La serviette enroulée autour du cou, le corps encore frais de la douche que je venais de m'offrir, j'eus à peine le temps de ranger mes gants dans le casier que la porte de ce dernier fut sèchement claquée. "Et quoi blanc-bec, je peux savoir où t'avais la tête aujourd'hui?" Gianno. Mon entraîneur. Mon coach. Mon ami. Il fallait bien que je me doute que j'aurais d'office une visite 'surprise' après la pitoyable séance d'entraînement que je venais d'accomplir. "Nulle part. J'étais juste pas dedans…" Tu parles que je n'étais pas dedans… Je n'avais jamais été aussi molasson envers un sparring partner. Sans compter que je peinais à faire rebondir le punching ball plus de dix coups d'affilés et que j'avais autant d'énergie qu'une limace pour effectuer mes pompes et autres tractions. Je pense que je n'ai jamais fait une séance aussi minable depuis le tout premier jour où j'avais débarqué dans cette salle. Et encore, même cette fois-là j'avais eu la niaque! "T'étais juste pas dedans?! Non mais, oh, Bastian, tu te fous de ma gueule ou quoi? Ca fait près d'une semaine que tu branles rien!" Je soupire, dépité. Je sais qu'il a raison. Et, au fond de moi, je sais pourquoi je branle rien comme il dit. Mais j'ai pas envie d'avoir ce genre de discussion avec lui. J'ai pas envie d'avoir cette discussion avec qui que ce soit d'ailleurs. "Je sais, Gianno… Et je suis désolé, mais…" Il croise ses bras à hauteur de son torse, qu'il n'hésite pas à bomber au passage. Je déteste quand il a ce genre de posture: généralement, ça veut dire que je vais en prendre solidement pour mon grade… "Mais quoi?! Tu sais quoi ça sert les excuses? A s'autoriser de faire n'importe quoi et de multiplier les conneries et les couillonnades en pensant que ça nous donnera bonne conscience! Je m'en contrecarre que tu sois désolé, Bastian, merde! Ca va pas recommencer, si? Si ça va pas, tu m'en parles. Tu craches le morceau. Tu vides ton sac. On passe à autre chose et tu me montres que t'en as là-dedans, c'est clair?!" Non, il va pas me lâcher. Et même si on a parfois nos 'mauvais' moments, c'est justement pour ça que je l'adore autant: il ne me lâche pas et ne me lâchera jamais! "Je… Je vais régler ça, Gianno. Tout va bien, mais laisse-moi un jour ou deux, d'accord?" Une fois n'est pas coutume, je le vois et l'entends houspiller. Il changera jamais, joueur au bourru pour ne pas montrer ses inquiétudes. Sacré Gianno! "Mouais… Tu ramènes ton cul ici après demain, et t'as intérêt à être plus concentré que ça. Je te rappelle que t'as un match dans une semaine et demie, et si tu tiens à te ridiculiser, tu me préviens directement car j'ai pas envie d'aller perdre mon temps à aller te voir prendre une raclée!" Je n'ai pas le temps de répondre quoique ce soit qu'il a déjà disparu en faisant claquer bruyamment la porte du vestiaire. Je baisse la tête et soupire à nouveau. C'est contre ma tête, contre moi-même que je pousse un petit juron en venant abattre mon poing sur les parois de mon casier. Gianno a raison. Faut que je règle ce bordel qu'il y a dans ma tête… Sauf que je ne sais même pas par où commencer…
-Aujourd'hui-
"Et alors Punchy, on a du mal à suivre?" Je chariais mon compagnon à quatre pattes, courant à reculons pendant que ce dernier me suivait avec sa langue pendouillant le long de sa gueule ouverte. Sourire aux lèvres, j'aimais beaucoup ce genre de moments partagés avec lui. Cela peut paraître bizarre ou ridicule mais, dès que j'étais avec mon Husky, que l'on partait courir ou jouer, je finissais toujours par trouver un moyen de me vider un peu la tête et de me changer les idées. Toute mon attention se focalisait sur lui, sur nous. Et, quelque part, ce qui nous entourait n'existait plus réellement. Enfin, ça, c'est dans la théorie car, dans la pratique, j'avais du mal à me sentir totalement à l'aise cette fois-ci. Une force supérieure à celle que dégageait la compagnie de mon fidèle ami me prenait par le cœur et par les méninges, sans que je ne puisse réellement y lutter efficacement. Il faut dire que malgré toute sa bonne volonté, mon chien était indéniablement hors course. Ce qui me tarabiscotait, ce qui me trottait sans cesse dans le cerveau, c'était une personne dont personne ne pourrait égaler l'impact ou l'importance à l'heure actuelle. Je ne voulais pas y penser. Je préférais quelque part en tirer un trait en me disant que c'est ce qui était préférable. Mais je n'y arrivais tout simplement pas. Un feu bouillant en moi avait besoin de s'exprimer et de prouver qu'il ne cesserait pas de brûler de sitôt. Pris en otage par les déraisons de mes sentiments, je me retrouvais sans cesse en compagnie de ce visage qui me manquait horriblement depuis près d'une semaine. Ce visage à la fois si beau, si mur, si parfait et si délicieux. Ce visage qui me faisait fondre, me brisant toute défense et me désarmant totalement dès que j'étais face à lui. Ce visage responsable de cette boule tournoyant inlassablement dans mon ventre afin de m'en faire connaître des émotions aussi chaudes et agréables que tristes et effrayantes. Vingt-Trois ans… Voilà le temps qu'il m'aura fallu pour ressentir ce genre de choses pour la toute première fois. Vingt-trois ans pour découvrir une sensation aussi merveilleuse que terrible à la fois. Vingt-trois ans pour, finalement, ne plus savoir si je regrettais ou non d'être otage de tels sentiments. Quoique, je devais avouer que ce potentiel regret était tributaire d'une seule et unique chose: voulait-elle vraiment me reléguer au rang de ses souvenirs? Ou m'écartait-elle sans en avoir envie? Et bordel que ça en est épuisant de retourner cette interrogation dix mille fois dans sa tête sans jamais prendre de temps mort!
