| ( ✰) message posté Lun 3 Aoû 2015 - 18:44 par Invité Noah ∞ Poppy We never know Lasse, je levais la main faisant signe au serveur. Un instant, il me fixa avec une moue concernée. Je soupirais et manquais de prendre mon sac et de rentrer chez moi boire seule. Toutefois, j’étais trop blasée, énervée, agacée, déçue, pour avoir un comportement mature. Alors je me contentais de lui râler dessus « C’est mon troisième verre. Vous devriez le savoir personne d’autre que vous ne m’a servis. Si ça vous rassure, j’habite à moins d’un kilomètre et je suis à pieds. » l’agressais-je sans aucune raison valable. Me regardant comme si j’étais une véritable drama-queen il me resservit avant de s’éloigner de moi autant que le comptoir lui permettait. Voilà qui était mieux. Buvant doucement, car il ne tarderait pas à me casser la tête si je réclamais trop d’autres boissons alcoolisées, je ne pus m’empêcher de m’apitoyer sur mon sort un instant. Un vendredi soir, j’étais seule dans un bar à boire parce que j’étais triste. C’était totalement idiot, irrationnel et définitivement pas moi. Tout ça à cause de mon fichu patron. Pour une fois, aucun membre de la famille Abberline n’avait à voir avec mon drame personnel. Ma stupidité était la seule raison de ma présence ici. J’étais en colère depuis quelques jours car Jules – mon jumeau – avait fini par me faire me rendre compte que j’appréciais mon imbuvable patron. Le pire ? Ce dernier avait commencé à me manquer alors qu’il avait disparu de la société après avoir foutu le bazar dans mon esprit. L’enfoiré. Je ne savais pas ce qu’il faisait depuis plusieurs semaines et cela me pesait. Pour autant que je sache, il pouvait bien avoir changé de pays et décidé de s’essayer à la cuniculiculture. Les quelques verres que j’avais déjà pris rendirent l’image hilarante, aussi je me retins d’éclater de rire. Juste histoire que le serveur ne soit pas tenté de téléphoner à l’hôpital psychiatrique du coin pour leur donner un tuyau à mon propos.
Tandis que j’hésitais sur le fait de rentrer ou pas à la maison, le son d’une guitare brisa le cours de mes pensées. Fronçant les sourcils, je me concentrais tentant de reconnaitre le morceau. En effet, si j’étais douée en dessin et en peinture, je m’y connaissais également en musique. Je n’avais pas exactement eu le choix. Quand on a un jumeau passionné, cela déteint forcément sur vous. Au bout d’un moment, je dû me rendre à l’évidence, le morceau était quelque chose d’original. Ou bien, que je ne connaissais pas. Faisant tourner mon tabouret, je fis alors face aux musiciens sur scène. Un instant, j’admirais leur technique me laissant aller à dodeliner de la tête en rythme. Puis, quelque chose retint mon attention. Ou plutôt quelqu’un. Un blond, totalement dans son morceau. Je le connaissais. Et étrangement, c’était lié à Jules. Bien que j’eusse ignoré jusqu’à ce soir qu’il était musicien lui aussi. Il s’agissait de Noah, si mes souvenirs ne me trompaient pas. Et il était barman dans un endroit pas très loin d’ici où Jules adorait aller passer ses soirées de déprime. Je l’avais rejoint là-bas tellement de fois que le blond sur scène savait de tête quelle boisson je buvais directement en sortant du boulot. Comme quoi, on ne connait pas vraiment les personnes que l’on croise et avec lesquelles on a des échanges cordiaux. Ce qui est vraiment dommage. Le talent de Noah me laissa perplexe un instant, puis, terminant mon verre je me levais rejoignant les autres intéressés pour avoir une meilleure vue et profiter correctement du spectacle qu’ils nous offraient.
Quelques chansons plus tard, je ne pouvais m’empêcher de sourire. La musique avait ce pouvoir universel, de nous calmer, de nous rendre heureux. Parfois, il m’arrivait de comparer ça à de la magie. Comment expliquer sinon la joie ressentie par le biais de notes, de sons, issus d’instruments et de voix humaines ? Les scientifiques parleraient probablement de substances chimiques relâchées par notre cerveau. Trop pragmatique pour moi, cette réponse n’avait jamais été suffisante. La musique était un autre langage, empreint de quelque chose d’intensément vrai et puissant. Et personne ne pourrait me faire croire le contraire. Tandis que je songeais à aller récupérer à boire pour m’hydrater un peu, j’aperçus Noah à quelques pas et le rejoignis avec un grand sourire « Hey ! Tu ne nous avais jamais dit que tu jouais. Ou que tu avais un talent pareil, d’ailleurs. » l’abordais-je avec ma franchise habituelle.
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