"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici ♦ ♦ up in the air ♦ ♦ isaac&roméo 2979874845 ♦ ♦ up in the air ♦ ♦ isaac&roméo 1973890357
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() message posté Dim 17 Mai 2015 - 12:52 par Invité
UP IN THE AIR
ISAAC & ROMEO

HUNGRY ✻✻✻Roméo avait quatorze ans lorsqu’il a rencontré pour la première fois cet homme en treillis venu sur Londres. Le blondinet adorait lorsque le cirque débarquait sur la capitale, il n’avait pas pu résister à voler une pomme, pourquoi vendre un fruit alors que c’est bon ? La notion de vol lui était totalement étrangère, il c’est fait choppé par le marchand, qui l’a insulté de saltimbanque, la police n’allait pas tarder. Un numéro exagéré pour une vulgaire pomme. C’est alors que surgis son héro, une vingtaine d’année, il le trouva magnifique, comme toute personne qui venait en son secours. Il paya son fruit, en tournant la tête, le blondinet tira la langue au marchand et repartis avec son sauveur. Roméo avait toujours eut une confiance facile. Il le suivis, un militaire ne pouvait pas être un méchant, il le ramena jusqu’au cirque, ils discutèrent tous les deux. Jamais il ne c’était posé de question, il avait dévoré sa pomme, tout en lui demandant de venir le voir. Un peu tous les jours il revenait, ils discutaient, jusqu’au moment où le cirque dû mettre les voiles pour repartir dans son périple. Depuis ce jour, il lui avait écris des cartes postales quand il le pouvait, un peu farfelus, lui offrant des nouvelles sur du papier glacé, de son écriture ronde, il adorait signé Roméo le petit singe. Jusqu’au jour où il y a huit ans il est parti pour la guerre. Il savait que le cirque avait fermé. Le petit homme au visage d’ange, l’avait recroisé tout maigre et tout triste. L’acrobate ne l’avait pas trouvé normal du tout, donc il a fait ce qu’il a pu pour le faire sourire, ca a l’air d’aller mieux depuis. Qu’il est heureux de pouvoir de nouveau lui parler. Généralement c’était lui qui retrouvait Isaac, c’était plus facile comme ça. A part aujourd’hui, ils avaient convenus de se retrouver cet après midi sur Hamstead Park prêt du kiosque à musique. Désormais il considérait ce parc comme son territoire.

Habillé dans un beau short rayé marine, d’un marcel blanc, le garçon à la mode estivale était arrivé en avance. Rester en place n’était pas son genre, son attention fut attiré par un magnifique écureuil, sa belle touffe de feu, formant sa queue était si belle. Doucement il l’approcha, sur la pointe des pieds, certes malgré le calcul de chacun de ses gestes, l’animal ressentis la présence de l’humain et se mit à courir pour escalader le tronc. Pas de chance pensa-t-il, car il pouvait aussi le faire. L’acrobate était d’humeur si bonne de revoir Isaac, qu’il prit appuie sur la première branche pour se hisser le long de son mât naturel. Peu importe, il voulait contempler l’animal fuyard. Un craquement inhabituel, lorsque son pied frappa une branche haute, elle était mal élaguée, alors que son corps amorçait un début de chute, il chercha à se rattraper à une autre branche. Or impossible qu’aucune ne soutienne son poids à cette hauteur, il évalua en un éclair la situation. Le buisson là bas, il serait parfait comme filet de sécurité. Sans aucune hésitation, il élança son corps, prenant une minuscule branche du bout des doigts, il fit un salto dans un cri amusé, il se laissa retombé sur un coussin de verdure. Plus de peur que de mal, quelques griffures sur les bras, rien de cassé semble t-il. Un petit soupir de soulagement précéda un long éclat de rire. La moitié du parc était au courant de sa chute désormais.

Peu importe, il c’était éclaté, il avait juste perdu son bel ami aux pelages fauves. Beaucoup aurait eut peur, lui sa maladresse légendaire arrivait à compenser son extrême habilité. Isaac lui était pratiquement sorti de la tête. Il ne restait plus que sa belle acrobatie en tête, les jambes relevées, le corps courbés au milieu des buissons, le t-shirt soulevé, il était dans une bien jolie posture. Roméo ne bougea pas, personne ne semblait inquiet. Il était hypnotisé par les nuages qui défilaient dans le ciel, une anamorphose parfaite d’un monde utopique, qu’il aimerait savoir voler juste pour toucher ce plafond bleuté, à la voûte attirante.

