemblance entre eux. Le fait qu’elle puisse le comprendre et l’aider, là où même lui ne le pouvait pas.
Olivia avait été comme lui. Et aujourd’hui, tout change. Aujourd’hui, elle change de catégorie. Elle n’est plus veuve. Elle ne vit plus dans le passé, puisque celui-ci est revenu. Elle n’est plus comme Peter et pourtant, tout ce qu’elle avait ressenti avant qu’Isaac ne revienne, ça existe toujours. Tout ça, elle l’avait vraiment ressenti. Elle avait vraiment fait son deuil. Elle avait fait partie de ces personnes qui semblent vides à l’intérieur. Tout ça reste réel mais tout semble différent. Comme si, finalement, c’était juste un mensonge. « Très, Ça fait un peu plus de vingt ans, maintenant. » En fait, ils n’avaient jamais vraiment parlé de leurs histoires respectives. Elle lui avait dit comment son mari était mort, ce qu’elle avait ressenti. Il avait de même en parlant de Kirsten. Mais ils ne s’étaient pas attardés sur les moments heureux, qui deviennent trop douloureux. Ils s’étaient retrouvé dans le malheur et y avaient plongé tête la première, ensemble. Il ne sait pas grand-chose de son histoire avec Isaac. La preuve, il ignorait qu’ils se connaissaient depuis si longtemps. Il ignore tant de choses sur cet homme pourtant si important pour Olivia. Tout simplement parce qu’il n’était plus. Il n’existait plus et il n’était pas prévu qu’il revienne parmi les vivants. Même Olivia n’y avait sans doute jamais pensé. On en rêve, du retour de l’être aimé. On en rêve trop souvent,  tout en sachant que ça n’arrivera pas, rendant ce constat déchirant. On en rêve mais on ne s’attend pas vraiment à ce qu’il se réalise. Alors, sans même vraiment réfléchir à sa question, Peter demande ce qu’elle a pu ressentir en l’apprenant. En apprenant qu’un rêve impossible était devenu réalité.
La vérité, c’est qu’on s’habitue à cette tristesse, à ces espoirs qui ne seront jamais remplis, à ce vide permanent. On s’y habitue, pas dans le sens où on les oublie. On s’y habitue, parce qu’ils finissent par faire partie de nous, on ne cherche plus à les chasser, parce qu’on réalise qu’on n’y peut rien. On nous dit toujours que ça va finir par aller mieux, qu’il faut laisser du temps pour cicatriser. Mais quand la plaie est toujours ouverte et saigne toujours, elle ne peut pas cicatriser. Et la refermer, c’est plus facile à dire qu’à faire. Alors on l’accepte finalement. On la laisse sans rien pouvoir y faire et sans cet espoir que ça s’arrange, ça va mieux. On arrête d’attendre impatiemment ce moment où on ira mieux. Peut-être qu’il finira par arriver, peut-être pas. « J’en ai voulu au monde entier, » C’est à peine un murmure et il la regarde, un peu étonné. Elle ne devrait pas être énervée. Elle devrait être reconnaissante, parce qu’il est revenu, malgré tout. Parce que ses espoirs qui n’en étaient pas vraiment se sont réalisés. Parce qu’elle a eu ce que lui, il rêverait d’avoir. « Je me suis rendue compte que ma douleur n’avait aucun sens, au fond. J’ai détesté l’armée de l’avoir laissé pour mort. J’ai détesté l’armée de m’avoir rendu un inconnu dans un cercueil en prétextant qu’il s’agissait de mon mari alors qu’il était encore là-bas à subir les horreurs de l’humanité. » Il n’avait pas imaginé les choses sous cet angle. Il aurait dû pourtant, ça semble logique. On lui avait dit que son mari était mort, elle avait dû l’enterrer et pourtant, il n’en était rien. C’était une erreur. Une simple erreur mais avec tellement de conséquences.
