"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici The things we never say ♦ Julianael 2979874845 The things we never say ♦ Julianael 1973890357
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The things we never say ♦ Julianael

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Nathanael E. Keynes
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() message posté Dim 3 Mai 2015 - 13:44 par Nathanael E. Keynes
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Vendredi 08.05.2015 • North London • Camden Town • Barfly
J'ai beau avoir fait des pieds et des mains, ça n'a pas marché. Il n'est pas resté au Times, et sincèrement, ça me fait profondément chier. D'ailleurs, la nana qui le remplace me sort déjà par les yeux. Je suis pas misogyne à la base, loin de là, mais elle, je crois qu'elle glacerait le sang d'un dragon tellement elle est froide et désagréable. Et je suis que le petit dernier arrivé, alors forcément, ça passe... assez mal. Le petit protégé de Fitzgerald, ouais, et puis ? T'as lu mes articles minettes ou tu juges que sur le fait que tu peux pas saquer Boss ? Apparemment, c'était la deuxième solution. Deux papiers de recalés en moins d'une semaine et sincèrement, je sais qu'ils ne méritaient pas ça. Je sais que je fais genre je me la pète un peu, parfois, et que ça peut agacer, mais sincèrement, là, c'est abusé. Surtout quand je vois ce qu'elle a passé, à la place.

Et puis... Si j'étais pas toujours d'accord avec la façon dont Julian s'adressait à Miss Jones, bordel, celle-là, elle est autrement plus insupportable. Miss Jones, je l'ai jamais entendue râler contre Boss. Ils faisaient avec leurs caractères et obligations mutuels, et ça fonctionnait. En moins de quinze jours, j'ai déjà entendu la secrétaire pester à son bureau et galérer pour trouver quelqu'un pour s'occuper de son neveu un soir parce qu'elle se retrouvait à devoir rester tard. Je sais bien qu'on est dans le secteur de la finance, mais merde, on reste humains, non ? Bah apparemment non... Et j'ai fini par m'en mêler, parce que la pauvre Miss Jones était au bord de la crise de nerfs, vu que l'autre lui a gentiment expliqué qu'elle restait bosser ce jeudi jusqu'à 19h, ou c'était plus la peine de revenir. Sauf qu'évidemment, elle peut pas se permettre de perdre son job. Mais que laisser son neveu seul après 17h, c'est pas vraiment une option non plus. C'est Maja qui est venue à la rescousse au final, et je sais pas encore comment je vais remercier mon ex-conquête, mais sur ce coup-là, elle nous a sacrément ôté une belle épine du pied hier.

Et ce soir, je bosse au bar, et tant que c'est encore calme, je suis assez perdu dans mes pensées. Tout à l'heure, je retournerai squatter chez Tyler, et c'est clair que mon humeur s'est drastiquement améliorée depuis la semaine dernière, mais ça n'empêche que c'est pas la fête au journal, et que mon enfoiré de Boss précédent me manque, clairement. Et avec ce qui est arrivé à Nik, j'ai même pas été là au moment de son départ effectif, pas été là pour lui dire au revoir, et ça me fait suer. Alors j'ai pris mon téléphone, et je lui ai envoyé un sms, entre deux clients. C'est plutôt calme encore, mais ça risque de se corser d'ici une petite demi-heure, avec le prochain groupe qui a un peu plus l'habitude de tourner, et je profite de ce moment à peu près tranquille pour sortir mon téléphone.

« Hey Boss ! Couldn't say goodbye at the Times UK's headquarters, but still... Already hate your replacement... Hope everything goes well for you from now on anyway... »

