"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Our work is art # M-J 2979874845 Our work is art # M-J 1973890357
Le Deal du moment :
Smartphone Xiaomi 14 – 512 Go- 6,36″ 5G ...
Voir le deal
599 €


Our work is art # M-J

 :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Dim 10 Mai 2015 - 17:57 par Invité
M-J ∞ Poppy
Our work is art.
Le dernier mardi de chaque moi. Mon jour pestiféré. Réunion du personnel. De tout le personnel. Dans une immense salle de conférence. Tenant plutôt de l’amphithéâtre que de la salle de conférence d’ailleurs. Comme à chaque fois, je m’étais faite toute petite, histoire que l’on m’oublie ici. Bien sûr, mon adorable patron – Arthur – était venu me voir histoire de savoir si je souhaitais descendre avec lui comme nous étions les derniers. Un pauvre sourire sur le visage, j’attrapais mes affaires histoire de ne pas carrément me pendre et le suivait avec ma tasse de thé. « Il est absolument nécessaire que… » commençais-je avant qu’il ne me coupe par un regard lourd de sens. Soupirant, je tentais tout de même « Vous êtes sûr ? » continuais-je mimant le chat beauté dans Shrek. Il sourit et me donna une petite tape dans le dos avant de me pousser dans l’ascenseur.

C’était donc bougonnant que je m’aventurais dans l’immense salle de conférence, cependant qu’une secrétaire semblant légèrement psychorigide m’indiqua où me trouver. D’autres secrétaires étaient en train d’organiser les lieux, en tailleurs impeccables et avec des sourires plastifiés sur le visage. Jetant un regard à mes vêtements, je me fis l’effet d’une souillon. Pourtant, je portais une robe – pour une fois – simpliste et avec de petits motifs. Elle était confortable et plutôt féminine. Puis mince, hors de question de me laisser intimider par une bande de droïdes sorties d’un moule préfabriqué. Je leur passai devant, le menton haut et un sourire malicieux aux lèvres, ignorant leur placement ennuyeux qui me mettait entre le DRH, et l’informaticien. Deux hommes bien gentils, mais je ne pouvais plus supporter de les voir chaque moi. Repérant au loin l’autre outsider du coin, je gravis les quelques marches nous séparant. Un grand sourire sur le visage, je virais le stagiaire assis confortablement aux côtés de M-J. Mary-Jane, de son prénom complet était une illustratrice elle aussi. Travaillant en Free-Lance, elle avait été recrutée dans la maison chez les jeunes adultes et adultes. De nombreuses fois conduites à travailler ensemble, nous avions fini par tisser un réel lien. Car être les deux artistes d’une boite avec une centaine d’employés c’était parfois un peu compliqué. Personne ne nous comprenait vraiment. Mais j’avais à présent la chance de ne plus être seule. C’était plus qu’agréable. Alors je me fichais de mettre en l’air la disposition bien étable des secrétaires. Rester à côté de M-J rendrait probablement cette maudite réunion moins ennuyeuse. « Désolé, je viens de virer un possible prétendant ! » riais-je en montrant le stagiaire qui cherchait une autre place où s’installer à présent que je l’avais fait déménager. M’asseyant correctement, je sortis directement de quoi dessiner et mon petit calepin. Ils allaient parler des ventes que l’on avait fait durant le mois passé, et montrer en avant-première ce que nous allions sortir ce mois. Rien de totalement transcendant. Je n’arrivais jamais à en revenir que tout ce monde doive se réunir pour ça. Arthur avait tenté de m’expliquer que c’était bon pour le moral des troupes. C’était d’un ennui sans limite. Sans doute plus que les députés à l’assemblée même. « Je te parie un thé que les secrétaires vont rester plantées dans un coin toute la réunion. » proposais-je à mon amie à côté de moi, cependant que je dessinais une version robotisée des secrétaires en bas, histoire de tromper l’ennui qui me saisissait déjà. Relevant la tête, j’aperçus Arthur me regarder et regarder ma place habituelle. Lui répondant par un immense sourire, il finit par sourire avant d’aller s’assoir à son tour. Quelle joie d’avoir un patron aussi compréhensif. Cela aide à rendre moins pénibles les évènements rébarbatifs.


