"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Save me or run away ? ✗ Spencer & Cassia 2979874845 Save me or run away ? ✗ Spencer & Cassia 1973890357
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Save me or run away ? ✗ Spencer & Cassia

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() message posté Ven 30 Jan 2015 - 23:44 par Invité

Bienvenue en enfer. À Shoreditch, dans l’est de Londres, dans un appartement bien précis. Mon appartement. Je venais de me relever alors que j’étais tombée à côté de mon lit en voulant me redresser trop rapidement de celui-ci alors qu’un nouveau haut-le-cœur venait m’attaquer. Depuis quelques jours, c’était simplement trop habituel, trop quotidien. C’était juste un autre réveil en sursaut suite à l’un de mes fichus cauchemars. Un nouveau réveil en fanfare et déjà une nouvelle horreur. S’asseyant sur son lit après avoir oublié la nausée, je massais doucement ma jambe endolorie suite à la chute que je venais de subir quelques secondes plus tôt. Foutu cauchemar. Fichues emmerdes. Jesùs s’était barré. Plus personne en ville ne connaissait mon histoire. Plus personne ne pouvait voler à mon secours lorsque l’horreur prenait le pas sur le reste. Personne qui pouvait repousser les monstres du passé. J’étais seule, fichtrement seule. Enfin… Peut-être pas tant. Quelques jours plus tôt, un homme s’était présenté à moi. Un homme qui prétendait être Julius… Putain de merde. Julius était censé être mort. Non, non, non, non. Julius était mort. Un soupir glissa entre mes lèvres. Je ne voulais pas retourner dans ces questionnements. Je ne voulais pas replonger dans ce passé qui me collait trop souvent à la peau. Ce passé qui me heurtait et me violentait chaque fois que je le laissais s’approcher de moi. C’était comme une ombre enfermée dans une boîte. Une boîte que j’étais trop souvent obligée d’approcher permettant alors à l’ombre de m’entourer. Foutue vie.

Je prenais rapidement mon téléphone en main pour constater que c’était déjà la fin d’après-midi.  Heureusement que je ne travaillais pas ce soir. Mon patron m’avait donné un jour de congé et j’en avais profité pour regarder des films débiles à la télévision tout en tentant de ne pas m’apitoyer sur mon sort. Cependant, j’avais fini par m’endormir et j’étais à nouveau malade. Après tout, comment pouvais-je me reposer et être en bonne santé alors que les mêmes images rejouaient incessamment dans ma tête ? Comment pouvais-je trouver le sommeil réparateur alors que la voix de l’homme qui était soit disant Julius ne cessait jamais de se rejouer ? Comment pouvais-je espérer trouver une paix réparatrice alors que les mêmes douleurs tourbillonnaient dans tout mon corps ? C’était foutu pour trouver le sommeil à présent. C’était foutu pour passer une nuit tranquille. J’aurais pu aller au boulot malgré ma soirée de repos simplement pour me changer les idées. J’aurais pu sortir pour oublier dans les bras d’autrui. Mais, je ne m’en sentais même pas capable. Alors, j’allais juste rester debout. Seule dans mon putain d’appartement silencieux à attendre. Attendre dieu seul savait quoi. Peut-être le retour de Jesùs ? Peut-être l’arrivée de Julius ? Peut-être un coup de fils de mon géniteur pour m’expliquer toute cette histoire ? J’avais tenté de le joindre et j’avais juste été ignorée. Comme la mauvaise fille que j’étais.

Une fois levée, je vacillais doucement. Réellement. La chute sur ma jambe n’avait pas eu un bon impact du tout et la douleur se réveillait à présent. Beaucoup trop. Fichues emmerdes supplémentaires. Ma tête tournait aussi. Depuis combien de temps n’avais-je pas avalé un réel repas sans rien vomir ? Sans doute trois ou quatre jours facilement. N’allez pas croire que je ne mangeais pas hein. Je mangeais, mais tout finissais souvent et simplement dans la cuvette des toilettes ne me donnant même plus l’envie de faire un effort. Je me dirigeais lentement vers la salle de bain afin de jeter un coup d’œil à mon reflet. Mes cheveux blonds étaient décoiffés. Mon visage était pâle, beaucoup plus qu’habituellement. Les cernes s’étalaient sous mes yeux. Jurant, je me détournais de cette image parce qu’il était hors de question de subir encore une fois ce massacre. Bordel, ma vie à Londres se déroulait bien et il fallait que tout s’écroule. Il fallait que cette chienne de vie s’en mêle pour venir tout détruire. Plus rien n’allait correctement. Plus rien ne tournait rond. Jesùs n’était plus là. Julius était… Oh putain, je n’en savais rien. J’étais juste trop seule et j’avais l’impression de me retrouver dans un monde parallèle. Un Londres dans lequel je devais tout reconstruire. Je devais retrouver un point stable dans ma vie, je devais retrouver une aide vers laquelle me tourner (et hors de question de voir un psychologue). Il fallait que j’arrête de me torturer avec ce départ de bébé et ce « retour » de mon jumeau. Il fallait que ces crises cessent.

Fixant le mur en face de moi, je me déshabillais maladroitement encore perdue dans mes pensées, encore absorbée dans cette brume post-cauchemardesque. Allumant l’eau de la douche, je finissais par me retrouver sous le jet d’eau chaude. C’était pour détendre mes muscles, c’était pour m’aider à se sentir un peu mieux. Son regard se posait automatiquement sur la lame présente tout proche de moi. Cette lame que j’avais de plus en plus envie de laisser glisser sur ma peau. Je n’avais pas encore craqué. Une fois, j’avais enfoncé un ongle dans ma peau comme je le faisais avant à l’hôpital psychiatrique. Mais, jamais encore, je n’avais retouché à l’objet tranchant qui me semblait comme l’unique solution salvatrice. Alors, je me motivais seule me répétant que Jesùs n’aurait pas aimé ça. Je me détournais de la tentation et je passais un long moment à laisser l’eau couler. L’eau glissait le long de mon corps. Et c’était quelque chose qui me calmait dans le fond. Comme si l’eau avait le pouvoir d’éloigner tout le mal-être de mon corps. Comme si chaque goutte entraînaient avec elle une douleur trop profonde, trop réelle. Mes larmes finissaient par se mêler à cette eau. Je cherchais une issue qui n’existait pas. Je cherchais un soulagement qui ne viendrait pas. Seule. Détruite. Victime d’une de ces énièmes crises où l’horreur reprenait le dessus. Après une bonne demi-heure, je sortais enfin et j’enfilais un peignoir avant de se diriger vers ma chambre sans risquer un regard vers le miroir. Hors de question de m’accabler encore plus.

Le silence comblait mon appartement à présent. Cela faisait des heures, des jours, des mois ou même des années qu’il durait. Peut-être n’était-ce qu’une illusion, qu’une stupide idée sortie de mon esprit. Mon putain d’esprit qui ne cessait de me jouer des tours de plus en plus tordus au fil des jours. Le silence durait et j’étais installée dans le salon. La télévision était allumée, mais je ne la regardais pas. Face à moi, sur la table, trônait une bouteille d’alcool, de la coke, mon téléphone et ma lame. Je ne savais pas vers quelle issue me tourner. J’ignorais ce qui serait le plus favorable pour moi. Alors, je restais assise sur ce foutu canapé, les genoux ramenés contre ma poitrine et les secondes s’écoulaient. Les minutes passaient. Les heures défilaient. Et, je demeurais là. Dans le passé. Inexistante. Irréelle. Ou peut-être trop existante ? Trop réelle ?  La journée se terminait. Le soleil s’effaçait petit à petit, glissant derrière les immeubles pour laisser place à la sombre nuit. À cette heure-là, les gens rentraient chez eux heureux de retrouver un ami ou une famille vers qui se tourner. À cette heure-là, ils se sentaient mieux. À cette heure-là, j’étais seule et délaissée. Juste coincée dans un univers infernal où la destruction demeurait mon unique libération.