Je m'attends tellement à me faire basher direct que ça me fait sourire d'avance. Mais je suis un peu surpris de pas voir mon téléphone vibrer dans la foulée. Tant pis, je l'ai rangé, et repris mon service, comme d'habitude. Je m'attendais pas à voir la porte du bar s'ouvrir sur lui quelques temps après...
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() message posté Lun 11 Mai 2015 - 20:06 par Invité
“Drinking is fun! It makes me feel horrible and sexy!” Je flânais dans les rues de Londres d’un air maussade. Le vent froid virevoltait autour de mes tempes avant d’auréoler ma chevelure indisciplinée. C’était bizarre. J’avais le sentiment d’être étranger parmi les silhouettes fugaces qui défilaient sous mon regard meurtri. Les commerces étaient animés par une vivacité presque déroutante et les bruits des voitures troublaient le fil de mes pensées – Le monde était en effervescence alors que je ne faisais que stagner. J’avais quitté mon poste de rédacteur de catégorie au Times UK sur un coup de tête, persuadé que ma vanité valait tous les sacrifices du monde. Je ne le regrettais pas réellement mais j’avais la désagréable impression d’avoir gâché ma chance dans le milieu de la presse. C’était une opportunité qui ne se représentait qu’une seule fois après tout. J’avais songé à postuler au Sun, mais les deux journaux faisaient partie du même groupement capitaliste. Ce serait complètement ridicule de mendier mes anciens employeurs après avoir posé ma lettre de démission. De toute façon, j’avais réussi à discuter ma clause de non concurrence, raccourcissant le délai de quelques semaines. C’était pas mal, mais je ne pouvais concrètement reprendre le travail de journaliste qu’en début Juin. En attendant je me concentrais sur la promotion de mon livre paru le 13 Avril dans les éditions Wesltlake & Co. Je pris une grande inspiration en plongeant mes poings serrés dans les poches de mon blouson. Mon téléphone vibra au contact de ma peau. Je levai les yeux au ciel, songeant que c’était un texto de Ginny avant de voir afficher le nom de Nate. Je souris touché par sa sollicitude avant de longer la rue menant jusqu’au Barfly. Les lumières des réverbères s’éteignaient les unes après les autres, comme pour acclamer ma présence en ces lieux de perdition. Je fis la moue, avant de m’arrêter devant l’entrée. J’étais à la fois, ému et amusé par la perspective de nos retrouvailles. Je ne savais pas ce qui l’avait retenu de venir me dire au revoir, mais son absence m’avait quelque peu pesé sur le moment. Je me raclai la gorge, avant de m’installer dans le comptoir, face à lui. « J’espère que tu sers mieux que tu n’écris – Il parait que Rosemary t’a refoulé cette semaine. » Le taquinai-je en posant mes mains jointes sur mes cuisses. Mon cœur se serra dans ma poitrine, il fallait avouer que je ne comprenais pas l’acharnement de ma remplaçante sur mon ancien protégé. Il était de toute évident plus doué que tous les autres. Nourrissait-elle une quelconque animosité envers ma personne ? Je ne la connaissais pas personnellement. J’avais assisté à son entretien et j’avais même appuyé sa candidature lorsque le rédacteur en chef m’avait demandé mon avis. J’arquai un sourcil avant de secouer frénétiquement la tête. Elle devait tout simplement être idiote. « Une bière s’il te plait. » Déclarai-je en me penchant vers lui. Je ne savais pas pourquoi il s’acharnait encore à travailler dans cet endroit. Il avait besoin de toutes ses capacités intellectuelles pour exceller dans le métier. Je pouvais accepter l’omniprésence de la musique dans sa vie, mais quel joie pouvait-il tirer dans l’obligation de servir des ivrognes à tout va ? Je fis la moue. Peu importait.

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Nathanael E. Keynes
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() message posté Mer 27 Mai 2015 - 18:39 par Nathanael E. Keynes
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Vendredi 08.05.2015 • North London • Camden Town • Barfly
Il y a des choses que je reste bien incapable de dire, et exprimer aux autres à quel point je peux tenir à eux n'est pas si évident que ça. Non pas que je cache réellement mon affection, mais les mots me semblent généralement pâles et vides de sens quand aucune musique ne les accompagne. Alors ça reste souvent de manière détournée, par des faits plus que des mots, ou par le biais de litotes pourtant évocatrices. J'ai jamais vraiment prononcé facilement ce genre de choses en dehors de la scène, et quand ma relation avec l'autre est aussi conflictuelle qu'a pu l'être celle que j'ai pu entretenir au Times avec Julian, manifester mon admiration et mon respect pour lui, et témoigner du fait pourtant indéniable que sa présence à la rédaction me manque, ça n'est clairement pas quelque chose qui me vient facilement. D'autant moins que, naturellement, je m'attends à un sarcasme digne de nos plus belles joutes en retour. Pourtant aucune remarque ironique ne vient faire vibrer la messagerie de mon téléphone, et je reprends mon activité habituelle en tant que barman, songeant qu'il est sans doute occupé à autre chose à cette heure-ci. Qu'il a peut-être déjà tiré un trait sur cet épisode de sa vie, aussi, ce qui ne me réjouit pas vraiment. Quelque part, je comptais sans doute encore sur sa présence, ses critiques, même, bien qu'il n'appartienne plus au journal. On s'est pris le bec un nombre incalculable de fois, mais il n'empêche que c'est auprès de lui que j'ai le plus appris.

Et puis la porte du bar s'est ouverte sur sa silhouette s'avançant vers mon comptoir. Un sourire narquois sur les lèvres, je ne peux pas m'empêcher de laisser cette réplique s'échapper de ma gorge.

« Vous savez qu'il existe une fonction répondre à vos sms Boss ? Vous n'étiez pas vraiment obligé de traverser la ville pour le faire de vive voix... »
 
Game on. Mais mon regard trahit sans doute un peu cette pointe d'émotion comme il a fait cet effort que je n'attendais pas vraiment.

« J’espère que tu sers mieux que tu n’écris – Il parait que Rosemary t’a refoulé cette semaine.
- À vous de me le dire... Elle marmonne sans cesse qu'on "ne m'a donc rien appris" et publie les brèves à peine syntaxiquement correctes de Hashmi. »


J'ai abandonné l'idée de comprendre, je continue de faire de mon mieux parce que je refuse de lui donner raison, mais il est évident que je n'ai plus vraiment le même cœur à l'ouvrage, comme on dit. Chaque semaine, c'est la même chose. Que je présente un ou plusieurs articles, dossiers, d'actualité, de fond, voire même des brèves pour remplir les espaces potentiellement vides, rien n'y fait.