"Oui, oui, t'as gagné, on va jouer…" M'arrêtais-je aux abords du parc enneigé, recouvert de son somptueux manteau blanc. À croire que ce fidèle Punchy ne savait plus suivre la cadence d'un bon footing traditionnel! Je glisse une main dans la poche de mon sweat, duquel je ressors sa 'baballe' fétiche. "C'est ça que tu veux, gredin, hein? C'est ça que tu veux?" Je n'avais pas pris attention aux personnes pouvant être présentes dans ce parc. Et, à vrai dire, je m'en contrefichais quelque part. En quoi cela m'avancerait de détailler différents visages présents lorsque je sais que le seul que je désire ne serait tout simplement pas présent…? Punchy lui, il s'en foutait pas mal! Tout ce qu'il voyait, c'était mon sourire pendant que j'agitais la balle dans tous les sens devant ses yeux. Arrêtant sa torture, je décidai de le libérer en envoyant valser son jouet au loin. Telle une fusée, Punchy retrouva toute sa vitalité pour aller s'embourber au cœur des centimètres de neige qui submergeaient le parc. Un bref sourire, je ne tardai néanmoins pas à rabaisser le visage. Je ne sais pas sur quoi se porta mon regard, mais il s'y porta bien. Les yeux perdus dans le blanc des flocons, j'avais autant envie d'être ici que d'être nulle part. Elle me manque. Putain, sérieux, elle me manque! Mes poings se referment le long de mon corps. Mes doigts rougis par le froid se serrent et se pressent les uns contre les autres. J'ai juste envie de crier, de hurler un bon coup. Exploser tel un volcan. Envoyer tout foutre en l'air. Ne pas réfléchir aux conséquences de me laisser aller à exprimer ce que j'avais sur le cœur. Cette colère, cette frustration, cette incompréhension et ce mal être dévorant. Mais ce ne sera pas encore pour aujourd'hui! Je sors de ma 'léthargie' ramené à la réalité par plusieurs aboiements de mon Husky. Ce dernier est près d'un banc, en face d'une femme et de son enfant. Je le vois tourner autour de cette femme comme s'il lui faisait la fête. Note pour plus tard, me rappeler que mon chien est parfois (trop) affectueux avec les personnes qu'il peut croiser sur sa route. "PUNCHY!" Criais-je. "Allez viens mon gamin!" Chose étonnante, il fait la sourde oreille. En temps normal, un sifflement, un cri et il déboulait vers moi comme un dératé. Et, là, allez savoir pourquoi, il n'avait d'yeux que pour cette femme. "Tain, c'est pas vrai…" Marmonnais-je, roulant des yeux, me mettant en route vers cette mère et son petit bilou. "Allez, Punchy! Arrête d'embêter… June…?!" De pas à pas, je finis par me rapprocher suffisamment pour reconnaître la seule personne qui animait mon esprit. "June… Qu'est-ce que tu fais ici…?" Bravo, Bastian. Champion du monde de la répartie pour le coup! J'avais tellement rêver et imaginer ce que je pourrais lui dire si je la retrouvais et, résultat des courses? Je me retrouvais la bouche entrouverte, muet comme une carpe et avec une question aussi stupide que banale. Ouais… J'aurais pas pu faire mieux en terme de ridicule!
« Alors mon chaton, il te plait celui là ? ». Liam a les bras croisés contre son petit torse, le regard noir. « J’en ai marre. » Et voilà qu’il boude. Je soupire légèrement. Je sais que ce n’est pas facile pour lui, mais déjà à cinq ans, il a son petit caractère, et il sait montrer quand il n’est pas content. Je m’accroupis à son niveau pendant que l’agent immobilier assiste à la scène. « Mon ange, qu’est-ce qui va pas ? » « J’en ai marre de visiter des appartements. Je veux aller dehors et faire un bonhomme de neige. » Sa petite bouille renfrognée me fait complètement craquer. Et puis, c’est vrai qu’il neige, et quand on a cinq ans, on n’a pas envie de rester enfermé à visiter des appartements. « Ok, on va aller au parc juste après, il reste un seul appartement à visiter, il est pas loin du tout. Dans trente minutes on met un nez à ton bonhomme de neige, d’accord ? Mais avant, il faut qu’on trouve un bel appartement ! » Il hoche un peu la tête et semble se dérider un peu. Je le soulève et le prendre dans mes bras avant de déposer sur sa joue un tendre baiser. Je m’adresse alors à l’agent. « On va visiter le dernier. Mais pour l’instant je reste sur mon coup de coeur du précédent. » Quitter ce quartier, ça devient vital. Liam va reprendre l’école, et je voudrais le savoir en sécurité, pas dans un quartier comme Camden Town, qui, mis à part pour le shopping, n’est pas tout à fait le coin que je préfère de Londres. Et puis, au fond, ce n’est pas la seule raison. Il faut aussi que je m’éloigne de Bastian, de la probabilité pour nous de nous recroiser régulièrement. Ça vaudra mieux pour tout le monde.
Nous reprenons rapidement le chemin vers le dernier appartement à visiter. Hammersmith, un quartier que j’adore, et tout près d’un des plus grands parcs de la ville, le hyde park. Ce serait un emplacement idéal pour l’école de Liam, et la tranquillité du quartier. L’appartement est spacieux, un duplex boisé comme j’adore, une cuisine américaine donnant sur un grand salon. Le sourire me monte directement aux lèvres. « Maman, celui là je l’adore ! » Je regarde mon fils alors que mon sourire s’élargit. « Parfait ! » J’adresse finalement mon sourire à l’agent immobilier. « Ce sera celui-là. » Nous prenons rendez-vous pour signer les papiers. Notre emménagement aura lieu la semaine prochaine, il va falloir que je commence à commander tous nos meubles pour ne pas arriver dans un appartement vide. « On peut aller au parc maintenant ? » « Oui chéri. ». Je passe ma main dans les cheveux fins de mon fils, tout en finissant ma discussion avec Mr Stanford. « A mercredi alors ! » Je lui serre la main avant de récupérer celle de Liam, pour sortir de l’appartement. « Alors, tu voudras quelle chambre ? Celle d’en haut ou celle d’en bas ? » « En haut elle est plus grande et je pourrai ranger tous mes jouets. Dis on pourra acheter un lit cabane ? » « Bien sûr mon ange, tout ce que tu voudras. » Je sais que cette situation est difficile pour lui. Il est petit, mais il comprenait bien que son père n’était pas très gentil avec moi. Il est arrivé un jour où Aaron m’a frappée alors que Liam était dans les escaliers. Ce soir là, j’ai mis beaucoup de temps à l’endormir.
Nous nous dirigeons d’un pas décidé vers le parc, alors que Londres à revêtus son manteau blanc. J’adore définitivement cette ville. L’espace d’un instant, je pense à Ginny, qui doit avoir du mal à se déplacer dans son fauteuil avec toute cette neige. Il faudrait que je lui passe un coup de fil pour prendre des nouvelles. Une fois les pieds dans le parc, Liam court devant moi, pour attraper assez de neige pour en faire une boule et me la lancer dessus. J’éclate de rire. Depuis combien de temps je n’ai pas éclaté de rire déjà ? Je commence à me sentir plus libre, plus sereine, même si malgré tout, tirer un trait sur 12 ans de vie commune avec un homme n’est pas si facile que ça. Après avoir fini le bonhomme de neige de Liam, nous nous installons sur un banc, tranquillement, pour nous réchauffer avec un chocolat chaud que nous venons d’acheter. Les yeux rivés au loin, je laisse divaguer mes pensées. Et sans que je ne puisse les arrêter, elles s’envolent vers Bastian. Cette nuit que j’ai partagée avec lui, la puissance de ses bras et la douceur de son regard. Le goût de ses lèvres… je soupire légèrement. « Maman ça va ? » Je sors de mes pensées un instant et pose un regard bienveillant sur mon fils. « Oui... » Et puis un perturbateur à quatre pattes vient nous sortir de notre discussion. Autant dire qu’il est arrivé à point nommé. Mais j’ai l’impression d’avoir déjà vu ce chien quelque part. Je réfléchis, encore et encore, alors que Liam est déjà en train d’essayer de le caresser. « Attention chéri, on sait même pas où est son maître. » Je cherche ledit maître du regard, je pense que c’est cet homme au loin, au milieu de la neige. Le jeune husky ne semble pas vouloir quitter les alentours. Il vient me demander des câlins, et la mémoire me revient. C’est le chien de Bastian. C’est pas possible. « Allez file, file rejoindre ton maître ! » Mais il n’a pas l’air d’en avoir envie plus que ça. Et Liam non plus visiblement. « Il est gentil maman laisse-moi jouer avec lui ! » Depuis qu’il est en âge de parler, Liam me réclame un chien. Alors je ne peux lui refuser de jouer un peu avec lui. Mais ce qui me fait le plus peur, c’est de voir Bastian arriver. « June… Qu'est-ce que tu fais ici…? » Mon regard se pose sur le jeune homme alors que mon coeur se met à battre plus fort, plus vite. Je n’arrive même pas à répondre. J’ai envie de lui retourner la question. Et puis je me racle la gorge légèrement, comme pour essayer de faire disparaitre cette boule naissante dans ma gorge. « Bonjour ! Je… on venait se promener Liam et moi… » Liam. Je tourne la tête dans sa direction, il est déjà en train de câliner le chien de Bastian. Et puis il relève son minois et plante son regard noisette dans celui de Bastian. « C’est ton chien ? Il s’appelle comment ? » Il répond à Liam, et celui-ci enchérit. « Maman, c’est un comme lui que je voudrais ! » J’esquisse un sourire. Si je ne voulais pas que Bastian soit au courant que je suis mère, c’est râpé. En même temps, tout est râpé entre nous. « On en reparlera hein ! » Je repose délicatement mon regard sur Bastian. « Comment tu vas, depuis la dernière fois ? » C’est con, c’est con cette question. C’est con comme la façon dont je me sens, j’ai l’impression d’avoir 15 ans et de croiser par hasard le mec qui me plait. Je régresse.
