"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Donne leur l'Éden, ils t'en font un enfer. (Jules) 2979874845 Donne leur l'Éden, ils t'en font un enfer. (Jules) 1973890357


Donne leur l'Éden, ils t'en font un enfer. (Jules)

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() message posté Mer 4 Fév 2015 - 21:42 par Invité
« 250 pounds belle petite Angèle » Il avait toutes les dents cassées, son chapeau le faisait passer pour un magicien et le lieu sur lequel il travaillait changeait bien souvent, pourtant jamais bien loin de Londres. Il avait certainement remarqué que je venais de plus en plus souvent me fournir chez lui et que mes cernes étaient de plus en plus foncés. Il a même eu la mauvaise idée de nourrir sa curiosité mal placée, un simple ‘’ma mère est morte‘’ avait suffi à le faire taire, cette phrase franchement elle faisait froid dans le dos, mais je n’étais plus du genre à prendre des pincettes. La seule chose que je voulais c’était ma dose, ma came,  il ne se passait pas un jour sans que je ne me défonce violemment la tête et tous mes autres organes au passage. Les seules fois que je sortais c’était pour me rendre à la fac histoire de donner signe de vie et passer les examens, cependant je haïssais encore plus cet endroit, car j’avais une chance sur deux de croiser Thomas dans les couloirs et il ne pouvait s’empêcher de vouloir me parler, je le snobais, un soir il s’était même pointé devant chez moi, j’avais veillé à fermer la porte à clé et ne pas l’ouvrir, je ne voulais voir personne, ni même mon amant. C’était devenu un besoin primaire de dépenser tout mon argent dans la drogue. Cela faisait des semaines que je restais donc dans mon appartement, sans téléphone, sans télé, sans rien, même le frigo était vide, je ne me nourrissais plus et si cela continuait j’allais certainement bientôt mourir, pourtant l’idée de quitter ce monde ne me déplaisait pas. Après tout je n’avais plus rien qui me retenait ici, je souffrais très certainement d’une profonde dépression dont je n’avais pas encore connaissance, mais je souffrais c’était certain.

J’avais levée les yeux aux ciel, ne pouvant plus regarder le creux de mes coudes qui étaient devenus violacés, les seringues s’était bien trop souvent plantées dans ses veines ces quelques semaines. Je dois avouer que j’ai toujours eu horreur de devoir recourir à une drogue plus forte que les comprimés, la poudre, les buvards et toutes ces autres drogues qui s’injectent, pourtant il m’avait fallu trouver quelque chose d’autre pour passer le temps et puis je m’habituais à ces seringues comme un diabétique s’habitue à ses injections d’insuline pour vivre. Il ne se passait pas un jour sans que je ne pleure, l’appartement n’était qu’un gros bordel dans lequel la fumé de mes joints et de mes cigarettes se mélangeaient pour créer un épais nuage de fumé, appartement dans lequel les cendres décoraient le sol et les bouteilles d’eau vides trainaient un peu partout. La lettre que ma défunte mère m’avait laissée trônait en maitre dans ces limbes que j’avais crée. Je la lisais une, deux, dix fois par jour, je l’avais apprise par-cœur.

Citation :
'' Angèle, ma fille, mon sang … Ne me juge pas, ne m’oublie surtout pas. Je t’écris ces quelques mots, ces mots que je n’ai jamais su dire. Ma belle, je me rappelle encore de tes regards complices quand nous passions nous journées à regarder des soaps idiots à la télé, parfois j’entends encore ton rire et si je pouvais recommencer les choses je serais partie avec toi, mais la vie en à décidé autrement. J’espère que tu es devenue la jeune femme indépendante et intelligente que tu as toujours rêvée d’être, j’espère que tu as trouvé un homme qui sait apprécier ta sensibilité et ton amour à sa juste valeur. N’en veut pas à Blake, il a été nourri de façon rude par son cher père, père duquel tu as réussi à échapper, j’ose l’espérer du plus profond de mon être. Angèle, ma princesse, mon rayon de soleil les jours sombres et ternis par la tristesse, pardonne-moi pour tous les moments où je n’ai su être présente. Tu as toujours eu tendance à voir le bon côté des gens, mêmes les plus mauvais, fais en sorte de ne jamais perdre cette si belle qualité qui fait de toi un être d’exception. La nuit, quand tu auras peur, quand tu te poseras des questions, quand tu te demanderas pourquoi ton copain te fais la vie dure ou pourquoi au travail aujourd’hui ton patron n’a pas daigné te dire bonjour, serre fort contre toi la bague que je te donne, je serais toujours près de toi.  

Angélique, pardonne-moi une dernière fois, je t’aime et je t’aimerais pour toujours de là-haut, je veillerais sur toi.

Tendrement … Maman. ''

Je regardais cette bague que je portais à mon annulaire, elle était en or et un rubis rouge et discret ornait sur le dessus, ma mère l’avait eu de sa grand-mère qui l’avait eu de sa mère etc., c’était une histoire de famille cette foutue bague. J’avais longuement hésité à la porter, je me disais que je ne la méritais pas. ’’Louise, je ne suis pas devenue la jeune femme intelligent et indépendante que tu aurais aimé que je sois … je suis pire’’ je m’étais répété ça milles et une fois depuis la lecture de la lettre, lettre qui se trouvait parfois à frôler très dangereusement les flammes mon briquet, car si j’avais hésité à ne pas porter cette bague, j’avais hésité à brûler ce condensé de tristesse et d’excuses écrit de la main de ma génitrice.

♫ LET’S GET FUCKING CRAZY ♫

La musique était très forte, les rayons lumineux qui s’échappaient de parts et d’autre du plafond me faisaient mal aux yeux, brûlant presque mes iris. Nous nous étions réunis avec plusieurs amis de ma promo pour fêter la fin de notre dernière année d’étude. Un regroupement de têtes d’ampoules sorti tout droit du Vidal français ou Compendium suisse, un rassemblement de chimistes prêts à synthétiser leur propres drogues illégalement, cependant nous étions bien loin de ça, sauf pour moi, j’en aurais été totalement capable, mais eux aspiraient à un autre avenir professionnel. J’étais sortie majeure de ma promo, non sans trop de peine, je ne faisais que lire ce que j’avais à apprendre et je retranscrivais mot pour mot ce que j’apprenais, au moins j’avais de la facilité pour mes études, c’était déjà ça. « Ça vous dit de l’Oxycodone ? On remerciera le labo de chimie et les clés de l’armoire à stupéfiants. » Ils m’avaient tous regardés d’un air ahuri. Car si cinq minutes plus tôt Fabrice proposait de fumer de l’herbe, comme s’il proposait THE drogue de l’année, j’avais bêtement souris. En leur proposant de l’Oxycodone avais-je oublié que j’étais la seule camé de la troupe et que pour eux fumer c’était déjà trop, alors imaginez les avaler de l’hydroxycodéinone … Courir à leur perte semblait être mon seul amusement de la soirée. J’avais repris les comprimés qui trônaient sur la table, ils ne semblaient pas tous chauds à l’idée d’avaler ça. « Tant pis pour vous … » Et puis comme si de rien ne s’était passé, nous avions continués à faire la fête. Je n’étais pas d’humeur joviale, pourtant je me le devais, car mis à part la fin de nos études, il y avait aussi l’anniversaire de mon amie d’enfance, me retrouver ici était une obligation, autant que de ne pas y sortir sans approbation.  

Nous avions dansés une bonne partie de la nuit, la soirée atteignait son paroxysme lorsque la drogue circulait librement sous les yeux de tout le monde, comme pouvaient circuler les shooter de table en table. Je ne pourrais pas vous dire combien de shoot je m’était enfilés, ni combien de comprimés de cette fameuse Oxycodone j’avais avalé, mais je daignais enfin décrocher mon premier sourire de la soirée, j’étais retournée m’asseoir à notre table, mes jambes ne semblaient plus vouloir fonctionner. « Bah putain Angie ! Plaisir de te voir ici ! Avec des potes on cherche une table, possibilité de venir se joindre à vous ? » Elliot, mon vieil Elliot, un ami que j’avais perdu de vue depuis longtemps, les salutations faites, mon sourire se faisait de plus belle, car je savais que lui, contrairement aux autres amis de ma promo, il accepterait non pas un ni deux, mais toute la boîte de comprimés. « T’es tout seul ? » Il m’avait fait un signe négatif de la tête, me disant que les autres fumaient dehors et qu’ils n’allaient pas tarder à venir nous rejoindre. Entre temps il m’avait expliqué qu’il fêtait ce soir ses vingt-sept ans et que pour la peine je lui devais un cadeau car Jules ne lui avait rien offert. « Qui ... Qui ça ... ? » je serrais fortement la bague contre moi, mon cou semblait me brûler et mes yeux fixaient la porte d'entrée. « Bah Jules Abberline ! Fais pas genre de pas le connaître, tiens regarde il se ramène avec Stephen et Ryan. » J’étais comme prise au piège, avec mes amis d’un côté qui faisaient la connaissance d’Elliot et ses fameux amis qui se ramenaient, telle une joyeuse bande de poto prêts à défoncer tout sur leur passage, à commencer par leur tête.
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() message posté Mer 4 Fév 2015 - 22:53 par Invité
je crois que je ne t'aime plus, elle m'a dit ça hier. ça a claqué dans l'air comme un coup de revolver ☇ Flingué, il était flingué. Depuis la dernière fois, depuis chez Angie, depuis qu'il savait pour Thomas. On l'avait exécuté froidement, maintenant il ne restait plus que son cadavre, qu'une ombre de Jules. Il avait passé quelques jours allongé sur le lit qui trônait au milieu de son loft, toujours aussi vide, à fixer le plafond, à écouter du rock, du blues. La musique, il la ressentait jusqu'au fond de son être, défoncé comme à son habitude. Parce que c'était la seule manière d'arrêter de ressentir cette tristesse, cette douleur quoi. Cette fucking douleur qui le paralysait complètement. Paralysé, liquéfié. C'est ce qu'il était. Angie l'avait abandonné, elle qui le retenait au-dessus de la falaise d'une main depuis des années, elle venait de le lâcher. Il tombait. Jules se sentait exactement dans le même état qu'il avait été pendant de nombreux mois à son arriver à Oxford. La vie sans Angèle, c'est nul. C'est pourri, c'est d'la merde même. Non, il n'y arrivait. Alors il avait simplement envie de se laisser mourir sur son lit, allongé en travers dans son espèce de jogging et son t-shirt de Led Zeppelin. Et puis, ça s'était imposé dans sa tête comme une révélation divine : non, ce n'était pas comme Oxford, pas du tout même. C'était même radicalement différent, aux antipodes. Parce que Oxford, c'était lui qui était parti, et il se l'imaginait se languir de lui, pleurer son absence et penser à lui jour et nuit. Là, c'était elle qui avait décidé que s'était terminé. Cette fois, Angèle l'avait lâché. Et d'un coup, une fois qu'il eut bien intégré ce principe, le douleur laissa place à la colère. Un feu brûlant au fond dans le bide. Angèle l'avait laissé tomber.

Se laisser dépérir c'était comme si elle avait gagné, elle et son idiot de nouveau mec. Déprimer toute la journée en pensant à elle, c'était leur donner satisfaction. Jules se sentait déjà assez mal de s'être à ce point découvert l'autre soir pour en récolter le râteau du siècle, il ne voulait pas être ridicule une seconde de plus. Oui, c'était ridicule pour Jules d'avoir avoué vouloir une relation avec elle, c'était ridicule d'avoir essayé de lui faire comprendre qu'il avait des sentiments pour elle. C'était ridicule l'amour, les sentiments ces conneries du genre. Il avait été ridicule, risible, et tellement stupide. S'était-elle foutu de sa gueule toute la soirée avec Platon après ça ? Avait-elle rit avec lui à ses dépens ? Avait-elle été satisfaite ? Arg, non, fallait stopper ça. Jules refusait catégoriquement de se laisser atteindre par quelque chose d'aussi futile qu'une espèce de poupée russe drogué jusqu'à la moelle. Alors il était sorti de son appartement. Il avait rejoint des vieux copains à lui, et il avait fait comme il avait toujours fait depuis qu'il avait une petite quinzaine : il avait traîné les rues. Se poser dans un coin, fumer à outrance joints et cigarettes, prendre quelques pilules magiques, dégrader la voie publique... Ouais, ce genre de conneries. C'est ainsi qu'on lui avait soufflé qu'Elliott fêtait bientôt son anniversaire.

Dans l'appartement de l'espèce de toxico qu'était également Elliot (vous savez, dans le milieu, on s'appelle tous par son prénom) Jules était assis sur le rebord de la fenêtre, un peu vaseux de l'alcool bu, le bout de son nez le chatouillait, il se l'essuya d'un revers de main. Il secouait la tête à contre-temps sur les Ramones qui hurlait The KKK took my baby away, les yeux à demi-clos, un sourire béat sur son visage livide. Et sinon, ça roule avec Angèle ? Jules se mit à rire, d'un coup d'un seul, vraiment rire. Elliott, pour la petite histoire, était un ami commun à eux, ils les avaient connu il y a quatre ans, avant Oxford, et bien qu'il savait parfaitement qu'ils n'étaient pas un couple, tout le monde à l'époque avait bien saisi qu'ils étaient ne serait-ce qu'un binôme, toujours fourrés ensemble. La non-réponse de Jules parlait d'elle-même. Elliot secoua la tête en marmonnant un Vous êtes pas croyables tous les deux. Jules haussa les épaules et se remit à rire. Après ça, il descendit du rebord de la fenêtre et alla se prendre un shot avant de se remettre à chanter, à haute voix cette fois. The KKK took my baby away

Elliott avait finit par recevoir le fameux SMS. Celui qui indique où se trouve la vraie fête. Joyeusement, Jules, lui, Stephen et Ryan se mirent en route. Jules, portait l'un de ses débardeurs bien trop large, un jean et aussi ses lunettes de soleil à la John Lennon. On ne voyait pas très bien l'utilité d'avoir des lunettes de soleil en pleine nuit, dans des endroits sombres. Sans doute était-ce pour cacher le fait que ses yeux ne s'ouvrait même plus tellement il s'était explosé le crâne. Peut-être qu'il avait simplement oublié de les retiré depuis le début de la journée. De toute façon, toutes les lumières l'agressaient, ne serait-ce que celles des lampadaires, alors que les quatre garçons arpentaient les rues de Soho. Alors on pouvait dire qu'elles n'étaient pas totalement inutiles. Sur le chemin, Jules s'était écroulé sur l'épaule de Ryan, qui n'était pas tellement mieux que celui qu'il retenait. Et d'une voix vaseuse, notre tatoué parlait justement, de son prochain projet : J'vais me tatoué "Don't forget the Lucky Charms" en en énorme, avec un bol de céréales en dessous, t'en pense quoi. Ryan se marrait, ne comprenant pas très bien ce que voulait dire par là Jules, et quand il demanda où il voulait se le faire Jules haussa les épaules. Sur l'cul. Ryan ria davantage. C'est à ce moment-là qu'Elliot indiqua qu'on était arrivé.

