"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici only the dead have seen the end of war ft Olivia - Page 2 2979874845 only the dead have seen the end of war ft Olivia - Page 2 1973890357
Le deal à ne pas rater :
SAMSUNG Galaxy A14 5G Noir 64 Go à 98,49€
96.99 €
Voir le deal


only the dead have seen the end of war ft Olivia

 :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Sam 18 Avr 2015 - 1:59 par Invité
“ We leave something of ourselves behind when we leave a place, we stay there, even though we go away. And there are things in us that we can find again only by going back there. ” Combien de temps encore allions-nous restés plantés là ? J’étais fatigué par le moindre effort, même l’air qui s’engouffrait dans mes poumons semblait me couter. Je n’avais aucune idée de la vie qu’Olivia avait choisi de mener après ma disparition, pourtant je pouvais percevoir une tristesse inexprimable, sous ses traits souillés par les larmes. La profondeur de son regard avait changé. J’aurais tellement voulu lui épargner le poids de ces retrouvailles, mais il y avait des maux qui ne guérissaient pas. Elle m’avait suffisamment aimé pour souffrir de ma mort, mais ses sentiments étaient-ils assez forts pour m’accueillir à nouveau ? Je glissais parmi les ombres du passé comme une âme soupirante dans le noir. Viens. Retiens-moi. Ma colère cheminait lentement autour de ma tête, brisant le silence qui comblait ma poitrine. La guerre était restée derrière moi et pourtant, je ne parvenais pas à retrouver la paix. Je voyais les éclats de la liberté choir devant moi sans que je ne puisse m’en saisir. C’était la ville de mon enfance – j’avais grandis entre ces murs majestueux, mais à chaque fois que je fermais les yeux, les ténèbres s’emparaient de ma vision. Je portais le désert afghan au sein de mon cœur pour l’éternité. Tous mes camarades avaient péris, écrasés par les projectiles des talibans. Les rebelles fonctionnaient d’une manière étrange. C’était l’anarchie totale. Je les avais côtoyés pendant des années sans pouvoir caractériser l’ignominie de leurs actes. Des malades. Des sauvages. Des tueurs. Je fronçai les sourcils en observant les feuillages des arbres tournoyer autour de la silhouette flegmatique d’Olivia. Je fixais sa bouche frémissante. J’imaginais la couleur ocre du sang sur ses vêtements. Cette image me renvoyant inévitablement vers mes souvenirs. Je vacillais mélancoliquement vers elle, avant de m’incliner dangereusement. Je ne peux plus rien t’offrir. Je t’ai déjà donné le meilleur de moi-même. Alors laisse-moi, arrêter le temps avant qu’il ne soit tard. Tu sais que mes tortures ne cesseront jamais ? Le plus dur reste à venir. C’est lorsque que je retrouverais la société hypocrite pour laquelle j’ai sacrifié ma vie et que je devrais me contenir aux étiquettes, que j’aurais le plus besoin d’aide. C’est lorsque je recroiserais toutes ces veuves et ces orphelins et que je devrais chanter les louanges des hommes courageux que j’ai perdu en pleine mission, que la réalité me frappera en pleine face. Je me souviens de leurs noms par cœur – Je les connais tous, mais à présent ils ne sont plus qu’un tas de poussières minable. Je déglutis en effleurant son épaule. Je ne parvenais pas à prononcer les mots. Ma gorge était sèche après des années à crier mon désarroi ; mais pouvait-elle voir dans mes yeux ombrageux, la pointe lumineuse de toute l’affection que je lui adressais ?

