"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici tracing patterns across a personal map (heaven) - Page 2 2979874845 tracing patterns across a personal map (heaven) - Page 2 1973890357
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Jake O. Cavendish
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() message posté Mar 14 Juil 2015 - 9:58 par Jake O. Cavendish
And the worst part is, before it gets any better we're headed for a cliff and in the free fall I will realize that I'm better off when I hit the bottom ✻✻✻ Peut-être souhaite-t-il se rattraper pour les erreurs qu’il a pu faire dans le passé. Il ne pense pas que son manque de tact ait à ce point affecté Heaven, surtout qu’il était loin d’avoir été le seul. Elle avait dû crier sur tous les journalistes qui étaient venus lui parler, tact ou non. Alors peut-être qu’il l’aide pour réparer ça. Peut-être pas. Il l’ignore à vrai dire. La seule chose qu’il sait, c’est qu’il ne s’imagine pas repartir aussi vite qu’il était venu.
Il ne connait pas sa situation. Ne sait pas pourquoi le futur papa n’est pas présent avec elle. Ni pourquoi elle semble gênée du sujet. Sa première intuition lui dit qu’elle cache quelque chose. Mais il ne peut pas en être certain. Et il ne veut pas insister. Ils commencent à peine à bien s’entendre, il ne va quand même pas poser une question trop personnelle. Une question pour laquelle elle pourrait se mettre en colère. Elle aurait raison de le faire. Alors il n’ajoute rien quand elle parle du père de son bébé. Il peut tout à fait se tromper après tout. Il pourrait être en voyage d’affaires ou quelque chose du genre. Mais quelque chose lui dit que si c’était si simple, elle lui aurait donné plus de détails. Ou peut-être est-ce juste parce qu’ils ne sont pas proches. Parce qu’on ne peut pas vraiment les qualifier d’amis. Pas encore du moins. Peut-être jamais, autant qu’il sache.
Jake se retrouve à faire un semblant de cuisine, ce qu’il n’aurait jamais pensé possible. Même chez lui, il ne touche que rarement aux casseroles et à tout le reste. Il se contente d’acheter des plats déjà préparés, surgelés ou commandés. Il faut dire que d’habitude, il n’achète pas des pizzas qu’il n’aime pas. « Oui, je pense, elle risquera juste d’être un peu sèche. Dans tous les cas, son goût ne pourra pas être pire que maintenant. » Elle a l’air aussi peu experte que lui. Et si c’est toujours aussi immangeable, ils n’auront qu’à en commander une autre. Ça va finir par revenir cher mais tant pis. Une fois tous les aliments suspects retirés, ils en rajoutent d’autres, plus appétissants. Jake ignore si ça sera bon ou non mais au moins, il apprécie le moment.
C’est presque étrange. Il a l’impression qu’une certaine complicité s’est installée entre eux sans qu’il ne s’en soit rendu compte. Alors qu’il n’y a pas cinq minutes, ils étaient tous les deux gênés et ne parlaient que très peu. Les voilà maintenant à faire la cuisine ensemble. Toujours quelques regards gênés mais il y a d’avantage de sourires. « Tu sais faire revenir des lardons, toi ? » Il se retourne vers elle et observe la poêle qu’elle a posé sur le gaz. Il ne peut réprimer un sourire en observant son expression. Elle semble presque gênée de ne pas savoir. Il est vrai que ça fait partie des choses les plus faciles à faire mais si on n’apprend jamais, on ne peut pas savoir. Il devine facilement que c’est plus souvent Chase qui doit faire la cuisine dans leur appartement. Enfin si Heaven n’aime pas tout ce qui est végétarien, elle doit souvent avoir faim. « Je crois que je n’ai jamais touché de poêle de ma vie, » Il y a donc pire que lui, qui l’eût cru ? Il s’approche et ouvre le sachet de lardons. « On m’a souvent répété que ce n’était pas à une lady de le faire, ce que j’ai toujours trouvé profondément bête, d’ailleurs. Mais il y a toujours un jour pour apprendre. » En effet, ça n’a rien d’étonnant dans une famille comme la sienne.
Trop souvent, les familles de rang élevé ont des cuisiniers, des femmes de ménage et des nounous. Ils ne font pas grand-chose par eux-mêmes. Jake n’avait jamais pensé que ça pouvait se transmettre aux enfants. Ça parait logique pourtant. Il est tout de même un peu surpris parce qu’il ne voit pas Heaven ainsi. Il sait qu’elle vient d’une famille aisée et noble mais elle n’en donne pas tellement l’impression. Il serait bien incapable de dire à quoi ça tient. « Tu n’as pas forcément choisi le meilleur professeur. La cuisine et moi, on ne s’entend pas vraiment. » Dit-il en souriant. Il passe sa main au-dessus de la poêle pour évaluer si elle est assez chaude ou non. « Il parait qu’il faut que ça soit chaud pour les mettre, ne me demande pas pourquoi, je n’en sais rien. » Ce n’est pas avec lui qu’elle risque d’apprendre grand-chose, il sait faire quelques trucs mais les fait généralement d’une façon précise, sans connaître les raisons. Sans être certain de bien faire non plus. Lorsqu’il estime que la poêle est assez chaude, il renverse la boîte dedans.