Peter ne sait pas comment cette erreur a pu être commise, comment on peut se tromper à ce point sur l’identité d’un mort. Il n’empêche que sans cette erreur, tout aurait été différent. Mais est-ce que ça aurait mieux valu ? Olivia aurait-elle préféré savoir que son mari était vivant mais prisonnier, victime de tortures ? A côté de ça, de cette peur constante, de cette inquiétude qui ne s’en va jamais et de cette incapacité à agir, un deuil, ça paraît presque simple. Presque. « Au moins, il est vivant, c’est le principal. » Lui qui, d’habitude, préfère voir le mauvais côté des choses, à quelques exceptions près, se retrouve à être presque optimiste, alors que tout ça ne le concerne même pas. Il est là, elle l’a retrouvé, c’est tout ce qui devrait compter. Le bonheur de l’avoir retrouvé devrait tout dépasser. Parce qu’il est vivant, tout simplement. Mais la vie n’est jamais aussi simple, il le sait. Il le voudrait pourtant. S’il avait eu cette chance, peut-être que lui aussi verrait des points négatifs, il n’en sait rien. Il aimerait penser que non, il serait tout simplement heureux, mais il n’en est pas certain. Pas complètement. « Et sinon, comment tu vas ? Tu vas partir pour les vacances ? » Demande-t-il, d’un ton calme avant de boire une gorgée de son café qui a déjà commencé à refroidir. Il ne sait plus de quoi il peut lui parler, ils sont différents maintenant. Et pour être tout à fait honnête, il a hâte de s’échapper. De s’éloigner de ce bonheur qu’a retrouvé Olivia alors que lui est toujours coincé dans le malheur. De ce bonheur qu’elle ne semble pas apprécier à sa juste valeur alors qu’elle a tout ce dont il a toujours rêvé.

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() message posté Dim 6 Mar 2016 - 16:35 par Invité

Peter & olivia — the saddest word in the whole wide world is the word almost. he was almost in love. she was almost good for him. they almost made it. ✻ ✻ ✻ Avant, nous nous comprenions. Avant, nous vivions la même chose, nous faisions l’expérience de la même douleur. C’était pour cela que sa présence avait fini par profondément me troubler, au fur et à mesure, au fil du temps et de nos retrouvailles ; il avait donné une toute autre perspective à ma vie et sa compassion m’avait fait remettre beaucoup trop de choses en question. Des choses comme mes sentiments. Des choses comme mon avenir, mon futur. Des choses comme mes plans, comme ce qui se profilait devant moi maintenant qu’Isaac n’était plus là. Nous nous étions compris et c’était cet accord tacite entre nous, nos deux histoires différentes, nos deux expériences qui avaient fait de nous deux des individus qui s’étaient rejoints, qui s’étaient trouvés et retrouvés, quelque part. Je m’étais sentie à ma place, en sa compagnie. Ma douleur m’avait semblé légitime. J’avais compris la sienne et il avait compris la mienne ; nous n’avions pas eu besoin de mots ou de beaucoup de détails pour comprendre ce que l’autre ressentait mais nous avions quand même parlé de ce trou béant qui décoraient nos poitrines. Tout avait semblé être plus simple en sa compagnie qu’avec les autres. C’était pour cela que cela m’avait marqué, pour cela que j’avais eu des doutes et des suspicions ; j’avais toujours rejeté l’idée de refaire ma vie et d’aller de l’avant parce que cela m’avait fait beaucoup trop mal d’y penser.
Mais, avec Peter, j’avais eu l’impression que cela aurait été possible. J’avais eu l’impression que ma douleur n’était pas éternelle, qu’elle était insupportable lorsque nous étions deux à porter le fardeau.
Mais, avec Peter, je m’étais dit que j’avais peut-être une chance de m’en sortir, une chance que nous nous en sortions. J’avais fui parce que cela m’avait fait peur ; j’étais incapable de savoir, cependant, si j’aurais continué de me tenir à l’écart si Isaac n’était pas revenu. J’avais eu besoin de temps. De temps pour me faire à l’idée, sans doute. Mais cela ne changeait pas grand chose, au final, parce que mon mari était revenu.
Et, depuis, nous ne nous comprenions plus.
