"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici SHARENZIE. squats. gossip. abs.  2979874845 SHARENZIE. squats. gossip. abs.  1973890357
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() message posté Lun 13 Avr 2015 - 19:14 par Invité
    Habituellement je ne suis pas une adepte des salles de sport, mais ça… c’était avant. Avant qu’on quitte New-York, qu’on débarque à Londres, cette capitale Européenne qui me faisait tant rêver mais où je me rendis bien vite que j’étais totalement paumée. Ouais paumée c’est le mot. Londres me rappelait cette jungle New-Yorkaise qui m’effrayait tant que j’y avais posé les pieds pour la première fois. L’histoire se répétait. C’était aussi simple que ça. Il me fallait juste du temps pour que je m’y fasse, que j’adopte cette nouvelle ville, cette nouvelle culture, un nouveau tout. Si j’avais réussi à me faire à NY pourquoi je n’arriverais pas à faire la même ici ? N’empêche… certains aspects me manquaient cruellement genre comme Central Park. Le saint graal où j’allais faire mon jogging quotidien. Ici… well, y’avait des parcs, mais c’était pas pareil, secrètement je crois surtout que c’était parce que j’avais une furieuse peur de me perdre, de finir par me rouler en boule dans un coin dans l’espoir que Sam me retrouve mais que d’ici là je me serai fait bouffée par des écureuils. Bref. J’avais donc opté pour la salle de sport à mon arrivée en me disant qu’au pire, lorsque j’aurai adopté Londres, je retournerais vers mon extérieur chéri. Mais ça c’était encore avant. Avant que la salle de sport m’offre un aspect que je n’avais pas envisagé mais qui me manquait aussi cruellement depuis mon arrivée : me socialiser. Oui, parce qu’à part mon homme et Roméo, comment dire… je ne connaissais absolument personne à Londres. Heureusement pour moi la salle de sport avait en partie remédié à ce problème en mettant un petit bout de femme sur ma route : Sharona.

    Sharona. Un peu dure de décoffrage aux premiers abords je dirais… mais j’aimais bien cette fille. On était si différente mais pourtant… elle me rappelait moi dans mes jeunes années – parce que oui, je viens d’avoir 25 ans, soit un quart de siècle, alors oui je suis vieille. Et notons aussi qu’elle était Américaine également. La toute première fois où j’avais entendu son accent texan des plus marqués m’avait fait sourire. C’était donc ça faire une bonne première impression ? Peut-être. C’était aussi peut-être ça qui fait que la conversation fut engagée et tout. J’sais pas. Le principal étant que je pouvais considérer avoir une amie ici, à Londres. Révolution. Son diner où elle bossait était devenu l’un de mes repères, mais j’avoue avoir malgré tout un penchant pour notre salle où l’on transpirait à grosses gouttes pour se retrouver parce que ça faisait plus de bien à notre ligne. C’était un peu comme nos rendez-vous hebdomadaires, et une fois de plus… je n’allais pas le louper cette semaine. Bien que j’étais un peu à la bourre, la big boss m’avait retenu plus longtemps que prévu concernant l’affaire de la robe de mariée pour la jeune Abbott-Hyland qui grossissait à vue d’œil à cause des deux jumeaux qu’elle portait mais qui m’obligeait à réajuster la robe sans cesse. Un putain de calvaire.

    « Rhaaa, j’suis désolée, ma boss voulait pas me laisser partir. » expliquais-je entre deux souffles saccadés à cause de ma course folle pour limiter au maximum mon retard alors que je poussais la porte du vestiraire. « A croire qu’elle m’apprécie maintenant, wooow ! » ironie quand tu nous tiens ! Je déposais un bisou sur la joue de mon amie avant de m’attribuer un bout de banc encore libre pour enfiler ma tenue de sportive. « J’t’ai pas fait trop attendre au moins ? » m’inquiétais-je. Je n’aimais pas être en retard mais bon je me voyais mal envoyer paitre ma boss sur les roses en mode ‘vous m’excuserez ma p’tite dame mais la salle de torture m’attend avec mon bourreau !’. Je me changeais aussi vite que l’éclair. J’étais déjà en train de terminer de lacer mes baskets, prête à attraper ma bouteille d’eau et ma serviette quand je me mis déjà à la charrier « Prête à sculpter ton corps de rêve pour ton admirateur ? » Je ris en levant la tête vers elle. Je savais pertinemment qu’elle n’aimait pas ce sujet mais bordel… qu’est-ce que j’aimais l’embêter avec ça ! « Il est revenu te voir d’ailleurs ? » Je lui tenais la porte du vestiaire mais j’étais également prête à détaler comme un lapin si Sharona montrait tout signe d’agressivité. Time to workout b*tch.
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Sharona K. García-Brown
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() message posté Ven 17 Avr 2015 - 11:28 par Sharona K. García-Brown
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Mercredi 14.04.2015 • East London • Fitness First
J'ai mis des mois à me décider à trouver une salle de sport, des semaines à me convaincre de m'inscrire ici. Faire la démarche de voir des gens volontairement, c'est pas vraiment mon truc. Prendre le risque qu'on vienne m'aborder non plus. Puis faut dire ce qui est, j'aime pas tellement qu'on vienne me dire ce que je dois faire, alors le coach, il peut bien aller se faire voir. D'ailleurs, la première fois que je suis venue m'inscrire, et que j'ai expliqué que non bordel, j'en voulais pas des cours personnalisés et du mec sur mon dos à chaque fois que je viens, ça a failli partir en live... Jusqu'à ce que mon accent attire l'attention d'une blondinette tout aussi américaine que moi et que sa rencontre me détourne du coach relou. Ils ont eu de la chance, je crois, sur ce coup, parce que je me serais juste barrée sinon. Au lieu de ça, je me suis inscrite, j'ai fait la connaissance de Mack et... Bon, bah voilà, je regrette pas d'être venue, parce que même si j'ai aussi les longues séances de jogging, ça me fait franchement du bien de me vider la tête ici. Puis ça me fait une personne de plus dans mon entourage sociale proche du désertique, et c'est franchement pas négligeable. J'exagère un peu, j'ai Betty et Marlon au diner, y a Nik même si je sais pas trop bien ce que je dois faire vis-à-vis de lui, et Ivy et K. et SuperSims... Et puis... Peut-être Tyler, quoi que je sache pas trop si je peux encore le compter. Y a des lustres que j'ai pas de news de Dmitri ni Elijah, je suppose que l'un a mieux à faire et l'autre trouvé des cours d'espagnol ailleurs. Je devrais pas m'étonner, pourtant, que les gens restent pas dans ma vie, hein, je devrais être habituée...