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() message posté Sam 20 Juin 2015 - 5:12 par Invité
“How cruelly sweet are the echoes that start, when memory plays an old tune on the heart!” Je me souvenais parfaitement de Roméo. Son visage émacié, sa chevelure dorée et son regard pétillant de malice. Ce n’était qu’un garçon de quatorze ans lorsque je l’avais rencontré pour la première fois. Au début, j’avais toujours un peu l’impression qu’il se moquait de moi, comme lorsqu’il sautait dans tous les sens ou qu’il faisait des acrobaties étranges. Mais, je me trompais. Il éprouvait à mon égard une grande affection. Il aimait bouger au gré du vent et vivre sans restriction. Il était libre et insoumis aux contraintes dérisoires de la société. Je l’avais cherché pendant des semaines avant de tomber sur sa troupe de cirque, ici même, à Londres. Mon regard troublé s’était posé sur sa silhouette élancée et j’avais tout de suite reconnu les traits d’Alan, mon ancien frère d’arme dans les campements américains installés en Afghanistan. Il s’agissait de mon coéquipier dans l’équipe de nuit. Un tireur d’embuscade avait toujours besoin d’être guidé dans ses manœuvres. C’était son rôle de calculer la distance qui me séparait de la cible à l'aide de lunettes monoculaires. Il m’avait tenu compagnie tout le long de mes gardes éprouvantes. C’était un soldat effarouché. Un homme noble et loyal qui avait succombé en héro pour les valeurs de sa patrie. Ma poitrine se serra à la simple évocation de ce souvenir pénible. J’avais tenu sa main lorsqu’il avait poussé son dernier soupir. Il était mort seul, loin de l’infirmerie et je n’avais rien pu faire. Je voulais soupirer afin d’expier ma douleur, mais je demeurais persuadé que mon cœur était trop brisé pour être guéri. Il s’était passé des années depuis cet incident et pourtant je ne parvenais pas à me détacher de cette vision d’horreur. Je ne pouvais pas me dérober à cette dernière promesse que je lui avais faite ; retrouver sa petite amie enceinte. Je relevais mon visage sombre vers le ciel clair en fronçant les sourcils. Là aussi, j’avais échoué. Elle avait disparu et son fils avait grandi orphelin si loin des terres de ses ancêtres. J’haussai les épaules avec désinvolture. Les saillies osseuses de mes bras pointaient sous ma peau fine et translucide afin de marquer l’empreinte de la guerre sur mon corps. Je pinçai les lèvres en m’avançant vers la chaussée humide du centre-ville. Le souffle aérien enveloppait ma mâchoire grimaçante alors que je succombais encore une fois aux hallucinations de mon esprit tourmenté. Je restai un petit moment immobile au milieu de la foule agitée, puis je tendis le bras et un taxi noir s’arrêta à quelques mètres de moi.

Le paysage défilait rapidement sous mon regard vitreux. Je ne parvenais pas à me détacher de mes démons. Les hurlements des soldats, le son des chars et la puanteur du sang hantaient chacun de mes mouvements. Je joignis mes mains sur mes cuisses en frissonnant. Je rencontrais Roméo pour la première fois depuis ma résurrection légale. Il connaissait déjà l’histoire fantastique du sniper humble et souriant qui avait survécu à la captivité, mais aujourd’hui je lui dévoilais les couleurs pâles et ombrageuses de la détresse. Je jetai un coup d’œil au Parc qui s’étendait tout le long du quartier d’Hampstead avant de demander au chauffeur de me déposer. Je payai la course en laissant un généreux pourboire – pas parce que j’étais charitable, mais pour éviter de tomber dans les engrenages fallacieux de l’attente. Dans ma conscience de la solitude, du déracinement et de l’injustice, je savais que l’existence reposait sur un seul détail et je n’avais plus de temps à perdre. Je rajustai mes vêtements en descendant avant de me faufiler entre les feuillages verdoyants des buissons et les roseraies fleuries. Je me retournai à la recherche de mon compagnon avant de l’apercevoir au loin, perdu dans ses délires de jeunesse et son insouciance habituelle. J’aurais voulu esquisser un large sourire enthousiaste en m’approchant de lui, mais mon expression était comme paralysée par le froid. Je me contentai de claquer la bouche en me penchant vers lui.  « Tu fais encore l’andouille. » Remarquai-je d’une voix sifflante. « J’espère que tu n’es pas blessé au moins. » Je roulai les yeux avant de me laisser tomber à ses côtés, sur la pelouse fraiche et parfumée. J’imitais sa posture en courbant les jambes sous le soleil majestueux. Je regardais le ciel à mon tour, mais au lieu de trouver une couche bleutée et envoutante, je me sentais piégé derrière les voussures nuageuses d’une prison sans frontières. Nous étions si différents et pourtant je le retrouvais toujours pour honorer un pacte invisible avec cette famille dont il ignorait l’existence. Je me demandais parfois s’il se posait des questions sur son identité réelle. Les pensées se bousculaient dans ma bouche mais je refusais d’éveiller sa curiosité, d’abord par respect à son entrain naturel, mais aussi, parce que je n’avais aucune belle histoire à lui raconter.    
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() message posté Sam 20 Juin 2015 - 12:19 par Invité
UP IN THE AIR
ISAAC & ROMEO

