Aiden + You never loved the sound of your voice

Je me suis toujours que je ne serais jamais comme les autres. Je n'ai pas envie de rentrer dans un moule et d'être en permanence en train de jouer les pantins. Je crois que j'ai toujours été différent. Et ce, depuis ma plus tendre enfance. Je suis né dans une petite ville aux abords de Belfast, en Irlande. Tout le monde pensait que notre petite famille était unie, heureuse mais ce n'était que pour mieux se voiler la face. Ma mère a d'abord tout laissé tomber par amour, elle a quitté son travail dans le milieu médical pour partir vivre dans une grande villa à 30 minutes du cœur de Belfast. Elle était heureuse, et elle aurait fais n'importe quoi pour mon père. Mais lui, en revanche, c'était une toute autre histoire. Ravi d'avoir une famille aimante, c'était un fou de travail. Il ne passait pas une minute à la maison et plus loin il était, mieux il se portait. J'avais beau essayer de l'atteindre, d'attirer son attention, mes efforts étaient vains. Il ne jurait que par son entreprise de communication située dans le quartier des affaire de Belfast. Je les entendais parfois se disputer quand mon père rentrait le soir et même si je me bouchais sans cesse les oreilles, les disputes devenaient de plus en plus fréquente, à mon plus grand regret.  « Tu es distant, tu rentres de plus en plus tard, je sais que tu ne veux plus de cette famille » la voix de ma mère résonnait comme un écho dans ma tête et je n'arrivais plus à faire abstraction de ce vacarme permanent. C'était devenu une habitude qu'il fallait à tout prix estomper.  « Tous les soirs tu me dis la même chose, tous les soirs j'ai le droit à cette agression perpétuelle de ta part » leurs voix ne faisaient que s’élever d'avantage au fil des soirées qui passaient mais qui se ressemblaient grandement. Comment un petit garçon de mon âge pouvait-il réagir ? Ma famille n'était pas parfaite et j'étais impuissant.  « Tu espérais peut-être que j'allais être ravie de voir que tu rentres de plus en plus tard ? Je me pose des tonnes de questions et tu n'es même pas capable de m'aider » la voix de ma mère était tremblante, peu sûre de ce qu'elle avançait, elle essayait de ne pas se démonter face à cet homme imposant et intimidant qu'était mon père.  « Tu m'en demandes toujours trop » sifflait mon père avant de faire volte face et de partir dans la cuisine. Je savais pas pourquoi je restais planter là mais mes jambes avaient tout simplement décidées de se tenir sur cet escalier devenu trop dérangeant d'un coup. C'était la fin de cette famille qui avait semblé unie dans un premier temps mais qui était tout le contraire. Mon père prenait ses distances avec nous, jusqu'à nous laisser plusieurs jours sans nouvelles. Ma mère n'en pouvait plus, elle était folle de rage et je l'entendais par intermittence pleurer, seule, dans cette chambre devenue froide et dénuée d'amour.  

 « Je m'en vais. Je pars m'installer à Londres. Je ne reviens pas » cette phrase se bousculait sans cesse dans ma tête. Depuis des années, ce souvenir me hantait de temps à autre et j'étais impuissant. Mon père nous avait abandonné il y'a maintenant 9 ans et ma mère semble toujours aussi mal le vivre. Pour ma part, je n'ai plus de larmes pour lui, je ne suis pas triste, je ne le suis plus du tout. Je suis en colère, je lui en veux de nous avoir fais çà, d'avoir été lâche et de nous avoir laissé sans un sous. Ma mère a tout abandonné pour lui et il l'a lâchement abandonné. Je suis en colère et tout le monde en a conscience. Je suis un bon élève mais bien trop turbulent.  Je n'ai pas beaucoup d'amis, du moins, je n'ai pas envie de m'en faire. Je vais avoir 16 ans mais j'ai déjà l'impression d'en avoir 18. La relation que j'ai avec ma mère est assez conflictuelle mais je la respecte et je l'aime. Elle m'a toujours tout donné même lorsqu'elle ne pouvait pas faire grand chose. Elle a fini par retrouver un travail dans le  Nord de Belfast. Je ne la vois pas beaucoup mais elle fait de son mieux. Ce qui me laisse le champs libre pour toutes les conneries que j'ai besoin de faire. Je fume, je bois même si je n'ai pas l'âge. Je me suis rebeller un peu trop tôt peut-être mais j'en ai besoin. Je ne suis pas bien enfermé chez moi, j'ai besoin de toujours être ailleurs. Cette maison me fait bien trop penser à mon père et je la fuis donc comme la peste. Il n'a pas voulu jouer son rôle, il est donc hors de question que je réponde au téléphone ou bien que j'accepte quoique ce soit venant de lui. Ma mère m'a tout de même appris qu'il était en couple avec une autre femme. Une brune, comme ma mère. Je ne l'ai jamais vu et je ne veux surtout pas la rencontrer. Elle a un fils mais aussi une fille, visiblement des faux jumeaux. Je grimace rien qu'en pensant à cette famille recomposer. Ma mère m'a dis qu'ils étaient heureux et que mon père possédait bon nombre de biens important là bas.  