Soupir. Mack est pas encore arrivée, et je suis fin prête et je cogite et rumine et c'est pas bon du tout. Je suis pas du tout du genre patiente, en plus, si bien que je trépigne depuis dix minutes. J'y vais et elle me rejoint ? J'attends encore un peu dans les vestiaires ? J'en suis à me poser ces questions pour la centième fois au moins quand elle débarque enfin. Ouf...

« Rhaaa, j’suis désolée, ma boss voulait pas me laisser partir. A croire qu’elle m’apprécie maintenant, wooow ! »

Je souris, soulagée qu'elle soit là, mais toujours pas très à l'aise des baisers qu'elle dépose sur ma joue à chaque fois.

« J’t’ai pas fait trop attendre au moins ?
- Un peu, mais on s'en fout, t'es là, c'est ce qui compte. »


Et c'est tout à fait sincère. Je suis pas vraiment du genre à mentir. A rien dire et détourner la conversation, éventuellement, mais ça s'arrête là.

« Prête à sculpter ton corps de rêve pour ton admirateur ? »

Transformation en homard instantanée.

« Il y a pas grand chose à sculpter, c'est déjà tout taillé à la serpe. »

Sérieux, tu m'as regardée ? Je suis sèche comme un bout de bois, quasi pas de poitrine, je sais même pas ce qu'il peut bien me trouver, d'ailleurs... Et arrête, je vais m'énerver.

« Il est revenu te voir d’ailleurs ?
- Arrête... »


Arrête, sérieux, j'aime pas ce sujet, je sais pas quoi répondre, d'ailleurs. La vérité, oui d'accord, mais y a quoi à en dire ?

« Il est venu y a trois semaines au diner fêter sa promotion et son déménagement, si tu veux tout savoir. Môssieur est associé d'un cabinet d'avocat super classe, et il achète une maison dans Kensington. »

Vas-y, je te vois venir, rajoutes-en genre « c'est un super bon parti, vas-y fonce ma chérie ». Non mais je suis pas une princesse en détresse non plus... Enfin j'aurais plutôt une gueule de souillon, mais bref... On a commencé à travailler, et j'ai béni les machines à la disposition de tous pour focaliser mon attention sur autre chose... Sauf que ça tourne en boucle dans ma tête, et que je sais pertinemment qu'elle va pas me lâcher non plus, si bien que je m'arrête après quelques minutes pour fixer ma pote.

« Je sais pas pourquoi il s'est mis en tête de m'aider à avoir des papiers définitifs ici, et je comprends pas bien pourquoi le genre prince charmant des temps modernes qu'il est perd son temps avec une gamine paumée comme moi... »

Gamine paumée qu'il pourra même pas toucher en prime. Je devrais lui dire, d'ailleurs. Je vous aime bien, Nik, et je suis flattée, mais vous feriez mieux de trouver quelqu'un d'autre. Quelqu'un avec qui vous pourrez être entièrement, et qui saura vous rendre heureux. Moi je peux pas... Mais faudrait que je lui explique tout, pour ça, et j'ai franchement pas envie de lui inspirer encore plus de pitié que c'est déjà le cas...
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() message posté Dim 19 Avr 2015 - 19:52 par Invité
    Les Londoniens devaient me détester, et pas seulement cette poignée de brindilles qui me servaient de collègues au bureau, non... les Londoniens en général. Genre ceux que j'étais en train de faire chier dans le métro alors que j'étais à la bourre pour la salle de sport. J'y allais à coup de pardon, excusez-moi, je leur expliquais brièvement que oui, je devais être devant la porte parce qu'il fallait que je fonce une fois sortie... ah, et ces gens que j'avais bousculé sur mon chemin aussi alors que je trottinais – faute de mieux, les trottoirs Londoniens sont vraiment trop noirs de monde – vers mon heure de torture. Oui j'aurai très bien pu choisir une salle plus proche de chez moi ou de mon boulot... mais il n'y aurait pas l'une de mes seules amies en ville là-bas. Et même, je crois que je pouvais fermement affirmer jusqu'ici que Sharona était ma seule amie avec E. Jusqu'ici il s'était révélé tout bonnement impossible de me faire pote avec mes collègues. Je crois sérieusement qu'elle ne cherchait même pas à me connaître, elles me détestaient seulement parce que je venais de l'outre Atlantique, que j'avais débarqué comme une fleur et que j'avais décroché l'un des plus gros contrats de l'agence sur la demande même d'Emilie Harris. Elles étaient jalouses, voilà, c'est tout. Jamais je ne m'étais sentie aussi seule aux pauses déjeuner, j'avais mes collègues et mes potes à New-York... ici je n'avais que ma solitude, ou Sam quand il venait jusque dans le centre pour mes beaux yeux le temps de midi. Donc conclusion : oui, les Londoniens me détestaient. Londres me détestait. Et non, Sharona n'était pas l'exception à la règle... parce que Sharona était Américaine. C'était aussi simple que ça.

    Ce fut déjà essoufflée que j'arrivais dans ce haut lieu du culte de la minceur et de la musculation. Tout juste le temps de déposer un bisou sur la joue de mon amie en guise de bonjour que je m'afferais déjà à me changer. Je m'en voulais un peu de l'avoir fait attendre même si je n'avais pas vraiment eu le choix. J'espérais juste ne pas avoir dépassé les limites du raisonnable tout de même... « Un peu, mais on s'en fout, t'es là, c'est ce qui compte. » Je lui souris avant de faire tomber le haut. « Bonne réponse Mademoiselle Garcia ! Votre bonté vous perdra! » Je ris tout en enfilant ma brassière de sport – speedy gonzales bonjour ! Mettre mon legging fut tout aussi rapide, je perdais seulement quelques secondes sur le laçage des chaussures. J'en profitais pour commencer à la charrier parce que oui, Sharona avait bien vite appris que j'étais une sacrée pipelette et ce, même pendant l'effort. Et depuis le temps... elle avait également bien capté mon sujet de prédilection... un certain jeune homme qui lui courrait après. Une bonne raison pour redoubler d'intensité durant nos séances. Je la regardais de haut en bas avant d'hausser les épaules. « Mmmh » je fis la moue « quelques squats ne te feraient pas de mal ! » Bien sûr je me foutais d'elle. Sharona était taillée à la Karlie Kloss, cette mannequin au corps parfait que je rêvais de vêtir un jour.