Au passage, il frôle le bras d’Heaven qui observe attentivement. Il bouge son bras immédiatement, sans savoir pourquoi il devrait être gêné. « Maintenant, il faut juste remuer un peu au bout d’un moment et surtout ne pas les oublier. Ça m’est déjà arrivé et les lardons brûlés, ça n’est vraiment pas bon. » S’ils restent dans la cuisine, il y a peu de chances qu’ils oublient mais sait-on jamais. C’est sans doute la raison pour laquelle il n’aime pas cuisiner. Parce qu’il faut rester dans la cuisine tout le temps, à surveiller ce qu’on fait. C’est plus simple quand il lui suffit de mettre un plat surgelé au micro-onde pour le temps indiqué sur l’emballage. Ainsi, il peut faire autre chose pendant que son repas se prépare. « Si Milady veut bien se donner la peine d’allumer le four. » Il ferait presque la référence, un air taquin sur le visage. C’est elle qui a commencé à parler de ça, il peut bien en plaisanter. Surtout qu’elle n’a pas l’air de si mal le vivre. Un peu gênée, rien de plus.
Il attrape une cuillère en bois et remue rapidement les lardons qui prennent déjà des couleurs. « Ton stage est terminé au fait ? Tu dois avoir des examens bientôt non ? » Il ne sait pas où elle étudie donc c’est compliqué d’en être certain. Il fait la conversation, en attendant que les lardons soient assez cuits pour pouvoir être mis sur la pizza. Et une fois qu’elle sera au four, il faudra bien qu’ils s’occupent quelques minutes.

✻✻✻
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() message posté Lun 3 Aoû 2015 - 11:47 par Invité

Jake & heaven — do you think the universe fights for souls to meet over again? some things are too strange and strong to be coincidences. ✻ ✻ ✻ Heaven avait l’impression, parfois, de ne pas connaître la vie telle qu’elle pouvait bien être. Heaven avait l’impression, parfois, qu’une partie de l’existence lui avait échappé, simplement parce qu’elle avait eu le malheur de naître parmi les Howard-Clark, d’être la benjamine d’une famille de cette noblesse britannique qu’elle ne comprenait qu’à moitié. Elle avait été élevée comme une princesse. Ses parents s’étaient assurés qu’elle maîtrise piano et solfège, bonnes manières et langage. On avait exigé des choses d’elle bien avant qu’elle ne sache marcher ou parler ; elle se souvenait encore de l’air grave de sa mère quand elle ne parvenait pas à accomplir un exercice. On s’était focalisé sur sa tenue, sur l’aura qui se dégageait d’elle, mais jamais sur sa capacité à faire la cuisine ou à s’en sortir, seule, dans sa vie. Comme s’ils étaient partis du principe que tout cela était futile. Comme s’ils avaient décrété qu’elle n’avait pas besoin de tous ces principes fondamentaux.
Comme s’ils avaient décidé, dès le départ, qu’elle serait comme eux. Qu’elle aurait une gouvernante pour s’occuper de ses enfant. Qu’elle aurait un cuisinier pour préparer ses plats. Qu’elle aurait une femme de ménage pour tenir sa maison. Sa demeure. Son manoir. > Ils ne s’étaient pas attendus à ce qu’elle soit différente. Ils ne s’étaient pas attendus à ce qu’elle ne veuille pas de cette vie, à ce qu’elle se dresse contre eux, à ce qu’elle rejette tous les principes qu’ils lui avaient inculqués.
Pourtant, c’était le cas. Heaven était la tâche sombre dans leur existence lumineuse, dans leur existence censé faire envier les autres. Heaven était cette différence qu’ils ne comprendraient jamais réellement. Elle savait qu’elle n’avait pas toujours pris les bonnes décisions mais elle était heureuse de s’être détachée de leur influence, de s’en sortir sans eux, de continuer malgré tout. Depuis, elle avait l’impression de vivre. Depuis, aussi, elle avait l’impression de ne pas appartenir à leur réalité. Tout lui paraissait étrange. Elle ne savait pas faire certaines choses simples. Et c’était de leur faute. Elle était persuadée que cela ne pouvait être que de leur faute à eux.
Ils avaient été ceux à l’élever, après tout. Ceux à focaliser leur attention sur des principes futiles en délaissant d’autres choses plus importantes.
Elle ne savait pas réellement si elle avait le droit de se moquer de ses lacunes en présence de Jake, mais elle le faisait quand même, se disant qu’il ne pourrait rien lui arriver, qu’il ne pourrait rien en faire. Après tout, elle était ce qu’elle était. « Tu n’as pas forcément choisi le meilleur professeur. La cuisine et moi, on ne s’entend pas vraiment, » lui répondit-il et elle esquissa un sourire. Elle l’observa passer sa main au dessus de la poêle. S’il n’était pas très copain avec la cuisine, il avait quand même l’air de savoir ce qu’il faisait. Beaucoup plus qu’elle, du moins. « Il parait qu’il faut que ça soit chaud pour les mettre, ne me demande pas pourquoi, je n’en sais rien. » Elle haussa les épaules, incapable de trouver une explication logique à ses paroles. C’était un domaine qui la dépassait largement, après tout. Elle aurait plutôt eu tendance à dire que cela n’était qu’une superstition parmi tant d’autres mais elle était mal placée pour affirmer ce genre de choses ; après tous, les cuisiniers savaient ce qu’ils faisait, au fond. Elle n’était personne pour remettre en cause leurs trucs et astuces. Finalement, Jake renversa les lardons dans la poêle, son bras frôlant celui d’Heaven. Ils eurent tous les deux le réflexe de s’éloigner légèrement, comme pour cesser de troubler l’autre. Elle releva la tête vers lui, l’observant quelques instants, avant de finalement reposer ses yeux sur la poêle.
