(✰) message posté Dim 19 Avr 2015 - 15:29 par Invité
Fin d'après midi d'avril. Aujourd’hui, Stefan était sorti plus tôt du boulot, ordre de la chef! Il était parti en grommelant. Stefan n'aimait pas s'ennuyer. Il avait même proposé de rester pour des heures sup' sans se faire payer, mais on l'avait mis à la porte de force si bien qu'il était prié de ne pas montrer le bout de son nez jusqu'au lendemain matin.
Heureusement, il faisait beau à l'extérieur. Les températures n'étaient pas chaude, mais le ciel n'était pas gris non plus. Comme Stefan n'était pas loin du centre, il décida de passer par la bibliothèque pour trouver un livre qu'il recherchait depuis plusieurs jours. Comme il n'avait presque jamais le temps pour cela, il ne s'y était jamais penché jusqu'à maintenant. Sauf que voilà, en arrivant devant, il put constater une mauvaise surprise : la bibliothèque était fermée pour quelques jours à cause de travaux. Il s'éloigna d'ici, non sans souffler. Il n'avait pas envie de revenir à la maison et de se poser devant les programmes télé en attendant que le temps passe. Non, Stefan avait envie de bouger. Il voulait profiter de ce rare moment de pause et faire les choses qu'il ne pouvait pas faire en temps normal. En plus le soleil était au rendez vous, c'était un signe!
Il parcouru les rues en entrant dans plusieurs magasin qui se trouvaient sur son passage. A un moment donné, il stoppa sa course dans un prêt-à-manger afin de se prendre un thé et une viennoiserie et il reprit la route qui le mena jusqu'à une librairie qui se trouvait là. Devant les vitrines, il hésita. Dans quelques jours, la bibliothèque réouvrirait, il pourrait peut être attendre, ça lui éviterais de dépenser des sous. Dans un sens, il avait largement les moyens pour s'offrir un bouquin!
Il finit par se décider de rentrer à l'intérieur. Il passa devant une jeune femme qui devait travailler là dedans sans même un bonjour, et se hâta vers le rayon "théâtre". Il chercha d'abord le titre du livre qui l'intéressait "Fin de Partie" de Samuel Beckett en lisant, mais pencher la tête sur le côté l'agaça et il choisit une autre méthode. A l'endroit du "B", puisque les livres semblaient rangés par ordre alphabétique, il s'est mis à décortiquer en prenant les livres et en flaquant au sol ceux qui se trouvaient en travers de son chemin.
"Non, pas celui là, ni celui ci..." Il était si concentré dans sa tâche qu'il ne se rendait pas compte qu'il parlait avec lui même. Il avait même oublié qu'il n'était pas seul dans la boutique et tout ce qui entourait son petit rayon vital n'existait plus.
"Bon dieu, est ce si compliqué à trouver?" Il n'était pas difficile pour Stefan de perdre patience. Quand il cherchait quelque chose, il aimait que ces choses soient rapidement à sa portée de main et sous son champs de vision. A un moment donné, il failli trébucher sur un livre qu'il avait volontairement renversé puis il pesta. "Mais c'est quoi ce magasin?" Mouais, plutôt mauvaise comme première impression.