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(✰) message posté Mar 17 Fév 2015 - 23:13 par Invité
Miss you...
Dans ma tête, c'est comme un black-out. Tout vient d'imploser en moi-même. Cette envie plus forte que la raison et la logique, me poussant à vouloir revoir June de par tous les pores de ma peau. Ce désir de ne jamais avoir dû la quitter durant son sommeil après notre nuit, et de me contenter d'un simple sourire, d'une simple caresse sur son visage endormi. Le souhait que ces derniers jours ne s'avèrent être les effets que d'un mauvais rêve, que d'un cauchemar éphémère, d'une terreur nocturne s'envolant aux premiers clignements de cils. L'aspiration à ne pas avoir connu le paradis pour finir dans l'éternelle errance de ce purgatoire. Vide. Silencieux. Seul. Un bonheur qui se mêle à la joie. Une joie qui se mélange à de l'euphorie. Cette même euphorie qui me rappelle cette souffrance. Ladite souffrance m'encourageant a presque en vouloir à June pour son choix, pour ses mots. Pour cette décision envers laquelle je n'avais pu prononcer le moindre mot, le moindre avis. Une parcelle de rancœur d'avoir endossé le rôle de la personne mûre, sans même laisser, un seul instant, le plus jeune des deux avoir droit au chapitre. Comment pouvait-on être si radical après autant de magie, d'intensité et d'unicité? Mon corps s'était empreint du sien. Mon esprit revivait chaque toucher, chaque caresse et chaque baiser. Quant à mon coeur? Il demeurait otage de ses soubresauts qui furent les siens lorsque nos corps s'unirent au tréfonds de la nuit. Bon, d'accord. Je n'étais vraiment pas un expert sur le plan relationnel, et encore moins sur tout ce qui touchait au domaine amoureux. Seul sans avoir connu le parcours le plus chaotique qui soit, je n'étais peut-être pas le mieux placer pour comprendre les femmes plus qu'un autre homme. Mais cela ne m'empêchait pas d'être convaincu d'une évidence indiscutable: ce que nous avions vécu à deux… Cela avait été réellement partagé, ensemble! Ce n'est pas comme si June était une inconnue de passage avec qui je n'avais jamais parlé auparavant. Ou bien était-elle une experte dans l'art du mensonge, de la manipulation et de l'abus d'une certaine naïveté ancrée en moi. Ou bien mon instinct avait clairement raison de vouloir s'accrocher. De s'accrocher à ce qu'elle ne voulait pas dire, à ce qu'elle préférait fuir, à ce qui l'effrayait…
Liam. Un prénom que je n'avais jamais eu la chance d'entendre jusqu'ici. Ne répondant rien, je me contentai de tourner la tête vers cette petite frimousse aux cheveux noirs de jais. Inutile d'être Einstein pour rapidement comprendre le type de lien qui pouvait unir la femme qui hantait mes pensées et ce petit bout de cinq ou six ans à peine se tenant debout à côté d'elle. Je ne sais pas quoi dire. Et je ne sais pas quoi faire non plus. C'est ce petit bout qui, heureusement pour moi dirons-nous, me ramène sur le droit chemin. "Il s'appelle Punchy. Ne t'en fait pas, il est super amical. Mais évite de tirer sur ses oreilles, c'est un truc qu'il déteste." Conseillais-je le petit en toute simplicité. Ironiquement, ce n'était pas répondre à cet enfant qui me mettait mal à l'aise. C'était de répondre à l'enfant de June devant elle. Compliqué? Ridicule? En même temps, il ne pouvait rien à voir de censé dans cette histoire! Un sourire prit toutefois possession de mes lèvres l'espace de quelques instants. L'enthousiasme du petit Liam devant Punchy. Le scepticisme de sa mère. Je trouvais ça adorable. Indéniablement, cela me remettait face à l'image de ma propre mère, auprès de laquelle je n'avais jamais connu ce genre d'échange. Entre les silences, les discours froids et éloignés, voire les engueulades, je ne connaissais rien des bonheurs qui constituaient une véritable relation mère-fils. Autrement dit, je n'étais pas le juge idéal pour lancer de quelconque observation. Mis à part que, et j'en étais convaincu, Liam avait beaucoup de chance d'avoir une mère telle que June pour veiller sur lui.
