(✰) message posté Lun 2 Mar 2015 - 16:20 par Invité
01 mars Le temps passe et les jours se ressemblent. L'hiver est encore là mais il commence lentement à s'en aller, avec tous ces tourments. J'ai l'impression que c'était hier, que tout roulait, que la vie était plus sereine. Je me préoccupait moins de ce qu'on me disait, de faire des conneries ou pas, d'ailleurs je n'en faisais pas tant que ça, enfin si avec mon père j'en ai toujours fait. Il n'est pas venu depuis décembre, il n'a rien dis depuis ce temps là. Il sait et il ne dit rien. Comme si c'était ça ma punition, le silence. Ma mère me dit qu'il lui faut du temps pour accepter, pour m'accepter comme je suis. Il semblerait qu'elle a accepté de me voir comme j'étais et elle m'aide, sans doute grâce à Nate. Nate … ça fait quatre mois que l'on ne s'est pas vu, quatre long mois ou il valait mieux d'ailleurs que personne ne me voit. J'étais loin d'être présentable, d'être moi-même à vrai dire. Je le redeviens peu à peu. Les séances chez le psy m'aident beaucoup et voir mes amis aussi. Il est temps que j'ai une conversation avec Nate. Je ne lui ai pas vraiment reparlé depuis l'arrestation. J'ai merdé ce jour là, comme d'autre fois d'ailleurs et a lui aussi je lui dois des excuses mais je change depuis et il est temps d'enterrer la hache de guerre. Je lui en ai voulu les premiers jours et les première semaine d'avoir appelé ma mère, mais maintenant je comprends qu'il voulait bien faire. Elle m'aide énormément et je reprend un peu goût à la vie. Elle m'a fait lire un scénario pour une pièce de théâtre dans laquelle elle joue et étonnement depuis qu'elle me l'a montré je lis beaucoup. Je suis allé à la répétition avec elle ce matin et ça m'a plu. J'admire énormément son parcours maintenant que je sais, elle a vécu la même chose que moi alors je n'ai plus aussi peur qu'elle voit qui je suis vraiment. La seule chose qui me fait toujours mal c'est d'être toujours autant rejeté par mon père.
Il est environ midi lorsque je sors du théâtre ou elle répète, toujours accompagné de mon garde du corps qui me surveille depuis des mois et il ne dit pas grand chose depuis tout ce temps et en fin de compte ça me va. Je sors une cigarette, c'est la seule chose dont j'ai le droit désormais, plus d'alcool plus de substance illicite, mais la cigarette c'est tout ce qu'ils m'ont laissés. Je peux sortir désormais plus souvent qu'avant et c'est bon d'avoir à nouveau ce sentiment de liberté. Il faudra que je songe à mon avenir un jour. Je ne sais pas encore ce que je vais devenir, mais je ne veux plus être ce que j'étais avant. J'ai contacté Nate un peu plutôt par téléphone en lui demandant de me rejoindre devant le théâtre. Il me trouvera sans doute changé et pas seulement parce que je me suis laissé pousser les cheveux, non ce n'est pas qu'une histoire de coupe, c'est plus que ça. J'ai l'impression aussi d'avoir grandi et d'avoir mûri. A presque vingt-neuve ans c'est inespéré. Je m'attends presque à ce qu'il ne vienne pas. Il aurait toute les raisons du monde de ne pas venir. Je lui ai menti autant qu'à Robin et qu'aux autres. Je ne suis pas très fier mais j'ai envie de me racheter et c'est bien pour ça que je l'ai appelé. Je suis tellement nerveux que je fais les cent pas et ça semble agacer mon garde du corp « Détendez-vous Mr Newmann, vous ne passez pas un examen.» Je m'arrête de faire les cent pas et le regarde étonné « Si presque … S'il ne vient pas ...» « Il viendra, tout le monde vous aime vous devriez vous en rendre compte.» Je tire une bouffé de ma cigarette et souris à sa remarque. Je ne suis pas certain qu'il comprenne. J'aperçois Nate au coin de la rue et inspire. Il est venu.
« Salut Nate.»
Je ne sais pas ce qu'il a fait depuis tout ce temps, ni s'il se doute de ce que j'ai traversé mais ça n'a pas vraiment d'importance. Je dois surtout le remercier parce que sans lui je ne serais peut-être pas là. C'est en partie grâce à lui si je m'en sors aujourd'hui parce qu'il a appelé la bonne personne alors j'espère qu'il me pardonnera de ne pas avoir toujours été agréable et d'avoir troublé son calme et sa tranquillité un soir de décembre.