J'avais le sourire aux lèvres. Aujourd'hui, c'était une belle journée. Il faisait beau, il faisait chaud. Le soleil était haut dans le ciel. Grâce à cela, les gens étaient heureux. Il n'y avait donc aucune raison pour que ma soirée au boulot se passe mal. Mais il ne fallait pas parler trop vite. Ça pouvait changer. Des gens grognons, il y en avait partout malheureusement. Mais bon, je ne pensais pas encore à ça pour l'instant. J'étais dans les rayons, plaçant des livres. Un homme entra dans la boutique à ce moment-là. « Bonjour! Vous allez.... » commençais-je par dire, mais il m'ignora totalement passant à côté de moi sans me voir, du moins, c'était ce qu'il me semblait. Je fronçai les sourcils. Peut-être était-il trop concentré dans sa recherche? Je n'en fis pas de cas pour le moment. Je finissais de placer quelques livres, alors j'étais plutôt concentrée là-dessus. Ce fut à ce moment que j'entendis un livre tombé sur le sol... puis un autre et ainsi de suite. Je ne comprenais pas ce qui se passait. J'allai voir rapidement pour savoir de quoi il en retournait. Peut-être que quelqu'un avait fait tomber une pile de livre. Ça arrivait quelques fois. Des gens trop pressés ou trop distraits. Mais je fus surprise de voir qu'au final, ça n'avait rien à voir. Le nouveau venu fouillait sur les tablettes et jetais volontairement les ouvrages sur le sol dans sa quête. Je trouvais qu'il s'agissait là d'un profond irrespect et pour les livres et pour le magasin. Tentant de garder mon calme, je me dirigeai vers lui. « Pardon monsieur. Vous cherchez quelque chose en particulier? » lui demandais-je le plus poliment possible. Mais je n'avais qu'une envie, lui lancer des insultes, rien de moins. Je tâchai de me détendre, mais sans m'en rendre compte, j'avais commencé à serrer les dents.
L'homme ne sembla pas m'avoir entendu. Il parlait avec lui-même, perdait patience et moi aussi. Était-il dérangé? Pourtant, il était bien habillé et tout. L'inconnu ne venait pas de la rue, c'était évident. Alors je me demandais bien quelle mouche l'avait piqué. « Mais c'est quoi ce magasin? »[/i] dit-il, encore à lui-même. Je mis la main sur son épaule pour avoir son attention. « Monsieur! Je vous demanderais de laisser les livres sur les tablettes s'il vous plaît! » lui dis-je, cette fois-ci d'un ton un peu plus élevé. Peut-être allais-je avoir enfin son attention en agissant de la sorte. Malheureusement, je n'étais pas trop douée avec les gens mal commodes. Je devenais vite impatiente et lui commençait réellement à me taper sur le système et il ne m'avait toujours pas adressé la parole. J'avais envie de lui balancer une connerie, mais je me retins de justesse, espérant qu'il me répondrait bientôt. Serrant les bras contre ma poitrine, j'attendis qu'il se retourne. J'avais un sourire légèrement forcé sur les lèvres, ce qui n'était pas idéal, mais bon, il faudrait bien s'en accommoder pour le moment!
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(✰) message posté Dim 26 Avr 2015 - 13:39 par Invité
« Pardon monsieur. Vous cherchez quelque chose en particulier? »
Il s'était arrêté un moment en entendant la question. Il fit mine de réfléchir, à savoir s'il allait répondre ou non, puis il reprit le cours de ses activités. Il avait très bien vu la vendeuse à côté, mais il avait envie de faire comme si elle n'existait pas. N'a-t-il pas déjà entendu le proverbe "si tu veux que quelqu'un n'existe plus, cesse de le regarder"? Alors il poursuivit. Il finira bien par le trouver, ce livre, sauf s'il n'y est plus. S'il ne le trouvait pas ce jour là, tant pis. Il n'aura qu'à commander sur internet. Dommage, c'était un livre qui coûtait cher à ce qu'il avait vu!
Pourtant, la vendeuse ne disparut pas. Sans doute le fait qu'il s'était mis à jeter les livres au sol y était pour quelque chose. Il avait beau essayer de continuer son exercice, faire comme s'il était seul dans la boutique, l'aura qu'elle dégageait se mêlait à la sienne. Il sentit la nervosité s’agrandir, déjà qu'il n'était pas de très bonne humeur avant d'arriver. Remarque, il aurait pu déblatérer le titre du livre qu'on en parle plus, mais non, il avait envie de le trouver tout seul, comme un grand. Il savait qu'il n'avait plus trop l'habitude des magasins, sauf pour faire quelques emplettes quand il manquait du gel douche ou des plats préparés - Stefan avait noté que les anglais adoraient ça - et que par conséquent, il lui fallait un temps d'adaptation. Il finit par se fâcher tout seul, en râlant comme à son habitude. Il dégageait beaucoup de chose négative, mais sa vie en était faite après tout.