L’horloge balançait son tic-tac encore et encore. Chaque tic-tac me brûlait comme jamais. Le temps filait sans moi. Je me sentais comme un fantôme, comme une illusion que personne ne pouvait comprendre, que plus personne ne pourrait comprendre. Putain, personne ne connaissait mon histoire. Personne n’avait conscience de la réalité. Jesùs aurait été le seul à pouvoir me dire que je n’étais pas qu’une simple chimère. Un frisson d’horreur glissait le long de mon dos et la pensée atteignait mon cerveau. J’avais trop souffert pour n’être qu’une chimère. Je n’étais qu’une vulgaire poupée balancée. Une marionnette qui n’avait pas eu le choix. Une marionnette avec qui la vie était une chienne faisant incessamment pleuvoir des coups sur moi comme si je n’avais jamais assez donné, comme si je méritais cet enfer. Je sombrais dans un tunnel. Trop profondément, trop rapidement. Trop réellement. Alors, je plongeais et personne ne me voyait. Les autres voyaient le divertissement, le masque et ils ne se rendaient pas compte du tour qui se jouait devant eux. Je me sentais comme l’assistante du magicien parfois. Les gens la regardaient elle et ils ne voyaient pas le reste. Ils ne voyaient pas le tour qui se jouait devant leurs yeux parce qu’ils étaient trop obsédée par cette assistante.

Tout s’enchaînait à une vitesse hallucinante dans mon esprit. Tout se mélangeait et tout semblait me heurter. Je me laissais glisser au sol, gardant mes jambes serrés contre moi. Je me laissais glisser et je commençais ma déchéance en espérant que cela ferait fuir tout le reste. Je tendais le bras pour attraper la bouteille devant moi et je l’ouvrais sans même hésiter. Je la portais à mes lèvres et je sombrais avec délice. Une gorgée, une autre puis encore une et encore et encore… C’était à n’en plus finir. Je buvais et je me sentais revivre. Et, quand je fus fatiguée de boire, j’alignais les rails de coke sur la table avant d’y porter mon nez. Le manège recommençait. J’alternais entre alcool et drogue. Je sombrais délicieusement. C’était le pied. Il n’y avait plus d’hallucinations. Il n’y avait plus de cauchemars. Je ne pensais plus au départ de Jesùs. Je ne pensais plus au Julius supposé. Je ne pensais plus à rien et ce fut sans doute là que je commis une de mes plus grosses erreurs. Là, où mon esprit me joua encore un tour alors que j’attrapais mon téléphone. Je voulais que quelqu’un connaisse mes secrets. Je voulais que quelqu’un puisse me sauver. Alors, je tapais ces messages pour Spencer. Spencer qui me répondait bien vite malgré tout. Spencer qui s’inquiétait déjà. Oh mon Dieu, qu’allait-ce être une fois qu’il me verrait ? Qu’allait-ce être une fois qu’il aurait l’histoire ? Allait-il fuir ou rester à mes côtés ? Allait-il continuer de m’apprécier ?

Cassia to Spencer : Spencer... J'ai des choses à t'avouer.
Spencer to Cassia : Qu'est ce qui se passe? o_o
Cassia to Spencer : Tu pourrais passer à l'appartement ? Genre maintenant ? Genre très vite ?
Spencer to Cassia : Euh, bin, je.. oui, j'arrive o_o j'espère que ça va, tu m'inquiète...
Cassia to Spencer : Bien... La porte n'est pas fermée à clef, pas la peine de frapper, rentre simplement. Je t'attends.
Spencer to Cassia : J'arrive de suite


La bombe était lancée. Il était à présent impossible de faire marche arrière à présent. Après le dernier message de Spencer, je balançais mon téléphone au loin. Ma bouteille était vite, la coke n’était plus qu’une poussière de poudre que je ne pouvais pas réellement prendre. Il ne restait plus que cette lame qui me faisait de l’œil. Cette lame que je finissais par prendre. Ce métal que j’appuyais contre mon poignet. Je ne l’avais pas refait depuis que j’étais sortie de l’hôpital psychiatrique. Cela faisait trop longtemps. Et, étrangement, au lieu de me faire mal, ce métal qui mordait ma chair me faisait du bien. J’aurais pu en gémir de contentement. Alors, je traçais quelques lignes. Perdue dans mon monde. Jusqu’à ce que… La porte s’ouvrait soudainement et il ne me venait même pas à l’idée de bouger de ma place. . Je n’étais même pas sûre de pouvoir le faire sans vomir ou m’effondrer. Je soulevais juste la lame de ma peau pour relever la tête. Ma tête me heurtait et tout se mélangeait. Est-ce que c’était Spencer qui venait ? Qu’est-ce que je lui avais envoyé pour qu’il vienne ? Oh putain, je m’étais juste foutue dans la merde. Oh bordel, Spencer allait me voir en état de faiblesse et ce n’était pas bon du tout. Ce n’était pas la vie londonienne à laquelle j’avais pensé. Ce n’était pas l’image que j’avais fait de moi. Putain. Alors, quand il pénétra dans le salon, j’eus la seule bonne (ou stupide) idée de lui faire un grand sourire de gamine avant de faire un salut quelque peu étrange.

Hé ho, hé ho matelot !

Et, j’étais là. Une bouteille d’alcool vide sur la table. Des résidus de coke. Une lame de rasoir à la main. Un poignet en sang. Une tête de morte-vivante. Et un putain de sourire de gamine. Échec et mat.
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() message posté Mer 4 Fév 2015 - 9:12 par Invité
Le boulot me demandait beaucoup de temps libre. J'avais un mémoire à rendre dans une semaine et j'étais écroulé sous la paperasse et les fournitures comme des stylos, et tout les trucs de ce genre. Mes mains étaient endolories avoir d'avoir écrit, car on insistait pour rendre nos dossiers avec le plus de passage manuscrit possible. Je m'étais isolé de tout le monde durant quelque jours, même de ma propre copine que j'avais fini par voir dernièrement car ce n'était plus possible que je sois aussi absorbé par mon travail et que je profite un peu de mon peu de vie sociale qui me restait. Une fois le mémoire rendu, je pourrais partir avec Kaspar et Nate en Norvège le temps d'une petite semaine afin de se détendre et voir du paysage qui m'était encore inconnu.

Il y avait aussi le rendu de stage à finir et le départ en Inde approchait petit à petit. Mine de rien, le temps défilait à une vitesse incroyable et bientôt, je ne verrais plus que ma famille paternelle et les quelques amis que j'avais là bas et auxquels je rendais visite à chaque fois que j'y allais. Je ne serais pas seul, mais tout de même, Londres allait me manquer. Certes, je n'y faisais pas grand chose d'autre que travailler et aller aux répèt' parce qu'il était hors de question que j'en rate une, mais j'avais mes affiliations et surtout, ma petite amie dont je ne pouvais plus me passer. Chaque jour je prenais de ses nouvelles afin d'être certain qu'elle allait bien et pour ne pas la laisser de côté. Cela m'attristait, mais prochainement, je pourrais me consacrer uniquement à elle et ça, c'était ce que j'attendais le plus depuis ces derniers jours.