Nathanael E. Keynes
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(✰) message posté Mer 4 Mar 2015 - 23:50 par Nathanael E. Keynes
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Dimanche 01.03.2015 • Central London • Soho • Piccadilly Circus
Je reviens tout juste de Norvège. Hier, on a débarqué, j'ai attrapé mon sac au vol, abandonné les gars - de toute façon, ils vont tous retrouver leur copine respective et moi, je veux mettre le plus de distance possible entre les boîtes de conserve volante et ma petite personne - et pris le premier taxi dispo vers Hammersmith. Prêt à retrouver Tyler. Ok, je devrais sans doute pas débarquer à l'improviste comme ça mais... Bordel ce qu'il m'a manqué. Une semaine, juste une petite semaine loin de lui et j'ai l'impression que c'était dans une autre vie la dernière fois que j'ai pu le toucher. T'es grave, Nate, sérieusement.
N'empêche que passer la nuit dans ses bras, c'était une très bonne façon de terminer cette semaine géniale à la découverte d'un autre pays. Et même si je me suis pris quelques remarques de son cru parce que, clairement, j'ai pas vraiment arrêté de faire sonner son téléphone, je crois pas qu'outre l'avion pas très pote avec ma claustrophobie notoire, il y ait quoi que ce soit que je regrette. C'est sûr que ça aurait été encore plus parfait si j'avais pas dû me shooter pour pas complètement paniquer dans la cabine, mais enfin... J'ai eu une autre drogue pour effacer le souvenir de l'enfermement. Une dont je pense pas être prêt de pouvoir me passer. Pourtant...
Ce matin, je suis resté un peu scotché devant mon téléphone quand j'ai vu le nom de 'Stan s'afficher. J'ai dû avoir la voix assez peu réveillée quand j'ai réagi à son nom sur l'écran, mais en même temps un dimanche matin après une nuit... pour le moins agitée, y avait peu de chance qu'il en soit autrement, et personne était là pour l'entendre de toute façon. Une semaine loin des bras de Tyler, c'était assez compliqué à gérer. Autant dire qu'on s'est littéralement sautés dessus quand j'ai débarqué chez lui avec mon sac encore sur le dos, sans prévenir, et qu'on a rattrapé le temps perdu. Si bien que quand j'ai ouvert un oeil et l'ai trouvé encore profondément endormi à côté de moi, je me suis éclipsé de sa chambre et l'ai laissé prendre encore un peu de repos - même si j'ai quand même passé quelques minutes à observer son visage, si paisible tandis qu'il errait encore au pays des rêves. Je voulais pas le réveiller, et j'ai bien fait, parce qu'il aurait sans doute moyen apprécié le son de mon portable comme réveil-matin - un jour de congé, qui plus est. Et il a fallu quelques minutes pour que je me convainque moi-même que c'était pas une blague et que je laisse glisser mon doigt sur l'écran pour déverrouiller l'appareil, lire son message et y répondre.
Stan m'a donné rendez-vous vers midi, et j'ai laissé un mot près de la machine à café - vu que c'est un peu son passage obligé le matin - expliquant vaguement pourquoi je serai plus là à son réveil. Oui enfin "j'ai quelqu'un à voir, je voulais pas te réveiller - tu dormais trop bien - mais garde cet état d'esprit, Handsome, je reviens te faire ta fête tout à l'heure...", ça explique pas grand chose, mais ça a au moins l'avantage de moins faire genre "je me barre comme un voleur maintenant que j'ai eu ce que je voulais". Et malgré les douze litres d'endorphine certainement pas encore éliminés de mon sang quand je ferme la porte, je suis particulièrement songeur le temps de traverser la ville à pied, ce qui m'a laissé aussi l'occasion de griller une clope ou deux clopes avant de me retrouver nez à nez avec le type que j'ai carrément livré à la police, faut dire ce qui est.
Je suis pas serein, donc. Je suis vraiment pas serein. Je m'attendrais presque à me prendre son poing dans la tronche, mais il m'aurait quand même pas fait venir expressément pour ça, n'est-ce pas ? J'ai beau me raisonner, c'est moyen efficace, et c'est particulièrement tendu que je finis par m'approcher de lui, bien que mes mains à présent dans mes poches ne le laissent pas trop croire. Faut pas trop se fier aux apparences, il paraît...
« Salut Nate. - Salut 'Stan... »
Je sais pas trop bien ce que je fais là, ce qui m'attend, alors je ferme ma gueule, droit comme un i, figé presque face à lui, et j'attends la suite. Après tout, c'est lui qui m'a fait venir, il doit bien avoir des choses à me dire, n'est-ce pas ? Moi, je pour l'instant pas vraiment en état d'aligner deux phrases correctes, toute mon attention focalisée sur lui, le son de sa voix, sa gestuelle. Tout ce qui pourrait me donner un indice quant à à quelle sauce je vais être mangé...
Invité
Invité
(✰) message posté Jeu 5 Mar 2015 - 22:04 par Invité
Il est venu, comme Robin, ça doit signifier qu'il veut vraiment des explications et peut-être qu'il tient aussi à notre amitié comme j'y tiens, même si je ne l'ai pas forcément montré ces derniers temps, surtout ces derniers temps en fait. J'étais un peu trop occupé à me regarder à le nombril, à croire que je pouvais m'en sortir tout seul à croire qu'il avait ça juste pour me contrarié. J'ai eu tellement envie de le tuer et puis j'ai fini par comprendre que c'était pour moi qu'il l'avait fait. Je ne sais pas si je mérite autant de clémence ni autant de gentillesses surtout après ce que je lui ai fait, alors le fait qu'il soit venu est un miracle. Il a l'air aussi inquiet que moi.
