Vivez la vie, Vivez Roméo ♥

La naissance de Roméo reste un vaste mystère. Personne ne sait d’où il vient véritablement, ni ses origines. La seule trace qu’on a de lui est l’unique couverture qui enserrait ses langes lorsqu’on l’a trouvé. Brodé finement était écrit « Roméo Andy ». Aucune lettre, aucune explication, uniquement un landau posté devant les portes du cirque « Bill Smoy ». Jongleurs, acrobates, magiciens, dompteurs, lanceur de couteaux et clowns, sans maquillage au petit matin entendirent les cris du nourrisson à peine âgé de quelques semaines. C’est donc l’ensemble de ce cirque qui prit sous son aile le jeune homme nommé alors Roméo Andy Northman, le nom de famille attribué selon la ville où il avait été trouvé. Tout le monde voulait lui donner le biberon, et c’est ainsi qu’il fut élevé non par un père ou une mère mais par différentes composantes d’une grande famille. Il c’est épanoui dans cet environnement si particulier, totalement à part, dans un monde extraordinaire fait de paillettes. Roméo considérera toujours son enfance comme très heureuse. Il allait se réfugier chez la voyante quand il avait besoin, elle lui disait souvent qu’il avait un don extraordinaire, un don que peu de personne et qu’il gardera à tout jamais. Il a appris à tirer les cartes avec elle, il c’est plu à jongler. Enfant, il adorait participer aux numéros des clowns. Ce qu’il admirait le plus c’était le lancer de couteaux.

Roméo est certainement né avec des ressors à la place des muscles. A peine savait-il marcher à l’âge de deux ans qu’il grimpait un peu partout. On l’a surnommé alors le « Monkey Boy ». A quatre ans il arrivait à atteindre la cime d’un arbre. Certes il se faisait souvent rouspéter, cependant il suffisait d’un sourire pour qu’il se fasse pardonner. Ce n’était que pour répéter les gestes du petit singe capucin qui était né dans le cirque et qu’il avait adopté. Il ne le quittait pas, il était toujours sur son épaule. Gentiment il l’avait nommé « Ouah ». Nom étrange mais ça ressemblait à Roméo, deux ans plus tard, à ses six ans. Son petit singe est mort, une maladie qui lui a pris son âme. Le petit Roméo fut alors totalement attristé, inconsolable. La voyante s’approcha, et lui expliqua alors un peu la notion de mort. Il avait détesté cet état, il avait eut en horreur d’être malheureux. Etre abandonné comme à sa naissance. Il se fit un serment sur cette petite ville de Northman. Il l’écrivit sur une belle feuille, il se promettait que jusqu’à la fin de sa vie il soit heureux, que jamais rien ne viendrait le perturber. Qu’il n’avait plus le droit d’être triste et de voir le monde dans sa beauté, non dans ce qu’il avait de plus moche. Très rapidement il c’est adonné aux trapèzes cependant ce fut à treize ans qu’il pu enfin s’essayer à l’art du lancer de couteaux. La précision était de rigueur. Le cirque tournait en Angleterre, il voyait toutes ces villes défilés. Il aimait chaque personne de ce cirque, du plus ronchon au plus aimable. Il lui arrivait souvent d’aller dormir avec les lions ou les tigres. Sa vie lui convenait. Il respectait son serment, il était la gentillesse incarnée, bien que têtu et tête brûlée, adorant les risques, l’équilibre et la hauteur. Lorsqu’on le cherchait il suffisait de lever les yeux. A quinze ans il eut sa première histoire d’amour avec un jeune dompteur de chevaux, il se nommait Carlyle, il était beau grand et fort. Ils se sont embrassés pour la première fois dans la paille et tous les soirs il se retrouvait. Roméo était amoureux et aimer c’était vitalisant pour lui. Une véritable bénédiction. Il n’a jamais rien fait de pêcheur avec ce garçon. Cependant ça lui plaisait d’être dans ses bras. Combien de fois il l’a dessiné. Oui, Roméo a un véritable don pour le dessin.

Dans ses dernières années le cirque allait au plus mal, le successeur de Bill Smoy fit les mauvais choix et entraina les artistes dans sa décadence. A dix sept ans à peine Roméo se retrouva sans rien. Le cirque fut vendu aux enchères ainsi que chacun des animaux qui le composaient. Il se retrouvait seul dans la vie, les artistes se reconvertirent et on lui conseilla d’en faire autant. Mme Gladys, la voyante, lui confia son jeu de cartes, lui promettant qu’un jour il aura le destin qu’il mérite.

Roméo vagabonda de villes en villes, il trouvait toute sorte de petits boulots, il trouvait un endroit pour dormir. Il lui arrivait parfois de faire le pickpocket et de voler des portefeuilles, il vérifiait quand même que le propriétaire avait une belle montre au poignet et un beau costume sur les épaules, il s’en serait voulu de voler un pauvre gars qui sort du boulot. Jusqu’au moment où il est arrivé à Londres. La ville était merveilleuse, lumineuse, il aimait ses grandes avenues et aussi les petites rues avec des maisons biscornues. Il a trouvé un très vieux théâtre dans lequel il a élu domicile, le customisant à son aise. Etre dehors, faire la sieste sur la branche d’un arbre et respirer. L’ensemble de ses biens tiennent dans un sac à dos rapiécé. Jeune vagabond, cette vie lui convient si bien, il rencontre du monde. Depuis deux ans qu’il a élu domicile dans cette ville, depuis deux ans il s’y plaît….