code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Lun 11 Mai 2015 - 15:41 par Invité

OUR WORK IS ART
Poppy & MJ
J’adorais mon job dans cette maison d’édition. Vraiment. Avant d’être embauchée ici quelques mois plus tôt, j’avais l’habitude de travailler en solo sur mes projets, et c’était toujours le cas ici, mais au moins, j’avais des personnes qui m’entouraient au quotidien. Je descendais boire mon café dans le grand hall, je saluais les quelques collègues avec qui je m’entendais bien au passage avec un grand sourire, et c’était un train-train qui me plaisait bien. Certes, je l’adorais, mais il y avait tout de même un truc qui me dérangeait. Un truc que je n’avais pas eu à me farcir quand je travaillais en solitaire dans mon petit atelier tranquille et désert. Ce truc, c’était ces foutues réunions du personnel auxquelles on avait le droit tous les derniers mardi du mois.
Imaginez la chose la plus barbante à laquelle vous avez assisté de toute votre vie. L’enterrement d’une grande tante que vous n’aviez jamais vu, le grand repas de famille annuel, une séance de ciné où ils passent le dernier navet en date… N’importe quoi. Ca y est, vous visualisez ? Eh bien, cette réunion du personnel était encore un degré supérieur à ça. Littéralement la définition même du mot « barbant ». Et si vous vérifiez dans le dico, je suis certaine que juste à côté de cette définition vous verriez un petit dessin de moi, avachie sur mon siège et la tête renversée en arrière, déjà dépitée à l’idée de rester cloîtrée là toute la matinée alors que la réunion n’avait même pas commencé.
En arrivant dans la grande salle, ou plutôt amphithéâtre, j’avais envisagé de chercher une tête connue, mais la petite bonne femme à l’entrée m’en avait vite dissuadée. De son long doigt sévère et sans le moindre mot, elle m’avait indiqué ma place, et j’avais pris sur moi pour ne pas lui faire remarquer son impolitesse. Pour qui se prenaient ces gens ? Sous prétexte qu’elle avait un boulot soi-disant important et plein de responsabilités, cette femme avait le droit de me traiter de cette manière ? Je l’avais dans le collimateur, mais je m’étais contenté d’un grand sourire hypocrite en me disant qu’elle ne perdait rien pour attendre, avant de me diriger vers la place indiquée.
Pile au moment où j’envisageais de renverser mon café sur mes jambes et de prétexter être brûlée au troisième degré pour échapper à cet enfer, j’entendis le siège à côté de moi grincer, signe que quelqu’un s’y était assis. Tournant la tête, j’aperçus le stagiaire qui ne cessait de me coller aux basques depuis que j’étais arrivée ici. Ne vous méprenez pas, il était gentil. Vraiment gentil. Mais collant. Trop collant. Et même si j’adorais la compagnie, il y avait bien une chose que je détestais, c’était qu’on me suive partout comme un petit chien quand je n’avais absolument rien demandé. Je retins un soupir et renversai à nouveau la tête en arrière pendant qu’il se mettait à me parler de je ne sais quoi… quelque chose à propos de haricots rouges ?
Entre une réunion pleine de blabla inutile et une conversation pleine de blabla inutile, je n’étais pas sortie de l’auberge. Prépare-toi MJ, longue matinée en perspective, songeai-je, maussade.
Ma sauveuse arriva peu de temps après. Quand je vis Poppy se diriger vers moi, je ressentis un soulagement tellement intense que je manquai de lui sauter au cou. Mais pour ne pas donner raison à toutes ces peaux de vaches en tailleurs-jupes crayon noirs qui me prenaient déjà pour une décérébrée slash illuminée, je me contins et adressai mon plus beau sourire à la nouvelle arrivante qui eut tôt fait d’envoyer le stagiaire se chercher une autre place.
« Désolé, je viens de virer un possible prétendant ! »
A mon arrivée ici, je n’avais aucune connaissance. Pas la moindre. Il faut dire qu’au milieu de tous ces employés de bureaux, je faisais un peu tâche. Puis j’avais découvert Poppy, une artiste comme moi, et on avait tout de suite accrochés. On était tellement seules et incomprises ici que même si elle avait été une véritable garce, j’aurais quand même essayé de l’approcher, mais elle s’était révélée être une personne extraordinaire, ce qui l’avait fait passé du statut de collègue à celui de véritable amie. Je ne savais pas comment j’aurais pu tenir ici sans elle.
« Tu déconnes ? Tu m’as sauvé la vie. Il est bien gentil et tout, mais ça faisait dix minutes qu’il me parlait de ce qu’il avait mangé hier soir, et je dois t’avouer que je commençais à saturer. »
En disant ça, je ne pus m’empêcher d’adresser un petit signe d’excuse au stagiaire qui était parti plus loin. C’était plus fort que moi. J’aurais dû profiter de l’occasion pour m’en débarrasser, mais non, je ne l’avais pas fait… ma gentillesse me perdra, comme ne cessait de me répéter ma sœur.
« Je te parie un thé que les secrétaires vont rester plantées dans un coin toute la réunion. »
« Pari tenu. » rétorquai-je en lâchant un petit rire, puis je me penchai vers mon amie pour regarder ce qu’elle était en train de dessiner sur son calepin. J’aimais beaucoup le style de Poppy, je le trouvais mille fois mieux que le mien. Jetant un petit coup d’œil à la secrétaire qui m’avait accueilli, si on peut appeler ça comme ça, j’attrapai le crayon de Poppy et dessinai sur la feuille une petite queue de diable à l’une des secrétaires robotisée, indiquant d’une petite flèche au-dessus ce que je pensais être son nom – Sophie ou Sophia, j’en étais certaine.
« Elle le mérite » assurai-je à mon amie. « Si j’avais osé aller m’asseoir autre part qu’à la place qu’elle m’avait défini, j’aurais fini écrasée en purée sous ses talons aiguilles. Je trouve même qu’un robot-démon, c’est pas encore assez méchant. »
Souriant de toutes mes dents, je regardais successivement le dessin de Sophie-Sophia-peu-importe-son-nom et elle en chair et en os en bas, à l’entrée de la salle, qui ne se doutait pas qu’elle était en train de se faire caricaturer. L’idée d’avoir à présent Poppy à mes côtés m’enchantait. Avec elle et un carnet de dessin, j’avais à présent les deux meilleures armes pour éviter de mourir d’ennui.


