(✰) message posté Jeu 19 Mar 2015 - 14:05 par Invité
“Alone, I often fall down into nothingness. I must push my foot stealthily lest I should fall off the edge of the world into nothingness. I have to bang my head against some hard door to call myself back to the body.”✻ J’appuyai sur la pédale de ma moto afin de défier toutes les lois de la vitesse, mais la circulation saturée de la ville me limitait dans mes folies. L’air qui fouettait mon visage n’était qu’un pâle reflet de la liberté à laquelle j’aspirais vraiment. Mon souffle se versait dans l’obscurité avant de s’évanouir comme un songe lointain. Je voguais en dehors du temps, me rapprochant de l’absolution, prêt à l’accueillir mais au dernier moment, je finissais toujours par me rétracter. Je n’avais aucune force dans les bras. Je désespérais à retrouver un semblant d’équilibre, mais j’étais tout même soulagé de pouvoir encore ressentir dans mon cœur consumé quelque chose qui ressemblait à de l’émotion. Je m’abandonnai aux souvenirs en m’arrêtant dans un parking au bout de la rue Oxford. Les fumées du vin s’embrouillaient autour des commerces animés. Il sentait bon mais les odeurs délicates de la nourriture ne faisaient qu’emplir mon âme de tristesse. Je répugnais à manger plus d’une fois par semaine – une mauvaise habitude que j’avais gardé de mon isolation. J’éprouvais aussi certaines hésitations à me faufiler dans les rues bondées, bruyantes et inconnues de Londres. Les silhouettes qui valsaient autour de moi se confondaient dans le silence glacial qui entourait ma tête. Je ne savais plus comment retrouver la quiétude d’une existence normale. Mes thérapeutes m’avaient conseillé de marcher, d’observer le monde et ses gens, mais plus je m’attardais dans mes contemplations et plus je réalisais que j’étais l’étranger. L’éclat des réverbères me brûlait les yeux, comme si mes iris profonds et ternes, refusaient de s’habituer à la lumière. Je n’avais pas ma place ici. Je n’avais plus ma place nulle part. Je pris une grande inspiration en sautant à pieds joint dans une flaque d’eau. Mes chaussures humides me rappelaient mes longues séances de tortures dans mon souterrain gluant, mais étrangement, ce sentiment d’appartenance à un passé aussi réel me soulageait dans ma solitude. J’étais en quête perpétuelle d’une identité. A défaut de pouvoir redevenir un soldat de l’armée américaine, je devenais le prisonnier déchu, celui sur lequel on pissait pour venger la mort de son peuple. Les ombres vespérales dansaient dans les allées. Je serrai les dents en m’éloignant de la foule avant de tomber à nouveau sur une horde de passants. Les silhouettes s’agitaient autour de moi. Soudain, j’étais assailli par la confusion, mon cœur s’affolait dans ma poitrine engourdie. Je voulais calmer mes ardeurs mais la maladie coulait inévitablement dans mes veines. Je me cambrai en plaquant mes mains squelettiques sur mes oreilles d’un air torturé. Taisez-vous. Cassez-vous ! Ma respiration ronflante vibrait dans ma gorgée nouée. Il me semblait qu’un million de petits poignards s’enfonçaient dans ma peau sans jamais exaucer mon souhait de répit éternel. J’ouvris les yeux en dévoilant mon côté pathétique, implorant la clémence de tous ces inconnus, mais on ne me remarquait pas. J’étais invisible dans ma douleur. Je fis quelques pas, heurtant les corps menus et bien habillés, avant de croiser le chemin de cet homme imposant. Son visage pâle me renvoyait inéluctablement vers les missions militaires de mon commando. Il cligna des yeux et il me sembla qu’il se moquait de mes faiblesses. Je plissai la bouche en fonçant dangereusement sur lui. « Taisez-vous ! Fermez- la ! » Scandai-je du haut de mon désespoir. Je ne supportais plus les voix qui murmuraient inlassablement dans mon esprit. Je ne supportais plus le poids de mes hallucinations. « Il sont tous morts … Il faut partir … » Articulai-je en le prenant violement par le col, comme pour le sommer de m’écouter. Il fallait que je le mette en garde. Il fallait qu’il me regarde droit dans les yeux.
