"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici a million faces pass my way ft  Lazerian  - Page 2 2979874845 a million faces pass my way ft  Lazerian  - Page 2 1973890357
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a million faces pass my way ft Lazerian

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() message posté Ven 15 Mai 2015 - 18:35 par Invité
“Alone, I often fall down into nothingness. I must push my foot stealthily lest I should fall off the edge of the world into nothingness. I have to bang my head against some hard door to call myself back to the body.” L’ambiance humide de la tamise s’engouffrait dans mes poumons afin d’enlacer mon âme esseulée. Etrangement, je me sentais en harmonie avec la présence de cet inconnu robuste et menu. Lazarian m’apparaissait tantôt comme un héros, tantôt comme le fantôme de mes camarades soldats, tombés entre les grains de sable flétris d’Afghanistan. Il me semblait avoir attendu son arrivée pendant une éternité. Mes yeux s’ancrèrent sur sa mâchoire carrée avant de détailler l’allure vaniteuse de sa silhouette. Il n’était pas simplement humain. Il avait l’air … Différent. Je respirais lentement, aux aguets, comme une bête sauvage prise au piège. Mes mains tremblantes valsaient au gré du vent avant de rencontrer la douceur de ma veste en cuir. Je songeais de nouveau à ma moto, puis je finis par me détourner du pont. Le bateau n’était pas de taille impressionnante, mais il semblait aménagé de manière à assurer une certaine qualité de confort. Cet homme était riche et élégant. Je pouvais voir le raffinement perler au coin de ses yeux d’un bleu très vif. « Si vous aviez eut ce statut, je n’aurais pas pris le risque de vous emmenez ici !» Répondit-il suite à ma déclaration. Sa voix s’élevait vers les arcs du ciel clair avant de caresser mes oreilles brûlantes. Il était comme une brise de fraicheur dans la nuit éternelle qui m’emprisonnait. J’acquiesçai d’un simple geste de la tête avant de coincer la cigarette qu’il m’offrait entre mes doigts. Ma bouche frémissante se calma au contact des fumées de nicotine alors que j’inhalais mes frustrations d’un air pensif. Il n’avait pas à me faire confiance, et pourtant, me voilà à ses côtés, partageant un moment de détente comme si nous étions deux amis de longues dates. Cette proximité me faisait tout à coup peur. Je m’éloignai d’un pas, exécrant un mouvement de traction sur le rebord du Glory. « Bien maintenant que nous nous sommes soustrait à la rue ! Est-ce que vous vous sentez en sécurité ?» Les volutes grises grattaient ma gorge serrée avant que je ne tousse légèrement. J’aimais fumer. Je fumais souvent – avant mon emprisonnement, mais depuis mon retour, mon corps fragilisé par les carences alimentaires peinait à s’adapter à la fluidité du tabac. Je déglutis en me redressant avec nonchalance. Ma tête était quelque peu troublée par un vertige léger, mais je tenais bon. J’esquissai un faible rictus avant de relever mon regard embué vers lui.« En sécurité ? L’ai-je réellement été un jour ? » Soufflai-je dans ma barbe. Mes mains se crispèrent. Je me sentais nu sans mon uniforme et mon arme de pointe. J’avais été formé pendant des années afin d’être sniper d’élite – comment étais-je sensé me défendre contre le monde maintenant que j’étais devenu un civil ? Feignant une humeur moins maussade, je lui adressai une expression sereine. Il pencha la tête avec recueillement avant de s’installer sur une chaise longue. Je préférais rester debout. Je le regardais allumer une cigarette d’un air captivé, comme si ces gestes banales et insignifiants de la vie étaient importants. « Vous pouvez passer la nuit ici, si vous le désirez, est ce que vous avez soif ? Faim ?» Je secouais frénétiquement la tête. C’était aimable de sa part, mais une telle proposition n’était pas envisageable. Pas sans prévenir ma femme à l’avance. Je soupirai en tirant une longue latte. « Je ne peux pas. » Articulai-je avec lenteur avant de me redresser brusquement. J’avais manqué à tous mes enseignements militaires en le traitant avec si peu de courtoisie; « … Monsieur. » Rajoutai-je en faisant un rapide salut. « Il y a une personne qui m’attend depuis quatre longues années, je ne veux pas l’effrayer. » Je me calmais peu à peu, apaisé par l’éclat purificateur de la lune. Il avait desserré le nœud de sa cravate, mais c’était mon cou qu’il avait dégagé. J’humais les effluves du lac avec allégresse avant de soupirer. « Je ... Je ne sais pas … manger… » Olivia s’occupait de mes compléments vitaminiques et de mes rations. Il y avait tout un programme nutritionnel à suivre, je n’étais même pas sûr d’avoir droit à un menu différent et en vérité je n’avais jamais envie de m’alimenter. Je m’étais habitué à la sensation de faim qui tordait mes entrailles. Je pinçai la bouche en le regardant. « Mais merci. »

