| ( ✰) message posté Jeu 13 Aoû 2015 - 19:29 par Invité « hate to see your heart break » L'expression de Romeo change et je sais automatiquement qu'il regrette d'avoir abordé le sujet parce que je tiens toujours à aller dans la profondeur des choses, même quand ça fait mal et je tiens bien à aller au bout de cette discussion pour trouver une solution et remplir mon rôle de meilleure amie. Je sais que Romeo souffre, c'est écrit partout sur son visage, c'est dans la lueur de ses yeux. Toute ma vie j'ai essayé de prendre soin de lui, de lui remonter le moral, de trouver des solutions avec lui et j'ai jamais laissé tomber parce qu'il y a toujours un moyen de faire en sorte que les choses rentrent dans l'ordre.
Je connais bien sa mère et même si c'est étrange d'y penser, je connais bien Elias aussi. Je sais que Romeo a fait le bon choix, je sais ce qu'ils apportent à l'autre et tout ce qu'ils méritent en retour, c'est le support de toutes les personnes qui les entourent. J'ai beau dire que ma vie est plate est monotone, j'ai quand même pas eu le temps, l'occasion, de rendre visite à ma mère depuis un moment. Par conséquent, j'ai pas eu l'occasion de pouvoir parler à la mère de Romeo à propos de la situation non plus et peut-être qu'il est temps que je fasse quelque chose. Que je m'implique réellement dans l'histoire.
Seulement, je sais que ce n'est pas le seul problème que Romeo rencontre en ce moment. Ça me frustre de me sentir impuissante et je suis contente qu'on aborde le sujet maintenant, parce que c'est l'occasion de faire disparaitre ce sentiment inconfortable, celui de ne rien pouvoir faire. "Je vais bien t’inquiète pas." Mon œil, je pense en sentant mon coeur se serrer face à son sourire crispé. "J’évite d’y penser en fait. Je me concentre sur Elias, Noam et j’essaie… enfin bref." Je soupire d'indignation en me penchant sur la table, alors que lui s'est enfoncé dans sa chaise. "Papa carrott’," me coupe Noam alors que je m'apprête à prendre la parole. Romeo et moi tournons tous deux la tête vers lui, qui tend adorablement les bras et mon coeur fond une énième fois dans ma poitrine. "Attends encore un peu bonhomme. On ne va pas tarder à manger et Tata te donnera du poisson." Je fais les gros yeux avant de les plisser en tournant lentement la tête vers mon meilleur ami qui me fixe déjà, avec sa petite moue narquoise, un large sourire pendu aux lèvres. Bon, OK. Je le mérite, sachant que je vais bouffer toutes ses frites, c'est fair play. "Frites et poisson, telle l'anglaise de base que je suis! God save the Queen. Tu voudras aussi des frites, mon bouchon? Les frites à papa?" je lance en chatouillant son cou, le poussant à rentrer les épaules, ses petits rires étouffés par sa position. Je ris bêtement, complètement gaga avant de me pencher pour le couvrir de baisers. "Si tu manges tout mon poisson, c'est toi que je vais finir par croquer, miam miam miam." je grogne avant de me mettre à rire à l'entente de ses rires incontrôlés, sentant ses petites mains se déposer sur mes joues pour me repousser. Je me redresse en soufflant sur ma frange pour qu'elle ne retombe pas sur mes yeux, lançant un regard en coin à Noam qui rit toujours.
Seulement, au plus grand dam de Romeo, je n'oublie pas le sujet de conversation que nous avons abordé avant d'être distraite, déterminée à prendre le taureau par les cornes plutôt que de faire l'autruche.
Je suis en forme avec les expressions poches, aujourd'hui.
Je reprends une moue sérieuse et me penche de nouveau sur la table en poussant un soupir. "Romeo... je sens bien que t'as pas envie d'en parler et je me doute que c'est pas quelque chose que t'as envie d'aborder en public parce que ça te touche, je le vois, mais... juste. C'est pas en fuyant tes problèmes qu'ils vont disparaître." Je me redresse pour faire une espèce de grimace propre à un gangster. "You can run... but you can't hide," je lance avec une voix de mafieux avant de me laisser tomber dans mon siège à mon tour.
"Tu sais que je serais toujours là pour toi, n'importe quand, pour n'importe quoi. Je peux m'organiser pour aller voir ma mère dans le mois... la tienne... prendre des nouvelles de tout le monde, parler. Je suis certaine qu'elle est aussi malheureuse que toi, qu'elle vit mal cette situation. Je suppose que si elle réagit comme ça, c'est parce qu'elle a peur pour toi, parce qu'elle a peur que tu souffres. Au fond, c'est juste parce qu'elle connait mal Elias, mais si elle voyait ce que moi je vois... la manière dont il te rend heureux... Genre, depuis le début de notre déjeuner et à peu près à chaque fois qu'on se voit, t'as que son prénom à la bouche, t'as des étoiles dans les yeux rien que lorsqu'on l'évoque. A mes yeux... vous êtes dégoulinants et c'est franchement gerbant parfois... mais ça fait envie. Si seulement j'pouvais être amoureuse, folle d'amour comme vous l'êtes l'un envers l'autre... Ce qui importe aux yeux de ta mère c'est que tu sois heureux et elle a peur pour toi, mais..." Je hausse les épaules en secouant doucement la tête de droite à gauche. "J'irais lui parler, si tu veux. On va trouver une solution, OK? On a toujours trouvé des solutions à nos problèmes. C'est un obstacle comme tous ceux qu'on a déjà surmonté avant, d'accord? Ça va aller. Je te promets," je déclare doucement et tente un sourire rassurant, sûre de moi.
Sa mère a juste besoin de se rendre compte de la situation, de la connaître telle qu'elle est réellement, d'admettre qu'elle se trompe. A l'heure qu'il est, j'ai simplement besoin de l'accord de mon meilleur ami pour me mêler de cette histoire. Si je suis la dernière chance qu'il a de renouer avec sa famille, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour l'aider. On a trop galérer... à un certain point, je crois qu'on a tous droit au bonheur et je trouve ça injuste de voir mon meilleur ami perpétuellement malheureux alors qu'il a toutes les cartes en main pour être l'homme le plus épanoui de la planète. Et franchement, c'est tout ce qu'il mérite.
|
|