« Ne t’occupe pas de moi. C’est l’émotion. Ce n’est rien. Je vais bien. » Mes mains logées dans son cou, tremblèrent au rythme des résonances de sa voix. Elle n’allait pas bien. Ce n’était qu’un mensonge, un masque qu’elle portait pour me réconforter dans ma douleur. Olivia, je ne suis pas aussi pathétique que j’en ai l’air. Laisse-moi voire ta véritable nature : tu n’es plus obligée d’être la femme forte et parfaite du soldat revenu du front. J’ai l’impression que tu n’as plus aucune obligation envers moi. Je ne savais plus quelle direction prendre. Je rêvais de la toucher avec délicatesse, mais mes muscles étaient paralysés par une sorte de torpeur malsaine. Je perds le contrôle à cause de toi. Tu es ma chérie, mais tu ne me vois pas réellement. Je ne fais que passer devant ton visage. Il y a un bout de pénombre dans tes yeux. Toi aussi, tu es brisée. Je me mordis la lèvre inférieure en concentrant toutes mes pensées. Les tombeaux s’embrouillaient autour de moi. Je me sentais si mal en ces lieux de perdition. Olivia, je suis là, et je ne pourrais probablement plus jamais prendre soin de toi. Je veux que tu me regardes avec cette leur à la fois timide et triste, nous avons eu le même rêve une fois. Et malgré toutes mes blessures et mes ratures, je t’ai toujours aimé plus que tout le reste. Ne pleure plus. Je ne veux plus que tu laisses tes larmes couler. Elle ne broncha pas. Elle ne me toucha pas non plus. « Concentre-toi sur toi, d’accord ? Comment tu te sens, toi ? » Je plissai le front en me rapprochant lentement. Je ne pouvais pas faire le poids face à sa compassion fulgurante. Elle avait le don d’effacer toutes mes incertitudes. C’était comme retomber en pleine enfance et retrouver toute mon innocence primitive. « Mort … » Sifflai-je avec sincérité. « Je me sens mort. » C’était peut-être vrai. Je ne voulais pas parler de ma différence, car je n’étais pas un homme que la captivité avait changé. J’étais un homme qui renaissait de ses cendres pour devenir l’ombre de tous les soldats qu’il avait vu mourir. Je marchais dans les pas de mon honneur déchu. Je tenais entre les mains, mon cœur agonisant avant qu’il ne laisse échapper ses derniers soupirs. « Dis-le moi. Tu sais que tu peux me le dire. » Je retins mon souffle en hochant la tête. Oui, je sais que je peux tout te dire mais tu n’es pas prête à entendre la vérité. J’ai pointé mon arme contre mon pays. J’ai abattu mon premier compagnon de cellule, et frappé une journaliste pour survivre au canon d’un fusil de chasse. Dans un accès de folie, je l’ai aussi prise pour toi ; je lui ai dit que je l’aimais de tout mon cœur. Que mon existence tout entière prenait fin sans sa présence chaleureuse et les flottements de son long voile de mariée en dentelle. J’ai souris pour la réconforter, jurant que le sang qui s’écoulait de ma bouche n’était qu’une petite entaille. Mais j’étais là depuis plus longtemps. Ce n’était pas une simple blessure, mais une plaie béante que je trainais depuis de nombreux mois. Je voulais que ça s’arrête. Mon corps voulait abandonner le combat pour rejoindre une entité invisible dont j’avais moqué le concept pendant toute ma jeunesse. Je frôlai l’arrière de sa tête avant de poser mes doigts sur la naissance de ses cheveux. « Je t’ai manqué ? » Demandai-je, avec désespoir. « Tu m’as manqué. Beaucoup. » Les sifflements du vent transportèrent ma confession jusqu’aux voussures du ciel, avant de se taire brusquement.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Jeu 23 Avr 2015 - 19:01 par Invité
she felt bad for trying to live a happy, full life, while her heart was buried in a dead man’s chest ;; and she suddenly knew that she would die too. maybe not immediately, maybe not with the same blinding rush of pain, but it would happen. you couldn't live for very long without a heart. ✻ ✻ ✻ Notre vie aurait pu être si simple. Tout ne s’était joué qu’à une poignée de jours ; je m’étais souvent demandé ce qu’il se serait passé si l’attaque avait eu lieu cinq jours plus tard. Si l’attaque avait eu lieu quand nous étions tous les deux rentrés à la maison.
Après tout, Isaac avait reçu ses ordres, à ce moment-là, l’affectant aux Etats-Unis, le retirant des premiers lignes afghanes. Il m’avait promis une vie plus tranquille après cinq années de mariage tumultueuses. Il m’avait promis tous mes espoirs en guise de remerciement d’avoir accepté ses ambitions militaires, d’avoir accepté de le suivre au fond du désert.
D’après mes rêves et mes spéculations, nous aurions eu une grande demeure, dans les quartiers résidentiels de la Nouvelle-Orléans, non loin de nos familles respectives. Nous aurions eu des enfants, loin des angoisses de la guerre, loin de tout hormis de nos sentiments, loin de tout hormis nous. Nous aurions veilli. Nous nous serions disputés mais nous aurions toujours fini par nous réconcilier. Nous aurions vu nos enfants grandir, avoir des bébés à leur tour. Puis, finalement, nous serions morts, l’un après l’autre, enterrés dans le même cimetière que nos frères et sœurs, l’un à côté de l’autre. Quelque part, j’avais l’impression que nous avions mérité un tel répit mais que le destin avait refusé de nous accorder ce qui nous était revenu de droit. Ma mâchoire se serra sous la rancœur passagère que je ressentis, blâmant presque cette existence ponctuée par l’imperfection et les traumatismes.