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() message posté Sam 16 Mai 2015 - 12:46 par Invité

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ft. Isaac & Lazerian


«Alone, I often fall down into nothingness »
Lazerian était souvent qualifier par ses collaborateurs d’indifférent, gérant sa vie avec une impartialité qui lui était propre. Pourtant, il avait cet altruiste omniprésent qui constituait sa vie, qu’il ne reconnaitra jamais. L’injustice était en soit une notion de vie, qu’il détestait. Ils n’étaient plus que tous les deux sur la péniche, il n’y avait plus de spectateurs outranciers, de gênes, la contemplation mal placée d’une crise difficile. Isaac était devenu une légère brise, telle la douce caresse après une tempête. Le producteur lui avait remis sa cigarette, préférant s’en allumer une autre, il était un peu égoïste concernant la nicotine. C’est étrange de la façon dont il avait reculé soudainement d’un pas, il jeta un regard, ça serait mal venu qu’il se jette à l’eau. Il serait obligé d’appeler les secours, il n’aimait pas les grandes étendues d’eau, savoir qu’il ne pourrait pas avoir pied le rendait totalement dingue. Serait-il capable de surmonter ses grandes frayeurs pour tenter de sauver une vie au péril de la sienne ? C’est sûrement pourquoi il l’interrogea sur son état, se sentait-il enfin en sécurité ? Sur le moment il fronça des sourcils, il ne saisissait pas les subtilités de la réponse. Le bleu de ses yeux exprimant une forme de la lassitude. « Je pense que les bombardements Londoniens remontent maintenant à plus de soixante ans ! » Parler de guerre avec un de ses dommages collatéraux, n’était pas la plus brillante des idées, il avait cette sincérité cynique qui lui était à son désavantage. Il c’était installé sur une chaise longue, elles étaient faites pour être utilisées.

Le lange utilisé dans leur conversation c’était métamorphosée, alors que lui se montrait beaucoup plus familier, son interlocuteur usa du « monsieur », loin de le perturber. Lazerian était fin observateur, n’avait pas eut de mal à déterminer qu’il avait été marié. D’un par l’alliance qu’il avait au doigt, ou son ombre. Il avait été plus concentré sur son comportement, bien qu’il ait pu apercevoir se détail. De la façon dont il c’était exprimé, c’était la traduction de charge dans son mariage. Etant devenu le boulet involontaire de leur relation. Que lui était-il arrivé pour qu’il soit aussi tourmenté ? La guerre avait de biens grandes conséquences, pas uniquement politique, dictant les règles de ce monde, c’était l’outil humain qui prenait le plus cher. « Avez-vous besoin que je prévienne votre femme ? Faut-il vous ramenez quelque part ? » La bombe de tout à l’heure ayant été totalement désamorcé, il pourrait la remettre entre les mains d’une personne compétente. Il termina sa cigarette, dans un petit geste sec il en jeta le mégot, une commette d’étincelles la suivis, jusqu’à qu’il atteigne la frontière de l’eau.