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(✰) message posté Jeu 19 Mar 2015 - 15:08 par Invité
a million faces pass my way
ft. Isaac & Lazerian
«Alone, I often fall down into nothingness »
Lazerian tournait la tête à droite et à gauche, écoutant ces barbares de la conversation futile. Cette réunion artistique s’éternisait et ce tas de béotien lui faisait perdre son temps si précieux. Même s’il n’avait rien d’autre à faire de sa soirée, il souhaitait cette pénitence s’il ne voulait pas basculer dans la folie. Après ces bavardages stériles, il fit une petite remis au point et donna une ligne pour la direction artistique de cette série, et après une vague de protestation, le producteur rappela bien qui était le patron dans cette histoire. La nuit avait déjà fait son ouvrage sur la ville, cette sacrée réunion avait commencé en début d’après midi, ce métier chronophage aurait raison de lui un jour. Un peu agacé, il sortit de la réunion, il saisit son téléphone dans l’intérieur droit de sa veste pour appeler son assistante, programmer quelques rendez-vous, il allait devoir couper quelques têtes pour que ce projet puisse aboutir. Toujours très soigné dans son style vestimentaire, il prit au coin de la rue d’Oxford pour retrouver son petit bolide personnel. Il y eut quelques cris de surprise dans la rue dont il ne porta aucune attention. Les esclandres étaient fréquents dans les rues Londoniennes. De l’agitation, du mouvement, des gens qui prenaient un air scandalisé, qu’est ce qui pouvait bien de passer ? Encore un artiste de rue qui faisait dans l’excentricité. Mentalement il était ailleurs, il programmait déjà sa journée de demain, il voulait rentrer chez lui et plonger son corps dans un bain bouillant en écoutant Wagner. Il ne fallu que quelques mètres pour tomber sur les raisons de ce remue ménage et sans qu’il n’ait rien demandé cet homme était en face de lui. Lazerian le scruta du haut de ses un mètre quatre vingt dix. Ca ne semblait pas un illuminé, des habilles de motard, pas de vêtements crades similaires à ceux d’un clochard emprise avec l’alcool. Cet homme était commun. Il resta froid, distant, c’était un fou sans en être un.
Les réactions de cet homme semblaient inattendues, il se mit à l’invectiver, lui ordonnant vulgairement de se taire alors qu’il n’avait pas encore ouvert la bouche. Lazerian décida de faire un pas de coté, il voulait le contourner pour pouvoir atteindre sa voiture qui n’était plus très loin. Les paroles qui suivirent le frappèrent, les mains de cet homme attrapèrent son col. Qui était mort ? Lazerian n’était pas un homme impulsif, au contraire, il faisait toujours très attention. Cette fermeté dans les poings, ses pupilles se posèrent dans les siennes. Il n’était pas dans leur monde, vu la dilatation, le manque d’expressivité, la terreur qui se décryptait dans le fond de ses iris. Cet homme devait revivre une époque très dure. La population c’était mise à s’amasser autour d’eux. « Tout va bien Messieurs Dames, nous n’avons pas besoin de spectateurs ! » Avec une extrême douceur, il posa une main sur la joue de cet homme, ses longs doigts recouvrirent l’angle de sa mâchoire et de son pouce il caressa l’épiderme. La violence ne se combattait pas par la violence. « Nous ne risquons rien ! Ils ne sont plus là….reprenez votre sang froide ou nous ne pourrons pas aider ces défunts ! » Lazerian ne savait pas du tout de quoi il parlait, il faisait une forme d’improvisation, le col de sa chemise émit un craquement, rien de bien grave.
Il devait rentrer dans son jeu pour l’atteindre, appuyer sur le bon bouton pour apaiser cette crise de folie. Cet homme était une bombe et il fallait la désamorcer avec précaution, il laissa retomber sa main sur sa nuque. « Si tu paniques, nous ne pourrons pas nous en sortir… tu es courageux non ? » Les gens allaient aussi le prendre pour un fou. Il lui parlait comme s’il était un de ses amis. Un mauvais pas, il aurait dû prendre la rue parallèle et jamais il n’aurait été dans ce bourbier. Pourquoi on le mêlait à des histoires qu’il ne désirait pas. Ses pieds étaient ancrés dans le bitume, il n’avait pas détourné un seul instant le regard. Si cet homme venait à penser qu’il était son ennemi, il serait foutu. Pourvu qu’il ne cache pas une arme et qu’un pauvre imbécile n’avait pas appelé la police, ce genre de sirène ressemblait plus à des sonneries d’alarme pour ce genre de crise de panique. Pourtant cet être ne semblait pas un fou, juste un humain complètement perdus dans la complexité du temps, du lieu et d’action. Telle une pièce de théâtre qui ne devait pas être joué au bon endroit, pas avec les bons décors et pas avec la même équipe. Laz’ attendait une réaction pour agir ensuite.