« Merci d'être venu après ce qui s'est passé la dernière fois qu'on s'est vu je pensais ne plus jamais te revoir. En fait je t'en voulais à mort et je ne suis pas certain que j'aurais eu envie d'avoir de tes nouvelles et puis j'ai pris conscience de beaucoup de choses ces derniers jours alors je voulais juste te remercier.»
J'ai tout dit d'une traite parce que ça n'aurait jamais sorti sinon et je me sens beaucoup plus libre de lui avoir dit à présent. C'était plus compliqué que ça en a l'air parce qu'il m'a laissé me faire arrêté, il a sans doute eu raison mais j'aurais vraiment pu aller en prison définitivement si je n'avais pas était un Newmann, pour une fois appartenir à ma famille m'a aider et sans doute le fait que c'était la première fois que je me faisais prendre. Leur programme spéciaux pour les toxicos m'a un peu aidé aussi, c'est grâce à ça que je ne suis pas derrière les barreaux, à ça et à Dimitri aussi, même si je le vois beaucoup moins depuis un certains temps. Quoi qu'il en soit je me sens beaucoup mieux de l'avoir remercier, j'espère qu'il me pardonnera.
« Je, j'aurais bien voulu qu'on se voit ailleurs, mais à vrai dire, je n'ai pas vraiment le droit de faire ce que je veux et puis ma mère est dans le théâtre alors je suis sorti le temps qu'on puisse … oublier tout ça, si t'es d'accord et si tu veux toujours de moi comme ami?»
J'ai baissé la tête priant intérieurement pour qu'il me réponde et que ça soit la réponse que j'attends, que ça ne soit pas un non définitif ou un … on va voir. Il n'a sûrement plus confiance en moi et on ne pourra peut-être jamais être comme avant … seulement on peut toujours essayer.
Nathanael E. Keynes
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(✰) message posté Sam 7 Mar 2015 - 0:09 par Nathanael E. Keynes
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Dimanche 01.03.2015 • Central London • Soho • Piccadilly Circus
Bien sûr que je tiens à notre amitié, la question ne se pose même pas. On s'est rencontrés complètement par hasard, et ça aurait pu en rester là, mais ça n'a pas été le cas, bien loin de là. On s'est retrouvés dans une situation sentimentale assez floue au même moment, on s'est rapprochés comme ça, presque naturellement, et même si je suis pas d'accord avec certains de ses choix, ça n'enlève rien à l'affection que je peux avoir pour lui. Pas pour rien que j'ai fait ce que j'ai fait, cet hiver, quitte à passer pour une ordure. Ce qui a très certainement été le cas, vu que pendant plus de deux mois, donc, je n'ai plus eu de nouvelle directe.
Parce que je sais à peu près où il en est malgré tout, par le biais de sa mère, que j'ai contactée aussitôt que je l'ai laissé, lui, derrière les barreaux - pour une fois que les relations paternelles sont vraiment utiles pour moi - et par le biais de son bienfaiteur, ce Dimitri dont j'ai surtout entendu parler, en réalité. Il va mieux, et ça, c'est une très bonne chose. Quant à savoir où on se situe, nous deux, ça, c'est une autre histoire, et forcément, je suis quelque peu tendu en arrivant au point de rendez-vous. Apparemment, lui aussi.
« Merci d'être venu après ce qui s'est passé la dernière fois qu'on s'est vus, je pensais ne plus jamais te revoir. - A vrai dire, moi aussi... - En fait je t'en voulais à mort et je ne suis pas certain que j'aurais eu envie d'avoir de tes nouvelles et puis j'ai pris conscience de beaucoup de choses ces derniers jours alors je voulais juste te remercier. »
Ca, je m'en suis bien douté, sur le coup. J'aurais été surpris qu'il m'accueille à bras ouvert alors que je l'ai presque littéralement foutu en taule. Ca aurait été plus qu'étonnant, il y avait clairement plus de chances pour que je me prenne son poing dans la tronche. Et vu ma résistance, j'aurais sans doute été étalé pour le compte. J'esquisse un sourire, à peine plus détendu face à ses remerciements.
« Y a pas de quoi... »
Je sais pas trop quoi de dire de plus, à vrai dire. J'ai pris une décision ce jour-là, et je vais pas dire que c'était très facile à encaisser parce qu'au fond, perdre l'estime et l'affection des gens que j'aime, c'est sans doute une des choses qui m'est le plus insupportable. Mais les voir se détruire sans rien faire, c'est encore moins concevable, et j'ai pas vraiment hésité sur le coup. D'autant moins que la colère ce jour-là a clairement pesé lourd dans la balance. Ca a l'air que ça a été un mal pour un bien, au final, alors je regrette pas.