La somme monstre qu'ils avaient dépensé pour entrer valait le coup. Du monde, partout, de la musique très fort. Et puis de la drogue, partout. Sous les tables, dans les verres, sur la langue de cette inconnu que Jules embrassait avec avidité avant de la lâcher, tiré en arrière par Stephen qui le réquisitionnait pour trinquer avec les autres pour la centième fois de la soirée aux vingt-sept ans d'Elliot. Jules planait, décollait, perçait la stratosphère même. Les heures passaient il ne s'en rendait pas compte, il avait l'impression de n'être ici que depuis quelques secondes à peine. Coupure pub. Ils étaient trois dehors, Ryan, Stephan et lui. Où était Elliot ? Que faisaient-ils dehors ? Jules remarqua qu'une de ses mains tenait une cigarette. Comment étaient-ils arrivés là ? Il avait eu un putain de blackout. Quand il secoua la tête et remonta ses lunettes Lennon dans ses cheveux découvrant ses yeux Ryan explosa de rire, lui demandant comment il allait. Jules se contenta d'un sourire vague et leva un pouce pour assurer que oui. La cigarette était terminée. Jules suivait le mouvement, Ryan semblait sûr d'où il allait. Oh tiens, Elliott. Jules marchait droit vers lui et puis, son regard vagabond se posa sur le petit groupe vers lequel il était. Et puis Angèle.

Leurs regards durent se croiser même pas cinq secondes, mais c'était déjà trop. Jules baissa la tête pour faire retomber les lunettes sur bout du nez, comme si cela érigerait un mur entre eux, entre leurs regards au moins histoire de limiter le contact visuel. Elliott, enthousiaste et sans doute déjà amusé de ce que donnerait la situation, expliqua : Hey, Angèle et ses potes veulent bien partager leur table avec nous. Il eut un regard lourd de sens pour Jules qui eut un petit sourire en coin et qui regarda, toujours à travers ses lunettes, Angèle. Il s'adressa à elle, cynique à mort : Trop sympa ! et comme si ce n'était pas tout il alla se poster pile en face d'elle, n'hésitant pas à pousser l'un de ses potes de pharma pour se faire une place sur la banquette d'en face. Il voyait bien qu'elle badait de le voir, qu'elle ne savait plus où se mettre qu'elle était au plus mal. Rien à foutre. Il allait se mettre juste sous son nez. Tu peux admirer ton oeuvre Angèle. Si tu voulais le voir souffrir, mourir sans toi attend-toi à être déçut. Jules est bien mort mais il est en revenu. Et quand on revient de la mort, on est rarement mieux qu'avant, général on est pire. Jules tendit le bras pour attraper un shooter encore non bu qui trainait sur la table au centre. Alors qu'il le descendait d'un trait l'un des amis d'Angèle dévisagea Jules et d'un coup, comme prit d'une révélation il demanda : Hey, mais c'est toi le mec qui avait interrompu le court de galénique. Jules sourit tout en avalant l'alcool pur qu'il venait de mettre dans sa bouche. Il secoua la tête, ça réveillait. Il hocha la tête à la positive pour toute réponse et puis regarda Angèle par-dessus ses lunettes. Et puis alors qu'un silence s'installait, Elliot le brisa d'emblée. Hey, Angèle, file un peu tes pilules magiques, comme j'te l'ai dit c'est mon anniversaire. Sans doute heureuse de partager ses trésors, elle qui ce soir était entouré de gens tellement... normaux, Angèle sortit les pilules mais Jules tendit le bras le premier pour prendre le sachet. Alors qu'Elliot demandait des explications, Jules sortit un cachet du petit sachet et puis le referma pour l'envoyer à Elliot. Oh, elle m'en doit une aussi. Et puis, il goba le cacheton, offrant un très large sourire à Angèle. Ouais, elle lui devait plus que ça même. Beaucoup plus.
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() message posté Jeu 5 Fév 2015 - 20:48 par Invité
Les amis d’Elliot semblaient s’approcher de nous, mais tout ce que je voyais c’était Jules et le temps semblait s’être arrêté. Il marchait en titubant, ses lunettes masquaient ses yeux et je pouvais me douter non sans peine qu’il cachait très certainement les marques de nuits passées à se droguer, car si moi je pouvais maquiller ça grâce à la magie des filles qui s’appelle le maquillage, lui ne le pouvait pas. Dedans il faisait presque nuit noire cependant il ne lui avait pas semblé nécessaire de retirer ses foutues lunettes. Les places ne manquaient pas autour de cette table, nous étions dix et il avait prit la grande décision de s’asseoir pile poil en face de moi, ok je venais de capter le message, s’il voulait jouer à ce petit jeu, il allait très vite se bruler les doigts, autant que moi d’ailleurs. « Hey, mais c'est toi le mec qui avait interrompu le court de galénique. » Fabrice n’avait rien trouvé de mieux à dire, je lui avait lancé un regard noir, l’air de lui demander de ce taire, car après l’entrée fracassante de Jules dans mon cours de galénique l’autre jour, les mauvaises langues avaient parlées. Je ne devais des explications à personne, d’ailleurs absolument personne autour de cette table ne savait qui était Jules, pas même mon amie qui fêtait son anniversaire, j’avais toujours été très discrète à ce propos. Seul Elliot connaissait l’histoire de nos vis et s’en était déjà assez comme ça, je le connaissais assez pour savoir que derrière son regard de psychopathe il allait s’amuser à nous charrier toute la sainte soirée, avec subtilité certes, mais Elliot reste Elliot. « Hey, Angèle, file un peu tes pilules magiques, comme j'te l'ai dit c'est mon anniversaire. » Je lui souriais, évidemment que je me faisais un plaisir de partager mon sachet magique avec toute la bande de toxicos qui trônait à ma droite. J’étais partagée entre deux mondes : mes amis de pharmaco qui étaient déjà pour la plupart bourrés avec deux shoot et un joint, et de l’autre côté, Jules et sa joyeuse bande, qui ne faisaient que commencer les hostilités d’une soirée qui ne présageait rien de bien bon. J’avais sortis ce sachet de ma poche, 80mg par comprimé, de quoi bien nous défoncer un moment, de quoi tuer les autres novices pharmaciens. Le sachet semblait s’être échappé de mes mains comme par magie, Jules avait tendu sa grande main tatoué pour se procurer un comprimé, il avait dû sentir que j’allais lui refuser ça, il avait donc songé nécessaire de me l’arracher des mains, engloutir le cachet à vitesse grand V avec en prime un shoot histoire de bien agrémenter le tout, je ne pourrais pas vous dire s’il me regardais où s’il regardait la seule fille qui était à côté de moi, histoire de savoir s’il allait se la taper ou non, mais son visage n’avait pas changé de direction, toujours face à moi.

« Elle se ramène quand Stacey ? » J’avais récupéré le sachet à côté d’Elliot qui était assis près de moi, j’approchais le comprimé vers ma langue lorsque j’entendis le prénom de la malédiction. Stacey… En deux mots cette fille était une belle saloperie dans son genre, elle avait réussi ses études en couchant avec quasiment tous les professeurs de ma fac, elle s’était faite refaire la poitrine en guise de consolation lorsque son ancien petit ami l’a abandonné pour une autre et elle avait les cheveux aussi blonds peroxydés que les Barbies qu’on trouve dans les boites en supermarché, sans parler de ses lèvres qui ressemblaient plus à une bouée de sauvetage qu’autre chose. « Sans déconner … Qui l’a invitée ? » Mon ton se voulait destructeur, mes amis savaient pertinemment que j’avais une haine profonde pour cette fille, qui représentait tout ce que je pouvais haïr chez une femme. Fabrice leva la main en signe de désolation un sourire niait se dessinait sur son visage, il voulait se la faire depuis si longtemps qu’il lui avait apparemment proposé de nous rejoindre.

Je n’avais pas décroché un seul regard à mon cher tatoué depuis tout à l’heure, enfin si, une fois très discrètement quand je me suis levée pour aller nous chercher encore et encore des shooter, je le regardais de loin de plus Elliot n’en manquait pas une, me faisant des clins d’oeil depuis la table, ce type était un psychopathe légèrement obsédé sexuel qui rêvait depuis longtemps de me sauter, il me l’avait avoué un soir il y a quelques années, à croire que ma claque ne l’avait pas refroidi. « J’ai une idée de FO-LIE les amis ! » J’étais retournée m’asseoir, Elliot avait passé son bras sur mon épaule me tirant vers lui, je tirais une salle gueule le repoussant tant que je pouvais, peine perdue. « A chaque fois qu’on refuse une action ou une vérité on bois deux shots et on s’avale un cacheton magique. » Je roulais les yeux au ciel, je me sentais déjà limite virée dans la folie à cause de tout l’alcool que j’avais bu, à cause de toute la drogue que j’avais fumé, deux shots et un cachet en plus et s’en était fini de ma lucidité actuelle. C’était de loin la pire idée au monde, cependant les autres avaient l’air heureux de pouvoir participer à ça, ils ne savaient pas dans quoi ils s’engouffraient, seuls moi et Jules savions que tout ce que Elliot pouvait proposer finissait par dégénérer. Gain de cause pour la majorité, nous allions devoir jouer. « Salut tout le monde ! Je m’appelle Stacey, Stey’ pour les intimes. » Elle s’était ramenée de nulle part, sa jupe était si courte qu’on pouvait largement deviner la couleur de son string qui lui lacérait les fesses de plus, afin de pouvoir mettre en valeur sa nouvelle acquisition (alias ses seins XXXL), elle avait mis une chemise style bucheron nouée au fond et complétement déboutonnée devant, n’oublions pas au passage de préciser qu’on pouvait l’appeler Stey’. [i]’’Pour les intimes.[] avais-je pensé sans me retenir de rire, ce qui ne manqua pas d’agacer notre nouvelle invitée. « Bienvenue Stey’ tu tombes à pique, assied toi donc près de … Jules ! » Ryan s’était poussé pour lui faire une place, là au beau milieu de la table, en face de moi près de Jules, je sentais mon sang bouillonner. Le maître de la soirée en la personne de Elliot, en avait profité pour mettre sa main sur ma cuisse, tellement discret ce garçon, tout le monde l’avait remarqué, il commençait à dangereusement monter sa main vers mon entrejambe, d’une coup d’un seul je lui frappa la main si fort qu’on avait pu l’entendre claquer même avec la musique à plein tube. « Continue et j’t’assure qu’il ne te restera plus que tes yeux pour pleurer. » De mon côté je lui avais gentiment soufflés ces quelques paroles, yeux dans les yeux, il commença à rire. Que voulait-il faire en fin de compte ? M’énerver ? Enerver Jules peut-être et faire en sorte de passer une mauvaise soirée ? A en croire le regard vicieux qu’il me lançait, sa vengeance allait être terrible. « A toi l’honneur Barbie, action ou vérité ? » Nous nous étions tous retrouvés avec un shot devant nous que Elliot avait soigneusement daigné nous délivrer, le sachet magique rempli de comprimés se trouvait au milieu de la table. Nous attendions tous la réponse de Stacey avec impatience, avec sa voix la plus aigue et la plus putassière au monde, elle avait choisi l’action, ricanant nerveusement. «Et bien et bien tu n’as pas froid aux Il descendit son regard vers sa poitrine, puis les remonta rapidement aux yeux … Embrasse donc le mec à ta droite … Avec la langue, évidemment. J’veux voir un baisé de cinéma, un truc bien fou. » Embrasser avec la langue à un jeu action ou vérité c’était du déjà vu, tu n’as donc rien de mieux ? Ma pote qui se trouvait à ma droite me regardait l’air désolé, Elliot quant à lui était fière de son coup, il s’approcha de mon oreille et me susurra très discrètement quelque chose de malsain, en profitant pour reposer encore une fois sa main sur ma cuisse, PUTAIN ! « Vengeance bébé, vengeance … » Je regardais la mec à la droite de la pute blonde, qui n’était d’autre que mon Jules, j’avalais avec difficulté ma salive, nous attendions tous impatiemment la réaction de celui-ci. Je ne sais pas ce qui m’énervait le plus, le fait que je ne pouvais pas lire dans son regard s’il allait le faire ou non, ou le fait que Stacey ait déjà posé son bras autour du cou de mon beau tatoué prête à lui faire le bouche à bouche le plus sauvage de l’histoire du sauvetage.
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() message posté Jeu 5 Fév 2015 - 22:51 par Invité
je crois que je ne t'aime plus, elle m'a dit ça hier. ça a claqué dans l'air comme un coup de revolver ☇ Elle avait l'air dégoûté. Quand Jules s'approcha, faisant son entrée en scène, Angie se décomposait. Apparemment ce n'était pas tellement ce qu'elle avait prévu pour sa soirée. Jules non plus, cela dit. Mais il était dans un tel état que défoncitude qu'il ne se rendait pas bien compte de la situation. Il savait juste qu'une espèce d'envie de vengeance s'était emparé de lui. Une envie profonde de faire chier Angèle, de la saigner jusqu'à la moelle. De lui prendre sa fierté et son air de bourgeoise à la con et de l'étaler sur le sol, l'écrabouillé, l'éparpillé partout. Ainsi elle saurait ce qu'il avait ressenti, l'autre soir. C'est ainsi qu'il se retrouva juste en face d'elle. Parfaitement en face même. Ainsi qu'il se retrouva à piquer dans sa réserve de cachetons. Angie, elle, restait parfaitement silencieuse, l'ignorant presque, ou même totalement. Ses super copains se mirent à parler d'une dénommé Stacy, Jules s'en fichait jusqu'à ce qu'il ne perçoive l'animosité qui émanait de sa poupée. Alors elle n'aimait pas Stacy ? Parfait.