HUNGRY ✻✻✻Un détail pouvait détourner l’attention du singe blond. Un nuage avec une forme atypique et le voila parti dans un autre monde. Qu’il était étrange de vivre dans un monde dans lequel il était en total adéquation. A peine quelques secondes dans une contemplation profonde lorsqu’une voix le sorti de son monde, un sourire déjà présent, s’élargit sur son visage. C’était Isaac, il le connaissait depuis longtemps, pour estimer le temps, même si ça faisait plus de huit ans, pour Roméo c’était une éternité plaisante. Toujours dans son matelas de buisson, il s’étira. « Je vais bien ! C’est confortable et je ne fais pas l’andouille ! » Jamais il n’avait fait l’andouille. Tout en laissant Isaac prendre place à coté de lui, légèrement en contrebas, Roméo continua le récit de sa mésaventure. « J’ai vu un écureuil, il a pris la fuite, je l’ai suivis, je n’ai pas fait super attention et j’ai blessé un arbre, je m’en veux d’ailleurs…imagine, je lui aie cassé une branche ! Je vérifierais qu’il se remette bien….fallait se rattraper et les buissons étaient les bienvenues ! » Il se justifiait, peu importe. Dans cette histoire, le blondinet ne s’inquiétait pas d’être blessé, pour lui c’était l’arbre d’abord. Sa conception de la vie comprenait tellement de notion, comme celle qu’un arbre puisse abriter un cœur et une âme, tout comme les animaux. Faire mal à un organisme vivant, serait le pire des châtiments, même s’il acceptait qu’on puisse tuer des animaux pour se nourrir, ce qu’il n’acceptait pas était le gâchis. Pourquoi en tuer plus qu’il n’en faut. A peine quelques minutes dans ses buissons et il sauta à terre, il se pencha et alla embrasser amicalement la joue d’Isaac. « Tu peux pas commencer par me dire bonjour au lieu de me dire que je fais des bêtises ! En plus tu piques, mais j'aime bien! » Dans sa grande innocence juvénile il se mit à rire, s’allongeant dans une toute autre position, il tourna de nouveau la tête vers le ciel, ne pouvant s’empêcher d’alterner entre Isaac et les nuages.

Roméo n’était pas fait pour vivre seul, il avait besoin de contact, d’approcher le monde, de lui parler, son mode de vie ne lui permettait pas toujours. « Hummm….toi tu as mal dormis cette nuit comme d’habitude ! Je connais un super remède contre le sommeil, moi ce que je fais quand mes yeux ils ne veulent pas se fermer, je m’imagine en train de voler, avec des ailes dans le dos, les sensations que ça peut entrainer, le petit creux dans le ventre et tout et tout. » Ses yeux hétérochromes brillèrent à cette pensée, son plus grand rêve était d’avoir des ailles composées de plumes, de chaires qu’il pourrait actionner à sa guise, le ciel deviendrait son royaume. Roméo ne pouvait s’empêcher de parler, c’était dans la composante de ses chromosomes, son caryotype était composé de bonheur et d’ADN de parlote, pour le moment Isaac n’avait prononcé que deux phrases bien distinctes pourtant Roméo avait déjà changé de place et avait tenue une conversation à lui tout seul.

Il se redressa doucement sur les coudes, pour se mettre assis ensuite en tailleur, il fixa le visage de son ami de longue date. La première parole qu’il a dit à Isaac est « T’es trop beau, tu veux qu’on soit ami ? » La beauté ne voulait pas forcément traduire une attirance pour le jeune garçon, c’était un assemblage, un physique, le corporel fusionnant avec le spirituel, une aura incroyable. Parfois il lui arrivait d’imaginer la couleur des auras que pourrait avoir les personnes qui l’entouraient. Il avait besoin de toucher pour pouvoir évaluer s’il pouvait parler ou non à une personne. Il savait qu’il était marié, et il aimerait bien voir sa femme peut-être un jour.

« Toi, t’as besoin de parler c’est ça ? Allez dis moi tout….tu es bourré de trop de secrets ! Tout porter tout seul c’est impossible, moi j’en aie pas du tout, tu pourrais m’en donner un peu ! » Roméo laissa le silence reprendre son pouvoir entre eux. Se demandant s’il n’avait pas parlé trop vite, il considérait qu’il n’avait pas de secrets. D’ailleurs beaucoup percevait le blondinet telle une énigme, un mystère de la vie, il ne comprenait jamais pourquoi. Il s’étira tout en baillant, tout en attendant, il avait peut-être fait un trop gros flot de paroles.