Elle aimerait que je reprenne contact avec lui mais je crois que l'amnésie est en train de l'atteindre puisqu'elle ne semble parfois plus se souvenir qu'il nous a complètement abandonné. Je ne suis plus vierge depuis que j'ai 14 ans. Je sais que çà peut paraître surréaliste mais c'est bel et bien le cas. Je sors de mon quotidien en ne pensant qu'au sexe. J'ai besoin de m'évader le plus loin possible et je ne vois que le sexe, l'alcool et la drogue pour m'aider. Mon groupe d'amis n'est pas aussi extrême que moi mais l'alcool est leur principale préoccupation. Ma mère ne sait pas comment je passe mes journées après l'école ou bien mes week-ends et si elle le savait, elle aurait certainement une attaque.  « Clifford je te présente Sarah » je ne peux cacher l'envie qui me vient rapidement en tête lorsque je pose les yeux sur cette brune voluptueuse  « Attention, je te vois venir, c'est ma petite sœur, alors tu touches pas » comme si j'allais l'écouter. Levant les yeux au ciel, je salue la jeune femme qui ne semble pas indifférente à mes charmes. Parfait.  J’enclenche alors mon petit plan et j'attends que la mayonnaise prenne toute seule. Vilain jeu de mot, je sais.

Mes mains étaient contre le mur. Son dos contre celui-ci, elle ne pouvait pas faire marche arrière. Elle ne pouvait pas s'enfuir. Elle allait être à moi. Je me fichais pas mal qu'elle soit la sœur de Steven, tout ce qui venait en tête était bien plus intéressant. Ses cheveux tombaient le long de ses épaules, des petites boucles prenaient formes à la fin. Elle était très jolie et elle avait tout aussi envie que moi d'aller voir ailleurs. Mes mains sur ses épaules nues, je souriais afin de l'attirer un peu plus dans mes filets. Elle m'avait souris en retour et c'était là que j'avais compris que j'avais tout gagné. Je la pris par la main et l'avait emmené avec moi à l'étage pour passer à l'étape supérieure, ignorant totalement le reste du groupe qui essayait tant bien que mal de me résonner. Dans cette pièce, il faisait noir et la température n'était pas très élevée. Du moins, pour le moment en tout cas. Elle avait des envies, elle avait aussi des espérances mais elle savait que je n'allais certainement pas m'engager avec elle. C'était son aventure contre la mienne et je serais toujours le seul vainqueur. Je n'avais aucune envie de me mettre en couple, si c'était pour finir un jour comme mes parents, il en était hors de question. Je préférais m'amuser, la vie est bien plus simple ainsi. Mon comportement ne plaisait pas à tout le monde mais je ne m'en occupais absolument pas. ++  « CLIFFORD ! » j'essaie d'émerger. La nuit a été courte, bien trop courte à mon goût et cet imbécile essaie de me tirer d'un sommeil trop précieux  « Lève toi connard » je crois qu'il sait pour sa sœur. Au bout d'un an de sexe à répétition avec elle, j'ose espérer qu'il a enfin compris que j'aime poser les mains sur sa petite sœur adorée.  « Calme toi Steven » je crois que n'ai pas dis la phrase magique puisque je suis vivement tiré du lit alors que je ne suis qu'en caleçon. La journée commence bien.  « Je t'avais dis de ne pas coucher avec ma sœur, je t'avais dis de ne pas la toucher mais non, il a fallu que tu me défie ! » un sourire émerge, ce qui met mon ami encore un peu plus en colère  « Je vais le tuer » ajoute Steven à haute voix pour que tout le monde comprenne qu'il faut qu'on le retienne pour ne pas qu'il perde les pédales. Mais cette bataille est inévitable et après avoir eu le temps de m'habiller un tant soit peu, je suis escorté par la police. Je savais que cette bagarre avec Steven allait mal finir mais je n'en avais tout bonnement rien à faire.  « Jeune homme, vous avez de la chance d'être mineur, vous échappez donc à la prison mais vous allez passer un sale moment en cellule de dégrisement » s'il pense que deux heures dans une cellule me fait peur... je ne l'écoute même plus. Au bout de quelques heures, c'est la voix de ma mère qui finit par me donner mal au crâne. Levant les yeux au ciel, elle se permet de me frapper sur le coin de la tête. Doucement, voire presque trop tendrement.  « Je n'en peux plus de ton comportement, je suis fatiguée. J'ai eu ton père au téléphone, tu pars pour Londres où tu étudieras à l'université là-bas. Tu choisi les études que tu veux, mais une fois ton bac en poche, tu pars. Ton père ne sera pas loin et tu auras donc l'occasion de lui rendre visite » il en est hors de question, je ne veux pas le voir, je ne veux pas même croiser son chemin. Je ne partirais pas. Elle a perdu la tête ou quoi ?!  « Çà va pas ! Je ne partirais pas de Belfast ! » je ne peux finir que ma mère me reprend  « Tu t'en vas, ton père s'occupe des papiers et tu ne discutes pas »  « Je crois que vous êtes complètement fous et pourquoi tu oses lui adresser la parole alors qu'il n'a jamais rien fais pour nous. Je ne mettrais pas la pieds chez lui » Londres ? Il en est tout simplement hors de question. D'accord, ce n'est pas loin de Belfast mais non, il en est hors de question !