« Une bière s’il te plait.
- Brune ? »


Question posée plus pour la forme qu'autre chose, pourtant j'attends tout de même confirmation avant de le servir comme il se doit. Et une fois n'est pas coutume, de me servir une rousse irlandaise, au passage.

« Je suis désolé de pas avoir été là pour votre départ... mais j'avais pas trop prévu que mon pote se fasse tirer dessus à la sortie du tribunal... »

Je me suis accoudé au comptoir près de lui, après avoir tiré un billet de la tasse Lucky Strike qui contient mes pourboires pour le fourrer dans la caisse. J'avais pas prévu de voir Nik s'effondrer quand une balle a traversé son corps, ni d'apprendre que Stan s'est aussi fait tirer dessus. Et si j'ai l'air de prendre ça plutôt sereinement, c'est rien qu'une jolie façade, parce qu'au fond, j'arrête plus vraiment d'y penser.
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() message posté Dim 31 Mai 2015 - 15:57 par Invité
“Drinking is fun! It makes me feel horrible and sexy!” En réalité, je ne savais pas nommer la relation qui m’unissait à Nate. Je le considérais comme un idiot de base, mais au fur et à mesure de notre collaboration j’avais appris à apprécier sa présence dans les locaux du Times. Sa loyauté était indéniable, et même si j’avais essayé de le forger à mon image, il avait résisté à toutes mes tentatives de perversion afin de demeurer digne et impérial. Il était pacifiste et souriant. J’étais agressif et grincheux. Il y avait tout un monde pour nous séparer, et pourtant la communication avec le jeune pigiste orgueilleux avait été plus aisée que je ne le pensais. Il répondait à mes exigences malgré son penchant pour l’insolence et la rébéllion. Je souris en me postant en face de lui, le regard luisant et l’expression allongée. Ma stature vaniteuse et mon allure crispée trahissaient mes efforts pour cacher mon émotion. J’étais content de le revoir après tout ce temps. Je me redressai sur mon siège, légèrement grisé par la senteur de l’alcool et des lamelles de citrons fraichement découpées. Mes yeux se posèrent sur le comptoir, puis sur l’horloge murale. Il me restait encore quelques minutes avant de perdre toute lucidité, car je comptais bien me laisser submerger par l’euphorie de l’ivresse. Il se pencha vers moi d’un air taquin, et je compris que le petit jeu de compétition que l’on avait instauré pendant ces derniers mois, était toujours de rigueur. « À vous de me le dire... Elle marmonne sans cesse qu'on "ne m'a donc rien appris" et publie les brèves à peine syntaxiquement correctes de Hashmi. » Je pouffai de rire en me dégageant. Mais quelle pétasse cette Rosemary ! Je croisai les bras d’un air impétueux avant de secouer la tête, amusé. « Elle essaie tout simplement de se faire respecter. Elle pense que c’est en rabaissant ses collègues qu’elle va y arriver, c’est mal ! » Me moquai-je, l’air de rien. « Heureusement que je ne faisais pas ça. » Je fis la moue alors qu’il me servait une bière. Je ne prononçais pas le moindre mot, le laissant s’affairer à la tâche. Ce qui était admirable à propose de Nate, c’est que tous ses gestes étaient toujours empreints par une forme de passion déroutante. Il mettait du cœur à l’ouvrage même lorsque je lui dictais une façon d’agir ou d’écrire, comme si inconsciemment, il cherchait toujours à me prouver qu’il pouvait y arriver. Je tendis la main vers la boisson. Mon esprit pétaradait au gré des musiques celtiques qui flottaient dans le bar alors que je buvais une première lampée. Le liquide coulait dans mon œsophage afin de titiller mes sens en dormance. Je redressai les épaules, approfondissant ainsi ma transe dans le monde de l’insouciance et de la solitude.

« Je suis désolé de pas avoir été là pour votre départ... mais j'avais pas trop prévu que mon pote se fasse tirer dessus à la sortie du tribunal... » La voix de Nate me sorti de ma torpeur. Je le regardais avec application avant d’hocher la tête. « Ce n’est pas important. » Murmurai-je avec lenteur. « Je suis désolé pour ton ami. » Je passai une main tremblante dans ma chevelure indisciplinée avant d’ancrer mon regard vif dans le sien. « Je sais ce que tu as fait … Pour moi … » Finis-je par déclarer. Je savais qu’il avait mené une enquête afin de décréditer Jake Winthrow et de restituer mon poste. Sa sollicitude me touchait vraiment, mais j’avais refusé son aide par dépit. La haine pour le capitalisme avait fini par se propager dans mon système, et mon ambition battait à présent à contre-sens avec toutes mes aspirations d’avant. Je voulais être libre de toutes les contraintes de la presse et parler au nom du cœur et non de la politique.