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() message posté Jeu 3 Sep 2015 - 0:16 par Invité
“How cruelly sweet are the echoes that start, when memory plays an old tune on the heart!” Je le regardais avec un certain amusement. Beaucoup de choses avaient changé depuis mon retour de captivité. Les gens, les villes, la technologie, la vie, mais Roméo était resté fidèle à l'image du petit garçon de cirque que j'avais rencontré pour la première fois. Il bougeait allègrement au gré du vent. Il dansait en suivant les rythmes d'une mélodie inaudible, simplement parce qu'il faisait bon d'être heureux. Je me penchai vers lui. J'écoutais chacune de ses justifications en hochant la tête. Il parlait avec entrain. Il ne semblait pas connaître l'aspect précaire et désespéré de l'existence humaine. A ses yeux, tout n'était que splendeur et innocence. Je crispai discrètement la mâchoire ; je ne m'étais jamais senti aussi différent qu'en cet instant. Après avoir survécu aux tortures du corps, mon cœur s'était presque momifié. J'avais offert mon esprit à la nature afin de m'affubler d'un masque d'indolence. Je ne pouvais pas survivre en ressentant des émotions puériles. Je ne connaissais plus l'espoir, ni les versants romantiques de l'amour. Tout se confondait dans mes pensées. J'avais l'impression d'être suspendu dans le vide, d'osciller dangereusement vers le bord du précipice. « J’ai vu un écureuil, il a pris la fuite, je l’ai suivis, je n’ai pas fait super attention et j’ai blessé un arbre, je m’en veux d’ailleurs…imagine, je lui aie cassé une branche ! Je vérifierais qu’il se remette bien….fallait se rattraper et les buissons étaient les bienvenues ! » Je ne doutais pas de la sincérité de ses paroles. J'étais tout simplement incapable de partager son enthousiasme. Un écureuil. Un arbre. Une blessure. Quelle était la vraie valeur des choses lorsque les vies s’éteignaient par milliers pour nourrir le monstre de la guerre ? J'esquissai un faible rictus par courtoisie, puis je relevai mon visage fatigué vers le feuillage des branches. Roméo s'approcha lentement de moi. Il déposa sa bouche sur ma joue afin de me saluer. Toujours avec la même jovialité, avec la même naïveté. Un enfant adorable. Il restait à mes côtés, même si je prêchais exactement le contraire de son optimisme. Il refusait les visions de l'abîme tandis que je vivais tout au fond des ténèbres depuis une éternité.  « Tu peux pas commencer par me dire bonjour au lieu de me dire que je fais des bêtises ! En plus tu piques, mais j'aime bien! » Il se mit à rire. Sa voix se mêlait aux chants du désespoir qui cheminaient autour de ma tête. Je me sentais si honteux de lui cacher la vérité sur son père, sur moi. Il était trop jeune pour comprendre la perfidie des hommes. Je déglutis en suivant son regard jusqu'au ciel. Je m'appliquais dans mes gestes. J'essayais de me conformer à ses exigences, mais la lumière ne faisait que brûler mes rétines. « Je piquerais moins la prochaine fois. » Déclarai-je en frottant mes doigts contre les poils hirsutes de ma barbe. Il avait raison, je ne faisais pas assez attention à mon apparence. En réalité, je me sentais nu sans mes cheveux, sans mon air ronchon et sans mon écharpe autour du visage.

Le jeune blond gigota sur le banc. Il possédait une réserve inépuisable d'énergie. On aurait dit une petite créature elfique. Son engouement ne m'avait jamais dérangé jusque là. Je pouvais respecter nos différences tout en restant égal à moi-même. Je lui parlais beaucoup avant. Je lui racontais mes aventures en Afghanistan. Je lui décrivais l'ambiance dans les campements américains et bien malgré moi, je citais mon coéquipier, Alan Stevens. Je le nommais comme un héros dans l'espoir puérile qu'il retienne au moins son nom. Je fronçai les sourcils. « Hummm….toi tu as mal dormis cette nuit comme d’habitude ! Je connais un super remède contre le sommeil, moi ce que je fais quand mes yeux ils ne veulent pas se fermer, je m’imagine en train de voler, avec des ailes dans le dos, les sensations que ça peut entrainer, le petit creux dans le ventre et tout et tout. »  Je croisai mes bras sur mes cuisses tout en acquiesçant. Je ne dormais pas vraiment. J'accordais quelques pauses à ma conscience, parfois sur le lit, parfois en m'allongeant sur le carrelage de la salle de bain ou en me recroquevillant dans la baignoire. Je faisais trop de cauchemars pour m'abandonner à la quiétude du sommeil. J'haussai les épaules en retenant sa vision de la liberté. « Tu as déjà pris l'avion, Roméo ? » M'enquis-je avec lenteur. « Ou un planeur. Je pense que la sensation est similaire à ce que tu décris. » Je soupirai en me rapprochant de lui. Il n'y avait de barrière entre nous. Je le voyais comme un filleul dont j'aurais eu la charge si la mort d'Alan n'avait pas été aussi subite. Je le voyais aussi parfois comme un fils, même si j'étais assurément trop jeune. Je pressai ma main contre son épaule avant de fixer mon regard assombri dans le sien. « Toi, t’as besoin de parler c’est ça ? Allez dis moi tout….tu es bourré de trop de secrets ! Tout porter tout seul c’est impossible, moi j’en aie pas du tout, tu pourrais m’en donner un peu ! » J'arquai un sourcil, surpris. Je n'avais pas réellement de secret. Tout du moins, rien de vraiment passionnant. J'avais été retenu captif pendant cinq ans dans une cave mais la presse s'était déjà chargé de dévoiler ce versant de mon histoire. J'avais épousé ma première petite amie. Je ne savais pas réellement où j'en étais par rapport à mes sentiments, mais j'étais là. J'étais perdu mais je n'avais pas secret. « Tu as plus de secrets que moi, petit. » Je pinça les lèvres. « Par exemple, qui sont tes parents ? » C'était la première fois que j'abordais directement le sujet avec lui. C'était probablement maladroit mais je continuais à le regarder avec insistance. Je me devais de savoir pour honorer la mémoire d'un ancien frère d'arme.
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() message posté Sam 12 Sep 2015 - 19:08 par Invité
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ISAAC & ROMEO