    J'étais enfin prête et me précipitais vers la porte du vestiaire que je tennis à mon amie avant d'aller plus loin dans mon questionnement... est-ce que le fameux Nikolaï était revenu la voir ? « Arrête... » Mh ça ma petite c'est bien mal me connaître ! Sorry i'm not sorry. Je lui jetais un regard en biais alors qu'on allait vers nos machines de torture fétiches « pour l'instant » insistais-je bien en sous-entendant que le sujet reviendrait tôt ou tard sur le tapis, qu'elle le veuille ou non. Je prenais place sur ma machine et commençais le travail de musculation. Je me tus juste le temps de prendre le rythme pour ma respiration, mais avant que je puisse reprendre mon enquête, Sharona me servit tout ce que je voulais savoir sur un plateau. Rhaaa... trop facile de la faire craquer. J'écoutais donc attentivement les dernières mésaventures de son prétendant. Un avocat à Kensington ? Mais que demande le peuple ! Non, rectification... mais que demande Sharona ?! « Putain » C'est tout ce que je pu lâcher sur le moment. « Si ça c'est pas un bon parti ! » Je tournais la tête vers elle deux secondes pour voir sa réaction bien que je me doutais bien qu'elle s'était déjà rendue compte de ce détail toute seule. « Et pas forcément pour le fric, c'est pas comme si on était vénale hein ! C'est juste que ça prouve bien qu'il est sérieux et stable ce monsieur. Il a l'air d'avoir la tête sur les épaules, d'être mature... que des points positifs ! » Conclus-je avec un grand sourire aux lèvres. Bon, si au final il s'avérait être un avocat véreux Sharona ne se gênerait sûrement pas pour me mettre mes paroles dans la gueule mais soit... je prenais le risque. Le risque de la pousser dans les bras d'un parfait inconnu – du moins, pour moi.

    « Je sais pas pourquoi il s'est mis en tête de m'aider à avoir des papiers définitifs ici, et je comprends pas bien pourquoi le genre prince charmant des temps modernes qu'il est perd son temps avec une gamine paumée comme moi... »
    Ah Sharona, Sharona... je levais les yeux au ciel et répondis-je comme si c'était la chose la plus évidente au monde « Parce que c'est un gars bien ? » Non, ce n'était pas comme SI c'était la chose la plus évidente au monde... c'était évident, tout court. « Tu te poses trop de questions, sérieux. Tu cherches la petite bête... Et puis ça marche dans l'autre sens aussi hein, pourquoi une fille bien dans ses baskets comme toi, car non, tu n'es pas une gamine paumée, ne perd pas son temps avec le prince charmant des temps modernes comme tu le qualifies si bien ? » J'arrêtais tout mouvement sur ma machine et tournais la tête vers elle sans la lâcher du regard cette fois. Je lui laissais quelques secondes de réflexion silencieuse avant de lui asséner le coup de grâce. « Parce que t'as peur. C'est aussi simple que ça. T'as peur de te montrer vulnérable auprès de lui. Je suis sure que c'est même pas le fait qu'il te plaît ou pas le problème... c'est juste toi. Tu t'obstines à être fermée comme une huître. » Voilà, c'était sorti, comme ça, comme un flot de parole qui ne voulait pas s'arrêter. Elle allait sûrement m'arracher les yeux. Mais soit. « Et je dis ça pour ton bien, je ne te juge pas, je ne te malmène pas. » Parfois il faut juste savoir remettre les pendules à l'heure, voilà.
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Sharona K. García-Brown
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() message posté Jeu 23 Avr 2015 - 13:15 par Sharona K. García-Brown
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Mercredi 14.04.2015 • East London • Fitness First
Oh je sais parfaitement bien ce que c'est que de se sentir intruse, ici, à Londres. Que de n'avoir quasiment personne sur qui compter, vers qui se tourner. Quand je suis arrivée, j'ai eu la chance de tomber par hasard sur Tyler, et j'y ai vraiment cru... Mais faut que je me rende à l'évidence : en réalité, lui comme les autres n'en a rien à faire de ma tronche. Il y a Ivy et K. évidemment mais là, c'est surtout qu'avec le bébé qui arrive, ils ne vont plus vraiment avoir de temps à me consacrer, ni de place d'ailleurs. J'arrive pas à en parler avec ma super rouquine de coloc', parce que je sens bien qu'il va falloir que je parte, et j'ai absolument pas envie de recommencer encore à zéro. C'est ridicule, je fais que reculer pour mieux sauter, mais j'arrive pas à faire autrement. Je peux pas gérer l'appart' toute seule, s'ils décident de s'installer quelque part pour eux, et ils pourront pas garder un boulet à domicile. Et en dehors d'eux, y a mes deux collègues du boulot, et Sims, et c'est à peu près tout. C'est peut-être pour ça que quand on s'est rencontrées avec Mack, ça a tout de suite collé, sans qu'on dise grand chose. Les deux américaines paumées à Londres. Je crois qu'avant que je lui en veuille réellement pour quoi que ce soit, va falloir y aller très fort. Un peu de retard ? Rien à battre, réellement. Je sais pas si je dirais la même chose si elle était carrément pas venue, mais... et encore, si y avait une bonne raison, je crois que j'aurais laissé courir aussi.

« Bonne réponse Mademoiselle Garcia ! Votre bonté vous perdra ! »

Je hausse les épaules en la regardant se changer vitesse grand V. Mack, elle a des formes que j'aurais juste jamais, et y a clairement une pointe d'envie dans mon regard. Je suppose que c'est un truc de filles de toujours vouloir des choses qu'on est pas capables d'avoir. Elle veut muscler et galber ses formes, moi je voudrais juste en avoir. Je suis sûre que les même les mannequins auxquels elle me compare ont plus de poitrine que moi...