"Je…" J'haussai les épaules avec nonchalance. J'avais laissé Punchy aux bons soins de Liam, mon regard, lui, retrouva l'agréable chemin des iris envoutants de mon amante d'une nuit. "C'est loin d'être ma meilleure semaine, mais on fait aller." Un manuel de séduction, ou un expert en la matière, vous dirait volontiers qu'il y a des moments où il faut savoir jouer la distance et l'indifférence pour éveiller l'intérêt de l'autre. Manque de pot, c'est pas demain la veille que je vais ouvrir un de ces manuels. Et, qui plus est, je me foutais totalement des conseils de tous ces dragueurs à la pelle. Je n'aimais pas jouer de cette façon. Je n'aimais pas jouer avec les 'sentiments'. J'étais plutôt du genre diamant brut, à prendre avec ses subtilités et ses attraits plus rugueux et plus directs, ses traits imparfaits. "Et je t'avouerai que Gianno me facilite pas la tâche…" Rajoutais-je dans un petit soupir, écarquillant les yeux comme pour marquer la joie des conversations que j'avais avec lui en ce moment, tout en me laissant aller à un petit rictus histoire de détendre l'atmosphère dirons-nous. Je baissai néanmoins le visage, mes pieds traçant de petites formes non-identifiables dans la neige. Bordel, Bastian! Ca fait passé une semaine que t'attends ce moment, que t'attends ça et, quoi?! On dirait un gamin qui a fait une grosse gaffe et qui redoute de se faire engueuler s'il prononce le moindre mot! D'accord, avec elle j'avais pas ce soucis, ce défaut de bégayement bien qu'elle me plaisait et m'attirait atrocement. Mais j'étais vraiment pire qu'un adolescent timide et nerveux à souhait! "Tu sais, je…" Je redressai mon visage face au sien. Je me pinça nerveusement la lèvre inférieure, comme pour trouver l'inspiration. Comme si ce simple geste me permettrait de trouver la meilleure forme pour exprimer ce que j'avais envie de lui dire. Autre manière d'exprimer sa nervosité plutôt, il n'y avait pas trente-six manières différentes de lui dire qu'elle m'avait manqué après tout… "Je voulais t'appeler mais… C'est con à dire, mais… Je sais pas si je devais, en fait…" Tain, sérieux Bas', arrête toi! Tu t'enfonces encore plus là! Tu peux pas te contenter de simplement répondre 'oui, ça va et toi?', non? C'est trop compliqué pour toi? T'es obligé de l'ouvrir d'un coup, sans préparation, sans ménagement? "Enfin, ce que je voulais dire c'est… Toi, comment tu vas…?" Minable. Franchement minable. On va dire que tu essaies au moins de sauver les meubles mais va falloir te reprendre car c'est pitoyable jusqu'à présent… Et je pense que c'est bien le pire dans toute cette histoire. Pour la première fois depuis que je l'ai vu, depuis que je l'ai rencontré, je ne me sens pas à l'aise. Je ne sais pas ce que je peux dire. Je ne sais pas ce que je peux faire. Je ne sais pas comment elle juge mes paroles ou mes réactions. Son verdict avait, momentanément, fait voler en éclat tout ce qui s'était 'construit' en un mois. C'est ce qui faisait le plus mal. C'est ce qui était le plus douloureux. Mais malgré cette douleur, je ne voulais pas être ailleurs qu'en face d'elle en cet instant précis…
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(✰) message posté Mer 18 Fév 2015 - 9:42 par Invité
Pourquoi je me sens si étrange quand Bastian est dans les parages ? Pourquoi cette pression dans ma poitrine ? Pourquoi cette boule étrange dans ma gorge ? Pourquoi ces sentiments contraires qui se bousculent dans ma tête et dans mon corps ? Son regard m’électrise, je sens un frisson parcourir l’intégralité de mon dos, j’ai l’impression de sentir encore la chaleur de son corps, la douceur de ses mains, sa voix sensuelle quand il prononçait mon prénom. J’ai un coup de chaud en repensant à tout ça, j’en desserre même mon écharpe. Comme un besoin de respirer. Je prends une bouffée d’oxygène. Mon coeur bat à tout rompre. C’est quand il est près de moi que je me rends compte que j’ai sans doute fait une bêtise que de l’éloigner de moi. Il était pourtant une sorte d’échappatoire, de lumière au bout du tunnel. Comme un mouchoir blanc posé sur tout le chaos qu’était ma vie. Mais j’ai choisi de l’évincer, sans doute par respect pour lui, pour ne pas le pourrir avec la noirceur de mon coeur. Par peur aussi, et sûrement, de me retrouver encore coincée dans une relation qui ne me ressemble pas. Qu’est-ce que je pourrai faire avec un garçon comme lui. Cette différence d’âge. Tout ça ne me ressemble pas. Je n’ai jamais été vraiment dans les principes, à suivre trop les règles, ou sans doute un peu malgré moi. Mais ma vie n’est pas non plus celle d’une femme qui suit les codes à s’en meurtrir l’âme. Pourtant, je repousse volontairement cet homme qui m’a fait ressentir plus de choses encore que les douze années passées en compagnie de mon ex mari. Je me voile la face. Voilà tout. Je m’interdis le bonheur, je n’en connais même pas la raison.
Je regarde Bastian répondre à Liam, naturellement, avec sa voix profonde qui semble me transpercer de l’intérieur. « Il s'appelle Punchy. Ne t'en fait pas, il est super amical. Mais évite de tirer sur ses oreilles, c'est un truc qu'il déteste ». J’esquisse un sourire, un mince sourire. « Tu peux aller jouer avec lui si tu veux, mais fais attention. » Je me lève et me sens d’un seul coup plus près de Bastian. Je croise son regard et le fuit rapidement. Je prends la balle qu’il tient dans ses mains, frôlant au passage ses doigts, provoquant dans mon bras une décharge électrique. Pourquoi ? Je ferme les yeux une seconde et essaie de me contenir ou je risquerai bien de craquer, une fois encore. Je donne la balle à mon fils dans un sourire. « Tiens, lance-lui la balle il sera content ! » Oui. J’évince naturellement mon fils de la discussion que je vais avoir avec Bastian. Je pense que c’est mieux, pour tout le monde. Et une fois celui-ci parti un peu plus loin dans la neige avec son nouveau compagnon, je repose mon regard sur Bastian et lui demande comment il va. C’est con cette question. « Je… C'est loin d'être ma meilleure semaine, mais on fait aller.» Merde. je crois que j’aurai préféré qu’il me mente. Maintenant, je culpabilise. Je ne sais même pas si c’est de ma faute, mais j’en déduis que oui. Je sens que c’est le cas. « Et je t'avouerai que Gianno me facilite pas la tâche… ». Je lui souris, timidement. Il m’a souvent parlé de Gianno, son entraîneur de boxe. Il l’affectionne beaucoup, je le sais, même s’il ne le dit pas clairement. Je ne réponds rien à ça, je ne sais pas quoi dire, quoi faire, comment me comporter, m’asseoir ou rester debout ici près de lui. Cette proximité m’empêche de bouger de toute manière. Elle me cloue complètement. « Tu sais, je… » Tu quoi ? Parle Bastian je t’en prie. Ne me laisse pas en suspension comme ça, pendue à tes lèvres. Merde, le voilà qui me mordille la lèvre inférieure. Mon regard ne peut s’empêcher de se poser sur ses lèvres si parfaites. Je remarque d’ailleurs une petite entaille au milieu de celle-ci. Je rêverai de pouvoir y poser mon pouce, délicatement, ou mieux encore, pouvoir l’embrasser, pour guérir cette blessure. Mais je me reprends, difficilement, et repose mon regard sur le sien. « Je voulais t'appeler mais… C'est con à dire, mais… Je sais pas si je devais, en fait… Enfin, ce que je voulais dire c'est… Toi, comment tu vas…?» J’ai toujours trouvé mignon ce contraste entre sa carrure et son manque d’assurance évident. C’est ça qui m’a le plus touchée en lui, je crois. J’esquisse un mince sourire, et baisse les yeux une seconde, enfouissant mes mains dans les poches de mon manteau. Je hausse légèrement les épaules avant de replonger mon regard dans le sien. « On fait aller. On a trouvé un appartement Liam et moi, à quelques pas d’ici. On déménage la semaine prochaine. » Le sous-texte est évident. Je n’habiterai plus à côté de chez lui. On se croisera sûrement moins souvent. Un silence s’installe, et je reprends finalement, prenant mon courage à deux mains. « Tu sais je… je voulais m’excuser pour la dernière fois. J’ai… j’ai été trop sèche, trop directe. C’est juste que… c’est pas des choses faciles à dire. J’aurai préféré que ça se passe autrement. » Au fond, je crois que j’aurai préféré que ça ne se passe pas du tout. Que je n’ai pas créé cette brisure entre nous. Mais la raison me dit que c’était le mieux à faire. La passion elle, dit tout l’inverse. « J’ai pas l’habitude d’être aussi… froide et directe. Et je t’ai pas donné trop d’explications non plus. Mais tu vois, y’a déjà quelqu’un dans ma vie. » Je vois la surprise dans se yeux. « Liam prend beaucoup de place. Il est encore petit, je dois le ménager. Je viens de le séparer de son père, j’ai pas envie de foutre encore plus le bordel dans sa vie et puis… » Des excuses, toujours des excuses. « Enfin peu importe. Je suis désolée de t’avoir dit tout ça aussi froidement la dernière fois. Je te devais des excuses. »
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(✰) message posté Mer 18 Fév 2015 - 14:53 par Invité
Miss you...