Emi Burton
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Lun 11 Mai 2015 - 16:53 par Invité
M-J ∞ Poppy
Our work is art.
M-J était rapidement devenue une bouffée d’air frais et de compréhension dans mon monde professionnel. Evidemment, elle était rapidement devenue une amie que je voyais aussi après le boulot. Il n’était pas rare que l’on prenne un café ensemble en arrivant le matin, et que l’on se décide d’aller dîner ensemble lorsque nos journées devaient être longues. C’était sympa. Nous étions égales dans notre domaine, et j’aimais sa façon de dessiner. Parler de notre boulot avait été un premier point d’accroche, mais définitivement pas le seul. Sa fraicheur me faisait toujours sourire. Aussi, dès lors que j’eus viré ce pauvre garçon, je savais que ma matinée serait bien moins morose que prévue. Je m’excusais d’avoir dû éconduire le stagiaire à côté d’elle, avec un sourire. « Tu déconnes ? Tu m’as sauvé la vie. Il est bien gentil et tout, mais ça faisait dix minutes qu’il me parlait de ce qu’il avait mangé hier soir, et je dois t’avouer que je commençais à saturer. » me répondit-elle me faisant rire doucement. Puis, je me demandais comment quelqu’un pouvait vraiment parler de son dernier repas en tant que flirt. « Il a une drôle de façon de tenter de te séduire, ma parole ! » m’exclamais-je en secouant doucement la tête, cependant que le pauvre bougre se faisait engueuler par une vieille dame à qui il venait juste de couper la route.