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() message posté Dim 7 Juin 2015 - 0:31 par Nathanael E. Keynes
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Vendredi 08.05.2015 • North London • Camden Town • Barfly
Il y a toujours eu ce conflit latent entre nous. Nos caractères opposés font des étincelles, ça a toujours été, nos égos respectifs refusant de plier sous le poids de l'autre. On aurait pu se haïr en conséquence, et c'est sans doute le discours que j'ai tenu la plupart du temps mais... la vérité, c'est que malgré son attitude grincheuse, je suis loin de détester l'homme qui se dresse face à moi ce soir. Ces piques, cette joute, c'est devenu un jeu, réellement, et l'admiration que j'ai toujours eue pour lui ne s'est jamais atténuée. Pas même alors qu'il a quitté le Times pour me laisser sous la direction d'une parfaite crétine. Qu'on veuille laisser sa propre empreinte et qu'on ne prenne pas pour argent comptant les choix de son prédécesseur, je conçois. Mais Rosemary se tire une balle dans le pied toute seule, la qualité de sa section pâtissant de ses choix éditoriaux douteux.

« Elle essaie tout simplement de se faire respecter. Elle pense que c’est en rabaissant ses collègues qu’elle va y arriver, c’est mal ! Heureusement que je ne faisais pas ça. »

C'est mon tour d'éclater de rire.

« C'est ça... » commenté-je de façon ironique. « Enfin vous aviez quand même me mérite de pas laisser couler le journal pour ça. »

Et ça, c'est un truc que je pige vraiment pas. Les affinités personnelles, les griefs latents, je peux comprendre. Qu'on sabote le navire, non, ça, c'est franchement un truc qui me dépasse. Mais j'ai toujours été un peu trop perfectionniste, alors mon avis est très certainement biaisé. M'enfin quand même... Personnellement, je sais que je suis incapable de travailler comme ça. Je peux pas faire les choses à moitié, j'ai jamais appris à m'en tenir au strict minimum et à vrai dire, j'en ai pas l'intention. Je supporte de toute façon trop mal mes échecs pour volontairement les enclencher - professionnellement parlant en tout cas.

Et en l'occurrence, ne pas avoir été là pour le départ de Julian en représente un, toutes proportions gardées, et même si je pouvais pas vraiment faire mieux parce que je m'en serais tout autant voulu de pas être là pour Nik, je suis pas fier de pas avoir été là pour son dernier jour.

« Ce n’est pas important. Je suis désolé pour ton ami.
- Ça va, le pire est passé... Mais ce type est trop con... Il est bon pour la perpétuité - et il mérite pas mieux de toute manière. »


Je suis pas pour la peine de mort, parce que je refuse par principe qu'on fasse la même chose que ceux qu'on juge, qu'on s'abaisse à ce niveau, aussi. En revanche, je comprends pas qu'on relâche pour bonne conduite ceux qui ont franchement montré qu'ils n'étaient pas capables de vivre en société - et particulièrement dans les cas de récidive. J'ai pas vraiment l'intention de me lancer dans ce débat et guère le temps de toute façon que Boss embraye sur autre chose... qui ne me met pas forcément plus à l'aise.

.« Je sais ce que tu as fait … Pour moi … »

Cela étant, sa propre gestuelle indique clairement qu'il ne l'est pas plus que moi et je réprime un soupir.

« Au temps pour rester discrets... »

Je sais bien qu'on est tous des fouineurs, mais ça n'empêche que lorsque j'étais venu plaider sa cause, j'avais été très clair sur ce point. Manifestement pas assez.

« Et c'est pas comme si ça avait servi à grand chose alors… »

Laissez tomber Boss. Et moi je bats en retraite, profitant honteusement du signe d'un autre client pour fuir cette conversation. De toute façon, ça ne changera plus rien maintenant. Une partie du Times est morte avec son départ. Et je peux pas dire que j'arrive à m'y faire, d'autant moins vu mes relations tendues avec Rosemary. Je crois que je sais qu'un jour où l'autre, je finirai par partir. Pas sans rien, pas sans savoir où aller, mais... Je commence à l'envisager. Et Julian va clairement ajouter de l'eau à ce moulin-là, bien que je l'ignore encore...
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() message posté Lun 20 Juil 2015 - 2:28 par Invité
“Drinking is fun! It makes me feel horrible and sexy!” J'observais Nate avec application. Il avait l'air différent derrière le comptoir du bar. J'avais toujours pensé que son second travail n'était qu'une perte de temps et d'énergie, qu'il ferait mieux de passer ses nuits à dormir afin de mieux se concentrer sur son internat au sein du Times UK. Mais ce soir, tous mes faux jugements disparaissaient. C'était peut-être son style vestimentaire décontracté ou le sourire figé que lui imposait le contact avec les clients. Je me penchai lentement sur mon verre. Je bus une longue gorgée puis je passai la main sur ma frange. D'un geste calme et adroit je démêlai les mèches bouclées qui tombaient sur mon front, laissant échapper les effluves de ma dernière cigarette sur mon visage fermé. Il faisait bon de le rencontrer en dehors du cadre professionnel. J'étais délivré de toutes les pressions de la rédaction et je pouvais enfin l'apprécier à sa juste valeur. Le jeune brun était peut-être insubordonné et trop direct, mais je ne pouvais plus dénigrer son talent. Il savait mener une analyse financière vers la vulgarisation sans pour autant en dénaturer le sens. J'étais presque déçu qu'il préfère la rubrique sociale, même si je lui accordais le droit le choisir son domaine de prédilection tout seul. Je souris en relevant mon visage assombri vers lui. Peut-être était-il vraiment temps pour moi de partir. Je pense que je le regrette parfois, cette ancienne version de moi ; tyrannique et un peu entêtée. Ambitieuse et sans scrupules. Maintenant, je me range doucement du droit côté.