Il savait qu’après cette rencontre, il aimerait le revoir, le connaitre un peu plus, et se tenir informé de ses nouvelles. La nuit était venue avec toute sa splendeur, accompagnée de sa plus grande amie la lune et de quelques étoiles, toutes n’étaient pas visibles, dissimulées par ses auréoles de lumière. L’ombre en devenait paradoxale, la répétition de luminosité effaçait l’autre, l’une devenant la meurtrière d’un spectacle si beau. Lazerian aurait bien aimé être astronaute, admiré la tête tout en voulant se parfaire d’être le maitre de l’univers terrien, comme quoi, comme tous les grands maitres, sa solitude aurait été sa seule compagne. « Maintenant que le cauchemar est terminé pour vous, quel serait votre rêve ? » Lazerian en était à un point de sa vie où il se demandait s’il avait encore des ambitions. La réussite avait été atteinte le concernant, il avait quarante ans et seul son travail comptait dans sa vie.

Imperturbable, gardant un œil sur cet homme dont le critère étranger s’estompait, il s’allongea, il étendit les bras, ses mains lui servant d’oreiller précaire. Il fixa le ciel, l’admirant, se contentant de ce moment de calme, s’abreuvant des mystères nocturnes.


"Ici ton dialogue."

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() message posté Jeu 28 Mai 2015 - 18:45 par Invité
“Alone, I often fall down into nothingness. I must push my foot stealthily lest I should fall off the edge of the world into nothingness. I have to bang my head against some hard door to call myself back to the body.” Cet homme étrange me parlait de la guerre avec un tel détachement - toutes ses paroles n’étaient que de vulgaires spéculations. J’avais connu l’atrocité de la vie ailleurs, dans un autre pays ravagé par la violence et l’ignorance de son peuple. J’étais un soldat de l’armée de Terre américaine, sniper d’élite et chef de commando, déchu après une mission douteuse entre les dunes de sable brûlant. En partant, j’avais laissé derrière moi ma famille, ma femme et mon intégrité. J’étais mort aux yeux de la loi et de tous les êtres qui m’étaient le plus cher. Revenir dans ce monde, après avoir enduré toutes les tortures au corps possibles et imaginables, ne faisait que me rappeler à quel point j’étais intrus parmi les vivants. Je fermais les poings en soupirant. Les senteurs de la houle caressaient violemment mon visage mais la scène qui se déroulait sous mes yeux m’apparaissait si improbable. Comment avais-je pu me laisser entrainer jusqu’ici ? Les volutes de fumée grises encadraient ma mâchoire carrée avant de s’engouffrer dans mes poumons douloureux. C’était la première fois que je faisais un effort social et pourtant, j’avais toujours cette impression de gêne et d’oppression. Je n’étais pas à ma place. J’observais la péniche en détails avant de m’arrêter sur la silhouette élancée de Lazarian. Les effluves du tabac me rendaient peu à peu fébrile mais je laissais mes pensées tournoyer rapidement autour de ma tête. Je laissais le vent, l’espoir et le temps emporter toutes mes désillusions sans omettre la moindre résistance. Mon cœur battait toujours la chamade, assailli par l’angoisse perpétuelle d’avoir survécu. Je secouais le bout des doigts pour laisser tomber les étincelles de poussières qui ornaient le bout de ma cigarette avant de m’accouder à la rampe. Après cette courte pause, je devrais probablement rentrer en ville. Un frisson traversa mon échine avant de s’évanouir quelque part entre mes flancs. Je n’avais pas envie de retrouver l’ambiance précieuse et noble des appartements d’Olivia, ni de succomber face à sa tendresse infinie. Sa sollicitude me touchait, mais parfois l’amour qu’elle m’insufflait envahissait mon espace vital. «Avez-vous besoin que je prévienne votre femme ? Faut-il vous ramenez quelque part ?» Je le regardais avec l’expression émouvante d’un homme brisé. Ma femme – Pourquoi la prévenir ? Je ne voulais pas qu’elle s’inquiète en découvrant l’ampleur de mes troubles psychologiques. Elle savait déjà tout. Mon thérapeute devait probablement partager avec elle toutes ses craintes à mon sujet. J’étais malade – j’avais des complexes compulsifs jusqu’à présent non identifiés