(✰) message posté Sam 30 Mai 2015 - 9:51 par Sharona K. García-Brown
Hurt
ft. Elliot J. Mendoza-Osborne && Sharona K. Garcia-Brown
Lundi 25.05.2015 • Central London • Westminster • Hyde Park
Je découvre les jours de congés britanniques au fur et à mesure qu'ils arrivent, sous les regards parfois moqueurs, souvent bienveillants de Betty et Marlon. Depuis l'attaque du diner, les choses ont un peu changé. Betty avait déjà un côté un peu maternel avec nous alors qu'elle n'est pas beaucoup plus vieille que nous, et ça s'est renforcé. Parfois, c'est un peu lourd, mais la jeune maman est tellement douce que même moi je suis pas capable de lui en vouloir. Quant à Marlon. il s'est jamais complètement pardonné, je le sais bien. Quand les marques se voyaient encore sur mon visage, il pouvait à peine me regarder dans les yeux. Et j'ai beau lui répéter que je préfère qu'il soit resté planqué, sinon peut-être qu'on serait morts tous les deux, je vois bien qu'il m'entend pas. Ca le bouffe, et ça me fait mal au coeur de le voir comme ça. Et puis j'ai terriblement peur que lui aussi, il finisse par partir. S'il peut plus me regarder sans voir des souvenirs douloureux arriver, pourquoi il resterait près de moi, hein ? C'est ce que tout le monde fait après tout : partir. Quand je vois son regard, je pense à ma soeur, la dernière fois que je l'ai vue, il y a une éternité. Avant qu'elle aussi, disparaisse de ma vie. Et je peux pas m'empêcher de me demander si ça va pas être lui, le prochain à sortir de mon entourage. Comme ma soeur. Comme Tyler et Dmitri même si au fond, je sais pas si je peux dire qu'ils en ont jamais vraiment tellement fait partie ? Et après ça sera qui ? Ivy et K. avec le petit bout qui va arriver ? Sims maintenant qu'il a une copine ? Mack ? Julian ? Nik ? C'est de ma faute aussi, je sais bien. Je sais pas leur montrer que je tiens à eux, je suis même pas capable de les toucher. Au final, tout ce que je sais faire, c'est fuir tout contact, et pourtant la solitude me pèse terriblement. Je suis trop con. Et pas très juste non plus, mais même si c'est pas la stricte vérité, c'est ce que je ressens, depuis des semaines, des mois même, et ça va juste en se renforçant.
Aujourd'hui, c'est Spring Bank Holiday, donc, et je bosse pas, et je me suis retrouvée à me demander quoi faire, puisque je ne bossais pas. Je me suis dit que peut-être je pourrais rejoindre Mack à la salle de sports, mais j'ai pas voulu la déranger au dernier moment comme ça, elle a sans doute déjà des projets avec son homme... ou sa boss tyrannique la réquisitionne quand même, au choix. Et il fait beau, alors je me suis levée pour aller courir, en me répétant que ça pourrait que me faire du bien. Et c'était vrai au début. La musique sur les oreilles, je suis partie au pas de course vers Hyde Park, et j'en ai arpenté les allées un moment, l'esprit vide au départ, mais comme souvent, j'ai fini par voir mes pensées tourner en boucle sur tout ça, et plus ça a été, pire c'était. Et j'ai continué à courir, en espérant vraiment me vider la tête, sauf que ça a pas marché, pour une fois, et que j'ai beaucoup trop forcé. Je le sais bien que je dois faire attention. Je le sais bien que cette putain de cheville me rappellera toujours à l'ordre si je vais trop loin, et là, ça loupe pas. Ca fait un petit moment que je sens que j'ai un peu de mal, qu'il faudrait que je m'arrête, mais la tête de mule que je suis a pas voulu lâcher l'affaire. Et maintenant, j'ai plus vraiment le choix que de m'arrêter, parce qu'elle me fait trop souffrir pour que je continue. En vérité, rien que marcher comme je décélère va s'avérer difficile, et la douleur qui irradie de ma jambe me donne envie de jurer contre la terre entière - et contre moi surtout. Un « ¡ Joder ! » m'échappe, et je boitille à la recherche d'un banc plus loin sur lequel je m'appuie un premier temps encore debout pour faire quelques étirements mais ma cheville ne me portant plus guère, ça s'avère plus difficile que prévu, et je marmonne dans ma barbe à peu près tous les jurons que j'ai l'habitude d'utiliser en boucle. Je suis vraiment trop conne des fois...