« C'est ça... Enfin vous aviez quand même me mérite de pas laisser couler le journal pour ça.   » Il éclata de rire suite à ma remarque et j'hochai la tête avec amusement, comme pour m'imprégner de ce moment de complicité inattendu. On n'était tellement habitués à se battre pour des futilités ; il n'y avait pas assez d'ancre dans l'imprimante, la mise en page de son article ne me plaisait pas, le titre n'était pas parlant, son argumentation manquait de fond, Miss Jones ne méritait pas d'être traité comme un robot et d'autres encore. Je joignis les mains sous mon menton.  « Oh tu sais, le groupe ne laissera certainement pas une telle chose se produire. Ils sont affilés au Sun qui enregistre les meilleurs ventes dans le pays. Ils peuvent se permettre de perdre un peu d'argent. Elle se fera virer bien assez tôt.   » Je restai silencieux pendant quelques secondes. Je le fixais avec application. « Si tu es assez intelligent, tu devrais anticiper et éviter de renouveler ton contrat. » Je fermai ma prise sur ma boisson avant de le regarder d'un air malveillant. Il connaissait cette expression sévère et dure. Il savait que je m'apprêtais à parler de journalisme, à me lancer dans un débat pompeux sur l'avenir de la profession et ses aspirations personnelles. Ce n'était pas de la curiosité mal placée. L'ouverture de mon projet indépendant avec Rhys approchait à grands pas, et je songeais déjà au recrutement de grosses pointures. J'avais besoin de perfectionnisme, de rébellion et de sang bouillonnant de justice. Nate était un parfait compromis. Il correspondait au profil que je recherchais. Je pinçai les lèvres. « Que veux-tu faire maintenant ? Devenir chanteur country ?   » Demandai-je avec une pointe d'ironie qui m'était familière. « Rejoins-moi. Nous sommes les gens qui peuvent moduler l'opinion publique et changer le monde. Je ne te donnerais pas ta rubrique tout de suite mais je te laisserais choisir tes sujets. Je te critiquerais uniquement pour le plaisir, la force de l'habitude, ce genre de choses. » Je vidai mon verre d'une traite avant de lui tendre pour un second tour. Je m'appliquais dans mes gestes. Je triturais mes doigts et je pensais à toutes nos aventures à venir s'il venait à accepter ma proposition. Certes, le salaire que je lui proposerais ne serait pas égal à celui du Times. Tout du moins au début, mais dès que le journal commencera à faire des bénéfices, je pouvais me montrer très généreux. Spécialement envers mon protégé.

« Ça va, le pire est passé... Mais ce type est trop con... Il est bon pour la perpétuité - et il mérite pas mieux de toute manière.   » Je notais toute l'ardeur qu'il avait mit dans ses paroles. C'était une agression banale, fréquente aux portes du tribunal, surtout si elle était dirigée contre un avocat de la partie adverse. Je n'étais pas sûr des détails de l'histoire mais je fronçai les sourcils d'un air bien entendu. « La perpétuité ? » Il  l'avait mérité, probablement. Je ne m'attardai pas sur le sujet, préférant respecter l'intimité de son ami et la sienne par la même occasion. Je serrai les dents avant de le remercier sommairement d'avoir défendu ma cause. Je savais qu'il avait monté tout un dossier afin de prouver mon innocence auprès de la direction, mais j'avais refusé de revenir malgré leur sollicitude. « Au temps pour rester discrets... Et c'est pas comme si ça avait servi à grand chose alors…»  J'étais surpris. Il n'était pas au courant des résultats de sa propre recherche.  « Je … On m'a demandé de reprendre mon poste mais je m'étais déjà engagé avec mon meilleur ami pour créer notre propre source d'information ; The Midnight Times. En allusion aux ombres vespérales de la nuit qui cachent la vérité et aussi parce qu'on ne compte travailler que le soir...  » Je voulu m'attarder dans mes explications, mais l'attention de Nate fut subitement accaparée par un nouveau client. Il disparu de mon champ de vision après un simple signe de la main. Je levai les yeux au ciel avant de croiser les bras. Avec un peu de chance, il repassera par là avant que je ne finisse ma consommation.

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() message posté Mar 21 Juil 2015 - 3:29 par Nathanael E. Keynes
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Vendredi 08.05.2015 • North London • Camden Town • Barfly
Ma relation avec Julian a toujours été à couteaux tirés, et pourtant, pourtant au fond, j'ai toujours su la profonde admiration que je pouvais avoir pour lui. Ce soir, il semble pourtant que les choses aient changé. Est-ce son départ du Times, le fait de le voir ici, dans un cadre différent ? Je n'en sais strictement rien, en réalité. Ce que je sais, c'est que cet échange m'aurait semblé absolument utopique il y a quelques mois encore. Et, donc, que sa remplaçante est parfaitement crétine et me sort par les yeux.