J'allais prendre une pause dans ma quête de terminer une fois pour toute ce fichu dossier quand mon téléphone vibra. Je crus tout d'abord que ce fut Adriel et le sourire me retrouva. Mais c'étiat le nom de Cassia qui s'affichait et même si ce n'était pas la personne à laquelle je m'étais attendu, j'étais tout de même heureux que ce soit elle. ENfin, jusqu'à ce que je lise son message.

"Spencer... J'ai des choses à t'avouer." m'avait-elle simplement écrit. Mon sourire disparu pour laisser place à l'inquiétude. Quand quelqu'un nous disait ce genre de chose, ça n'était jamais de bon augure.
"Qu'est ce qui se passe? o_o" lui avais-je répondu sans pouvoir lui dire autre chose que quelque chose comme ceci. Je pianotai mes doigts contre la table en attendant sa réponse. Involontairement, elle avait réussi à attirer toute mon attention et j'avais de plus en plus de mal à penser à ce qu'il me restait à faire comme boulot.
"Tu pourrais passer à l'appartement ? Genre maintenant ? Genre très vite ?" finit-elle par me demander. Je me levai instantanément à la lecture du message et cherchais mon manteau du regard. Je ne pouvais pas décliner, il en était pas question. Visiblement, Cassia avait besoin d'aide, je ne savais pas jusqu'à quel degrés et si ça se trouvait, je m'inquiétais pour pas grand chose, sauf qu'avec Cassia, on était sur de rien. Jesus était parti et forcément, elle n'était pas bien. Alors, ce qu'elle avait à m'avouer m'importait beaucoup.
"Bien... La porte n'est pas fermée à clef, pas la peine de frapper, rentre simplement. Je t'attends." a-t-elle répondu. Je lui renvoyais un message pour lui dire que j'arrivais et quand je trouvais mes clés, je sortis de l'appartement en le refermant et prit le premier métro jusqu'à ce que je me retrouve devant son immeuble.

Cela faisait longtemps que je n'y avais pas mis les pieds. Depuis ce qu'il s'était passé cet été, nous nous étions peu revu Cassia et moi. Je lui avais avoué que tard que j'étais en couple avec Adriel et je n'avais pas tous les jours de ses nouvelles. C'était idiot, pensai-je, parce qu'en fait, je ne devrais pas la négliger. Elle était avant tout bien plus qu'une connaissance et peut être bien plus qu'une amie. En fait, je ne savais pas trop ce qu'elle était vis à vis de moi, je ne pouvais pas définir le lien qui m'unissait à elle.
J'entrai dans l'immeuble et montai jusqu'à chez elle. J'ouvris la porte sans difficulté, elle m'avait prévenu qu'elle était ouverte. Je m'avançai un peu plus dans les tréfonds de son appartement jusqu'à ce que je la vois enfin.

- Hé ho, hé ho matelot !

Elle était là, dans un piteux état. Mes yeux croisèrent en premier les siens, son visage, puis détallais son corps. Un filet de liquide rouge coulait à son poignet de la main dans laquelle elle tenait un objet coupant et métallique. Horrifié, je la rejoignit en essayant d'être le moins brusque possible afin de l'arracher à ce qui l'avait blessée. Je m'égratignais involontairement un de mes doigts au passage et entreprit de le jeter à la poubelle.

"Mais qu'est ce qui t'arrive?" demandai-je sans cache la panique et l'inquiétude dans le ton de ma voix. Je n'allais pas lui crier dessus, ça n'en valait pas la peine et ce n'était pas des leçons de morales dont elle avait besoin.
Je remarquai que plus tard la bouteille d'alcool et la drogue qu'elle s'était enfilé avant que je n'arrive. J'avais fini par prendre un quantité plus ou moins importante de sopalin et m'étais mis comme objectif de lui faire un bandage.
"Pourquoi t'as fait ça?" demandai-je en essayant de contrôler ma panique soudaine. Si je n'avais pas été là, jusqu'où aurait-elle pu aller?
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() message posté Jeu 5 Fév 2015 - 23:53 par Invité
Ce soir, j’avais juste envie d’hurler que ma vie n’était qu’un fiasco et que rien n’allait. Après tout, je m’étais encore une fois réveillée en sursaut à cause de ces foutus cauchemars qui étaient venus hanter mes nuit. L’horreur était présente à chaque réveil et Jesùs n’était plus là pour calmer les battements de mon cœur. Il n’était plus là pour chasser l’ombre qui m’entourait. Échec et mat. J’étais seule. Personne en ville ne connaissait mon histoire maintenant. Personne ne pouvait voler à mon secours quand les démons prenaient le pas sur la réalité m’entourant. Les choses n’allaient plus aussi bien qu’elles le pourraient. Le monde n’était plus aussi rose que je le voudrais. J’avais beau faire semblant, les choses restaient identiques pour moi. J’avais beau prétendre, je ne me faisais pas avoir par le tour moi. J’avais beau sourire, ça ne changeait rien à la réalité. Échec et mat. J’avais toujours cet effroyable passé qui me collait à la peau. J’avais encore ces ombres qui m’entouraient. Ces démons qui venaient parfois me dévorer. J’avais toujours mal… J’avais de plus en plus depuis le départ de Jesùs. Depuis qu’il s’était barré et qu’il avait emporté avec lui ma dernière issue, mon dernier kit de survie. Ouais, en un sens, Jesùs était devenu un de mes kits de survie. Il avait été le seul à connaître mon passé, le seul à savoir comment agir ou quoi dire pour me calmer et chasser les horreurs. Il avait été le seul face à qui je n’étais pas obligée de tout expliquer en détail pour que les choses soient comprises. Il avait été l’unique. Lui, le seul à qui j’avais confié les clés de mon secret. Et il s’était barré. Purement et simplement. À cause de la propre horreur qui lui collait à la peau. Il m’avait abandonné et j’étais foutue. Échec et mat.

Et j’étais seule à présent. Je ressentais ce poids de plus en plus fortement dans ma poitrine. Vous savez cette impression qu’il y a quelque chose de trop lourd qui vous tire vers le fond alors que ce qui vous tire vers le haut ne fait guère le poids face à cette horreur. Ouais, je me sentais comme cela actuellement. Après tout, je n’arrivais plus à manger correctement et mes repas finissaient dans la cuvette des toilettes. Je ne parvenais plus à dormir convenablement sans que l’horreur ne surgisse dans ma tête. Et, pire sans doute, je n’étais pas foutue de sortir dans un tel état. Je ne voulais pas avoir cet air si pitoyable inscris sur le visage. Alors, je bossais moins, je sortais moins. Dans le fond, je savais que ça ne durerait pas. C’était une crise comme j’avais déjà connu et ça finirait par passer… Enfin, c’était Jesùs qui les faisaient passer avant. J’étais foutue et je restais seule dans mon appartement silencieux à attendre un miracle qui ne viendrait jamais sans doute. Un miracle illusoire auquel je me raccrochais comme pour me dire qu’il ne fallait pas que je perde espoir. Après tout, même lorsque la vie m’avait foutu en échec et mat une fois, j’avais été en mesure de me relever et de reprendre la partie. Il était hors de question que cela change maintenant. J’avais toujours été ainsi à Londres. J’avais toujours dû gérer les choses. Ces secrets. Ce passé. Cette horreur. Mais, putain, Jesùs était là avant. Et, je n’avais pas encore le mode d’emploi pour me démerder toute seule face à cette obscurité. Peut-être que je ne l’aurais jamais ?

