you're my bright blue sky, you're the sun in my eyes (chanëlle).

you're my bright blue sky, you're the sun in my eyes.

J'oublie quelque chose. Je ne sais pas quoi, mais j'ai cette impression d'oublier quelque-chose. Et me connaissant, c'est probablement le cas. Je peux être tente en l'air parfois, très, ce qui devient pénible au quotidien. Je suis donc convaincue que j'oublie quelque-chose et probablement une chose importante en plus, mais je n'arrive pas à savoir quoi. Très bien, nous avons encore dix minutes devant nous, avant de partir, ce qui me laisse le temps de chercher ce que je pourrais bien oublier. Mentalement, j'essaie de faire une liste des choses indispensables : l'e-mail de confirmation pour la réservation est dans mon sac, ma valise est prête et après trois vérifications tout est bon, mes clés sont dans l'entrée, mon téléphone est dans ma poche et je comprends à ce moment-là, que j'ai oublié mon chargeur. Élément indispensable pour partir quelques jours. Cela ne serait pas dramatique si Charlie et moi avions le même, mais mon téléphone est vraiment vieux, je ne me souviens pas avoir vu quelqu'un avoir encore ce modèle-là, excepté moi. Je n'ai pas les moyens de changer de téléphone, le peu d'argent que j'ai, m'aide à payer un bout du loyer, ma part des frais et à économiser pour pouvoir me trouver mon propre appartement. Bien que pour le moment, je n'ai toujours pas eu le courage de lui en parler. Je ne sais pas vraiment comment aborder le sujet et maintenant n'est absolument pas le bon moment. Avant d'oublier de nouveau, je cours dans la chambre pour récupérer mon chargeur. Il est là, où je l'ai laissé, branché à côté de ma table de nuit. Je le fourre sans ménagement dans mon sac et rejoint mon copain dans l'entrée. Je suis presque sûr que lui, n'a pas eu de problème d'organisation, il est beaucoup plus doué que moi pour ce genre de choses. « Normalement, tout est bon pour moi. T'es prêt ? »
Après confirmation, nous pouvons enfin partir. Trois jours, rien que nous à Cardiff, c'est une chose qui ne nous arrive rarement. Jamais pour être plus honnête. Sa fille est presque tout le temps avec nous, ce qui rend tout de suite les choses beaucoup moins romantique. Elle me donnerait presque envie, d'éviter tout contact avec le sexe opposé. Bon, j'exagère peut-être un peu, mais notre relation est loin d'être idyllique. Je suis convaincue qu'elle me déteste et qu'elle passe son temps à chercher comment se débarrasser de moi. Je n'ai jamais demandé d'être belle-mère moi non. Je me serais bien passée d'un homme avec un enfant. Malheureusement on ne choisit pas ce genre de chosez, sinon elle ne serait pas là. Il arrive quand même, que nous passions de bons moments, mais ils sont assez rare, ce qui laisse les mauvais côtés prendre le dessus. Et puis, en dehors de Kayla, il y a son travail. C'est assez compliqué de pouvoir passer beaucoup de temps avec lui. Sans oublier, les gens qui essayent de nous influencer l'un et l'autre pour rompre, ce n'est pas tous les jours évident. Mais qu'importe les gens, son travail ou sa fille, aujourd'hui nous partons pour trois jours, rien que tous les deux et c'est la seule chose sur laquelle j'ai envie de me concentrer. Pas besoin d'un voyage à l'étranger pour nous changer les idées, même si je suis plus celle qui a besoin de son voyage.