« Oh tu sais, le groupe ne laissera certainement pas une telle chose se produire. Ils sont affilés au Sun qui enregistre les meilleurs ventes dans le pays, ils peuvent se permettre de perdre un peu d'argent. Elle se fera virer bien assez tôt. »

Je hoche la tête, notant le bien-fondé de ses propos. Elle ne restera pas, ça n'est pas envisageable. L'erreur est humaine, soit, mais elle s'entête, et les ventes s'en feront sentir, irrémédiablement. Je fais sans doute preuve d'arrogance en estimant que sa façon de me mettre au placard fait perdre du crédit à notre rubrique, mais je sais ce que mes écrits valent, et je sais ce que valent ceux qu'elle choisit à leur place. Je ne suis pas irremplaçable, personne ne l'est, mais je sais que mon travail est bon ; je supporte pas de ne pas être au minimum à ce niveau-là. Alors qu'elle ne puisse pas me voir en peinture et favorise d'autres articles, soit. Qu'elle le fasse au dépit du bon sens et de la qualité de la rubrique en revanche, ça, je n'arrive pas à l'encaisser.

« Si tu es assez intelligent, tu devrais anticiper et éviter de renouveler ton contrat. »

Un sourire pâle étire mes lèvres. Je connais ce regard, cette lueur presque malsaine dans ses yeux ; ce n'est jamais fortuit. Je sais qu'il va aborder un point essentiel, sur lequel je vais avoir toutes les chances de devoir peser le pour et le contre argumenter - face à lui ou pour moi-même - afin de trouver la réponse la plus adaptée. Et puisque ça découle de ce qu'il vient d'affirmer, je ne peux pas nier voir ma curiosité piquée. Au fond, ce point n'est pas nouveau. Depuis qu'il a quitté le Times, je m'interroge sur ma place là-bas. Peut-être un changement de rubrique, d'équipe, de responsable me permettrait-il de retrouver autant de ferveur que j'en avais à l'origine, mais... Et si ça n'était pas le cas ?

« Que veux-tu faire maintenant ? Devenir chanteur country ?
- C'est pas tout à fait mon registre, mais je suis pas si sectaire lorsqu'il s'agit de musique. »


Je crois qu'on sait tous les deux que je ne suis pas réellement sérieux et en même temps... Je vivrai peut-être un jour de ma musique, et si le style a toutes les chances de plutôt partir vers le rock, j'en serai très certainement le plus heureux. Mais d'ici là, fermer des portes n'est pas vraiment dans mes objectifs - ça ne l'a jamais été. Et je me doute qu'il va y avoir une suite à ces propos, qui ne tarde pas à venir.

« Rejoins-moi. Nous sommes les gens qui peuvent moduler l'opinion publique et changer le monde. Je ne te donnerai pas ta rubrique tout de suite mais je te laisserai choisir tes sujets. Je te critiquerai uniquement pour le plaisir, la force de l'habitude, ce genre de choses... »

Nouveau sourire. L'offre est alléchante, bien que je m'interroge encore sur ses motivations réelles à me la proposer. Sa sympathie envers moi n'est pas habituelle - ou plus exactement, qu'il ne la déguise pas ne l'est pas. Il m'a tendu son verre à présent vide, que je me suis fait un devoir de remplir, tandis qu'il évoquait Nik. Mes propos sont sans doute exagéré. L'homicide n'a pas eu lieu, l'avocat s'en est sorti, mais...

« La perpétuité ? »

Je soupire.

« Non sans doute pas. Mais la partie adverse aura du mal à échapper à la préméditation avérée : l'arme n'appartenait pas aux forces de l'ordre en faction devant ni à l'intérieur du tribunal. Il a sciemment fait en sorte de l'obtenir - j'ignore par quel moyen cependant. »

Ce sujet a beau être douloureux, il m'est pourtant plus facile à évoquer que ma vaine tentative pour le voir rester au Times. D'autant plus, donc, que j'avais souhaité que ça reste discret : il n'avait pas besoin de savoir que ça venait de moi. Mais au fond, je me voilais la face : c'était son travail que de découvrir le fin mot de l'histoire. Il ne pouvais éternellement ignorer mes tentatives. Même si elles n'avaient pas été couronnées de succès.

« Je… On m'a demandé de reprendre mon poste mais je m'étais déjà engagé avec mon meilleur ami pour créer notre propre source d'information ; The Midnight Times. En allusion aux ombres vespérales de la nuit qui cachent la vérité et aussi parce qu'on ne compte travailler que le soir...
- Oh... »


Ces informations méritent plus de quelques instants mais mon attention est requise un peu plus loin et je m'absente une minute. Guère plus, priorisant manifestement le service de mon ancien Boss par rapport à la masse des autres clients.

« Boss... »

Je ne devrais pas employer ce terme. Sans doute démontre-t-il déjà trop le fond de ma pensée. Pourtant...