Ce contact ne l’avait pas dérangé, non. Pas réellement. « Maintenant, il faut juste remuer un peu au bout d’un moment et surtout ne pas les oublier. Ça m’est déjà arrivé et les lardons brûlés, ça n’est vraiment pas bon. » Elle fronça les sourcils, le croyant sur parole. C’était comme une anxiété en plus. Surveiller la poêle. Surveiller les lardons. Au fond, ce n’était pas bien grave s’ils les rataient, mais elle était animée par l’envie de bien faire. « Si Milady veut bien se donner la peine d’allumer le four, » reprit-il et Heaven arqua un sourcil, surprise, avant de se mettre à rire doucement, presque avec retenue. « Ne m’appelle pas comme ça. »  Caleb le faisait, parfois, juste pour l’embêter, juste parce qu’il savait qu’elle n’aimait pas qu’on lui rappelle d’où elle venait. Mais, à vrai dire, cela faisait bien longtemps que plus personne ne s’était donné la peine d’employer son titre pour la désigner. Si, les journalistes, au moment du procès de son père. Mais ils avaient été les seuls, les derniers. Même sa mère avait cessé de le faire, avec le temps.
Néanmoins, elle s’exécuta. Elle sortit toutes les plaques du four avant de l’allumer, mettant à deux cents degrés Celsius par habitude. « Ton stage est terminé au fait ? Tu dois avoir des examens bientôt non ? » reprit Jake, alors qu’il s’occupait des lardons. Elle s’adossa contre le plan de travail. « Je finis d’ici une semaine. J’ai déjà passé les examens, il ne me reste plus que la soutenance, »  répondit-elle. « Je vais attendre d’avoir le bébé avant de me lancer sur le marché du travail, au pire j’ai toujours mon blog en ligne pour m’assurer une source de revenus. » Elle y avait pensé, plusieurs fois, à vrai dire. Elle avait eu peur. Peur de ne pas terminer ses fins de mois. Puis, finalement, son blog avait pris de l’importance. Elle faisait partie de cette génération payée par le net. Elle ne savait pas réellement si cela était gratifiant mais elle s’en fichait. C’était son moyen de s’en sortir, après tout. « Puis après… Je n’aurais plus qu’à trouver. »  Elle rêvait d’écrire dans tous ces magazines de mode. Elle voulait gravir les échelons dans ce monde hostile mais qu’elle comprenait. Elle ne s’attendait pas à ce que Jake comprenne. Après tout, il avait opté pour un journalisme plus sérieux, tout aussi avide d’informations, mais plus axé sur les grandes affaires du monde. Ils étaient différents pourtant dans le même secteur. A des lunes l’un de l’autre.
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() message posté Lun 17 Aoû 2015 - 15:27 par Jake O. Cavendish
And the worst part is, before it gets any better we're headed for a cliff and in the free fall I will realize that I'm better off when I hit the bottom ✻✻✻ Il a l’impression de découvrir une toute nouvelle personne. D’être passé derrière cette façade qu’elle montre au monde extérieur. Compte tenu de leur rencontre et de leur dispute la dernière fois, il n’aurait jamais cru cela possible. A vrai dire, il n’aurait même pas pensé la revoir. Il avait bien repensé à leur conversation à propos de son père, s’interrogeant sur la vérité qu’ils ne sauraient jamais. Les réponses, ils ne les ont pas, c’est tout. En reparler avec Heaven n’aurait rien changé. Et il ne compte pas aborder le sujet maintenant.
Des choses qu’il ne sait pas sur elle, il y en a des centaines et des centaines. Il ne savait pas qu’elle vivait qu’elle vivait chez Chase. Il ne savait pas qu’elle avait quelqu’un dans sa vie. Il ne savait pas qu’elle était enceinte. Il ne savait pas ce qu’elle aimait sur ses pizzas. Tout un monde inconnu. Et encore tant de détails qu’il ne connait pas. Tout ce qu’il savait d’elle, c’était ce qu’elle voulait montrer au monde. Ce qu’il savait, c’était qu’elle avait été touchée par cette histoire horrible. Il a tout même l’impression de mieux la connaître désormais. De mieux savoir comment l’aborder pour qu’elle ne s’énerve pas.
