"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici loaded gun / thomas - Page 2 2979874845 loaded gun / thomas - Page 2 1973890357
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() message posté Lun 13 Avr 2015 - 17:26 par Invité
stay away from my trigger, i'm a loaded gun ☇ Il s'en foutait, de tout, de Jules, d'Angie, du temps qu'il faisait, de cette clope dérobée, de son dernier cours et même du prochain, de la couleur de la chemise qu'il portait, de la signification des tatouages d'Abberline, de la date du prochain combat de chien organisés dans les caves des bâtiments d'à côté et même de la méchanceté humaine face à la pauvreté de certains. Ce type, c'était un panda. Blasé à mort au point de ne plus pouvoir baiser. Ah, en fait non, il baisait encore avec Angèle. Mauvaise théorie Abberline. N'empêche que la comparaison du panda restait valide sur le restes : il était mignon, mais chiant comme la pluie. Non parce que sérieux, un panda c'est chiant. Enfin, tout ça pour dire que tout ce que Jules se donnait tant de mal à expliquer : il s'en foutait royalement. La psychologie éclair ? Trop bateau pour mériter ne serait-ce qu'une seconde de son attention. Le coup de fix d'héro ? Ca l'amusait, il trouvait ça trop mignon. Jules lui fit un petit rire, il ne partageait pas son opinion. Il n'y avait rien de mignon. Non, Angie elle jouait avec lui, alors que lui il saignait pour elle. Il saignait d'amour. Il s'était ouvert les veines devant elle, il avait fait exactement ce qu'elle le suppliait de faire depuis des années, une décennie même, et voilà. Putain. Jules comprenait que Thomas s'en foute, lui ne saignait pas. Ce n'était même pas du sang qui coulait dans ses veines, c'était des cendres mélangés à du putain de vin volé à des conférences. Alors, sentant l'énervement monter en même temps qu'il sentait son cerveau se faire la malle, Jules se lança dans un grand discours explicatif du comment du pourquoi et puis un peu de "Angie et moi, c'est quelque chose d'à part, de tellement rare et unique que jamais tu ne le comprendras". Si je vous jure, il était comme ça, un peu "puceau de quatorze ans sur les bords". Peut-être aussi qu'il avait l'espoir que cela fasse comprendre à Thomas qu'il n'était pas le marionnettiste de l'histoire, simplement un pion de plus. Peut-être qu'il se disait que ça finirait par s'imprimer quelque part. Foutaises. Thomas, encore moins concerné que tout à l'heure, conclu par un terrible : Super alors. Jules le regarda une seconde, sourcils haussés, comme pendu à ses lèvres. Il était sérieux ? Vraiment sérieux ? Et puis il se mit à rire, se penchant en avant une main sur son front, une sur sa cuisse. Vraiment éclaté de rire. Non mais je vous avais prévenu, son cerveau était entrain de se barrer, il coulait par ses oreilles et son nez. Oh putain t'es pas croyable ! Articula-t-il entre deux éclats de rire. J’ai presque hâte de te voir pleurer toutes les larmes de ton corps quand elle t’aura quitté. Jules calma un peu son rire, secoué par quelques gloussements toutes les cinq secondes, il se redressa et s'adossa à nouveau contre le mur. Sinon, il allait tomber s'était sûr. Il regardait Thomas Knickerbadger avec une certaine forme de fatalisme. D'ailleurs, suite à cette remarque il écarta les bras, l'air de dire "si ça te fait plaisir". Ouais, sans doute que ça lui faisait plaisir. Ce type devait bien être sadique autant que masochiste. C'était même certain. Mais, comme tout à l'heure, le prof sembla être frappé par une intervention divine : Ah mais non, j’y pense : je m’en fous complètement. Jules se remit à rire, posant complètement sa tête contre la façade et regardant le ciel. Il se sentait entrain de crever de seconde en seconde, fondre comme neige au soleil. Putain il allait y passer, là, aujourd'hui, tout de suite et devant Thomas. La tuile. Il eut tout de même un sourire en coin. Tu sais combien de fois tu répètes que tu t'en fou dans une seule journée ? demanda Jules après quelques longues secondes de silence qui lui avait servit à formuler une phrase intelligible dans sa tête. Et puis, enfin, il baissa doucement son regard sur son interlocuteur et répondit par lui même à la question : Beaucoup trop de fois. Ah oui, beaucoup trop pour que ça paraisse sincère en tout cas. C'est vrai, il passait tellement de temps à dire à qui voulait bien l'entendre qu'il en avait rien à foutre de tout que ça sonnait presque faux. Jules, soudain sujet à une grande fatigue, genre Belle au Bois