« Je... j'aurais bien voulu qu'on se voie ailleurs, mais à vrai dire, je n'ai pas vraiment le droit de faire ce que je veux et puis ma mère est dans le théâtre alors je suis sorti le temps qu'on puisse… oublier tout ça, si t'es d'accord et si tu veux toujours de moi comme ami ? - Tu sais que t'as une tronche de Chapotté, là ? »
Un petit sourire un peu narquois, et j'ai posé une main amicale sur son épaule.
« On fait tous des conneries, Stan, c'est humain. Bon, là, c'en était une belle, mais... C'est fait, c'est fait, hein. T'as merdé, et je t'ai plus ou moins foutu le nez dedans, c'est aussi à ça que servent les amis, non ?... »
J'ai clairement pas envie de rester bloqué là-dessus indéfiniment. Encore moins d'éloigner volontairement de moi quelqu'un que j'apprécie beaucoup, parce qu'il a pris un mauvais chemin pendant un temps. J'ai jamais trop bien compris le concept d'être un ami sous condition et personne est parfait. On fait tous des erreurs, moi le premier, je serais franchement mal placé pour lui jeter la pierre.
« C'est du passé, d'accord ? Quant à se retrouver ailleurs, on s'en fout, hein. C'est sûr qu'on serait mieux posés quelque part, mais enfin... Tu crois qu'un thé quelque part est envisageable, ou on est obligés de faire le pied de grue devant le théâtre de ta mère ? »
Pas que le théâtre en lui-même me dérange, ni que sa mère soit dans les parages d'ailleurs, mais bon, ça serait plus sympa autour d'un café, ou d'un thé...
Invité
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(✰) message posté Dim 8 Mar 2015 - 12:15 par Invité
Je me rends compte qu'il aurait pu réellement ne pas venir quand il me fait comprendre que lui aussi pensait ne pas me revoir. Je me sens terriblement coupable. Ce n'est pas vraiment le rôle que je voulais avoir, celui du méchant, celui du fou à la fois. Je voulais juste oublié, je ne voyais pas d'autres façons, mais ça n'a pas fonctionné. Je me souviens toujours de tout et je ne sais pas si je pourrais un jour oublier de toute manière. Je suis plutôt rassuré de le voir sourire et je souris à mon tour quand il me dit que j'ai une tête de chat potté. Je ne peux pas m'empêcher de le prendre dans mes bras quand il me fait comprendre qu'il me pardonne. Je ne suis pas vraiment habitué à prendre les gens dans mes bras, mais là je ne pouvais pas faire autrement. Ça m fait tellement plaisir de le revoir. Je relâche l'étreinte et lui dis :
« Merci, c'est important pour moi que tu sois là. J'essaie de recoller les moreaux avec tout le monde et ce n'est pas toujours évident, autant d'avouer mes torts que de demander pardons. Je n'ai … avant aujourd'hui je n'avais jamais demandé pardon à qui que se soit. »
J'étais tellement égoïste que d'admettre que j'avais tort était toujours exclu, mais il le faut bien parfois. On ne peut pas faire autrement sans qu'il n'y ait de risque de faire du mal aux gens qu'on aime. Quant à aller boire un café ou un thé, je ne suis pas contre. Je sais qu'avec lui je ne risque pas de faire d'écart et puis ça fait tellement longtemps que je ne me suis pas retrouvé en tête à tête avec quelqu'un. Je fais signe à mon garde du corps, lui dis deux mots et il hoche la tête, puis réponds à Nate : « Il y a un café juste en face, je ne peux pas trop m'éloigner de lui depuis … Enfin allons-y.»
Je lui souris content qu'il ai fait le déplacement jusqu'ici. J'ai encore beaucoup de contraintes, mais ce n'est rien comparer à ce que j'avais avant. Je reprends peu à peu le chemin d'une vie normal. C'est plutôt rassurant. On traverse la rue et je le laisse entrer en premier et s’installer et puis je m'installe face à lui. Je ne sais pas tellement quoi dire, il y a des tas de choses et puis en même temps ça fait tellement longtemps qu'on ne s'est pas vu, longtemps que je ne me suis pas assis à une table avec un ami, que je ne sais pas par ou commencer alors je pense que je vais le laisser dire quelque chose, parce que je ne me sens pas vraiment le courage de commencer à parler.
Nathanael E. Keynes
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(✰) message posté Dim 8 Mar 2015 - 21:42 par Nathanael E. Keynes
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Dimanche 01.03.2015 • Central London • Soho • Piccadilly Circus
Je dois bien admettre que je suis un peu surpris quand il me prend dans ses bras. Il y a quelques mois, quelques semaines peut-être même encore, il avait plutôt envie de m'en mettre une après tout. Mais c'est - étrangement - un geste qui me fait largement plus plaisir et me rassure pas mal aussi. Les choses ne se passent pas tout à fait comme je le souhaiterais, ces derniers temps, alors retrouver un ami perdu, c'est franchement une bonne nouvelle et qui me fait chaud au coeur.