Tous deux occupés dans la cuisine, il est difficile de deviner les circonstances de leur rencontre. De savoir qu’ils n’ont pas commencé du bon pied. Comme quoi, tout peut finir par changer avec le temps. Il trouve même le moyen de plaisanter quand elle avoue ne rien savoir cuisiner. « Ne m’appelle pas comme ça. » Un peu surpris qu’elle semble se vexer, il n’ajoute rien et se contente de regarder la poêle. L’expression Milady n’est pas péjorative de son point de vue. Tout ce qu’elle signifie, c’est qu’elle vient de la haute société. Ce qui est vrai. Ce qui est aussi la raison pour laquelle elle ne sait pas cuisiner. Mais il ne lui demande pas pourquoi elle refuse qu’il l’appelle comme ça. Non, il reste silencieux. Il l’a déjà vue en colère, il ne tient pas à briser leur petite bulle pour une bêtise.
Habilement, il change de sujet en lui posant des questions sur son stage. Le genre de choses dont parlent deux personnes qui ne se sont pas vus depuis quelques temps. Sur des sujets personnels, elle ne donne pas de détails, ce que Jake peut comprendre. Ils ne sont pas vraiment amis. Pas vraiment ennemis non plus. Quelque chose d’indéfini entre les deux. Il ne s’imagine pas lui parler de sa vie personnelle non plus. Parler travail, ça semble un bon compromis. Aucun risque. « Je finis d’ici une semaine. J’ai déjà passé les examens, il ne me reste plus que la soutenance, » Il hoche la tête. Beaucoup d’universités font comme ça, c’est plus simple. « Je vais attendre d’avoir le bébé avant de me lancer sur le marché du travail, au pire j’ai toujours mon blog en ligne pour m’assurer une source de revenus. » C’est sûr que chercher un premier emploi alors qu’on a un ventre qui se remarque de loin, ça n’est pas la chose la plus facile. Surtout qu’elle aura un congé après la naissance, autant commencer en avance. Et si elle a un revenu régulier, ça ne devrait pas poser problème. Il s’étonne un peu que sa famille ne lui donne pas d’argent. Peut-être ne s’entend-t-elle plus avec sa mère.
Encore une question qu’il ne pose pas. « Je ne savais pas que tu avais un blog, il est sur l’art ou quelque chose comme ça ? » Pas vraiment son domaine de prédilection mais chacun ses préférences. Après tout, ça deviendrait vite compliqué si tout le monde voulait faire le même métier. Il y a déjà assez de compétition sans ça. A vrai dire, il ne savait pas non plus qu’un blog pouvait rapporter de l’argent mais pourquoi pas ? « Puis après… Je n’aurais plus qu’à trouver. » Finalement, lui, il n’était jamais vraiment passé par là. Il avait eu peur de devoir le faire, au moment où il cherchait son stage de fin d’études. Pendant aussi. Mais, pour lui, tout s’était bien goupillé. Et il n’avait jamais été sans emploi. Il n’avait passé que quelques entretiens d’embauche pour son stage. Il a eu de la chance, il le sait très bien. « Peut-être qu’avec un peu de chance, on te proposera un emploi à la BBC, ils font souvent ça après un stage, ça leur permet de tester les futures recrues. » Il ne sait pas comment elle s’en sort dans son stage mais elle lui avait paru être travailleuse et motivée. « Sauf si ça n’est pas ce que tu souhaites, bien sûr. » Après tout, tout le monde ne fait pas son stage à un endroit où il voudrait travailler. C’est souvent beaucoup plus compliqué que ça.
Une fois que les lardons sont cuits, Jake les retire du feu et les répartit sur la pizza. On remarque facilement que tout est bricolé mais peu importe, ça sera meilleur que celle de départ. « Tu voudrais travailler où idéalement ? » Alors qu’elle ouvre le four, il s’occupe d’y mettre la pizza. Un vrai travail d’équipe. Maintenant, ils n’ont plus qu’à attendre. « Je pense que dix minutes, ça devrait aller. Faudra qu’on surveille si ça ne sent pas le brulé, on ne sait jamais ! » Tout ce travail pour rien, ça serait dommage. Jake tire une chaise pour Heaven et s’installe à côté d’elle. « Tu as raison. D’attendre pour chercher un travail, je veux dire. En plus, tu n’auras aucune pression comme ça et tu pourras profiter du bout de chou. Tu connais le sexe au fait ? » Oups, retour sur le plan personnel finalement. Sa curiosité lui joue trop souvent des tours.

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() message posté Lun 28 Sep 2015 - 21:38 par Invité

Jake & heaven — do you think the universe fights for souls to meet over again? some things are too strange and strong to be coincidences. ✻ ✻ ✻ Elle s’était souvent demandée si c’était elle le problème. Si c’était elle qui n’était pas comme les autres. Si c’était elle qui n’entrait pas dans le moule. Elle avait été jeune, à ce moment-là, après tout. Trop jeune pour voir ce qu’il se passait réellement dans le monde. Trop jeune pour comprendre que tous les enfants n’étaient pas élevés comme elle. Trop jeune pour s’indigner des différentes situations, trop jeune pour se rendre compte que certaines personnes crevaient de faim tous les jours. Elle s’en était voulue, oui. Elle s’en était voulue de ne pas aimer ces manières que ses parents chérissaient tant. Elle s’en était voulue de ne pas être aussi sage que ses deux grands frères. Elle avait mal vécu ses différences, elle avait culpabilisé bien trop tôt, bien trop vite, commençant son existence sur une note plus triste, plus mélancolique que les autres gamins de son âge.