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(✰) message posté Lun 23 Mar 2015 - 23:48 par Invité
“Alone, I often fall down into nothingness. I must push my foot stealthily lest I should fall off the edge of the world into nothingness. I have to bang my head against some hard door to call myself back to the body.”✻ Mon cœur s’affolait dans ma poitrine, assailli par l’angoisse d’être à nouveau prisonnier du désert afghan. Je voyais les visages défiler sous mes yeux, mais ils avaient tous la même allure. Mon souffle se coupait au fur et à mesure que je m’élançais dans l’obscurité. Peut-être avais-je une chance d’échapper cette fois. Je me mis à courir vers les commerces animés, mes pieds étaient tremblants et j’avais très froid. Je ne comprenais pas les réactions démesurées de mon corps. Transi par la douleur, je finis par perdre la raison. Ma colère était sourde et soudaine. Je croyais voir les ombres dansantes du chaos cheminer autour de ma tête. Cet homme étrange avait jailli du fond de la rue comme une lueur d’espoir. Les traits durs de son visage me poussaient au bord de la folie. Je ne remarquais même plus l’agitation qui nous entourait. Dans mon esprit, le vide avait empli toute la ville. J’écrasai mes paumes abimées contre le tissu lisse de sa chemise. Il se pliait à ma volonté, me laissant exercer des pressions autour de sa gorge. Je fronçai les sourcils en le regardant d’un air profond. Je voulais à tout prix le reconnaitre et me retrouver en face d’une figure amicale. En vain. Son visage rasé de près, et son aura bien distinguée ne me disait rien du tout. « Nous ne risquons rien ! Ils ne sont plus là….reprenez votre sang froide ou nous ne pourrons pas aider ces défunts ! » Murmura-t-il en touchant mes joues creuses. Je sentais ses doigts se balader sur les saillies osseuses de ma mâchoire douloureuse. Je le poussai sans ménagement en grognant comme un animal enragé. Ne me touche pas ! Je ne pouvais plus envisager la douceur dans un contact physique, quel qu’il soit. Les séquelles de la guerre que je portais sur mon torse et mes avant-bras me rappelaient continuellement toutes les horreurs que j’avais subi. Je déglutis en plaquant mes mains sur mon front suintant ; je pouvais entendre les pas de la patrouille de nuit grouiller sur les dunes de sables brûlants. Les chars d’assaut pétaradaient au loin, dans une dimension parallèle et utopique. Je ne voyais plus clair. « Si tu paniques, nous ne pourrons pas nous en sortir… tu es courageux non ?» Je me redressai avec nonchalance, le visage déformé par la panique. Je n’étais pas courageux. J’étais légalement mort ! Ma respiration se fit de plus en plus bruyante. Il m’était impossible d’observer cet homme plus en détail tellement les lumières des réverbères irritaient mes rétines. Il était grand, assez pour me tenir tête. Sa silhouette filiforme semblait ceindre l’air avant de fendre en ma direction. Je plaçai mes poings devant moi, en position d’attaque. « Ne bougez pas … Monsieur … » Murmurai-je d’une voix cassée. Je refusais de briser les règles de bienséances ou de le tutoyer avec impudence. Ce n’était pas mon ami. Ce n’était pas mon compagnon de commando. Il ne s’agissait que d’un bref relief de mon imagination malade. Je me mordis la lèvre inférieure jusqu’au sang - « Je ne vous connais pas … Qui êtes-vous ? » M’enquis-je en reprenant un semblant de lucidité. Les battements effrénés de mon cœur continuaient à s’acharner contre ma poitrine. Mes mèches sombres et gluantes drapèrent mon regard bleu profond, presque noir. J’avais l’impression d’être perdu dans les enchaînements de ma propre existence. De façon plus crue ; j’étais complètement foutu.
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(✰) message posté Mar 24 Mar 2015 - 11:38 par Invité
a million faces pass my way
ft. Isaac & Lazerian
«Alone, I often fall down into nothingness »
La toute première tentative pour calmer cet homme avait été calamiteuse, l’action violente de cet homme lorsqu’il avait trouvé le contact physique avait été le signe de son échec. Alors qu’il l’avait attrapé par le col avec tant de véhémence, il le rejetait totalement en cet instant. Une fièvre malsaine l’avait épris, il était là sans être là, un spectre chimérique aux contours incertains. Une seconde d’hésitation pour appeler des hommes habillés de blanc pour l’emmener loin de cette rue. Cette fois il était agacé d’être l’acteur de ce spectacle diabolique. Le grognement jouait le mauvais présage, il était guttural, inhumain et désincarné. Cet homme était maigre, son aspect était comme amaigrie, il portait sur les épaules des vêtements trop grands pour lui, un bagage trop sombre. Sa respiration haletante était devenue inquiétante. Pourquoi lui ? Pourquoi pas cet homme au coin de la rue au visage rieur et à l’aspect attrayant. Lazerian était un homme grand, sans équivoque, un caractère trempé, il n’y avait rien en lui qui pourrait attirer la sympathie. Il avait un manque de sourire vers l’autre. Alors qu’il n’avait pas sourcillé, il lui demandait de ne pas bouger, le corps en alerte prêt à se défendre. Laz’ resta à sa place, devenant à la fois acteur et spectateur, les goûtes écarlates naquirent sur la lèvre inférieure de cet homme, démonstration physique de son trouble. C’est alors qu’il s’intéressa à lui, l’inconnu qu’il était l’intéressait. Il n’avait pas détourné le regard un instant, aucun dégoût, aucune condescendance, aucune pitié.
D’un ton très posé, il lui répondit, le naturel d’une conversation entre deux hommes qui se rencontrent aux abords d’un café. « Je me nomme Lazerian Peterson, je suis producteur de série, et nous sommes sur Oxford Street à Londres en parfaite sécurité ! » Le lieu semblait important à rappeler, il s’immisça dans cette brèche qui lui était offerte. Ce soudain éclair de bon sens lui serait peut-être favorable. Pourquoi ne partait-il pas ? Pourquoi ne pas laisser cet homme face à ses maux. C’est à ce moment qu’il vit des hommes en uniforme approcher d’eux. Il ne manquait plus que ça, une hésitation, il pourrait très bien le laisser là dans sa crise paranoïaque, retrouver le confort de son loft et prendre cette rencontre comme une mauvaise blague du destin.