La partie la plus censée de mon cerveau ne cessait de se conforter dans l'idée que je n'avais rien à apporter à June. La réalité était, après tout, comme elle était. C'était une femme d'expérience, avec une vie et un parcours beaucoup plus concret que le mien. Une femme avec un véritable travail. Une femme avec sa situation, et un caractère solidement construit et ancré. Mon affection et mon attirance pour elle étaient telles que ma conscience me poussait sans cesse à considérer qu'elle méritait beaucoup mieux que moi. Elle méritait beaucoup mieux qu'un punching ball humain, qu'un sac à gnons qui ne vivait que par et pour sa passion. Et qui, en toute objectivité, n'avait matériellement rien à lui offrir. Pas de situation. Pas de logement digne d'elle. Pas d'argent pour la mettre à l'abri. Ainsi qu'un manque cruel de savoir et de sagesse pour les conversations plus sérieuses ou philosophiques qu'elle pourrait un jour désirer. Non, si je dois faire face à moi-même, à ma vie et à ce que je ressentais pour elle, la seule chose que j'étais à même de pouvoir lui apporter, c'était de veiller sur elle. De m'assurer qu'elle soit bien, qu'elle soit souriante, qu'elle soit heureuse. Faire tout mon possible pour la voir s'épanouir et demeurer elle-même sans avoir le moindre doute ou la moindre crainte. Ce n'est pas grand-chose. Mais n'est-ce pas ce qu'il y a de plus primordial quand on tient à quelqu'un tout comme je tenais à June? De lui offrir le sourire, le bien-être et un éventuel bonheur adéquat? Alors, certes, sur le papier, j'ai certainement pas le CV le plus pertinent, le plus rempli et le plus séduisant pour faire partie de sa liste d'anciens et futurs prétendants. Mais là où la logique et l'objectivité cessèrent, ma passion et mes envies les plus enfouies ne se centrèrent que sur le bien que je tenais à lui apporter. Au même titre que cette constante et irrépressible envie de rester le plus longtemps possible à ses côtés. De pouvoir la voir. De pouvoir l'entendre. De pouvoir lui parler. De pouvoir la sentir. De pouvoir la toucher… La caresser… L'embrasser… Et revivre cette nuit intensément unique qui fut la nôtre. Mais l'heure était-elle à la réalité ou au fantasme? À l'objectivité ou la passion? Avant que tout cela ne se produise entre nous, la question ne se posait même pas. Mais aujourd'hui, c'était une interrogation permanente, en chaque instant, en chaque seconde.
Il y avait quelque chose de magnifique dans les yeux d'un enfant lorsqu'il était content, heureux, satisfait. Je voyais les petites billes de Liam s'illuminer lorsque sa mère lui donna l'autorisation d'aller jouer avec Punchy. C'est quand on voit ça qu'on remarque que les enfants ont bien souvent la chance de profiter de tout bonheur à leur portée sans être déjà victime de tous ces cas de conscience, de réflexion et de prise de tête à tout va! Si entendre la voix de June résonne comme une douce mélodie, tendre à souhait, à mes oreilles, c'est toutefois lorsque sa main effleure la mienne que je sens une vague de chaleur inonder mon corps. En l'espace d'un clignement d'œil, j'ai la sensation de revivre chaque toucher, chaque caresse que nous avions partagés. Le contact de ses doigts glissant le long de mes bras. Ses mains découvrant mon torse. Ses phalanges se cramponnant à mon dos, à mes épaules lorsque nous demeurâmes l'un dans l'autre, aux portes du plaisir total. Il ne faut pas que j'y pense. Il faut que j'arrête d'être hanter par ces images et toutes ces sensations devenues presque illusoires. Ce n'était quand même pas la première femme avec qui je partageais une nuit… Bien que, je dois le reconnaître, j'avais eu la sensation de redécouvrir, tel un puceau, ce qu'était réellement faire l'amour lorsque je fus avec elle. Enfin, ce n'était pas le moment de se montrer nostalgique. Ou peut-être que si…? Oh, puis merde, j'en sais foutrement rien. Depuis une semaine, mon esprit n'était pas sur le ring quand je montais dessus. Il était encore dans cette chambre. Il était encore dans son salon, dans le mien. Il était resté sur le pas de ma porte. Et maintenant que j'étais face à elle, le seul endroit où ma tête avait envie d'être, c'était sur le ring proprement dit. Histoire de ne pas devoir secouer ma tête comme une passoire et à pouvoir tout lâcher du bout des poings. Mais je me jette à l'eau. Je ne sais pas si ce sont les paroles qu'elle a envie d'entendre. Je ne sais pas si c'est ce qu'il convient de dire. Mais au moins ça sort, et même si c'est maladroit, ça fait du bien dans un certain sens.