Il ne pouvait pas savoir à quoi ressemblait mon quotidien, désormais. Il ne pouvait pas savoir ce que cela faisait, ce mélange de reconnaissance et de tristesse, ce mélange de bonheur et d’horreur, qui se pressait contre ma poitrine. Il ne pouvait pas savoir et je ne lui souhaitais pas de connaître cela un jour. Et, dans mon cas, je ne pouvais pas savoir ce qu’il pouvait bien ressentir en cet instant. La jalousie et l’envie venaient se mêler ensemble dans son crâne et, même si ces émotions étaient malsaines, je les comprenais et je les acceptais venant de lui. C’était légitime. C’était profondément triste mais parfaitement légitime. « Au moins, il est vivant, c’est le principal, » dit-il. J’hochai doucement la tête, ne sachant pas quoi répondre de plus. Oui, il était vivant, oui, c’était le principal même si parfois j’avais tendance à l’oublier. Il fallait dire que les horreurs de la guerre et des tortures avait eu un grand impact sur la personnalité et les réactions d’Isaac ; il paraissait décalé avec la réalité, hors du temps, hors des normes, et le suivre me demandait énormément d’énergie. Je m’occupais sans cesse de lui, après tout. J’étais le sujet préféré de ses remarques et de ses comportements désobligeants. Alors, oui, il était vivant et c’était le principal. Mais, parfois, j’avais l’impression de m’épuiser en m’efforçant d’endurer ses sursauts d’humeur et ses crises les plus violentes. « Et sinon, comment tu vas ? Tu vas partir pour les vacances ? » Il était calme et posé, venait tout juste de lever sa tasse jusqu’à ses lèvres pour boire une gorgée de café. Cependant, je le connaissais suffisamment pour savoir qu’il n’avait qu’une envie, celle de partir. Cependant, je le connaissais suffisamment pour savoir qu’il se demandait ce qu’il faisait là. Je déglutis, conservant un sourire conciliant sur les lèvres. Je faisais mine de me rendre compte de rien parce que j’avais peur d’être grossière en lui faisant comprendre qu’il pouvait s’en aller s’il le voulait ; j’espérais au fond de moi qu’il savait que je ne lui en tiendrais pas rigueur mais, la vérité, c’était que Peter était trop bien élevé pour se permettre de fuir ma présence d’une telle manière. « Je ne sais pas encore, sans doute. J’ai beaucoup de jours de congé qui ne demandent qu’à être pris et l’hôpital m’a fait comprendre qu’ils voyaient beaucoup trop ma tête depuis un moment, »   répondis-je avec douceur, cette même douceur qui me caractérisait tant. Je ne mentionnais pas les vacances que je projetais de passer en compagnie d’Isaac quelque part en France ; je préférais le garder pour moi et présenter cela sous un autre aspect, par respect pour Peter et ses ressentiments. Par respect pour Peter et son deuil, ce deuil qui m’avait été si familier pendant des mois. « Et toi ? Tu vas en mener la puce quelque part ? »  lui demandai-je finalement. En parlant de Beth, j’espérais l’emmener vers un sujet plus facile pour lui ; je ne pouvais définitivement pas apaiser sa tension et sa tristesse mais je pouvais lui changer les idées le temps d’une conversation.
Je faisais comme si. Comme si nous avions encore des choses à nous raconter, comme si nous avions encore des choses en commun.
Mais, la vérité, c’était que nous ne nous comprenions plus.
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» Schizophrénie : Jake & Alexander
() message posté Sam 12 Mar 2016 - 20:30 par Olivia Andrews

The most frightening sound in the world is your own heart beating. No one likes to talk about that, but it is true. In the midst of deep fear, it’s a secret beast pounding a giant fist on some inner door, demanding to get in. ✻✻✻ C’est comme un club. Un club exclusif dont seuls les veufs ont connaissance. Les autres ne savent pas qu’il existe, parce qu’ils ne se rendent pas compte de la différence qui existe entre les veufs et eux. Ils compatissent, présentent leurs condoléances et offrent un sourire gêné, voulu compatissant. Ils n’imaginent pas ce qui peut se passer à l’intérieur. Certains ont déjà perdu un proche, ils ont souffert eux aussi. Mais perdre l’âme sœur, ça n’a rien à voir. C’est le genre de douleur qui nous détruit de fond en comble, qui nous bouffe de l’intérieur et qu’on voudrait crier au monde entier.
On voudrait crier mais c’est comme si personne ne pouvait nous entendre. Personne à part ceux qui ont vécu la même chose. Chaque deuil est différent mais se rejoint en certains points. La douleur ressentie. Le trou béant laissé au milieu de la poitrine. Peter avait crié et Olivia l’avait entendue. Parce qu’elle aussi, elle faisait partie du club. Elle pouvait comprendre. Et il l’avait comprise aussi. Et c’était cette douleur commune qui les avait rapprochés. Qui avait fait qu’à un moment de leur existence, ils avaient eu l’impression de trouver une nouvelle âme proche de la leur. Comme une nouvelle âme sœur. Et c’était ce qui avait effrayé Peter. Cette impression que, s’il l’avait voulu, il aurait pu tourner la page avec Olivia. A force de comprendre la douleur l’un de l’autre, ils auraient pu réussir à la faire disparaître. S’ils avaient été prêts pour ça.
Peut-être est-ce pour ça qu’il n’existe pas de réel club. Il y a bien des groupes de soutien mais Peter ne s’y est jamais rendu. Il s’était longtemps imaginé que personne ne pouvait le comprendre, même s’il racontait son histoire, simplement parce qu’il n’arrivait pas à qualifier avec des mots tout ce qu’il ressentait. Il peut comparer avec tout ce qu’il veut, avec un château qui s’écroule, avec un obus qui explose, avec n’importe quoi, ça ne suffira jamais. Ça n’expliquera jamais exactement. Il pensait que personne ne pouvait le comprendre et pourtant, Olivia l’avait fait, sans qu’il ait besoin de l’expliquer. Ce club existe bien, sans qu’on en parle, sans qu’on le sache forcément.