Installée à côté de lui dans la voiture, je regarde Londres s'éloigner de nous avec le sourire. Ce n'est que pour trois jours, mais cela fera au moins trois jours, rien que pour nous. Trois jours durant lesquels, je me suis promis de ne pas penser à mes parents et tous ces gens, qui ne comprenne pas, comment nous pouvons être ensemble. Moi, ce que je ne comprends pas, ce sont comment ces gens peuvent se permettre de juger ? D'accord, nous n'avons pas le même âge, mais quel est le problème, puisque nous sommes heureux tous les deux. Mes parents refusent de voir cela et cela a le don de me rendre folle. J'ai beau essayer de les joindre ils refusent mes appels et autres. Même ma sœur, ne parvient pas à les faire changer d'avis et à la longue c'est vraiment déprimant. Cela va bientôt faire six mois qu'ils refusent d'avoir tout contact avec moi. Six mois, c'est énorme quand même. Et je commence de plus en plus à douter sur mes capacités à les faire changer d'avis. Je sais pourtant une chose, je ne quitterais pas Charlie pour leur faire plaisir. Entre les deux, j'ai choisi depuis un moment et leur attitude ne fait que confirmer que j'ai fait le bon choix. Cela n'empêche pas, que toute cette situation me pèse et je crois que cela commence à se voir. Ce n'est pas difficile, cela va faire au moins trois semaines que je ne suis pas allée en cours et je suis incapable d'arriver à peindre en ce moment.
Après quelques heures de routes, pendant lesquelles je l'avoue j'ai fini par m'endormir, nous arrivons enfin à notre destination. Je ne suis jamais venue par ici, mais je n'ai jamais bougé très loin de Londres en réalité. De toute façon, nous aurions pu partir n'importe où que j'aurais été heureuse. Je vais seulement profiter de ces trois jours avec lui et ne plus penser à rien. « C'est beau. » Nous sommes en train de traverser la ville pour rejoindre notre hôtel, ce qui me laisse le loisir d'observer la ville. Rapidement et presque sans difficulté, nous arrivons à notre destination. Je m'étire quelques secondes, avant de descendre de la voiture. J'ai les jambes engourdies et ceux malgré les deux arrêts que nous avons fait. Je rejoins Charlie pour l'embrasser, avant d'admirer de nouveau l'hôtel. « Ça y est ! On est arrivés. » Avoir dormi dans la voiture, m'a permis d'être en pleine forme, ce que je suis presque tout le temps. Maintenant que nous sommes là, je n'ai envie que d'une chose : que nous puissions en profiter comme il se doit.

you're my bright blue sky, you're the sun in my eyes.

Rien que de savoir que nous partons tout un weekend, seuls, suffisait à me faire sourire. J'en ai besoin. Nous en avons besoin. Ce n'est pas tous les jours évident pour nous, pour de nombreuses raisons. Ma famille, sa fille principalement qui contribuent fortement à accentuer ce qui ne va pas entre nous. Mes parents refusent toujours de faire un effort et sa fille fait exactement la même chose. J'ai la forte impression que si elle pouvait me mettre dehors et rester seule avec Charlie, elle le ferait sans hésiter. Je comprends parfaitement que la situation peut être compliquée pour elle. Voir son père avec quelque d'autre que sa mère, surtout quelqu'un de beaucoup plus jeune, ne doit pas être évident, mais ils ont divorcé bien avant que je n'arrive. Seulement, j'ai l'impression qu'elle m'en veut, comme si tout ceci est de ma faute et que je suis celle qui empêche ces parents d'être de nouveaux ensemble. Dans un sens oui, c'est le cas, puisque je sors avec son père, mais rien de tout ceci n'est de ma faute. Le problème, c'est que j'ai beau être gentille avec elle, et tout faire pour que cela se passe au mieux, c'est loin d'être gagné. Et comme bien évidemment, Kayla passe pas mal de temps avec nous, rien ne s'arrange au final. Alors, oui, égoïstement, je suis heureuse de ce weekend rien que pour nous deux. C'est la première fois que nous partons quelque part ensemble et j'avoue être un peu nerveuse. J'ai vraiment envie que tout se passe bien.
Le moment du départ est là et les paroles de Charlie, me rendent vraiment heureuse. Il semblerait que je ne sois pas la seule à être pressée de partir. Je me blottis contre lui, le temps de quelques secondes, tout en lui répondant, « moi aussi. » C'est vrai, moi aussi j'ai hâte de quitter Londres pour quelques jours. Une ville nouvelle, rien que lui et moi, cela ne peut être que bénéfique pour nous deux. Et puis, c'est assez romantique de partir quelques jours ensemble de la sorte. Je ne vois pas le trajet passer pour la simple et bonne raison que je dors quasiment tout le long. Je n'avais pas forcément prévu de m'endormir, à croire que j'étais vraiment fatiguée. Tant pis pour lui tenir compagnie dans la voiture. Je ne peux pas me rattraper en conduisant pour le retour, puisque je n'ai pas le permis. Je n'en ai nullement besoin à Londres et comme je ne quitte quasiment jamais la ville, la question ne se pose même pas. Je suis donc toute reposée et en pleine forme lorsque nous arrivons à Cardiff. La ville est jolie, me donnant raison sur mon choix de destination. Je n'ai pas voulu partir trop loin, ayant tenu à participer financièrement. Hors mon peu d'argent, ne me permet pas de faire des folies. De toute façon, ce n'est pas le plus important, n'importe où avec lui, m'aurait rendu heureuse.