HUNGRY ✻✻✻Roméo revenait sur la cause à effet de l’enchevêtrement d’événements qui avaient créé toutes ces péripéties dont il sortait encore indemne. Isaac l’avait approché, on pourrait croire que le blondinet est une espèce rare d’animal sauvage, qu’on ne peut pas dompter, à la fois mignon et inaccessible. Son univers était composé de bonheur, un monde qui devenait de plus en plus inexpugnable pour le commun des mortels. Roméo avait gravis cette montagne depuis tellement longtemps qu’il ne voulait plus descendre de son royaume de splendeur. Isaac faisait partie de son monde, il avait été l’embrassé avec amicalité sur sa joue râpeuse. S’exclamant alors qu’il ferait attention la prochaine, le jeune homme d’un long rire, exprima le non. « Surtout pas ! Sinon je ne pourrais plus dire que tu piques ! » Le paradoxe de Roméo, c’était sans doute le mot qui lui collait le mieux à chaque nuance de son caractère. Il aimait les gens pour ce qu’ils sont et non la perception qu’il aimerait en avoir, rien ne sert d’aimer ce qu’on ne peut posséder. Le jeune homme se redressa alors en tailleur, faisant un constat sur l’état de santé de cet homme. Les cernes transposaient un manque de sommeil évident, et il semblait toujours aussi perturbé. A chaque fois qu’ils se voyaient lorsqu’il rentrait de la guerre, il se concentrait avec force pour lui transmettre des ondes positives qui pourraient peut-être faire l’effet d’un cataplasme sur toutes les blessures qu’il a. Le blondinet n’ignorait jamais le malheur du monde, si on pouvait croire au mieux, il fallait pouvoir envisager que le pire existait. Roméo le vit croiser ses bras sur ses cuisses, ce qui est bien c’est qu’Isaac lui permettait de parler de parler pour deux. Il lui donna la façon dont il avait d’apaiser son esprit pour atteindre le sommeil, c’est à ce moment qu’il lui parla d’avion. Le jeune homme secoua négativement la tête faisant virevolté une cascade de mèches dorées, il n’avait jamais eut cette chance. « Non ! L’avion c’est trop cher pour ma bourse ! Un jour peut-être….ou j’inventerais ces fameuses ailes, je suis sûr qu’en évaluant bien le poids de la personne avec la force de ses bras, son aspect aérodynamique on pourrait… » Roméo n’avait pas besoin de turbine pour rêver, il avait lu un article sur la conception et la technologie aéronautique et il avait tout simplement retenu les mots qu’il avait parcouru assidument.

L’angelot avait cette forme d’empathie et il voulait en savoir plus sur cet homme. Les secrets qui lui serraient le cœur, la main sur son épaule était bizarre, généralement c’était lui qui se permettait d’être tactile pas le contraire. Ca lui fit plaisir ce petit geste qui marquait une sorte de rapprochement. Les secrets ? Il n’aimait pas beaucoup ça, il avait une vie tumultueuse qui le rendait mystérieux, son caractère était un mystère même pour lui, cela même s’il en connaissait l’origine. « Je n’ai pas de secrets juste une vie ! » La dernière question le pris de court, il se figea, statufié par ce sujet. Comme tout le monde il avait des parents, mais il ne les avait jamais connus, il s’en était fait une représentation, ils étaient des inconnus et pourtant il ne tenait aucune rancune de leur acte d’abandon. Il se redressa, posant la pointe de ses pieds sur le dossier du banc, jouant aux équilibristes pour se donner le temps de réflexion adéquat. Pourquoi Isaac lui parlait de ses parents. « J’ai été trouvé dans la ville de Northman bébé, c’est de là que vient mon nom de famille ! » Ca c’était tout ce qu’il savait, il n’y avait pas d’indices, il avait recherché bien entendu. Il avait un acte de naissance qui avait été créé par le cirque, rien qui le reliait avec la ville, les journaux n’évoquaient aucune naissance, aucune mort d’enfant dans le périmètre où était les itinérants du rêve. « Je ne sais rien d’eux ! J’ai toujours pensé que mon père était un super-héro, celui qui sauvait le monde avec des pouvoirs et ma maman l’y aidait ! Qu’il ne pouvait pas me garder car ils avaient un dessein beaucoup plus grand à accomplir ! » A force, avec le néant d’informations, il c’était créé un succédané, une raison qui lui permettait de bien le vivre. Il s’arrêta dans ses allers et retour. « Je pense qu’ils ont commis en m’abandonnant l’un des plus beaux actes d’amour ! Il m’aimait trop pour me laisser mourir, ils m’ont mit dans un endroit où je serais protégé ! » C’était ses convictions, on ne pouvait détester un bébé qui venait de naitre. Il croisa les bras, défiant la gravité, pour finalement se laisser tomber assis sur le dossier avec aisance. « Tu en pense quoi toi ? » Roméo n’arrivait même pas à voir son enfance de façon négative, ni même son délaissement de la part de sa propre chaire, il avait besoin de l’avis d’Isaac.