J’étais un miroir à double face pour tout le monde à Londres sans même que les gens le sache réellement. D’un côté, je faisais semblant et je prétendais ne pas exister avant Londres. Je ne parlais pas de ma vie, je n’abordais pas mon passé et je me contentais d’encaisser les coups en silence. Les autres se laissaient berner par mes mots pensant que je ne pouvais pas mentir sur mon état alors qu’un grand sourire ornait mon visage. Ouais, plus personne n’était au courant de toutes ces petites choses qui faisaient ma vie. Ces secrets cachés. Ces mots silencieux que je gardais au fond de moi. De l’autre côté, j’étais juste Cassia Hudson… La poupée brisée. Les cicatrices qui marquent ma peau étaient la preuve que ma vie n’était pas si rose qu’elle le semblait. J’étais juste une poupée en train de crever, trop usagée par la vie qui s’était acharnée sur moi. Ma vie n’était qu’un tableau qui s’était délavé avec le temps. Au départ, tout était beau, tout était joyeux. J’étais une enfant de riche et j’avais un jumeau. Mais au fil du temps, les couleurs s’étaient perdues et les saveurs avaient disparu. Comme un raz-de-marée qui venait tout détruire, une déferlante qui m’avait précipitée plus bas que terre avant que je ne parvienne à me hisser hors de là. Et, pourtant, là, soudainement avec le départ de Jesùs, j’avais l’impression qu’une nouvelle vague me faisait glisser. C’était comme si l’eau me faisait sombrer à nouveau. Et, personne n’est là pour me sauver. Je me demandais si quelqu’un pourrait venir me sauver à nouveau. Après tout, une fois que la vérité aurait glissé entre mes lèvres, qui voudrait encore de moi ? Qui voudrait d’un jouet réparé si visiblement à la colle et pouvant se biser à tout instant ? Personne. Échec et mat.

J’étais assise sur le sol de mon salon. La télévision jouait toute seule et je n’y faisais pas attention. L’alcool avait coulé dans ma gorge. La coke s’infiltrait dans mon sang. Les mots se répercutaient dans ma tête et Jesùs n’était pas là pour les arrêter. Je n’étais qu’une poupée en porcelaine bonne à finir à la poubelle. J’étais sans lueurs. Sans valeurs. Alors, comme toute bonne marionnette, j’agissais sans réfléchir. Je suivais les fils que la vie tirait sans chercher à résister. Je me laissais glisser dans ce trou noir sans chercher à me battre. Je sombrais délicieusement grâce aux produits miracles que j’avais ingurgités. Et, j’envoyais ce message à Spencer lui demandant de venir. J’envoyais ce message comme décidée à lui révéler mes secrets. Il n’y aurait pas de marche arrière possible après cela. Je ne pourrais pas m’en tirer aussi facilement. Quoique… Ma tête était déjà en train de tenter d’élaborer un quelconque plan pour me sortir de la merde dans laquelle la vie semblait s’amuser à m’enterrer. Quelle excuse trouver pour l’avoir fait venir ici sans rien lui révéler de mon passé ? Je pouvais toujours jouer la carte des sentiments que je ne pouvais plus garder pour moi. Ouais, ça pouvait toujours marcher et puis ce n’était pas trop mal. Mais, bordel, ça foutrait peut-être tout en l’air et je ne voulais pas perdre Spencer. Je ne voulais pas le perdre lui alors que Jesùs avait déjà disparu. Je ne voulais pas me retrouver seule dans ce désert. Et, au fond de moi, je savais que je devais confier les clés du secret à quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui pourrait me secourir en cas de besoin. Échec et mat.

J’appuyais la lame contre mon poignet et ça sonnait comme une libération. Depuis combien d’années n’avais-je pas craqué ? Longtemps, trop longtemps sans doute. J’étais toujours sur la voie de la guérison et putain personne ne devait savoir que j’avais replongé. Personne ne devait se rendre compte de ce gémissement de contentement qui glissait entre mes lèvres alors que je traçais des lignes sur ma peau. C’était le pied. Autant que par le passé. J’aimais ça. Lorsque la porte s’ouvrit, je me contentais de soulever la lame et de relever la tête. Oh putain, j’avais mal au crâne et ça c’était sans doute à cause des mélanges que je venais de faire alors que mon estomac était trop vide. Oh putain, ce n’était pas bon pour moi du tout. Dans un tel état, j’étais soit trop malade soit trop bavarde. Et, quelque soit la situation, ce n’était pas bon du tout pour moi. Je ne voulais pas de cette faiblesse. Je ne voulais pas que la personne qui franchissait cette porte me classe dans les êtres pitoyables. NON, je ne voulais pas.

Pourtant, j’étais une morte-vivante le poignet en sang avec trop d’alcool et de drogue dans mon sang. J’étais une poupée pitoyable qui tentait de saluer Spencer en jouant mon rôle de gamine à la vie parfaite. Échec et mat. Encore une fois. Je sentais le regard de Spencer sur moi. Il me détaillait de mes yeux à mon corps. Et, il notait bien vite mes bras, mes mains. Je l’observais sans bouger. Sans rien faire. J’avais toujours conscience de mes actes. Spencer finissait par s’avancer comme ces putains de psychologues qui avaient peur d’aller trop vite. Ces putains de psy qui avaient peur de s’approcher brusquement et de me faire réagir aussi vite. Ces connards qui ne voulaient pas me voir faire quelque chose d’irrattrapable. Alors, malgré moi, un rire m’échappa et je m’exclamais.

Putain, Spenc’, tu ressembles à tous ces connards de psy à l’HP

Et je rigolais encore comme une inconsciente. Je ne mesurais pas mes putains de paroles. Je ne mesurais pas le secret que je révélais. Je ne mesurais pas la portée de mes mots et les questions qu’ils pourraient engendrer. Il ne fallait pas être un grand devin pour rapidement comprendre la signification des lettres HP même dans un état de panique. Après tout, il n’y avait pas beaucoup de choses que l’on pouvait nommer ainsi… Bon, ok, vous pourriez penser à Harry Potter, mais pourquoi aurais-je dit cela ? Pourquoi aurais-je parlé d’un monde qui n’existait pas réellement ? Ouais, j’avais bu et j’avais pris de la drogue, mais je n’étais pas dingue au point de ne plus être consciente de la réalité tout de même. Puis l’association entre psychologue et HP mèneraient bien trop vite à la réalité. Oh bordel… Rien qu’avec ces mots, Spencer pouvait prendre peur et se casser non ? À vrai dire, je n’en savais rien. Je ne voulais pas chercher à savoir. Réfléchir me donnait mal à la tête. Spencer retira la lame entre mes doigts et, malgré moi, un gémissement de frustration franchit la barrière de mes lèvres. Putain de merde, étais-je déjà redevenue accro ? J’allais avoir trop d’ennuis si c’était le cas. Oh putain. Je chassais cela de mon esprit lorsque Spencer se présenta à nouveau près de moi, écorché et qu’il me demandait ce qu’il m’était arrivée. Il paniquait. Il s’inquiétait. Je le sentais dans sa voix. Je le sentais dans l’air autour de nous. Je renversais ma tête en arrière et je fermais simplement les yeux. Comme si tout allait bien. Comme si tout était normal. Et, je murmurais.