Cela ne prit pas longtemps pour nous retrouver seuls dans notre chambre pour ses trois prochains jours. Nous étions officiellement seuls. Sentant les bras de Charlie m'entourer et m'attirer contre lui, ma tête se posa contre son torse, un sourire sur mon visage. C'est ainsi que les choses devraient être tout le temps. « Hum... Je ne sais pas. C'est préférable de commencer par quoi selon toi ? » J'ai envie de tout voir, mais aussi de ne rien faire et de simplement profiter de Charlie, ce qui est un peu contradictoire. J'ai choisi la première destination qui avait l'air sympa, mais je ne sais pas vraiment ce qu'il y a dans le coin. Les voyages et moi, cela fait deux. Je me retourne, pour faire face à mon amoureux, tout en restant dans ses bras. Les miens passent aussi autour de sa taille, mon visage levé pour pouvoir le regarder. Je me glisse sur la pointe des pieds pour poser un baiser sur ses lèvres. Avant de me remettre à parler. « Tu crois que c'est possible d'aller à la plage ? Je crois bien que je n'ai pas mis les pieds dans du sable, depuis... Je ne sais même plus depuis combien de temps. » Nous avons bien le temps de visiter tout le reste et il est vrai que d'aller marcher sur une plage, me donne envie. Ce n'est peut-être pas la chose la plus touristique à faire, mais qu'importe. Le principal est de passer du temps ensemble, loin de Londres. Loin de tout ce qui ne va pas là-bas. J'ai vraiment envie de profiter de ce weekend et de pouvoir penser à autre chose que mes parents, sa fille et tout le reste.
Avant que nous ne planifions réellement ce que nous allons faire à présent, je quitte un peu à contre cœur les bras de Charlie pour aller prendre mon téléphone dans mon sac. J'ai promis d'envoyer un message à ma sœur lorsque je serais arrivée et je sais qu'elle va s'inquiéter si je ne le fais pas. Elle est bien la seule personne de ma famille à s'inquiéter pour moi. Je chasse cette pensée, voulant oublier mes parents. Je sens pourtant, que ce n'est pas encore gagné, malheureusement. J'écris rapidement que nous sommes bien arrivés, qu'il ne faut pas qu'elle s'en fasse pour moi, ce qu'elle fait beaucoup trop, et que je l'appellerais ce soir. « Voilà, j'ai prévenu ma sœur, comme convenu. Je suis maintenant tout à toi. » Comme toujours en réalité. Je n'en reviens toujours pas d'avoir autant de chance d'être avec lui. « Tu sais que je t'aime ? » Question purement rhétorique, bien sûr. Ce sont des moments comme celui-ci, qui mettent tous les mauvais de côtés. Je ne pourrais pas être plus heureuse qu'à ce moment.