« Je suis touché de votre proposition, vraiment. Il y a quelques mois, j'aurais sans doute accepté sur l'instant. Mais... »

Je passe une main nerveuse dans mes cheveux, regrettant déjà de repousser cette offre qui me tente pourtant très sérieusement.

« Je ne peux pas à nouveau travailler tous les soirs. J'ai limité mes soirées ici pour en conserver l'usage personnel... J'ai besoin de monter sur scène... Et de le voir. Si je bosse avec vous tous les soirs, je perds deux parts beaucoup trop importantes de ma vie... »

Et j'ai failli en perdre une - peut-être la plus importante, au fond - il y a peu de temps, j'ai pas l'intention de refaire cette connerie une seconde fois.

« Je suis désolé... Vraiment. »

Pour vous, de vous décevoir, mais aussi, et surtout pour moi. Parce que réellement, j'aurais aime bosser à nouveau avec lui. J'ai jamais autant appris qu'à son contact, et j'étais prêt à n'importe quoi pour qu'il réintègre le Times, je suis toujours prêt à pas mal de choses pour travailler à nouveau avec lui. Simplement, pas à le perdre lui, ni LuSt. Ca, ça m'est simplement impossible...
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Anonymous
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() message posté Dim 26 Juil 2015 - 4:07 par Invité
“Drinking is fun! It makes me feel horrible and sexy!” Je fixais Nate en détaillant les traits de son visage. Je savais que le Times était une opportunité en or pour un débutant. J'y avais appris les rouages du métier moi-même. Je m'étais acharné pour trouver une place au sein de sa structure complexe en effectuant tous mes stages dans les groupes de finances, en sollicitant l'aide de mes professeurs et en manipulant mon entourage. J'étais trop jeune pour aspirer au pouvoir. Je n'avais pas l’expérience requise, mais ma force résidait dans mes talents cachés. Mes anciennes relations et mes coups de pistons. Ce n'était pas que des rumeurs. J'étais sorti avec une riche héritière. J'avais exprimé un besoin, une exigence et elle avait répondu à mes attentes par amour. Et parce qu'un petit ami dans poste d'importance était plus satisfaisant pour son égo. Je penchai la tête avant de serrer ma prise sur mon verre. L'alcool coulait dans mes veines mais j'étais encore libre de penser, d'agir et de raisonner avec lucidité. Je me trouvais au Barfly. J'étais assis au comptoir et mon poulain me servait un verre de bière. Voilà le résumé de la situation. « C'est pas tout à fait mon registre, mais je suis pas si sectaire lorsqu'il s'agit de musique. » J'haussai les épaules en me demandant si je l'avais déjà entendu chanter. Probablement. Je venais souvent ici et parfois il était sur scène avec son groupe. Cela dit, j'étais incapable de définir le genre de musique joué ou de me prononcer avec exactitude sur le timbre de sa voix. A en juger par sa façon de parler, il ne devait pas être désagréable à l'oreille. Je bu une gorgée en soulevant un sourcil. Peu importait, je n'étais pas là pour m'étendre sur sa fibre artistique. Je m’intéressais à l'homme penseur, au pigiste ambitieux et révolté qui avait le don de me mettre dans tous mes états. Nate remplit mon verre sans réellement répondre à mes attentes. Ne saisissait-il pas toute la portée mes sous-entendu ? Je ne pouvais plus exercer mon autorité exorbitante sur lui mais j'étais presque sûr qu'il ne faisait toujours pas le poids face à ma répartie. A la place, il évoqua l'incident de son ami. Cet avocat qui s'était fait tiré dessus aux portes du tribunal. « Non sans doute pas. Mais la partie adverse aura du mal à échapper à la préméditation avérée : l'arme n'appartenait pas aux forces de l'ordre en faction devant ni à l'intérieur du tribunal. Il a sciemment fait en sorte de l'obtenir - j'ignore par quel moyen cependant. » Je plissai le front. C'était en effet un sujet intéressant. Le système judiciaire était facilement corruptible, n'importe qui pouvait lui avoir fourni l'arme. J'étais curieux de connaître les détails des accusations initiales retenues contre l'agresseur. Une vendetta ? Un gang ? Un simple règlement de compte ? Mais je ne m'attardai pas dans mes réflexions. Ce n'était ni le temps, ni le lieu. Je fis la moue en grinçant des dents. Nate hoqueta avant de disparaître. Je me doutais que je n'étais pas le seul client ce soir. Il était de son devoir de s'occuper de toutes les personnes qui sollicitaient son attention, alors j'attendais patiemment qu'il revienne. Je me délectais des saveurs douceâtres de ma boisson ambrée. Et je me demandais s'il allait enfin s'exprimer au sujet de mon offre.