Elle avait eu une existence dorée. Pourtant, Heaven avait toujours été malheureuse. Malheureuse parce qu’elle n’avait jamais réussi à se conformer à ce conte de fées.
Puis, finalement, elle s’était rendue compte que l’univers ne se réduisait pas à sa bulle. Elle s’était indignée, transformant ses tristesses en colère, changeant ses remords en ardeurs. Elle avait détesté sa famille avec tous les pores de son être, avec toute la puissance de ses pensées. Elle leur en avait voulu encore et encore, voulu comme si cela avait été réellement la solution. Cela avait été plus simple, après tout. Plus simple de les blâmer pour tout ce qui l’avait habité au cours du temps. Plus simple de les blâmer pour cette période sombre de son existence.
Elle n’aimait pas qu’on lui rappelle qu’elle appartenait à cet univers. Elle n’aimait pas être associée à ses parents, à ces personnes qu’elle continuait de détester, même s’ils avaient fini par tomber de leur piédestal eux aussi. Si ses rapports avec sa mère s’étaient amélioré au fil du temps, au fil des scandales, Heaven peinait encore à supporter sa présence à ses côtés et tentait de limiter au maximum le moindre contact avec elle ; cependant, sa mère passant le plus clair de son temps en compagnie de Zachary, elle n’avait pas le choix de la croiser de temps à autre quand elle venait visiter son frère. Une fois par semaine. Parfois deux. Jamais plus parce que Heaven savait pertinemment qu’elle ne le supporterait pas ; et, conformément à la promesse qu’elle s’était faite plusieurs années auparavant, elle s’appliquait à décliner toutes les offres de virement de sa mère. « Je ne savais pas que tu avais un blog, il est sur l’art ou quelque chose comme ça ? » demanda Jake et Heaven secoua la tête à la négative. Ses questions la dérangeaient encore mais elle savait que cela n’était qu’un arrière-goût de sa rancune ; après tout, elle avait été celle à en parler la première et il ne faisait qu’entretenir la conversation. Jake était naturellement curieux. Elle ne pouvait pas le blâmer d’être absolument comme elle. « Non, sur la mode féminine, »  lui répondit-elle en haussant les épaules. Elle préféra ne pas s’attarder dessus, sachant pertinemment que cela n’était sans doute pas le domaine de Jake ; peut-être même était-il complètement dépassé par ce sujet. « Peut-être qu’avec un peu de chance, on te proposera un emploi à la BBC, ils font souvent ça après un stage, ça leur permet de tester les futures recrues, » reprit-il et elle esquissa un sourire. Il était agréable, au fond. Elle en voulait presque à son mauvais caractère de l’avoir malmené ; après tout, il avait été au mauvais endroit et au mauvais moment. Cela n’aurait pas du faire de lui ce qu’il n’était pas. Cela n’aurait pas dû lui porter préjudice comme cela avait bien pu être le cas. « Sauf si ça n’est pas ce que tu souhaites, bien sûr. Tu voudrais travailler où idéalement ? » Encore une question. Encore une. Heaven n’était même plus étonnée ; au contraire, elle finissait même par être amusée par cette habitude qu’il semblait avoir de toujours finir ses phrases par un point d’interrogation.
Il avait trouvé sa voie dans le journalisme. Il n’avait pas un mauvais fond, au contraire ; il était même un homme bien, une personne qui semblait ouverte et honnête. Il était doté d’une curiosité presque légendaire. Et elle ne le remarquait que maintenant. « Idéalement, je diraitsVogue UK. Cosmopolitan. Mais je ne refuserais pas un poste proposé par la BBC, » finit-elle par répondre, réfléchissant les yeux perdus dans le vide. « Je verrais, je pense. Je sais déjà que je devrais m’armer de courage parce que mon nom de famille ne m’aidera absolument pas dans la quête de l’emploi parfait. »  Elle haussa les épaules, avec ce détachement qu’elle avait fini par cultiver au fil des années. Elle finit par ouvrir le four et Jake en profita pour y glisser leur pizza revisitée ; elle referma une fois que cela fut fait et poussa un soupir de satisfaction, comme si elle venait de réellement faire quelque chose. Ce n’était pas le cas, mais elle aimait croire le contraire. « Je pense que dix minutes, ça devrait aller. Faudra qu’on surveille si ça ne sent pas le brulé, on ne sait jamais ! » annonça Jake et elle hocha la tête, lui faisant complètement confiance. Elle n’en savait rien, après tout. Rien du tout. Jake finit par lui tirer une chaise et elle s’y assit, encore une fois surprise par son comportement. Elle ne put s’empêcher de ressentir une nouvelle vague de culpabilité, qu’elle balaya d’un mouvement de tête. Elle n’aurait pas pu savoir. Elle n’aurait pas pu deviner. « Tu as raison. D’attendre pour chercher un travail, je veux dire. En plus, tu n’auras aucune pression comme ça et tu pourras profiter du bout de chou. Tu connais le sexe au fait ? » Elle se tourna vers lui, alors qu’il s’était installé à ses côtés. Elle esquissa un sourire en coin, tentant tant bien que mal de ne pas s’offusquer à une nouvelle de ses questions. Il semblait être incapable de se retenir. Elle était la première à clamer qu’il fallait s’assumer en tant que personne, s’assumer en tant qu’être ; elle n’avait pas le droit de lui en vouloir d’être ainsi. Absolument pas. « T’es incroyable de poser autant de questions, »  finit-elle par dire. Son ton n’était pas froid, son ton n’était pas méchant. Elle constatait simplement. Elle constatait une chose qu’il devait pertinemment savoir. « C’est un petit garçon. Ma mère est folle de joie, ça lui fait un héritier mâle pour les Howard-Clark, même si c’est un bâtard. »  Elle esquissa un sourire en coin à la simple idée de cette vérité, puis elle prit une profonde inspiration. « Et je suis très contente aussi, »  ajouta-t-elle finalement. « Maintenant c’est à mon tour. Chase et toi. Anciens voisins, hein ? Un ancien voisin ne débarque pas comme ça à l’improviste sans se douter de la présence d’une colocataire inconnue. » Elle haussa les sourcils pour accentuer son propos. Elle n’avait sans doute pas très bien choisi sa question. Peut-être aurait-elle dû commencer par quelque chose de plus simple. Son nouvel article, la marque du dernier vêtement qu’il avait pu acheter. Pas Chase. Et, pourtant, c’était ce qu’elle avait demandé. Incorrigible, comme disait sa mère. Elle était incorrigible.