Je ne percevais ni notre différence d'âge, ni le fait que nous étions un assortiment atypique. Ce qui me faisait face actuellement? C'était une femme mignonne et craquante à souhait, à enfouir ses mains dans son manteau comme une jeune timide et dont la seule envie que cela m'inspirait était de la prendre dans mes bras et de la serrer contre moi. Mais ce ne fut qu'une vision temporaire avant que je sente intérieurement l'effet d'un solide crochet du droit en plein sur mon visage. "Tu… Tu déménages?" Honnêtement, je l'ai pas senti et je l'ai pas vu venir celle-là. Mon visage exprime ma surprise. Je pense d'ailleurs être trop surpris pour exprimer une toute autre émotion. La non-envie de la voir partir, comme la culpabilité et la conviction de me dire que j'ai été stupide de ne pas aller la voir plutôt alors qu'elle allait quitter le quartier dans moins de dix jours. Sans compter cette interrogation… Est-ce qu'elle me l'aurait fait savoir si nous ne nous étions pas croisé ici même, dans ce parc, aujourd'hui?! Et pour ne rien faciliter, voilà que je me retrouve face à des excuses. Des excuses dont je ne me méfie pas, non. Je la pense et ai quasi la certitude qu'elle me le dit sincèrement, franchement. En tout cas, je l'espère car, je peux te le jurer June, si toi tu joues avec moi, je sais que je pourrais pas m'en relever. Cependant, ses excuses résonnent brusquement comme un uppercut en plein cœur cette fois ci. Je ne pense pas à Liam directement. Son 'il y a quelqu'un d'autre dans ma vie' me fait avoir un haut le cœur tout en me glaçant le sang de part en part. Je prends directement conscience que je pourrais pas l'encaisser si un autre homme parvenait à l'envouter, à la charmer et à la faire sienne juste sous mon nez. Je n'avais aucun droit sur elle ou sur sa vie, mais je l'encaisserais pas. Je préfère encore subir mille knock-out que de devoir être témoin d'une telle chose… Mais, heureusement quelque part, le nom de Liam revient sur le tapis. Son nom ainsi que cette situation qu'elle m'a toujours caché quelque part. Je peux pas lui en vouloir. Combien de choses je ne lui ai pas dites, je lui ai caché sur moi-même et ma propre vie, hum?! Le silence s'installe comme une évidence. Il me faut quelques secondes pour bien tout imprimer. Non pas que je sois particulièrement long à la détente mais, enfin, c'était à la fois douloureux, fort et précieux comme moment. Je ne saurais pas l'expliquer. Mais je me voyais mal réagir comme un hyperactif se tapant une crise de nervosité car la femme à laquelle il tenait n'avait pas fait preuve de 'douceur' vis-à-vis de son égo. C'est lorsque je la vois baisser le visage que je me risque finalement à glisser une main sur sa joue. "June…" Je me rapproche d'un pas. Implicitement, je veille à ne pas être trop loin, ni trop proche. Je ne veux pas l'effrayer ou lui faire prendre peur. Ma main sur sa joue remonte délicatement son visage à hauteur du mien. Je pose mes yeux dans les siens. Dieu que j'aime son regard… "Je n'ai pas à t'excuser de quoi que ce soit… Je veux dire, tu avais sans doute tes raisons d'agir comme tu l'as fait, et, au final, je peux le comprendre… Mais…" Je baisse mon regard quelques instants, au même titre que cette main sur sa joue. Mes doigts abandonnent son corps l'espace de quelques secondes jusqu'à se refermer sur sa main, que je viens chercher dans les tréfonds de la poche de son manteau. Une main que je serre chaudement dans la mienne. "Je suis peut-être fou, trop jeune ou pas assez intelligent pour comprendre correctement tout ça mais…" Mon visage, mon regard se redresse face au sien. J'y plonge à pieds joints dedans. "Une nuit comme la nôtre, pour moi, c'était pas à sens unique ce qui s'est passé. Cette intensité, ce que j'ai ressenti… Je dis pas ça pour te prendre la tête ou quoi, je te le dis comme je le pense…" Et j'en sais foutre rien si je fais une énorme connerie en balançant tout comme ça de but en blanc ou pas. Mais si elle part dans une semaine et que je ne la recroise plus après ça, je m'en voudrais toute ma vie de pas avoir eu le cran de me tenir face à elle et de lui sortir tout ce que j'avais en tête, sur le cœur. "Après un mois à te côtoyer, je me raccrochais en me disant que tu devais forcément avoir tes raisons pour m'attendre devant chez moi et me dire ça. Et, en vérité, je veux pas que tu t'excuses… Tout ce que je voudrais, c'est comprendre toutes ces raisons… Si c'est pour Liam, si c'est pour autre chose, si c'est parce que, je sais pas… N'importe quoi, tu comprends?" Oui, sur le coup, je pensais pas trop aux conséquences qu'impliquait la découverte de Liam, ni même le fait qu'elle me l'ait caché. Tout comme j'étais incapable de le prendre réellement en compte dans l'équation en cette seconde. Il fallait que je fasse le tri dans ma tête avant de pouvoir assimiler de nouvelles vérités.
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(✰) message posté Jeu 19 Fév 2015 - 9:42 par Invité
Depuis que j’ai quitté Aaron, j’ai le besoin perpétuel de tout contrôler dans ma vie. Sans doute le fait de n’avoir pu le faire depuis que je me suis mariée avec cet homme qui n’en valait pas la peine. Aujourd’hui, je suis sur la défensive, j’ai peur, peur des hommes, peur de ce que je pourrai ressentir, peur d’être déçue, peur de m’attacher, trop vite, trop fort, et de tomber de haut une nouvelle fois. J’ai déjà vécu deux mariages, deux divorces, et voilà que je m’entiche d’un homme de 17 ans de moins que moi. Ma vie part en vrille complètement, et j’ai vraiment besoin de remettre de l’ordre dans tout ça. Je ne suis pas seule, j’ai un fils de cinq ans qui a besoin d’un équilibre, pour l’instant rompu par la séparation de ses parents. Je dois le ménager, je dois le protéger des déceptions de la vie. Il est trop jeune. Mais quand je l’éloigne pour rester seule avec Bastian, je regrette presque mon geste. Je n’aurai pas dû, je me mets en porte-à-faux en gardant cette proximité avec mon ancien amant. Je le sais, j’en suis consciente, et pourtant, je me laisse aller à corps perdu dans cette discussion qui je sais sera difficile à encaisser. Mon regard plongé dans le sien me fait me sentir étrange, étrangement bien. Je ne veux pas ressentir de genre de choses, je ne veux pas être prise au piège par ce que je peux ressentir. Je dois me continue, je dois mettre une barrière entre lui et moi. Ce n’était qu’une escapade, une parenthèse, rien de plus. Mets-toi ça dans le crâne June. J’avoue finalement à Bastian que nous avons trouvé un appartement. J’omets de dire évidemment que j’ai choisi ce quartier parce que mes filles y habitent. Filles qui ont le même âge que lui. Mon coeur s’accélère à cette simple pensée. Bastian n’est définitivement pas quelqu’un pour moi. Ce n’est qu’une illusion, un homme jeune et magnifiquement beau, pour me faire tourner la tête, pour passer une nuit digne des comptes de fées. Mais ça s’arrête là. Il faut que ça s’arrête là. « Tu… Tu déménages? » Je hoche doucement la tête. Je sens qu’il est dépité, perdu, dégoûté, choqué, et tout autre sentiment traduisant sa surprise à cet instant précis. Je finis par m’excuser. M’excuser pour tout ce que je lui ai dit la dernière fois, mais surtout pour la façon dont je l’ai dit. Avec le recul, je me rends compte que j’ai été trop froide, trop directe. Je n’ai pas pris de pincettes, et je m’en veux. « June… » Mon prénom dans sa bouche, de sa voix grave et envoûtante, mon corps entier se contracte. Mais ce n’est rien comparé au sentiment qui s’empare de moi au moment où il pose sa main sur ma joue. Son regard agrippe le mien et je n’arrive plus à m’en détacher, comme prisonnière. « Je n'ai pas à t'excuser de quoi que ce soit… Je veux dire, tu avais sans doute tes raisons d'agir comme tu l'as fait, et, au final, je peux le comprendre… Mais… » Mais quoi ? Il baisse son regard et décline tout contact de sa peau contre la mienne. Je sens un vide, un manque. C’est atroce. Et puis il vient chercher ma main aux tréfonds de ma poche. Je le laisse faire, je suis incapable de l’en empêcher. « Je suis peut-être fou, trop jeune ou pas assez intelligent pour comprendre correctement tout ça mais…Une nuit comme la nôtre, pour moi, c'était pas à sens unique ce qui s'est passé. Cette intensité, ce que j'ai ressenti… Je dis pas ça pour te prendre la tête ou quoi, je te le dis comme je le pense… » Je soupire largement. Il a raison, on le sait tous les deux. Cette fois c’est moi qui fuis son regard. Et le voilà qui reprend de plus belle « Après un mois à te côtoyer, je me raccrochais en me disant que tu devais forcément avoir tes raisons pour m'attendre devant chez moi et me dire ça. Et, en vérité, je veux pas que tu t'excuses… Tout ce que je voudrais, c'est comprendre toutes ces raisons… Si c'est pour Liam, si c'est pour autre chose, si c'est parce que, je sais pas… N'importe quoi, tu comprends? » Je serre un peu plus sa main, simplement pour lui faire comprendre que oui, j’entends ce qu’il me dit. Mais rapidement les larmes me montent aux yeux. J’aimerai lui dire la raison, la vraie raison. Mais j’en suis pour l’instant incapable. Je le regarde finalement, essayant du mieux que je peux de ravaler mes larmes. « Pour moi aussi ça a été une nuit magnifique. Il y avait bien longtemps que je n’avais pas ressenti ça. » Pour ne pas dire que je ne l’avais jamais ressenti. « Mais c’est… » Je soupire une nouvelle fois, n’arrivant pas à trouver mes mots. Je l’ai blessé une fois, je ne voudrais pas avoir à le faire une seconde fois. « Oui, il y a Liam. Je viens de le séparer de son père, je veux le ménager au maximum. Il n’est pas question que je lui impose un nouvel homme dans ma vie. C’est trop tôt. Et puis c’est trop tôt pour moi aussi. J’ai… j’ai vécu des années très difficiles avec mon ex mari. Le divorce n’a pas encore été prononcé, je suis encore liée à lui d’une certaine manière… » Dans ma poche, je fais tourner mon alliance autour de mon annulaire, comme pour me rappeler que pour l’instant, malgré tout, j’appartiens toujours à Aaron. Et puis je sors cette main de ma poche pour la poser à mon tour sur la joue de Bastian. « Tu es jeune Bastian. Tu es beau et tu pourrais avoir toutes les femmes que tu veux. Ne t’arrête pas sur moi, je t’en prie. Vis ta vie, prends le temps de trouver la bonne. Tu mérites mieux que moi, je te jure. » J’esquisse un mince sourire, avant d’enlever ma main de sa joue, à contre coeur. Je ne voudrais pas que Liam nous voit si proches.