Déstresse ou tu vas me claquer entre les doigts

Ouais, je plaisantais. Comme si la situation était propice à un tel amusement. Foutue petite gamine. Je me doutais bien que cela risquait simplement d’énerver Spencer plus qu’autre chose, mais je m’en foutais dans le fond. Ouais. Absolument et totalement. Je me sentais bien sur le coup. L’alcool et la drogue se mélangeait dans mon être. Les cauchemars étaient partis. Les hallucinations ne m’effrayaient plus. Mon passé ne me dévorait plus. Puis putain, ces entailles sur ma peau me faisaient juste frémir de plaisir. Tout était bien. Putain, pourquoi avais-je appelé Spencer déjà ? J’aurais pu continuer à glisser comme je voulais s’il n’était pas là. Je regardais de nouveau le jeune homme lorsqu’il tenta de me faire un bandage avec du sopalin. Un rictus se dessina sur mes lèvres à l’instant même. Merde, comment croyait-il pouvoir me faire quelque chose de potable avec du sopalin ? Ok, ça pouvait stopper le sang et aider en attendant. Mais, ce n’était pas comme ça que ça marchait. Pas comme ça que ça avait marché avant. Jesùs n’avait jamais eu à me soigner car je n’avais jamais franchis le pas d’ouvrir ma peau à nouveau. Il était toujours là de toute façon pour éviter que je ne glisse à nouveau dans cette spirale de l’enfer. Il était toujours présent pour m’empêcher de franchir le pas. Mais, il n’était plus là et je n’avais pas hésité. Rien ne m’avait retenu. Personne ne connaissait mon histoire. Personne ne pouvait m’aider. Alors, sur le coup, dans mon monde, la lame avait semblait être la seule solution. Spencer me fit revenir sur terre lorsqu’il me demanda pourquoi j’avais fait cela. Sur le coup, je me contentais d’hausser les épaules. Je ne savais pas quoi répondre. Je ne savais pas comment expliquer. Et, finalement, un simplement murmure glissa entre mes lèvres. Quatre petits mots qui changeaient sans doute la donne. Quatre fichus mots qui venaient prouver que j’avais juste bien joué. Quatre foutus mots qui laissaient le rideau s’ouvrir sur une réalité. Échec et mat. Toujours.

Ma chienne de vie. C’était un murmure juste soufflé comme ça, comme si c’était normal. C’était comme si le sens en découlait, comme s’il ne pouvait pas en être autrement. Jesùs aurait compris. Spencer allait simplement être perdu sans aucun doute. Et, finalement, je me sentais tellement bien que je ne voulais pas m’arrêter sur ces mots merdiques. Je me sentais tellement bien que je ne pus m’empêcher de jouer la gamine qui s’amusait encore une fois et qui se moquait un peu du jeune homme. C’pas avec d’sopalin qu’t’vas faire un truc correct hein. Y a une trousse d’secours spéciale pour ça dans la salle d’eau… Boîte rouge j’crois avec HP Bristol d’ssus ou un truc d’genre

Mes mots étaient hachés parce que j’avais trop mal au crâne putain puis j’étais fatiguée maintenant. Je voulais juste pouvoir dormir pendant que je me sentais capable. Je voulais simplement pouvoir me reposer sans que l’horreur ne vienne s’éprendre de ma tête. Alors, je balançais les mots comme ça sans réfléchir sans me rendre compte que je parlais à nouveau de l’hôpital psychiatrique et que je mettais un lieu sur mon passé. Je parlais sans me rendre compte que je dévoilais quelque chose de jamais dit. Spencer ne savait même pas d’où j’étais originaire en réalité. Spencer ne savait rien. Jesùs avait tout sut et il me manquait putain. Qu’est-ce qui faisait le plus peur ? La trousse de secours spéciale présente dans mon appartement ? Ou la mention d’un hôpital psychiatrique ? À vous de voir. Je plantais mon regard dans celui de Spencer et je souriais encore comme si la situation était normale. Échec et mat. Pour lui ? Pour moi ? Pour nous ? Peut-être tout à la fois.
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() message posté Dim 15 Fév 2015 - 10:06 par Invité
Je savais que Cassia n'allait pas bien. Enfin, je veux dire, que quelque chose devait lui être arrivée dans sa vie. On a tous nos problèmes à une echelle plus ou moins importante, mais on avait tous nos problèmes. On souffrait tous des injustices de la vie à un moment ou à un autre. Je ne connaissais nulle personne qui avait été heureuse toute sa vie.
Je ne connaissais pas vraiment le passé de la jeune femme. Je savais qu'elle avait eu des problèmes d'agression, et que son père avocat l'avait défendue car c'était à cause de cela que nous nous étions rencontrés. Cela n'avait pas dû être facile pour elle, clairement. Mais je ne connaissais pas en détail ce qui s'était passé. Ce qu'elle avait traversé, ce qu'elle avait subit. Même avec toute la volonté du monde, je ne pourrais jamais me mettre dans le corps d'un autre et savoir ce que ça fait d'être comme cette personne.
Et depuis que Jesus était parti... je n'avais pas trop su comment Cassia vivait cela. Elle en était vraiment amoureuse et ils avaient un rapport très proche. Je ne savais pas s'ils étaient toujours en contact ou non, mais c'était une chose qui ne devait pas être évidente. Chose à laquelle je pensais de plus en plus d'ailleurs. Quand viendra le jour où je partirais à mon tour, je ne savais pas encore comment ça allait se passer exactement. Je savais que je reviendrais en Angleterre de temps à autre, mais rester si loin des autres, et encore plus d'Adriel, comment ça ferait?

J'étais rentré chez Cassia et comme elle me l'avait indiqué, sa porte était ouverte. Je l'avais retrouvé dans un piteux état et je n'avais pas vraiment réfléchi à ce moment là. La panique m'avait envahi, et pouvait on me blâmer? Quand on voyait une amie dans cette situation, est ce qu'on pouvait être calme?

"Putain, Spenc’, tu ressembles à tous ces connards de psy à l’HP!" l'ais-je entendu me dire lorsque j'entrepris de la prendre en charge. Je relevai la tête vers elle en lui adressant un air à la fois mécontent et à la fois intrigué. Je n'allais pas disputer Cassia. Je n'allais pas lui reprocher de quoique ce soit. Et si elle était pas contente après moi, bin, j'm'en foutais. Je ne savais pas où elle voulait en venir par "l'HP" mais elle m'avait clairement comparé à des psy et j'étais pas plus étonné que ça qu'elle en ait vu. Seulement, le fait de prononcer deux initiales qui devait dire quelque chose m'intriguait. Enfin, ça n'était pas encore le moment des questions, il fallait d'abord que je m'assure que tout allait bien... dans le sens où sa blessure ne soit pas grave.

"Déstresse ou tu vas me claquer entre les doigts", poursuivit-elle. Il me fallait énormément de volonté pour ne pas me fâcher mais je restais quand même impassible.
"C'est un peu difficile tu vois..." avais-je répliqué d'une voix aussi calme que possible. Je me rappelais de la fille que j'avais sauvé des chiottes d'une soirée et qui avait tenté elle aussi de mettre fin à ses jours. Cette fille, je ne l'avais plus revu depuis que l'ambulance était venue la récupérer, et j'espérais qu'elle allait bien à présent. Sa vie n'avait pas été en danger, et nous avions pu discuter le temps que les secours arrivent. Quand on vivait une chose pareille, on ne pouvait pas rester indifférent. On ne pouvait pas retrouver aussitôt une situation normale. On se posait plein de questions sur nous, sur la vie en général, sur la société... Ces choses là me touchaient énormément.