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() message posté Dim 4 Oct 2015 - 10:17 par Jake O. Cavendish
And the worst part is, before it gets any better we're headed for a cliff and in the free fall I will realize that I'm better off when I hit the bottom ✻✻✻ Aussitôt qu’il a su parler, Jake a posé toutes sortes de questions. Il a toujours été curieux. Curieux de savoir comment les choses fonctionnaient. Curieux de savoir pourquoi on faisait telle ou telle chose. Curieux de connaître toutes les étapes et informations. Ces questions incessantes ont souvent agacé ses parents ainsi que ses sœurs. Bien sûr, ses parents n’ont rien dit quand il était petit. C’est une phase normale chez tous les enfants après tout. Découvrir le monde en posant des questions sur celui-ci. Sauf que pour Jake, ça ne s’est pas arrêté, ça n’était pas qu’une phase.
Alors il avait commencé à chercher par lui-même. Dans les livres. Puis sur internet. Il ne se souvient pas comment il avait découvert le métier de journaliste. Comment il avait décidé qu’il était fait pour lui. C’est comme si c’était ancré en lui, depuis longtemps. Il n’avait jamais eu à réfléchir à son orientation. Les seules hésitations, ç’avait été de savoir où il allait étudier (et encore, Oxford avait toujours été son premier choix) et le domaine dans lequel il allait se spécialiser. C’est tellement naturel pour lui qu’il ne se rend pas compte qu’il peut parfois poser trop de questions. Mais quand on apprend à connaître quelqu’un, c’est légitime non ? Tout le monde fait la même chose. Peut-être avec moins de questions malgré tout. « Non, sur la mode féminine, » Il hoche la tête, sans l’interroger plus à ce sujet. Après tout, il n’y connait rien, elle pourrait lui dire n’importe quoi sans qu’il n’y comprenne rien. Il ne s’est jamais embêté à suivre la mode mais si c’est son domaine et qu’elle aime ça, alors tant mieux. Dès le début, il avait pu constater qu’ils étaient très différents. Ce qui ne signifie pas forcément qu’ils ne peuvent pas s’entendre.
« Idéalement, je dirais Vogue UK. Cosmopolitan. Mais je ne refuserais pas un poste proposé par la BBC, » Elle rêve de mode, des plus grands magazines. Jake n’a jamais essayé de travailler là-bas mais de ce qu’il en sait, les places y sont chères. Sans doute parce que c’est un milieu qui fait rêver beaucoup de femmes. Certains hommes aussi, c’est vrai. « Je verrais, je pense. Je sais déjà que je devrais m’armer de courage parce que mon nom de famille ne m’aidera absolument pas dans la quête de l’emploi parfait. » Un nom comme le sien aurait pu être un avantage, avant. Il lui aurait ouvert un tas de portes car son père connaissait sûrement des personnes haut placées dans de nombreuses entreprises. Il aurait tiré les ficelles et elle aurait trouvé un travail intéressant rapidement. Mais maintenant que le nom d’Howard-Clark est associé à des événements bien moins reluisants, il peut devenir un handicap. Même si Heaven n’a rien à voir avec son père, même si elle n’a jamais rien fait de mal, toute cette histoire peut mettre mal à l’aise les futurs recruteurs. Leur donner un apriori qui n’est pas vrai. « Tu n’as jamais pensé à changer ? C’est moins compliqué qu’avant, il suffit d’une bonne raison, et tu en as une. Ou bien tu peux toujours utiliser un pseudo, c’est fréquent dans le milieu. » Si elle écrit des articles, elle peut toujours les signer d’un autre nom, montrer au monde ce qu’elle sait faire avant de réellement se présenter. Si jamais son nom devient trop compliqué à porter, ça reste une possibilité.