« Mmmh... quelques squats ne te feraient pas de mal !
- Ca c'est sûr, mais ça me donnera pas le derrière de J-Lo pour autant. »


Référence pourrie parce que j'ai pas envie de ressembler à ça non plus, mais enfin on aura compris. Et aussitôt, elle a embrayé sur Nik, et évidemment, je suis devenue cramoisie instantanément. Et je lui ai demandé sans conviction d'arrêter parce qu'on sait toutes les deux qu'elle ne le fera pas. Ou qu'elle reviendra vite à la charge.

« Pour l'instant. »

Ouais ouais voilà, c'est bien ce que je disais. Et comme j'ai pas envie de me battre avec elle, j'ai beau avoir commencé à me dépenser, je commence aussi à parler. La vérité, c'est que j'ai pas grande monde à qui en parler. J'emmerde pas ma coloc', ni Betty qu'a bien assez à gérer entre nos horaires de merde et son bout de chou, Marlon se fout juste de ma tronche, mais je crois qu'au fond, il s'en veut toujours pour le braquage, et on se parle de moins en moins - va sans doute falloir que je crève l'abcès un de ces quatre - et donc à part Mack bah... Je me vois juste pas parler de ça à Sims alors, non, je vois personne d'autre.

« Putain... »

Attention, la suite arrive dans quatre, trois, deux...

« Si ça c'est pas un bon parti ! »

Et voilà, je l'aurais parié, donc. Je secoue la tête, soupire et continue à bosser sans la regarder, sur ce coup-là.

« Et pas forcément pour le fric, c'est pas comme si on était vénale hein ! C'est juste que ça prouve bien qu'il est sérieux et stable ce monsieur. Il a l'air d'avoir la tête sur les épaules, d'être mature... que des points positifs !
- Justement. Trop. »


Il est trop parfait, ce type. Le genre de gars que tu vois avec une princesse, une actrice populaire ou un mannequin au bras. Pas moi, quoi... Alors pourquoi il perd son temps, hein ?

« Parce que c'est un gars bien ? »

Je me suis arrêtée, un peu stupéfaite pour le coup, et j'ai dévisagé la blonde à mes côtés. Oui, sans doute que c'est la vérité, mais... Mais quoi ? J'ai rien à répondre, et je sais pas quoi penser de tout ça. Je me retrouve comme une con à tenter d'ouvrir la bouche pour rétorquer quelque chose, mais... Y a rien qui me vient à l'esprit.

« Tu te poses trop de questions, sérieux. Tu cherches la petite bête... Et puis ça marche dans l'autre sens aussi hein, pourquoi une fille bien dans ses baskets comme toi, car non, tu n'es pas une gamine paumée, ne perd pas son temps avec le prince charmant des temps modernes comme tu le qualifies si bien ? »

Elle s'est arrêtée aussi, et je crois que j'ai plus vraiment envie de continuer à faire du sport. A part peut-être boxer jusqu'à me tuer les phalanges. Je vois bien qu'elle va continuer, et j'ai pas envie de l'entendre, j'ai pas envie qu'elle mette le doigts sur ce dont je suis parfaitement consciente, mais que je refuse d'exprimer à qui que ce soit. C'est pas pour ça que je suis venue, en fait...

« Parce que t'as peur. C'est aussi simple que ça. T'as peur de te montrer vulnérable auprès de lui. Je suis sure que c'est même pas le fait qu'il te plaît ou pas le problème... c'est juste toi. Tu t'obstines à être fermée comme une huître.
- Je...
- Et je dis ça pour ton bien, je ne te juge pas, je ne te malmène pas. »


Raté. Le jugement, il est là, même s'il n'est pas malveillant. Quant à me malmener... J'ai tourné les talons sans rien dire sur le coup, direction la sortie. Elle a raison, je sais bien qu'elle a raison, mais je veux pas en parler, pas ici. Si je mets des mots là-dessus, là, maintenant, je vais craquer et il est juste hors de question que je me mette à chialer devant toute la salle. Tu me suis si tu veux, Mack, et peut-être qu'on continuera à en parler, si tu y tiens vraiment, mais juste pas là. Pas tout de suite. Pas devant tout le monde. J'aurais sans doute préféré jamais, en fait, mais je crois que c'est pas une option envisageable, alors laisse-moi au moins garder un minimum de dignité.
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() message posté Ven 1 Mai 2015 - 22:24 par Invité
    Je ne vais pas mentir... je suis une commère, j'aime les ragots, j'aime parler des histoires de cœur en long en large et en travers... et surtout quand celles-ci concernent celles de mes amies. Car oui, malgré que je ne connaissais pas la Texane depuis longtemps, je considérais déjà Sharona comme une amie. Ça peut paraître con, mais le feeling était là et pour moi c'était le principal. Bref. Revenons à nos moutons aka les histoires de cœur. Quelle fille n'a jamais rêvé d'être à la place de l'héroïne dans les films romantiques à l'eau de rose ? D'être aimée avec ses bons comme ses mauvais côtés, d'avoir traversé un truc de dingue pour être ensemble et donc être sure que ça durera toute la vie... Toute, je crois. Et je ne me plaindrais pas car je l'avais mon conte de fée, mon prince charmant, cette épreuve qui n'a fait que renforcer notre histoire... Ouais, j'avais une putain de chance, une chance que toute demoiselle devrait avoir la chance de connaître. Et il se trouvait que Sharona avait mentionné un certain Nik. Un mec qui 'avait l'air plutôt chouette et bien, et qui visiblement était intéressé par mon amie. Et même si je ne connaissais pas le monsieur je plaidais en sa faveur car Sharona, et ça se voyait comme le nez au milieu de la figure même si elle me jurait que non, l'aimait bien. Et ça tombait plutôt bien puisque j'adorais jouer les entremetteuses, mais avant ça... je devais ouvrir les yeux à mon amie. Et là était bien la mission la plus compliquée de mon plan.