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(✰) message posté Dim 8 Mar 2015 - 22:53 par Invité
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On ne peut pas dire que je suis du genre à vivre avec des balises et des points de repères. Si je vis de certaines habitudes quotidiennes, je sais toutefois que j'ignore totalement où je vais concrètement dans ma vie. Entendons par là que, oui, il y a la boxe, il y a cette passion, cette envie, mais après… Qu'est-ce que j'ai d'autre à part ce sport, mon appartement dès plus miteux et cet adorable chien énergique qui s'amusait dans la neige avec un petit bout à la bouille aussi adorable que celle de sa mère? Quelque part, on peut dire que je n'ai rien en dehors de ça. Une enveloppe charnelle, un corps qui a un rêve et qui ne fait que se contenter de ça. À tel point que je pourrais presque devenir comme tous ces rêveurs qui perdent leurs temps et leurs vies à rêver au lieu de concrétiser leurs dits rêves. Enfin, non, je n'en suis pas à ce point. J'avance, petit à petit, jour après jour. Mais même malgré mon manque d'éducation, j'ai suffisamment de matière grise pour savoir que je ne pourrai pas vivre de la boxe toute ma vie. Je suis encore jeune, toutefois c'est aujourd'hui que je dois trouver cette conviction et cette force d'offrir une porte de secours à mon existence. Et je n'y arrive pas, ou n'y arrive plus, c'est comme vous voulez. Le fait est que l'impact a du être beaucoup plus violent que je ne l'aurais cru quand j'ai rencontré June. Car, non, je n'avais aucune certitude qu'elle était le point déterminant pour mes vieux jours. Mais, subitement, j'avais eu la sensation que le destin, que le hasard peut enfin réellement vous sourire. Je m'étais mis à croire, sans même m'en rendre compte, que oui, une simple rencontre peut totalement illuminer votre existence et votre quotidien. Qu'une simple personne peut parvenir à changer la donne! Certes, j'ai rencontré des personnes comme Gianno ou encore Monsieur Barzano qui, tous deux, m'ont toujours tendu la main dans les meilleurs comme les pires moments. Mais il n'était nullement comparable à ce rayonnement que pouvait apporter le visage de June et ses sempiternels sourires habituels, que je n'avais plus réellement la chance de contempler depuis notre fameuse nuit. Ce rayonnement qui, sous l'expression de la surprise, sembla me quitter instantanément… Non pas depuis notre dernière conversation, de notre dernier échange… Mais bien depuis qu'elle m'apprit et me confirma qu'elle alla déménager avec son cher petit bout. En cet instant, j'ai juste envie de l'attraper par les bras, de plonger mon regard dans le sien et de la supplier de changer d'avis, de ne pas partir, de ne pas me laisser… Telle est ce que ma partie la plus 'déraisonnable' aurait envie d'hurler alors que je me contente simplement de hocher de la tête, accusant, encaissant le coup. Je ne voulais pas que mon rayon de soleil s'en aille. Je ne voulais pas que cette lumière présente depuis un mois dans ma vie s'éloigne. Je ne voulais plus que tout redevienne gris, morne et terne comme avant son arrivée. Non, je ne voulais pas renoncer à l'évidence qui émanait d'elle-même et de son aura lorsque je posais mes yeux sur elle.