Alors que Jules s'amusait à fixer Angèle, elle se donnait beaucoup de mal à éviter son regard. Enfoncé sur la banquette, Jules en riait presque. Elle se leva pour aller chercher des boissons et dès qu'elle eut fait trois mètres, Elliot se pencha vers Jules, avec sa petite tête de toxico et son sourire qui brillait dans le noir. Dis donc, ça rigole pas Abberline, qu'est-ce que tu lui as encore fait ? Jules eut un petit sourire et haussa les épaules tandis que l'oxycodone s'infiltrait dans ses muscles, ses membres, et les détendaient un à un. Encore plus dans le gaz qu'il ne l'était déjà Jules répondit la première chose qui lui passait par la tête : J'ai piqué l'un de ses soutifs, je crois qu'elle m'en veut. Elliot explosa de rire, se sentait très concerné par ce genre d'humour. Pervers. Les potes à Angèle de leur côté semblaient un peu effrayé par les connaissances de leur amie. Ils les regardaient avec un air un entre la pitié et l'étonnement et certes, un peu d'amusement. Enfin, Angèle revint avec le plein de shooter. Jules reposa son regard sur elle, toujours un peu amusé par la vanne qu'il venait de sortir. L'oxycodone, c'est cool, sachez-le. Et alors qu'elle s'installait Jules remuait la tête tout seul sur la musique en fond, chantant en playback les paroles. Soudain, Elliot, encore : J’ai une idée de FO-LIE les amis ! Jules leva les yeux au ciel. Ryan et Stephen se marraient d'avance. Les idées de folies d'Elliot on les connaissait par coeur. A chaque fois qu’on refuse une action ou une vérité on bois deux shots et on s’avale un cacheton magique. Sérieusement, il se croyait encore au collège celui-là ? Jules arqua un sourcil et regarda autour de lui. Les copains de fac d'Angèle semblaient plus que motivés, tout le monde en fait. C'est au moment précis où Elliot allait démarrer le jeu qu'une paire de seins se présenta au groupe comme étant la fameuse Stacy. Jules quitta enfin Angie des yeux pour se plonger dans le décolleté. Hello you ! Pensait-il, sourcil arqué. Elle avait l'air d'une pétasse, et franchement si elle n'en était pas une c'était très bien imité. Elliot qui s'était auto-déclaré roi de la soirée plaça la nouvelle venue aux côtés du tatoué, obligeant Ryan à s'asseoir sur les cinq centimètres de banquette qui restait. Jules fronça un peu les sourcils, ne comprenant pas tout à fait la stratégie d'Elliot. Oui parce qu'il y avait toujours une stratégie, derrière tout ce qu'il faisait. La paire de nichons s'installa donc et offrit un grand sourire à ses voisins. Mais Jules n'y prêta aucune attention. Il regardait devant lui, il regardait Elliot qui s'approchait dangereusement d'Angèle, laissant courir l'une de ses mains squelettiques sur la jambe de la poupée. Les boyaux de Jules se tordirent. Ca lui donnait envie de vomir de voir un autre homme poser ses mains sur elle. Ca lui donnait envie de tout cramer rien que de s'imaginer plus que ça. Il serra les dents, s'interdisant tout de suite de penser à ceci et par extension à Thomas. Il s'enfonça donc davantage dans la banquette, releva ses lunettes de soleil sur le crâne et se passa les mains sur son visage. Il avait chaud, il transpirait, il planait bordel. A toi l’honneur Barbie, action ou vérité ? Le jeu commençait donc et Jules tentait vainement d'y trouver un intérêt. Son regard explosé se posait sur tout et rien à la fois. Barbie, c'était la meuf à côté de lui. Toute contente qu'on lui parle en premier, elle s'empressa de choisir action. Embrasse donc le mec à ta droite … Avec la langue, évidemment. J’veux voir un baisé de cinéma, un truc bien fou. Jules releva la tête, ayant assez de conscience pour capter qu'il était à droite de Barbie. Il n'eut pas le temps de dire quoi que se soit que sa bouche se trouva prise en otage. Stacy ne s'était pas faite priée. Elle s'était ruée sur lui, l'embrassait à grande bouche, goulument, s'en était presque dégueu. Jules quant à lui, était de toute manière trop défoncé pour la repousser. Il se laissait faire donc, statique sur sa banquette, les bras ballants. C'était long, intense, très fougueux, en faisait presque des papillons dans le bide. Et quand enfin Barbie se décolla du tatoué, avec une bruit de ventouse, Jules se retrouva comme un con, avec l'expression d'un mec qui s'est fait violé, avant de se mettre à rire. Il secoua vivement la tête pour se remettre de ses émotions, ce qui déclencha l'hilarité -presque- générale. Sympa le... le... le piercing. Stacy sourit de toute ses dents et tira la langue, découvrant effectivement son piercing à la langue. Jules se mit à rire aussi, sans trop savoir pourquoi tout en s'essuyant la bouche avec la main pour enlever le rouge à lèvre qu'il sentait soudain sur ses lèvres. Et alors qu'il buggait, Stacy, toute heureuse, enchaîna : Bon, à moi ! Chéri, action ou vérité ? Jules ne percuta pas tout de suite que "chéri" c'était lui. Hein ? Elliot se mit à rire et, après avoir jeté un coup d'oeil à Angèle pour guetter sa réaction, il ne se fit pas prier pour ajouter, mesquin : Remets-toi mon pote, qu'est-ce qu'il y a ? Tu te sens à l'étroit dans ton froc maintenant ? Jules leva le majeur avant de reporter son attention sur Barbie, déclarant d'une petite voix vérité parce que clairement, il se sentait trop stone pour effectuer la moindre action pour le moment. Barbie se mit à réfléchir, regardant tout le monde un à un. Et puis, d'une petite voix suraigu de pétasse en chaleur, elle demanda : Alors, est-ce que tu as couché ou veut coucher avec quelqu'un qui se trouve à cette table ? vu comment elle avait insisté sur le verbe vouloir et vu le regard qui se voulait profond qu'elle lui lançait, elle essayait clairement de faire dire à Jules qu'il la voulait elle cependant, le premier réflexe de Jules fut de regarder en face de lui, Angie. Tout le monde, sauf la cruche de service, semblait s'en être rendu compte. Silence gênant. Le pire ce fut que Jules se redressa sur la banquette, se pencha en avant et attrapa deux shooter, qu'il enchaînant devant les cris d'indignation de tous. Il utilisa déjà son joker shooter et cachet. D'ailleurs, il tendit le bras pour qu'Angèle lui passe son cachet, la fixant bien, bien profondément. Quand elle le lui donna, il l'envoya en l'air et l'attrapa avec la bouche d'un air exprès. Bah ouais, à force de gober des cachetons à longueur de temps, on devient expert. Une fois avalé il respira profondément. Les effets ne se faisaient pas encore sentir mais putain il s'attendait au pire. Après ça, il lui faudrait une pause, une vraie, sinon ça allait tourner au drama, il le voyait venir. Il ferma une seconde les yeux, se sentant comme sur un bateau en pleine mer. Alors pourquoi ? Pourquoi refuser de répondre à cette question si stupide, si banale, si.. cliché, au moins autant que le coup du baiser avec la langue durant un action ou vérité ? Il ne savait pas, il n'avait pas envie de souligner, une fois encore, combien lui et Angèle étaient inextricablement liés emmêlés l'un à l'autre. Il n'avait pas envie de faire ce plaisir à Elliot, ni même à Angèle. Il avait envie d'oublié, de garder ça pour lui-même si tout le monde ici s'en doutait sauf Stacy. Il avait envie de garder ce jeu de regards fuyants qui s'instaurant bien malgré la belle entre elle et lui. Allez savoir, allez comprendre.

C'était donc à lui. Il hésita, longuement, à désigner n'importe qui sauf Angèle. Mais la tentation était trop forte. Surtout que ça semblait être ce qu'elle redoutait le plus au monde. Donc, lorsque tout le monde fut suspendu à ses lèvres, Jules finit par déclarer la sentence, théâtre, ouvrant ses bras comme pour souligner l'évidence de son choix : Angèle, Action ou Vérité ? Elliot eut un petit rire entendu. Jules la regarda, elle fit de même. Ça sonnait comme un défi, une provocation. Et il attendit simplement qu'elle réponde, ce qu'elle fit. Action. Evidemment. Elle craignait sans doute la question que Jules aurait pu poser, ne voulant pas tendre le bâton pour se faire battre, ne voulant pas laisser l'occasion à Jules de l'humilier, l'insulter ou lui faire dire ce qu'elle ne voulait absolument pas dire. Jules avait chaud, encore, et alors que l'oxycodone colorait d'un joli bleu ses lèvres tremblantes du trop-plein d'alcool et de drogue il continuait à la fixer avec un maigre sourire sur son visage macabre. Embrasse-moi. Avait-il envie de dire. Embrasse-moi, baise-moi, reviens-moi. Voulait-il lui hurler, exiger. Et après, laisse-moi te buter, j'en crève d'envie. Aurait-il envie de conclure. Et pourtant sa fierté, sa putain de fierté et son coeur aussi qu'elle avait piétiné l'autre soir l'empêchèrent de dire une connerie de ce genre. L'ignorance, le "faire comme si de rien n'était" prima sur son envie débordante de demander quelque chose d'impossible. Alors au bout de longue seconde il soupira grandement, soudain fatigué. Va nous cherchez de quoi nous marrer. T'as dix minutes pour voler un truc cool à un type, sans qu'il s'en aperçoive bien sûr. Elliot semblait déçu, s'attendant à plus d'action que ça même si la perspective d'avoir un nouveau truc pour le faire décollé le faisait plutôt rire. Et alors qu'Angèle qui était sans doute soulagé du défi qui bien qu'un peu dangereux dans le genre était moins pire que tout ce que Jules pouvait sortir, se levait, Jules l'imita. On l'interrogea du regard. Jules lança un regard à Angèle, d'un air évident : Je viens avec toi, faut bien que je m'assure que tu voles et pas que tu demandes en faisant tes yeux de biche égarée. Bah oui, sinon, c'était trop facile. Et puis, ça donnerait l'occasion à Jules et Angèle d'être seuls au milieu des centaines de personnes autour, rien que tous les deux. Et ça, ça foutrait bien la belle mal à l'aise au possible.
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() message posté Sam 7 Fév 2015 - 1:45 par Invité
Mes yeux étaient posés avec attention sur Jules et Stacey, ci lui ne semblait pas comprendre ce qu’il se passait, il s’avérait que la blondasse de service avait jeté son dévolu sur celui-ci. Une fois encore, plus rien ne semblait se passer autour de moi, dans mon champ de vision je n’avais que cette fille que je haïssais par dessus tout depuis de longues années et puis lui, que j’aimais autant que je haïssais, s’en devenait même compliqué à comprendre. «  Sympa le... le... le piercing. » Je n’avais rien manqué de la scène très théâtrale qu’ils nous avaient offert, elle lui avait enfoncé sa langue tellement profondément dans la gorge qu’il allait s’étouffer le pauvre, même si mon corps semblait s’émietter sur la banquette et mon cœur de liquéfier comme si mon corps s’était transformé en un volcan, mes yeux ne s’étaient pas posés ailleurs, ça me semblait vraiment trop surréaliste pour être vrai, Jules qui en embrasse une autre et elle surtout, non mais quelle cauchemar, je nageais en plein dedans et je l’avais bien cherché. Pour me réconforter je me disais que si ce n’était pas Stacey qu’il embrassait ce soir, ça aurait été une autre fille, qu’est-ce qu’il y a de mieux ? Que je sache qui il se tape ou non ? La question me paraissait bien complexe, autant que la situation. Il semblait perdu, il ne s’attenait peut-être pas à ce qu’elle se lance aussi vite à son cou, elle crevait de faim la pauvre blonde. Tout le monde semblait hilare devant cette scène, tout le monde sauf moi, évidemment. Elliot n’avait pas manqué de remarquer que l’action que Barbie avait effectuée me hérissait le poil. « Bon, à moi ! Chéri, action ou vérité ? » Franchement si je m’écoutais, je me serrais levé et je lui aurais collé la tarte du siècle en pleine poire, un claque si forte et violente que ses lèvres auraient sautées, explosées même sous la pression. Un court instant je m’imaginais cette scène qui semblait presque m’apaisais, cependant Elliot ne manquait pas à sa réputation, lui et ses paroles blessantes, idiotes, mesquines. Jules ne manqua pas de lui répondre très franchement avec sa grande main tatoué sur laquelle le majeure c’était levé pour seule réponse, plutôt compréhensif, va t’faire foutre Elliot. Fière de ce qu’il disait à Jules il se retournait vers moi, je ne pu m’empêcher d’applaudir faussement en laissant entrevoir de la désolation dans mes yeux, quel idiot. « Vérité. » Je n’avais pas bien compris pourquoi il avait choisit vérité, il s’exposait devant tout le monde à devoir répondre à une question stupide que Stacey allait poser, ce qu’elle ne manqua pas de faire. Ni une ni deux Jules posait ses yeux bleus sur moi, je me sentais observé autant par lui que par tout le reste de la bande, il semblait avoir répondu à la question sans même devoir ouvrir la bouche. Pour ne pas l’ouvrir justement il avait jugé bon d’utiliser le joker ultime et je peux vous assurer qu’à ce jeu avec les règle Elliotiennes, le joker ne pouvait pas être avalé plus d’une ou deux fois. Mes yeux ne semblaient plus vouloir quitter l’objectif qui se dressait mollement devant moi, si ma tête demandait de regarder ailleurs, ma pupille semblait s’être collé en la personne de Jules.