    Nous voilà prêtes à affronter les machines de torture après m'être changée en cinq secondes chrono. Cette séance allait me faire le plus grand bien après cette journée interminable au boulot. Je mettais donc du cœur à l'ouvrage dès le début, autant que j'en mettais pour parler de mon sujet préféré avec la Texane. La Texane qui était aussi bornée qu'un de leur taureau lors du rodéo annuel de la petite ville de campagne perdue au fin fond de l'état. Même si ça m'agaçais un peu, j'étais tenace et je n'étais sûrement pas prête à lâcher le morceau aussi facilement, pas quand une belle histoire était à la clé. Je tentais donc de lui prouver par A plus B que j'avais raison (parce que règle d'or : j'ai toujours raison), mais la tâche était rude. Rude au point que Sharona ne disait rien, mais genre vraiment rien. Ça me surprenait d'elle, certes elle n'était peut-être pas un moulin à parole comme moi mais être muette comme une carpe... Peut-être que mes mots la froissait ? Pourtant il n'y avait aucune méchanceté derrière, juste la triste réalité et une blonde qui essayait de lui ouvrir les yeux tant bien que mal. Mais tant pis. J'en venais à la conclusion qu'elle était juste fermée comme une huître, qu'elle avait juste une peur bleue de s'ouvrir, d'être vulnérable. Les mots de trop probablement.

    Non. Pas probablement. C'était sur et certain car la demoiselle s'était levée et tournait les talons. Oh my. Qu'est ce que j'avais fait ? « Sharona ! » la rappelais-je désespéramment. « Sha' ! Et merde ! » Je me levais à mon tour, ramassais ma serviette et ma bouteille d'eau avant d'abandonner ma pote la machine pour partir à sa suite. Je trottinais pour arriver à sa hauteur et l'attrapais par l'épaule. « Putain Sha' qu'est ce qui te prend ? Tu m'expliques ? Je m'excuse si je t'ai blessé mais c'est pas une raison pour me planter comme ça ! » Je tentais tant bien que mal de ne pas parler trop fort ce qui n'était pas des plus easy avec ma voix haut perchée. Toujours rien. Bordel. « Tssss » Légèrement agacée je pris à mon tour les devants en direction des vestiaires. Plus la motivation ni l'envie, enfin si, juste l'envie de rentrer chez moi et de retrouver mon Sam.

    Je m’asseyais sur le banc pour défaire les lacets de mes chaussures, Sharona toujours sur mes talons. « Même heure la semaine prochaine ou t'en as déjà ras-le-bol de me voir ? » Non parce qu'au pire les beaux jours arrivent et je pourrais toujours tenter de vaincre ma peur de me perdre dans Londres en faisant mon jogging.
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Sharona K. García-Brown
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() message posté Sam 16 Mai 2015 - 10:00 par Sharona K. García-Brown
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Mercredi 14.04.2015 • East London • Fitness First
Ca, c'est la partie que j'aime pas. Les ragots, les potins, c'est pas pour moi. Et j'ai franchement du mal à comprendre qu'on s'intéresse autant à la vie des autres mais... Quand c'est Mack, je tolère. C'est bizarre, dit comme ça, et j'en suis la première à pas me comprendre moi-même, mais enfin... La plupart du temps, je laisse courir, quand elle parle de ceux des autres, et quand ça en vient à moi, je dévie, je boude un peu, lui tire la langue parfois - oui oui réaction très mature, j'en conviens - et on finit par passer à autre chose, histoire de pas se murer dans le silence. Mais aujourd'hui, je peux pas, et pour cause, je vois bien qu'elle est pas prête à lâcher. Et tout ce qu'elle analyse est sans doute vrai - et c'est un peu ce qui me fait flipper là, je suis si transparente que ça ? Et pourquoi tu peux pas juste voir que ça me met vraiment trop mal à l'aise et qu'il faut arrêter ? Je finis par me barrer, parce que je sais plus comment faire, et je suis désolée Mack, mais c'est vraiment trop pour moi là...

« Sharona ! Sha' ! Et merde ! »

Quelque part, je suis soulagée qu'elle prenne ma suite, qu'elle m'abandonne pas, elle aussi. Même si j'ai du mal quand elle attrape mon bras et que je résiste à l'envie de me dégager violemment ou de frapper juste parce que c'est elle. D'autres auraient pas eu cette chance...

« Putain Sha' qu'est ce qui te prend ? Tu m'expliques ? Je m'excuse si je t'ai blessé mais c'est pas une raison pour me planter comme ça ! »

Pour la première fois de ma vie peut-être, les mots sortent pas. Je la regarde, les yeux sans doute un peu trop humides et je trouve rien à dire. Ca la vexe manifestement, vu comme elle fonce à son tour vers les vestiaires.

« Tssss... »

Et je peux pas la laisser partir non plus, alors je cours à sa suite mais hésite sur la conduite à tenir quand elle commence à défaire ses lacets.

« Même heure la semaine prochaine ou t'en as déjà ras-le-bol de me voir ?
- C'est pas parce qu'il y a un truc donc j'ai pas envie de parler que je veux plus voir ta trogne andouille... »


J'espère ne pas la vexer comme ça non plus, et sans doute que ce 'andouille' était de trop, pourtant c'était pas méchant, juste un truc pour essayer de détendre un peu l'atmosphère, presque affectif, même, mais je suis pas sûre que ça soit bien compris. Je viens finalement m'asseoir à côté d'elle, mais j'ai toujours pas touché à ma tenue de sport. Dans ma tête, c'est un peu beaucoup le bordel. Et je me dis que je lui aurais bien proposé de venir à l'appart', mais je suis pas sûre de vouloir risquer qu'Ivy et K. soient là, ou débarquent en plein milieu de la conversation, et chez elle, on sera pas toutes seules non plus. Les mains croisées devant moi, les coudes sur mes genoux, ,je regarde un point vide devant moi un instant, puis ferme les yeux.

« On peut... On peut en parler ailleurs ? Où y a moins de gens ? »

Je sais pas trop bien où, cela dit, mais quelque part où y aura que toi qui me verras craquer, tu vois, que je donne pas en spectacle devant tout le monde...