« Monsieur! Je vous demanderais de laisser les livres sur les tablettes s'il vous plaît! »
De nouveau, il s'arrêta. Il manqua de tourner la tête vivement vers la voix qui venait de lui parler, mais il s'y était interdit. Il se figea sur place, resta immobile le temps de quelques secondes avant de se mettre à regarder un peu partout autour de lui.
"J'aurais juré entendre une voix me parler" dit-il finalement. "Que disait-elle déjà? Oh, quelle importance, il n'y a personne ici."
Sous un sourire narquois, il s'attaqua à la seconde étagère. Quand il ne mettait pas les livres au sol, il les fourrait un peu partout n'importe où il y avait du vide. Une armoire rangée? Vraiment? Stefan ne savait pas ce qu'était les choses ordonnées. Chez lui, c'était un véritable foutoir, il y avait des objets partout. La personne - un homme, choisi par ses soins - qui s'occupait du ménage chez lui mettait toujours une journée pour tout remettre en ordre. Et le jour suivant, il retrouvait l'appartement dans le même état. Stefan s'en moquait. Se faire passer pour le plus gros bordélique habitant de Londres, c'était une chose qui lui passait au dessus. Et puis, il payait quelqu'un pour le ménage, il fallait bien lui trouver du travail à faire après tout!
A un moment donné, il s'arrêta sur un livre. Ça n'était pas celui qu'il recherchait à la base, mais il prit le temps de lire la quatrième de couverture pour voir de quoi il était fait. C'était un thriller policier dont il n'avait jamais entendu parler auparavant. Stefan lisait beaucoup de policier. Il fallait dire aussi que son métier était un peu affilié à tout ça.
"Combien il coûte?" Lui même ne savait pas s'il s'était mis à prendre soudainement conscience de l'existence de la vendeuse ou s'il se parlait à lui même. Il avait juste brandit l'objet d'une main en le montrant mais il n'avait toujours pas pris la peine de "la" regarder en face.
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(✰) message posté Dim 26 Avr 2015 - 20:38 par Invité
L'homme ne m'inspirait pas confiance, mais alors pas du tout. Il respirait la négativité et le manque de savoir vivre. Ce n'était visiblement pas une bonne personne. J'avais rencontré une personne dans ce genre; Theodore. Au moins, ce dernier avait un certain charme, lui, bah, c'était apparemment le néant. Il était tout simplement désespérant et son attitude me fâchait, point à la ligne. Alors que je parlais une nouvelle fois, lui disant de ne pas jeter les livres par terre, l'homme s'arrêta finalement de bouger, mais il ne se retourna pas, murmurant plutôt des absurdités. Je fus surprise de le voir se parler à lui-même de la sorte. Après tout, il pouvait très bien avoir pris les vêtements à l'armée du salut. Visiblement, j'avais bel et bien affaire à un fou furieux. « Monsieur, si vous continuez comme ça, j'appelle tout simplement la police! » le menaçais-je. Ce n'était pas vrai qu'il allait continuer d'agir de la sorte et mettre la librairie dans un bordel monstre. Ce n'était pas non plus vrai que j'allais le sortir d'ici de force même si j'en avais bien envie. Il était définitivement bien plus grand que moi. Et malheureusement, mon patron n'était pas là en ce moment dans le magasin pour venir nous prêter main forte. Ce que j'aurais aimé être plus grande et plus forte en ce moment, je l'aurais sorti à coup de pied dans le derrière. Rien ne me ferait plus plaisir en ce moment.