et des carences alimentaires graves. L’agoraphobie me semblait être une suite logique. Je soupirai en haussant les épaules. « Je dois me rendre à Chinatown. Elle habite à Chinatown. » J’étais incapable de m’approprier l’endroit ou de clamer qu’il s’agissait de ma demeure à moi aussi. Ce n’était que des murs dont les crépis m’emprisonnaient dans une existence qui m’était étrangère. Je déglutis en me redressant. L’obscurité recouvrait le ciel de son manteau vespéral, alors que je me tenais stoïque. Mon esprit sombrait dans la folie l’espace d’une heure, avant de retrouver l’incandescence merveilleuse de l’insouciance. Lazarian semblait tout à coup mélancolique. J’étais comme lui – prêt à m’évader. «Maintenant que le cauchemar est terminé pour vous, quel serait votre rêve ?» Je fronçai les sourcils. Sa question me prenait de court. Il devait certainement s’étonner de ne pas me voir heureux, mais j’étais capable de danser, de rire et de me maintenir à la surface de la vie. Je refusais tout simplement de le faire. J’avais trop enduré de souffrances pour me réjouir de mon retour. Peut-être que le cauchemar n’était pas encore terminé. Peut-être que mon rêve, n’était rien d’autre que l’accomplissement d’un dernier acte. « Que ça s’arrête. » Tranchai-je d’un air crispé. Vivons-nous pour faire régner la paix ? Les idéaux sont-ils faits pour être toujours atteints ? J’hochais la tête d’un air consterné. Bien sûr que non. « Je ... Je suis trop déçu par la vie pour avoir des aspirations, Monsieur. » Les choses les plus belles et les plus profondes, n’avaient aucun intérêt à mes yeux. L’art, la pensée, la poésie, la musique. Ce n’était que des foutaises. Des analogies. Moi, je savais que le monde était cruel et sans pitié. Les hommes bons mourraient dans l’injustice, et les traitres de mon espèce, demeuraient hantés par le passé. « Pourquoi ? Vous pensez que les rêves méritent d’exister ? » M’enquis-je en ancrant mon regard bleu dans le sien.


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() message posté Jeu 4 Juin 2015 - 16:51 par Invité

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ft. Isaac & Lazerian


«Alone, I often fall down into nothingness »
Le silence s’exprimait dans les volutes de fumée que produisaient actuellement les deux hommes. Il objecta qu’il fallait peut-être le ramener quelque part, chez sa femme, dont il venait d’apprendre l’existence. Pendant quelques secondes il se mettait à sa place, comment faire pour retrouver une complicité qui c’était perdue dans un champ de bataille ? Lorsqu’on a une ruine, soit on détruit tout pour reconstruire, soit on restaure. Or il ignorait tout de la position de sa femme sur la question. « Dites moi quand vous serez prêt et j’appellerais mon chauffeur personnel pour vous conduire où bon vous semble ! » Il servait à ça, il était payé pour ça, que ce soit n’importe quelle heure du jour comme de la nuit, il devait être joignable et pouvoir l’amener d’un point A à un point B. Bien que Lazerian n’aime pas l’idée de servitude, bien qu’il se comportait souvent avec son personnel comme si celui était à sa disposition. Lazerian avait une profonde sollicitude envers cet homme, l’amenant vers des ambitions. La première était sans doute de retrouver la santé, à la vue de ce corps qui était une parfaite incarnation des écorchés, sorte de sculpture symbolisant un squelette humain, en pleine transmutation. La parfaite étape entre la vie et la mort. L’image qu’il avait de cet homme était très dure, il ne voulait pas l’envisager ainsi, il voulait lui redonner cette figure plus humaine que squelette. Sa réponse avait été aussi violente que la métaphore mentale qui c’était constituée. Lazerian eut envie de saisir cet homme, de le secouer et de lui dire qu’il était là, qu’il avait une femme et sans doute le bonheur au bout du tunnel, il avait bien trop de réserve pour agir en ce sens. « Vous êtes Isaac, je suis Lazerian, abandonnons les mondanités, oubliez le Monsieur si cérémonial que vous me donnez…je suis votre égal ! » En ce sens, il voulait briser ce lien réducteur qui les unissait, une rencontre qui était loin d’être banale et qui restait marquante.