J’enviais les couples normaux. Les couples qui ne se souciaient que de l’endroit où ils allaient partir en vacances. Les couples qui se disputaient à propos de bêtises, qui finissaient par se réconcilier ou bien divorcer si cela était la fois de trop. J’enviais ces personnes qui semblaient connaître une destinée plus facile, moins douloureuse.
Mais, d’une certaine manière, je savais également que je ne devais m’en prendre qu’à moi-même. Si j’avais aimé Isaac de tout mon cœur, j’avais également accepté de le prendre pour époux en sachant parfaitement qu’il était un militaire dévoué à sa patrie. J’aurais pu m’éviter bien des peines en lui tournant le dos avant qu’il ne soit trop tard ; mais, même à cette époque, j’avais su qu’il était l’homme de ma vie, et, désormais, je ne faisais que vivre avec les choix de mon cœur aveugle. Vivre avec les décisions de mes sentiments.
Je savais que je devais être heureuse. Heureuse de le retrouver après des années à avoir continué sans lui, persuadée qu’il avait rendu son dernier soupir. Mais, malgré la conviction que j’aurais mieux fait d’être plus heureuse, je sentais encore cette masse sombre ronger mon cœur. « Mort… Je me sens mort. » me répondit-il sans aucun détour et j’esquissai un sourire. Doucement, je vins effleurer sa pommette du bout des doigts, dans une caresse volatile, avant de laisser tomber mon bras le long de mon flanc. « Quelque part, tu l’étais. » répondis-je avec douceur. « Mais ça ira mieux, d’accord ? Je te le promets. » Je voulais qu’il me croie. Je voulais qu’il me croie pour y croire à mon tour. Pour me persuader que tout était possible. Pour me persuader que l’avenir était forcément meilleur.
Parce que, jusqu’à maintenant, l’avenir n’avait été qu’un parcours semé d’embuches, opposant des obstacles à mon passage, me privant de tout espoir me permettant de me raccrocher à la réalité.
Des retrouvailles pareilles n’étaient pas censées être aussi difficile. Faire aussi mal. Pourquoi avais-je l’impression de ne pas être moi-même ? Pourquoi avais-je l’impression de ne pas le reconnaître ? Nous sommes deux étrangers, Isaac. Nous avons évolué différemment sans l’autre, parvenant à survivre qu’avec une moitié d’âme. Parce que c’est ça, Isaac. En partant, en te faisant capturé, tu as emporté une partie de mon être avec toi et, maintenant que je suis enfin entière, j’ai l’impression de ne plus être moi-même. « Je t’ai manqué ? » me demanda-t-il, ses doigts se faufilant dans ma nuque. « Tu m’as manqué. Beaucoup. » J’hochai doucement la tête. J’avais l’impression qu’il s’agissait d’une question piège, quelque part, comme si ma réponse pouvait déterminer énormément de choses pour lui. Comme si ma réponse lui permettrait de voir si j’étais toujours forte ou si j’étais effondrée. Je déglutis. « Tu m’as beaucoup manqué aussi. » lui répondis-je avec douceur. Le mot manquer ne convient même pas, Isaac. Il ne convient même pas parce que j’ai l’impression qu’il ne permet pas de se rendre compte que je parlais tous les jours, que je pensais à toi tous les jours, que ta disparition me pesait tous les jours. « Je parlais à ton fantôme, parfois. » finis-je par admettre, l’ébauche d’un sourire gêné sur les lèvres. « J’avais peur que ce soit un signe que je virais folle, mais ça me réconfortait. Tu ne me répondais jamais, mais croire que tu pouvais m’entendre me suffisait. » Je n’osais toujours pas le toucher. Je n’osais toujours pas dire la vérité dans son entièreté.