Suite à mes menaces que j'étais convaincue qu'il n'avait pas entendu de toute façon, l'inconnu s'arrêta de nouveau de bouger. Il avait mis la main sur un livre qui l'intéressait visiblement. Si ça pouvait le faire arrêter de tout jeter sur le sol, bah, tant mieux, je prenais l'opportunité avec plaisir! « Combien il coûte? » dit-il ne me regardant toujours pas. Je n'avais qu'une envie, lui dire d'aller se faire foutre. Mais je me retins un nouvelle fois de justesse. Et s'il me menaçait? Je n'avais aucune envie qu'il m'attaque. Mais je détestais lorsque les gens ne me regardaient pas en face. C'était un manque total de respect. « C'est indiqué sur le dos du livre... » lui répondis-je, cinglante. C'était la première fois depuis le début de cette « discussion » que je manquais de respect à mon interlocuteur. Mais la politesse n'était plus de mise. Il avait perdu ce privilège la minute où il avait jeté le premier livre sur le sol. « Et je vais vous faire payer un supplément pour les dommages fait aux autres livres.... » lui dis-je. Et avant qu'il ait des idées malsaines. « Je vous ai sur caméras, alors pas d'autres gestes s'il vous plait! » ajoutais-je, le regard sérieux et volontaire pour montrer que je ne plaisais absolument pas. C'était tout à fait dans mon droit de lui demander de payer un supplément pour les dégâts. Il avait mis le magasin sans dessus dessous. Ça allait me prendre des heures tout remettre à sa place et ce, en espérant que les livres n'aient pas été abîmé dans sa folie. Et si jamais il ne pouvait pas payer, il allait avoir affaire à la police tout simplement. Je n'aurais pas de pitié aujourd'hui pour lui.
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(✰) message posté Mar 5 Mai 2015 - 19:02 par Invité
Stefan ne savait pas encore combien de temps il allait continuer à l'ignorer. Pourtant, il allait falloir à un moment donné prendre conscience de son existence. La vendeuse n'était pas le genre de femme à se laisser faire malgré sa petite taille. Tant mieux, ça lui permettait de s'amuser un peu et de la prendre un peu plus en considération. Après un petit test, il était prêt à lui faire face, enfin.
« Monsieur, si vous continuez comme ça, j'appelle tout simplement la police! » menaça-t-elle en le voyant mettre du désordre volontaire dans ses livres alors que Stefan s'étonnait faussement du « bazar » qu'il y avait à l'intérieur, lui mettant la chose sur le dos. Bien sûr, il était conscient de ce qu'il faisait, mais c'était drôle selon lui. Pourtant, il continua de la nier. Il avait cru entendre le mot « police ». Appeler la police ? En voilà une idée amusante ! La police.. Stefan commençait à connaître les postes de commissariat comme un second chez-soi. D'ailleurs, il était connu là bas. Plusieurs fois, ces hommes l'avaient embarqué pour le mettre en garde à vue ou lui donner des avertissements. Une fois de plus, ce serait le cas. Ils commençaient d'ailleurs à s'en lasser.
Il avait fini par jeter son dévolu sur un livre. Il demanda combien il coûtait, en s'adressant aussi bien à lui même qu'à la vendeuse pas loin de lui. Il faisait une transissions entre son jeu et la réalité, à présent qu'il s'était enfin arrêté sur quelque chose susceptible de le faire passer à l'étape « achat ». Naturellement, c'est une réaction désagréable qu'il reçut. Il ne pouvait pas la blâmer, il l'avait cherché. En avait-il quelque chose à faire ? Bien sûr que non.
« C'est indiqué sur le dos du livre... » répondit la voix féminine qui n'avait cessé de l'embêter d'une manière très froide et agacée. Il s'exécuta alors en silence, faisant abstraction de ce qui se passait autour de lui une fois de plus. « Et je vais vous faire payer un supplément pour les dommages fait aux autres livres.... » poursuivit-elle. « Je vous ai sur caméras, alors pas d'autres gestes s'il vous plait! » Stefan se mit à siffler. Si elle semblait très impliquée dans ce qu'elle disait, lui avait plutôt envie de rire. Même avec des efforts, il ne parvenait pas à la prendre au sérieux. Il savait qu'il était capable de mettre à exécution tout ce qu'elle lui avait dit, mais une fois de plus, ce n'était pas cela qui lui faisait froid aux yeux. Après avoir terminé son manège, il finit par lever la tête vers elle et fit mine d'être surpris de la voir dans son champs de vision.