Vint enfin son tour pour désigner quelqu’un, je regardais ailleurs, j’essayais de ne pas faire en sorte d’être la prochaine, j’aurais milles fois préféré passer mon tour, quoi que je puisse répondre, action ou vérité je savais que n’allais pas être à l’aise dans quoi que je ferrai, je n’était pas assez défoncée, je n’avais pas encore assez bu, j’était trop dans un état normale et relou pour jouer à ce jeu. Avant que la sentence ne tombe je m’étais enfilé un shot, juste comme ça, pour me mettre dans l’ambiance, je manquais cruellement de motivation. « Action. » Il semblait m’inviter à danser avec lui, danser dans les méandres de ce jeu, ses yeux me défiaient, je n’allais donc pas me laisser abattre, s’il voulait vraiment jouer à ce jeu, pas de problème. L’espace d’un instant j’aurais pensé qu’il me demanderait de danser à poil sur la table, d’embrasser tous les mecs qui étaient dans cette pièce où même de me mettre à genoux devant lui et lui demander pardon pour tous les péchés que j’avais commis, mais il avait été sympa … Ouais, sympa, de la part de Jules ça sonnait terriblement faux, mais bon je n’allais pas chercher le pourquoi du comment au risque de devoir encore passer la soirée à bader, je voulais m’amuser, autant que lui, alors son action me semblait vraiment trop simple et très amusante. J’avais acquiescé d’un signe de tête, puis je me levais enfin, il semblait faire la même chose, j’avais loupé quelque chose ? « Je viens avec toi, faut bien que je m'assure que tu voles et pas que tu demandes en faisant tes yeux de biche égarée. » Mes yeux de biche égarés m’ont sauvé la peau plus d’une fois, c’était mon petit secret, je savais qu’avec mon visage angélique, je pouvais parvenir à beaucoup de choses, ce n’est donc pas pour rien que mon prénom s’accordait parfaitement à mon visage.

Depuis le début de la soirée je n’avais pas décroché une seule parole à Jules, c’était étrange. Il me suivait, nous nous faufilions l’un derrière l’autre à travers les gens, l’air semblait manquer, autant que l’espace, c’était certain. Enfin arrivés au bar, silence, lourd silence pesant durant quelques secondes à se regarder dans le blanc des yeux, je ne savais pas vraiment quoi voler, je n’avais pas vraiment été habitué à voler quoi que ce soit à qui que ce soit. J’avais pourtant remarqué la horde de mec à mes côtés, des mecs autant toxico que Jules et sa bande, il n’y avait qu’à voir leur dégaine, j’avais choisis d’attaquer des gens faibles qui planaient déjà dans les cieux. Je m’étais assise au bar, dos contre le serveur, les coudes posés et les mains ballantes. Elle se rapprochaient dangereusement vers la poche d’un des garçons à mes côté, bingo ! ’’Dimitri’’ soit le mec s’amusait à mettre son prénom sur ses sachets, soit s’était le nom de cette drogue, j’avais opté pour l’option B. Le petit sachet contenait une poudre jaune, il n’y en avait qu’une petite quantité, j’en avais donc lucidement déduis que très peu en suffirait où alors que le mec m’avait laissé des restes, tant pis il n’y en aura que pour moi et Jules. Ce n’était pas de la cocaïne, c’était quelque chose que je ne connaissais pas, je regardais Jules, lui secouant le sachet devant les yeux. « Et voilà le travail. » Premières paroles de la soirée, on était sur la bonne pente ? Je n’en savais rien, mais son sourire me fit sourire à mon tour, il ne me pensait pas capable de faire ça j’imagine, pourtant j’avais agi avec la finesse d’une fée. Je m’étais levée, nous dirigeons un peu plus loin, dans un endroit de la salle où la musique était moins forte et les lumières aussi. Je regardais Jules, puis j’ouvris le sachet sortant de ma poche mon snorter (bah quoi ? T’es drogué ou tu ne l’es pas mon ami), j’étais très inconsciente de sniffer quelque chose que je ne connaissais pas, j’en pris une quantité infime, pour tâter le terrain avant tout, mais s’en était déjà trop. L’effet était d’une rapidité extrême, quasi immédiat, j’eu à peine le temps de passer le sachet et le snorter à Jules que je sentais que tout se déformais sous mes yeux à commencer par mes jambes qui ne me tenais plus, je m’étais écroulée contre Jules, hilare. « C’est quoi ce serpent derrière ta nuque ? » Je rigolais, sans plus pouvoir m’arrêter, je ne savais plus bien ce que je disais, je voyais Jules avec de longs cheveux, enfin Jules, c’était une forme très étrange plus ou moins humaine, sur laquelle une serpent s’amusait à s’enlacer. Avachie -contre son gré et le mien- dans les bras de Jules qui me tenaient tant bien que mal je pinçais son cou, mes yeux se voulaient inquiétants, je devenais parano et je lui faisais terriblement mal à lui pincer la peau comme ça. « J’te jure que ce putain de serpent va t’étrangler. »

Je n’avais plus bien compris comment, mais je m’étais retrouvé devant la petite bande, mon visage semblait s’être décomposé et la drogue faisait une descente fulgurante dans mon système nerveux, j’étais de mauvaise humeur, vraiment de très mauvaise humeur. Jules s’était assis, et je ne savais plus où était passé le sachet. « Bah alors Angèle, on se tape son prof et on va au bal avec lui ? Trop romantique … » Elliot riait de toutes ses dents, je restais stoïque devant lui, quelqu’un semblait me tirer par le bras pour que je me rasseye sur la banquette, mais je restais debout, figée sur place, la sueur coulait sur mes tempes que j’essuyais avec mon pull, tant bien que mal, je sentias mon cœur battre dans ma cage thoracique bien trop lentement et tout semblait se passer au ralenti. J’avais envie de rentrer chez moi, cette drogue ne faisait rien de bon sur moi. Je n’eus pas le temps de poser la question, pour savoir qui avait vendu la mèche, Barbie se désignait seule. « Oops, j’en ai trop dis Angie ? » Déjà de un tu m’appelles pas Angie, de deux oui t’en as trop dis. cinq ou six secondes s’était écoulées depuis qu’elle m’avait posé cette question stupide, cinq secondes trop longues durant lesquelles le visage de Jules semblait se décomposer, il n’était pas au courant pour le bal, chose que j’aurais bien gardé pour moi. Je me tournais vers Stacey, posant ma main sur son épaule et serrant très fort, elle gémissait me disant d’arrêter de lui faire mal de la sorte. « Ferme là. » Elliot sentait que quelque chose n’allait pas, les autres aussi d’ailleurs, mes yeux étaient à nouveaux entourés de cette couleur rouge que les vaisseaux explosés avaient colorés. Je continuais de regarder Jules et j’en avais mal au bide de le voir comme ça, je le connaissais trop pour savoir qu’il n’allait pas s’en foutre et passer à autre chose, c’était la confession de trop sur ma petite aventure avec Thomas. J’avais la haine, la rage et rien ne semblait apaiser ça, au contraire Dimitri faisaient des ravages sur mon système nerveux. Je me retournais vers Barbie et lui éclatais mon poing en pleine figure, de un parce que j’en rêvais depuis longtemps et de deux parce qu’elle avait goulument embrassé Jules, avouant mes secrets par dessus le marché. « Oops, j’tai éclaté les lèvres Stey’ » Cependant Barbie ne se laissait pas faire, elle me sauta dessus, les lèvres en sang, sang qui avait coulé sur l’ensemble de son visage, faisant d’elle le joker de Batman. « Pauvre fille, on ne touche pas aux mecs des autres. » Qu’est-ce que j’avouais là ? Que Jules était mon mec ? Franchement j’aurais mieux fais de me taire, mais à croire que mon cerveau s’était mis sur off et que ma folie parlait à sa place et puis soudain, plus rien, plus de force, mon corps semblait me lâcher et je voyais un tunnel éclairé devant moi pendant que Barbie, allongée sur moi, m’immobilisait les bras. Alors Dimitri tu nous fais quoi mis à par des hallu’ ? Expérience de mort imminente ? Super, tellement drama, j’en avais bien besoin, merci, vraiment.
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() message posté Sam 7 Fév 2015 - 23:00 par Invité
je crois que je ne t'aime plus, elle m'a dit ça hier. ça a claqué dans l'air comme un coup de revolver ☇ Elle avait un regard de braise, un regard à vous faire frémir. Sans doute que Stacy aurait dû y prêter attention à ce regard qui semblait la maudire elle et toute sa famille pour les cent cinquante ans à venir. Mais la blondasse n'en avait que faire, elle ne prêtait pas la moindre attention à Angie, comme si ce baiser passionné qui s'apprêtait presque au viol était sans conséquence. Stacy était la seule qui ne voyait pas ce truc qu'il y avait entre Jules et Angie. Alors forcément, elle s'en fichait. Jules, quant à lui, avait zieuté vers Angie après que sa bouche se soit décollée de celle de la blondasse. Et à voir le regard qu'elle avait, bon sang que ça faisait du bien. Oui, du bien. C'était bon de sentir qu'elle avait encore un minimum d'intérêt pour lui. Pourtant, le jeune homme n'avait jamais voulu être le centre d'attention. Loin de là. Quand on est une fratrie plus grande qu'une équipe de baseball, on a envie de solitude. Jules était un solitaire, un vieux loup qui avait certes sa meute mais qui préférait mastiquer un os dans son coin, vous voyez ? Toute sa vie il avait essayé de filer entre les radars de sa sœur aîné, de se cacher de son père, des professeurs, des flics. Non, il n'aimait pas se faire remarquer. Sauf pour Angèle. C'était l'exception. Elle était toujours l'exception. Elle, il avait envie de lui plaire, envie qu'elle le trouvait aussi génial qu'elle l'avait toujours trouvé. Et là, en ce moment, vu qu'il semblait avoir perdu toute l'emprise qu'il avait sur elle, se rendre compte que ce baiser l'incommodait, que ça lui faisait ne serait-ce qu'un petit picotement au bide : c'était bon.

Et puis, telle une élève qui n'a pas envie d'être interrogée, Angie avait essayé d'éviter le regard de Jules. Too bad chérie, Jules l'avait choisi elle. Elle n'avait pas tardé à répondre action et de tous les trucs foireux qu'il aurait pu lui faire faire, Jules opta pour quelque chose de puis soft. Elle semblait soulagée, même si on aurait dit qu'elle attendait le piège. Il n'y en avait pas. Ou presque. Le piège c'était que Jules la suivrait dans sa mission, juste histoire de s'assurer que tout se passait comme il l'avait exigé. Alors voilà, tous les deux partirent ensemble. Enfin seuls, si je puis dire, sauf qu'il y avait plein de monde autour. Ils se suivaient sans un mot. Ils s'installèrent au bar sans un mot. Jules ne la regardait pas, en fait il s'était accoudé au bar, dos au barman, et fixait la foule, attendait. Outre le fait qu'il ne savait pas quoi dire, il n'avait même pas envie de parler. Un peu comme si sa fierté lui interdisait de faire le premier pas. Elle ne semblait pas vouloir parler non plus. Ah bah comme ça, ils n'avaient pas l'air con. La seule interaction qu'ils eurent se fit quand Angie prévint du regard qu'elle s'attaquait au groupe craignos non loin du bar. Jules hocha simplement la tête et la regarda faire. Il eut un sourire en coin. Elle était belle Angèle quand elle faisait n'importe quoi. Quand elle faisait quelque chose de mal. La perversion ça lui allait si bien. Ses petites mains de poupée se faufilaient partout et il ne fallut pas cinq minutes avant qu'elle ne revienne avec une poudre jaune en sachet. Et voilà le travail. dit-elle, victorieuse. Jules plissa les yeux pour essayer de lire ce qu'il y avait de marqué sur le sachet. Mais il n'y parvint pas. Sa vision était mise à rude épreuve ce soir. Il décida donc que savoir de quoi il s'agissait n'était pas important, il salua simplement la performance de sa belle amie avec une moue approbatrice voire même pleine d'admiration. Ça voulait dire pari tenu. Et hop, elle se faufila plus loin, Jules sur ses talons. Enfin ils trouvèrent rapidement un petit coin plus calme. Angie s'était servie la première et avait sniffé rapidement un peu de poudre. Le temps pour Jules de récupéré le sachet qu'elle s'écroulait déjà. Oula ! commenta le tatoué en la retenant tant qu'il pouvait du bout des bras. Elle était explosée de rire. Il tenta de rassembler ses forces et la remit sur ses pieds qui ne la tenait plus très bien, il bloqua son petit corps d'un bras, gardant juste sa main libre en tenant le sachet de poudre. Jules la regardait bader, en seulement quelques secondes et avec si peu de substance. Il regarda le sachet, c'est vrai, ça avait l'air bien. Etant bien trop défoncé pour avoir ne serait-ce qu'un milligramme de jugement, Jules approcha sa main libre de celle qui tenait le sachet, renversa un peu de poudre sur le dos de sa main, l'approcha de ses narines. Hop, ça avait disparu. Il ferma les yeux d'un coup. Ca tapait déjà dans son crâne. Wahou. ...serpent... Jules plissa les yeux et recula sa tête pour tenter de regarder Angie, elle semblait parler de tellement loin. Il n'avait compris qu'un mot. Puis un autre, elle l'avertissait qu'on allait l'étrangler. Quoi? Voulu-t-il dire. Sauf qu'aucun son ne s'échappait de ses lèvres. A son tour, ses jambes semblaient soudain faites de coton. Il tituba, tenant de toutes ses maigres forces Angie contre lui. Heureusement, le mur n'était pas loin. Angie s'était donc réceptionnée dos contre le mur, Jules contre elle. Il l'avait lâché et ses deux paumes se tenaient contre le mur de béton. Elle était si proche. Elle était si belle. Elle était si... floue. De ses yeux semblaient s'échapper du sang. Elle saignait des yeux ? Jules tendit une main et toucha les joues de la jeune femme, sans pour autant sentir quoi que ce soit. Le sang avait disparu. Il ferma les yeux à nouveau, blotti sa tête contre le cou de la jeune femme, se lovant contre elle, incapable de tenir tout seul. Bordel. Ouais c'était le bordel dans sa tête. Et puis il se mit à rire à son tour. Releva brusquement la tête. On est où déjà ? On fait quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? Autant de questions, et aucune réponse. Ca s'entrechoquait dans sa tête et il était incapable de dire quoi que se soit. Il prit donc fermement la main d'Angèle, comme un père qui prendrait la main de sa fille avant de traverser la route. Et quand il se retourna vers la foule, ça semblait être des monstres. De vrais monstres difformes tout droits sortis de Thriller de Michael Jackson. Vous z'approchez pas... ok? grommelait Jules dans sa barbe, tout en imaginant qu'il hurlait. Il attrapa une bouteille vide qui trainait et de sa main qui ne tenait pas celle d'Angèle il la brandit en avant, comme s'il s'agissait d'une épée. Les yeux à demi-clos comme s'il était devant un film d'horreur et qu'il ne savait pas trop s'il voulait voir ce qui se passait ou pas, il avançait prudemment.