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() message posté Jeu 28 Mai 2015 - 22:55 par Invité
    J’étais du genre impulsive… alors je pouvais concevoir la réaction de Sharona, même si je l’avais vraiment en travers de la gorge qu’elle ose me planter comme ça sans même un regard en arrière. J’étais aussi du genre compréhensive – surement dû à mon unique année en psycho à la fac – mais là je ne comprenais pas. Voilà, c’était aussi simple que ça. Bon, c’est vrai qu’après tout je ne le connaissais pas sur le bout des doigts, que j’ignorais une partie de sa vie, de ses envies, de ce qu’elle aime ou non… j’en passe, et inversement. Mais merde. On se disait bien amies non ? Et une amie ne se casse pas comme ça sans rien dire. Alors c’était normal que je courre à sa poursuite… aussi parce que son attitude m’avait légèrement – ahem – vénère et que je ne tenais pas à rester seule dans cette salle de sport où nous avions nos habitudes à deux, ça aurait été glauque. L’appeler ne servait à rien puisqu’elle ne répondait pas, ni même m’accordait un regard. Très bien. J’employais les grands moyens et choppais son bras une fois à sa hauteur en lui demandant des explications. C’était comme parler à un mur. Elle se contentait de me regarder avec ses grands yeux de biche et en restant muette comme une carpe. Ça m’énervait d’autant plus, ce qui me poussa finalement a la lâcher et de filer en direction des vestiaires en la laissant cette fois derrière moi… peut-être qu’ainsi elle verrait ce que ça faisait, qui sait ?

    Je ne tenais pas à supporter un silence de mort dans les vestiaires, alors dès que j’eue posé mon popotin sur le banc je m’attelais à défaire les lacets de mes baskets. Bien que j’étais en rogne et n’avais pas une grande envie de lui adresser la parole, je pris néanmoins le soin de lui demander si ça valait le coup que je vienne la semaine prochaine… parce que bon on ne sait jamais hein ! Et… miracle ! Sharona retrouva enfin l’usage de la parole ! J’aurai presque applaudis – car oui, quand je veux je peux être de très mauvaise foi – mais au contraire je levais légèrement la tête vers elle en arquant les sourcils. La demoiselle venait d’éveiller ma curiosité, mais ce ne fut pas pour autant que je la questionnais. Qu’est-ce que je devais dire à ça ? Je n’allais pas lui demander de quoi elle ne voulait pas parler puisqu’elle ne voulait pas en parler justement. Cqfd.

    Elle vint s’asseoir à mes côtés, je ne bougeais pas, du moins de place car j’envoyais valser mes baskets. Peu importe ce qui pouvait suivre je n’avais tout simplement plus envie de retourner là-dedans après ça, j’avais perdu la foi. C’est le moment que Sharona choisit pour reprendre la parole. Aller ailleurs ? Où il y aurait moins de monde ? Un peu surprise, je balayais le vestiaire désert des yeux avant de lui répondre – un peu sur la défensive, je l’avoue – « C’est pas comme si ça grouillait ici mais soit. Tu veux aller où ? » Parce que bon je ne connaissais pas tellement le quartier, ni Londres tout court d’ailleurs. Je pris les devants en me levant et en commençant à me changer. « Dans tous les cas je te suis » ajoutais-je en fourrant mon legging dans mon sac et en y chopant mon jean. J’évitais la case douche puisque nous n’avions pas transpiré comme prévu, ce qui expliqua pourquoi j’étais prête en cinq minutes chrono au lieu de ma demi-heure habituelle voire plus. Bref. Sac sur l’épaule, je me tenais devant Sharona en l’attendant pour décoller d’ici. « Je peux quand même savoir de quoi il s’agit ou… ? » Non parce que trouver un coin solitaire en plein Londres semblait relever du miracle à mes yeux, alors autant commencer son récit maintenant puisqu’on allait tourner en rond pendant des heures pour trouver l’impossible.
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Sharona K. García-Brown
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() message posté Ven 29 Mai 2015 - 13:16 par Sharona K. García-Brown
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Mercredi 14.04.2015 • East London • Fitness First
Impulsive c'est juste un peu mon second prénom, nom ? J'ai pas spécialement envie de faire de la peine ou de vexer Mack, mais je veux pas parler de ça, je me sens pas capable de gérer la conversation qu'elle veut avoir et comme un petit animal sauvage, quand je me retrouve dans une situation que je juge dangereuse, je deviens agressive ou je bats en retraite... ou un peu des deux. J'imagine que là, c'est peu ça. Alors évidemment, à la base, j'aurais jamais pensé planter ma pote comme ça, mais là, je vois pas trop bien comment faire autrement. Et si je l'entends me courir après et que ça me rassure un peu d'une certaine manière, j'arrive pas encore à lui faire à nouveau face. Je pensais pas que ça la foutrait autant en rogne. Je pensais pas tout court, trop occupée à me garder un visage pas trop bouleversé alors que c'est le chaos total dans ma tête. Est-ce que je dois vraiment tout lui expliquer ? Est-ce que je peux ? Est-ce que je vais seulement y arriver ?

C'est tout ce qui tourne en boucle quand elle m'attrape le bras. Je voudrais bien lui donner les réponses qu'elle attend, mais y a rien qui sort, et quand elle me plante à son tour, je me sens terriblement mal. En réalité, je flippe que d'une chose, qu'elle aussi en ait ras-le-bol de ma gueule et m'abandonne. Comme tout le monde après tout.

Alors quand je pousse la porte des vestiaires, je suis encore moins sereine que trois minutes auparavant, ce qui est pas peu dire, mais ses premiers mots, même s'ils me tranquillisent pas completement, me permettent au moins de tenir encore un peu le coup.

Elle retire ses chaussures - je crois qu'on n'a plus trop envie de faire du sport à cet instant - et je tente de briser à mon tour le silence, pas sereine malgré ma tentative de dérision pourrie. Et puis moi aussi, j'ai commencé à me changer. On va plus rester là de toute façon, n'est-ce pas ? Ce qui m'arrangerait parce que j'ai pas vraiment envie que qui que ce soit d'autre qu'elle entende ce que je pourrais éventuellement réussir à lui avouer. Je vois bien son regard sceptique.

« C’est pas comme si ça grouillait ici mais soit. Tu veux aller où ?
- J'en sais rien, je voudrais juste pas que quelqu'un débarque en plein milieu... »


Je dois avoir l'air assez bête, là, et j'ose même plus trop la regarder, pas vraiment désireuse de croiser encore son regard furibond.

« Dans tous les cas je te suis.
- Merci... »


On s'est changées toutes les deux en silence, et en très peu de temps. Ce qui est franchement un record pour elle, mais à cet instant, je me mords la lèvre pour pas le relever.