« Merci, c'est important pour moi que tu sois là. J'essaie de recoller les morceaux avec tout le monde et ce n'est pas toujours évident, autant d'avouer mes torts que de demander pardon. Je n'ai… avant aujourd'hui je n'avais jamais demandé pardon à qui que ce soit. - C'est jamais trop évident d'admettre qu'on puisse avoir eu tort. Mais je suis heureux que tu fasses cette démarche, Hotstuff... »
Je lance l'idée qu'on puisse s'installer ailleurs que rester debout devant le théâtre, sans trop de conviction, et je suis pas vraiment certain que ça aboutisse quand je le vois échanger quelques mots avec l'armoire à glace derrière lui. Bon, j'ai dû louper un épisode là aussi, mais passons. Finalement, ce n'est pas la réponse négative que j'attendais presque qu'il me donne, et ça aussi, ça n'est pas pour me déplaire.
« Il y a un café juste en face, je ne peux pas trop m'éloigner de lui depuis… Enfin allons-y. - Je te suis. »
Je note l'hésitation et le silence, mais ne relève pas. Je voudrais bien en savoir plus, évidemment, mais on se retrouve à peine, je vais peut-être éviter de le harceler de questions tout de suite. Comme quoi moi aussi, je grandis un peu. J'aurais sans doute pas été aussi délicat il y a quelques temps... On s'est arrêtés une seconde devant le café, et on a échangé un regard, comme une forme d'interrogation silencieuse, à savoir si ça nous allait toujours à tous les deux, cet endroit, et faute de contre-ordre, je suis entré et me suis dirigé vers une table un peu au fond, un peu à l'écart. Histoire qu'on soit tranquilles. J'ai commandé un thé à la rose - très viril, sans doute, mais j'en ai absolument rien à battre - et l'ai laissé informer la serveuse de son choix avant de reporter mon attention sur lui qui garde le silence. C'est moi qui le brise alors ? Très bien...
« Soooo... Quoi de neuf de ton côté ? Je te demanderais bien si tu as passé de bonnes fêtes, mais je me doute que ça a pas dû être super folichon... et puis j'ai un peu eu ta mère au téléphone en fait aussi... »
Peut-être que je me plante, mais je pense pas que ça soit un secret d'état. Après tout, il sait bien que c'est moi qui l'ai appelée, il devait bien se douter que je prendrais de ses nouvelles, indirectement, à défaut de le contacter lui en direct...
Invité
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(✰) message posté Dim 8 Mar 2015 - 22:08 par Invité
Je ne pensais vraiment pas le revoir un jour. J'étais tellement en colère contre lui le lendemain de l'arrestation, lendemain que j'ai passé en garde a vue. J'ai été quarante huit ans dans une cellule avant qu'on me fasse sortir parce que Dimitri avait payé la caution. Je ne sais pas combien de temps je serais resté là-bas s'il n'était pas venu. J'ai été jugé plus tard et finalement les charges contre moi on étés abandonnées. Ils ont compris que je n'étais pas le dealer, mon avocat à bien fait les choses. J'ai quand même eu très chaud et j'aurais pu écopé de sept ans de prisons. Le juge m'a conseillé de choisir un programme de désintoxication, chose dont ma mère s'est occupée toute seule au final et c'était loin d'être facile, autant pour elle que pour moi. Je ne sais pas pourquoi elle se bat autant pour moi, peut-être qu'elle éprouve des remords de ne pas avoir été là pour moi, je n'en sais rien, mais je ne suis pas mécontent qu'elle soit là finalement. Je crois que tout seul j'aurais fini par faire une bêtise encore plus grosse et irrévocable. Je souris à Nate quand il me dit qu'il est heureux que j'ai fait la démarche de venir vers lui. Ça n'a pas été facile, parce que j'ai encore beaucoup de mal à admettre ce que je suis et que je ne voulais pas qu'on me vois comme ça, mais je ne pourrais pas m'en sortir tout seul. Même si ça va un peu mieux, j'ai besoin de plus de temps pour être totalement de nouveau moi, pour me défaire à la fois de l'alcool et de la drogue et je sais que le chemin sera très long. Il me suit sans trop de mal, j'ai bien vu le regard qu'il a lancé à mon garde du corps, enfin garde du corps … c'est un bien grand mot. Ça aussi il va falloir que je lui explique et ce n'est pas ce qu'il y aura de plus évident a faire. Je m'installe après lui et une serveuse vient passer commande, je prend un café chose que je n'aurais jamais fait avant et même si d'autres boissons de leur carte me tentent énormément je sais que je ne dois pas céder à la tentation pourtant si forte. Je ne peux pas refaire ça à Nate, ni à ma mère. Les fêtes de fin d'années … c'était un cauchemar. Je me pince la lèvre, ne sachant pas si j'ai envie d'en parler ou pas. Je suis étonné d'entendre que ma mère appelait Nate de temps en temps. Je soupire, je ne peux pas lui cacher grand chose. Je me passe une main sur le visage et lui réponds :
« Ce n'était pas vraiment joyeux, ni familiale. Quand je suis sorti de ma garde à vue je suis allé quelques jours chez Dimitri et dès que je suis revenu ma mère a pris les choses en main. Elle est pratiquement installée à la maison maintenant, mais je n'ai pas toujours été très … Coopératif … Et … C'est pour ça qu'il est là … »
Je me suis tourné pour montrer mon garde du corps, Nate devrait comprendre beaucoup mieux sa présence après ça.