Après tout, on m’avait dit qu’il était instable, qu’il ne valait sans doute mieux pas lui donner trop d’informations. On m’avait dit de rester suffisamment vague, de ne pas mettre ses émotions à l’épreuve. Alors, je m’y conformais. Alors, je m’y faisais. Mais, quelque part, cela m’arrangeait également ; je n’étais pas une personne qui aimait s’attarder sur ses propres états d’âme et avoir une excuse pour ne pas lui faire part de tout ce que j’avais bien pu ressentir était presque libérateur. Parce qu’après tout ce que tu as pu endurer, Isaac, je sais que tu es un homme fort. A vrai dire, cela ne fait que renforcer ce que je savais déjà. Qui serais-je si je t’affligeais avec les futilités de la vie d’une veuve ? Qui serais-je si je te disais toutes les douleurs que j’ai pu connaître à cause de ton absence ? Une femme faible. Et, quand on a été marié à un homme comme toi, je ne peux pas me permettre de l’être.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Ven 24 Avr 2015 - 18:09 par Invité
“ We leave something of ourselves behind when we leave a place, we stay there, even though we go away. And there are things in us that we can find again only by going back there. ” La peine d’amour. Je désirais en guérir de toutes mes forces sans parvenir à trouver d’échappatoire. Olivia illuminait ma journée par sa présence, mais mon visage assombri ne supportait plus le contact de la lumière. Mes réflexions s’embrouillaient dans mon esprit ; comment tresser une couronne de fleurs autour de sa tête et la proclamer reine lorsque mon royaume n’était plus qu’un tas de ruines ? Je voulais qu’elle reste à mes côtés pour toujours, mais une part de mon âme s’était habituée à la solitude. Il y avait tellement de sensations contradictoires dans mon cœur. Je lui avais promis de rentrer en Amérique après ma dernière mission. J’avais pensé me contenter d’une existence futile et banale, axée uniquement sur ma vie de famille, mais le destin avait décidé de s’acharner sur nous. Je refusais toujours de m’étaler dans des déclarations pompeuses comme si ma gorge était encore asséchée par les vents chauds du désert. Je ne suis même pas sûr que tu es réelle. Un jour sans toi sonne avec la même gravité tragique qu’une mise à mort. Je n’ai pas supporté la séparation. Je n’ai pas résisté. J’avais sombré par humanité, souffrant du terrible combat entre les cultures, pensant que l’honneur pouvait compenser toutes mes pertes futures, mais c’était complètement stupide de ma part. J’avais vu la folie noire en Afghanistan ; l’aveuglement du peuple et les larmes de sang qui coulaient à flot. Renoncer à toi, était la pire erreur de ma vie. Je crispai ma mâchoire en la regardant avec intensité. « Quelque part, tu l’étais. Mais ça ira mieux, d’accord ? Je te le promets. » La douceur de sa voix glissait au creux de mes oreilles. Je ne retrouve pas le beau matin de la liberté. Je suis là, mais j’ai l’impression d’être encore prisonnier. Mon expression s’étira afin de dévoiler une grimace d’effroi. Je n’arrivais pas à la croire malgré toute ma bonne volonté. Si toutefois, chaque vœu, chaque rêve et chaque lamentation, pouvait exaucer le cœur, alors mon désir ne serait jamais inassouvi. Je serais rentré sain et sauf il y a bien longtemps. Mes doigts se crispèrent sur sa nuque. Ma douleur refusait de se repentir malgré tout le soulagement que je pouvais ressentir. On avait refusé de me laisser contacter Olivia pendant plusieurs semaines, de peur que je ne sois perturbé par le son de sa voix, mais ils ignoraient je l’entendais toujours – elle avait bercée ma chute en enfers et mon retour parmi les vivants. « Ne me promets rien. » Sifflai-je avec lenteur. L’Homme n’avait aucun contrôle sur les événements de la vie. Elle ne pouvait pas m’offrir l’absolution sur un plateau d’or, et je ne pouvais certainement pas éclairer l’horizon sombre qui voilait notre avenir commun.