Son regard le poignardait, étrangement il se sentait responsable de cet homme. Au fond, s’il avait été dans un rôle inversé, il aurait aimé qu’on lui tende la main. Aucune malveillance ne s’éveillait en lui, juste un profond mal être déséquilibré. « Maintenant que vous avez mon nom pourrais je avoir le votre ? » Il continuait sur l’officialité des présentations, il faisait des gestes très lents. La rue semblait s’être arrêtée de vivre uniquement pour eux, un manque d’humilité pour un voyeurisme déplacé. Il n’avait toujours pas d’idée pour se sortir de ce mauvais pas.
Il fit un pas en avant, bravant l’interdit qui lui avait été fait plus taux et il tendit la main vers cet homme, il n’avait pas encore gagné il le savait. Il appliquait les usages, ritualisant la rencontre afin de lui faire reprendre pieds. A cette heure si, dans la tête de cet homme il y avait un combat entre l’esprit et la raison, le corps exprimait chaque subtilité de cette bataille trop forte. Sa plus grande peur et de voir débarquer les flics, cet homme n’était pas un criminel et n’avait causé aucuns torts, à part au col de sa chemise. « Je vous assure que tout va bien ! Je vous en donne ma parole ! Je suis là, n’ayez craintes ! » Il parlait très lentement afin que chaque puisse atteindre son cerveau meurtris et puissent prendre un sens pour cet homme. Il ne voyait pas en quoi sa présence pourrait le sauver, le but de Lazerian en cette heure était de jouer ce guerrier qui affrontait la peur de cet homme pour le ramener dans le présent. Si de nouveau il essuyait un échec, il n’aurait pas le choix de prendre son téléphone pour avoir une aide étrangère car le cas le dépasserait totalement.
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(✰) message posté Sam 18 Avr 2015 - 18:19 par Invité
“Alone, I often fall down into nothingness. I must push my foot stealthily lest I should fall off the edge of the world into nothingness. I have to bang my head against some hard door to call myself back to the body.”✻ Cette sensation d’irréalité me tuait. Je ne pouvais pas rester dans cet endroit plus longtemps. Je fermais brusquement les yeux en glissant sur la chaussée brûlante. Il me semblait que les dunes de sables m’encerclaient afin de m’engloutir tout entier, mais ce n’était que la foule avide de frénésie. Ils se moquaient de l’étendue de mon malheur, alors que je m’étais sacrifié pour servir l’honneur et les intérêts de l’humanité. J’avais combattu auprès des camps anglais et dirigé mes hommes contre les talibans ; et voilà ce que je recevais en retour : de l’insubordination, de l’ironie et des chuchotements. Je me redressai comme un animal sauvage, prêt à sauter à la gorge de l’homme qui se dressait devant de moi. J’étais si fatigué de combattre les fantômes de mon passé. Les cris de ma conscience s’élevaient vers les voussures du ciel ; pouvaient-ils dévoiler l’étendue de mon chaos ? Ma colère se consumait dans ma poitrine douloureuse. J’étais comme un orphelin dont personne ne semblait remarquer l’existence. L’injustice de mon destin refusait de me quitter. Je plaquai mes mains sur mes yeux avant de laisser échapper une longue plainte. Le chargin avait pris possession de mon esprit ; j’étais complètement fou. Ma gorge tremblait, assailli par les lames acérées de mes ennemis. Je pouvais encore sentir les fouets des talibans claquer violement contre mon dos. Quel était cet endroit ? Pourquoi avais-je quitté la quiétude de ma maison ? « Je me nomme Lazerian Peterson, je suis producteur de série, et nous sommes sur Oxford Street à Londres en parfaite sécurité !» Répondit-il avec lenteur. Je me concentrais afin d’analyser chacune de ses paroles. Laze-rian Peter-son ; un nom atypique. Il raisonnait au creux de ma mémoire avec les connotations graves des grades de mes camarades de guerre. « Maintenant que vous avez mon nom pourrais je avoir le votre ? » Je me penchai à nouveau vers lui, les yeux perçants et la mâchoire tremblante. « Von Ziegler. Isaac. » Je regardais autour de moi avant de donner trois coups sur ma tête ; un signe militaire signifiant que le champ était libre. Il tendit sa main vers moi, rythmant mes pensées désordonnées. Je ne me sentais toujours pas en confiance, mais j’essayais de me rapprocher de lui. « Je vous assure que tout va bien ! Je vous en donne ma parole ! Je suis là, n’ayez craintes ! » Je secouais frénétiquement la tête ; refusant de suivre les fluctuations de sa voix. Il avait un effet étrange sur moi. Autant je voulais l’écarter de ma vue, autant sa présence était indispensable pour me calmer. Je me redressai avec nonchalance, cette fois, sans déborder dans la violence. « Je pense que je suis entrain d’halluciner … » Murmurai-je avec désespoir. Je voulais partir d’ici. Je voulais quitter cet endroit et effacer tous ces visages inquisiteurs. Je pris sa main à la volée, puis je le tirai brusquement vers moi. « Dis leur de partir, ils t’écouteront - » Il me vouvoyait alors que je m’exprimais avec une familiarité déconcertante. Ce Lazerian portait en lui tous les traits des hommes de mon commando. Il avait l’œil perçant de Mckenzie, la mâchoire carrée de Jones et l’allure impériale de Kyle. Je ne pouvais que le suivre.