Je regardais les secrétaires, discrètement, bien heureuse que mon amie accepte le pari. C’était la promesse d’un bon thé une fois cette corvée de réunion terminée. Je n’en revenais pas de leur rôle de petit chef qu’elles ne souhaitaient pas lâcher. En même temps c’était peut-être la seule responsabilité qu’elles pouvaient avoir. Et c’était triste. Ici, tout le monde faisait quelque chose d’important. Les avocats avaient leurs missions, les relecteurs, les éditeurs, les graphistes, et nous les illustratrices. Tous investis dans notre travail, nous en étions passionnés et c’était peut-être quelque chose dont elles avaient envie. M-J regarde mon dessin et je lui tendis mon crayon histoire de la laisser faire les modifications souhaitées. Je ne pus retenir un sourire, ayant l’impression que ces caricatures avaient le même pouvoir pour elle que pour moi. C’était ça, être en phase avec quelqu’un. Et il était agréable d’avoir une collègue telle qu’elle. « Pas mal du tout. Des robots démoniaques. Tu veux qu’on les rende encore plus moches ? » demandais-je sérieuse. Avec Mary-Jane, j’avais quelqu’un qui voyait le monde de la même façon que moi. A travers des esquisses, des palettes de couleurs ou en monochrome. Notre œil était entrainé à capter ce qui pouvait rendre un dessin unique. Et c’était agréable de pouvoir s’exprimer sur une feuille de papier en sentant que l’autre pouvait prendre la suite. Si je devais démissionner. C’est elle que je conseillerais à Arthur. Bien qu’elle s’occupe pour le moment des adultes, elle pourrait sans mal me remplacer. Elle avait la patience, et l’amour de notre métier, des couleurs, et du rêve que l’on savait pouvoir envoyer de part tout ce que l’on pouvait faire.

Nous amusant tranquillement avec notre croquis des méchantes secrétaires, nous ne remarquâmes presque pas que la réunion commençait. Distraite, je sirotais mon thé avant de le reposer dans le porte gobelet à côté de moi histoire de ne pas me le renverser dessus. Relevant le visage, je donnais un léger coup de coude à mon amie puis la regardais avec un sourire. « C’est un dessin à toi ça. » déclarais-je cependant qu’ils parlaient du contenu, seule la couverture m’intéressait. De mon point de vue, le livre devait être un bouquin d’aventure, avec de grandes valeurs comme l’amitié, et le courage, mais aussi une romance sur le côté. Pas manqué, l’éditeur nomma tous les termes auxquels j’avais pensé, et un sourire fendit mon visage « Superbe boulot. J’aurais été capable de te faire le speech de l’éditeur de par ton dessin ! » expliquais-je impressionnée. Il était important pour le lecteur qu’il puisse ressentir tout ça. Toutes ces choses de par la couverture. En effet, même si on ne cessait de répéter aux gens qu’on ne jugeait pas un livre à sa couverture, cela restait le cas. C’était pourquoi, de plus en plus de personnes étaient issues des grandes écoles d’art pour illustrer les bouquins. Histoire que la couverture rende hommage au bouquin, et ne la desserve pas.



code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Mar 12 Mai 2015 - 16:52 par Invité