Dormant en pire ferma les yeux, tenta de les rouvrir, les ferma à nouveau et puis se passa le front pour essayer de se réveiller. Et puis hop, les nausées qui revenaient. Son corps qui frissonnait, il avait des fourmis partout, dans les bras, dans les jambes, dans les dents. Si je vous jure, c'est possible. Il se craqua les doigts pour décompresser, aucun effet. Dans sa tête, le voyant "drogue" était allumé en rouge. Rouge vif. Et clignotait. Il clignotait vite. Le visage détendit et rieur laissa place à un air colérique, mauvais, méchant, presque enragé. Si tu t'en fous, barre toi. Fou nous la paix. Laisse moi vivre ma grande histoire d'amour foutue d'avance et puis faire une tentative de suicide raté dans des chiottes. Visionnaire qu'il était ce petit Abberline. Pourquoi tu te fais chier à supporter les caprices d'Angie ou bien les débilités du raté de service ? Trouves-en toi une autre, yen a plein le campus. Et puis, hop, là il ne tenait plus debout. Il se laissa glisser sur le bitume, assit contre la façade. Il étendit une jambe pour sortir un paquet complètement cabossé de clope et puis hop, il prit la dernière qui restait et envoya la reste plus loin, sans une once d'intérêt pour l'environnement. Bloquant la clope entre sa bouche, il allait l'allumer, se stoppa dans sa manoeuvre, sentant l'envie intense de renchérir : Mais non, tu l'aimes bien la petite Angèle. T'as pas envie de la larguer. Ca t'éclate tout ça. Donc non, tu t'en fous pas. Et là seulement, il alluma sa cigarette qui le crama tellement la gorge qu'il en fit une grimace. Il se tapa doucement la tête contre la façade, les yeux fermés. Et puis, d'une fois plus faiblarde, mais toujours un peu stressée, il ajouta doucement : Maintenant barres-toi, je suis fatigué. Fatigué de tout ça, fatigué de cette discussion, fatigué de Thomas, fatigué d'Angèle, fatigué de ne pas avoir de drogue, d'Oxy, d'amphet, de coke, de n'importe quoi tant que ça calmerait son cerveau malade. Ouais, Jules en avait presque les larmes aux yeux tellement ça lui faisait mal partout. Chacun de ses muscles, chacune de ses veines criaient famines, avaient besoin de carburant. Une secodne plus tard, mais qui avait semblé à Jules duré dix ans, il ouvrit à nouveau les yeux, et en voyant encore Thomas, il commença à s'énerver. Il tira sur sa clope et puis vociféra : T'as entendu ? BARRE TOI ! J'en ai marre de toi. J'veux plus te voir, tu m'emmerdes ! Bah voilà, il commençait à être agressif le petit.
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() message posté Sam 25 Avr 2015 - 11:55 par Invité
« Oh putain t’es pas croyable ! » Mais il me prenait pour qui, sérieusement ? C’était vrai qu’il commençait à être agaçant. Il me faisait un long discours sur à quel point sa relation avec Angie était unique – sauf que quoi de plus banal que deux amants maudits, je vous le demande – et à présent que, sans surprise, je lui lâchai un petit commentaire sarcastique, il n’en pouvait plus ? Fallait pas m’avoir abordé et avoir voulu jouer au plus malin. C’était risqué, il le savait, donc je m’en moquais. Si, j’étais croyable, j’étais même bien réel, devant lui, en putain de chair et d’os. Il écarta les bras avec désinvolture à ma remarque. C’était déjà mieux. Il me reprochait mon détachement ? Peut-être qu’il devrait prendre exemple. Relativiser, un peu. Voir qu’Angèle s’en foutait un peu de lui aussi. Ou en tout cas assez pour revenir me voir alors que c’était … quoi ? défendu ? Probablement. Je restai impassible, l’observant se dandiner sous le soleil, rire puis me fusiller du regard, se redresser, se baisser, s’assoir puis se relever, plisser des yeux et trembloter parce que arrrrg, je veux ma dose, putain. « Tu sais combien de fois tu répètes que tu t’en fous dans une seule journée ? » Non et je m’en fous ? Tu me tends la perche, Abberline, c’est vraiment trop facile. « Beaucoup trop de fois. » J’affichai une moue approbatrice et hochai la tête, lui accordant qu’il avait sûrement raison. Et alors ? Oh, c’était probablement l’un des traits de mon caractère qui énervait le plus les autres. Devine quoi ? Je suis au courant. Je préférai rester silencieux cette fois-là. Il souffrait déjà bien assez, non ? Je le voyais frissonner et avoir du mal à soutenir mon regard mais cela ne me faisait rien. La meilleure chose qu’il aurait pu obtenir de moi était ma pitié mais je n’avais même pas envie de la lui donner. Et quoique, d’ailleurs, n’aurait-ce pas été l’humiliation la plus blessante ? A méditer.