« Oooh, vous êtes là ! » s'exclama-t-il de manière exagérée. « Vous vouliez me parler de quelque chose? »
Il se déplaça jusqu'au rayon d'à côté, laissant son désordre en place. Cette fois ci, il prit la décision de ne pas mettre autant de foutoir qu'au premier. En fait, il ne comptait pas prendre plus de livre que ça. Il avait seulement envie de jeter un coup d’œil, mais surtout tester la patience de vendeuse. Imperturbable, il fit même semblant de commencer à prendre un livre et de s'intéresser à la quatrième de couverture.
« J'ai cru entendre quelqu'un parler de police, vous savez qui c'est ? Sa voix était insupportable, une vraie plaie. Pas facile à vivre.. »
Il s'empara du livre en question et l'ajouta à sa liste.
« En fait, je vais le prendre, même s'il a l'air d'être nul à chier. » Stefan avait l'habitude de se parler tout seul. Un peu trop d'ailleurs.
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(✰) message posté Mar 5 Mai 2015 - 22:57 par Invité
J'allais devoir mettre mes menaces à exécution, je le savais. Lorsque je parlai de la police, l'homme ne sembla pas s'en inquiéter outre mesure. Et lorsque je lui dis qu'il devrait payer plus pour les dommages et intérêt fait au magasin, il se mit simplement à siffler. J'étais outrée par tant d'attitude négative. Mais où se croyait-il? Dans un univers parallèle où tout était permis? Il fallait croire que c'était le cas. Je n'en revenais toujours pas. Et j'eus des yeux encore plus écarquillés lorsqu'il fit mine de me voir pour la première fois. « Est-ce que c'est une blague? Est-ce qu'il y a une caméra cachée à quelque part parce que c'est certain que oui! » dis-je en riant jaune. « Elle est cachée dans votre manteau, c'est ça? » demandais-je en riant de plus belle. Heureusement qu'il y avait peu de consommateurs aujourd'hui dans la librairie, ces derniers ne seraient pas enchanter de mon attitude. Mais en même temps qui pourrait me le reprocher? N'importe qui agirait de la sorte en voyant tout ce bazar et surtout cet homme très bizarre. « Non parce que ça pourrait pas être la réalité vu votre attitude! Personne de normal agirait de la sorte! » ajoutais-je d'un ton méprisant, reprenant mon sérieux. J'avais dépassé les bornes, mais lui aussi, alors plus de pincette. On jouait désormais dans la cours des grands!
Je le regardai changer de rangée. « Ne faites pas la même chose de l'autre côté! Un peu de savoir vivre quand même! » lui balançais-je, le suivant, bien entendu. J'avais pris mon téléphone dans ma poche. Je me préparer à appeler la police, mais il me prit de cours, parlant une nouvelle fois, me déconcentrant quelque peu. « J'ai cru entendre quelqu'un parler de police, vous savez qui c'est ? Sa voix était insupportable, une vraie plaie. Pas facile à vivre.. » dit-il. Encore là, regard incrédule de ma part. « Oui, c'était moi. C'est moi qui vous parle depuis tout à l'heure. Je suis peut-être petite, mais ne me faites pas croire que vous ne me voyez pas.... » lui dis-je en serrant les bras contre ma poitrine. J'étais au delà de l'offuscation. Je ne savais même plus quoi penser de la situation tellement je la trouvais absurde. L'homme prit alors un autre livre. « Pourquoi le prenez-vous dans ce cas? » lui demandais-je. Mais en fait, je ne souhaitais pas vraiment de réponse à ma question. De toute façon, je savais pertinemment que je n'aurais pas de réponse. « Avez-vous fini maintenant? Pouvez-vous quitter le magasin s'il vous plait! » ajoutais-je. Mon ton était plus calme à présent, mais toujours aussi ferme. « Après avoir payé, bien sur! » ajoutais-je. Je ne pouvais quand même pas le trainer de force vers la caisse, n'est-ce pas?