Finalement, la pizza est mise au four. Il ne reste plus qu’à espérer qu’elle ne soit pas trop mauvaise. Après tout, c’est une première expérimentation, ils ne peuvent être sûrs de rien. Et alors qu’ils attendent qu’elle soit prête, Jake pose une nouvelle question. Il fait la conversation, sans doute un peu trop curieux. « T’es incroyable de poser autant de questions, » Il la regarde, un peu surpris de sa remarque. Mais elle ne semble pas énervée, plutôt amusée. Il pose vraiment tant de questions ? En effet, elle a raison, il lui a parlé de son stage, de sa grossesse, un peu de sa vie personnelle aussi. Sans doute a-t-il dépassé les limites. Mais elles ne sont pas clairement définies entre eux, ce qui rend l’exercice plus difficile. « C’est un petit garçon. Ma mère est folle de joie, ça lui fait un héritier mâle pour les Howard-Clark, même si c’est un bâtard. » Il est surpris qu’elle emploie ce terme en parlant de son futur enfant, même si ce n’est que la façon dont sa mère voit sûrement l’enfant. Sans doute est-ce sa façon de se moquer de la fermeture d’esprit de sa mère. « Et je suis très contente aussi, » Elle semble vraiment heureuse de sa grossesse. Jake peut la comprendre. Il a toujours voulu former une famille, un jour. Il n’a tout simplement pas encore trouvé la bonne personne. Ou peut-être l’a-t-il trouvée et c’est elle qui ne le trouve pas. « C’est super, un petit garçon, félicitations encore. » Dit-il doucement. « Les opinions des gens devraient évoluer avec la société. Ton fils ne sera pas un bâtard, ce terme n’a plus aucun sens. » Combien d’enfants naissent hors mariage chaque jour ? Sans doute plus que d’enfants issus d’un couple marié. Il ne s’est jamais renseigné à ce sujet mais il sait que moins de gens se marient de nos jours. Tout a changé depuis quelques dizaines d’années. Mais rester bloqué dans les valeurs du passé n’est pas quelque chose de rare pour les personnes de la haute société.
« Maintenant c’est à mon tour. Chase et toi. Anciens voisins, hein ? Un ancien voisin ne débarque pas comme ça à l’improviste sans se douter de la présence d’une colocataire inconnue. » Il relève la tête vers Heaven, étonné qu’elle choisisse ça comme première question. Est-ce si évident que ça ? Il n’a presque rien dit au sujet de Chase pourtant. « Nous sommes proches… enfin on l’a été, avant. Ce n’est plus tant le cas aujourd’hui mais je fais des efforts pour que ça s’arrange. D’où la pizza. » Cette tentative est ratée en tout cas. Ça lui paraît étrange de parler de ça avec Heaven. Après tout, elle est encore presque une inconnue, même si ça évolue. Il n’en parle presque à personne. Mais elle a été honnête avec lui et a répondu à ses questions, il peut bien lui rendre la pareille. « Elle ne t’a jamais parlé de moi, n’est-ce pas ? C’est bien la preuve que nous ne sommes plus vraiment proches. » Il prononce ces mots avec une pointe de tristesse. Il a toujours du mal à s’habituer à tous ces changements entre eux. Du mal à se dire que ça pourrait être fini pour de bon. Non, il ne peut pas s’y résoudre. « Tu as d’autres questions ? Profite, je te laisse la parole. » Il sourit, chassant ces pensées de son esprit. Si elle ne pose pas d’autres questions, il risque de recommencer à le faire. Et il ne voudrait pas l’embêter.

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Anonymous
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() message posté Mer 11 Nov 2015 - 20:43 par Invité

Jake & heaven — do you think the universe fights for souls to meet over again? some things are too strange and strong to be coincidences. ✻ ✻ ✻ On pensait souvent que le nom de famille de Heaven était devenu un fardeau quand l’affaire impliquant son père avait fait la une de tous les journaux ; mais, la vérité, c’était que cela faisait depuis bien plus longtemps qu’il pesait sur ses épaules. Avant d’être le nom d’un tueur, Howard-Clark était le nom d’une grande famille. Cela pouvait paraître plus prestigieux, plus gratifiant, mais dans son existence déjà toute tracée par la désillusion, Heaven avait toujours profondément rejeté cette association que l’on faisait avec la noblesse. Elle n’avait jamais voulu être une lady, elle n’avait jamais voulu être une fille de riches, une fille d’aristocrates, une fille issue des grandes familles anglaises, réputées, connues comme étant l’élite. Elle avait détesté faire partie de ce cocon prétendument au-dessus des autres ; elle avait détesté l’éducation qui en avait découlé, les idées reçues qui s’y greffaient, les individus qui gravitaient dans le même espace-temps qu’elle. Elle avait détesté être la fille de, d’être la benjamin d’un Lord, d’être une gamine à qui on observait les moindres faits et gestes. Howard-Clark était bien moins reluisant aujourd’hui mais il l’avait toujours étouffé. Howard-Clark était bien plus sombre qu’auparavant mais il n’était plus que le reflet de ce qu’il avait toujours signifié aux yeux d’Heaven.
Il n’y avait eu qu’aux Etats-Unis qu’il n’avait eu aucune signification, sauf pour les plus férus de la royauté et de la noblesse britannique. Elle avait été comme tout le monde, elle avait eu le droit d’être un désastre. Elle avait apprécié ce semblant d’anonymat. Elle avait apprécié d’être Heaven avant d’être une Howard-Clark.