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() message posté Lun 21 Sep 2015 - 2:16 par Invité
“How cruelly sweet are the echoes that start, when memory plays an old tune on the heart!”  Romeo était une créature étrange issue d'un univers parallèle. Il bougeait avec jovialité. Il parlait avec entrain et dansait sans raison particulière, simplement parce qu'il avait entendu une mélodie entraînante ou qu'il avait vu un écureuil sur une branche. Son cœur enfantin ne connaissait pas la méfiance ou l'horreur. Je m'étais habitué à sa présence. Je m'étais adapté à son innocence malgré les contradictions de nos conditions. J'étais un soldat impitoyable. Je tirais sur les cibles mouvantes en répondant aux ordres strictes de mes supérieurs, tandis qu'il était totalement libre. Il glissait sur une corde raide en arborant un sourire insouciant.  Mon regard effleura son expression comme une caresse, puis je baissai les yeux en crispant mes doigts autour de mes manches. J'avais l'impression de lui mentir. De lui cacher une information importante. Je me raclai la gorge avant de me redresser sur le banc. Les mugissements du vent cheminaient autour de ma tête en ébouriffant mes cheveux. Je restai immobile pendant un instant, absorbé par mes pensées. « Surtout pas ! Sinon je ne pourrais plus dire que tu piques !  » Sa voix m'avait tiré de ma torpeur. Je me tournai presque machinalement vers lui, puis je hochai la tête avec entendement. « Tu veux que je garde une allure négligée pour que tu puisses dire que je pique ?   » M'enquis-je, amusé par sa remarque. J'étais issu d'un milieu bourgeois. J'avais mené une vie régulière avec des habitudes régulières. Je devais suivre un emploi du temps très précis afin de me conditionner à devenir soldat. Mon père m'avait toujours guidé dans cette voie. Il jugeait qu'un héritier de la famille Von Ziegler devait embrasser son destin avec honneur et noblesse. Il m'avait apprit à m'habiller, à agir et à converser comme un gentil homme. Il m'avait poussé vers les sports individuels tout en m'encourageant à aborder les autres. L'altruisme. La bienveillance. Le respect. Tels étaient les trois piliers de l'armée. Il manquait parfois de tact mais je pouvais sentir toute sa dévotion pour la cause américaine. Ce qui me déplaisait c'était son égoïsme et sa cruauté envers ma mère et ma plus jeune sœur. C'était un vieil homme lunatique. Il avait des habitudes de sommeil et de travail très erratiques. Il se couchait tard. Mais il se levait très tôt. Il traînait sa jambe artificielle et sa canne à travers les couloirs de la grande demeure familiale en maugréant à qui voulait bien l'entendre que la guerre n'avait pas de dénouement heureux. Je soupirai avant de reporter mon attention sur mon petit camarade. Il s'agitait dans tous les sens, effectuant des mimiques amusantes et complètement aléatoires au fur et à mesure qu'il s'exprimait.« Non ! L’avion c’est trop cher pour ma bourse ! Un jour peut-être….ou j’inventerais ces fameuses ailes, je suis sûr qu’en évaluant bien le poids de la personne avec la force de ses bras, son aspect aérodynamique on pourrait…   » Je fronçai les sourcils en essayant de visualiser la scène. Je ne voulais pas qu'il se mette en danger en poursuivant une lubie aussi ridicule. Ma bourse était bien assez garnie pour deux. Je pouvais lui offrir tout ce dont il avait besoin, mais je craignais de manquer de considération ou de l'insulter en m'imposant dans son quotidien. « Et si je t'invitais à faire un tour en planeur avec moi ? » Je marquai un léger silence avant de continuer. « Tu accepterais ? » Je haussai les épaules avec nonchalance avant de rejeter ma tête en arrière. Vas-y. Tu peux dire oui.

Je me rapprochai. Ma main était fixée sur son épaule avec qu'il se défendait avec empathie. « Je n’ai pas de secrets juste une vie !   » Je reconnaissais là toute sa passion et son insouciance. Il y avait des signes qui ne trompaient pas et Romeo semblait être un jeune garçon perspicace malgré son allure atypique. Il était loufoque, mais cette apparence lui ceignait à  merveilles. Elle le rendait captivant d'une certaine manière. Il se redressa avant de se poser sur la pointe des pieds et de glisser sur le rebord du banc. Je suivais ses mouvements, guettant une chute imminente et calculant le temps de réaction nécessaire à mon intervention. Mais il était agile de son corps. Il ondulait gracieusement sans trébucher. Il avait cette prestance et cette éloquence héroïque qui suintaient à travers les traits saillants de son visage. « J’ai été trouvé dans la ville de Northman bébé, c’est de là que vient mon nom de famille !   » Je l'écoutais avec application, imprimant chacune de ses révélations dans mon cerveau. La ville de Northman. Je n'en avais jamais entendu parler. «  Je ne sais rien d’eux ! J’ai toujours pensé que mon père était un super-héro, celui qui sauvait le monde avec des pouvoirs et ma maman l’y aidait ! Qu’il ne pouvait pas me garder car ils avaient un dessein beaucoup plus grand à accomplir !  » Je souris, touché par ses paroles. Son père était un super héros. Sa mère l'avait aidé à sauver le monde en existant tout simplement, en l'aimant et en l'encourageant dans ses choix. Il n'avait pas complètement tord. Ce n'était qu'une simple analogie. «  Je pense qu’ils ont commis en m’abandonnant l’un des plus beaux actes d’amour ! Il m’aimait trop pour me laisser mourir, ils m’ont mit dans un endroit où je serais protégé !   » Sa candeur était émouvante. Il croisa les bras et je fis de même, tout en gardant une stature vaniteuse. Je réfléchissais. J'analysais et j'écoutais son histoire. «  Tu en pense quoi toi ? » Je pris une profonde inspiration. Il me prenait de court mais je tentai de rassembler mes idées. J'hésitai un instant à lui dévoiler toute la vérité sur ses origines, mais je m'abstins dans un élan de lâcheté. Il n'était pas prêt. Ou peut-être que je n'étais pas prêt. Je n'en savais rien.  « Je pense que tous les parents sont des super héros aux yeux de leurs enfants. Pourquoi ne serait-ce pas le cas pour toi ? » Je souris avec douceur. « Même s'il faut avouer que ton récit est un peu caricaturé. Je ne doute pas que ton père ait été un grand homme. Je pense que ta mère en était très amoureuse, suffisamment pour  te confier à quelqu'un d'autre. » Je pinçai les lèvres. « Voudrais-tu en savoir plus ? Réellement ? » Je déglutis avant de le fixer avec flegme. Je peux t'aider Romeo, il te suffit de demander.  