Il n’avait pas relevé sa première réponse, ne voulant pas tomber dans le panneau du mélancolique, ça deviendrait à la fois trop négatif et stupide. On ne peut pas se borner à vivre dans un extrême comme dans l’autre, on ne peut pas être malheureux et heureux à la fois, les deux étant des états d’esprit qui s’enchainaient avec une multitude de nuances. « Le rêve et l’ambition sont des notions parfaitement humaine ! Pourquoi vous refuserait-on ce qui est accordé à tout le monde ? » Il ne voulait pas tomber dans des réflexions purement philosophiques, ce n’était le but. Lazerian ne savait pas en quoi il pouvait l’aider en cet instant, sûrement parce qu’au fond de lui, il avait la profonde envie de se lier d’amitié avec cet homme. Non parce qu’il se sentait mieux en sa présence, beaucoup d’humains aimaient se rassurer en voyant le pire chez l’autre et le mieux chez soit. Cet homme était fascinant, il y avait cette lutte pour la vie, après tout n’était-ce pas paradoxal ? Il c’était battu pour sa patrie, avait su résister pour rester en vie, pour finalement en avoir perdu toutes les subtilités. « Personnellement j’aimerais ravoir des rêves ! Juste pour avoir envie de les accomplir à nouveau…j’ai la réussite sociale, la réussite financière, je me suis battu pour l’avoir et maintenant ? Je ne suis pas à plaindre, très franchement mon vieux ! Vous n’avez plus rien à craindre pourquoi ne pas envisager le meilleur maintenant que vous avez vécu le pire…. » Autant prendre le taureau par les cornes, il avait cette franchise naturelle sans qu’elle ne soit vulgaire.



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() message posté Ven 3 Juil 2015 - 5:39 par Invité
“Alone, I often fall down into nothingness. I must push my foot stealthily lest I should fall off the edge of the world into nothingness. I have to bang my head against some hard door to call myself back to the body.”  J'avais envie de disparaître. Je me tenais devant lui, mais mon esprit était ailleurs, voguant dans un ciel sombre et sans étoiles. Les grains de sable et de poussière portés par les bourrasques du vent cliquetaient contre ma peau comme une sonnette d'alarme. Je secouais la tête pour chasser toutes mes visions d'horreur mais plus j'essayais de me dérober et plus mon angoisse de la vie devenait intense et impossible à dépasser. Le visage d'Olivia hantait mes pensées. Il berçait mes songes. Je savais que je l'aimais, mais je ne parvenais plus à la retrouver. Elle se perdait au milieu de l'agitation de la foule comme tout le reste. Je soupirai en m'accrochant aux saveurs empoisonnées de ma cigarette. Mes doigts frémirent avant de s'enfoncer dans mon filtre humide. J'inspirais et j'expirais dans un rythme saccadé. Lazarian ne pouvait pas comprendre ces choses. Personne ne le pouvait à moins d'avoir connu le quotidien des soldats américains en Afghanistan. Je me mordis la lèvre inférieure en le regardant au coin. Notre rencontre ne représentait qu'une faiblesse personnelle de ma part. Elle me donnait l'occasion de me livrer à une ébauche de mépris envers moi-même, parce que je n'étais plus capable de marcher dans la rue sans me donner en spectacle. Il y avait une querelle permanente qui opposait mes deux personnalités. Moi contre mon double maléfique. Moi contre les anciens vestiges de mon existence. «   Vous êtes Isaac, je suis Lazerian, abandonnons les mondanités, oubliez le Monsieur si cérémonial que vous me donnez…je suis votre égal !  » Sa voix était pleine de sympathie et de bonnes intentions mais je refusais de me livrer aux jeux de la bienséance. J'hochai tout simplement la tête.  Je n'avais pas d'autre choix de toute façon. Si je voulais partir, il fallait qu'il me sorte de là. En réalité, je peinais à me localiser. Je relevais la tête mais les arcs des nuages me semblaient identiques dans tout l'espace qui nous entourait.