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(✰) message posté Dim 19 Avr 2015 - 11:20 par Invité
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ft. Isaac & Lazerian
«Alone, I often fall down into nothingness »
Le comportement de cet homme était totalement compulsif, impulsif et totalement incalculable. Beaucoup aurait paniqué autant que lui. Cet ancien soldat avait cette chance incroyable d’être tombé sur un homme qui avait énormément de self contrôle et de patience. La gorge tremblait, il voila son regard d’un geste de mains tandis que le déchirement s’évacuait par un cri désincarné, presque inhumain, déchirement de son âme tourmentée. Les réminiscences semblaient si profondément ancrées en lui, qu’elle se manifestait malgré lui. Lazerian ne bougeait pas, il n’eut pas un seul geste réconfortant. Ne rien tenter, était la meilleure action, ne voulant pas de nouveau provoquer un rejet de sa part. Cet attroupement autour d’eux allait avoir comme finalité l’arrivée de personne en uniforme. Il n’était pas médecin et ne pouvait pas déterminer un diagnostic. Quelque part, ce n’était ni un psy, ni un homme en uniforme qui pourrait l’aider à se guérir, c’était un travail de soit. Lazerian se présenta, parlant lentement, sans pour autant avoir ce ton de débile dégénéré qui parlait à un enfant. Il se pencha vers lui, l’épreuve de son corps continuait. Cette fois ils avaient franchis un sacré bout de chemin, il avait réussi à obtenir son nom et son prénom. Lazerian constata ce geste, il c’était frappé trois fois le dessus du crâne, il ne connaissait pas les usages militaires. Jamais il n’aurait pu être soldat, l’honneur de la patrie était plaisante, son insubordination l’aurait été beaucoup moins.
De nouveau, une exclamation qui se voulait pourtant rassurante, rien à y faire, le voir agiter la tête ainsi ne présageait rien de bon. Lui qui tendait la main, le bras tendu, lui donnait un aspect idiot, il ne retira pas sa main, ne voulant pas faire des actions trop brusques et inattendues. Lorsqu’Isaac se redressa, il eut une forme de crainte qu’une crise de démence paranoïaque ne se réitère. Cette fois il serait dans l’obligation d’appeler de l’aide. Ce n’était pas de l’hystérie, cet homme lui-même semblait avoir conscience de l’irréalité de cette situation. Sa main pris la sienne, et avec une force incroyable il l’attira à lui. Son corps semblait aminci, reflétant son état psychologie instable. Se retrouvant à quelques millimètres de lui, il fit sa demande à laquelle il objecta. « Messieurs, Mesdames, le spectacle est terminé, il est temps pour vous de reprendre le cours de votre vie, tout va très bien ! Au coin de la rue y a un homme qui jongle la tête à l’envers, je suis certain que le spectacle en sera plus plaisant et profitable pour tout le monde ! » Avec énormément de classe, il avait su faire dans le tact, il n’aimait pas ce voyeurisme du malheur d’autrui. Ils reprirent leurs chemins, le regard de Lazérian était parfois aussi éloquent que mille phrases.
Lorsqu’ils furent enfin en tête à tête, il dégagea sa main de celle d’Isaac, la situation était tellement inédite qu’il ne savait pas comment reprendre. « Bien, concentrez vous sur ma voix, on est bien sur Londres ! Un starbuck coffee est sur votre gauche ! Regardez moi, il n’y a aucun mal qui pourra vous être fait….dites moi ce que je dois encore faire ? » C’est très étrange, la meilleure décision à prendre pour l’instant était de suivre les ordres d’un homme qui semble-t-il était totalement dérangé, vivant dans une hallucination. Cependant, s’il pouvait désamorcer un peu de ce mécanisme d’auto destruction, il allait en saisir l’occasion.
Il posa les mains sur les hanches, cet inconnu le touchait bien qu’il ne voulait le démontrer. Cet homme c’était battu pour l’Angleterre et le seul remerciement qu’il avait en cet instant, était le supplice de son vécu, l’atrocité d’un combat dont il n’était pas l’investigateur, uniquement cette marionnette qu’on avait envoyé pour régler un conflit entre deux protagonistes monstrueux.