OUR WORK IS ART
Poppy & MJ
Poppy et moi, on était un duo de choc complètement hors norme dans un milieu professionnel comme le nôtre. On était les deux filles bizarres qui ne s’habillaient selon aucun code autre que ce que nous aimions, les fantasques. C’était toujours ce qui venait en tête aux gens lorsqu’on se disait artiste ; à peine m’avaient-ils jetés un coup d’œil que, dans leur petite cervelle préfabriquée et conditionnée, j’étais déjà catégorisée dans la case hippie. Ce qui était ridicule. Ma vie professionnelle était semblable à la leur sous beaucoup d’aspects ; moi aussi, j’avais des contrats à remplir, des dates limites à respecter, des contraintes imposées par mon directeur artistique. Mais ils préféraient faire comme si ce n’était pas le cas. C’était tellement plus facile de mettre les gens dans des cases sous prétexte qu’ils sortaient du moule.
Détachant mon regard de toutes ces silhouettes filliformes et aux costumes bien taillés toutes plus identiques les unes que les autres, je posai les yeux sur Poppy et retrouvait aussitôt le sourire. Dieu merci, je n’étais pas seule dans cette galère.
« Il a une drôle de façon de tenter de te séduire, ma parole ! »
Je réprimai un rire et jetai un regard en coin au stagiaire. Le pauvre était en train de se faire agresser par une peau de vache. Décidément, ce n’était pas sa journée.
« Je crois que je lui fais perdre ses moyens. Le pauvre. Pourtant, je n’ai rien fait de spécial… »
Haussant les épaules, je reportai mon attention sur le dessin que j’étais en train de perfectionner un peu, ajoutant une ombre sous les petites cornes pour leur donner du relief. Ca ne rendait pas mal du tout. C’était une bonne collaboration, dommage que nous ne puissions pas la partager avec les gens autour de nous. Pas sûre qu’ils partageraient notre sens de l’humour, même si, de mon point de vue, cette caricature était hilarante. Ou en tout cas, elle le serait quand on aurait fini notre petit délire.
« Pas mal du tout. Des robots démoniaques. Tu veux qu’on les rende encore plus moches ? »
« Avec grand plaisir. Je vais l’encadrer dans mes toilettes » pouffai-je en me penchant encore plus, calant mon épaule contre celle de Poppy pour que mon poignet puisse atteindre un bon angle pour dessiner. « Et quand je rentrai énervée du boulot le soir parce que j’aurais croisé l’un de leurs petits regards dédaigneux, je prendrai des fléchettes et j’irai me défouler dessus ».
Je souris largement et tendit le crayon à Poppy, un sourcil levé. « A toi, Pops. Donne leur ce qu’elles méritent ».
Puéril de se défouler sur une caricature ? Ce n’était pas mon avis. C’était plus intelligent que d’aller leur casser la gueule aux toilettes des filles, à la pause remaquillage journalière, ou que de mettre du sel dans leur tasse de thé en passant devant leur bureau. Le dessin, et à fortiori la caricature était un art subtil, et c’était ce qui me plaisait là-dedans. Tout à coup, je sentis Poppy me donner un coup de coude et je relevai brusquement la tête vers le grand tableau, persuadé que quelqu’un nous avait repéré en train de dessiner les peaux de vaches démoniaques robotisées. Mais il ne s’agissait de rien de tel.
Mon dessin était projeté sur l’immense tableau derrière l’éditeur qui était en train de parler. Je sentis soudain un sourire étirer mes lèvres, et je me calai contre le dossier de ma chaise, observant ma création d’un œil à la fois fier et critique. J’étais fière de cette couverture, je n’allais pas mentir. Il y avait des imperfections, je le remarquais après coup, surtout lorsque le dessin était ainsi agrandi. Mais dans l’ensemble, ce n’était pas si mal. J’avais bossé dur sur ce projet, en particulier parce que le client avait été imbuvable et éternellement insatisfait. Il m’avait fait recommencé plusieurs fois, et je m’étais arraché les cheveux pendant des jours en cherchant ce qui pouvait bien le déranger quand tout le monde autour de moi semblait trouver que tout était parfait. A force de persévérance, j’avais finalement réussi à le contenter, ainsi que mon directeur artistique qui heureusement avait foi en moi et en mon travail. Je m’étais beaucoup remise en question professionnellement parlant pendant ce projet, et sans lui, j’aurais eu du mal à ne pas jeter l’éponge.
J’étais en train d’observer les détails de ma création que je connaissais déjà pourtant par cœur quand j’entendis le compliment de Poppy.
« Superbe boulot. J’aurais été capable de te faire le speech de l’éditeur de par ton dessin ! »
Je lui adressai un sourire, lui donnant un petit coup d’épaule complice.
« Merci. J’y ai passé des heures, mais je suis assez contente du résultat ».
Je baissai à nouveau les yeux sur le dessin des secrétaires, et j’eus soudain l’idée du siècle. Je me tournai vers Poppy, les yeux brillants de malice. « Dis, tu trouves pas que ce serait une bonne idée de bouquin ? Genre… Deux héroïnes qui doivent affronter toute une armée de démons-robots au quotidien. On mettrait cette couverture sur le livre, évidemment, dessinée tout spécialement par nos soins… Oh mon dieu, tu sais ce qui serait encore plus drôle ? Que ces foutues secrétaires le fassent lire à leurs gosses, sans se douter une seule seconde que ce sont elles, les démons-robots. »
Je ne pus m’empêcher de lâcher un grand rire à cette idée, et je plaquai aussitôt une main sur ma bouche comme une gamine prise en faute, réalisant que j’étais dans une salle de conférence bondée. Je toussotai un « Désolée » aux quelques têtes agacées qui s’étaient retournées, puis j’échangeai un regard avec Poppy. Il n’en fallut pas plus pour que j’ai envie de rire à nouveau, et j’ai détourné la tête en mordant mes lèvres pour contenir mon fou rire.