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(✰) message posté Ven 8 Mai 2015 - 23:01 par Invité
Finalement, il avait bien fait de venir ici. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas eu à faire à quelqu'un et s'être un peu amusé comme ça. Ça lui mettait un peu de piment dans sa triste vie banale et morose. Comme il n'avait pas d'amis, il fallait bien trouver quoi faire de son temps libre. Il pourrait se blâmer mais en fait, il aimait plutôt bien ça. De toute façon, Stefan n'était pas connu pour être supportable. Il avait son caractère bien défini et tout ses collègues le connaissait bien. Au moins, il était parvenu à se démarquer en agissant de la sorte. Il restait toujours surprenant à des moments, mais il ne cherchait pas non plus à être exceptionnel. En fait, il ne savait pas vraiment ce qu'il cherchait dans la vie. Il avait beau avoir la trentaine passée, ça restait encore un mystère.
« Est-ce que c'est une blague? Est-ce qu'il y a une caméra cachée à quelque part parce que c'est certain que oui! Elle est cachée dans votre manteau, c'est ça? » s'impatienta la vendeuse, au bout du rouleau. Stefan arqua un sourcil et remua doucement la tête. « Vous êtes vraiment bizarre vous. » finit-il par dire en la considérant comme une... tarée. De la part d'une vendeuse, en relation avec des clients donc, ça pouvait être encore plus surprenant. Mais Stefan aimait bien ça. Cela n'était pas la première fois qu'il agissait de la sorte et il ne savait même plus lui même qui était réellement fou entre les deux. Peut être que la réponse était simplement « les deux ». De longues heures de méditation à venir prochainement. « Non parce que ça pourrait pas être la réalité vu votre attitude! Personne de normal agirait de la sorte! » Il ne peut s'empêcher de sourire à ce moment là, ça avait été plus fort que lui. Il se mit à la dévisager de haut en bas, revenant de bas en haut. C'était plus intéressant que ce qu'il aurait cru. « Ça tombe bien, je ne suis pas une personne normale. » dit-il comme une évidence, ne comprenant même pas comment elle ne pouvait pas 'faire avec'. Après tout, chacun était comme il était, non ? Pourquoi vient-on lui reprocher quoique ce soit ? Il n'avait tué personne. D'ailleurs, il n'aurait pas pensé que de pauvres livres au sol aurait pu mettre un être humain dans cet état. Décidément, les gens étaient vraiment surprenant ! Il ne les comprendrait sans doute jamais. Ou plutôt, jamais les gens ne parviendraient à le comprendre. Ou une fois de plus : 'les deux'.
Mais Stefan était vaqué à d'autres préoccupation. Il avait même eu l'audace de lui demander s'il avait entendu comme lui la voix qui l'avait harcelé tout le long depuis qu'il était entré dans cette boutique. La réaction de la jeune femme ne se fit pas attendre : « Oui, c'était moi. C'est moi qui vous parle depuis tout à l'heure. Je suis peut-être petite, mais ne me faites pas croire que vous ne me voyez pas.... » Il se tourna vers elle, sous un soupir. Il était toujours calme, mais un peu agacé. Ou peut être faisait-il semblant de l'être. « Non mais vraiment vous ! Vous êtes comme ça tout les jours ? » Au fond, ça n'était pas bien étonnant, se disait-il. Il avait une image de la femme tellement négative qu'à ses yeux, elles étaient soit trop douce, soit trop hystérique. Bref, il avait toujours autant de mal à les prendre au sérieux et leur faire confiance.