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(✰) message posté Jeu 23 Avr 2015 - 2:00 par Invité
“Alone, I often fall down into nothingness. I must push my foot stealthily lest I should fall off the edge of the world into nothingness. I have to bang my head against some hard door to call myself back to the body.”✻ J’étais complètement perdu dans mes hallucinations. Je croyais voir des images de la guerre et du désert afghan. Autour de moi, le chaos se faisait de plus en plus fort. Comment me dérober de mes peurs de la mort ? Mon cœur s’emportait dans ses battements effrénés. Je fermais les yeux afin de recentrer mes pensées, mais les cris déchirants de mon âme retentissaient comme une bête sauvage. Je voulais me libérer de mes chaines et quitter la foule oppressante mais j’étais incapable d’effectuer le moindre geste héroïque. Mes jambes étaient flageolantes et mes muscles engourdis. Ma stature squelettique ne supportait plus le poids de mon horreur. Il me fallut plusieurs minutes afin de me fixer sur cet inconnu – Son visage sombre captivait mon attention avant de m’abandonner cruellement. Je ne le connaissais pas, cependant une petite voix dans ma tête me sommait de le suivre, docilement, lentement et sans aucune restriction. Je sentis ma peau bruler au contact de son bras tendu. Il n’objecta pas à ma demande, et avec beaucoup de classe je le laissai s’adresser à l’assemblée gémissante : « Messieurs, Mesdames, le spectacle est terminé, il est temps pour vous de reprendre le cours de votre vie, tout va très bien ! Au coin de la rue y a un homme qui jongle la tête à l’envers, je suis certain que le spectacle en sera plus plaisant et profitable pour tout le monde !» Ils se dispersaient enfin. Je clignai des yeux, le remerciant silencieusement pour son acte de bravoure inespéré. Je ne comptais pas m’attarder dans de longues tirades, je doutais qu’il soit intéressé par le récit désordonné de ma vie et je ne voulais pas m’exprimer sur un sujet aussi sensible. Je me redressai afin de me donner plus de contenance. Je refusais d’avoir l’allure faible et fugitive d’un malade mental. Lazerian lâcha subitement ma main, brisant ainsi la quiétude du lien qui nous avait reliés. Je vacillais un instant, déséquilibré par son abandon cruel. « Bien, concentrez vous sur ma voix, on est bien sur Londres ! Un starbuck coffee est sur votre gauche ! Regardez moi, il n’y a aucun mal qui pourra vous être fait….dites moi ce que je dois encore faire ? » Sa voix flottait autour de sa silhouette irrégulière. Je tournai la tête afin d’examiner la rue mais je ne vis pas le starbucks en question, ni le reste des commerces d’ailleurs. J’étais envouté par les mouvements diaboliques des gens au loin. Mon cœur ce serra et je crispai ma prise sur les pans de ma best en cuir. « Je veux partir. » Murmurai-je lentement avant de fis quelques pas sur la chaussée. Je ne voulais pas m’enfermer entre les murs étouffants de l’appartement luxueux de ma femme, mais je ne pouvais aller nulle part ailleurs. Je roulai des yeux d’un air triste. « Mais je ne sais pas où. » J’haussai les épaules, espérant qu’il me suive dans mes délires encore une fois. Je vivais dans la solitude continuelle, mais je ne voulais pas forcément resté confiné dans le vide effroyable qui emplissait mes souvenirs.
Lazerian tentait de rester maitre de la situation. Ce qui était assez délicat car il n’avait aucun contrôle sur l’homme qui lui faisait face, il ne pouvait que prendre les éléments négatifs qui les entourais pour les faire fuir et c’est d’ailleurs ce qu’il fit. Pas besoin de ce troupeau de spectateurs, il dissipa la foule qui c’était agglutiné depuis le début et il eut ce petit soulagement. S’il était producteur ce n’était pas pour être devant une caméra mais derrière, il n’aimait pas être l’objet des scandales. L’homme qui lui faisait face se redressa, il avait toujours ce manque de constance, le réel ne semblait pas vouloir prendre le pas sur son présent. Le quarantenaire avait relâché sa main, pendant quelques instants, il n’était pas habitué au contact physique avec une autre personne. Encore un caprice, il voulait partir, il ne savait pas où. Lazerian resta un instant songeur, le voyant avec ses mains crispées sur sa veste, maltraitant le pauvre cuir dont elle était constituée. Une idée lui vint, une idée peut-être saugrenue mais apporterait un peu de calme. Il évalua un peu la distance qu’il leur faudrait à pieds, une vingtaine de minutes tout au plus. Allait-il le suivre ? Il n’avait pas envie de le paumer dans la nature. « Très bien ! Vous allez me suivre ! » Lazerian cédait une fois de plus aux caprices de cet homme. Le ton de sa voix était autoritaire. L’emmener dans cet endroit que seul James connaissait, lui faisait un peu peur. C’était sa sérénité, son envie première lorsqu’il avait besoin de calme. Ca ne serait pas l’écurie où était son cheval, plus un lieu original, qui lui permettrait de retrouver son calme en ce début de soirée. Pourquoi faisait-il son possible pour lui ? Au fond, il n’avait pas besoin de se poser tellement de questions.
