i've got my heart set on anywhere but here /hazel.

"stop and stare, i think i'm moving but i go nowhere. yeah i know that everyone gets scared but i've become what i can't be." ~ onerepublic.

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Affalé sur son canapé, complètement endormi, Clark se redressa en sursaut quand il entendit la sonnerie de l’alarme de son portable. C’était le genre de son strident et agressif, qui pouvait tirer n’importe qui d’un profond sommeil réparateur, lui procurant en contrepartie un vif mal de crâne tant la sonnerie était forte. Se massant légèrement l’arrière de la tête, le jeune homme bailla bruyamment, s’accordant quelques instants pour entièrement s’extirper de son sommeil en clignant des yeux plusieurs fois, tel un automate. Pourquoi avait-il activé son réveil, déjà ? Il lui fallut bien une dizaine de secondes avant que sa mémoire ne lui revienne à l’esprit. Ah, oui. C’était aujourd’hui qu’il devait aller chercher Hazel. Quand la petite brune avait appelé sur son téléphone pour lui signaler sa présence à l’hôpital, Clark avait d’abord cru qu’elle lui faisait une plaisanterie de mauvais goût - bien qu’il savait pertinemment que ce n’était pas son genre. Qu’elle soit au service des urgences, c’était une chose. Mais qu’elle soit au service des urgences parce qu’un malade lui avait logé une balle dans le corps, c’était totalement différent. Bien entendu, en tant que parfait petit ami (on remarquera ici l’ironie) attentionné, il s’était immédiatement rendu à l’établissement pour la voir. Elle avait sûrement remarqué – ou pas d’ailleurs – que plus les jours passaient, plus l’ex-nageur s’éloignait d’elle, mais s’il y avait bien un moment où il se devait d’être présent pour elle, c’était le post-braquage. On pouvait penser de Clark qu’il était quelqu’un d’immoral, irrespectueux et cupide, le plus dur à croire était qu’il tenait pourtant à Hazel. Peut être pas autant qu’il l’aurait voulu, ou pas de la bonne manière. Lui-même ne savait pas trop, justement, là se trouvait le nœud de tous ses tourments. Mais il tenait quand même à elle. Et puis, il ne fallait pas non plus déconner. La jeune femme venait de se faire tirer dessus, pour qui passait-il s’il ne daignait pas lui rendre visite ? Surtout qu’en plus, il était actuellement sans emploi, il ne pouvait alors plus se servir de l’excuse des entraînements intensifs pour annuler ses rendez-vous. Plus il y pensait, plus il se disait que punaise, sa vie était réellement morose sans la natation. Un mois plus tard, il ne parvenait toujours  pas à sortir de l’état désespérant dans lequel il était depuis sa suspension. Clark ne faisait pas un début de dépression, non, ce n’était pas cela. Il était juste… fatigué. Fatigué de devoir réfléchir à que faire de sa vie maintenant que le centre de son existence s’était tracé d’une grande croix rouge devant lui, fatigué de devoir se justifier, fatigué de prétendre. Blasé était le meilleur mot pour qualifier son état d’esprit, en fait. Se levant d’un pas lourd, l’ex-nageur se saisit de sa veste qu’il balança au dessus de son épaule d’une main, et s’engouffra dans sa voiture, se dirigeant vers le Great Ormond Street Hospital qu’il atteignit en un quart d’heure. Lewinsky n’aimait pas les hôpitaux. Il les trouvait froid, glauques, sentant à des kilomètres les mauvaises nouvelles… Etrangement pour un ancien sportif de haut niveau, il n’avait pas l’habitude de les fréquenter. Il n’était pas le genre de garçon à se casser dix mille trucs à la fois, il était extrêmement maladroit, mais heureusement, ses maladresses ne l’emmenaient que rarement vers le chemin de l’hôpital. Arrivé à l’accueil, il s’arrêta un instant devant un distributeur, puis se dirigea directement vers l’étage où se trouvait sa petite amie, prenant le soin de bien regarder autour de lui pour tenter de se remémorer où était sa chambre.  Il était déjà passé la voir deux fois, mais les immenses couleurs du bâtiment le dupaient à chaque fois. Devant la porte portant le bon numéro, le jeune homme toqua deux fois et passa sa tête à travers l’encadrement, un petit sourire sur les lèvres. « Hey. » Ni une des deux, il lui lança d’un geste négligé un paquet de bonbons, qui atterrit sur les cuisses d’Hazel. « Je voulais t’offrir une peluche avec écrit ‘bon rétablissement’ ou une connerie du genre mais il n'y en avait plus en magasin. Je crois qu’avec cette histoire de braquage, les ventes de peluches ont augmenté. » plaisanta-t-il, s’approchant de son lit pour lui déposer un baiser sur la joue. « Alors, prête à rentrer chez toi ? »