Entre ce que l'on veut, et ce que l'on peut y avoir, il y avait souvent un fossé de différence. Je le savais que trop bien depuis toutes ces années. Pourtant, certaines volontés sont suffisamment fortes pour vous faire ressentir de nouveau l'espoir, aussi grand et immense puisse-t-il exister… Jusqu'à ce que l'uppercut fatal vous propulse au tapis et que le décompte commence. En sortir vivant? En sortir K.O.? Serais-je capable de l'encaisser? Un. Il y a ce déménagement. Deux. Mais elle m'avoue que cette nuit était toute aussi magnifique pour elle. Trois. Il y a Liam, son enfant. Celui qui se fait discret car il joue actuellement avec Punchy. Quatre. Séparation avec le père de Liam et l'impact que je pourrais avoir sur la vie du petit. Une notion que j'acceptais d'imaginer mais que je ne pouvais comprendre malheureusement. Cinq. L'ex-mari… Le divorce en cours. La moitié du décompte est déjà passer et je me sens incapable de bouger ou de prononcer le moindre mot. L'unique différence qui règne entre cette paralysie en ce moment précis et celle que j'ai sur le ring lorsque je tombe, c'est que cette fois, mes pensées ne sont pas tournées vers mon père, ni même sa mort. Six. Ce n'est pas fini, l'assaut continue. Ma beauté? Ma jeunesse? Ma capacité d'avoir toutes les filles que je veux? Est-ce qu'elle pense sérieusement ce qu'elle dit? Sept. Ne pas s'arrêter sur elle, pourtant il est déjà trop tard aujourd'hui. Cela fait un mois qu'il est déjà trop tard pour ça… Huit. Vivre ma vie? Quelle vie? Celle d'une solitude et entourée d'un sac de frappes, d'inconnus que je tente de fracasser sur un ring et d'un chien comme plus fidèle ami? Neuf. Et elle tente de m'achever en me jurant que je peux d'avantage trouver mieux qu'elle. Ce n'est pas possible. Car, si elle n'a pas confiance en elle, si elle n'a pas confiance en toutes les qualités de cœur qui m'ont tellement charmé en plus de son charme naturel, moi je n'en doute pas! Aucune femme de sa condition, aucune mère de famille, et aucune femme aussi cultivée et assurée n'aurait accordée autant d'attention à un simple gars comme moi. Notre 'histoire' n'était pas banale car June n'était pas banale. Elle n'était pas n'importe qui. Elle n'était pas la première venue, ni même la passade sans importance. Il t'aura fallu un mois pour marquer ma vie et mon cœur June. Mais il me faudra toute une vie pour être capable d'accepter l'idée de renoncer définitivement à toi… Dix. J'encaisse. Je ne tombe pas. Je ne m'échoue pas sur le sol. Mais ce n'est pas pour autant que je contre-attaque d'une manière victorieuse et fulgurante… "Je…" Je cherche mes mots, ouais. Tête baissée, j'ai à mon tour fuis son regard et accepter que tout contact entre nous soit rompu. Pourtant, cette absence de contact me brûle déjà la peau. Les traces de son toucher frissonnant se répand en moi comme une chaleur qu'elle aurait implicitement laissée sur mon corps, tel un précieux cadeau, un précieux souvenir… "Je ne peux te forcer à rien, et je n'ai pas envie de te forcer à quoique ce soit… Ni aujourd'hui, ni demain, ni jamais…" Mon visage se redresse sur le sien. Mes mains trouvent par la même occasion refuge au sein des poches de mon pantalon. "Mais, en échange, me demande pas de…" "Cache-moi ! Cache-moi! Cache-moi!" Tout innocemment, et sans se rendre compte de la teneur de nos propos, le petit Liam déboula comme une balle de furie. Je fus interrompu par la surprise, glissant mon regard sur ce garçon qui tourna autour de mes jambes et pris appuis sur le bas de ma veste pendant que Punchy me faisait face. Les deux compères semblaient s'amuser comme des larrons en foire. J'arrachai également un sourire, bien que je n'avais pas le cœur à réellement rire en réalité. "Punchy veut t'attraper?" Liam va de droite à gauche derrière moi, passant sa tête d'un côté, puis de l'autre, alors que mon husky le suit dans chacun de ses mouvements. "Ouiiiiii, aide-moi s'il te plait!" Supplia faussement le garnement avec amusement, m'arrachant cette fois-ci un rire plus franc. "Oulà, attends alors! Si tu veux être sauvé de Punchy, va falloir…" Je me retourne face à Liam et viens le prendre précautionneusement à bras. "Gagner la voie des airs!" Je sentis le fils de June ne pas être farouche, se cramponnant en apposant une main sur mon épaule, narguant mon chien de l'autre. "Non, tu m'auras pas!" Répéta-t-il, victorieux, face à mon husky qui continuait de s'exciter comme une puce. Et, oui, malgré que cette situation interrompit notre discussion. Malgré que cela me priva depuis plusieurs secondes de pouvoir contempler le regard si précieux de June, cette scène m'amusait et me faisait sincèrement rire!
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(✰) message posté Mer 11 Mar 2015 - 11:50 par Invité
J’ai du mal à me retrouver là face à Bastian, devoir contenir tout ce que je ressens au plus profond de moi, devoir taire ce qui voudrait pourtant sortir. Je rêve de lui dire que je veux être à lui toute entière, qu’il soit à moi pour le reste de notre vie. Mais il y a Liam, il y a mon passé, il y a cette différence d’âge. Beaucoup trop de choses qui m’empêchent d’avoir pleinement ce que j’aimerai avoir. J’essaie d’être prévenante avec lui, de choisir mes mots. J’ai bien compris qu’il était attaché à moi, et devoir lui dire aujourd’hui qu’il ne faut pas qu’il attende quelque chose de moi, c’est difficile. Ma gorge est nouée, j’ai presque du mal à respirer. Il faut que je me calme et que je reste posée comme je l’ai toujours été. Le problème c’est que chaque fois que je pose mon regard dans le sien, j’ai l’impression que notre lien se brise un peu plus, que son coeur saigne. Je ne pense plus au mien, il est meurtri depuis trop longtemps. Mais lui, il mérite de vivre une belle histoire avec une jeune femme de son âge. Je suis presque sûre de ne pouvoir lui apporter ce qu’il désire. Ce serait beaucoup trop compliqué. Et le compliqué, j’ai donné. « Je… Je ne peux te forcer à rien, et je n'ai pas envie de te forcer à quoique ce soit… Ni aujourd'hui, ni demain, ni jamais… » Ma gorge se serre un peu plus. Je sais qu’il a compris, mais qu’il ne veut pas s’y résigner. Je ferme les yeux un peu plus longtemps, juste en attendant qu’il prononce le ‘mais’ qui doit suivre. « Mais, en échange, me demande pas de… » « Cache-moi ! Cache-moi! Cache-moi! » Je réouvre les yeux brusquement, entendant la voix de mon fils bien plus près qu’il n’était il y a quelques minutes. Je comprends qu’il joue encore avec le chien de Bastian, prenant ce dernier à partie pour échapper à la bête à poils. « Oulà, attends alors! Si tu veux être sauvé de Punchy, va falloir… gagner la voie des airs ! » Je ne peux m’empêcher de sourire quand Bastian soulève Liam à bout de bras. Mon fils continue de narguer le chien tout en se cramponnant à Bastian. Cette scène me touche tout particulièrement, sûrement parce qu’elle fait écho à ce que je disais tout à l’heure à Bastian. Liam n’est qu’un enfant, il s’attache très vite, surtout que Bastian est jeune, joueur, beaucoup plus qu’un homme d’une quarantaine d’années. Il a l’innocence qui plait aux enfants, puisqu’ils ont la même. Je porte ma main jusqu’à mes lèvres tout en ne lâchant pas les deux garçons des yeux. Un rire s’échappe de ma bouche au moment où Punchy saute sur son maître pour attraper Liam. Cette situation apaise un peu les tensions, met un mouchoir le temps de quelques minutes sur cette discussion difficile que nous avions Bastian et moi. « Maman, est-ce que Punchy pourra venir un jour à la maison ? Avec… » Il se penche à l’oreille de Bastian et lui murmure quelque chose. Je suppose qu’il lui demande son prénom. Une fois la réponse donnée, Liam reprend de plus belle. « … avec Bastian bien sûr ! Hein ? » Je me mordille un peu la lèvre. Ce gosse aura ma beau. « Bien sûr. Si Bastian veut bien venir un jour avec Punchy… » Je plonge mon regard dans celui de mon amant d’un soir et lui offre un sourire adorable. Je ne sais pas ce qu’il dira, puisque je viens de lui dire que nous deux, ça ne serait pas possible. Liam finit par descendre des épaules de Bastian, une fois Punchy un peu calmé. « Maman on peut aller au bord du lac avec Punchy pour aller voir les canards ? » Je ne peux que sourir en voyant sa bouille. « Si tu veux mon ange. » Je laisse Liam repartir avec son nouvel ami, pendant que je me retrouve à nouveau seule avec Bastian. « Je suis désolée j’ai dit oui je t’ai même pas demandé si ça te dérangeait… tu as peut-être quelque chose de prévu ? » Je plonge mes prunelles noisette dans ses yeux magnifiques. Je n’ai pas vraiment envie de le voir partir, au fond, et je suis bien contente que mon fils ait proposé ce prolongement de ballade. Mais est-ce que Bastian en a envie autant que moi ? Telle est la question.