J’avais l’impression qu’elle ne m’aimait plus en retour. Pas avec la même ferveur en tout cas. Je me noyais dans les divagations de ma conscience avant d’être traversé par un élan de lucidité; à ses côtés je pouvais m’élever avec grâce et impudence, mais mes blessures saignantes mettaient une éternité à se refermer. Je suis triste. J’ai peur de me brûler si je m’aventure trop loin. Je suis l’épaule sur laquelle tu te penches pour pleurer, mais mes articulations sont trop instables pour supporter ta douleur à présent. Je chancelais dans les espaces d’éther, je m’essoufflais avant de m’effondrer sur le sol. Quelques soient mes motivations, je ne faisais que perdre mon temps. J’encadrai son visage avec une tendresse infinie avant de lâcher subitement prise ; Je n’avais plus le droit. « Tu m’as beaucoup manqué aussi. Je parlais à ton fantôme, parfois. J’avais peur que ce soit un signe que je virais folle, mais ça me réconfortait. Tu ne me répondais jamais, mais croire que tu pouvais m’entendre me suffisait. » Elle se confessait à moi sur un ton irrégulier. Son sourire gêné et son air timide, réussissaient à détendre les pressions que j’exerçais sur mes muscles. J’haussai les épaules avant de poser ma bouche sur sa joue. Olivia était magique ; les simples battements de ses cils captivaient mon attention. J’essayais de soutenir son regard mais je devenais rapidement fébrile sous l’éclat apaisant de ses pupilles, alors je me cachais derrières l’étreinte fugace d’un amant perdu de vue depuis trop longtemps. « Je t’ai entendu. » Marmonnai-je contre sa peau. « Je ne sais pas ce que tu disais, mais je t’ai toujours entendu. » J’étais pris d’hallucinations et de spasmes de douleurs, mais à chaque fois que je fermais les yeux, le silence tombait sur mon corps agonisant. Il y avait l’immense piste de danse, sa longue robe en soie émeraude, son bracelet de fleur et le crépuscule du bal de promo. Je regrettais tellement de ne pas l’avoir accompagné jusqu’au bout. Je me redressai avec nonchalance avant de me pencher sur son oreille. Les longues boucles de sa chevelure blonde voilaient mon visage tandis que je respirais son parfum à plein poumons. Bientôt, les hommes de l’armée viendraient m’emporter loin de ma bienaimée. Bientôt je devrais retrouver les murs de la base militaires et les détecteurs de mensonges. Alors je t’en supplie ne bouge pas. Ne bouge plus jamais. J’aimerais rester figé dans le temps. I loved you more, divine Olivia. Now I just don’t know about love anymore.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Ven 24 Avr 2015 - 23:44 par Invité
she felt bad for trying to live a happy, full life, while her heart was buried in a dead man’s chest ;; and she suddenly knew that she would die too. maybe not immediately, maybe not with the same blinding rush of pain, but it would happen. you couldn't live for very long without a heart. ✻ ✻ ✻ « Ne me promets rien. » J’hochai doucement la tête à sa demande, ne cherchant pas à le rassurer, ni même à mentir. Je le comprenais, quelque part. Je comprenais qu’il puisse refuser de s’accrocher à de faux espoirs pour avancer. Je comprenais qu’il n’admette pas certaines paroles, comme s’il avait peur qu’un mensonge ne l’entraine vers le fond. Comme s’il avait peur que des vrais semblants ne l’empoisonnent jusqu’à la moelle, rongeant ses chances et réduisant en cendres ses minces chances d’avoir un avenir meilleur. Je ne sais pas grand-chose, Isaac. Je ne peux pas te faire de promesses, je ne peux pas te donner la vérité, la vérité vraie. Les seules choses que je peux t’offrir sont mes certitudes. Et, même si tu ne veux pas l’entendre, je suis certaine que tout finira par s’arranger. J’esquissai l’ombre d’un sourire, déglutissant avec difficulté, mon regard se perdant sur ses traits creusés. J’aurais aimé le toucher. Le toucher pour m’assurer qu’il était bien là, pour m’assurer que je ne rêvais pas. J’aurais aimé le toucher mais je savais de tout mon cœur que je n’avais pas le droit, pas le droit pour lui, pas le droit pour l’armée, pas le droit pour moi aussi. Parce que, regarde-nous, Isaac. On ne pourra jamais faire pire que maintenant. On ne pourra pas connaître pire que maintenant. Maintenant que nous avons connu le pire, nous avons plus d’autre choix que d’aller mieux. Ma main vint se loger sur son torse, où je pouvais presque mesurer ses inspirations et ses expirations. Je cherchais même son pouls, son cœur qui battait dans sa chair, sous le tissu de ses vêtements.
Il était vivant. J’avais beau me le répéter, j’avais beau le voir debout, sous mes yeux, je ne parvenais pas à me faire à cette idée. Il était vivant et j’avais vécu dans le mensonge durant des années. Il était vivant et j’avais fait le deuil de celui que j’aimais à tort, alors qu’il était au fond du désert afghan à endurer les pires supplices que l’on pouvait infliger à un être humain. Il était vivant et l’armée ne faisait que me donner une raison de plus de la détester, de détester ma propre patrie, de détester ce pays qui m’avait retiré mon mari.