C’est comme un club, un club que tout le monde voudrait quitter. Un club dont Olivia avait fait partie. Un club qu’elle avait réussi à quitter, contre toute attente. Mais un club qu’elle ne quitterait jamais totalement.
Peter observe Olivia, comme si elle était devenue une inconnue. Il réalise qu’il ignore pourquoi il a accepté cette rencontre. A quoi s’attendait-il ? Peut-être avait-il la désillusion de penser qu’il pourrait être heureux pour elle. Ou peut-être était-ce juste pour refermer cette page encore à moitié pliée. Il n’en sait rien. Mais, maintenant, il sait que c’était une mauvaise idée. Olivia doit remarquer sa gêne, c’est évident. Peter a pris l’habitude de faire la conversation, de parler de choses simples avec les gens. Pourtant, ça paraît presque déplacé avec Olivia. Avant, ils n’avaient pas besoin de ça, même s’ils parlaient peu. Mais Peter a l’impression qu’il ne peut plus la comprendre. Et peut-être que c’est aussi ce qu’Olivia pense, puisqu’elle répond aussi simplement que lui, sans donner de détails. « Je ne sais pas encore, sans doute. J’ai beaucoup de jours de congé qui ne demandent qu’à être pris et l’hôpital m’a fait comprendre qu’ils voyaient beaucoup trop ma tête depuis un moment, » Sa voix est douce, ses paroles simples et pourtant Peter n’a pas l’impression qu’elle soit complètement sincère. Sans doute est-ce à cause de cette gêne présente entre eux. Ou parce qu’ils ne sont pas habitués à parler de ce genre de choses. Il se contente d’hocher la tête avant de boire une longue gorgée de son café. « Et toi ? Tu vas en mener la puce quelque part ? » Il relève le regard vers Olivia, sûrement surpris qu’elle relance à son tour la conversation. Elle aussi doit avoir envie de partir. De fuir ce passé qui lui rappelle ce qu’elle a vécu. « Je n’ai encore rien de prévu, peut-être qu’on va rendre visite à mes parents en France quelques jours. Je pensais aussi l’emmener à la plage parfois, pour échapper un peu à la ville. » Peter n’a pas prévu de prendre de réels congés cet été, parce que ça voudrait dire chambouler sa routine. Il va tout de même le faire quelques jours, pour que Beth puisse changer d’air et découvrir d’autres endroits, voir d’autres personnes. Et peut-être qu’à lui aussi, ça lui changera les idées, qui sait ?
Après avoir reposé sa tasse presque vide, Peter joue quelques secondes avec l’emballage du chocolat offert avec. Il finit par tourner le poignet pour regarder sa montre. Ils pourraient continuer de discuter de choses et d’autres encore longtemps, sans vraiment rien se dire. Ils pourraient, oui. Mais même ça, Peter ne sait pas s’il en est capable. Ses yeux se posent succinctement sur l’annulaire d’Olivia, orné d’une bague. La sienne est dans sa table de chevet, juste à côté de son lit. C’est ce qui les sépare. C’est ce qui fait que Peter ne sait plus comment agir auprès d’Olivia. « Je devrais y aller, je travaille ce soir et j’aimerai bien pouvoir voir Beth avant. » Enonce-t-il, comme s’il y croyait. Comme si Olivia pouvait y croire. Il termine le fond de son café avant de se lever. Il s’en veut de partir ainsi. Ses parents lui ont appris à être poli et non pas à fuir une situation gênante. Mais c’est plus fort que lui. « Désolé… et ça m’a fait plaisir de te revoir. » Il prononce ces mots sans savoir s’il les pense. Oui, la voir lui a fait plaisir. C’est ce qu’elle est devenue qui ne lui plait pas. Ou peut-être que c’est plutôt qu’elle, elle a changé alors que lui, il est toujours le même. Qu’elle est devenue celle qu’il voudrait être. « A la prochaine fois, peut-être. » Il lui adresse un sourire et un signe rapide de la main avant d’avancer vers la sortie. Il fuit l’embarras. Il fuit le changement qu’il redoute sans cesse. Il fuit cette ancienne amie qui lui rappelle qu’elle a tout ce que lui, souhaiterait avoir. Il fuit, tout simplement. Comme il l'a fait si souvent déjà.

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