« Je peux quand même savoir de quoi il s’agit ou… ?
- Tu veux que je t'explique non ? Ben j'espère que t'as un moment devant toi, parce que ça va pas être facile... »


Je soupire, m'en veux du ton un peu agressif qui n'échappe et attrape mon sac, pour me lever et me rapprocher d'elle. Mais quand je croise son regard, le mien est beaucoup trop brillant.

« Il y a beaucoup de choses que tu sais pas sur moi et dont je parle à personne. Des trucs qui font que je supporte pas qu'on me touche et que c'est rare que je fiche pas ma main dans la tronche des gens sinon. T'es une privilégiée, tu sais ? Enfin... »
 
Je détourne le regard, pas très sûr que le terme soit très judicieux là.

« On y va ? »

Histoire que je trouve par où commencer, parce que ça risque d'être un peu long vois-tu...
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() message posté Mar 16 Juin 2015 - 22:12 par Invité
    C’était peut-être mon éducation qui faisait que je ne laissais que très rarement un ami dans la merde. Oui, c’était surement dû au fait de grandir en solitaire avec mon paternel à se soutenir comme l’on pouvait même dans les pires moments, dans nos engueulades et ma crise d’ado… parce qu’au final nous n’avions que l’un et l’autre. Cela expliquait surement en partie pourquoi je ne me cassais pas directement suite à l’attitude détestable de Sharona. D’où elle me laissait en plan comme ça sans explication ? Et sans réponse ? Restant muette face à mes interrogations ? C’était trop pour moi, trop… mais ça ne m’empêchait pas de la laisser tomber. Si elle voulait parler, je l’écouterais, peut-être pas de bon cœur en apparence car sa réaction m’avait irrité, mais je l’écouterais. J’avais toujours été une oreille attentive de nature, et non pas seulement à cause de ma courte formation en psychologie. Et puis… ça m’intriguait aussi, je l’avoue. Je ne connaissais pas Sharona comme je pouvais connaitre une amie proche par exemple, et il est vrai que jusqu’ici elle ne s’était que très peu dévoilée… mais je m’y étais faite, sa part de mystère faisait en partie le personnage. Mais si elle m’offrait l’occasion de lire un nouveau chapitre sur la vie de ce personnage haut en couleur… je n’allais pas dire non, aussi parce qu’aussi venère je pouvais être face à sa réaction, je ne pouvais pas lui en vouloir pour si peu. On avait tous des coups de sang parfois… moi la première. Alors je passais l’éponge… même si je ne voulais pas forcément lui faciliter la tâche.

    Elle souhaitait un endroit où nous ne serions pas dérangées en pleine conversation, je devais avouer que le vestiaire ne correspondait pas à ce descriptif, alors je lui aurai bien proposé de nous enfermer dans les toilettes en toute intimité mais je crois qu’elle ne l’aurait pas forcément pris sur le ton de la rigolade. « De rien » répondis-je simplement en omettant un ‘ce serait avec plaisir’. Maintenant que c’était dit que j’allais la suivre, je me changeais en silence, enfilant rapidement mon jean, ma blouse et mes chaussures. Puis, sac sur l’épaule, je l’attendais demandant quand même de quoi il s’agissait. Non parce que je n’aurai pas aimé perdre mon temps si elle m’annonçait que la mort de son poisson rouge qu’elle avait fait partir en un coup de chasse d’eau l’avait traumatisé à l’âge de 8 ans. Bref. Elle répondit simplement à ça qu’elle espérait que j’avais du temps devant moi pour connaitre toute l’histoire. Je levais les yeux au ciel malgré moi « Boarf, c’est pas comme si ma séance de sport venait de tomber à l’eau et que j’avais une heure de libre hein » Bonjour je trouve quand même le moyen de te faire un reproche. Elle me regarde enfin dans les yeux et je peux y lire que c’est sérieux. Bon allez Mack, c’est plus le moment de rigoler, prend sur toi.

    Sharona semblait prête à se confier sur son étrange comportement que je trouvais si mystérieux depuis notre rencontre comme, par exemple, le pourquoi du comment elle ne voulait pas qu’on la touche… heureusement que j’avais décidé de ne plus rire sinon je lui aurai balancé qu’elle se la jouait à la Christian Grey de Fifty Shades. Du coup je ne dis rien sur ce sujet, préférant ne pas la faire fuir à nouveau. « Si tu le dis » finis-je pas répondre simplement. Oui, j’étais peut-être une privilégié à ces yeux mais je l’étais parce qu’elle voulait que j’en sois une… je ne lui mettais pas le couteau sous la gorge pour qu’elle me confesse son enfance et son adolescence. J’acquiesçais d’un signe de tête à son « on y va ? » puis pris les devants en lui ouvrant la porte du vestiaire « Après toi ».

    (…) Après une bonne quinzaine de minutes de marche dans un silence pesant troublé par les bruits de circulation, nous trouvâmes un bar, certes un peu miteux en apparence, mais désert à cette heure de la journée. Tant mieux pour nous, les costards cravates n’avaient pas encore quitté le boulot, un boulot qu’ils noieraient une heure plus tard dans une bonne pinte. Installées dans un coin de celui-ci, j’attendais après le thé glacé que j’avais commandé. « Je t’écoute » voilà, ni plus, ni moins. Coudes et avant-bras posés sur la table, mes doigts entremêlés, je sondais mon amie du regard attendant les fameuses révélations.
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Sharona K. García-Brown
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() message posté Dim 28 Juin 2015 - 19:52 par Sharona K. García-Brown
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Mercredi 14.04.2015 • East London • Fitness First
Je vois bien qu'elle est en colère, qu'elle m'en veut sans doute un peu de ma réaction dans la salle mais... Je peux pas faire autrement. Je peux pas parler de ça là-bas, je peux pas m'étaler devant tout le monde. A vrai dire, j'aurais bien envie de ne jamais en parler tout court, mais... Mais c'est Mack, et j'ai pas tant de personnes vers qui me tourner, j'ai vraiment pas envie de la perdre elle. Et puis... Je suppose qu'il faut que je finisse par en parler, un jour. Alors je la remercie d'être encore là, d'accepter de m'écouter même si ça lui a pas plu que je fuie la salle un peu avant.