« J'ai eu tendance à m'échapper et a ne rien écouter, j'avais trop besoin de … Je n'ai jamais aimé être enfermé et j'ai eu quelques … crises … de violence d'abord et puis d'angoisse ensuite alors il est surtout là pour assurer la sécurité des autres et m'empêcher de faire des choses … comme prendre la fuit pour aller en soirée, ou frapper quelqu'un … Je ne sais pas comment … comment j'ai pu devenir cette personne. Je … »
Je ne trouve plus les mots pour me justifier et je me demande ce qu'il va penser après tout ça. Il ne voudra peut-être plus prendre le risque d'être là, parce que je suis certain qu'il se doute que tout ça n'est pas encore fini, même si je commence à être sur le bon chemin.
Nathanael E. Keynes
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(✰) message posté Lun 9 Mar 2015 - 20:04 par Nathanael E. Keynes
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Dimanche 01.03.2015 • Central London • Soho • Piccadilly Circus
Quand j'ai appelé sa mère pour lui expliquer ce qu'il se passait, je lui ai affirmé douze fois - au moins - que si elle avait besoin de quelque chose, j'étais là. Et ça incluait le paiement de sa caution, mais elle s'est tournée vers un proche, et de ce que j'en ai compris, il s'agissait de son Dimitri. Toujours est-il qu'il serait pas resté croupir en taule, j'aurais pioché dans mes propres économies pour régler la somme, quitte à demander un peu à Maman si vraiment il avait fallu. J'ai quand même été soulagé qu'il n'ait pas été poursuivi, que les charges portées contre lui aient été abandonnées. Nik aurait sans doute fait en sorte qu'il s'en sorte pas trop mal, après notre conversation à ce sujet, mais je dois bien avouer que je n'étais quand même pas très serein. J'étais en partie fautif, après tout, je l'ai pas forcé à se droguer, il a fait ça tout seul, mais j'ai fait en sorte qu'il soit inculpé, et même si c'était la bonne chose à faire, je ne sais pas si j'aurais été vraiment tranquille de le savoir derrière les barreaux à cause de moi. Ou plus exactement, je sais que je ne l'aurais pas été.
Les choses ont l'air d'aller dans le bon sens, depuis. Et sincèrement, j'espère vraiment qu'il va s'en sortir. Complètement. La route risque d'être encore longue, mais il n'est pas seul, au fond. La preuve, non ? Je suis là, face à lui, et je suis ravi qu'on puisse discuter un petit moment autour d'un café. Ca me fait drôle de proscrire tout alcool, mais face à lui, la question ne se pose pas, je ne serais jamais le tentateur, pas après ce qu'il a traversé - et traverse sans doute encore en partie. Et dans le genre d'endroit où on se trouve à présent, ça doit être assez difficile. Mon thé a montré l'exemple, quelque part, il opte pour un café et le silence s'installe, le temps que nos commandes arrivent.
Et puis je brise le silence, en tournant ma cuiller dans mon thé plus pour me donner une contenance qu'autre chose. Les fêtes de fin d'année sont un sujet comme un autre, pour relancer la conversation, même si je vois sa grimace.
« Ce n'était pas vraiment joyeux, ni familiale. Quand je suis sorti de ma garde à vue je suis allé quelques jours chez Dimitri et dès que je suis revenu ma mère a pris les choses en main. Elle est pratiquement installée à la maison maintenant, mais je n'ai pas toujours été très … Coopératif … Et … C'est pour ça qu'il est là … »
Je l'écoute religieusement. Sa mère, quoi qu'il en ait pensé jusque-là, s'inquiète réellement pour lui. Je savais pas trop ce que ça donnerait quand je l'ai appelée, mais j'en ai eu confirmation presque tout de suite, et nos échanges par la suite n'ont fait qu'aller davantage dans ce sens. Je doute pas que ça ait été difficile au départ, autant pour lui que pour elle, mais quelque part, si ça a permis qu'il retrouve un peu le lien avec sa mère, c'est un mal pour un bien.