J'écrasai mon mégot d'un geste frénétique avant de croiser les bras contre mon torse. Voilà, qu'il me poussait vers le débat. Je n'étais pas un homme intellectuel. Je ne savais pas manier les mots. Mon père avait toujours insisté pour que je maîtrise la force de mes poings au lieu de promouvoir le génie de mes pensées. Je traînais les lourdes séquelles d'une dyslexie et de phobie scolaire. Je suis un taré. Je secouai les épaules en lui adressant un regard bref. Un regard plein de sens cachés.  «  Le rêve et l’ambition sont des notions parfaitement humaine ! Pourquoi vous refuserait-on ce qui est accordé à tout le monde ?  »  Je déglutis sans comprendre ou il voulait en venir. On m'avait déjà tout refusé. Pendant cinq longues années, les talibans n'avaient fait que me priver de toutes les libertés. Je ne m'étais jamais réellement posé la question du pourquoi. Je supposais qu'il s'agissait de ma destinée et que les lois de l'univers étaient impénétrables pour les simples mortels. Je me penchai lentement vers lui. «  Personnellement j’aimerais ravoir des rêves ! Juste pour avoir envie de les accomplir à nouveau…j’ai la réussite sociale, la réussite financière, je me suis battu pour l’avoir et maintenant ? Je ne suis pas à plaindre, très franchement mon vieux ! Vous n’avez plus rien à craindre pourquoi ne pas envisager le meilleur maintenant que vous avez vécu le pire….   »  Il était trop direct. Je peinais à assimiler ses paroles. Je pouvais percevoir une certaine sollicitude dans  sa belle tirade, mais toute sa volonté ne pouvait pas m'atteindre. Je vivais l'avilissement du cœur et de l'âme. Personne ne le savait, mais j'avais survécu en me consumant dans les flammes de l'enfer. J'avais fermé les yeux et bafoué tous mes instincts  afin de traverser la mort. On m'avait demandé de troquer ma vie contre celle des autres et j'avais pris la décision de pointer mon arme contre tous ceux qui se mettaient au travers de mon chemin. On m'avait battu et humilié en clamant que je n'étais qu'un traître, et c'était la vérité. Je me raclai la gorge en rassemblant toutes mes réflexions.  « Ma famille possède toutes ces choses. Je suis l'héritier de la réussite sociale et financière que vous avez bataillé pour avoir. Je n'ai pas fais le moindre effort. Il m'a suffit de porter mon nom. Alors, j'ai perpétué les traditions militaires de mon père. J'ai cherché la gloire et je l'ai trouvé. Je sais que pour réaliser mes ambitions il faut que je succombe complètement. » Je crispai nerveusement la mâchoire avant de continuer ;  « Le pire ? C'est de se réveiller après un long cauchemar et de réaliser que les choses sont brisées à tout jamais. Monsieur. » Insistai-je avant de m'avancer vers lui d'une démarche peu assurée. Je me sentais toujours un peu faible après une crise. Je joignais mes mains sous mon menton en l'observant une dernière fois. « Puis-je vous quitter à présent ? »
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