Invité
Invité
(✰) message posté Sam 30 Mai 2015 - 22:20 par Invité
Elliot & Sharona
Un jour sans travailler, c’est à la fois positif et à la fois négatif. Non pas que j’aime à ce point mes deux boulots, mais travailler m’occupe, travailler me donne l’impression de véritablement faire quelque chose de ma vie –même si ce n’est qu’être serveuse ou barmaid. Bosser, ça occupe l’esprit. Et je déteste ne rien faire. Alors, oui, parfois c’est chiant et parfois j’ai clairement envie de dire à mes clients d’aller se faire voir… Mais au moins, je fais quelque chose. D’un autre côté, ne pas travailler me laisse l’occasion de faire tout ce dont je n’ai pas le temps lors de mes journées trop chargées. Et quand je dis ça, je me fiche de la gueule de qui ? Comme si être barista chez Starbucks était épuisant et travailler au Barfly deux trois fois par semaine me prenait toutes mes soirées… Entre les deux, je me rends souvent à la boxe. Parfois, assez souvent, je rends visite à ma sœur ou à ma grand-mère, ou bien à d’autres amis… Je ne suis presque jamais chez moi. Et lorsque j’y suis, je trouve toujours que quelque chose pour m’occuper : un truc à réparer, un meuble à peindre, un livre à lire… Concrètement, quand je fasse un constat de ma vie je passe la moitié de mon temps au travail, un quart à la boxe et l’autre quart à faire ce que je veux. Certains peuvent penser que j’ai la vie facile, mais j’ai l’impression qu’il y manque un petit quelque chose. C’est toujours comme ça, j’ai l’impression d’être parfaitement heureuse et au final je rends compte que ma vie n’est absolument pas celle que je désirais quelques années plus tôt. J’ai pas réussi, c’est aussi simple que ça.
Et le pire, c’est qu’aujourd’hui alors que ces pensées me bouffent l’esprit, je ne peux même pas aller au travail pour m’occuper. Au lieu de ça je décide de faire ce que je fais de mieux : le sport. Mais pas de boxe pour moi cette fois ci, je préfère aller faire un jogging.
C’est vêtue d’un short et d’un débardeur que je me retrouve en train de courir dans Hyde Park, les écouteurs de mon iPod dans les oreilles qui me passent un air de musique surement beaucoup trop fort. Mais c’est bien, au moins ça m’empêche de penser. Je finirai peut être sourde, mais au moins ça noie mes pensées et je suis beaucoup plus tranquille que tout à l’heure, lorsque j’étais seule dans mon appartement et que je ressassais tout ce que j’avais fait de travers.
Je cours vite et petit à petit, c’est inévitable, je m’essouffle. Et merde. Je m’arrête un instant sur le côté pour reprendre ma respiration, tentant de calmer les battements de mon cœur. Je m’essuie le front d’un revers de main puis profite de cette petite pause pour refaire ma queue de cheval lorsque j’entends un mot familier non loin de moi.
« Joder »
C’est espagnol ça… Et donc très peu utilisé ici. Je ne peux m’empêcher de froncer les sourcils en essayant de trouver la provenance de ce mot, véritablement intriguée. Je me tourne et finis par voir une jeune fille qui doit avoir à peu près mon âge, et qui a l’air d’avoir sacrément mal à la cheville. J’hésite un instant, continuer mon chemin ou aller la voir ? Et puis sans plus réfléchir je m’approche d’elle pour lui demander doucement.