« Si tu t’en fous, barre-toi. Fous-nous la paix. Laisse-moi vivre ma grande histoire d’amour foutue d’avance et puis faire une tentative de suicide ratée dans les chiottes. » Eh bien, que de projets ! Peut-être qu’il allait se rendre compte de sa situation et en effet vouloir en finir. Mais non Jules, attends ! Tu ne crois pas que c’est un peu lâche de partir comme ça ? Autant continuer d’une manière que tu connais bien : te défoncer et crever à petit feu. Le désespoir du héros tragique, je ne suis pas sûr que ça te colle à la peau. Puis j’imaginai deux secondes quel coup ce serait pour lui si Angie décidait de rompre avec lui et je me suis dit que finalement, ce n’était pas impossible qu’il le fasse. Il était si déterminé à ne pas me croire. Mais tu sais, ce n’est pas parce que t’as tatoué son prénom sur ta peau qu’elle ne peut pas t’arracher l’oreille. Avec Angie c’était quitte ou double. Sauf quand elle traînait près de moi, parce qu’à ce moment-là, j’étais maître de mes choix et de mes actes. Et oui, elle s’amusait avec moi, mais simplement parce que je la laissais faire. « Pourquoi tu te fais chier à supporter les caprices d’Angie ou bien les débilités du raté de service ? Trouves-en toi une autre, y’en a plein le campus. » Je haussai les épaules. C’était vrai ça, pourquoi Angie ? Parce qu’elle était marrante, sûrement. Elle devait dégager un truc qui me plaisait. Mais Angie sortirait de ma vie un jour ou l’autre. Elle allait en avoir marre ou j’allais finir par la lâcher, au choix, je me moquais de connaître la raison à l’avance. Et puis j’allais l’oublier, comme j’oubliais le visage de ma propre mère car je ne la voyais même plus. Angie pouvait laisser des marques sur mon corps, je cicatrisais toujours plus vite qu’elle ne me blessait. Et je n’avais pas fait la connerie de me tatouer son nom sur l’oreille. Je n’avais pas fait cette connerie-là. Je ne la laissais pas s’imaginer qu’elle pouvait avoir une quelconque emprise sur moi. Ce n’était pas vraiment pour flatter mon égo et me dire que j’étais plus fort qu’elle – Angie se détruisait la santé chaque jour mais survivait quand même, elle était véritablement résistante. Mais simplement parce que je ne voulais pas qu’elle s’imagine pouvoir le faire. Oui, je m’en foutais d’Angie. Elle était drôle et attendrissante, un peu folle sur les bords, mais elle se décomposerait avant moi. « Mais non, tu l’aimes bien la petite Angèle. T’as pas envie de la larguer. Ça t’éclate tout ça. Donc non, tu t’en fous pas. » Je lui adressai un énième sourire narquois avant de finalement lui répondre, mon ton teinté d’une ironie qu’il détestait d’avance : « C’est vrai qu’elle est bien mignonne. » La question n’était pas de savoir si j’avais envie ou non de la larguer. Nous n’étions pas ensemble, c’était beaucoup plus simple. On ne s’attachait ni ne se détachait de quelqu’un avec qui on avait une telle relation. Peut-être qu’Angie pensait autrement. Ah, justement, c’était ça, le grand dilemme. Qu’est-ce qu’Angie voulait de moi ? Et au lieu de rester là à te confronter à moi dans l’espoir de me faire mordre la poussière, au lieu de te laisser pourrir sur le sol parce que t’en peux plus, ouais, t’en peux plus de rien, tu sais ce que tu devrais faire, Jules ? Tu devrais t’en prendre à ta copine. Elle s’en foutra sûrement moins que moi. Et quoique, elle me ressemblait pas mal, cette petite.

« Maintenant barre-toi, je suis fatigué. » Je haussai les sourcils, un peu surpris de cet éclair de lucidité. Je sortis mon portable pour vérifier l’heure. Ouais, il était temps que je me barre, et vite. J’étais presque en retard, mine de rien. « BARRE-TOI ! J’en ai marre de toi. J’veux plus te voir, tu m’emmerdes ! » Je me mordis la lèvre, amusé. « C’est toi le type capricieux dans l’histoire. » Je fis volte-face, et commençai à me diriger vers l’entrée de l’établissement. Je lui adressai tout de même une dernière remarque, pour la route, sans le regarder. « Elle sort dans une demi-heure. Bon courage pour survivre jusque-là. » Peut-être qu’il crèverait avant, qui sait ? Je jetai ma cigarette à moitié entamée sur le sol avant de pénétrer dans le bâtiment et marchai d’un pas nonchalant vers la salle de cours. Et le sourire, mince et froid, ne quittait toujours pas mes lèvres. Bordel, je n’aimerais pas me rencontrer en vrai.
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