Il avait fini par s'intéresser au livre qu'il trouvait nul. Quant à la fameuse vendeuse, elle semblait impatiente de le chasser d'ici. Pas très étonnant, et décidément, elle ne l'aimait vraiment pas. Il ne savait pas trop ce qu'il avait pu faire pour attiser autant de mépris, si ce n'était que de lui mettre du désordre dans ses affaires. Mais bon, étais-ce vraiment la fin du monde ? N'était-il pas là pour faire des fouilles ? Là encore, c'était une question qui le turlupinait. Il ne savait toute fois pas s'il avait réellement besoin d'une réponse. « Pourquoi le prenez-vous dans ce cas? » - Parce que, ma chère, j'en ai envie, tout simplement. Réponse nette, claire et précise. Aucune envie de se justifier non plus. « Avez-vous fini maintenant? Pouvez-vous quitter le magasin s'il vous plait! Après avoir payé bien sûr !» Il se retint de rire. C'était pas souvent qu'on voyait des gérant de boutique désirer que son client déguerpisse. Mais là encore, c'était un problème qui le concernait. Il pouvait se poser tellement de questions, sur ses droits en tant que clients, tout ça tout ça. Mais ça lui ferait perdre trop de temps et il n'était pas là pour ça. « D'accord. » finit-il par répondre. Il s'approcha de la caisse et au moment où il s'apprêtait à sortir son porte feuille, il s'arrêta soudainement. « Mais je n'ai pas fait le rayon fantastique ! » se souvint-il. « Après tout, je suis venu pour ça à la base. Où est le rayon fantastique mademoiselle ? »
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(✰) message posté Lun 18 Mai 2015 - 2:55 par Invité
« Vous êtes vraiment bizarre vous. » avait-il dit. Cela eut pour moi le même effet que des ongles frottés sur un tableau. Je tressaillis donc et je gardai ma bouche ouverte, n'en revenant pas. D'un point de vue externe, il était évident que l'homme aimait la confrontation et qu'au final, il me poussait simplement à bout pour le plaisir de le faire. Mais lorsqu'on était directement dans la situation, il était difficile de penser de manière rationnelle et de ne pas s'en faire plus que ça. Mais si je ne me calmais pas bientôt, il allait gagner. C'était plus qu'évident. « Oh mais je vous retourne le compliment! » lui dis-je avec un sourire suffisant. Je n'allais pas me faire ridiculiser de la sorte, ça, c'était certain! Je pouvais être tout aussi méprisante que lui. L'homme au nom inconnu (comme si je voulais le savoir....) commença à me dévisager de haut en bas. Au moins, cette fois-ci, il me regardait lorsque je lui adressais la parole. Il y avait un progrès... Quoi que le vrai progrès dont j'aimerais être témoin, c'était lui qui partait après avoir payé pour son bazar. Ça ne me dérangeait pas d'appeler les flics, au contraire. Ça me ferait plus que plaisir. « Ça tombe bien, je ne suis pas une personne normale. » me dit-il telle une évidence. « Oh merci de la confirmation, moi qui avais soudainement un doute! » dis-je en soupirant. « Et puis, une personne normal n'aurait pas jeté tous les livres sur le sol. Vous pouvez faire ce que vous voulez chez vous, mais dans un lieu public, ce n'est absolument pas approprié! » lui dis-je, croisant toujours les bras contre ma poitrine.
« Non mais vraiment vous ! Vous êtes comme ça tout les jours ? » me demanda-t-il soudainement. Je faillis rire une nouvelle fois. « Seulement lorsque quelqu'un entre dans mon magasin et jette mes livres fraîchement classés sur le sol. Vous n'avez donc aucun respect pour les autres? » lui demandais-je. « Vous aimeriez ça vous acheter un livre déjà froissé? » ajoutais-je, soupirant. Mais bon, il allait tout simplement ignorer ma question, comme d'habitude. J'en profitai pour lui demander s'il avait enfin fini, lui demandant également s'il pouvait partir maintenant qu'il avait « trouvé » ce qu'il cherchait. Sa réponse eut don de me surprendre, moi qui pensais vraiment devoir appeler la police. Mais je regrettai quelques secondes plus tard d'avoir osé être soulagé par sa réponse. S’apprêtant à payer, il s'arrêta soudainement, me demandant où était le rayon fantastique. Là, c'était trop. Je me fichais de faire une vente ou pas au final. Je voulais simplement qu'il parte. J'avais atteint mon quota. « Je vais appeler la police, comme ça, ils vont vous montrer où c'est. Ils sont plus doués que moi. » lui dis-je avec un immense sourire sarcastique. Je pris le téléphone entre mes mains et composai leur numéro. L'homme l'avait bien cherché. J'en avais vraiment marre.