Une fois qu'ils furent assez proches de la table des autres, Elliot fit signe aux copains de promo d'Angèle d'aller les aider. Parce que clairement, Jules et Angèle buggaient grave. Jules fit tomber la bouteille par terre, elle se brisa. Là-bas, tout au fond de la salle. Son père. Il était là, oui bien droit, avec le même air de poivrot énervé que dans le temps. Il ferma si fort les yeux qu'il eut l'impression qu'ils saignaient. Non, non, dégage, me fait pas de mal. suppliait-il intérieurement. Quand il ouvrit à nouveau les yeux, il était de retour sur la banquette, assit. Et plus personne n'avait une tête de zombi. Il chercha des yeux Angèle, la fixa longuement avec un air un peu perdu. Il cherchait à savoir si elle allait bien. Avait-elle vu la même chose que lui ? Elliot se marrait en les voyant redescendre sur terre tous les deux. Vous vous la jouez en solo ? Même pas vous nous en laissez hein ! Jules fronça les sourcils, se sentant trop groogy pour répondre. Ca n'avait duré que quelques secondes, peut-être une minute, mais putain il avait l'impression d'avoir été projeté sur mars puis renvoyé sur sa foutue banquette. Bordel.

Il soupira longuement, attrapa une carafe de Redbull qui servait de diluant et bu à même le pichet. Il n'avait pas envie d'alcool et s'était la seule chose à portée de main. Ca avait l'avantage de lui remettre les idées en place. Il regarda à nouvelle Angèle, elle avait la même temps qu'elle avait le lendemain d'une nuit de défonce, quand son réveil sonnait pour lui dire d'aller en cours. Il eut un petit sourire en coin, qui disparut aussi vite qu'il était apparu quand la voix d'Elliot résonna à nouveau : Bah alors Angèle, on se tape son prof et on va au bal avec lui ? Trop romantique … Jules, l'air pas réveillé non plus, se tourna vers Elliot, puis vers Angèle, puis vers tout le monde, cherchant la blague. Bah non, y 'en avait pas. La blague, c'était juste qu'Angie avait un nouveau mec. Un nouveau mec officiel. Non parce que c'était une chose de se taper Platon, mais aller à un bal devant tout plein d'autres gens avec c'était encore un cran au-dessus. Jules buggait. Il était en pause, pour de vrai. Il était simplement posé sur sa banquette et fixait le vide, il écarquillait les yeux autant qu'il le pouvait -enfin il avait l'impression de les avoir très ouverts mais en fait, ils étaient presque clos. Angèle, quant à elle, paniquait un peu, rageait dans son coin, envoya chier Barbie et sa voix soudainement très stridente. Et Jules était vidé, soufflé, décomposé à nouveau. Il se sentait comme l'autre coup, comme chez elle, ou bien comme quand elle lui avait appris qu'elle l'avait balancé à son père il y a quatre ans ou bien que Curtis l'aimait secrètement. Mais c'était quoi la prochaine étape ? Elle lui apprenait qu'elle avait un fils caché avec Noah ? Qu'elle appartenait à un secte pour la suprématie des hamsters roux et qu'elle sacrifiait des chatons toutes les semaines sur un autel construit à partir d'ossement de vache ? (trop d'espèces animales de sacrifiées pour un secte...) ? Non parce que là, tous les deux jours elle semblait avoir une grande annonce à faire, un grand secret à révéler celle-là ! Et puis BIM ! Fin de la discussion, Stacy se prit un pain, et Jules qui se trouvait juste à côté se reçut une giclure de bave et de sang. Sympa. Il se l'essuya sans un mot, ni même une expression tandis que tous les potes d'Angèle sautaient sur les pieds prêt à intervenir. Elliot, fière de sa connerie, observait la scène comme s'il était au ciné. Foutu con qu'il était à foutre la merde partout où il passait. Stacy se jeta à son tour sur Angèle, qui elle se mit à crier : Pauvre fille, on ne touche pas aux mecs des autres. HA ! clair, concis, Jules avait balancé ce faux rire cynique dès la fin de la phrase d'Angie. Alors, maintenant il était son mec ? Elle était en train de lui faire une crise de la jalousie ? Pour de vrai ? Elle manquait pas de culot ! Jules se leva d'un bond et agrippa Stacy par le bras en la tirant du plus fort qu'il pouvait en arrière. Déjà Barbie Princesse Pétasse elle va se calmer ! Stacy perdit l'équilibre et retomba sur la banquette, choquée au dernier stade. Une fois qu'elle fut dégagée de devant Jules il se pencha pour agripper Angèle par le bras. Et toi cocotte, tu viens avec moi ! Les copains de promo d'Angèle étaient complètement sur le cul. Avait-elle oublié de leur préciser comment ça se passait une soirée avec elle ? Avait-elle oublié qu'elle était une fucking camée, une bourgeoise qui sniffait et qui faisait des crises de nerfs ? Sans doute. C'était la première fois qu'ils assistaient à un tel spectacle. Jules était donc sur le départ, tenant encore Angèle comme une enfant qui a fait une bêtise. Au dernier moment il prit son paquet de clope et hop, direction la petite cour extérieur où Jules et ses copains étaient allés fumer une clope tout à l'heure. Il la lâcha dès qu'ils furent à l'air libre, sortie une cigarette et la coinça entre ses lèvres. C'est quoi ce numéro ? Hein ? C'est quoi ton problème ? Il marqua une pause, alluma sa cigarette. Reprit, pressé, stressé, de mauvais poils. Ecoute, j'ai mal au crâne alors j'vais pas passé par quatre chemins. Tu m'emmerdes Angèle. T'as été tout à fait clair l'autre fois, j'me défonce le cul pour essayer de prendre bien les choses et toi tu nous fais ton caprice ? Ca va j'en ai marre, qu'est-ce que tu veux à la fin ? Hein ? Qu'est-ce que tu veux Angélique ? La descente de drogue lui foutait le moral à zéro, il avait envie de tuer quelqu'un, ou de tuer Angie, allez savoir. Il avait les trait tiré, il avait l'impression que chacun de ses gestes étaient douloureux, il avait la nausée. Non clairement, ce n'était pas le moment de le faire chier ou de tourner autour du pot.
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() message posté Dim 8 Fév 2015 - 16:56 par Invité
« Vous z'approchez pas... ok? » Il était autant haut perché que moi, le trip durait, pendant des secondes qui m’avaient parus des heures, je ne l’avais même pas vu prendre son fix. On était en plein flash, c’était vraiment de la folie, si lui semblait pouvoir encore marcher, j’avais l’impression que le sol s’était transformé en guimauve, au même titre que mes jambes. Et puis je le voyais vraiment ce serpent, il était autour de son cou, j’ouvrais la bouche pourtant pas un mot ne voulait en sortir. Jules avait attrapé une bouteille et il repoussait quelque chose ou quelqu’un, j’étais trop dans le jus pour comprendre quoi que ce soit. On finissait par enfin arriver près de la petite assemblée qui nous attendaient sagement autour de la table. Une fois près de celle-ci, les autres virent aider Jules à se porter sur la banquette, moi j’étais debout, adossé à l’aide de ma main contre l’épaule de Barbie. Elliot quant a lui, ne manquât pas de remarquer qu’il ne restait plus rien du vol que j’avais commis quelques minutes plus tôt. Jules avait les lèvres violacées, elles semblaient se décrocher de son visage, ses yeux, je ne les voyais plus, tout était bien trop flou, mais la voix de Stacey résonnait dans ma tête comme un affront quelle garce ! je ne pus m’empêcher de lui éclater la tête, le sang qui coulait sur ses lèvres me plaisait, j’étais fière de voir que malgré ma petite taille et mon corps qui semblait vouloir se casser à tout moment était encore capable de se battre, mais pas pour le longtemps, la descente de drogue était très dangereuse. J’étais de plus en plus faible, tandis que Barbie me maintenait les mains, allongée sur le sol froid je voulais pleurer, crier exploser, me barrer à tout jamais et le mort me semblait la seule échappatoire possible à tout ce fourbi. Et puis tout un coup, le poids qui s’était dressé sur moi s’était fait éjecté aussitôt, Jules me releva, non pas très délicatement, mais comme s’il agrippait un vieux morceau de bois, un vieux morceaux de bois qu’il s’apprêtait à lancer à un chien enragé, qui n’attendait qu’une chose : le bouffer. Son emprise était telle que je ne pouvais même pas me détacher, avec une main il me tirait par le bras, comme pour me réprimander, il semblait en avoir marre de tout, de moi. Il se faufilait à travers les gens, leur fonçant dedans, se traçant un chemin dangereux vers la sortie, elle était là l’échappatoire, l’air pur et frais manquait.

On s’étaient retrouvés dehors, il avait finit par me lâcher le bras, face à lui, je me frottais les yeux et le volcan à l’intérieur de moi n’était pas encore éteint, j’avais la rage, contre Stacey et ce qu’elle avait fait, contre Elliot et son malsain plaisir à faire chier son monde et contre Jules, parce que pour lui j’avais la haine depuis qu’il s’était pointé à Londres, à croire que jamais ce sentiment ne s’en irait, pourtant il était accompagnée d’amour, beaucoup d’amour, que je ne savais pas bien placer. « C'est quoi ce numéro ? Hein ? C'est quoi ton problème ? » Problème ? Oui, je devais certainement en avoir et plus d’un, dans ma tête il y avait un marteau piqueur, plus il ouvrait la bouche pour parler, plus j’avais envie d’étrangler quelqu’un, je le regardais, me tenant la tête, me frottant milles et une fois le visage, il fumait sa clope. Il avait toujours, TOUJOURS, tendance à faire ça, fumer dès qu’il avait besoin de décompresser, dès que Saphyr lui faisait la misère, dès que Igor l’insultait, dès que Blake l’importunait, dès que Noah, de son vivant, le battait, dès que je lui disais des choses qu’il ne voulait pas entendre. « Pourquoi tu ne m’as pas laissé la finir ? C’est toi qui veux y passer c’est ça ? EST-CE QUE C’EST ÇA PUTAIN ? » J’étais folle, complétement et totalement folle, j’avais envie de crier de toute mes forces pour laisser s’échapper toute la colère que j’avais accumulée, pour lui dire à quel point cette soirée était de loin la pire que j’avais vécu, celle de l’autre soir dans mon appartement avec lui-même et Thomas ne semblait rien à côté de ça. Je perdais le contrôle, je me perdais par la même occasion, je n’aimais pas pouvoir gérer mes émotions et encore moins mes faits et geste, je savais très bien que ce soir, je serais loin d’être le petit ange que j’ai toujours été, parce que la drogue, parce que Jules et parce que bien d’autres choses entraient en interaction avec ça pour créer en moi, le monstre que je n’étais pas, que je n’ai jamais été.

Nous étions loin l’un de l’autre, comme si un feu géant nous séparait, il fumait, clope sur clope, deux à la seconde, ses poumons allaient lâcher au même titre que la tête qui était vissé sur ses épaules. Je continuais à me frotter le visage, regardant mes mains, dix, douze ou quinze doigts, j’en voyais pleins, autour de nous, personne. Nous étions dans la cour arrière de la salle, dans un endroit sombre éclairé par un simple lampadaire, à chaque fois, dans les grands moment de notre vie nous étions seuls. Nous étions seuls quand je lui ai appris que j’lavais balancé à Igor, nous étions seuls quand je lui avait appris les sentiments de Curtis à mon égard et pour pleins d’autres moments, parce qu’en fin de compte nous avons toujours été seuls, même l’un avec l’autre on semblait être seuls. La solitude, c’était monnaie courante dans notre quotidien, au même titre que la drogue, c’était le pain qu’on mangeait tous les jours alors qu’on crevait de soif en fin de compte. Il se lança dans un speech, quelque chose de flou, je buvais chaque parole, cependant à l’intérieur de moi la fureur continuait à faire rage. Quand il fini, je relevais la tête, et sans qu’il puisse comprendre quoi que ce soit, je m’approchais de lui, le frappant à l’épaule de toute mes force, plusieurs fois, le faisant se reculer par les coups et puis je continuais. Je frappais Jules et il me disait quelque chose que je n'entendais pas. Vraiment, j’étais descendue bien bas, mais je n’étais pas encore moi-même. Il fallait que je frappe sur quelque chose et il était la seule cible à ma disposition. Il lâcha sa clope et me plaqua contre le mur, ma tête tapa la première contre le mur, plus de peur que de mal, mais je sentais la bosse se former, ça n’aidait pas en plus du marteau piqueur qui semblait construire un château dans ma tête. Il me tenait les mains, avec une force incroyable, le sang ne semblait plus circuler dans mes veines au niveau des poignets, je voyais dans ses yeux que s’il avait pu me frapper il l’aurait fait, il serrait sa mâchoire, cependant il semblait plus lucide que moi, mais je me débattais tant bien que mal. J’avais mon visage très près du sien, nous ne nous quittions pas des yeux, yeux qui étaient empli de haine autant pour lui que pour moi.