« J'ai eu tendance à m'échapper et à ne rien écouter, j'avais trop besoin de … Je n'ai jamais aimé être enfermé et j'ai eu quelques … crises … de violence d'abord et puis d'angoisse ensuite alors il est surtout là pour assurer la sécurité des autres et m'empêcher de faire des choses … comme prendre la fuite pour aller en soirée, ou frapper quelqu'un … Je ne sais pas comment … comment j'ai pu devenir cette personne. Je … »
Je me doutais bien qu'il était en souffrance - on sombre pas dans l'alcool puis la drogue comme ça, sans raison, et autant pour la drogue, je parle pas trop d'expérience, autant pour l'alcool par contre... hum... - mais j'imaginais pas forcément que ça allait jusque-là. C'est pas juste le fait qu'il pète des câbles et frappe n'importe quoi, juste les crises d'angoisse qu'il évoque, c'est tout l'ensemble, et surtout l'impact que ça a pour lui qui me serre le coeur, et à entendre sa voix hésitante, je peux pas m'empêcher de tendre une main et de la poser sur son bras. Ca changera pas grand chose, c'est juste un petit geste de rien du tout, mais c'est quand même censé avoir un sens, montrer que je suis là, pour le soutenir, s'il a besoin de moi.
« Je suppose que c'est dans la nature humaine de réagir de façon con et disproportionnée et complètement à l'encontre de toute logique quand on souffre... Perso... Je suis pas vraiment taillé pour lancer une bagarre, mais je comprends très bien qu'on ne supporte pas d'être cloitré... »
Je pense pas être si prémonitoire me concernant en prononçant ces mots, mais je les pense sincèrement. Particulièrement pour ce qui est de ne pas supporter l'enfermement, évidemment, mais je passe ça sous silence. Je suis pas là pour me faire plaindre de ma claustrophobie, j'essaie seulement de me montrer compréhensif et de le soutenir. Je sais pas si ça fonctionne trop bien, mais n'empêche que je suis là, face à lui, la main toujours sur son bras, et que j'ai pas l'intention de bouger pour le moment.
« On fait tous des conneries à un moment ou à un autre. C'est déjà pas mal d'essayer de les réparer, tu sais ? Ca se fera pas du jour au lendemain, mais... On y arrivera. »
Et là aussi, je suis complètement sincère. Pas une seconde d'hésitation, et ce "on" n'est clairement pas prononcé par hasard. Je suis là, et j'ai pas l'intention de l'abandonner. Et à vrai dire, je sais pas si c'est par altruisme ou au contraire autant pour moi que pour lui...
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Invité
(✰) message posté Lun 30 Mar 2015 - 14:40 par Invité
Je le regarde et me demande ce que lui a fait pour les fêtes de fin d'années. Ça devait être plus sympa que pour moi, quoi que connaissant sa famille, ce n'est pas si sûr. On ne sait jamais à quoi s'attendre dans nos famille, de toute manière avec toutes les familles on ne sait jamais à quoi s'attendre. Il y a toujours des tas de secrets enterrés qui refont surface. Ont fait tous des conneries, c'est le moins qu'on puisse dire, enfin pour ma part j'aurais sûrement pu en éviter certaines. Je baisse la tête toujours aussi honteux de ce que j'ai pu faire, de la façon dont j'ai agis avec Nate et de tout ce que j'ai pu faire de mal.
« Je suis désolé pour tout ça, de ce que j'ai pu dire, ou faire. J'ai … J'ai parfois le sentiment de perdre la tête.»
Je voulais tout oublier et je me rends compte à présent que ce n'était pas vraiment la bonne chose à faire. Tout était un bon prétexte, je ne pensais juste pas en arriver là, ni tomber aussi bas. Je m'étais juré que je ne serais jamais comme tout ces types paumés, mais en vérité, on ne peut parfois pas tenir toutes nos promesses. J'espère juste qu'il ne m'en veux pas d'avoir été muet durant tout ce temps. A présent j'ai besoin de mes amis pour aller de l'avant, je sais que ça ne sera pas évident, que j'ai encore énormément de chemin à faire, mais je ne peux pas rester indéfiniment mal dans ma peau. Il faut que j'avance, que j'oublie mon passé et que je pense à l'avenir. Tous mes démons ne doivent pas refaire surface, ils sont encore là, je le sais bien, mais je crois que je me sens prêt à voir plus loin. J'en ai besoin.
« J'espère en tout cas que tu as passé un meilleur réveillons que moi et que cette nouvelle année se présente mieux. Et pour notre couverture, je suis désolé que ça soit tombé à l'eau, je ne sais pas si ça a marché ou pas, en tout cas j'espère que ça donné ce que tu voulais.»
J'ignore totalement ou en est la relation Tyler-Nate alors forcément je ne me doute pas une seule seconde que c'est encore plus compliqué que Dimitri et moi. Je ne sais pas ou je vais avec lui, il est tellement bizarre ces temps-ci, j'ai l'impression qu'il me cache quelque chose, mais je ne peux pas lui en vouloir d'avoir des secrets. On a tous nos secrets.