Emi Burton
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Mer 13 Mai 2015 - 20:25 par Invité
M-J ∞ Poppy
Our work is art.
Le pauvre stagiaire me fit presque de la peine lorsque les grognasses s’en prirent à lui. Néanmoins, je n’allais pas aller me rendre pour lui sauver la mise. Il avait qu’à aller s’installer à mon ennuyeuse place au lieu de tenter d’être le plus proche de mon amie possible. Je ne peux m’empêcher de sourire lorsqu’elle dit lui faire perdre ses moyens. Il était clair que c’était totalement le cas. Sous ses lunettes rondes, il n’avait pas l’air d’être un mauvais bougre. Un poil de style en plus et on pourrait même dire qu’il était pas mal. Toutefois, son côté pataud ne plaiderait jamais en sa faveur, et ce en dépit d’une quelconque amélioration de son comportement. Se reprendre lorsqu’il était face à une personne qui lui plaisait était nécessaire. J’eus soudainement presque envie de l’aider. C’était mon côté mère-Thérésa. Frappant toujours au mauvais moment. De tous mes traits de caractères, c’était l’un des plus prompts à m’agacer. Car c’était presque malgré moi que je faisais tout ça. Mon optimisme me lançait sur des pistes, et je finissais par me jeter à corps perdu dans le soutient et l’aide de quasi-inconnus qui ne me le rendaient jamais. Pas que je fasse ça pour une quelconque gratitude, mais il y a toujours un minimum de politesse à respecter lorsque l’on est aidé. Du moins c’était l’un de mes principes, et les voir constamment bafoué finissait pas m’agacer. M’extirpant de mes songes, je souris à M-J. « Je ne pense pas que tu aies à faire quelque chose. Tu es gentille, et canon. Cela suffit à impressionner, je pense. » lui avouais-je sincère. Il était vrai qu’il émanait de Mary-Jane une certaine beauté. Une beauté douce, bien qu’il semblait étrange de la qualifier ainsi. Toujours bien vêtue et un sourire poli sur les lèvres elle était plaisante, et avait un bon caractère de surcroit. Alors cela ne me surprenait nullement que l’on puisse s’éprendre d’elle sans qu’elle n’ait à tenter une seule manœuvre de séduction.