Angélique … ça aussi c’était son truc, m’appeler par mon prénom complet lorsqu’il était fâché. Jadis, il suffisait que je me love dans ses bras, que je me fonde contre lui pour que tout soit oublié, mais à l’époque les actes n’étaient pas autant lourds de conséquence qu’à présent, tout semblait vouloir nous partager et si ce n’était pas nous qui nous séparions ça allait être la mort qui s’en chargerait au vu des événements. « Tu MENS, c’est pas moi qui t’emmerdes, c’est juste que je te file entres les doigts, j’t’appartiens plus et sa te rends malade. » J’aurais aimé qu’il me maintienne plaqué contre le mur, qu’il me dise que quoi que je puisse dire je lui appartiendrais toujours, qu’il montre son aspect macho à ce moment là et qu’il fasse tout ce qui est possible pour ne pas laisser me rebeller contre lui, qu’il commence à rire et qu’il se foute de moi, mais non. Il m’avait relâché, se reculant, sans me quitter des yeux. Je m’étais approché de lui, tenant son visage entre mes mains, il se débattait, il semblait vouloir pleurer ou que sais-je, je levais son menton vers moi. « Je ne t’aime plus comme avant. » Il me repoussa une nouvelle fois, remettant sa veste, il semblait sur le départ, voulant quitter les lieux. Les secondes avaient semblés des heures depuis mes dernières paroles, je le regardais s’éloigner, puis je m’approchais de lui une nouvelle fois, tirant sur son bras, le faisant se retourner vers moi. « C'est pire qu'avant ... Je t’aime follement, FOLLEment, tu comprends ça ? » Je remontais une nouvelle fois son menton, pour avoir toute son attention, mais il baissait le visage. Je récupérais peu à peu mes facultés, la chose que je faisais le mieux, c’était de caresser les gens dans le sens du poil. La violence ne menait à rien et j’essayais de toujours prendre les choses de façon sereine. Je secouais la tête, les yeux tristes. « Regarde-moi quand je te parle, j’ai envie que ça marche, même si on a tous les deux fais des trucs qu'on regrette. » Il était stoïque, baissant encore son visage, comme s’il voulait cacher quelque chose, comme s’il ne voulait pas que je puisse lire dans ses yeux. Je lui pris la main, des larmes (pour changer) avaient coulés sur mes joues, mon esprit semblait revenir à moi, il opposait une résistante, mais j’enfilais mes doigts dans les siens, le forçant presque. « Suis-moi … S’il te plait. » Je savais très bien où j’allais l’emmener, il n’avait qu’à me suivre, moi et ma folie.
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() message posté Dim 8 Fév 2015 - 23:51 par Invité
je crois que je ne t'aime plus, elle m'a dit ça hier. ça a claqué dans l'air comme un coup de revolver ☇ Pourquoi tu ne m’as pas laissé la finir ? C’est toi qui veux y passer c’est ça ? EST-CE QUE C’EST ÇA PUTAIN ? Jules tira une longue, longue taffe, la clope entre les doigts. Il prit le temps de laisser descendre la fumée au plus profond de sa gorge, et puis il prit aussi le temps de souffler la fumée, doucement, mais avec toute la hargne du monde, regardant Angie du coin de l'oeil, à bout de nerf. Et puis, seulement à ce moment-là, il siffla entre ses dents : Ouais, c'est ce que je veux. Il écarta ensuite les bras pour lui laisser le champs libre. Qu'elle vienne, qu'elle le tape lui aussi. Qu'elle le fasse si elle en avait tellement envie. Jules s'en fichait. Il n'avait pas peur d'elle, il n'avait pas peur d'avoir mal et surtout il en avait marre de devoir lui faire la morale comme si c'était sa gosse. Alors merde, qu'elle le fasse. C'est exactement ce qu'elle fit, donc, elle se jeta sur lui avec ses petits poings inoffensifs. Elle lui tapait dans l'épaule et au début, Jules s'en moquait totalement il la laissait faire, se disant qu'elle finirait bien par se calmer. Mais Angie continuait, animée par une rage plus forte qu'elle, elle tapait plus fort, de plus en plus fort en fait. Jules serra les poings. Alors, ça te fait te sentir mieux ? ragea-t-il pour commencer. Mais elle ne semblait même pas l'entendre. Jules reprit, criant plus fort cette fois-ci. T'as ce que tu voulais Angèle ? Ça te suffit pas de m'humilier, de m'envoyer bouler ou bien de t'afficher clairement avec ton gros con devant moi ? Encore une fois, elle ne réagissait pas, continuait de taper comme si sa vie entière en dépendait. Comme si c'était sa seule issue. Elle tapait, tapait, tapait. Jules finit par jeter sa clope d'un grand geste et sans la moindre difficulté il immobilisa les poignets d'Angèle et la poussa fortement en arrière, direction contre le mur. Elle tapa fortement contre, Jules ne s'en inquiéta même pas une seconde. Il la bloquait, désespérément plus fort qu'elle. ARRETES DE M'IGNORER ! REGARDE-MOI ! REGARDE-MOI MERDE ! S'étrangla-t-il. Oui, il fallait qu'elle le voit, il en avait marre d'être un fantôme pour elle, marre qu'elle ne l'entende plus, marre qu'elle ne le voit plus. Il voulait exister à nouveau. Il voulait exister pour quelqu'un, et il n'y avait qu'elle. Alors évidemment, il y avait ses soeurs, son frère... Vous parlez ! Curtis ne faisait que le poignarder dans le dos, Savannah le prenait pour un espèce de raté, Johanna avait mieux à faire, il était une vraie plaie pour Saphyr et puis Poppy... Poppy elle l'aimait parce qu'elle ne pouvait pas faire autrement de l'aimer, voilà tout. Il n'y avait jamais eu qu'Angèle pour choisir de l'aimer. Pour choisir d'être avec lui. Alors merde, il voulait qu'elle l'écoute, rien qu'une fois, juste ce soir. Une dernière fois si ça lui chantait. Mais là, ce silence radio lui donnait des frissons, il tentait tant bien que mal de supporter les choses, de faire comme si de rien n'était mais le fait est qu'il n'avait été rien d'autre qu'une bombe à retardement. Voilà tout ! Et Angèle, cette espèce de folle, venait de dégoupiller la grenade : Tu MENS, c’est pas moi qui t’emmerdes, c’est juste que je te file entres les doigts, j’t’appartiens plus et ça te rends malade. Jules la fixa pendant une seconde. S'en était presque démoralisant qu'elle le connaisse si bien mais en même temps, c'était obligé. Elle avait passé du temps à l'observer, dans un coin de sa chambre, portant l'un de ses débardeurs trop large qu'il avait toujours et qu'elle lui volait toujours après l'amour. Elle le regardait tellement, observait le moindre de ses faits et gestes autrefois, comme s'il était d'une rareté incroyable et que c'était la dernière fois qu'elle le voyait. A l'époque, elle le regardait tout le temps. Jules en eu presque les larmes aux yeux. Enfin, c'était ça ou la descente de drogue. Quoi qu'il en soit, il finit par la lâcher. Parce que de toute façon, il était fatigué de la retenir. Fatigué d'essayer de faire en sorte qu'elle reste là. Pas seulement maintenant, non. En général. Il en avait marre de tout faire pour qu'elle ne parte pas. Il recula, doucement, de quelques pas. Elle pouvait partir maintenant, elle était libre. Comme elle le disait si bien, elle ne lui appartement plus. Elle courut vers lui presque instantanément. Mais bordel, qu'est-ce qu'elle voulait ? Jules serra les dents de toutes ses maigres forces qui lui restaient pour se retenir de l'écraser sur le sol et de lui piétiner la gueule. Il voulait qu'elle parte, qu'elle le laisse. Elle avait fait assez de dégâts comme ça. Elle l'avait écorché vif, foutu au bûcher et éclaté le coeur. Et tout ça en même temps. Maintenant, elle devait partir. Il ne pourrait en supporter davantage. Je ne t’aime plus comme avant. Voilà, c'est ça qu'elle voulait ? Elle pouvait en faire plus ? Le torturer davantage. Jules se mit à chialer. Non pour de vrai, il était rouge pivoine tellement il serrait les dents et que le sang lui montait au cerveau. Il pleurait de rage. Il voulait l'exploser, la tuer. Oui, qu'elle crève bon Dieu ! Faites la taire cette connasse ! Il la poussa tout de suite en arrière dans un mouvement de rage inconsidéré et il lui hurla dessus : NON MAIS TU TE FOUS DE MA GUEULE ? Qu'est-ce qu'elle cherchait à la fin ? Jules était à bout de souffle, à bout de nerf, des larmes de colère s'écoulaient encore de ses yeux bleus et vitreux, déglingués par la drogue de ce soir. Il s'éloigna à grand pas. Il voulait mettre le plus de distance possible entre elle et lui. Il le fallait, il n'arrivait plus à respirer. Enfin, il se rendit compte qu'il pleurait. En mettant sa veste de cuir il s'essuya de sous les yeux d'un revers de manche tout en murmurant : Putain de merde. C'était trop, trop, beaucoup trop pour lui. Il marchait, marchait, marchait et soudain il sentit qu'on lui agrippait le bras. Il ne chercha même pas à se retourner, s'arracha de l'emprise pour continuer tout en s'énervant à nouveau : Lâche moooi ! il avait atteint sa limite, son seuil de patience était largement franchis. Fallait qu'elle arrête sinon, il ne pourrait plus s'arrêter. Mais non, elle l'agrippa à nouveau. Bon sang, elle était sadique ? Non pour de vrai, c'était un délire de sadique. Ça ne pouvait pas être autre chose. Jules capitula, se retourna. Il transpirait la rage. Elle avait cinq secondes pour parler, après il lui dévissait la tête. D'ailleurs il devait s'empêcher de la regarder, alors il planta sur regard sur le bitume, sur ses chaussures. Il grattait les petits cailloux de gravier avec, histoire de s'occuper l'esprit et de s'empêcher tout geste brusque. Elle le força à la regarder quand elle lui avoua alors : C'est pire qu'avant ... Je t’aime follement, FOLLEment, tu comprends ça ? Jules secoua la tête pour qu'elle arrête de le tenir, regarda à nouveau le sol. Il avait entendu, il avait compris ce qu'elle était en train de lui dire mais rien à faire, il voulait toujours la tuer sur place. Elle se sentit donc obligé de lui reprendre le menton pour le faire la regarder. Regarde-moi quand je te parle, j’ai envie que ça marche, même si on a tous les deux fais des trucs qu'on regrette. Jules secoua à nouveau la tête. Encore une fois il avait entendu. Les mots rentraient par ses oreilles, allaient dans son cerveau mais c'était comme si ce dernier ne traitait pas l'information. Comme si ce qu'elle disait, les mots qu'elle prononçait n'avaient pas le moindre sens, qu'ils étaient creux, volants, inutiles. Il regarda à nouveau ses pieds et sentit qu'on lui prenait la main. Il retira son bras coûte que coûte. Elle réessaya, il recommença. Ne me touches pas ! c'était comme si elle était devenue contagieuse, porteuse d'une grave maladie, dégueulasse, répugnante. Il se reculait de quelques pas, mais elle ne lâcha pas l'affaire. Et encore une fois, il dû se résoudre à capituler sinon, elle allait s'agripper à lui comme une sangsue. Alors voilà, une main prise au piège de celle d'Angèle, de l'autre il pu attraper son paquet de clope, fumer sa quatrième en l'espace de dix minutes. Il la coinça entre ses lèvres et se l'alluma. Enfin, Angèle demanda à nouveau : Suis-moi … S’il te plait.  Jules se mit à rire, et puis d'un coup sec, ,il retira sa main de l'emprise d'Angèle. Comme pour lui prouver qu'elle n'avait aucune force contre lui, que tout ce qu'elle pouvait bien lui faire physiquement c'était parce qu'il la laissait faire. Après tout, c'était peut-être le seul avantage, le seul pouvoir qu'il possédait encore. La seule chose dont il pouvait encore être le maitre. La force physique, elle ne pourrait pas le battre là-dessus. Il pointa son doigt en avant, menaçant et puis il commença à siffler entre ses dents, comme un serpent : Quoi ? Tu veux m'emmener faire une balade romantique au bord d'un lac comme la dernière fois ? Ou bien t'as une nouvelle drogue à me faire tester pour que j'me calme ? Ou bien fait nous un bad trip comme t'aimes tellement faire, comme ça je m'occuperais de toi et j'arrêterais de t'en vouloir. Il se mit à rire. Ouais, détourner son attention, elle savait y faire. Non, j'ai une meilleure idée, trace un rond autour de moi pour me faire avouer que je t'aime. Comme ça tu pourras raconter ça à ton putain de mec et bien te foutre de ma gueule. Il parlait de plus en plus fort, de plus en plus vite. La colère, celle qu'il avait tenté d'enfouir tout au fond de son bide, celle qu'il avait essayé de faire taire. Il avait essayé, on ne pouvait pas dire le contraire. Il voulait faire celui qui s'en fichait, mais c'était impossible. Ils ne pouvaient pas se fréquenter simplement. Ils étaient fait pour s'aimer ou se déchirer. L'un ou l'autre. Jules la poussa d'une main, pour la faire reculer un peu plus. Alors tu m'aimes ? Tu veux que ça marche entre nous ? T'es sérieuse quand tu dis ça ? Franchement, t'as le culot de me sortir un truc pareil ? De nouveau, des larmes de rages lui montaient aux yeux. Il avait tellement envie de l'exploser contre un mur. Alors évidemment il aurait pu la suivre, il aurait pu voir ce qu'elle avait à dire, il aurait pu essayer de lui donner une dernière chance, mais pour quoi faire au final ? Risquer de se reprendre un retour de boomrang dans la gueule cinq minutes plus tard ? Non, il n'en pouvait plus de souffrir, il n'en pouvait plus de se faire balader. Il voulait simplement que tout ça s'arrête. Elle, tout. Fallait que ça cesse ces sentiments à deux balles. Trop tard Angèle. T'as compris ? T'as bien imprimé dans ton cerveau supersonic c'est bon c'est enregistré ? Il avait l'air de plus en plus menaçant, à deux doigts de mordre. Moi j'ai bien enregistré que tu baises, baises et re-baise ton chéri prof de mes couilles. J'ai bien enregistré que tu l'as emmenés au bal avec toi, et j'ai bien enregistré que tu m'as foutu dehors l'autre jour et que t'as finis ta nuit avec lui. Tu l'as préféré LUI à MOI ! Et ça je te le pardonnerais jamais ! JAMAIS. Oui, c'était ça le gros bordel. The big truc ! Passe encore que Curtis soit amoureux d'elle en secret, passe encore qu'elle en baise un autre, non pour de vrai. Mais ce soir-là, quand elle lui avait sorti sa stupide phrase sur les Lucky Charms, laissant Jules partir et restant avec Thomas... Ca avait été le coup de poignard. Parce que Jules avait beau avoir traité Angèle comme une merde par moment, la prendre et la jeter, refuser toutes responsabilités, tous sentiments entre eux par le passé. Elle restait sa personne, sa numéro un. Jules n'arrivait tout bonnement pas à accepter qu'elle ait réagit autrement. Elle l'avait laissé tomber, une fois pour toute. Et il supportait très mal se genre de trahison. Finalement, au moment où il allait se saisir d'elle pour l'envoyer promener jusqu'à ce qu'elle ne tombe, il s'arrêta, respira profondément, tira une taffe. Plus calme, plus résigné, il finit par conclure : Alors non, j'ai pas envie de te suivre. J'en ai marre, si t'as un truc à me dire, c'est ici et tout de suite. Sinon j'me barre et cette fois j'te jure que y aura pas de retour en arrière possible. Fais comme tu veux. Il attendait, patiemment, la regardait. Il attendait qu'elle ne le sauve de cette souffrance et de cette haine ou bien qu'elle ne lui porte le coup fatal. Angèle était son bourreau, ou son sauveur. Il attendait.
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() message posté Lun 9 Fév 2015 - 22:26 par Invité
J’entendais bien ce qu’il me disait j’entendais tout, je ne savais pas que je l’avais humilié cependant j’aurais pu m’en douter, c’est vrais qu’aller au bal avec Thomas n’avait pas été la meilleure idée au monde, pourtant ce mec, aussi psychopathe soit-il, me faisait me sentir bien, ensembles nous étions dans une autre bulle, je l’aimais comme un frère, comme un père, s’en était presque incestueux, mais j’aimais sa compagnie et ça Jules, ainsi que la terre entière, l’avaient remarqués, mais comme tout les autres mecs, je n’étais pas faite pour l’un ni pour l’autre, alors à quoi bon se battre ? Je le frappais de toute mes forces, ma colère passait directement par mes poings pour que ma bouche évite de dire des choses qu’elle regretterait, au début il rigolait se foutant presque de moi, mais sa animait encore plus ma rage, et puis les coups devinrent de plus en plus fort, jusqu’à ce qu’il ne se laisse plus faire, m’éclatant contre le mur, son visage était très près du mien, j’avais tourné la tête, pendant qu’il me gueulait littéralement dessus, me disant d’arrêter de l’ignorer. MAIS JE T’IGNORE PAS avais-je envie de lui crier, mais j’étais trop faible pour continuer à me battre moralement et physiquement avec lui. Alors j’avais finis par le regarder, droit dans les yeux, lui disant qu’il mentait que ce n’était pas moi la cause de ses emmerdes, mais le fait qu’il n’arrivait plus à me gérer, autant que moi-même je ne le pouvais plus. On se connaissait si bien, on savait exactement où frapper pour que sa fasse bien mal, pour que sa ne cicatrice pas et qu’on en garde une trace à vie, c’était notre truc ça, se déchirer alors qu’on était déjà en milles morceaux, qu’on était déjà à terre, six pieds sous terre mais on continuait  à creuser. Il m’avait relâché, s’éloignant de moi, remettant sa veste, il allait se casser comme ça, au beau milieu d’une dispute, de toute façon plus rien ne semblait le retenir, je lui faisais bien comprendre que nous n’avions peut-être plus rien à faire ensembles, mais il y avait cette petite Angèle de 16 ans au fond de moi qui reprenait le dessus sur la Angèle de 23 ans et folle à liée. Elle était la meilleure partie de moi-même, la meilleure partie d’une personne schizophrène, elle savait gérer les conflits, don que j’avais perdu depuis longtemps, elle savait aimer sans rien demander en retour, choses que j’avais depuis longtemps banni de ma vie pour mon égoïsme, elle savait calmer Jules et ça, je crois que je n’en étais même plus capable. « Je ne t’aime plus comme avant. » Ça avait sonné comme un coup de fusil en plein désert, ça avait achevé Jules, ça l’avait tué sur place, sans même qu’il ne puisse donner son avis. Il était mort, claqué, décimé à l’intérieur de lui et il avait fallu que j’en rajoute une couche. Je savais bien que ce qui allait suivre était un peu plus sympa, mais je voulais le tester, voir comment il réagirait si je restais simplement sur ces paroles sans lui faire part de mon véritable amour. Pas loupé, il commença à grommeler, crier de toute ses forces, me demandant si je me foutais de lui tout en me repoussant, je le dégoutais, j’arrivais à le lire dans ses yeux, encore humides et larmoyant. C’est moi qui ai fais ça ? était-ce vraiment moi qui faisait pleurer Jules, le seul homme que je n’ai jamais aimé ? J’avais envie d’me claquer la tête contre le mur, je ne savais plus comment le prendre, il se retourna, grommelant dans son coin, essuyant du revers de sa manche ses larmes, je ne pu le laisser partir comme ça, s’en suivi une petite déclaration endiablée. Je l’aimais putain, j’espérais qu’il avait bien enregistré cette déclaration d’amour, mal placée certes, mais déclaration quand-même, combien de temps s’étaient écoulés depuis la dernière fois que je lui avais dis je t’aime ? 4 longues années, ce soir il allait être servi.