« ¿ Estàs bien ? »
Je la regarde et lui adresse un léger sourire, pas trop sure de si je dois parler en anglais ou en espagnol.
Emi Burton
Sharona K. García-Brown
I walk this empty street on the boulevard of broken dreams.
(✰) message posté Mar 2 Juin 2015 - 20:15 par Sharona K. García-Brown
Hurt
ft. Elliot J. Mendoza-Osborne && Sharona K. Garcia-Brown
Lundi 25.05.2015 • Central London • Westminster • Hyde Park
Ça fait un petit moment que ça m'est pas arrivé... et ça me manquait franchement pas. Mais faut dire que ça fait un moment que j'ai pas forcé à ce point. D'habitude, je calme le jeu dès que je sens que ça commence à tirer, la plupart du temps, je m'arrête peu après parce que je sais bien que c'est le signal. Que mon corps fatigue, et que si je l'écoute pas je vais grave le payer. Mais j'ai pas été raisonnable aujourd'hui. J'ai continué et j'ai forcé, malgré les signes évidents de fatigue. Et je le regrette déjà comme je boitille pour aller faire quand même quelques étirements histoire de pas encore plus me bousiller que c'est déjà le cas, contre un banc un peu plus loin.
Je vois bien qu'il y a d'autres gens autour de moi mais à vrai dire, j'y prête pas vraiment attention - dans un premier temps au moins. Je suis trop occupée à m'engueuler mentalement et à ravaler les grimaces de douleur que ma cheville blessée m'inflige. Les étirements, ça me rappelle la danse, mais dans ces conditions-là, ça a rien de bien sympathique. Y a une époque où j'étais super souple, et y a des restes, je crois que ça se sent encore, mais à cet instant... pas trop. Je le sais, pourtant qu'il ne faut pas que je force. Pire encore, je le sentais bien que ça devenait dangereux, mais c'était encore supportable, alors j'ai continué. Putain quelle conne ! Un juron m'échappe dans ma langue natale, comme la plupart du temps quand je m'énerve. Je m'attendais pas à ce que ça attire l'attention d'une compatriote... ou presque.
« ¿ Estàs bien ? - Si, si, no se preocupe, no es nada... »
Réponse automatique sans même la regarder, en massant ma cheville, jusqu'à ce que je réalise deux choses. Déjà, qu'elle m'a tutoyée et que le vouvoiement est peut-être de trop, parce qu'on doit avoir sensiblement le même âge, ça en est quand même un peu ridicule, là. Mais aussi - et surtout - que je suis en train de parler la langue de las abuelitas et je redresse instantanément la tête vers elle, tout à coup effarée. J'ai bien entendu, hein ? T'es vraiment comme moi ? A vrai dire, son type de physique en donne une bonne indication. La peau mate, les cheveux et les yeux noirs sont assez typiques, même si d'autres contrées en bénéficient aussi. Et puis... C'est qu'elle est super jolie cette fille et si je reste une seconde interdite pour tout un tas de raison au final, je finis par me reprendre, et poursuivre dans notre langue chantante.
« ¿ Eres española ? »
Ici les gens ont plus tendance à venir de la péninsule ibérique comme Marlon, que du continent sudaméricain comme moi, après tout, alors je suppose qu'elle aussi a des origines européennes. Mon collègue vient de Barcelone, et me saoûle souvent avec son catalan assez éloigné de mon vocabulaire chicano, et on s'emmerde mutuellement avec nos mots vernaculaires que l'autre comprend absolument pas. Manque plus que je lui rajoute les mots indiens de mes grands-mères et je le paume - tout comme il me paume, donc, avec le catalan. Pourtant si j'écoutais un peu mieux, je me rendrais peut-être un peu compte que son phrasé se rapproche franchement plus du mien que du pur castillan du vieux continent...
¤ Et on espérera que je fasse pas trop de faute parce que mon espagnol est loin et à la prochaine phrase je fais juste mettre des étoiles et "en espagnol dans le texte" je crois xD ¤