Nathanael E. Keynes
sometimes it lasts to love and sometimes it hurts instead.
(✰) message posté Mar 31 Mar 2015 - 21:24 par Nathanael E. Keynes
Be strong, be strong now
ft. Nikolaï A. Ledosvkoï && Nathanael E. Keynes
Dimanche 01.03.2015 • Central London • Soho • Piccadilly Circus
On ne prend pas toujours les bonnes décisions, on ne réagit pas toujours comme il faudrait, et on ne parvient pas toujours à tenir nos promesses. On est humains, avec nos doutes, nos faiblesses, et les erreurs qu'on commet tous, irrémédiablement. Je suis tout aussi faillible et imparfait que lui, quoi qu'il ait l'air d'en penser. Et des conneries, je vais en faire de belles, dans les semaines à venir.
« Je suis désolé pour tout ça, de ce que j'ai pu dire, ou faire. J'ai … J'ai parfois le sentiment de perdre la tête. - Je crois que ça arrive à tout le monde, à un moment ou à un autre. Et peut-être que ça t'arrivera encore... Essaie juste de pas oublier que t'es pas tout seul, à ce moment-là... »
Je tente un sourire, mais je sais pas trop qui j'essaie de convaincre à ce moment-là. Il n'est pas seul, c'est le message auquel je voudrais qu'il s'accroche, mais est-ce que je peux vraiment la ramener, moi qui doute tout autant à ce sujet ? Objectivement, je sais que je ne suis pas seul, que j'ai ma mère qui veille sur moi autant qu'elle peut, même si elle se heurte à mon paternel et sa constante déception, que j'ai mes amis et les membres du groupe, et que, sans doute, certains de mes collègues se soucient un minimum de moi. Mais je peux pas m'empêcher de penser à lui, et la conclusion qui ressort de chaque réflexion à son sujet n'est guère engageante. Après tout, est-ce qu'il se soucie réellement de moi, au fond ? J'ai bien de la peine à répondre à cette question, et plus ça va, plus c'est difficile à encaisser. Plus encore à présent que le départ de Spencer se précise de plus en plus. Pour l'heure, c'est qu'un stage de quelques mois, mais je me fais aucune illusion, je connais mon best, je sais que ce n'est que la première étape. Aller vivre là-bas, bosser pour son pays d'origine, ça a toujours été son rêve. Maintenant qu'il va y avoir mis un pied, je crois que ce n'est plus qu'une question de mois – de semaines peut-être, même – avant qu'il n'émigre définitivement là-bas. Et je suis pas sûr d'être prêt à le voir partir, mais j'ai aucun droit de l'en empêcher, alors je me tais.
« J'espère en tout cas que tu as passé un meilleur réveillon que moi et que cette nouvelle année se présente mieux. Et pour notre couverture, je suis désolé que ça soit tombé à l'eau, je ne sais pas si ça a marché ou pas, en tout cas j'espère que ça donné ce que tu voulais. - Ca a pas tout à fait bien fonctionné, mais... Disons que le résultat final est plutôt positif. Et que pour le coup, j'ai plutôt passé un bon Noël, ouais... »
Un sourire, un regard sans équivoque. Ca nécessiterait sans doute pas trop de précisions, mais je m'entends quand même reprendre la parole. Je crois que ça me fait du bien de pouvoir en parler à quelqu'un, malgré tout. Et même si Tiger est au courant à présent, je risque pas vraiment de me confier à lui, étant donné qu'il n'apprécie pas vraiment le mec avec qui je passe la plupart de mes nuits. Bon, je suis pas super sûr que Tristan le porte particulièrement dans son cœur depuis la dernière fois où on s'est retrouvés tous les trois dans le même bar, mais enfin...
« J'ai passé le réveillon de Noël avec lui. Et la plupart de mes nuits depuis. Mais... Je sais pas trop bien ce que je suis pour lui, en réalité... »
Ca a été mon tour de baisser le regard sur ma tasse, pas très ravi de cet aveu.
« Je pensais pas que j'en arriverais là un jour, je trouvais ça assez ridicule en fait à la base, mais... Je crois que moi aussi, j'aimerais être spécial à ses yeux... Mais à vrai dire, je suis vraiment pas sûr que ça soit le cas. »
Je suis vraiment pas sûr de l'être pour qui que ce soit en réalité, et je déteste tout autant cette impression de jouer les caliméros qui me colle à la peau à cet instant que ce sentiment d'abandon général qui m'étreint en permanence ces derniers temps. Mon boss se casse à la fin du mois, mon meilleur ami va pas tarder à en faire autant, et ma voisine risque fort de le suivre comme c'est parti, je parle même pas de mes parents, c'est pas vraiment nouveau que leur fils n'en vaut pas la peine, n'est-ce pas, et mon mec s'en fout sans doute pas mal lui aussi. Et je me retrouve là, face à Tristan, et je crois bien qu'il a autant besoin de mon soutien que moi du sien au final...