J’avais son visage entre mes mains, je voulais toute son attention, même si je sentais son regard fuyant, cette fois j’allais pas le laisser faire, cette fois j’allais pas tout foutre en l’air, alors s’il fallait que je le colle comme une sangsue jusqu’au jour ou il me rendrait l’appareil et bien j’allais le faire. Mais dès que je le touchais il m’éjectait, le plus fort possible pour que je ne tente pas une nouvelle fois, mais tant que j’avais encore mes membres et de la force, j’allais m’y donner à cœur joie. « Ne me touches pas ! » Rien à foutre, je le voulais avec moi, contre moi et envers et contre tout, alors jusqu’é ce qu’il capitule, j’allais le toucher, le brusquer par tous les moyens possibles et inimaginables. Capituler aurait été la fin de notre histoire, alors je sortais un peu de ma zone de confort et je faisais la loi, dû moins j’essayais, il n’était pas très coopératif. Je m’étais retrouvé face à lui, cette fois c’était lui qui était dos au mur, en me fixant comme la peste, nous avions tourné en rond, il ne pourrait plus reculer bien longtemps, sauf s’il avait le pouvoir de passer à travers les murs. « ... comme ça je m'occuperais de toi et j'arrêterais de t'en vouloir... pour me faire avouer que je t'aime... » Je pleurais, parce que tout ce qu’il disait était bien vrai, vous vous rappelez ? On se connaît tellement bien qu’on peu se faire plus de mal en se parlant qu’en se plantant des couteaux dans le corps. Alors je le regardais, lui et sa rage, lui et ses yeux rouges et encore humides, sa gorge semblait vouloir se détacher, sa glotte allait presque transpercer sa peau, il était fâché, comme jamais et rancunier à mort, Thomas il ne l’avait pas digéré et il n’allait jamais pouvoir le digérer. Je continuais à m’approcher de lui. « Ouais, j’ai envie que tu avoues que tu m’aimes, j’ai envie que tu le cries sur TOUUUUUS les toits du monde, j’ai envie d’être TA meuf pour de vrai, j'ai envie que tu tattoo mon prénom derrière ton oreille et je ferais la même chose avec ton nom, j’ai envie de pleins d’autres choses que tu pourrais même pas imagine et dont tu en es incapable. » Les larmes creusaient presque des sillons sur mes joues, plus je m’avançais, plus il me repoussais, s’en était désarment, désolant, je ne savais plus quoi faire pour bien faire, alors je laissais les mots s’échapper un à un. Il continuait à me regarder dans les yeux, se foutant presque de moi, me demandant si je l’aimais vraiment et quel culot j’avais de pouvoir lui dire ça. « Tu veux quoi à la fin ? pleurant toutes les larmes de mon être, s’en était presque théâtrale tu veux que j’te dise que c’est terminé et on arrête les frais là ? NON, bien sûre que NON, même si tu répondais un putain de oui, tu mentirais. »

Jules n’avait jamais appris à aimer quelqu’un, son cœur oui, mais Jules pas, il ne m’avait jamais au grand jamais dis je t’aime et parfois c’est vrais que ça me manquait, même si je pouvais le lire dans ses yeux et dans tout ce qu’il faisait pour moi, je n’avais jamais vraiment eu confirmation de ses sentiments à mon égard, pourtant je ne lui demandais pas la lune, fallait faire avec. Le jour où il me dirait je t’aime, ce sera certainement entre la vie et la mort dans son lit d’hôpital après une trop grande dose de coke, et ça, ce n’était que l’idée que je m’étais faite d’une éventuelle déclaration d’amour venant de lui, parmi toutes les autres idée de petite fille que je garde précieusement et honteusement dans ma tête. Alors ce soir j’allais lui dire, tout, tout ce que je m’étais empêché de lui dire pendant longtemps à commencer par lui avouer, plus tôt, que je voulais être sa meuf officielle etc. Une chance sur un million que sa passe crème, mais l’espoir fait vivre, je l’ai appris à mes dépends avec lui.

Il était adossé contre le mur, me regardant et là il m’avait sorti un ‘’trop tard’’ trop dur, je m’étais tenue la tête, en criant un peu, mais il s’en balançait totalement, il continuait, clope au bec et moi … Et moi, je pleurais. « Stoooop, arrêtes de te faire des films. Quand t’es parti l’autre soir, j’ai dis à Thomas de se barrer, j’lui ai dis que je voulais plus le revoir, parce que j’ai bien compris que sa te faisais chier, tu sais très bien que je sais pas te faire du mal, que j’peux pas te faire de mal et quand bien même j’le fais, c’est pas voulu. » Pourtant ce que je faisais avec Thomas ne faisait que le blesser, mais il ne semblait pas avoir comprit que c’était juste une manière de quitter mon train train quotidien durant le temps qu’il n’avait pas été là, comme pour lui et toutes ses autres meufs, on en parle d’ailleurs ? « Holly, Lola, Zyha est-ce que je continue où c’est bon tu les remets ? Y’a bien un moment donné où tu les as embrassé, comme moi, où tu les as baisé, comme moi, où tu leur a fais ton cinéma et elle sont tombées dans le panneau, comme moi. Et ça, et ça tu vois, ca me rends malade, par-contre, j’ai pas le droit de me plaindre c’est ça ? M’humilier, tu le fais depuis TOUJOURS. J’ai commis une erreur, une seule fois et c’est impardonnable, j’ai de la peine à te suivre. » J’avais posé mes mais sur ses bras, il m’a balancé aussitôt en arrière, mettant son visage entre ses mains, il étouffait son cri, laissant son corps et son blouson en cuire glisser contre le mur. Je m’étais baissé au même moment, il était assit parterre et j’étais à genoux entre ses grandes et longues jambes, ses mains n’avaient pas quitté son visage. « Je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime et j’vais le dire jusqu’à ce que tes oreilles saignent, jusqu’à ce que ton bide se torde de douleur, jusqu’à ce que ma voix soit encrée dans ta tête pour toujours et que t’en hallucine la nuit. » Je retirais ses mains de son visage, il semblait pleurer, mais il résistait, j’avais cependant finit par réussir à retirer ses mains, remontant son visage vers le mien. « T’es mon seul mec, pour la vie, alors s’il te plait Jules, fais un effort, me laisse pas tomber, t’es le seul qu’il me reste. Même pas mère n’est plus là. » Il savait qu’elle n’était pas là depuis longtemps, alors il n’avait peut-être pas compris la subtilité de mes mots. Je m’étais levée, lui tendant la main, main sur laquelle était posée la fameuse bague des filles Powell, Jules se foutait toujours de cette bague, un soir avant que je rentre du lycée elle avait expliqué à Jules qu’elle me reviendrait de droit quand je me marierais où qu’une des femme mourrait, il semblait la regarder, comme s’il la redécouvrait. « J’t’obliges pas à me tenir la main, mais suis-moi au moins, j’t’emmène pas faire une balade romantique. »
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() message posté Mar 10 Fév 2015 - 1:19 par Invité
je crois que je ne t'aime plus, elle m'a dit ça hier. ça a claqué dans l'air comme un coup de revolver ☇ Pleure, tu pisseras moins. Pensait-il. Angèle elle donnait tout, elle sortait pourtant ses tripes à essayer de faire en sorte que Jules comprenne, que Jules enregistre, que Jules l'entende à son tour. Angie était de nouveau elle, de nouveau la poupée malade d'amour, je dis bien malade de lui. Complètement folle à lier. Ouais, j’ai envie que tu avoues que tu m’aimes, j’ai envie que tu le cries sur TOUUUUUS les toits du monde, j’ai envie d’être TA meuf pour de vrai, j'ai envie que tu tattoo mon prénom derrière ton oreille et je ferais la même chose avec ton nom, j’ai envie de pleins d’autres choses que tu pourrais même pas imagine et dont tu en es incapable. Jules l'entendait sans vraiment l'écouter. Il regardait sur le côté, par terre, partout sauf elle. Il ne pouvait plus la regarder. Il avait l'impression qu'elle se foutait de sa gueule quoi qu'il arrive. Il avait l'impression que ça se finirait en drame. Comme d'habitude. Et puis, il était jaloux Jules. Jaloux de Thomas, jaloux de ce type bien propret, de ce professeur de Platon. Jaloux de ce type qui était tout ce que lui n'était pas. Intelligent, beau et moins déglingué qu'il pouvait l'être. Parce que merde, Angie elle était peut-être une écorchée vive elle aussi, mais le jour où toutes ses conneries l'agaceraient, le jour où elle voudrait changer, elle pourrait. Elle serait toujours la jolie Angèle surdouée diplômée en pharmaceutique avec un papa plein aux As, elle serait toujours la fille qui peut séduire son professeur Platon des temps modernes. Jules lui, même si un jour il voulait arrêter ses délires de sales voyous, qu'est-ce qu'il ferait ? Il était Jules, il était ce musicos raté tatoué jusqu'à l'os avec la mère morte et un père violent, l'un gamins Abberline, l'un de ces sauvages qui ravageaient le voisinages à l'époque. Alors voilà, il avait toujours eu peur au plus profond de lui qu'Angèle finisse par en avoir marre de lui, finisse par se rendre compte qu'elle pouvait trouver mieux. Qu'elle pouvait trouver un Prof. Tommy par exemple. Ca avait bien finit par arrivé. Angie s'était émancipée, elle avait détaché sa peau de celle de Jules de manière si sèche, si soudaine que ça avait complètement blessé, détruit, balafré le tatoué. Maintenant il était à vif, comme un grand brûlé. Incapable de le faire penser à autre chose que la douleur qu'elle lui avait fait subir. Alors il ne répondit pas. Non, il n'avait rien à dire sur le fait qu'elle voulait qu'il l'aimait, qu'elle voulait l'entendre, qu'elle voulait même qu'ils aient des tatouages accordés. Non, parce que merde, il lui avait déjà dit qu'il l'aimait. C'était elle qui ne savait pas entendre. Il lui avait dit, pas plus tard que l'autre fois, chez Igor, dans la salle de bain. Il lui avait dit qu'il voulait qu'il n'y ait que lui, il lui avait même avoué que de son côté elle était la seule. Avait-elle conscience de combien ça avait été dur pour lui de confier un truc comme ça ? Ca, ça voulait dire je t'aime. Et elle n'avait rien trouvé de mieux que répondre que ce n'était pas son cas. Alors merde. Fais chier. Angie demanda alors ce qu'il voulait, s'il voulait vraiment entendre que c'était terminé. Ouais, peut-être. Il voulait entendre quelque chose en tout cas. Il n'en pouvait plus de ce vertige permanent, de cette impression de tomber dans le vide, de voler, puis de s'écraser. Il n'en pouvait plus d'essayer d'attraper de la fumée. Alors fallait juste une réponse. Qu'elle s'échappe à jamais ou qu'elle reste. Une réponse.