J'avais demandé ce qui s'était passé à Cassia pour qu'elle soit en arrivée là. Chose normale, étant donné que ça ne me laissait pas de marbre. Cette jeune femme qui avait tenté de se suicider m'avait profondément touché, mais Cassia, c'était encore pire. Sauf qu'il fallait que je prenne au maximum sur moi et ne pas céder à... mes émotions, si on pouvait dire ça comme ça.

"Ma chienne de vie."
m'a-t-elle répondu alors. Jusqu'ici, c'était normal. "C’pas avec d’sopalin qu’t’vas faire un truc correct hein. Y a une trousse d’secours spéciale pour ça dans la salle d’eau… Boîte rouge j’crois avec HP Bristol d’ssus ou un truc d’genre"

Je partis aussitôt dans la salle de bain en périple pour retrouver la fameuse boite rouge. J'ouvris toutes les armoires, tous les tiroirs possible jusqu'à ce que je trouve le truc. Cassia semblait savoir s'y faire, ce qui me ferait penser que ça n'était pas son premier essai. Avant que je ne sorte la "boite rouge" de son endroit de repos, je pris le temps de me regarder dans le miroir. J'avais envie d'exploser mais je regardais mon reflet avec insistance.
"Ne craque pas" avais-je ordonné à moi même. Et à ces mots, j'avais pris une profonde inspiration, puis retrouvé Cassia avec l'objet convoité. Je l'ouvris et fit dévoiler ce qu'il y avait à l'intérieur. Je n'avais jamais soigné personne de ma vie si bien que je comptais un minimum sur Cassia pour me dire ce que je devais faire. En un sens, si elle m'avait indiqué l'existence de la boite rouge, c'était parce qu'elle désirait être soignée. Chose pratique d'ailleurs.

"J'imagine que tu sais mieux faire que moi..." avais-je dit en sortant des choses que je voyais pour la première fois de ma vie. "Cassia..." Moment de pause. Je la regardais avec insistance. Si elle agissait en toute normalité, ça n'était pas du tout mon cas à moi. Mais une fois de plus, je n'étais pas elle. Je ne savais pas ce qu'était être Cassia Hudson et je ne le saurais jamais. "... laisse tomber, c'est idiot." avais-je fini par dire. J'étais tellement perdu dans mes pensées que je ne savais pas quoi dire d'intelligent. J'avais envie de craquer, mais je m'y refusais. Il fallait, au moins le temps de ma visite. Je ne savais pas combien de temps celle ci durerait mais je ne pouvais pas rester comme si de rien n'était.
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() message posté Lun 16 Fév 2015 - 23:30 par Invité
La mutilation…. Oh, je vous vois déjà de là à dire des conneries sur cet acte sans réellement rien savoir, sans réellement rien comprendre. Oui, oui. Je vous entends déjà me traiter d’idiote ou m’insulter de ce genre de choses. Oh putain. Je vous vois déjà changer d’avis sur moi. Mais, bordel, dans le fond, vous êtes tous trop dans l’ignorance pour pouvoir réellement me juger sur cet acte. Vous ne pouvez pas comprendre sans avoir vécu ma vie. Vous ne pouvez pas vous permettre un jugement alors que vous êtes inconscients et ignorants. Non. Pas maintenant. Pas sur ça. La mutilation… Cela faisait des années que je n’avais pas osé poser d’objets tranchants sur ma peau. Des années que je n’avais pas voulu glisser à nouveau dedans de peur d’en redevenir accro. Des années que Jesùs m’empêcher de sombrer avec des lames, de retomber dans ce cercle infernal. Cela faisait des putains d’années que je n’avais rien fait… Enfin rien jusqu’au sang en tout cas. Parce que, ouais, bien sûr, il m’arrivait parfois de laisser traîner mes doigts sur mes bras. Il m’arrivait souvent d’enfoncer mes ongles dans ma peau. Mais, c’était simplement pour laisser des marques qui ne venaient jamais à saigner. C’étaient juste des putains de marques qui s’effaçaient bien trop vite et qui n’avaient pas de réelles places sur moi. C’était juste éphémère. Sans doute même sans importance. Après tout, cela ressemblait juste à un putain de tic qui n’était même pas dérangeant puisque je ne me faisais pas vraiment du mal. Je ne franchissais jamais cette limite. Jesùs m’avait toujours empêché de sauter par-dessus ces barrières. Il avait toujours été là pour m’empêcher de sombrer à nouveau dans cette folie d’autodestruction bien trop satisfaisante pour moi. Mais… Tout ça c’était avant… Avant ce soir… Avant ces merdes… Avant que la vie change… Avant que je ne pose le métal contre ma peau à nouveau.

Il n’y avait plus de Jesùs à présent. Il n’y avait plus de détenteur des clés. Il n’y avait plus de propriétaire de mes sombres secrets. Et putain, il n’y avait plus de kit de survie. NON. Plus rien de tout ça. Cela semblait s’être évaporée aussi facilement qu’une bulle de savon aurait éclaté dans les airs. De toute façon, je le savais. Les bulles finissent toujours par éclater et il fallait bien que la mienne se brise un jour ou l’autre. Je m’étais envolée dans ma bulle, inconsciente et protégée. Puis, elle avait éclaté en plein vol. Trop en hauteur. Et, j’étais juste en train de subir cette chute mortelle. Il n’y avait plus personne pour me sortir de cet enfer et pour voler à mon secours. Les preux chevaliers n’existaient pas ici à Londres. Ils n’existaient pas tout court dans la vraie vie d’ailleurs. C’était juste dans les contes de fée. C’était simplement pour les enfants, pour leur donner envie de continuer à vivre en leur faisant croire que le monde était aussi illusoire. Mais, aujourd’hui, il n’y avait personne autour de moi. Personne ne pouvait entendre mes cris alors que je glissais dans ce foutu tourbillon. Personne ne pouvait entendre mes supplications alors que le fiasco s’instaurait dans ma routine. Ça c’était fait. Doucement. Petit à petit. C’était comme une maladie dont les symptômes apparaissaient trop lentement et se propageaient trop lentement. Une maladie qui nous faisait crever dans d’atroces souffrances. Une maladie qui nous torturait jusqu’au dernier souffle. Ça avait commencé par ces cauchemars qui avaient pris le dessus et qui m’empêchait le repos. Puis, l’appétit avait suivi m’obligeant à me sentir plus faible. Et, la solitude m’avait achevée. Les démons me dévoraient. Je perdais la partie. Échec et mat pour moi. Ma bulle s’était éclatée. Mon pion avait volé en éclat.

Pourtant, ce n’était qu’une crise habituelle. J’en avais déjà eu quelques unes depuis mon arrivée à Londres. Il m’était arrivé parfois de faire trop de cauchemars et d’avoir trop d’hallucination. Il m’était souvent arrivé de perdre l’appétit ou de me sentir seule des soirs. Mais, putain, les crises étaient toujours passées et je savais pourquoi… Elles étaient passées parce que Jesùs était là pour prendre soin de moi. Il avait toujours été là pour que je ne franchisse pas d’autres barrières et pour éviter que je m’enferme dans cette cage trop sombre qui finirait par mutiler mon être. PUTAIN. Jesùs s’était barré et c’était ça la réalité. La crise ne passerait pas aussi facilement à présent que j’étais seule à pouvoir la gérer. Personne ne connaissait mon histoire. Personne ne pourrait voler à mon secours. Personne. J’étais simplement trop seule. J’étais juste trop mal. Pauvre petite poupée brisée. La crise habituelle se transformait en enfer parce que je franchissais les barrières en posant ce métal sur ma peau. La crise ne s’effacerait pas parce que je m’enfonçais déjà trop loin alors que le rouge carmin colorait ma peau blanche. Si quelqu’un était là, si quelqu’un était au courant, les choses auraient pu être différentes. Mais, je n’avais pas osé parler de mon histoire. Je ne voulais pas subir à nouveau cette épreuve. Je ne voulais pas à nouveau devoir subir le regard changeant d’autrui lorsqu’ils se rendraient compte que je n’étais qu’un leurre en vérité. Je ne voulais pas être cette gamine qui sombrait pour les londoniens que je connaissais. Je voulais reste cette parfaite poupée. Et ne pas être simplement un morceau brisé.