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(✰) message posté Mar 2 Juin 2015 - 19:55 par Invité
Cette libraire était la parfaite image de la femme que détestait PARTICULIÈREMENT Stefan. Agaçante, chiante, lourde et hystérique de surcroît. Il l'avait cherché, mais dans sa tête, pas du tout. Il était juste un client qui fouillait les rayons de la boutique pour pouvoir trouver ce qu'il voulait, rien de plus simple. Il s'étonnait même de sa réaction. Si bien qu'il l'a trouvait... bizarre. Comme il venait de le lui exprimait. Oui, cette femme était bizarre, mais elle n'était pas la seule. Elles l'étaient toute, sans exception. Ou presque. « Oh mais je vous retourne le compliment! » dit-elle avec toute l'ironie du monde dans sa voix. Il sourit en décidant de prendre cela au sérieux. Il savait qu'il l'agaçait, mais tant pis, elle fera avec. « Merci ! » se contenta-t-il de dire alors, ajoutant que, cela tombait bien, parce qu'il n'était pas une personne normale. Pour les autres. Lui, il était parfaitement normal, c'était les gens qui ne l'étaient pas. « Oh merci de la confirmation, moi qui avais soudainement un doute! » reprit-elle en ironie. « Et puis, une personne normal n'aurait pas jeté tous les livres sur le sol. Vous pouvez faire ce que vous voulez chez vous, mais dans un lieu public, ce n'est absolument pas approprié! » Il leva les yeux au ciel, agacé. « Vous allez tout de même pas me dire que je n'ai pas le droit de chercher des bouquins ! Je suis là pour ça non ? » Cette fois ci, elle avait vraiment commencer à le mettre en colère. C'était dommage, parce que rares étaient les fois où il était de bonne humeur, et il l'avait été en entrant dans son fichu magasin. Quel gâchis, il avait perdu son temps. Quoique, il s'était tout de même amusé et à y penser, il n'avait pas autant perdu son temps que ça. Au moins, là, il y avait de l'action. Le conflit lui permettait d'être dans son atmosphère. C'était triste, mais c'était ainsi.
« Seulement lorsque quelqu'un entre dans mon magasin et jette mes livres fraîchement classés sur le sol. Vous n'avez donc aucun respect pour les autres? » demanda-t-elle, à bout. « Autant qu'ils en ont pour moi ! » railla-t-il sous le ton de la revanche.. Il en chercherait presque la vengeance. Presque ? Non, c'était un mot de trop. « Vous aimeriez ça vous acheter un livre déjà froissé? » Il haussa les épaules. « Ça me dérange pas. Un livre reste un livre, ça n'a pas effacé l'encre de l'écriture ! » Stefan n'était pas vendeur, il ne pouvait pas comprendre. Pourtant, il était sérieux quand il disait ça. Il trouvait même plus de charme dans un livre abîmé que dans un livre tout neuf, ennuyant. Le désordre était son repère, sauf au boulot. Il rangeait impeccablement ses affaires et il ne saurait trouver d'explication à cela.
Lassé de la conversation, il décida de prendre congé, payer et partir. Mais au dernier moment, il changea d'avis. Un changement qui eut le talent de mettre la vendeuse hors d'elle même. Cette fois ci, elle était au bout du rouleau. Ce qui était étrange, c'était qu'il avait seulement réclamé vouloir voir le rayon fantastique, et il n'avait même pas été désagréable. Terrible injustice. « Je vais appeler la police, comme ça, ils vont vous montrer où c'est. Ils sont plus doués que moi. » Sa réaction le surpris tout de même, cela dit, il la regarda comme s'il avait une véritable folle sortant de l'asile psychiatrique en face de lui. « Appeler la police ? Juste parce que je veux voir le rayon fantastique ? » Il resta stupéfait le temps de quelques secondes, avant de se reprendre. « Mais très bien, faites donc ! Et dites leur de prendre du thé, je sens qu'on va bien s'marrer ! » La police. Il les connaissait tellement bien à force. Si ça se trouvait, ils allaient même faire demi tour quand ils verront que le sujet d'emmerdement était lui. Ils avaient passé plusieurs nuits blanche à l'entendre chanter à tue-tête en lui priant de fermer sa gueule une bonne fois pour toute. Mais ça n'était pas ça qui le décourageait. Non. Stefan était capable de tout, et il se moquait éperdument de la police. Leur intimidation ne fonctionnait pas avec lui.