Je ne pus m’empêcher de rire doucement lorsqu’elle parla d’accrocher le dessin des secrétaires en version robot-démons dans ses toilettes. Le pire ? J’imaginais parfaitement la scène. Et M-J avec des fléchettes dans ses toilettes, cela valait de l’or. Ma parole, la matinée ne s’annonçait pas si pire que ça finalement. Je pressentais un bon nombre d’anecdotes que l’on pourrait raconter par la suite. Une fois que mon amie eut terminé de les styliser de façon démoniaque, je continuais mon dessin. Ajoutant un décor froid en arrière-plan, m’inspirant fortement par le hall sans âme de l’immeuble. Relevant la tête de mon dessin pour me saisir des détails enfouis dans ma mémoire, je remarquais le dessin de M-J rétroprojecté en énorme et lui faisait signaler. Ses yeux s’emplir de fierté, et je ne pus m’empêcher de sourire, compréhensive. Bien qu’au départ, se soit notre différence des autres personnes employées ici qui nous ait rapproché. Notre métier plutôt singulier a fini de nous lier. Car dans toute cette assemblée quasiment monochrome nous étions les deux électrons libres. Et la fierté dans ses yeux provenait d’heures de travail acharné alors que pour certains nous nous contentions de gribouiller des choses. Ces personnes seraient probablement mises en déroute par la qualité du travail fourni par ma collègue sur cette couverture particulièrement réussie. Cela me donnait envie d’acheter le livre, d’ailleurs. Je verrais pour piquer un exemplaire lorsque j’aurais quelques jours de vacances. Lorsqu’elle m’avouait être contente du résultat, je lui offrais un sourire radieux et fier. Il était bon de ne pas être seule, et d’être soutenue et j’étais contente d’être cette personne pour elle.

« Dis, tu trouves pas que ce serait une bonne idée de bouquin ? Genre… Deux héroïnes qui doivent affronter toute une armée de démons-robots au quotidien. On mettrait cette couverture sur le livre, évidemment, dessinée tout spécialement par nos soins… Oh mon dieu, tu sais ce qui serait encore plus drôle ? Que ces foutues secrétaires le fassent lire à leurs gosses, sans se douter une seule seconde que ce sont elles, les démons-robots. » me proposa-t-elle ensuite avant d’éclater de rire. En une seconde, elle se contint face aux vieilles chouettes qui venaient de se retourner en la fusillant du regard. Cependant qu’elle reprenait un minimum de contenance je haussais les épaules en regardant les femmes d’un air plutôt froid. Je n’aimais pas que l’on s’en prenne à moi, et encore moins à mes amis. Nous avions bien le droit de rire, s’il nous était imposé de subir cette réunion ennuyeuse à en mourir. Leur hypocrisie me donnait envie de prononcer des mots pas très adaptés à la bouche d’une jeune fille, comme le dirait ma sœur ainée. Lorsqu’elle me regarda, je ne pus m’empêcher de sourire, et ris doucement lorsqu’elle se retourna pour éviter d’exploser de rire à nouveau. Ouais. Hors de question qu’un groupe de harpie n’altèrent notre bonne humeur. Discrètement, je me penchais et parlais tout bas près de l’oreille de M-J « Je suis totalement pour l’idée de raconter cette histoire. Au round deux, ce sont de vieilles chouettes aigries que rencontreront nos héroïnes. » expliquais-je en tapotant son petit cahier « On devrait s’y mettre ! En plus Arthur – mon boss – me tanne toujours pour que l’on mette un truc en exposition pour montrer ce que l’on sait faire aux auteurs. Bonne occasion de joindre l’utile à l’agréable, tu ne penses pas ? » proposais-je avec un sourire emplis de malice. L’idée de présenter cette histoire à des auteurs me faisait rire d’avance. Si jamais les personnages se reconnaissaient au sein de l’entreprise ils mourraient de honte. Et cela me faisait plaisir d’avance. Eux qui ne loupaient pas une occasion pour nous prendre de haut car nous étions différentes toutes les deux, c’était une revanche totalement adaptée. Et définitivement très artistique.



code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
() message posté par Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
London Calling. :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
» Chuck Lewis - Work, work, work
» work to live, don't live to work + jake
» work in happiness ft. ian
» Dreams don't work unless you do
» Don't expect anything if you don't work for it~ [feat. Anastasia]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
-