ce petit Romeo me tue. Trop chou. ♦ ♦ up in the air ♦ ♦ isaac&roméo 1922099377
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Anonymous
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() message posté Mer 7 Oct 2015 - 11:19 par Invité
UP IN THE AIR
ISAAC & ROMEO

HUNGRY ✻✻✻Roméo avait poussé sa liberté à l’extrême, son droit d’être heureux était légitimé et il n’avait aucune pudeur dans chacun de ses gestes. La réflexion sur sa barbe, de la façon dont il devait la garder, c’était du blondinet tout craché. « Ben oui ! Si j’aime que tu piques et si j’aime te le dire ! Moi je veux que tu gardes la barbe ! » Ca n’était pas plus difficile que ça en vérité, le jeune homme aimait bien cette allure négligé, ça lui donnait une allure charmante à cet homme. Il ne connaissait pas l’histoire familiale de cet homme, il était totalement ignorant sur cette question, peut-être qu’un jour Isaac viendrait à lui parler de ceux qui l’avait élevé. Le concernant ce n’était pas difficile, c’était une famille entière, bercer dans le monde artistique depuis tout petit. Il évoqua la possibilité de voler et même encore mieux, créer un système qui lui permettrait de soutenir son poids dans les airs. Roméo ne connaissait pas la notion de risque, ce qui pouvait être avantageux et inconvénient. Il ne c’était encore jamais fait mal, donc pour lui il se sentait invincible. Il se figea un instant, posant ses mains sur ses hanches à la proposition d’Isaac, il lui demandait carrément d’aller faire un tour de planeur, il respira et souffla sur une de ses mèches de cheveux dorées rebelles. « Ca s’appelle un cadeau Monsieur le soldat ! » Il avait rejeté la tête, avec un air décomplexé, il ne savait pas trop quoi dire, il n’était pas habitué à ce qu’on lui offre quoique ce soit. Un air contemplatif sur Isaac pendant un court instant. « humm ! D’accord ! Je veux bien si c’est un vrai cadeau ! » Il y a bien un sentiment avec lequel il avait du mal, c’était le fait de se sentir redevable envers quelqu’un. C’était comme attacher une ficelle, à ce service, et la couper quand uniquement le retour a été fait.

Le soldat rapproché, une main sur l’épaule et Roméo se défendait d’avoir des secrets, il n’aimait pas beaucoup le mystère car il créait le mensonge pour le défendre, le mensonge est mauvais, nuisible et il s’en embarrasse pas aussi facilement. « Tu peux me demander ce que tu veux et je te répondrais ! » A éviter de demander le nombre de grain de beautés qu’il avait sur le corps, il avait déjà tenté de les compter et ce n’était pas facile, il en a de trop. Ensuite il se hissa sur le dossier du banc, la pointe de ses pieds frôlant le bois vieillis par les intempéries. Tout en faisant son petit numéro, il parla de sa conception de la famille, de la façon dont il avait déjà perçu ses parents, de la façon dont héroïquement il l’avait abandonné et aussi cette contemplation sur ce qu’ils auraient pu être. Il voulait l’avis d’Isaac tandis qu’il continuait sur ses singeries, pas très effrayant à un mètre du sol. Roméo préférait largement la hauteur. Isaac parlait trop pour ne rien savoir, qu’est ce qu’il avait bon sang, sa question n’avait rien d’innocente, il cligna plusieurs fois des paupières.

Il posa les mains sur le rebord du banc, et fit un poirier, gainant ses abdominaux et redressant les jambes, il l’observa la tête en bas. « Tu marches au plafond ! » Il gagnait un peu de temps par ses railleries. Il fit un petit salto en arrière, venant atterrir en souplesse sur le parterre verre, il avança vers Isaac, ses mots n’étaient pas tombés dans les oreilles d’un sourd. On ne prononce pas au hasard de telles paroles, Roméo était peut-être un peu fou, il était loin d’être con. Isaac savait plus qu’il ne voulait en montrer, il se retrouva à quelques centimètres de lui, le fixant droit dans les yeux, un rayon de soleil c’était posé sur ses prunelles, faisant briller les minuscules pépites d’or qui entachaient le vert émeraude de ses iris. Un regard si particulier, à la fois outrancier et magnifique. « Toi tu dis pas tout ce que tu sais ! » Le jeune homme était sérieux pour une fois, le cœur cognant dans sa poitrine, était-ce possible que cet homme puisse détenir le seul secret de sa famille, le fondement de ses origines. « Tu n’as pas pu connaitre mes parents ? Comment t’aurais pu ? » Il fit une petite moue, il voulait savoir les raisons d’une telle question, le soldat ne pouvait pas s’échapper. Jamais le visage de Roméo n’avait exprimé un aussi grand sérieux de sa part, reflétant la volonté de la connaissance. Au final voulait-il vraiment savoir ?