La coke et l’alcool se mélangeaient dans mon sang. Ça me faisait perdre la tête. Les sensations étaient si délicieuses que je me laissais entraîner par la folie qui me guettait. J’envoyais un sms à Spencer avec l’idée de tout lui révéler dès qu’il serait là. L’idée de lui confier ces foutues clés afin qu’il puisse venir me secourir si jamais je sombrais à nouveau. Mais n’était-ce pas déjà trop tard ? J’envoyais ces quelques mots et c’était sans doute trop. J’envoyais ce foutu message et ça sonnait peut-être comme un appel au secours. Un appel au secours trop réel et trop violent sans doute. Après tout, je n’attendais même pas l’arrivée du jeune homme. Je n’attendais pas que mon preux chevalier imaginaire débarque pour me sortir de l’enfer. Non. Au contraire. Je me laissais entraîner dans les méandres profondeurs du diable. Et, la vague de libération me souria lorsque la lame s’échoua sur mon poignet. C’était tellement délicieux. C’était ça le paradis bordel. C’était ça mon paradis et je me demandais soudainement comment j’avais fait pour tenir aussi longtemps sans poser ce métal mordant (et si chaud, et si bon) contre ma peau. Le revers de la médaille arrivait bien vite alors que Spencer pénétrait dans l’appartement. Je reprenais conscience du monde autour de moi et de ma tête qui me heurtait. J’allais soit être trop bavarde, soit beaucoup trop malade. Mais, dans les cas, je serais juste trop pitoyable. Et, pourtant, je me comportais encore comme une gamine qui s’amusait de la situation face à Spencer. Je me comportais comme cette inconsciente et je parlais sans filtre de psychologue et d’HP sans me rendre compte du secret que je dévoilais. Et, Spencer me regardait. Mécontent – ça je m’en doutais – mais, aussi trop intrigué. Ce fut sans doute cet air qui me poussa à murmurer une connerie.

Hôpital Psychiatrique…

Allez savoir pourquoi j’avais soufflé la signification de ces deux initiales. Allez savoir pourquoi j’avais fait cette immense connerie. Bordel, mais quand j’étais dans un tel état, ne pouvais-je pas avoir droit au filtre quand même ? Ce n’était pas possible. Ce n’était plus possible. Cela ne pourrait pas fonctionner de cette façon. J’allais être malade et j’allais trop en dire. J’allais juste tout foutre en l’air et Spencer allait disparaitre de ma vie comme Jesùs l’avait fait. Jesùs qui ne répondait même plus à mes appels. Chienne de vie. Lorsque j’avais remarqué la curiosité de Spencer, lorsque j’avais vu qu’il n’avait pas compris le sens des initiales HP (ou en tout cas que ma tête l’avait interprété de cette façon), je m’étais sentie obligée de préciser la vérité. C’était comme si ma tête savait que c’était à faire et que je n’avais pas le choix. Que je n’avais rien à y redire. Foutues emmerdes. Spencer retirait la lame d’entre mes doigts et la frustration me tordait déjà le ventre. Merde. Allais-je être de nouveau accro ? En si peu de temps ? Putain de merde ! Dans quelles conneries je m’étais foutue encore ? Et Spencer qui était là. Trop près. J’allais juste avoir des ennuis. Et il était là à paniquer, à s’inquiéter. Alors, je renversais la tête en arrière et je fermais fort les yeux. C’était comme si je voulais croire que tout cela n’était qu’un cauchemar. Comme si je pourrais rouvrir les yeux et que tout s’efface. Mais, ça ne marchait pas et j’agissais alors comme une gamine à nouveau. Je plaisantais sans qu’il n’y ait matière à rire. Et, Spencer me répondait que c’était un peu difficile. J’haussais les épaules répliquant alors.

C’pas aussi grave hein… ?

Je ne savais pas vraiment si ma réponse sonnait comme une interrogation ou une affirmation. Ouais. Dans ma tête, j’affirmais clairement que ce n’était pas grave parce que ma tête savait que j’avais connu pire, que j’étais allée beaucoup plus loin. Mais, au fond, je demandais juste. C’était comme si j’avais conscience d’avoir franchis un pas. Comme si j’avais ce foutu besoin d’être rassurée et qu’on me dise que ce n’était pas grave, que je n’allais pas être accro de nouveau, que tout irait bien. Ouais, tout était trop mélangé. Et, j’avais trop mal au crâne. Je ne savais pas ce que j’étais en train de faire ou de dire réellement. D’ailleurs, je n’hésitais pas à répliquer que c’était à cause de ma chienne de vie que j’avais fait ça. Et, ça n’allait pas. Cela ne correspondait pas du tout à l’image que je voulais renvoyer. À l’image que je devais renvoyer bordel. Alors, je jouais la gamine à nouveau. Je balancé quelques mots hachés pour que Spencer aille chercher la trousse de secours de l’hôpital psychiatrique de Bristol dans ma salle de bain. Et, il partait trop vite. Au fil des secondes, au fil des minutes, je me persuadais que Spencer n’allait peut-être pas revenir et qu’il s’était enfui. J’hésitais à me lever pour trouver quelque chose d’autre à laisser glisser sur ma peau pour m’ouvrir plus. Mais, il revenait avant même que je n’ai pu esquisser un mouvement et il ouvrait cette fichue boite. Cette foutue boite à laquelle je n’avais pas touché depuis des années. Il avançait alors qu’il imaginait que je savais mieux faire que lui. Et, malgré moi, un sourire glissa sur mes traits alors que, gamine, je rétorquais.

Affirmatif, mon c’ptaine

Après tout, oui, je savais me soigner lorsque j’osais ouvrir ma peau. Cela faisait des années que je ne l’avais pas fait, mais ce n’était pas quelque chose qui s’oubliait. Certainement pas lorsqu’on avait en plus l’habitude de le faire trop régulièrement. Alors, je jetais un coup d’œil à la boîte et aux choses que Spencer sortaient. J’avais tellement mal à ma tête que j’aurais aimé fermer les yeux. J’attrapais une compresse et le foutu désinfectant. J’imbibais la compresse et, sans même réfléchir plus d’une seconde, je la posais sur ma peau. Une grimace déforma sans doute mes traits, mais ce n’était pas une douleur qui me parcourait. Enfin… Pas réellement. C’était plutôt une sensation à laquelle j’avais l’habitude. Une sensation que je retrouvais. Quelque chose du passé qui s’infiltrait de nouveau en moi et qui me rappelait à quel point j’aimais ça. Alors, je trainais la compresse sur l’unique trait que j’avais tracé. Sans doute plus longtemps que nécessaire, mais je m’en foutais parce que je regardais ça avec fascination. Ce fut Spencer qui me ramena sur terre lorsqu’il prononça mon prénom. Je relevais les yeux pour voir qu’il m’observait avec insistance.

Mmmh ?