Pourtant, malgré cette colère qu’elle avait toujours alimenté à l’égard de sa famille, de son nom de famille, ils lui avaient été utiles au cours de son existence, même lorsqu’elle ne l’avait pas forcément voulu. Il y avait toujours cette facilité du coup de fil pour intégrer les meilleurs programmes d’enseignement et d’éducation ; il y avait toujours eu cette aisance à se faire inscrire sur les listes, à se faire inviter aux grandes soirées. Heaven en avait profité, malgré elle, sans le vouloir.
Mais, aujourd’hui, c’était terminé. Fini. Elle osait clamer que le nom de famille Howard-Clark avait toujours été un fléau mais elle s’était rendu compte qu’il y avait eu des avantages à faire partie de ces personnes-là. Des avantages qui n’existaient plus. « Tu n’as jamais pensé à changer ? C’est moins compliqué qu’avant, il suffit d’une bonne raison, et tu en as une. Ou bien tu peux toujours utiliser un pseudo, c’est fréquent dans le milieu, » dit Jake et elle l’observa en silence. Elle y avait songé, oui, sans jamais réellement entamer les démarches, repoussant toujours l’échéance. Elle s’était toujours plaint. Elle avait toujours détesté le monde entier. Mais elle ne parvenait pas à complètement tourner le dos à ces personnes qui avaient été ses tyrans tout au cours de son existence. « J’espère avoir le temps de me marier avant d’envisager sérieusement cette possibilité, »  nota-t-elle. C’était sa solution de facilité, son alternative. Elle n’en avait encore jamais parlé sérieusement avec Caleb mais elle savait qu’il ne verrait aucun inconvénient à ce qu’elle utilise son nom de famille à lui pour ses articles, pour sa vie de tous les jours. Mais il se trouvait aujourd’hui à des milliers de kilomètres et ils n’avaient pas reparlé de mariage depuis des mois.
Il ne lui restait qu’à attendre. Elle songeait également à laisser tomber un des deux noms de famille, soit Howard, soit Clark, mais elle n’avait encore rien considéré sérieusement.   « C’est super, un petit garçon, félicitations encore. » Elle esquissa un sourire. Elle aurait été heureuse dans les deux cas. Un petit garçon ou une petite fille. « Les opinions des gens devraient évoluer avec la société. Ton fils ne sera pas un bâtard, ce terme n’a plus aucun sens, » reprit Jake et Heaven balaya ses paroles d’un geste de la main. « Je le sais bien, à vrai dire ça n’a absolument aucune importance à mes yeux. Mais chez les Howard-Clark… Disons que c’est un drame. Je pense qu’ils ont oublié d’évoluer avec la société. »  Elle haussa les épaules en grimaçant, comme si ce n’était pas si grave, comme si elle s’y était faite. A vrai dire, les paroles de sa mère ne la surprenait plus et si elle la reprenait avec humour, cela ne voulait pas dire qu’elle approuvait.
Seulement, c’était bien plus simple d’en rire que d’en pleurer. De se moquer plutôt que de s’offusquer. Elle avait déjà perdu bien trop de temps à se prendre la tête avec elle pour continuer leur petit jeu.
Ce fut à son tour de poser des questions et elle évoqua directement Chase, n’ayant presque aucun scrupule à mettre le doigt sur quelque chose qui était sans doute trop intime, trop personnel. « Nous sommes proches… Enfin on l’a été, avant. Ce n’est plus tant le cas aujourd’hui mais je fais des efforts pour que ça s’arrange. D’où la pizza, » expliqua Jake. Automatiquement, Heaven tourna la tête vers le four, s’assurant que leur repas n’était pas à deux doigts de carboniser. « Elle ne t’a jamais parlé de moi, n’est-ce pas ? C’est bien la preuve que nous ne sommes plus vraiment proches. Tu as d’autres questions ? Profite, je te laisse la parole. » Elle se mit à rire doucement. Il lui répondait calmement, avec honnêteté, aussi. Elle le savait, elle le sentait. Elle avait passé tant de temps au cours de sa vie à mentir sur à peu près tout et n’importe quoi elle aimait croire, aujourd’hui, qu’elle était capable de déterminer si quelqu’un disait la vérité ou non. « Non, ça se tient, »  répondit-elle. Elle haussa doucement les épaules. « Tu sais, Chase n’est pas quelqu’un qui se confie énormément, je ne connais pas grand chose de sa vie. Disons qu’elle sait que je suis là si elle a besoin de parler. »  Heaven aimait leur relation, cet équilibre qu’elles s’étaient créé. Elles ne parlaient pas beaucoup mais elles n’en avaient pas besoin ; elles n’empiétaient pas sur l’histoire de l’autre et ne l’étouffaient pas avec. « J’ai l’impression que tu tiens à elle malgré tout. T’as raison, c’est vraiment une fille bien. »  Heaven ne connaissait pas leur histoire et, si Jake paraissait honnête, elle se doutait bien que c’était sans doute plus compliqué qu’il ne le laissait voir. Après tout, il avait le droit de garder ça pour lui. Heaven et lui ne se connaissaient pas. Pas réellement.  
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