« De rien. »

Vous la sentez l'ironie, là ? J'ai envie de m'enfuir, de me barrer en courant et de plus voir personne. Et puis elle répond à mes propos, pire c'est. Je me fais violence parce que je ne veux pas la perdre, faut croire que je grandis un peu parce que y a encore pas si longtemps, j'aurais déjà claqué la porte, et je serre les dents.

« Boarf, c’est pas comme si ma séance de sport venait de tomber à l’eau et que j’avais une heure de libre hein... »

Je ferme les yeux, finis de me changer, tente de relancer le sujet, d'expliquer que ce que je m'apprête à faire, c'est clairement pas commun, et pas donné à tout le monde et une fois encore, je meurs d'envie de partir au vu de sa réaction.

« Si tu le dis... Après toi. »

La porte ouverte et une petite trotte en silence le temps de trouver un endroit où nous installer, je ravale autant mes larmes que ma fierté. Et puis une fois assises devant son thé glacé et mon perrier citron, je l'entends reprendre la parole.

« Je t’écoute.
- Je sais pas trop comment... par où commencer. Hum... »


Profonde inspiration, mes phalanges craquent sous les paumes de mes doigts comme je suis particulièrement nerveuse.

« Il s'est passé plein de choses qui font que... Bah que je supporte pas qu'on me touche, et que je peux juste... pas être avec quelqu'un. Plein de choses qui doivent sembler anodines je crois, pourtant moi j'arrive pas à faire avec. »

Je suis incapable de la regarder, fixe mon verre comme s'il pouvait me sortir de là par miracle mais... non, évidemment que non, et d'un côté, c'est sans doute aussi bien que j'aie pas d'échappatoire, mais ça reste putain de difficile à sortir.

« Ca remonte à loin maintenant, et je sais bien qu'il y a des choses pires, qu'il y a plein de gens qui ont vécu des choses bien pire, mais... j'arrive quand même toujours pas à passer outre. »

Je ferme les yeux, nouvelle inspiration, et... je crois que j'ai arrêté de respirer ensuite, enchaînant les phrases trop vite pour dissimuler à quel point je suis pas sereine.

« Je me suis retrouvée en centre de... guérison comme ils disent quand j'avais douze ans, parce que j'ai embrassé une fille... un truc de cap ou pas cap, mais personne m'a jamais crue... Peut-être bien que j'aime aussi les filles, j'en sais rien, au final, j'ai jamais vraiment essayé quoi que ce soit parce que... Dans ce camp-là, y avait cette fille qui a pas vraiment compris ce que non voulait dire. Je sais pas ce qu'elle aurait fait si Tyler était pas intervenu, mais... J'arrive juste pas à oublier ses mains sur moi, alors je supporte pas qu'on me touche depuis... Je crois que ma soeur et Tyler sont les deux seuls personne dont je tolère le contact. Et y en a une qui a disparu de ma vie peu après ça, et l'autre qui... »

En a sans doute plus grand chose à faire en fait. Mais au fond, est-ce que je peux vraiment lui vouloir ? Je suis qu'une gamine qu'il a aidée une fois y a longtemps, et qu'il a hébergée le temps qu'elle se débrouille ici aussi, mais je sais pas si c'était autre chose que de la pitié au final...

« Enfin je vois plus vraiment les personnes que j'arriverais à toucher. Ca doit sembler ridicule... Mais j'ai passé tous mes étés là-bas pendant des années, à flipper en non-stop que ça recommence maintenant qu'il y avait plus un Tyler pour prendre ma défense... Ce qui est très crétin parce qu'en réalité, j'ai jamais eu de mal à coller mon poing dans la tronche des gens, mais... Je sais pas, j'ai toujours bloqué... »

Je me sens tellement con. Dit comme ça, j'ai l'impression que c'est complètement débile, et qu'on va juste se foutre de ma gueule de traumatisée pour un rien. C'est pas comme si j'avais été violée réellement, au fond, pourtant ça me fait le même effet. Je pourrais m'arrêter là, mais je crois que maintenant que les vannes sont ouvertes, je me sens presque obligée de lui raconter le reste. Je sais bien qu'elle m'impose rien, et je crois que c'est justement pour ça. Et parce que c'est elle, surtout.

« Ma soeur a disparu un peu après. C'était mon seul soutien, mes parents ont toujours brillé que par leur absence, et je me suis retrouvée toute seule. Et puis je me suis blessée et j'ai plus pu danser. On m'a gentiment expliqué que je serai jamais professionnelle à cause de ma cheville. C'était le seul truc qui me motivais, c'était mon rêve de toujours, et j'avais plus aucune chance là non plus. Pas comme si j'en avais jamais beaucoup eu cela dit. Et j'avais même plus personne vers qui me tourner alors... J'ai fini en centre psy parce que je m'alimentais même plus, mais c'était moins pire que le camp... Après ça a été la guerre à la maison, jusqu'à cet automne où je me suis juste barrée sans prévenir, après que mes vieux m'ont annoncé qu'en fait, j'aurais dû avoir une jumelle, mais qu'elle est morte à la naissance. Je sais même pas pourquoi ils m'ont raconté ça comme ça, maintenant, alors qu'ils en ont jamais parlé. Bref... Je sais pas ce que j'ai fait dans une autre vie, mais ça devait être sacrément moche... »

Mes doigts crispés sur mon verre tremblent et je retiens désespérément les larmes qui demandent qu'à rouler sur mes joues. Je suis sûre que j'ai l'air pathétique, et je m'attends tellement à un truc du genre « ça va, c'est pas la fin du monde non plus » que je suis incapable de relever le regard et croiser le sien.

« Je dis ça, mais c'est pas comme si j'avais une maladie grave ou je sais pas quoi, c'est pas comme si j'avais vraiment été violée non plus, et tu dois me trouver trop débile de rester bloquée sur tout ça... Je suis... ridicule... »

Et je déteste ça, et je suis tellement mal, là, que je suis absolument plus capable de la regarder, pas même de retenir mes larmes qui gouttent sur la table qui nous sépare. Je me déteste d'être aussi faible, aussi pathétique, et en même temps, j'arrive pas à combattre ça. Chaque fois que je repense à tout ça, ça me rend malade et la gorgée de ma boisson que j'avale difficilement change rien au goût amer que ça me laisse au fond de la bouche.
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