✻✻✻
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Anonymous
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() message posté Sam 7 Nov 2015 - 15:42 par Invité
“How cruelly sweet are the echoes that start, when memory plays an old tune on the heart!” Je ne comprenais pas toujours les logiques de Romeo. Il semblait tirer ses réflexions d'un songe lumineux et étrange. Je plissai les yeux en le fixant d'un air désinvolte. J'avais perdu mon entrain et mon caractère jovial. Parfois, j'étais presque étonné qu'il supporte encore de passer une longue après-midi en ma compagnie. Je n'avais aucune conversation. Je ne lui faisais aucune confession. Je m'entourais de silence et d’empathie. En réalité, il ne me connaissait même pas. « Ben oui ! Si j’aime que tu piques et si j’aime te le dire ! Moi je veux que tu gardes la barbe !» Je hochai tout simplement la tête. Je pouvais éviter de me raser avant de l'appeler. Tout comme, je pouvais rester ainsi. Négligé. Délabré. Civile. Je crispai la mâchoire en joignant les mains sous mon menton. Les apparences m'importaient peu. Je m'étais bien comporté afin de me conformer aux lubies de mon père. Et aujourd'hui, je me laissais aller au mépris afin de répondre à ses vieux réflexes de rescapés. Il était revenu du Vietnam avec une seule jambe, après tout. J'avais assisté à sa chute sans me souvenir de ses jours heureux. Le général Von Ziegler était une vraie énigme à mes yeux. Son caractère double constituait le contraste éternelle entre les deux conditions de l'homme ; le bien et le mal. Je me tournai vers le jeune blond en pinçant les lèvres. Quelle serait sa réaction, maintenant que je lui proposais de voler ? Il avait formulé un vœu et je m'étais empressé de le réaliser sans m'encombrer des civilités. « Ca s’appelle un cadeau Monsieur le soldat ! » J'arquai un sourcil. Puis je le proposais, c'est qu'il s'agissait forcément d'un cadeau. Je haussai les épaules, l'invitant à poursuivre sur sa lancée. «  humm ! D’accord ! Je veux bien si c’est un vrai cadeau !» J'esquissai un faible rictus puis je me glissai sur le banc afin de me rapprocher de sa silhouette filiforme. « Oui. Je n'attend rien en retour. C'est un vrai … Cadeau.   » Déclarai-je avec nonchalance, alors qu'il se dressai sur la pointe des pieds. Il effectuait des mouvements elliptiques au gré du vent, mimant les danses invisibles du vent et ses harmonies inaudibles. Je ne savais pas d'où lui venait cet engouement pour la vie. Je ne savais pas quand j'avais réellement perdu le mien. Je soupirai avant de poser ma main sur son épaule. Il n'était pas très menu comme garçon. Je pouvais sentir ses os grésiller sous ma peau glacée. Ou peut-être ma prise était-elle trop ferme sur sa clavicule ? Je m'éloignai en plissant les yeux. Sa conception de la famille était attendrissante. « Tu peux me demander ce que tu veux et je te répondrais !  » Mais je lui avais déjà posé ma question et il avait déjà répondu. Je me calai contre le dossier du siège, le visage relevé vers les arcs du ciel brumeux. Il ne faisait jamais beau à Londres. Je ne parvenais pas à m'habituer au brouillard et à l'atmosphère maussade qui tourbillonnait autour de nous. Je plongeai ma main dans ma poche afin de sortir mon paquet de cigarette. J'adressai un regard furtif à Romeo, comme pour lui demander son approbation avant de caler le filtre entre mes lèvres. Le jeune blond tendit les bras en avant puis il effectua une forme de gymnastique étrange. Sa tête étai suspendue vers le bas et il vacillait allègrement. « Tu marches au plafond !  » Je humai les vapeurs âpres du tabac tout en lui accordant toute mon attention. Ce n'était pas moi qui marchait sur le plafond. Il avait la tête en dessus-dessous. Romeo se cambra avant de se tenir sur des deux jambes. Il me fixa avec une leur espiègle dans le regard. Il avait compris mes allusions. «  Toi tu dis pas tout ce que tu sais ! Tu n’as pas pu connaitre mes parents ? Comment t’aurais pu ?  » Sa voix était profonde et cristalline. Je l'avais rarement vu aussi sérieux. J'humectai le bout de mes lèvres. Lentement, je secouai ma cigarette afin d'en disperser les cendres sur le sol.  « Peut-être que je sais des choses. Peut-être que tu ne veux pas les connaître. » Je ne voulais pas troubler sa routine insouciante. La vérité pouvait parfois être trop douloureuse. Après tout, ses deux parents étaient morts. Il serait toujours orphelin et abandonné malgré mes révélations. La connaissance de ses origines n'avait rien de pertinent dans son cas, et je craignais de froisser ses sentiments en étant le messager de la tragédie de mon coéquipier. « A toi de me poser les questions, Romeo. » Je plissai les yeux en le regardant avec sévérité. « J'y répondrais sincèrement, je te le promet. » Soufflai-je en écrasant subitement mon mégot.
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