Ce n’était même pas une réponse. C’était juste une façon de dire qu’il avait mon attention d’une certaine façon. C’était juste pour lui signaler que j’écoutais vraiment à présent. Mais, rien ne vint dans l’immédiat. Alors, je reposais mon regard sur la compresse. Je caressais une dernière fois ma blessure avec le désinfectant puis je posais simplement ce bout de tissu devenu rouge sur la table devant moi. J’attrapais une de ces bandes que j’avais trop souvent enroulées autour de mes bras. Une de ces bandes qui étaient devenues comme un nouveau tee-shirt pour moi. Je la déroulais autour de mon bras et c’était tout. Et, c’était fini. J’étais en vie. Je ne risquais rien. Je voulais juste recommencer. Un soupir agaçait glissa entre mes lèvres. Et, Spencer balancer que je devais laisser tomber, que c’était idiot. Et, je me souvenais qu’il m’avait interpellé sans jamais rien dire. Merde. J’hésitais un instant. Mon regard se promenait dans la pièce et c’était comme si j’étais déjà à l’affût d’une autre arme qui pourrait me blesser. Comme si j’étais déjà à la recherche de quelque chose pour me heurter parce que ça me manquait. Ce n’était pas bon du tout. Merde. Fermant les yeux, je balançais à nouveau ma tête en arrière avant de prendre la parole.

Vas-y… Parle…

Foutues conneries. C’était comme si je donnais soudainement l’autorisation à Spencer de me demander ce qu’il voulait. C’était comme si je lui laissais carte blanche pour poser des questions, pour balancer des remarques, pour finir de dire ce qu’il ne m’avait pas dit. Je tendais le bras à l’aveugle sur le canapé attrapant une cigarette que j’avais laissé là. Ce n’était peut-être pas bien d’ingurgité une autre substance toxique mais je m’en foutais. J’agissais vite. J’allumais ma clope et je refermais les yeux, je reposais ma tête vers l’arrière sur le canapé. Et, j’attendais. J’attendais les questions. J’attendais les remarques. J’attendais la fuite. J’attendais ma condamnation. J’attendais juste mon nouvel enfer.
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() message posté Dim 1 Mar 2015 - 10:30 par Invité
Cassia Hudson. La première fois que je l'ai rencontrée, ça n'était pas pour de l'amusement. En fait, je l'avais retrouvée pour lui poser des questions vis à vis d'un article lu dans le journal et d'en faire le miens, en vue du sujet sur lequel je traitais. Je savais pertinemment que ce qu'elle avait vécu n'était pas du joli, qu'elle n'avait pas eu un passé rose, mais beaucoup d'ombre au tableau. Je n'avais jamais vraiment connu le détail de ce qui s'était passé. Je ne savais pas non plus ce qu'elle avait pu endurer, pendant et après. Ca n'était pas le genre de chose sur lesquelles on s'attardait, surtout quand on ne connaissait pas la personne. J'avais seulement fait mon job et puis voilà. Finalement, nous nous étions retrouvés à plusieurs reprises et bien que notre complicité s'était agrandie au fur et à mesure, je n'étais pas retourné sur le sujet. Certes, j'ai toujours été conscient qu'il y avait "quelque chose", mais j'avais préféré passer plus du "bon temps" en sa compagnie que de parler de choses qui ne sont pas réellement gaies. Peut être aurais-je du. Mais peut être ne m'aurait-elle pas répondu. Elle ne m'en avait jamais parlé non plus et c'était un choix.

Mais la retrouver dans cet état m'avait alerté. Je ne pouvais pas me sentir à l'aise dans ce genre de situation. Si je me fichais d'elle et des choses en général, je ne sentirais pas la panique que j'avais en moi. C'était la seconde fois que ça m'arrivait, la première ayant été une fille que je ne connaissais pas. C'était idiot, mais j'avais envie de pleurer. Pourquoi? Je ne savais pas. La tristesse du geste, et peut être une certaine empathie. J'étais tellement pas dans ce monde noir et souffrant... de ma vie, je n'avais jamais manqué de quoique ce soit. Il ne m'était jamais arrivé rien d'horrible. Porutant, je ne niais pas que cela existait. Mais du coup, je ne pouvais pas savoir avec exactitude ce que cela faisait.

"Hôpital Psychiatrique…" avait prononcé Cassia pour traduire les initiales de "HP" qu'elle avait prononcé quand elle m'avait envoyé chercher la trousse de soin. Ah. Bon. Très bien.
Mes yeux s'étaient redressé vers elle et mon regard l'interrogeait. Je cherchais à ce qu'elle développe ce qu'elle venait de dire. Après tout, si elle m'en parlait, il y avait peut être une raison. Je ne pourrais jamais forcer quelqu'un à dire des choses qu'il n'a pas envie, car moi même j'ai des secrets que personne ne sait, pas même Nate ou Adriel.

"C’pas aussi grave hein… ?" ajouta-t-elle. Ce à quoi je haussai les épaules.
- A toi de me le dire.

Je retrouvais peu à peu mon calme et parvenais à me détendre petit à petit. Savoir Cassia hors de danger me tranquillisait doucement, mais j'étais toujours submergé par ce à quoi je venais d'assister. Déjà, je me culpabilisais de ne pas être... arrivé à temps si on puis dire. Ou de ne pas avoir été là. Je me remettais en question à savoir quel genre d'amis j'étais, ce genre de chose. J'avais le sentiment d'être impuissant, de ne pas avoir fait les choses correctement. C'était peut être idiot, mais là, de suite, j'avais le cœur qui pinçait. Cassia parlait, sous l'effet de la drogue et de l'alcool, mais de manière... normale. Dans le sens où ce qui lui était arrivait semblait banal. Chose qui était le parfait contraire de mon point de vue.
Je la regardais faire en prenant note dans ma mémoire de ce qu'elle faisait. Finalement, ça ressemblait à un appel au secours et... je ne savais pas. J'étais tellement abasourdi que je ne savais pas comment interpréter ma présence, son geste, et tout ceci. J'étais juste silencieux, à l'observer faire. De toute façon, que pouvait-on dire d'intelligent dans des moments pareil? Surtout quand je connaissais la personne... je n'avais aucune leçon à donner, rien. Je n'étais pas juge de la situation.

J'avais prononcé son prénom, sans trop savoir ce que j'allais dire. J'étais réellement peiné. Pourtant, je refusais de me laisser aller, il ne fallait pas.
"Mmmh ?" l'entendis-je. Je ne répondis pas pour autant. Je ne savais plus quoi dire, quoi faire. J'attendais qu'elle m'éclaire sur le sujet. On disait que le silence était d'or et c'était le cas.

"Vas-y… Parle…" m'encouragea-t-elle.
Je hochai la tête de droite à gauche.
"Non, toi parle."

Ça n'était pas moi qui devait des explications. Enfin devoir... je me comprenais bien par là. Forcément que j'avais envie de savoir ce qui se passait, ce qui l'avait poussé à faire ça. Mais je n'avais pas non plus envie de la brutaliser. J'aurais même préféré que cela vienne d'elle.

"Je... je sais pas ce qui t'as amené à faire ça mais.. je... suis..."
Je ne parvenais pas à trouver le mot pour décrire parfaitement mon état intérieur. Si là je n'étais pas affolé, ça n'était pas du tout le cas de for intérieur.
"Profondément désolé." finis-je par dire. "Te voir dans cet état... me secoue complètement."

Pause. Puis :

"Qu'est ce que... qu'est ce qui s'est passé?"

Bon, voilà, au moins, c'était dit.
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