(Samuel J. McKelhann & Jezabel R. Mills-Hamilton) could you be more careful ?

Installé à Londres depuis plusieurs semaines maintenant, Samuel se décidait enfin à faire plus ample connaissance avec cette ville. Comme à son habitude, il préférait la marche à pieds plutôt que les transports en commun et tant qu’il n’aurait pas sa nouvelle voiture, il se comporterait de cette manière ; d’ailleurs, il avait commencé à prendre des cours de conduite pour se familiariser au fait que les anglais avaient le volant à droite. Il n’avait clairement pas l’habitude et ne voulait en aucun cas prendre le risque d’avoir un accident. Cela l’emmerdait assez, il fallait bien l’admettre, mais puisqu’il n’avait pas le choix… Il allait bien s’y faire ! Mais pour le moment, il se trouvait sur Oxford Street et il regardait les différentes boutiques ; il avait fait quelques repérages sur internet puisqu’il ne voulait pas non plus se perdre en pleine ville – bien qu’il aurait toujours la possibilité d’appeler un taxi.

Finalement, il s’arrêta devant une boutique de fringues – il n’avait pas vraiment besoin de refaire son dressing, mais quelques fringues supplémentaires ne seraient sans doute pas de trop. Il était certain que Mackenzie aurait apprécié à la balade rien que pour cela et cette pensée le fit sourire. En même temps, il sortit une clope de son paquet et l’allume rapidement avant d’en tirer une longue taffe ; il ne pouvait décidément pas vivre sans sa dose de nicotine. Il recracha la fumée et se perdit de nouveau dans la contemplation de cette vitrine jusqu’à ce qu’une voix l’interrompt. La jeune femme se plaignait à cause de la fumée, et même si il trouvait cela agaçant au possible, il afficha un mince sourire en coin, l’air plus poli et sympathique que jamais. « Vous n’avez qu’à vous mettre à ma droite. » Glissa-t-il sans aucune animosité dans la voix. Seul son accent américain le trahissait, en réalité. « Sans vouloir vous commander, évidemment. » Ajouta Samuel rapidement. Il ne manquerait plus qu’il tombe sur une folle qui piquerait une crise sous prétexte qu’il lui avait donné un conseil avisé. Oui, il n’avait toujours pas une très bonne image des êtres humains de manière générale.

Après une courte hésitation, la demoiselle prit place à la droite de Samuel et cela le fit légèrement sourire. Il n’avait pas envie de se prendre la tête et encore moins en plein milieu d’une rue. Il commençait une nouvelle vie ici et n’avait pas l’intention de faire les mêmes conneries qu’il faisait à New York avant qu’il ne rencontre Mackenzie. Définitivement, elle l’avait rendu meilleur et avait réussi, par magie, à canaliser toutes les pensées sombres qui l’animaient à l’époque et qui le poussaient à se mettre au milieu de toutes les bagarres possibles. À présent, le tatoué allait mieux, même si les démons qu’il traînait dans sa vie n’avaient pas complètement disparus. Ils étaient toujours là, mais il savait mieux comment les gérer sans que la violence n’entre en jeu.

Il se concentra de nouveau sur la demoiselle et tira sur sa cigarette. Il eut un nouveau sourire à sa remarque. Il ne le prenait pas mal. Il arrivait vraiment mieux à garder son calme et faire comme si les êtres humains comptaient beaucoup dans sa vie. Ils n’étaient qu’une poignée à avoir de l’importance dans sa vie, et ouais, il avait toujours plus de mal avec les autres, avec les étrangers qu’il ne connaissait pas. Il lui fallait toujours un peu de temps. Samuel n’accordait pas sa confiance en seulement quelques minutes, il lui fallait des mois, voire même des années. Et là, la demoiselle parlait beaucoup. Elle avait pas mal de questions et elle les posait toutes. Il aurait pu en être soulé. Mais il prit la décision de lui répondre malgré tout. « Je suis né à Los Angeles et j’y ai grandi. » Glissa le tatoué dans un mince sourire. Sa ville natale ne lui donnait pourtant aucune raison de sourire, mais il l’aimait toujours malgré tout. Il posa son regard sur la jeune femme et remarqua les tatouages qu’elle avait. « Mais j’étais à New York avant de venir ici. » Acheva-t-il en tournant de nouveau son regard sur la vitrine. La clope de nouveau entre ses lèvres, il en tira une longue taffe et recracha lentement la fumée. « Dans quel coin est-ce que tu voudrais te rendre ? » Demanda-t-il, parce qu’il fallait bien qu’il se montre sociable, un peu. Qu’il s’intéresse aux autres.