Sans même réfléchir il lui prit la main, c’était la meilleure option pour qu’il le suive, il le tira un peu, sans être trop brusque, il ne souhaitait pas déclencher une nouvelle crise. Ils marchèrent dans la rue, jusqu’à atteindre les rives d’un des canaux de Londres. Encore quelques instants, ils arrivèrent devant une très jolie péniche. Il l’avait acheté il y a quelques années, il pensait en faire un bureau peu ordinaire et en la rénovant, il avait compris qu’elle serait cet endroit qu’il pourrait retrouver lorsqu’il avait besoin de se ressourcer. Un joli petit port d’accoste, ils étaient assez nombreux sur Londres. Ca se situait sur Little Venice, les couleurs chatoyantes des immeubles, étaient réconfortantes. Il traversa la passerelle pour l’emmener sur le pont, il y aida, le faire tomber à l’eau serait encore le meilleur moyen de le noyer. Cet homme le touchait, il ne voulait pas l’admettre ça serait beaucoup trop difficile pour lui. C’était un joli lieu d’habitation, on pouvait y faire la transition entre la ville et cette atmosphère calme et apaisante. Pas de voisins, uniquement le confort d’un beau bateau.
Le pont était aménagé telle une jolie terrasse d’été, une table, des fauteuils, un bar d’extérieur qui était rangé, on entrait par le salon et la cuisine. Les cabines avaient été transformées en de jolies chambres spacieuses. La péniche dont il avait fait l’acquisition se nommait « The Glory », il ne c’était jamais posé la question sur la raison de ce nom. De nouveau il relâcha la main de cet homme, il se tourna vers lui, ayant le profond espoir que son désarroi ne le pousse pas à se jeter à l’eau. Cet endroit était tellement tranquille. Un silence religieux, il avait besoin de fumer, il se sortit une cigarette de l’intérieur de sa veste. Pour le moment il préférait rester sur le pont, il espérait seulement avoir les clés de cette péniche avec lui, s’ils avaient besoin de se réfugier à l’intérieur.
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(✰) message posté Mar 5 Mai 2015 - 3:12 par Invité
“Alone, I often fall down into nothingness. I must push my foot stealthily lest I should fall off the edge of the world into nothingness. I have to bang my head against some hard door to call myself back to the body.”✻ Les fluctuations de mes pensées valsaient autour de mon esprit troublé. La rue animée par les agitations désordonnées des passants, me procurait une sensation de peur irrationnelle. Je voulais me dérober à la cruelle réalité, et m’évader au loin, mais parmi tous ces Hommes étrangers, il n’y avait personne pour soutenir ma cause. Personne d’autre que lui. Lazerian Peterson. Son nom raisonnait au creux de ma conscience avec la gravité tragique d’une chanson classique. Je relevais mon visage placide avec désespoir. Je m’étais complètement perdu par amour de la patrie, mais à présent, les lois, les vertus et les mœurs sociales, m’importaient peu. J’étais une bête sauvage cachée derrière un masque de fausse humanité. Mes yeux se fermèrent quelques instants avant d’implorer sa miséricorde. « Très bien ! Vous allez me suivre !» Je cédais à son autorité en silence. Je ne connaissais pas les raisons obscures qui le poussaient à voler à mon secours, mais j’acceptais la main qu’il me tendait dans la foule. J’étais trop brisé pour résister à son aide. Je me mordis la lèvre inférieure avant d’esquisser un mouvement hésitant ; je répugnais à enlacer la lumière bienveillante qui entourait son personnage. Après toutes mes déceptions, la confiance n’était pas une valeur que j’accordais facilement. Je le suivis entre les murs glacés de la ville sans reconnaitre les chemins sinueux dans lesquels je m’embraquais. J’avais abandonné ma moto au détour d’un carrefour, et je doutais que je puisse la retrouver un jour. Ou m’emmenait-il ?
Derrières les feuillages sépulcrales de la jetée, se trouvait un cours d’eau tranquille. La vision mélancolique et le bruit des flots, me ramenait des années auparavant, vers mon pays natal. Je me rappelais vaguement de la beauté du Bayou et des méandres du Mississipi, cependant le sentiment de nostalgie qui envahissait ma poitrine me créait l’illusion d’un bonheur simplet. J’avais grandi en Louisiane en m’imprégnant de la liberté d’agir et de penser, mais à présent, je me tenais immobile sur le rivage auprès d’un inconnu. Je ne savais pas quoi faire de mon corps. La cachexie mangeait la moitié de mes muscles avant de rogner mes os douloureux. J’étais un squelette ambulant, sous-alimenté, déprécié et oublié. Lazerian lâcha subitement ma main, et je réalisai que son contact ne m’avait pas dérangé. C’était étrange de songer que l’homme aux allures nobles et bourrues, était en quelque sort mon ange gardien. Je passais sur la passerelle avec prudence avant de m’arrêter à bonne distance de l’extrémité du pont. The glory, les lettres écarlates de l’inscription de la péniche dansaient ironiquement sous mes yeux profonds. J’avais sacrifié mon avenir pour lutter contre l’ignominie de la guerre sans recevoir d’éloges autre que mon éloge mortuaire, et me voilà prisonnier de la gloire d’un bateau luxueux. C’était tout de même triste de réaliser à quel point mon renoncement me rendait aigri. Je grinçai des dents en passant mes doigts sur la barre en métal qui me séparait du vide. « Merci. » Grommelai-je avec sincérité avant de détourner le regard. Je n’osais pas détailler les traits distingué de Lazerian. Je préférais cultiver le mystère sur le fantôme qui s’était matérialisé au milieu de la foule. « Je ne suis pas un malade mental. » Sifflai-je dans ma barbe à titre d’information. Je ne voulais qu’il pense que j’étais une pauvre âme errante qu’il avait ramassée par charité. Certes, j’avais besoin de lui comme un point de repère, mais je refusais de m’abandonner complètement en sa présence. Il sorti une cigarette de sa veste. Je pouvais sentir les effluves empoisonnées de la nicotine emplir l’atmosphère d’allégresse avec qu’il n’avait pas encore allumé le bout de la tige. Je voulais fumer moi aussi, mais je n’avais aucun moyen d’assouvir cette pulsion. Je me penchai dangereusement vers lui ; « Je peux ? » M’enquis-je avec douceur. Quittes à communiquer, autant me délecter de fumée et d’insouciance.