« Boss...     » Je n'aimais pas son ton. Je n'aimais pas cette appellation non plus. Je connaissais ce regard . La suite n'allait pas me plaire. Elle allait ébranler ma fierté et me pousser à reprendre mes vieilles habitudes à son égard. « Je suis touché de votre proposition, vraiment. Il y a quelques mois, j'aurais sans doute accepté sur l'instant. Mais...    » Nous y voilà. J'enfonçai mes coudes sur les rebords du comptoir. « Je ne peux pas à nouveau travailler tous les soirs. J'ai limité mes soirées ici pour en conserver l'usage personnel... J'ai besoin de monter sur scène... Et de le voir. Si je bosse avec vous tous les soirs, je perds deux parts beaucoup trop importantes de ma vie...  » Je ne voulais pas le juger aussi rapidement. J'étais moi-même amoureux. J'avais déjà formulé une demande en mariage à ma petite amie, certes elle était non officielle mais je le comprenais. Je ne pouvais pas me permettre de laisser mon travail empiéter sur ma vie privée. Ma relation avec Ginny était trop fragile à ce stade. Toutefois, je savais qu'il fallait s'adapter à un moment donné. J'étais connu pour mon ardeur et mon ambition. Je n'avais aucune limite lorsqu'il s'agissait de réussir. Je frottai mon menton avec le bout de mon ongle avant de me redresser. « Je suis désolé... Vraiment.  » Il n'avait pas à l'être. Il était en droit de refuser, tout comme j'étais en droit de froncer les sourcils, de me lever et de quitter le bar en lui tournant le dos. Cependant, je n'en fis rien. « C'est l'édition qui sera effectuée le soir. En gros, je travaillerais tard mais la articles devront être peaufiné pendant la journée. Tes horaires ne seraient pas différents de ceux du TIMES, sauf exception bien sûr. Ce sont les supérieurs qui s'occupent de la mise en ligne. A savoir, moi et mon partenaire. » Je soupirai en finissant mon verre dans la précipitation.  « Tu ne devrais pas te prononcer maintenant. Réfléchis à mon offre et contacte moi avant le lancement.  » Je me levai avec lenteur. Je sortis mon porte feuille et posai quelques billets sur le comptoir avant de m'avancer vers la porte. J'espérais qu'il change d'avis mais je me refusais de revenir vers lui tant qu'il n'avait pas mis d'ordre dans ses pensées.



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Nathanael E. Keynes
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() message posté Dim 26 Juil 2015 - 23:46 par Nathanael E. Keynes
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Vendredi 08.05.2015 • North London • Camden Town • Barfly
Le Times... Je m'y accroche encore, pour plein de raisons, ne serait-ce que parce que j'ai rêvé d'en intégrer l'équipe des années et que c'est enfin le cas, mais... Si je devais être parfaitement honnête avec moi-même, je dirais que je sais que je n'y resterai plus indéfiniment. Tout comme je ne resterai plus derrière ce comptoir encore très longtemps. Le journal la journée, les répétitions et les concerts et ce que je veux préserver de ma vie personnelle le soir s'accorderont mal avec ces heures supplémentaires. Je ne suis pas encore complètement prêt à l'admettre ni à faire une croix sur les années passées ici, mais il faudra bien que je me rende à l'évidence, tôt ou tard. Je pourrais ne pas me soucier de raisons bassement matérielles et tout quitter en comptant sur ma famille pour subvenir à mes besoins, le temps que je trouve une nouvelle place qui me convienne, mais ça ne me ressemblerait pas, et au fond, ça ne me conviendrait pas. Pour l'heure, je persiste, donc, le temps de pouvoir parfaitement choisir ce que je ferais dans les années à venir. Peut-être prendrai-je cette décision quand les choses se seront un peu tassées : pour l'heure entre l'agression de Nik et la TS de Prim, j'avoue n'avoir pas pris le temps de songer sérieusement à ça.

Ce à quoi je voudrais pouvoir songer sérieusement, cela étant, c'est à la proposition de Julian, mais la mention de travail le soir met aussitôt un terme à mes réflexions. Et ma réponse sonne sans doute le glas de notre entrevue - je ne doute pas que son ego encaisse mal mon refus. Il a pris le temps de me répondre, cependant, ce qu'il n'aurait sans doute pas fait au début de notre collaboration. Comme quoi les choses ont réellement évolué, n'est-ce pas ?

« C'est l'édition qui sera effectuée le soir. En gros, je travaillerais tard mais la articles devront être peaufinés pendant la journée. Tes horaires ne seraient pas différents de ceux du TIMES, sauf exception bien sûr. Ce sont les supérieurs qui s'occupent de la mise en ligne. A savoir, moi et mon partenaire. »

Je hoche la tête tandis qu'il termine son verre d'une traite.

« Tu ne devrais pas te prononcer maintenant. Réfléchis à mon offre et contacte-moi avant le lancement. »

Je l'ai vu sortir quelques billets, et les ai repoussés vers lui, en lui demandant seulement confirmation de la date butoir. Je ne me prononcerai pas ce soir, certes, mais je sais comment le joindre, après tout. Et ces derniers points ont en réalité déjà arrêté ma décision. Je peux gérer les exceptions - tout comme il gère les bouclages de ses programmes, après tout - et que je souhaite travailler à nouveau avec Julian est une évidence. Rosemary aura tôt fait d'user ma patience somme toute relative à la base, et je risque fort de finir par m'emporter et me griller tout seul là-bas. Sans doute vaudrait-il mieux que je parte avant qu'on ne se souvienne que du petit arrogant qui ne sait pas rester à sa place. Déjà que...
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