Je vis l'enfer pendant plus d'un mais j'ai la chance de ne pas être à côté de ma mère ni même de mon père pour ce que çà change. J'ai mon petit groupe d'amis et je fais ce que je veux. Je ne travaille pas forcément en cours mais j'ai tout de même des bonnes notes. Je ne prends absolument pas la vie au sérieux, je n'ai pas envie de me prendre la tête mais j'ai toujours un crétin autour de moi pour m'énerver. Je suis nerveux, je suis dragueur, et je n'ai certainement pas envie de me poser avec une fille. Je ne suis pas assez sérieux et je refuse tout ce qui touche à l'amour. J'ai juste envie d'une fille quand j'en ai envie. Je suis gourmand et je sais comment utiliser mon corps et celui d'une jeune femme. Je n'ai pas envie de faire partie d'une confrérie mais je me suis laissé tenter pour pouvoir faire la fête et attirer le plus de filles possible. D'ailleurs, en parlant d'elles... Voilà Rosemarie. Elle est blonde et elle n'est pas comme toutes les autres filles. Elle semble inaccessible et en même temps elle à l'air fragile et complètement innocente. Elle a son charme et je n'arrive pas à la mettre dans mon lit. J'essaie, encore et toujours et depuis que je l'ai rencontré lors de cette soirée, je pense à elle sans arrêt. Elle m'obsède un petit peu, ses longs cheveux blonds sont toujours dans mes pensées. Elle m'agace avec son attitude de jeune femme coincée mais elle me plaît. Depuis que je la connais, je ne l'aime pas et pourtant elle me donne envie de faire des choses que jamais je n'ai encore fais à une jeune femme. Elle me le rend bien puisqu'elle aime m'insulter et m'envoyer des piques. C'est notre quotidien et à chaque fois que je peux la chercher, je la cherche sans problème.  « Rosemarie » elle n'aime pas quand je l'appelle par son prénom complet. Cà m'amuse et j'aime l'énerver  « Rose » je lui fais mon plus beau sourire hypocrite et m'avance vers la jeune femme. Ce soir il y' a une grosse soirée dans une des confréries et j'espère l'y voir afin de m'amuser un petit peu  «  Tu viens ce soir ? » je vois qu'elle est surprise de ma question. Non, ce n'est pas une blague et après quelques instants elle finit par me répondre  « Je crois pas non » mes pensées me disent que c'est dommage mais je lui réponds tout autre chose  « Tant mieux » avec çà, je sais qu'elle viendra juste pour me montrer qu'elle n'a pas peur et qu'elle veut me tenir tête. C'est une petit peu un challenge que je lui envoie et j'espère qu'elle va le relever. Je veux profiter de chaque soirée pour essayer de l'attirer dans mon lit et pouvoir lui prendre ce qu'aucun homme ne lui a encore pris. +++ Depuis que je la connais un peu plus, j'ai l'impression que mes sentiments changent. Je préfère me voiler la face. Je regrette le pari que j'ai lancé, je n'ai pas envie de lui faire vivre cette humiliation mais je ne suis pas près à perdre ce défi. Il est hors de question que je dise aux autres que je ne veux plus coucher avec elle. Depuis que nous nous sommes embrassés, je l'évite comme la peste. Je fais encore plus la fête, je fume et je bois pour oublier ce qu'il s'est passé car elle semble commencer à prendre ce que je ne croyais pas posséder. Mon cœur.  « Clifford ! C'est quand tu veux » je lève les yeux au ciel, fumant tranquillement mon joint  « Je prend mon temps pour mieux savourer ma victoire ! » suis-je assez crédible ?  « Dépêche toi mec ! » il m'insupporte celui-là. Je sais qu'il aimerait pouvoir l'avoir dans son lit mais il en est hors de question ! Ma poche se met à vibrer alors que j'ouvre la bouche. Je la referme et regarde le nom qui apparaît sur mon écran. Mon père... il essaie de recoller les morceaux mais je n'en ai pas du tout envie.