Il était vivant. Il était vivant mais il n’était sans doute plus le même. Il était vivant et il payait le pris pour avoir été si loyal envers les siens. Il était vivant et mort à la fois, l’ombre de lui-même, l’ombre de celui qu’il avait un jour été et qu’il ne serait probablement plus jamais.
J’avais l’impression d’être bien plus dévastée que le jour où l’on avait déclaré son décès. J’avais l’impression d’assister à l’exécution de mon cœur, encore et encore, sans que je ne puisse rien y faire. Cela me faisait mal, oui, de voir son corps décharné, alors qu’il avait été autrefois fort. Cela me faisait mal, oui, de voir ses traits durcis par les épreuves, alors que je l’avais connu enfant, enfant et innocent. Cela me faisait mal, oui, de me rendre compte qu’il avait vécu mille et une horreurs, alors que personne n’avait encore eu le courage de me dire en face ce qu’il s’était passé en Afghanistan durant tout ce temps. Mon imagination se chargeait de combler les manques, de combler les trous. Mon imagination s’inventait des scénarii, à chaque fois pire.
Ils refusaient de me dire certaines choses sans se rendre compte que le silence me faisait souffrir d’avantage encore.
Sans que je ne m’y attende, Isaac posa ses lèvres sur ma joue avant de m’éteindre. Je sentis un poids se retirer de mes épaules et je le serrai contre moi avec force et conviction, comme s’il me donnait enfin l’autorisation de le toucher. Je fermai les paupières, luttant contre une nouvelle vague de larmes ; mon nez se perdait dans le tissu de ses vêtements, contre son torse, et j’avais l’impression d’être chez moi. D’être chez moi après avoir passé quatre années à vagabonder. « Je t’ai entendu. Je ne sais pas ce que tu disais, mais je t’ai toujours entendu. » me répondit-il. Mon cœur se serra doucement dans ma poitrine. « J’aurais sans doute dû parler plus fort. » commentai-je. Je ne souris même pas à ma tentative d’humour, non ; je me laissai envahir par le soulagement, envahir parce que cette émotion était plus agréable que la douleur.
Il se passa quelques minutes durant lesquelles le silence s’installa entre nous ; mais cet instant de calme paraissait doux et agréable, bien plus agréable que tout le reste. Il était vivant. Il était vivant et il était là, contre moi. « Madame Von Ziegler-Marshall ? » Je sursautai, avant de me détacher doucement d’Isaac. Confuse, je lançai un regard au militaire qui s’était posté à nos côtés. « Il est temps que vous partiez. » J’hochai doucement la tête, mon cœur s’emballant dans ma poitrine. Voyant que j’avais compris ce que cela signifiait, il fit un pas en arrière pour nous laisser plus d’intimité et je relevai la tête vers Isaac. « Je crois que mon temps est écoulé. » marmonnai-je doucement. « Je reviendrais dès qu’ils me donneront l’autorisation, d’accord ? » Je tentai de lui adresser un sourire encourageant, mais mon corps n’avait pas suffisamment de conviction pour feindre le courage. Alors, simplement, je déposai un baiser sur sa joue à son tour, avant d’exercer une pression sur son bras avec mes doigts. « Je te demande juste d’être encore courageux pour un petit moment. Tout ça sera bientôt fini. » Je te le promets, Isaac. Je te le promets même si tu ne veux pas de mes espoirs et de mes convictions.
Puis, finalement, je m’en allai. Le militaire m’escorta le long du cimetière, ce cimetière que je connaissais sans doute trop bien. Quand je passai la grande barrière en fer forgé, je me retournais pour observer Isaac, et le voir, comme un fantôme venu hanter sa propre tombe. Je t’aime, Isaac. Tu le comprends, ça ? Je t'aime tellement que mon coeur refuse de croire que tu puisses être vraiment là. Je t'aime tellement que mon coeur refuse d'avoir mal. Je t’aime tellement que je ne sais même plus comment le faire correctement.

(sujet terminé)
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
() message posté par Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
London Calling. :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
Aller à la page : Précédent  1, 2
» i'll never let you down. (olivia)
» "Oh how I need you" ft Olivia
» (Olivia & Wesley) do you need help ?
» Le nu est la sincérité du corps [Olivia]
» where is Olivia ? ft Blake

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
-