Contre la façade du bâtiment, Jules attendait. Il attendait qu'elle ne parle, enfin, qu'elle ne lui dise ce qu'il en était. Parce que non, il ne la suivrait nul part, pas pour le moment. Il confia qu'il ne pouvait pas lui pardonner son attitude avec Thomas, et ça, Angie ne le supportait pas. Elle rageait, elle pétait un câble elle aussi. Bouffée par cette rancoeur, par cette envie d'éclater la tête de l'autre. Stoooop, arrêtes de te faire des films. Quand t’es parti l’autre soir, j’ai dis à Thomas de se barrer, j’lui ai dis que je voulais plus le revoir, parce que j’ai bien compris que sa te faisais chier... Jules n'attendit pas la suite, il se contenta de secouer la tête de gauche à droite comme s'il refusait d'écouter et après il fixa bien Angèle, bien dans les yeux et mettant tout le poids qu'il pu dans chacun de ses mots, il répéta : Trop tard. il appuyait avec tellement de force ce qu'il disait. Il voulait bien qu'elle comprenne que ce n'était pas la peine de s'excuser pour Thomas, c'était fait. Elle l'avait peut-être viré, peut-être qu'elle disait la vérité, allez savoir, Jules avait du mal à la croire mais tant pis. Elle avait quand même viré Jules, elle l'avait humilié, devant Thomas, elle avait sortit avec le plus grand naturel du monde qu'elle, elle ne se contentait pas de coucher avec lui, qu'il y en avait d'autres. Elle n'avait pas arrêté de refermer toutes les portes que Jules avait essayé d'ouvrir. C'était trop tard maintenant. Elle n'avait pas voulu le blesser, elle ne l'avait jamais voulu ? C'était bien imité en tout cas. Trop bien imité même. Holly, Lola, Zyha est-ce que je continue où c’est bon tu les remets ? ... Commença-t-elle. Jules haussa les sourcils et émit un rire froid tout en tirant sur sa clope. Il secoua de nouveau la tête. C'est n'importe quoi... commenta-t-il à voix basse en même temps qu'Angèle lui reprochait tout ce qu'il avait pu faire avec d'autres. Angie continuait pourtant, elle s'acharnait. M’humilier, tu le fais depuis TOUJOURS. J’ai commis une erreur, une seule fois et c’est impardonnable, j’ai de la peine à te suivre. Il serrait les dents, marmonnait que c'était du grand n'importe quoi. Non, ce n'était pas pareil, ce n'était pas du tout la même chose. C'est ce qu'il se répétait lui-même en tout cas. Jules avait toujours eu une limite, et la limite c'était elle. Il n'avait jamais rien fait contre elle, il l'aurait toujours choisis, envers et contre tout elle restait la première dans sa tête, dans son coeur, dans son corps. Il n'y avait jamais eu qu'elle. Il n'aurait toujours choisi, quoi qu'il arrive. Elle, elle n'avait piqué, électrifié, flingué. Elle se jeta sur lui, tenta de s'emparer de son visage. Mais non, c'était trop tôt encore. Jules hurla : DEGAGE ! comme si elle venait de l'agresser et il la poussa violemment en arrière. Non, il ne voulait pas d'elle, il ne voulait pas qu'elle l'approche. Elle n'avait pas le droit de dire que c'était lui qui avait commencé. Jules savait très bien ce qu'il en était de ces autres filles, il savait parfaitement où il en était. Angèle savait-elle où elle en était avec Thomas ? Et si Jules lui demandait de choisir, à cet instant précis. Si jamais il lui disait qu'il fallait qu'elle stoppe tout contact avec ce type ? Le ferait-elle ? Pour dire la vérité, Jules avait peur de poser la question. Il se mit les deux mains devant les yeux comme pour se protéger, se protéger d'elle et de son venin de méduse et puis comme si ses jambes n'en pouvaient plus de le soutenir il se laissa glisser le long du mur, pour finir le cul par terre. Angèle se laissa tomber à genoux devant lui. Je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime et j’vais le dire jusqu’à ce que tes oreilles saignent, jusqu’à ce que ton bide se torde de douleur, jusqu’à ce que ma voix soit encrée dans ta tête pour toujours et que t’en hallucine la nuit. Jules se cachait encore le visage. Qu'elle se taise merde, faites la taire. D'ailleurs c'est ce qu'il suppliait, sa voix filtrait entre ses grands doigts noueux, à peine audible mais tout de même là : Tais toi... laisse moi tranquille. il ne voulait pas l'entendre, il ne voulait pas la croire. Son cerveau était incapable de faire quoi que se soit, son corps non plus. Merde, elle le tuait. Elle ne pouvait pas lui faire des trucs comme ça. Elle ne pouvait pas le fracassé comme elle l'avait fait et puis implorer son pardon en lui hurlant qu'elle l'aimait. Lui ne l'aimait pas, ne l'aimait plus. Trop tard. Avait-il envie de gueuler. Mais sa bouche restait close. Angie parvint enfin à retirer les mains qui camouflaient son visage. Il aurait aimé résister mais clairement il n'en avait plus la force. Ses yeux brillaient, larmoyants. Il se serait bien laisser aller à chialer toutes les larmes de son pauvre corps trop maigre mais il n'était plus sûr d'en avoir la force non plus. Il se contentait de la regarder, fatigué. Déglingué. T’es mon seul mec, pour la vie, alors s’il te plait Jules, fais un effort, me laisse pas tomber, t’es le seul qu’il me reste. Même ma mère n’est plus là. Ouais, sa mère s'était tirée il y a un bail déjà, rien de nouveau sous le soleil. Jules ne comprenait pas vraiment où elle voulait en venir. Et puis, était-elle si seule ? Angie, la jolie Angie qui avait tout pour réussir. Et Thomas hein ? Jules baissa les yeux, malgré qu'elle voulait qu'elle le regarde, lui ne le supportait pas. Quand il la regardait il voyait se type, il se repassait la scène. Merde, il était obsédé par ça, hanté. Angie se redressa enfin et tendit la main, dans celle-ci se trouvait cette fameuse bague, la bague de famille, la vieille bague dont Jules avait un jour promis qu'il irait la vendre chez un bijoutier pour s'acheter un sachet de coke, ce qui avait fait à l'époque moyennement rire Angèle. Il se souvenait bien de quand est-ce qu'elle était censé la récupérer. Même ma mère n'est plus là. Jules releva le regard vers Angèle, lentement. Il saisissait enfin. J’t’obliges pas à me tenir la main, mais suis-moi au moins, j’t’emmène pas faire une balade romantique. Jules prit une grande inspiration et hésita à rester tout simplement là. L'ignorant totalement. Mais finalement, il s'aida du mur pour se relever, sans l'aide d'Angèle. Sans un mot non plus. Il essuya ses mains contre son jean et attendit simplement qu'elle ne commence à marcher.

Le cimetière n'était pas si loin que ça. Et à les voir tous les deux slalomer entre les tombes, on pourrait dire sans se tromper qu'ils étaient dans leur élément. Jules le connaissait bien ce cimetière, il connaissait bien ces tombes, ces noms, ces allées, ces numéros. Il s'y était promener maintes fois, surtout à l'époque de l'adolescence. Se défoncer sur la tombe de maman en pensant lui parler, s'y réfugier après une soirée musclée contre son père, être repêché par Saphyr et alors se mettre à insulter la terre entière, et puis l'insulter elle, maman, de les avoir tous abandonné à leur triste sort. Merde, savait-elle à l'heure actuelle dans quel enfer ils avaient été depuis sa mort ? Savait-elle, au moment où elle avait quitté ce monde, que ce qu'elle venait de faire condamnerait tous ses enfants à une vie violente ? Peut-être qu'elle s'en fichait, elle était bien là où elle était, au fond de cette baignoire, assommée par les médocs. Mais depuis son retour à Londres, depuis Oxford, Jules n'avait jamais pris le temps de retourner ici. Et puis, il y avait un nouveau locataire de ce champs. Saphyr avait fait ramener le corps de Noah, de leur père, pour qu'il soit enterré à côté de leur mère. Sans doute avait-elle pensé que ça le calmerait enfin de retrouver sa femme. Qui sait quelle connerie avait bien pu passer à travers le crâne de cette foutue femme très certainement atteinte du syndrome de Stockholm ? Et franchement, Jules n'avait jamais eut envie de tomber sur cette foutue tombe. Ca aurait été comme se retrouver en face de son père et il ne savait pas du tout de quoi il était capable. Sans doute de prendre un marteau et de défoncer la pierre tombale. Allez savoir. Cependant ce n'était pas pour les Abberline qu'on était là. Ca ne faisait plus de doute désormais, Maman Powell était morte, enterrée. Jules suivait toujours Angèle en silence. Une main dans sa poche et une autre tenant entre ses doigts l'n-ième cigarette du trajet. Enfin, Angie se stoppa. Devant eux, la tombe fraichement creusée. On le voyait à la terre encore humide et remuée. La pierre tombale fleurie, la pierre encore si lisse. Ca fit quand même un choc à Jules de se retrouver là, de but en blanc. Il prit une profonde inspiration. Silence, encore. Cependant, il se sentit tout de même obligé de commenter, d'une voix tout à fait neutre. Ta mère s'était tirée depuis longtemps. Alors, ça change pas grand chose qu'elle soit morte. C'était dur, c'était même assez cruel de sortir un truc pareil. Mais après tout. Lui avait du faire le deuil de son père, de son papa, en même temps que celui de sa mère. Parce que Noah était mort il y a longtemps et pas seulement il y a six mois. Alors franchement, quand il avait succombé à sa cirrhose, Jules ne s'était pas sentie tellement différent, simplement un peu soulagé. Et puis, s'il disait ça, c'était aussi pour forcer Angèle à relativiser. Il la connaissiat, il la savait sensible, il la savait petite fille perdue et égarée avec ses parents qui ne s'étaient jamais trop préoccupé d'elle. Mais je suis désolé. J'suis désolé qu'elle ait trouvé un moyen de te faire du mal aussi loin qu'elle pouvait être, j'suis désolé que t'en souffres. Il avait fixé la tombe en disant ça. Surtout pas Angèle. Non il ne pouvait toujours pas la regarder. C'est pour ça qu'il ne la regarda toujours pas quand il passa rapidement un bras autour des maigres épaules de la jeune femme qui était à sa gauche, il ne la regarda pas, il ferma les yeux même tout en déposant un baiser sur le haut de son crâne. Et puis, tout de suite, il la lâche, recula de quelques pas, se retourna même pour continuer à fumer, essayer de réaliser un peu toutes les infos du soir.
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