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Avec un peu de chance, Peggy sortira d'ici bientôt. Cloîtrée sur sa chaise, les genoux pliés contre contre menton, elle regardait la télévision dans l'espoir de pouvoir appeler son père dans la prochaine heure et d'être ainsi libérée. Elle n'aimait pas l'hôpital, bien qu'elle avait pris un abonnement à vie. De temps en temps, à cause de ce genre de crise, il fallait qu'elle revienne faire coucou à son médecin et faire en sorte que tout aille bien.
Avec un peu plus d'attention, elle remarqua que c'était la météo qui était en train de passer sur l'écran. Peggy aimait la météo. Elle trouvait que les voix qui l'annonçait était toujours douce, peu importe le temps que cette dernière annonçait. Depuis qu'elle était bébé, cela avait le don de l'apaiser, nul ne savait pourquoi. Quand elle était à la maison, son père l'appelait souvent lorsque l'heure de la météo arrivait. On faisait tous des trucs idiots après tout !

Alors qu'elle était captivée par ce qu'elle était en train de regarder, la présence d'une nouvelle personne la fit sortir de sa torpeur. Elle pivota la tête en direction de la nouvelle arrivée : un garçon qui n'avait pas l'air de bonne figure. Ils se dévisagèrent un instant. Peggy remarqua qu'il était en fauteuil roulant et qu'il avait l'air épuisé. Elle ne savait pas quelle conclusion en tirer. Ca n'était pas la première fois qu'elle croisait quelqu'un en fauteuil roulant évidement, et elle se souvenait que petite, elle se demandait ce qu'était la vie installé là dedans. Au début, son petit côté paresseux pensait que c'était « cool », parce qu'on avait pas à supporter le poids de son propre corps, les muscles des jambes faire mal à force d'être travaillé... évidement, elle était enfant et ne pensait pas à tous les autres inconvénients, ni même à sa « chance » d'être sur deux jambes. Elle avait peut être les poumons dans un état lamentable, mais elle savait très bien marcher. Au fur et à mesure du temps qui avaient passé, elle se rendait compte à quel point elle avait eu tort de penser ainsi et que même si elle était très malade, au moins, elle avait cet avantage là.

Le silence fut brisé par le garçon.

« Un problème ? »

Comme parcourue par un éclair, elle sursauta, ne s'étant pas attendue à une telle hostilité. Peut être l'avait-elle vexé à l'observer comme ça et elle fut très vite gênée. Elle pourrait ne rien dire et retourner son attention sur l'écran de télévision qui, désormais, faisait défiler une ribambelle de publicité, mais elle se sentait si idiote qu'elle ne fit pas ce que la raison imposait pourtant.

« Euh, je, non, aucun ! » assura-t-elle en balbutiant à moitié, maladroite comme elle était. « Enfin si, il va pleuvoir tout à l'heure et je.. n'ai pas envie d'être toute mouillée. »

Elle rougit tellement fort tant elle se sentait ridicule qu'elle avait l'impression que ses joues étaient toute enflammée. Elle était persuadée que si quelqu'un touchait son visage, il se brûlerait la main. Elle s'était pourtant répétée plusieurs fois que, si elle n'avait rien d'intelligent à dire, il valait mieux ne rien dire. Et comme il n'avait pas l'air vraiment dans son assiette, elle attendait le coup de grâce, sans patience. C'était bête, parce que même s'il était de mauvaise humeur, il ne la frappera pas. Elle n'avait aucune raison d'avoir peur ou quelque chose comme ça. Mais bon, c'était plus fort qu'elle.

Afin de voir le temps passer, elle pianota méthodiquement ses doigts sur ses cuisses, faisant la grimace à ses pieds.

« Hum.. il est bien long le médecin.. » s’impatientait-elle.
Être dans la même pièce d'un brouillard noir la rendait mal à l'aise parce qu'elle se sentait en trop. Une succession d'émotion défilaient dans sa tête, et elle espérait que sa nervosité, bien trop grande, ne se fasse pas trop ressentir. Son manque de confiance en elle lui faisait rappeler qu'elle était nulle et que lui, comme n'importe qui d'autre à sa place, allait penser du mal d'elle. Elle en oubliait même sa maladie. D'ailleurs, elle était si nerveuse qu'elle se mit à tousser, comme à chaque fois que le stress lui montait, sauf que là, elle s'interdisait une autre crise ou quoique ce soit de ce genre et fit de son mieux pour la faire taire au plus vite. Elle déglutit et finalement, retrouva son calme.

« Je suis vraiment désolée pour ça ! » prononça-t-elle, la tête baissée, parce qu'elle n'aimait pas être dans un tel état de.. faiblesse. Il pourrait être parti qu'elle s'en serait même pas aperçue. Elle regardait le sol avec intérêt, parce que cela lui permettait de rester concentrée.