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(✰) message posté Mar 5 Mai 2015 - 12:14 par Invité
a million faces pass my way
ft. Isaac & Lazerian
«Alone, I often fall down into nothingness »
La situation était totalement inédite le concernant. Lazerian essayait d’agir au mieux, pour le bien être de cet homme. Jamais il ne sera capable d’avouer la dimension altruiste de son caractère, ça serait un affront à son arrogance. Il lui avait pris la main, se moquant des regards étonnés ainsi que choqués de la population londonienne. L’homme avait à peine hésité à l’emmener dans cet endroit reclus, il l’introduisait dans un lieu peu commun, d’ailleurs il ne se rappelait pas avoir eut un quelconque invité sur l’embarcation. Une petite aide pour traverser la petite passerelle et le mener jusqu’au point. Il ne pu résister à l’envie de s’allumer une cigarette, ce besoin était fréquent lorsqu’il était tendu. Il eut le droit à un remerciement de la part de cet homme, l’eau était lisse, le temps calme, ce lieu était apaisant. Par contre le producteur ne c’était pas du tout attendu à cette petite attaque. A aucun moment il n’avait eut un jugement sur le comportement de cet homme. « Si vous aviez eut ce statut, je n’aurais pas pris le risque de vous emmenez ici ! » Un peu de raisonnement tout de même, il n’allait pas intenté à sa vie ou sa personne. Se mettre en retrait du public et de la protection avec un déséquilibré, aurait été stupide. Avec beaucoup d’étonnement il lui accordait une forme de confiance, pas absolue certes mais présente. Isaac lui demanda sa cigarette, il l’abandonna entre ses doigts pour qu’il puisse en prendre quelques bouffées, la nicotine ne pouvait pas lui faire de mal.
« Bien maintenant que nous nous sommes soustrait à la rue ! Est-ce que vous vous sentez en sécurité ? » Il n’allait pas évoquer une quelconque réalité. D’ailleurs est ce que son regard était toujours piraté, aveuglé par des images monstrueuses, il ignorait totalement le monde que l’on superposait à ses pupilles au point de l’avoir rendu hystérique au milieu de la rue. Lazerian pris plus de temps à l’observer, à décrire son corps amaigris, une auto-persécution étrange. Comme si une fois sorti de la guerre, il c’était obligé à se confronter à une toute nouvelle bataille intérieure qui lui permettrait de vivre à nouveau. Car c’était la seule façon qu’il avait connu de survivre depuis des années, la guerre, une dépendance omniprésente car il ne pouvait faire autrement. Lazerian d’un geste rapide défis sa cravate qui l’étranglait, retira sa veste qu’il déposa sur une chaise, il aimait se sentir à l’aise dans ce lieu qui lui permettait de se ressourcer lorsqu’il en avait vraiment besoin.
Devrait-il satisfaire de lourdes confidences de la part de cet homme dont tout lui restait inconnu, il n’avait fait pour le moment que des déductions face à son comportement et à son physique. La logique se jouait éventuellement de lui. « Vous pouvez passer la nuit ici, si vous le désirez, est ce que vous avez soif ? Faim ? » Le quarantenaire savait accueillir ses invités comme il se devait, il devait sûrement y avoir de bonnes bouteilles de vin, la nourriture serait plus aléatoire à trouver. Commander pouvait être envisageable, l’avantage de la péniche c’est qu’elle conservait une adresse propre à elle.
Il laissa reposer sa tête un instant contre le dossier de sa chaise longue. Cette journée avait été riche en rebondissement, il avait aussi besoin d’une pause. Au final il lui laissa la cigarette pour s’en rallumer une pour lui. Il n’allait pas se lancer dans un harcèlement de questions maintenant qu’il semblait moins agité, il restait tout de même méfiant sur ses réactions, une nouvelle crise pourrait rapidement subvenir, celle-ci avait été particulièrement forte.